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Cohabitation routière

Non, je ne parlerai pas ici des attentats de Bruxelles, même si j'y vis. D'autres l'ont fait avant moi, bien mieux que je ne pourrais le faire.

Je vais me contenter d'évoquer un sujet bien plus quotidien, qui me tient à cœur depuis longtemps : la cohabitation entre cyclistes et autres usagers de la route…

C'est que l'actualité, toutes proportions gardées bien sûr, s'est montrée sinistre pour nous autres cyclistes ces derniers mois.

À Vilvorde, près de chez moi, une toute jeune fille à vélo, pourtant sur bande cyclable, a été tuée par un chauffard qui se croyait sur circuit automobile… et qui s'est empressé de fuir (accompagné de son père !), jusqu'à quitter la Belgique, avant de finir par se rendre. Mes balades à vélo m'amènent parfois sur le site de l'accident, où se trouve un petit mémorial spontané…

En début d'année, six coureurs de l'équipe professionnelle Giant-Alpecin, pendant leur entraînement sur les routes espagnoles, ont été expédiés à l'hôpital, certains pour longtemps, par une voiture conduite par une Anglaise… qui roulait du mauvais côté de la chaussée.

Quelques semaines plus tard, c'est un jeune coureur amateur prometteur, le Vendéen Romain Guyot, qui se faisait percuter par un camion à l'entraînement, victime du fameux angle mort de ce véhicule… Il est mort sur le coup.

Enfin, le jeune Belge Antoine Demoitié vient de décéder, écrasé par une moto officielle, sur la course professionnelle Gand-Wevelgem…

Il se trouve que ces derniers temps, j'ai remarqué bien plus d'agressivité vis-à-vis des cyclistes de la part des conducteurs de véhicules motorisés, notamment de conducteurs de camionnettes et de 4*4 (pardon Saluki, mais c'est un fait) qui trouvent apparemment que je prends une place dans la circulation qui devrait revenir à leur large véhicule.

Je ne prétends pas que ce sont les conducteurs de véhicules motorisés qui sont toujours en tort. Bien des choses sont à régler du côté cycliste aussi, et du côté de l'infrastructure routière. Tout le monde devrait faire un petit effort dans ce domaine, et je voudrais profiter de cet article pour recenser ce qui peut être fait.

Ce que le cycliste devrait faire, en particulier, c'est :

  • Respecter tous les feux rouges et les stops, ce qui serait déjà un énorme progrès.
  • Se rabattre systématiquement en file indienne quand un véhicule s'annonce derrière, lorsqu'on roule en (petit) groupe.
  • Signaler tout changement de direction, avec le bras.
  • Utiliser les pistes cyclables et tout équipement qui lui est destiné, du moins quand celle-ci est praticable (je pense à certaines pistes cyclables belges qui sont plus une farce qu'autre chose). Et sauf mention contraire (comme souvent à Bruxelles) les trottoirs ne sont pas des pistes cyclables.
  • Rouler « défensif ». Toujours anticiper sur les comportements des conducteurs, et même quand ce sont ces derniers qui sont en tort, leur céder la place bon gré mal gré : ils ont une carrosserie autour d'eux, pas les cyclistes…
  • Se méfier comme de la peste des angles morts des véhicules motorisés, particulièrement les poids lourds. L'accident de Romain Guyot est une triste illustration de l'importance de ce problème. Cette vidéo étonnante peut vous le confirmer si besoin ! (Attention, le volant de ce camion est à droite).
  • Porter un casque. Ça ne résout pas les problèmes, mais ça peut éventuellement en limiter les conséquences !
  • Être éclairé la nuit et avoir un gilet réfléchissant. Avoir une sonnette puissante en toutes circonstances.
  • Avoir un vélo en bon état et… savoir s'en servir. Savoir rouler absolument droit en toutes circonstances n'est pas un luxe, mais une compétence vitale !

Bref, que du bon sens, mais on sait que le bon sens est la chose la moins partagée dans ce monde !

Ce que l'automobiliste/motard/camionneur devrait faire :

  • Respecter les distances de dépassement et les limites de vitesses. Pour rappel, en France et en Belgique, quand on dépasse un cycliste on doit laisser une distance de 1,50 m minimum !
  • Éviter de conduire de véhicules imposants quand c'est possible. J'attends encore qu'on me démontre l'utilité d'un 4*4 ou d'une grosse bagnole en général pour un usage strictement citadin et familial, voire individuel…
  • Ne plus considérer les bandes et pistes cyclables comme des places de parkings gratuites…
  • Signaler tout changement de direction. Le clignotant est là pour ça, bon sang !
  • Intégrer le cycliste comme composante de la circulation. Non, nous ne sommes pas des parasites de votre espace vital, nous utilisons comme vous le moyen de déplacement qui nous convient le mieux sur une route qui est à tout le monde !
  • Tenir compte autant que possible des angles morts de son véhicule, particulièrement en poids lourd bien sûr, mais aussi en voiture ordinaire… La seule fois où je me suis fait renverser à vélo (sans dommage) par une voiture, c'est parce que j'avais été dans l'angle mort des montants du pare-brise du véhicule…
  • Et puis les évidences (ne pas rouler bourré, pas faire d'excès de vitesse, etc.)

Maintenant, ce qui pourrait/devrait être fait de la part des autorités, communales et autres.

  • Punir sévèrement toute entorse au code et toute entrave à la bonne circulation des cyclistes (bagnoles garées n'importe où…).
  • Dès que le trafic automobile devient important, aménager systématiquement des bandes et pistes cyclables dignes de ce nom. Pas de trottoirs rebaptisés, pas de bouts de chaussée (même pas) rapiécés !
  • Adapter la signalisation. Les « tourne-à-droite » sont un premier pas, qui doit être suivi d'autres.
  • 800px-Panneau_tourne_à_droite

    Un panneau « tourne-à-droite », une évolution dans le bon sens… pas encore intégrée par les automobilistes, à en juger par les coups de klaxon que l'on reçoit quand on profite de ces autorisations !

  • Prévoir des feux de circulation spécifiques et adaptés (à la bonne hauteur).
  • Les Vélib parisiens et Villo bruxellois sont une excellente idée. Mais à améliorer : pourquoi diable les Vélib n'ont-ils que trois vitesses ?? Les Villo en ont sept, eux, mais c'est encore insuffisant vu le dénivelé global de la région bruxelloise. Onze vitesses (celles du groupe Shimano Alfine aux vitesses intégrées dans le moyeu par exemple) me paraîtraient un minimum… Certes, c'est plus cher… mais la sécurité et l'environnement ont-ils un prix ?

Pour les piétons :

  • Quand on traverse, ne pas se fier seulement au bruit, prendre garde aux véhicules silencieux comme les véhicules électriques modernes… et les cyclistes. Je ne compte plus les accidents que j'ai évités de justesse, lorsque le piéton ou jogger qui traversait brusquement juste devant moi n'avait pas jugé utile de regarder avant de traverser, puisqu'il n'entendait pas de moteur… alors forcément, s'il a en plus des écouteurs sur les oreilles !!!
  • Sauf quand c'est vraiment prévu pour, les pistes cyclables ne sont pas des trottoirs, alors éviter d'y marcher…
  • Par pitié, tenir les chiens en laisse !!!
  • Si on est sur rollers, on prend beaucoup plus de place que les piétons et cyclistes en largeur, c'est évident, mais il faut en permanence en tenir compte, particulièrement si on croise un cycliste ou s'il cherche à dépasser…
  • Être d'une vigilance accrue envers les enfants, spécialement quand eux-mêmes sont à vélo. C'est que nos petits anges sont souvent imprévisibles… et très vifs !

Le dénominateur commun de ces petits rappels : le respect ! Des autres et du code. Tout simplement.

21 commentaires
1)
PSPS
, le 30.03.2016 à 05:18

Que ce soit à Paris ou à Marseille, où je réside périodiquement, le comportement de certains cyclistes reste le même : roulage sur les trottoirs et non respect des feux tricolores.
J’ai encore pris un coup de guidon dans le bras, hier soir, alors que je déambulais paisiblement sur le port. Dame, pour éviter une crotte de chien, le piéton pense rarement à faire usage du rétroviseur qu’il ne possède pas avant de déboiter !
Et, le plus fort, c’est que je me suis fais vertement houspiller par l’ado pressé qui me reprocha de « marcher sans faire attention ». On croit rêver !
Mes loisirs de cycliste ne m’ont jamais conduit à enfreindre ces règles pourtant évidentes…
Question d’éducation sans doute, car le respect, ça s’apprend.
Et je crains bien que ce ne soit pas si simple…

2)
djtrance
, le 30.03.2016 à 08:01

Les motorisés feront toujours des erreurs, les cyclistes aussi et les piétons également…

Je suis prudent mais cela n’a pas empêché une fois, à cause de la fatigue et d’autres éléments, de traverser sans regarder d’un côté (alors que je fais pourtant toujours gaffe) et heureusement que ce n’était qu’un scooter qui passait à ce moment précis et qui a pu m’éviter de justesse, si cela aurait été une voiture ou pire, un camion, je ne serais peut-être plus là aujourd’hui (le risque était très élevé: j’étais invisible car caché, dans une descente à 80km/h).

Tout ça pour dire que, c’est bien joli de faire gaffe mais, si en face de toi tu as quelqu’un qui en a rien à carrer, et bien, tu as un risque d’y passer!

C’est effectivement une question de respect mais comme aujourd’hui, c’est chacun pour sa gueule… M’enfin, je loue la volonté de ton article! Merci!

3)
ToTheEnd
, le 30.03.2016 à 08:56

A Paris, à l’exception de quelques quartiers, c’est plat et avec un vélo de 22kg, rares sont ceux qui foncent et qui ont besoin de 7 ou même 11 vitesses. Et puis ce n’est pas qu’une question de prix, le vandalisme ou la fragilité de tels systèmes doit être pris en compte… à l’époque, il y avait 1’500 réparations par an sur environ 17 mille vélos.

A noter les petits avantages pour ceux qui ramènent leur vélo en hauteur… ils reçoivent un crédit supplémentaire;-)

T

4)
Saluki
, le 30.03.2016 à 10:02

C’est la Saint Saluki, aujourd’hui….

Nous avons écouté récemment deux jeunes aveugles qui nous ont conté les aides nouvelles qu’ils avaient avec les commandes vocales et l’aide par conversion, là encore vocale, des iPhones, les tablettes tactiles …en Braille (malgré un coût voisin des 10 k€), mais aussi leur TROUILLE intense des « tourne-à-droite ».

En effet, il y a le signal sonore qui indique le feu rouge, l’aveugle croit pouvoir traverser sans danger. Il ENTEND les voitures s’arrêter, Mais il n’entend pas les vélos arriver…
Jérôme, l’un des deux, en est à sa troisième collision, heureusement sans consèquence, depuis la rentrée.
La meilleure pour la fin: un des cyclistes qui était tombé lui a crié : « Fais attention! Regarde avant de traverser ! »

5)
jpg
, le 30.03.2016 à 10:43

La cohabitation des cyclistes et des automobilistes et des piétons est un grave problème, car il met en jeu l’intégrité physique et la vie.

Les recommandations de Franck Pastor sont excellentes et complètes au moins au plan théorique. Étant cycliste en ville, de jour et parfois de nuit et automobiliste bien plus souvent, je suis interpellé par cette problématique.
Ma première priorité est : comment rester en bonne santé ? Je roule avec un casque, un gilet réfléchissant la plupart du temps et un éclairage la nuit (ce qui est loin d’être le cas de tous les cyclistes). Je m’efforce de respecter du Code de la route en seconde priorité.
Un des grands dangers pour les cyclistes est le feu tricolore. Lorsqu’un véhicule automobile tourne à droite, le cycliste est en danger.

D’une manière générale, il serait bon de supprimer les situations où le cycliste est prioritaire, mais en danger, de même pour les piétons : un passage prioritaire mal éclairé mal signalé, mal positionné est une garantie d’être blessé voire tué. Certains sont de vrais pièges. Il faut donc moins de passages prioritaires, mais très généreusement signalés.
Au feu tricolore, en général je ne passe pas au feu vert, de crainte d’être happé par un véhicule qui tourne à droite. J’attends que le feu passe au rouge et quand la voie perpendiculaire est libre, je m’engage. Le tourne à droite pour les cyclistes est une excellente chose qui devrait être généralisée.
La nuit, je roule souvent sur le trottoir quand il n’y a pas ou peu de piétons, bien conscients qu’ils sont prioritaires et moi, un intrus.
Grâce à cela, je peux écrire cet article.
Enfin, les véhicules qui se garent sur la bande des cyclistes (voitures ou motos) devraient être sanctionnés, car ils mettent danger les cyclistes qui doivent se déporter sur la bande des automobiles (en faisant une exception pour les livreurs qui ne peuvent faire autrement).

6)
Tom25
, le 30.03.2016 à 12:38

Je me contente de faire du VTT dans les bois. Ces sales bestioles ont également du mal avec le code de la route, une fois un serpent qui dormait en travers du chemin, j’ai réussi à sauté par dessus, souvent des chevreuils, mais eux se sauvent vite.
Je blague en disant sales bestioles, j’adore en croiser. Mais force est de constater qu’elles ont tous leurs sens en éveil, les humais non (surtout en ville). Mais surtout, surtout, on ne voit jamais un animal se jeter sous des roues en prétextant que l’autre doit s’arrêter, ni un véhicule foncer sur un animal en prétextant que le chemin est à lui.
Dans ce milieu, les bois ou la nature en général, chacun est bien plus attentif au monde qui l’entoure, et bien plus attentionné à ne pas déranger. En ville il y a les marquages au sol qui nous guident, les feux qui nous font avancer, les portes et autres barrières qui s’ouvrent toutes seules, etc. .

7)
iYannick
, le 30.03.2016 à 14:34

les trottoirs ne sont pas des pistes cyclables.

Merci de le dire. Je ne sais pas ailleurs, mais à Lausanne beaucoup de cyclistes (et il y en a une craquée) prennent lesdits trottoirs pour des pistes cyclables.

Il n’est pas rare de se faire frôler par un vélo alors que l’on est simple piéton. Pas plus tard que hier, en sortant (à pattes) du chemin qui mène à mon immeuble j’ai failli m’en prendre un qui descendait l’avenue à pleins tubes sur le trottoir et qui ne m’avait pas vu. Sans réflexe de ma part, j’écrirais probablement ces lignes depuis un lit d’hôpital. Le cycliste, lui, n’a même pas joué des freins. Alors je pense bien que parmi les cyclistes il y a, à l’instar des automobilistes, des chauffards mais là quand même…

Je ne sais pas si c’est par confort (et il faudrait m’indiquer lequel le cas échéant) ou parce qu’ils ont les chocottes d’aller sur la chaussée. Mais dans la deuxième hypothèse, ils feraient mieux de se déplacer à pied.

8)
Tom25
, le 30.03.2016 à 14:49

Tiens je tombe là-dessus par hasard (concernant l’accident de Gant-Wevelgem) :
“… la blessure au crâne était peut-être due à la chute du cycliste.”
l’enquête est en cours.

9)
Ant
, le 30.03.2016 à 15:40

@Tom25: Moi aussi j’aime faire du VTT dans le bois, donc je ne critique en rien cette activité… Mais étant biologiste, je voulais juste de dire que ta phrase:

[…] et bien plus attentionné à ne pas déranger.

C’est un non sens… Le vélo en forêt, avec le fait de promener son chien sans laisse, a un très fort impact sur la faune sauvage!

10)
fredb
, le 30.03.2016 à 16:20

Vaste sujet. Je suis cycliste en région parisienne, et je suis effaré par le comportement des cyclistes. Je suis régulièrement le seul à m’arrêter aux feux, par exemple.
Et que dire des automobilistes qui conduisent « à l’oreille » et qui sont parfois très surpris de me voir… au dernier moment, bien sûr. Heureusement pour moi, je suis scrupuleusement toutes les règles listées par Franck (celle qui m’a le plus ‘sauvé’ c’est le rouler « défensif »), ce qui m’a probablement évité quelques accidents.

11)
Tom25
, le 30.03.2016 à 16:37

@ Ant, effectivement, mais je ne pédale pas non plus en zone protégée. Je voulais dire par là que quand je vois au loin des chevreuils, je m’arrête pour les regarder, puis ils me voient et s’en vont. Je ne fonce pas dessus en criant pour qu’ils dégagent ma piste. Et je n’ai pas d’écouteurs dans les oreilles ni je ne lis mes SMS. Bref, je suis plus attentif à ce qui m’entoure que quand je marche sur un trottoir.

Et je suis surpris de lire que ça a un très fort impact. Autant je peux le comprendre hors des sentiers dans des parcs protégés, autant dans des chemins et des sentiers reliant des villages …
Ce qui est idiot, c’est de quitter un sentier pour s’approcher de ces animaux, car on peut sans le savoir les faire déserter un nid (ou repère ou …) où seraient des petits. Mais je ne pense pas qu’ils s’établissent au bord des sentiers, si ?

12)
Migui
, le 30.03.2016 à 18:36

En Belgique (je n’ai pas l’impression que c’est le cas ailleurs, mais je peux me tromper!), on a développé un concept que je trouve personnellement criminel: l’usager faible.

Cela signifie par exemple qu’en cas d’accident entre un automobiliste et un cycliste, c’est l’automobiliste qui est en faute « par défaut », ce qui veut dire que c’est à lui à prouver une faute éventuelle du cycliste s’il ne veut pas le dédommager. Bien entendu, on me dira que ces sont les assurances qui payent, mais n’oublions pas que les assurances sont payées… par nous!

Ce concept, associé à des campagnes publicitaires où l’automobiliste est toujours décrit comme irresponsable, a donné un énorme sentiment d’invincibilité aux « faibles », et je suis convaincu que c’est une source non négligeable d’accidents. Comme indiqué dans les commentaires ci-dessus, je constate, moi aussi, que bon nombre de cycliste et de piétons ne font pas attention et roulent la nuit sans éclairage, ce qui est pour le moins dangereux.

Bien entendu, gardons-nous tout de même des généralités: nous sommes nous-mêmes alternativement automobilistes, cyclistes et piétons, il suffit parfois de rappeler que c’est tout le monde qui doit faire attention. Bonne route!

13)
Franck Pastor
, le 30.03.2016 à 22:11

Je viens seulement de lire vos commentaires. Ils sont tous très intéressants, merci ! Les différences de points de vue sont particulièrement instructives. Notamment d’apprendre comment les « tourne-à-droite » peuvent être très dangereux pour les aveugles qui traversent. Ou de voir comment le cycliste sur un trottoir peut être perçu de différentes façons.

Et quand je pense qu’une grande partie pistes cyclables bruxelloises ont été tracées sur des trottoirs, il y a de quoi perdre la boule !

ToTheEnd, encore faut-il arriver en haut des côtes sans avoir fait d’arrêt cardiaque, avec ces charrues de 22 kg à 3 vitesses ! :-b

Tom25, le choc n’a peut-être pas eu lieu à vive allure, mais d’après ce que j’ai lu, Demoitié est décédé parce que la moto serait tombée sur lui. On peut imaginer ce que c’est que de recevoir le poids d’une moto sur le crâne !

Migui, ce concept d’usager faible existe aussi en France, au moins pour le piéton. Pour le cycliste, je vais me renseigner… Ça tombe bien, je suis en France en ce moment.

14)
zit
, le 31.03.2016 à 15:45

Enfin, les véhicules qui se garent sur la bande des cyclistes (voitures ou motos) devraient être sanctionnés, car ils mettent danger les cyclistes qui doivent se déporter sur la bande des automobiles (en faisant une exception pour les livreurs qui ne peuvent faire autrement).

NON, NON, NON et NON ! les livreurs doivent se parquer en double file sur leur voie de circulation et laisser la bande cyclable à ses usagers. C’est extrêmement dangereux, quand on est sur un véhicule qui roule au plus à 25 km/h (en ville, ça me parait bien téméraire de dépasser cette vitesse) et qui pèse au plus 22 kg, de se déporter au milieu d’autres véhicules roulant deux fois plus vite et pesant jusqu’à 100 fois plus.

Car le problème est bien là, un bête problème de physique où sont impliqués des masses en mouvements plus ou moins rapides, avec une certaine énergie cinétique et une certaine inertie. Qu’est-ce qui différencie un abruti au guidon d’un vélo d’un abruti au volant d’un kat-kat ? : sa capacité de nuisance… Un abruti au guidon d’un vélo a sans doute de la facilité à se tuer ou se blesser sérieusement, de faire la même chose à une personne au pire, le même connard au volant d’un pétrozaure peut obtenir un bien meilleur score.

La liberté de se déplacer est une formidable conquête, au moyen–âge, un serf était propriété de son seigneur et n’avait pas le droit d’aller voir ailleurs si l’herbe y est plus verte, les automobilistes la revendiquent fièrement, cette liberté, sans voir que leur véhicule est un outil d’asservissement, déjà du conducteur, et de toute la société qui s’est construite autour.

Un petit graphique intéressant trouvé chez Carfree pour parler du poids des transports individuels polluants sur la société :

Et oui, une bagnole de deux tonnes use plus les routes qu’un vélo de 22 kg au pire ! qui l’eût cru ? Ce qui est hilarant, c’est que les usagers des véhicules polluants se pensent spoliées et éreintés par l’état, alors que s’il y a tant et tant d’impôts, c’est en grande partie à cause d’eux ;o).

Migui, je ne comprends pas en quoi « l’usager faible » est un problème ? veux-tu dire que ce n’est pas sympathique pour les « usagers forts » ? Pour ma part, je me sent très souvent dans le cas d’un « usager faible » sur ma rossinante, et quand je suis confronté à plus faible que moi, je m’écrase humblement, oui, je m’arrête aux passages piétons sans feux si j’y vois un quidam véléitant une traversée, et ça me vaut des coups d’avertisseur d’usagers plus forts que moi qui n’imaginent pas une seconde s’arrêter si un sémaphore ne l’exige pas (alors que c’est la loi, mais je ne compte plus le nombre de fois où, piéton, un furieux accélère à la vue du passage piéton alors que je fais mine de m’engager .I.).

La chaussée est à tout le monde, seules les autoroutes et quelques voies rapides sont interdites aux usagers faibles, et c’est bien stipulé à leur entrée, ce qui veut donc dire que tout le reste est à tout le monde, que le véhicule fasse quelques kilos de carbone ou de nombreuses tonnes de ferraille et autres matériaux durs. Et non, ce ne devrait pas être la loi du plus fort !

z (merci Franck pour ce débat, je répêêêêêêêêêêêêêêêête : et sus aux pétrozaures !)

15)
Tom25
, le 31.03.2016 à 16:45

Zit je ne comprends pas, tu veux dire que le montant des taxes sur les voitures (taxe carburant, frais d’autoroute et autres) ne couvrent pas les frais d’entretien des routes ?

Concernant l’usager faible, cette remarque m’a fait pensé à une pancarte que j’ai vu concernant les manifs contre la loi travail en France : “licencier plus facilement pour permettre les embauches ? au secours !”. Je ne dis pas que je pour ou contre, mais on entend souvent la même réflexion notamment sur la location d’appartements vides par exemples. Je connais beaucoup de patron qui n’embauchent pas de peur de tomber sur un mauvais gars dont ils ne pourront pas se débarrasser, et pas mal de propriétaires préfèrent garder leur logement vide que de le louer par peur d’impayés et de dégradation. Tout ça pour dire que trop protéger “le faible” a un sens et qu’on peut s’interroger sur son coté négatif.

16)
Invite
, le 31.03.2016 à 20:17

Je connais beaucoup de patron qui n’embauchent pas de peur de tomber sur un mauvais gars dont ils ne pourront pas se débarrasser

C’est à peu près le discours que tenait le père Gattaz : supprimez l’autorisation administrative de licenciement, et nous vous promettons 300 000 embauches.

Suppression de l’autorisation administrative de licenciement : un million de chômeurs en plus.

Et sinon, comme l’aurait conseillé Marie-Antoinette : qu’ils embauchent des filles !

17)
zit
, le 31.03.2016 à 21:25

Tom25, non, je crains en effet que « le mon­tant des taxes sur les voi­tures (taxe car­bu­rant, frais d’au­to­route et autres) ne couvrent pas les frais d’en­tre­tien des routes ». Il n’y a pas que le coût de la chaussée, en général, lâââââââârgement facturée par nos amis bétonneurs, mais avec que des vélos, il n’y aurait pas non plus besoin de dépenser des sommes faramineuses dans tous les dispositifs visant à empêcher les accusés d’enfreindre le code de la route (radars, bites et autres splendides barrières de métal et de béton, rond-points ahurissants, sans parler de toute la maréchaussée employée au contrôle de tout ce merdier); le poids économique sur le système de santé est énorme aussi, tant du point de vue direct (accidents nécessitant une intervention des services d’urgence, maréchaussée encore, pompiers, SAMU, DDE) que du point de vue indirect (bien que la pollution ne soit pas due aux seuls transports, loin s’en faut, elle est responsable de plus en plus de cas liés à des problèmes respiratoires, des cas graves, nécessitant hospitalisations et soins onéreux); et il ne faudrait pas oublier non plus que la France a la chance d’avoir quelques fabricants de ouatures qui sont sponsorisés par nos impôts pour aller fabriquer leurs mer…veilles (ma langue a failli fourcher) chez des gens aux coûts sociaux plus avantageux; et ce pôôôôvre Total à qui l’état va verser de l’argent, puisque c’est bien connu, le pétrole, ça ne paye plus…

Voilà un tableau rapide de quelques trucs qui coûtent à la société grâce à la bagnole, et il ne s’agit pas de quelques routes à 5 millions le km (la France s’en sort bien, au Quebec, j’ai vu qu’ils se plaignaient de prix jusqu’à 10 fois supérieurs ;o).

Pour ce qui est de l’usager faible, je fréquente quotidiennement à vélo des trucs qui sont bien plus rapides, lourds et dangereux que quelques sangliers et autres biches qui semblent être des compagnons merveilleux et plein d’attention, par rapport à la faune que je rencontre à la sortie du périf, sur la butte aux cailles (dont le sommet est la place d’Italie), ça fait longtemps que les dernières ont été écrasées par une camionnette de livraison (les cailles) et avenue des Gobelins, il se trouve des usagers de la voie publique précautionneux, mais ils ne savent pas qu’ils font courir un risque dingue à tous les tarés du volant (et de la pédale) ? Non, là où je roule, c’est la loi de la jungle, et souvent, en arrivant, quand je gare mon engin, je pousse un soupir intérieur de soulagement : ça y est, j’ai encore survécu ! chouette ! Bien sûr, il n’y a pas que les voitures qui participent à la frénésie, les deux et trois RM sont l’équivalent de sauriens affamés depuis des années et effectivement, de nombreux cyclistes font aussi absolument n’importe quoi, tout comme les piétons courant presque, leur portable requérant toute leur attention au moment où ils traversent, de dos à la circulation, en biais.

Nonobstant, il est quand même rare qu’un piéton tue un autre piéton en lui rentrant dedans, les accident opposant un vélo et un piéton peuvent être graves, mais ils s’en tirent globalement plutôt bien, quelques contusions, fractures, on voit que la légère augmentation de vitesse, et la contondosité (si vous me permettez) de la bicyclette (pourtant inférieure en masse de plusieurs grandeurs par rapport à l’ensemble de mobiles étudiées piéton/cycliste+cycle) est certainement pour beaucoup dans l’aggravation des cas, et donc, dans le cas où le véhicule ne fait pas 15 % du poids de son passager, mais en général plus de 2000 % de plus, et que la vitesse de ces engins étant ce qu’elle est, c’est plus souvent le piéton ou le cycliste qui morflent quand un de ces monstres ne fait que l’effleurer, il est donc légitime de les considérer comme usagers faibles. Parce que s’il y a des types qui marchent n’importe comment dans la rue, ils risquent leurs peau, le soucis, c’est que quand le même type continue sa conversation, au volant de sa belle, ce sont les autres qui risquent avant tout leur peau.

z (l’OMS se félicite, il n’y a plus que 1.300.000 morts par ans sur les routes du globe, je répêêêêêêêêêêêête : alors qu’il y a de plus en plus de bagnoles !)

18)
OliDa
, le 06.04.2016 à 20:46

Voilà, le respect de part et d’autre,
mais le cycliste doit un peu s’imposer, se montrer, ne pas se résigner à rouler dans les nids de poule, et ne pas se serrer trop à droite à cause des portières.

J’ai pris l’habitude de rouler phares allumés (avec les dynamo modernes cela ne coute presque rien en énergie), et quand je peux porter une pièce d’habillement voyante, je le fais.
Un petit coup de sonnette, ou deux, et parfois je hausse le ton. Rouler vite aide aussi à se fondre dans le trafic, non mais vous avez vu ces larves diesel ?! ;-)

C’est vrai que les piétons et les cyclistes avec écouteurs sur les oreilles m’agacent un peu. Ils ne voient pas derrière, n’entendent presque rien.

Pas sûr que 11 vitesses soit nécessaire sur Bxl, même si je pratique quotidiennement des casse-pattes, je ne vois pas pourquoi pas le Nexus serait mauvais. Tant que la vitesse 1 est très petite on passe partout. Il suffit de choisir un pignon arrière adéquat et assez grand en fait.

Je porte très souvent des gants fluo ou voyants, et p.ex. dans le rond-point Montgomery (4 ou 5 bandes?), je rentre dedans franchement en regardant bien la circulation, en estimant les trajos de caisses puantes. Bras tendu, regard précis, coup de pédale vigoureux, je n’y ai jamais eu de frayeur, pourvu que ça dure.

ah oui, sur les tronçons dangereux et pourtant si jolis comme le boulevard Franklin Roosevelt, bordé de cossues ambassades, eh bien j’allume un phare arrière clignotant puissant, même en plein jour ! Quand on est vu, le plus gros travail de sécurité est accompli.

Il faut savoir que sur ce boulevard, le cycliste a droit simplement à un petit mètre d’asphalte bordé de peinture. Sa piste est étroite : à gauche on se fait frôler par les grosses berlines toujours pressées (2 bandes virtuelles mais pas de place pour …), et à droite, il vaut mieux ne pas frôler de trop près les Mercedes, Audi, …garées.
PS: ce matin pour la première fois j’ai pris le train avec un vélo pliant. Expérience un peu frustrante dans le train. Mais ça marche.

19)
Franck Pastor
, le 07.04.2016 à 09:43

Pour les nids-de-poule, entre rouler dedans et me prendre la caisse qui est en train de me dépasser à côté ou celle qui est garée sur ma droite, j’ai quand même vite choisi… Côté positif, ça m’a fait apprendre à sauter un obstacle avec mon vélo !

Ta remarque sur le Nexus est pertinente, mais quand je vois tous ces cyclistes qui galèrent en côte à Bruxelles avec leur Villo, même sur une pente pas extrême du tout comme celle du boulevard du Jardin Botanique, je me dis qu’il y a un problème quand même.

Bien d’accord avec toi également sur le boulevard Franklin Roosevelt, mais il faut quand même imaginer qu’il n’y a pas si longtemps, il n’y avait même pas cette bande cyclable. Depuis qu’elle y est, les choses sont quand même « moins pires ». Surtout que les alternatives sont pires encore : le bois de la Cambre que les automobilistes considèrent comme une piste de vitesse, ou le boulevard Général Jacques ultra-fréquenté où les bandes cyclables alternent avec l’absence de bandes et la piste en terre (obligatoire bien sûr…) à hauteur de la VUB…

Absolument d’accord bien sûr sur l’importance d’un éclairage. Même de jour, à l’arrière, ça peut être utile en ville. Me reste à essayer des gants fluos, je n’en ai pas.

Pour prendre le train avec le vélo, moi je l’ai déjà fait avec mon vélo non pliant… Vaut mieux éviter les heures de pointe ! :-))

20)
OliDa
, le 07.04.2016 à 20:51

Pour le Villo et le comportement en côte, oui, c’est parfois bizarre. J’ai dû à une occasion poser la question je pense :)
Ce vélo est aussi un peu lourd, mais …mauvaise excuse n’est-ce pas…?
C’est un problème de formation cycliste avant tout et une configuration de la transmission sans doute un poil optimiste comme trop souvent sur le marché.

Quant aux transmissions classiques, combien de fois j’ai porté le regard sur la cassette du dérailleur me précédant, en me disant « mais quand va t-il/elle changer de vitesse !? ».
Et souvent ça couine, ça craque tellement l’entretien est négligé !

Profitons des beaux jours, c’est une période de grâce.

O-)O

21)
ToTheEnd
, le 13.05.2016 à 12:08

Zit je ne comprends pas, tu veux dire que le montant des taxes sur les voitures (taxe carburant, frais d’autoroute et autres) ne couvrent pas les frais d’entretien des routes ?

Je déterre cette affaire car si à l’époque cette question et la réponse m’avait « surpris » car elle me semblait erronée, je n’avais pas de chiffres à opposer.

Hasard du calendrier, les suisses sont appelés à voter le 5 juin prochain sur une initiative populaire appelée: Pour un financement équitable des transports.

Je ne veux pas rentrer dans le débat oui/non mais l’initiative avance quelques chiffres intéressants que je ne connaissais pas et qui ne sont pas contredits par l’opposition. Au contraire même, l’opposition dit que grosso modo, si cette initiative passe, l’Etat devra trouver CHF 1.5 millards de recettes supplémentaires ou économiser la même somme.

Les initiants mettent aussi en avant une statistique que je ne connaissais pas: 75% du trafic des voyageurs et 60% du trafic des marchandises se fait via la route.

Autrement dit, il semblerait donc que les usagers de la route payent plus que ce qu’ils obtiennent réellement. Après, bien entendu, on peut aussi dire que la route engendre d’autre coûts indirects (pollutions, accidents, etc.) mais bon, il en va de même avec toutes nos activités.

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