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Réseaux, amitiés et réussite

L'idée de ce billet m'a été suggérée par une scène du film de Roman Polanski « La Neuvième Porte » que j'ai revu hier soir sur D8.

Lorsque Corso retrouve "la fille aux yeux verts" à l'hôtel de Sintra, elle est plongée dans la lecture de « How to Win Friends and Influence People » de Dale Carnegie, titre traduit en français de manière un peu restrictive par « Comment se faire des amis ». Cet ouvrage, je l'ai acquis le 2 mars 1973. Depuis, je l'ai lu et relu plusieurs fois, un peu comme une bible du comportement pour celui ou celle qui veut se faire aimer et réussir dans la vie. Les réseaux y sont évidemment évoqués.

Pourquoi les réseaux ?

L'être humain n'est rien s'il se développe seul dans son coin. Au fil de sa vie, il se crée des réseaux qui lui permettent d'avancer, que ce soit dans le domaine de la culture générale, celui de la réflexion philosophique, la pratique d'un art ou, bien sûr, vers une réussite matérielle qui lui permet de tendre vers le bonheur.

Les premiers réseaux

Quand on pense Réseaux, les premiers noms qui viennent à l'esprit sont ceux de ces associations d'hommes ou de femmes qui tendent ensemble vers un but commun.

Entendons-nous bien, l'appartenance à une communauté quelle qu'elle soit peut constituer le noyau d'un réseau personnel : anciens camarades de classe qui nous ont marqués, membres d'une chorale, d'un club de sport. Ces activités ont toutes une particularité : à l'intérieur d'un groupe où l'émulation existe, elles obligent l'individu à se perfectionner au bénéfice des performances du groupe tout entier.

Nous avons tous en mémoire certains noms et certains visages. Voilà qui constitue l'embryon de notre réseau relationnel personnel.

La suite

Au fil des années qui verront passer nos études et les péripéties de notre vie professionnelle, nous nous constituerons un carnet d'adresses de gens avec lesquels nous aurons toujours plaisir à reprendre contact, que ce soit pour échanger des souvenirs, solliciter un service ou renvoyer l'ascenseur.

Pour beaucoup d'entre nous, le réseau personnel se limitera à quelques dizaines de contacts.

Aller plus loin

D'autres, au contraire, voudront élargir le cercle de leurs connaissances et seront attirés par d'autres horizons.

Que ce soit Le Scoutisme, les Clubs Service (Lions Club, Rotary Club) ou la Franc-Maçonnerie, le but de ces associations est toujours d'aider les autres, dans le cadre de l'apprentissage d'une rigueur personnelle le plus souvent ignorée ou cachée des profanes. Notre salaire sera double puisqu'en plus du sentiment gratifiant d'aider les autres, nous polirons notre propre pierre (joli symbole du langage maçonnique).

Il en résultera des liens très forts qui ajouteront des noms à notre réseau relationnel.

Dans la vie courante, les Scouts s'appelleront toujours du nom de leur Totem, les Lions et les Rotariens se tutoieront. Quant aux Frères, s'ils se vouvoient en Loge, ils se tutoieront toujours en dehors.

L'entraide entre tous est la règle et dans la mesure du possible elle sera toujours respectée.

C'est ainsi qu'au fil des années et à l'aune de la qualité de notre respect pour l'éthique prônée par le groupe auquel nous avons choisi d'appartenir, beaucoup d'obstacles s'évanouiront comme par magie.

La Télématique et l'Internet

J'aime assez peu la notion de Social Network qu'on associe à Facebook et d'autres Réseaux Sociaux apparus sur l'Internet.

En revanche, j'ai déjà écrit ici tout le plaisir que j'avais eu à contribuer sur « CalvaCom » dans les années quatre-vingt et celui que j'ai à fréquenter « Cuk » depuis le 16 juin 2003 (!).

Je crois que la raison principale tient en cette phrase prononcée par Joël de Rosnay lors d'une émission d'Apostrophes de Bernard Pivot qui lui demandait à quoi sert Internet : « Sur Internet, si tu ne sais pas, demande. Si tu sais, partage ! »

C'est ainsi que l'on peut élargir son réseau personnel, avec des noms, parfois des visages et créer des liens affectifs durables. Et toujours en récompense de ce que l'on a apporté.

Et vous, comment avez-vous construit votre réseau personnel ?

4 commentaires
1)
J-C
, le 11.02.2015 à 09:40

Bonjour,

Les réseaux… Quel vaste sujet !

Faisant le tour des amis fidèles, je me rends compte que leur fréquentation est le résultat de concours de circonstances… et non d’adhésions volontaires.

Et j’ai la chance d’avoir réussi à plusieurs de ces concours !

Mes amis les plus proches en affection ne sont pas forcément les plus proches géographiquement, mais lorsque nous nous sommes rencontrés, il s’est passé « quelque chose » – les fameux « atomes crochus »-qui ne doit rien aux réseaux, et l’amitié demeure.

Je profite au passage pour faire un clin d’oeil -que seul un initié peut comprendre-à l’emblématique enseigne informatique aujourd’hui disparue, « Open Computer »…

2)
ToTheEnd
, le 11.02.2015 à 11:37

Même si les us et coutumes sont en train de changer et d’évoluer, il est tout de même notable que pour se faire un réseau, il faut interagir avec les autres que ce soit virtuellement ou dans la réalité. Les sports, les sorties, les hobbies et autres loisirs sont autant d’activités qui permettent de rencontrer du monde et, in fine, se faire des amis, des copains et éventuellement, échanger des fluides…

Perso, j’ai toujours aimé développer des réseaux parallèles. Certains de mes copains ont un QI de 80 mais ils jouent vachement bien au tennis (top 20 Suisse), d’autres ont des QI de 140 avec des monstres job mais je ne peux pas les emmener partout et puis je connais quelques gauchistes aussi… et même journalistes (personne n’est parfait).

Je trouve que de fréquenter des gens très différents, c’est primordial pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.

C’est d’ailleurs un point qui m’inquiète un peu mais ne m’empêche pas de dormir. Est-ce que la génération ultra-connectée issue de la génération Z (après la X et la Y qui n’était pas en reste) va développer son réseau au-delà de ce qui lui plait ou intéresse? Perso, je n’ai pas vu un « téléjournal » depuis des années et mes principales sources d’information sont poussées vers moi au travers d’apps comme Zite (magnifique mais rachetée…) et Flipboard (qui a racheté Zite!). Par conséquent, il y a tout de même un risque à voir des générations entières s’encapsuler dans leur monde avec tout ce que ça sous-entend et donc vivre en vase clos… par terrible je pense pour la compréhension du monde en général et l’évolution de l’humanité.

Bref, avec 75% des ventes de téléphones, les smartphones sont en train d’envahir tous les continents et toutes les couches de la population mondiale et le taux de 90% devrait être franchi en 2018 déjà. Opportunité ou, au contraire, abrutissement des masses? Nous avons des outils de communication extraordinaires et totalement inédits dans l’histoire de l’humanité. Nous avons donc une chance extraordinaire et j’aimerais bien voir ce qu’on va en faire d’ici à 20 ou 30 ans…

T

3)
M.G.
, le 11.02.2015 à 18:07

Je trouve que de fréquenter des gens très différents, c’est primordial pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.

Je dirais même que c’est « nécessaire », au sens étymologique du terme. Mais ce n’est pas toujours spontané.

Lorsque j’étais en 2005 à l’Hôpital Broussais en rééducation cardio-pulmonaire après les quatre pontages coronariens qu’on m’avait faits à « Pompidou », j’avais été admis seul dans une chambre à deux lits, où j’avais pris mes aises.

Un beau matin, j’ai vu débarquer un patient de retour du Bloc. En bon égoïste normal, dans un premier temps j’ai fait la grimace à l’apparition de cet intrus qui venait perturber ma petite vie tranquille.

C’était un monsieur plus âgé que moi, la crinière blanche et taciturne au possible.

Je me suis dit qu’après tout, puisque nous devions passer une dizaine de jours dans la même galère, autant m’intéresser à lui.

Son prénom ? Arezki. Il était Kabyle, en France depuis 1952 et ne lisait ni n’écrivait le français. Au fil des années, il avait pourtant réussi à s’acheter un petit hôtel dans Paris, qu’il avait géré pendant des années. Trois mois avant notre rencontre, il avait revendu l’hôtel pour acheter un Bar Brasserie PMU rue d’Alésia destiné à son fils. Il n’aspirait plus désormais qu’à retourner au « Bled » pour finir ses jours.

Son neveu Lounès lui rendait visite tous les soirs avec un Tupperware de soupe Kabyle traditionnelle pour son dîner. Dès que je l’ai eu goûtée, j’ai demandé à Lounès si, éventuellement, il ne pourrait pas prévoir une portion pour moi ? C’est ainsi que tous les soirs jusqu’à la fin de mon séjour à Broussais, j’abandonnais le plateau de la SODEXHO pour me régaler de cette soupe traditionnelle offerte avec tant de gentillesse.

Les années qui suivirent et lorsque j’étais à Paris, je ne manquais jamais de m’inviter un jeudi à la brasserie de son fils pour partager le Couscous, le plat du jour. Jusqu’au jour où son fils m’a appris qu’il était retourné au Bled…

Aujourd’hui, nous apprenons la disparition de Roger Hanin. Je n’oublierai jamais qu’il avait ses racines « Là-bas », à tel point que certains des épisodes de Navarro étaient très marqués par ses origines qu’il n’a jamais reniées. Ce soir, Wikipédia est en avance puisqu’on peut y lire : « Roger Hanin est inhumé le jeudi 12 février, à Alger au cimetière israélite Saint-Eugène où repose déjà son père »…

Par conséquent, il y a tout de même un risque à voir des générations entières s’encapsuler dans leur monde avec tout ce que ça sous-entend et donc vivre en vase clos… par terrible je pense pour la compréhension du monde en général et l’évolution de l’humanité.

C’est bien ce que je pense ! Je m’inquiète déjà des conséquences, en me disant que je ne serai pas là pour voir ça… En fait, j’en ai déjà assez vu en l’état actuel de l’emprise des smartphones sur le comportement des gens et des jeunes en particulier…