Profitez des offres Memoirevive.ch!
Piratage ou partage ?

Les Majors font la loi, ou plutôt, la refont à leur avantage. Depuis quelques temps, avec la complicité d'états avides des taxes que procurent les sommes énormes générées par l'industrie du loisir, on ne compte plus les mesures visant à restreindre notre accès à ces flux audiovisuels qui irriguent le monde numérique. Reprenons-en quelques-unes, pour bien comprendre le sens de cette politique et les effets qu'elle risque d'induire dans notre vie quotidienne.

À l’envers

L'offensive a lieu simultanément sur de nombreux plans. En début d'année, c'est tout d'abord l'ICANN, organisme chargé de contrôler l'attribution et la gestion des noms de domaines sur Internet, qui se voit contrainte à une sérieuse "reprise en mains", pour ne pas risquer de voir ses compétences tout simplement transférées à un organisme gouvernemental. Structure créée par nécessité pour organiser et réguler démocratiquement un internet naissant (à une époque ou Bill Gates n'y croyait pas…), cette œuvre de pionniers, longtemps dirigée par Vinton Cerf, l'un des inventeurs du protocole IP, ayant permis l'avènement du réseau, fait à présent tache dans un paysage désormais dominé par l'argent. La "réforme" de l'ICANN a tout d'abord consisté à en exclure la représentation du peuple, entendez les internautes, remplacés par des organisations gouvernementales ou non-gouvernementales. Notons, nous en reparlerons, que les dits internautes n'ont pas vraiment répondu à un appel précédent de l'ICANN pour renforcer leur participation. Toujours est-il que la suite nous dira si le .org, (pour organisation), extension symbolique d'un internet communautaire, survivra en tant que tel, ou bien deviendra une sorte de .com à la conscience plus tranquille, mais aux buts équivalents. L'enjeu a l'air banal, mais si vous saviez à quel point il est important…

La conscience tranquille, je me demande comment ceux qui tentent de mettre le réseau sous coupe réglée peuvent l'avoir, avec la façon dont ils s'acharnent à restreindre nos libertés de citoyens numériques. Un rapport des analystes de Jupiter Media Metrix les avait pourtant prévenus: les pratiquants assidus du Peer to Peer ont tendance à acheter plus de musique en ligne, préfigurant un nouveau type de consommateurs. Le rapport concluait à l'échec des Majors quant à la mise en place de leurs structures en ligne faute d'un effort d'adéquation de leur offre avec la demande réelle. Pensez-vous que ces empires en ont tiré les enseignements et revu leur copie en fonction de ces analyses? Que nenni: le spectre du "pirate" numérique leur convient parfaitement comme une menace intangible propre à justifier toute action coercitive et ses justifications légales. Le parallèle avec la situation politique mondiale est frappant: ces hordes de "lamers" déchaînés sont leur Al Quaida rêvé… Nous, quoi: qui n'a jamais fait une cassette ou un CD gravé?> > C'est donc pour notre bien, et éviter que l'on se fourvoie dans la criminalité numérique (vous noterez la quasi-assimilation entre les "échangeurs" et d'autres internautes aux pratiques bien plus dangereuses, capables d'intrusion ou de pratiques offensives), que l'on a vu en quelques mois proposer et parfois adopter les mesures qui suivent, jugez plutôt:

- "Destruction" de Napster, et pire, de AudioGalaxy, réseau sur lequel on trouvait nombre de morceaux "collector" et des disques jamais réédités en CD. Et qu'on ne vienne pas me dire que ces gens aiment la musique (8 000 titres “actifs” officiellement disponibles sur 10 millions, note Le Monde du 16/10/02)…

- Taxation des web radios de quelques Cents par morceau diffusé et par internaute connecté. Bien que le montant retenu ne représente que la moitié de ce que les Majors avaient demandé, c'est l'arrêt de mort d'un grand nombre de ces radios, non conçues pour répondre à un modèle commercial.

- Possibilité pour des "royalties hackers" d'intrusion dans votre machine si vous êtes soupçonnés de vous livrer au P2P. Virus, fichiers détruits, le projet de loi prévoit d'empêcher de répliquer juridiquement à ces cybercriminels officiels à moins de 250 Dollars de préjudice prouvé. Pensez-vous qu'ils accorderont autant de valeur à votre roman non encore publié et qui aurait pu être un succès (qui doute de votre talent…), alors qu'eux clament le manque à gagner occasionné par la reproduction privée?

- Action en justice contre des "providers" de "backbone" pour les empêcher de livrer accès à un site chinois de MP3. C'est comme demander à une société d'autoroute de refuser le passage aux véhicules commettant des excès de vitesse. La fin des bouchons ou bien celle des autoroutes?

- En France, l'adoption de la taxe Brun-Buisson sur le stockage numérique, pourtant destinée à compenser les conséquences de la copie en la faisant payer à la base. C'est une façon de régler le problème, mais qui n'intéresse pas du tout les Majors. Nous aurons donc probablement la chance de payer pour des droits de copie libre qui ne nous seront jamais accordés… Mais nous ne sommes pas à une incohérence près dans leur vision unilatérale des choses.

- Enfin, le projet d'un internet "sécurisé", c'est à dire sous leur contrôle, propre à garantir la non circulation de tout ce qui pourrait les déranger, qui, malgré une présentation qui se veut rassurante, et à l'heure d'une menace accrue sur les droits du citoyen, nous fait craindre le pire en montrant la façon dont ils voient l'Homme et le monde…

Quelle est-elle? C'est un univers (sale?) dans lequel tout a un prix, de préférence en Dollars, et donc peut faire l'objet de transactions commerciales propres à accroître leur richesse. Dès lors, ce qui s'échange gratuitement, ne leur procurant fatalement aucune sorte de revenu, est assimilé à du vol… Et les responsables de cette hérésie sont donc des criminels à poursuivre… Comment expliquer autrement cette haine compulsive des pauvres gens que nous sommes? Quel chemin parcouru depuis le prophétique et proudhonien "La propriété, c'est le vol", quelle dérive perverse d'un modèle capitaliste pourtant porté à stigmatiser les excès du modèle socialiste auquel il s'oppose. De fait, comme les extrémismes religieux sont parvenus à vider de sens les sagesses dont il se réclament, de même les hommes ont-ils su vider de leur sens ces deux voies de civilisation et de développement du XXe siècle, privatif ou collectif, que sont capitalisme ou socialisme. Les moyens d'entreprendre, la générosité de la redistribution ont disparu au profit d'un contrôle de type mafieux des libertés et des échanges. Mais alors que jusqu'à présent, le consommateur que nous sommes pouvait plus ou moins par ses choix refuser de cautionner les aspects discutables de la politique de groupes commerciaux, ceux-ci prévoient de nous enlever jusqu'à cette possibilité-là, en étouffant toute alternative.

Qu'est-ce donc que ces sociétés dans lesquelles le citoyen n'est digne d'aucune confiance, et où les moyens de répression de la différence remplacent peu à peu la chance d'un exercice digne et responsable de celle-ci? Sont-elles une fatalité, ou bien le rêve de quelques esprits inconséquents qui tiennent à le faire passer pour notre réalité sonnante et trébuchante? Devrons-nous les croire, montrant en cela que leur tentative de faire de nous des moutons écervelés nourris de marques et de faux besoins faciles a triomphé sans péril ni gloire? Il est un fait que cette exploitation des soi-disant excès du P2P a porté gravement atteinte aux qualités d'un modèle gratuit pour l'internet (et, par delà, à nos sociétés), mais n'étaient-ils pas justement un message en réponse à l'hégémonie de ces grandes compagnies? N'est-ce pas là une sorte d'impôt du peuple sur leurs excès commerciaux? Si les entreprises avaient pris le parti de réguler leur offre, n'auraient-elles pas pu tempérer des dérives qui ont bien des raisons, non? Mais le dialogue ne les intéresse pas, en ce qu'il risque de faire voler en éclat les justifications fragiles de leur comportement. Comment les distinguer en cela de la pratique de ces corps de pouvoir politique qui ne supportent aucune dissidence, et répriment celle-ci sans appel? Simplement parce qu'ils ne prétendent gouverner que notre porte-monnaie? Alors, pourquoi se permettent-ils de franchir sans scrupules les frontières de nos libertés individuelles, s'associant en cela à des dirigeants qu'ils semblent avoir facilement su rallier à leurs intérêts?

Le cyberespace est le nouveau monde de ce siècle: il semblent partis le conquérir comme d'autres continents à d'autres époques, en accordant pas grand cas aux cultures indigènes qui y préexistaient. Mais n'en doutez pas, cette fois, les Indiens, ce sont nous tous, et ce qui est en voie de disparition s'ils obtiennent ce qu'ils veulent, c'est tout simplement l'homme libre, c'est à dire de ses choix. La mésaventure d'un Midas extrémistement matérialiste finissant par avoir écarté toute vie autour de lui ne leur inspire-t'elle rien? Et à nous, et à vous? Car, que l'on ne vienne pas me dire que tout cela ne porte pas à conséquences sur les conditions de nos vies quotidiennes. Ni que nos défauts de prises de position quant à tout cela ne fait pas de nous les complices objectifs de notre propre aliénation… Ce monde est celui que nous allons laisser à nos enfants: n'avons nous pas la responsabilité de le rendre meilleur, et, par les temps qui courent, de lutter pour qu'il ne devienne pas plus insupportable qu'il ne l'est (peut-être pas pour tout le monde, mais est-ce une raison pour le nier)? Mais peut-être préférerez-vous juger que cela est discours de Cassandre, que cet Ogilvy est bien énervant avec ses idées insolentes… Plus vous pensez comme cela, plus il devient nécessaire, car une réalité que l'on choisit de ne pas voir n'en a jamais disparu pour autant, elle ne fait que céder la place à de fausses réalités qui, comme toutes les apparences, et finit toujours par céder, parfois dans des circonstances dramatiques. C'est le risque que prennent ces groupes de pression, qui jouent avec la société comme des apprentis sorciers sans responsabilité, mais cela ne les dérange pas: ils adorent les circonstances dramatiques, leur cinéma en est plein, mais tant qu'il s'agit de les faire subir aux autres…

À l’endroit

Mais dans tout cela, l'on passe un peu vite sur les motivations qui poussent les gens à "pirater", comme ils disent… N’ignorons pas l’existence de quelques “lamers” téléchargeant à tour de bras des morceaux pour remplir leurs disques durs, quelques-uns d’entre eux revendant même le fruit de leur collecte. Ces derniers, certainement blâmables, n’ignorent cependant pas les risques auxquels ils s’exposent: certains d’entre eux ont été lourdement condamnés pour cela. Mais représentent-ils la majorité des “échangistes”? Certainement pas. De fait, le téléchargement de morceaux a ses limites, liées aux capacités des supports de sauvegarde, mais, plus encore, au temps nécessaire pour l’écoute d’une pêche de moins en moins miraculeuse. Liées également à la responsabilité des gens, à leur capacité à créer des équilibres spontanés entre leurs propres désirs et les nécessités liées au fait social, en l’occurence de faire vivre les artistes, et même ceux qui s’engraissent sur cela, en pensant à ceux qu'ils emploient. Quant au manque à gagner occasionné par la copie, quel esprit sensé imaginerait que les disques ainsi reproduits auraient été achetés, s’il n’avaient pu être acquis autrement? À chacun ses fantasmes, le mien c’est que ce monde à la con n’est pas obligatoire, que rien n’oblige à les croire, et qu'il ne tient qu'à nous de lui choisir d'autres options.

Le double discours de l’industrie, qui parfois vend les machines ou moyens permettant de graver ou de télécharger les CD (j’ai en mémoire des publicités de Philips, Wanadoo, et même Universal, encourageant ce que de l’autre côté, l’on dénonce…), me fait penser aux constructeurs automobiles, vantant la puissance de véhicules à même de dépasser les limites de vitesse dans des proportions considérables, avec les conséquences sociales et humaines que l’on connaît, et qui n’ont rien à voir avec le préjudice dont les majors se plaignent. Or, si les constructeurs automobiles ont tempéré leur discours publicitaire (tout du moins en France), les Majors nous abreuvent de publicité tous azimuts pour des produits qu’ils nous présentent comme indispensables, ou presque… Sans se préoccuper un instant du pouvoir d’achat réel de ceux, adolescents en tête, qu’ils intoxiquent de leur réclame. Ceux-ci n’ont certes pas raison de flirter avec les limites de la réalité, mais que ces sociétés assument les conséquences de telles pratiques, de cette tentation qu’elles induisent chez des esprits dont la faiblesse représente par ailleurs à leurs yeux un atout lucratif… La tendance actuelle se portant plus sur le plan de la répression que celui de l’éducation, avec les piètres résultats que l’on connaît, on peut imaginer la suite: tous ces délinquants potentiels justifient admirablement la mise en place d’un tel arsenal de rétorsion. Quant à la responsabilité sociale de cette situation et de ses conséquences, elle n’est pas du ressort de ces entreprises, bien évidemment, tout comme c’est à la collectivité d’assumer les désastreux effets de la distribution de véhicules trop puissants, ou encore, parfois, d’armes, tout simplement… Tout cela, sous la pression de puissants lobbies dont on entend plus la voix que celle de leurs victimes…

Car c’est bien nous qui le sommes, victimes de cette vision du monde qui nous est imposée, dans laquelle nous ne sommes que d’irresponsables moutons tout juste bons à consommer leurs produits, lesquels sont vendus suffisamment cher pour financer le matraquage médiatique et les campagnes conçues selon ce point de vue. Or, il ne tient qu’à nous de ne pas accepter ce mépris hautain et grossier. Le client est roi, dès lors qu’il dispose du choix, et c’est bien pour cela que tant d’efforts sont déployés pour éradiquer (ou contrôler) toute alternative. À nous de réagir avant qu’ils n’y soient parvenus complètement, et jamais n’en ont-ils été aussi près, avec des rêves de contrôle quasi total du réseau qui pourraient bien devenir réalité si nous n’y prenons pas garde. Il faudra bien qu’ils comprennent que leurs tant par minute qui taxent nos mots d’amour téléphoniques, que toutes ces histoires d’argent pour une chanson qui nous bouleverse, tout cela ne leur est dû que de leur point de vue. Du mien, il s’agit d’une tolérance que je leur concède, dans une optique de paix sociale, mais il faudrait tout de même qu’ils n’exagèrent pas trop.

Et s’ils refusent de convenir, contre toute analyse, que la baisse de revenus liés à la vente d’albums est en grande partie due à un manque d’adéquation entre leur offre et la demande réelle, qu’ils ne s’en déchargent pas sur nous, ne sommes-nous pas encore sur un marché libre, selon leurs propres lois commerciales? Le simple pouvoir de les changer justifie-t’il qu’ils le fassent à ce point à leur avantage, et, surtout, à notre détriment et à celui, sinon des artistes, de la création artistique? D’autant qu’en interne, on est dans les majors bien moins pessimiste ou alarmiste qu’il est de bon ton de le montrer à l’extérieur. Alors, pourquoi serions-nous tenus de tenir compte de leur soi-disant problèmes, alors qu’eux montrent bien le mépris qu’ils ont pour les nôtres…

Or, mon problème à moi, en tant que consommateur, par exemple, c’est de ne pouvoir payer cette fois 20 Euros pour une réédition en CD (si elle existe, autrement dit si elle a été jugée rentable, ce qui est assez éloigné de mes propres critères de choix des musiques que j’aime…) d’un album que j’ai déjà acheté à une ou deux reprises en vinyle… Peut-être est-ce de ma faute si je suis pauvre, mais c’est aussi de la mienne si eux sont si riches ! En tant qu’artiste, mon problème est de ne pas pouvoir vivre de ma création (c’est également de ma faute si je veux être artiste, ce qui explique que je sois également pauvre…), les circuits et le marché étant saturés par la concurrence des compilations mille fois resucées, quand ce n’est pas par des produits qui ont bien plus à voir avec le marketing qu’avec la musique…

Mais le pire de mes problèmes, c’est, en tant qu’humain, de me voir privé de ce plaisir du partage de ce que j’aime ou m’enrichit, et qui non seulement me paraît indissociable du fait culturel, mais a permis à ces pauvres Majors qui me montrent du doigt de vendre tellement d’albums à ceux à qui j’ai fait connaître et aimer des artistes qui eux, n’en ont pas toujours profité autant que nous l’aurions souhaité. Alors, que ce doigt crochu continue à pointer vers moi avec autant d’arrogance et de violence, et je vais finir par les considérer non plus comme un mal nécessaire, mais bien comme une nuisance contribuant activement à rendre ce monde encore plus mauvais qu’il ne l’est déjà. Et contre laquelle lutter fait appel à d’indispensables réflexes de désobéissance civile par lesquels je justifierai à mon tour des pratiques qui ne semblent pas les ravir. Et s’il me menacent en retour, qu’ils soient prévenus: je n’ai pas comme eux, semble-t’il, un tempérament de victime, et je suis des millions…

Vous trouverez un dossier “Profit 2 Poires” sur MacPlus.org, avec de nombreux liens et articles sur le sujet. Vous pouvez également fouiller ici.

Et Merci à Noir Désir pour les sous-titres qui sont le titre d'une de leurs chansons.

9 commentaires
1)
Michael
, le 26.10.2002 à 12:03

J’approuve à 200 % ton analyse !!! mille féllicitations pour ton texte ! je pense que l’on devrait presque ouvrir un forum de discussion philosophique, non ?

:-)

2)
Monsieur Belette
, le 26.10.2002 à 13:21

Les articles de cuk.ch gagnent de plus en plus en qualité!
Moi, la question qui me tracasse, c’est qui es-tu, toi, camarade Ogilvy?
Dans 1984, le camarade Ogilvy est une pure création de la désinformation, un être inventé, sensé être mort au combat si mes souvenirs sont exacts, une sorte de héros du système… Si l’on en croit George Orwell, notre Comrade est peut-être bien moins révolutionnaire qu’il n’en a l’air.
Serais-tu une figure crée par les majors eux-mêmes afin de faire croire qu’une autre façon de penser que la leur existe, et ainsi rassurer les malheureux utilisateurs qui sont ensuite persuadés que quelqu’un veille, et se faire encore un peu plus avoir par derrière?

Bon, d’accord, je m’arrête là ;) Mais tout de même, j’aimerais bien savoir qui se cache derrière comradE Ogilvy (et aussi pourquoi un E majuscule)

3)
obi1
, le 26.10.2002 à 14:49

C’est quoi des "lamers" ? Et qui sont donc ces fameux majors que l’article mentionne à plusieurs reprises, de quelle armée font-ils partie ? Suis-je trop vieux ?

4)
comradE Ogilvy
, le 26.10.2002 à 15:27

Les "lamers" sont des gens qui pratiquent à outrance le téléchargement de MP3. Les Majors, alias le Club des Cinq, ce sont les grandes sociétés du loisir, Vivendi, EMI, Sony, etc. qui contrôlent pratiquement toute la musique.

5)
Ziteuf
, le 26.10.2002 à 17:22

Je trouve que cet artcile est bien fait. Simplement, je crois qu’en traitant un tel sujet, il ne faut pas vouloir vendre une vision politique ! En lisant ce texte, je me crois en plein texte de propagande ! et cela je ne peux l’accépter !

Je ne veux pas faire un long texte, mais en deux mots, il faut comparer un fichier mp3 à livre… Derrière se trouve un artiste, mais également une maison de production. Donc il me semble injuste de se laisser aller au vol dans le seul but de dénoncer le prix d’une oeuvre ou son système de vente !!! Cela ne veut pas dire que je cautionne l’activité des Majors, mais je cautionne encore moins le partage conscient ! allant jusqu’au piratage !!!

La liberté n’est pas de profiter d’une oeuvre volée mais bien d’avoir le choix. N’oublions pas que la liberté des uns, s’arrète à celle des autres !!! Et je ne peux cautionner qu’un artiste crache d’une telle manière sur un pseudo principe de liberté partagé que par lui !!! Il est bon de rappeler que sans droit d’auteur, il ne serait même pas imaginable de vivre de sa création !

Zit

6)
Tibam
, le 26.10.2002 à 18:25

comradE Ogilvy, chaque article de toi me ravit, tant par la forme que par le contenu.
Si j’ai bien lu ton texte, tu es producteur indépendant?
En tout cas bravo, et à bientôt j’espère pour un prochain article

Tibam

7)
el carrachisto
, le 27.10.2002 à 16:39

Il y a un calcul des éditeurs de logiciels que je comprend mal. Ils comptent "un logiciel piraté = une vente en moins". Je trouve ça complètement malhonnête, puisque les gens qui piratent, on pourrait penser qu’en principe ils n’ont pas les moyens de s’offrir une license. Dans le cas des entreprises je comprend la démarche, mais pour un particulier ça ne tient pas je trouve.

Ensuite, il y a une autre question à se poser, c’est celle du CD. D’une part c’est HORS DE PRIX, (30.-, c’est vraiment de l’abus), d’autre part c’est un standard qui date d’il y a 10 ans!

Et les autentiques mélomanes ou fondu d’audio, ils achètent toujours des disques, puisque le MP3 c’est une "hérésie" pour eux, en tout cas pour ceux qui ont une bonne oreille (déjà que le cd…).

8)
GerFaut
, le 29.10.2002 à 10:54

Bel article et, décoiffant.
Je rejoins complètement ton point de vue : la rage permanente engendrée par les pratiques hypocrites des groupes de pression que sont les majors (entre autres), pressions qu’ils mènent sur les gouvernements qui s’exécutent docilement au travers de leurs institutions. J’appelle cela de la forfaiture puisque des personnes élues par une majorité favorisent les intérêts d’une minorité. Et s’il y a police à faire, c’est auprès des délinquants et non des utilisateurs moyens qui, somme toute, ne mettent pas plus en péril une éventuelle survie de groupes déjà exsangues de par leur manque d’imagination et leur âpreté au gain qu’ils ne le sont déjà. Mais il est toujours plus facile de taper sur le cochon de payant que sur les causes même des déviances. Une fois de plus, la jubilation du jeu, puisque toute communication est aussi jeu (et tout ce qui concerne l’informatique, et à fortiori l’Internet, est communication), est assombrie par la prépondérance du fric dans une société de gestionnaires inquiets de leur pouvoir et de leur magot.
Oui, j’enrage.

9)
Acrimon
, le 30.10.2002 à 09:35

J’suis d’accord avec le comradE, mais c’est marrant que personne ne fasse le rapprochement avec l’affaire Proteron. Bientot tout le monde pourra se faire jusitice soi meme sur des elucubrations legales… Malheureusement, legales ne signifie plus morales… Ce sont les memes qui voudraient nous faire passer tous pour des pirates potentiels et reclament le droit d’utiliser des methodes indignes, se faisant loi, juges et bourreaux alors… Avec en sous entendu "Dieu retrouvera les siens".
Je prendrais tres, mais tres tres tres tres mal d’etre ainsi soupconne et puni; et du coup, de bon ton de repondre a ce qui ressemble a une declaration de guerre au libre arbitre humain. Mais bon, ils vont bientot se rendre compte qu’ils ne controlent en fait rien, mais rien du tout. Le reseau va bientot changer je pense…