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inDesign 2, deuxième partie

Vous lisez en ce moment la seconde partie du test dédié à inDesign 2. Vous pouvez lire la première ici.

La transparence au rendez-vous

De nouvelles fonctions très attendues ont également fait leur apparition dans cette nouvelle version, qui font d'inDesign 2.0 un petit Illustrator.

Première nouveauté, et pas des moindres, l'apparition de la transparence.

Tout objet, image ou texte, peut se voir attribuer un taux d'opacité (et donc de transparence), et ce toujours à l'aide d'un curseur dans une palette dédiée.

Et cela va bien plus loin: il est possible de combiner ce taux avec une mode de fusion de type incrustation, produit, superposition mais aussi lumière tamisée, lumière crue et j'en passe.

La façon dont les objets d'avant et d'arrière plan interagissent dépend en effet d'une de ces méthodes et il vous sera certainement nécessaire de faire des essais en temps réel pour voir les différents résultats. J'aurais bien apprécié voir arriver un effet grossissant, ce qui aurait permis très facilement de mettre en valeur un objet comme si l'on passait sur lui avec une loupe. De même, si le fond d'un objet est transparent, le contour l'est aussi automatiquement. Gênant justement pour simuler une loupe.

Le contour progressif et les ombres portées

La transparence peut être associée aux effets de contour progressifs qui atténuent les bords d'un objet et aux ombres portées. Ce dernier effet peut être appliqué de la même manière que la transparence (incrustation, superposition,…). Les deux nouveaux effets peuvent être portés sur n'importe quel objet. Un bloc de texte sur lequel on applique une ombre portée verra les caractères eux-mêmes dotés de ce bel effet et non pas le bloc lui-même.

L'ombre se règle de manière très précise, tant au niveau de sa couleur que de son emplacement, son atténuation et son opacité.

La vectorisation des textes est également au programme

Grande et magnifique nouveauté dans cette version 2 d'inDesign, n'importe quel caractère peut être vectorisé à l'intérieur d'un bloc de texte. Si une ombre portée a été affectée au caractère (ou au bloc de caractères) vectorisé avant application, l'effet suivra notre déformation.

Un mot contenant un caractère vectorisé se déplacera tout à fait normalement si on édite du texte avant lui, en revanche, il ne sera plus reconnu par le dictionnaire orthographique (dans notre exemple, le correcteur voit le mot "bre" puisque le "Om" a été vectorisé. Au fait, pourquoi la langue par défaut d'un bloc de texte est-elle l'anglais? Un petit bug à corriger dans une prochaine mise à jour mineure sans doute.

À noter que le programme permet également de faire courir du texte tout au long d'une forme ou de n'importe quel tracé vectoriel, et ce à l'aide de l'outil Texte curviligne.

inDesign se sert dans la bibliothèque de logiciels Adobe: Acrobat (pour la gestion de PDF), FrameMaker (pour la gestion des documents longs), Photoshop et Illustrator. Ce qui est bien plus fort encore, c'est que le logiciel peut intégrer des fichiers natifs de Photoshop et d'Illustrator, avec tous leurs masques, calques, y compris leur couche Alpha. Si vous avez utilisé la transparence dans un fichier Illustrator 9 ou 10, elle sera également préservée dans votre mise en page. Tiens, inDesign n'a rien pris à Premiere.

Les glyphes pour OpenType

Trois polices OpentType sont livrées gratuitement avec inDesign 2, mais il faudra les installer séparément. Il s'agit d'Adobe Caslon Pro, Adobe Garamond Pro (dommage, deux polices à empattement) et Caflisch Script Pro. La technologie OpenType permet d'afficher un certain nombre de graphies différentes pour une même lettre ainsi que des ligatures conditionnelles, des ornements, ou des exposants parfois particuliers qui ne sont pas disponibles dans d'autres types de polices.

Ces caractères optionnels appelés glyphes, peuvent être insérés sans problème à l'aide d'une palette qui les les affiche tous, ou seulement s'ils répondent à certains critères, définis dans le menu suivant:

Une gestion presque complète du PDF

inDesign 2 est capable d'importer des fichiers PDF, mais ne peut les éditer. Il faut bien laisser quelque chose à Acrobat.

Par contre, au niveau de l'exportation aux formats 1.3 ou 1.4, tout est intégré d'usine. Par exemple, le logiciel tient compte de paramètres de table des matières pour créer les signets nécessaires à la bonne lecture de votre document. Je n'ai même plus besoin de Distiller que je garde pour passer à la moulinette les documents FrameMaker qui lui l'exige toujours. Tout est prévu pour passer un fichier à un prestataire sans problème. Comme vous vous en doutez, les liens hypertextes sont actifs dans un document PDF, et le simple fait de cliquer sur une source vous amène directement à la cible. L'export au format HTML intégré depuis la version 1 du logiciel profite également maintenant de ces liens hypertextes.

Une des 6 zones de paramétrage de l'export PDF

Un petit document PDF avec ses signets à droite

Le XML pour ceux qui savent

Un jour je saurai, quand je l'utiliserai. En attendant, je vous parle ici d'un domaine que je ne connais pas encore (j'y travaille!) mais qui a l'air particulièrement important pour tout une catégorie d'utilisateurs.

Une capture d'écran du manuel d'utilisation XML d'inDesign 2.
Je suis bien incapable d'arriver à ce niveau.

Adobe inDesign 2 importe et exporte au format XML. Si j'ai bien compris, XML permet de gérer à partir d'un même contenu un document imprimé, Web et même desstiné à des assistants personnels en séparant la forme du contenu. XML et HTML ont un certain nombre de points communs mais XML permet de créer ses propres balises. XML ne s'installe pas en standard, il faudra pratiquer manuellement en glissant un plug-in encore en version beta livré sur le CD 2 si vous voulez en profiter. Encore en beta le plug-in? C'est donc bien que tout cela est nouveau même si FrameMaker 6 est déjà capable depuis quelques temps de gérer XML. Ouf, je ne suis peut-être pas encore largué. À noter qu'une explication détaillée de XML est donnée dans un fichier PDF "Bienvenue", lui aussi sur le CD 2 entièrement dédié à ce standard.

Une gestion des documents en équipe

Puisque nous en sommes aux points que je n'ai pu tester personnellement, signalons la possibilité offerte par inDesing de travailler en réseau sur un même document en utilisant la technologie WebDav (Web Distributed Authoring and Versioning). Pour autant qu'on travaille sur un serveur WebDav, il est possible de partager un document sans risque que ce soit en Intranet ou sur Internet. Cette technologie est également utilisée avec GoLive 6, du même éditeur.

Des nouveautés en vrac

Faire le tour d'un programme comme inDesign 2 prend du temps. Ce n'est pas pour rien qu'une aide efficace est apportée par l'aide en ligne au format HTML. Elle est très bien faite et rapide. Un manuel de 485 pages permet une lecture plus tranquille et c'est fort agréable.

Je vais encore essayer de dresser une liste non exhaustive des nouveautés, grandes et petites dont je n'ai pas encore parlé.

  • Une amélioration a été portée au déplacement des images dans leur bloc. En effet, si l'on maintient le doigt enfoncé sur un graphique pendant un instant avant de le déplacer, une prévisualisation dynamique (une image fantôme) de l'ensemble du graphique apparaît, ce qui permet une plus grande précision de placement.

  • l'impression est maintenant devenue beaucoup plus cohérente grâce à une zone dédiée totalement repensée, elle-même divisée en 8 groupes de paramètres désormais bien ordonnés.
    Comme les réglages peuvent être sophistiqués et différents par exemple pour deux imprimantes distinctes, il est possible de les sauvegarder sous forme de style et de les recharger quand le besoin s'en fait sentir. Pratique.


Deux des huit zones de réglages dédiées à l'impression

  • le programme se lance maintenant plus rapidement. Sous MacOS X (je n'ai pas essayé la version pour MacOS 9) le programme ouvre plus vite les fichiers que la version 1.5 le faisait à l'époque sous l'ancien système.

Alors, inDesign va-t-il remplacer QuarkXPress?

inDesign, de l'avis de nombreux spécialistes, est déjà sur de nombreux points supérieur à XPress, notamment dans le domaine de la composition des paragraphes. Reste que la mouture 1.5 n'était pas trop mal non plus, et n'a pourtant pas réussi à convaincre pleinement les professionnels qui l'avaient achetée, mais qui ne l'utilisaient pas, comme l'avait démontré par un sondage un journal Mac français il y a un an. En effet, il était souvent difficile jusqu'à il y a peu de trouver des imprimeurs prêts à flasher avec ce logiciel. À ce niveau, on tombe vite dans un cercle vicieux: peu de flasheur donc peu de professionnels de l'édition qui osent se lancer, et comme il y a peu de demande, les flasheurs ne s'équipent pas.

Et bien, le moins que l'on puisse dire, c'est que les choses changent!

Le 8 avril 2002, j'ai téléphoné à 5 imprimeurs pris au hasard dans l'annuaire du canton de Vaud pour savoir s'ils flashaient à partir de documents inDesign. 4 ont immédiatement répondu par l'affirmative, le 5e ne flashait pas mais avait un prestataire qui le faisait sans problème avec le programme d'Adobe. Trois m'ont dit spontanément qu'ils avaient de plus en plus de clients qui ne travaillaient qu'avec inDesign, deux m'ont prédit la fin à moyen ou long terme de QuakXPress. Peut-être vont ils un peu vite en besogne…

Les progrès réalisés dans la version 2 devraient convaincre les indécis, car il y en a encore et il en restera toujours, c'est certain. Un élément déterminant est à chercher du côté des éditeurs de plug-ins. Vont-ils prendre enfin le train en marche? Quark dispose d'une bibliothèque très fournie, ce qui n'est pas encore vraiment le cas d'Adobe. Il est vrai que ce dernier intègre de nombreuses fonctions de série. Bonne nouvelle, le correcteur orthographique ProLexis va être disponible dans quelques semaines pour inDesign 2 (il l'est déjà pour la version 1.5) en même temps que la version carbonisée de son moteur et de ses adaptateurs. On se réjouit déjà!

En conclusion

Comme je l'ai écrit plus haut, faire le tour d'un logiciel aussi complexe qu'inDesign 2 dans un test est une vraie gageure et touche même à l'impossible. Il faut donc bien en venir à la conclusion finale. Autant la version 1 m'avait déçu (il s'agissait en fait d'une version beta qui a desservi le logiciel), autant la version 2 m'enchante presque en tout point.

Les nouveautés énumérées plus haut apportent pratiquement tout ce dont j'avais besoin. Restent à gérer, en ce qui me concerne, les vraies références croisées et la numérotation des paragraphes, pour que je puisse me passer de FrameMaker, un peu trop lourd à mon goût.

Le programme est encore jeune, il peut évoluer. Il a cependant largement dépassé le stade des promesses, et nous en donne pour notre agent.

Personnellement, je le trouve magnifique.

7 commentaires
1)
Ingmar
, le 10.04.2002 à 00:00

La seule chose qui peut faire hésiter un imprimeur disposant de plusieurs postes de travail à balancer toute sa production sur Indesign c’est la formation du personnel…
Il n’est pas évident de se passer de 10 ans d’expérience, lorsque on maîtrise aussi bien les quelques déboires de Quark 4.11, il faut recommencer au tout début et en pensant aux galères subies certaines fois avec XPress cela en rebutent beaucoup, mais il va falloir évoluer pour les nouveaux travaux et c’est cela qui fera tout doucement avancer notre cher Canton de Vaud…. quand on aura plus le choix!

2)
cuk
, le 10.04.2002 à 00:00

Mais vous savez Ingmar, le canton bouge tout seul!
5 imprimeurs sur 5 (en tenant compte de celui qui transmet le travail à un prestataire) qui flashent à partir de documents inDesign, ce n’est pas trop mal je trouve!

3)
an7re
, le 20.04.2002 à 00:00

Je viens de lire l’essai de François et je retrouve (décidemment !) mes propres sentiments. J’avais egalement laissé de coté InDesign 1 puis 1.5 mais sous OSX, je me suis laissé tenter d’autant plus que Illustrator X n’est pas aussi top que cela.
Bref, j’ai été agréablement surpris.
Le must pour moi est la réalisation de .pdf avec des sets en fonction de ce que l’on souhaite (ecran pour relecture client ou hte rés pour l’impression… oui je ne transmets que des .pdf à mes imprimeurs…!!).
Par contre, une relative capacité à quitter même si la sauvegarde des dernières infos est impressionnante.
Pour en revenir à un point de l’article de François, oui, FrameMaker reste LE must en gestion de longs documents même si la version 7 annoncée qui relie la version normale à la version SGML ne tournera que sous Classic….
Bref, InDesign est un très bon produit à redécouvrir d’urgence…

4)
jibi
, le 26.07.2002 à 00:00

Serais-je la seule utilisatrice d’InDesign qui le trouve vraiment lent ? Y a-t-il une méthode pour accélérer tout ça (surtout les grands tableaux et les documents à grand nombre de pages…) Même avec les preview en basse déf, même en limitant les transparences et les ombres portées et les images en .psd, comment travailler aussi vite qu’avec XPress (que je ne supporte plus…) Cet InDesign 2 est absolument formidable, dites-moi si vous aussi vous avez des problèmes de rapidité de rendus…

5)
cuk
, le 26.07.2002 à 00:00

Jibi, je ne remarque rien de particulier sur inDesign.
Bon d’accord, tout le monde sait bien qu’il n’est pas rapide comme l’éclair, mais il est confortable tout de même.
Il faut voir si vous travaillez avec une machine puissante (on sait bien que le logiciel est gourmand!) et bien pourvue en RAM.
Sous MacOS X ou MacOS 9??
Si c’est sur ce dernier système, il faut allouer un maximum de mémoire.

6)
jibi
, le 02.08.2002 à 00:00

J’ai 512 mo de mémoire vive, un système 9.2.2 sur un G4 assez récent, alloué le double de mémoire que celle conseillée, parce que je veux aussi avoir Photoshop en même temps (que d’exigences !)
Bon c’est vrai qu’avec 9.2.2 ça va un peu plus vite, mais la mise en page de tableaux longs est assez pénible !
Dieu merci, on ne fait pas que des tableaux, et les possibilités d’InDesign me réjouissent tous les jours un peu plus !
Bravo pour vos commentaires, et merci pour vos réponses !

7)
Cube forever
, le 27.12.2002 à 00:25

Chers ami(e)s
Voilà plus de 20 ans que je me débats avec l’informatique, et depuis longtemps je répète inlassablement la même chose:
pour que vos logiciels ne rament pas, ajoutez de la RAM !
Mieux vaut un CPU moins puissant avec 1,5 go de RAM plutôt qu’un CPU très rapide avec 512 mo.
Profitons de la baisse de la RAM standard pour nous équiper massivement.
De la RAM, encore de la RAM, toujours de la RAM et le micro est sauvé !
Bonne année 2003… avec de la RAM.