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inDesign, les imprimeurs suisses en avance?

Dans les journaux informatiques français, on lit toujours la même conclusion par rapport à inDesign 2: ce logiciel est fabuleux, dépasse QuarkXpress presque sur tous les points, mais sa progression reste freinée par le fait que les prestataires (imprimeurs entre autres) ont de la peine à faire le pas vers ce logiciel, préférant rester sur Quark. Les pauvres, ils ont eu tellement de problèmes à régler leur chaîne avec XPress qu'il ont peur de devoir tout recommencer avec le logiciel d'Adobe. On peut les comprendre d'ailleurs…

Jusqu'à ce lundi, cet argument m'énervait un peu, puisque dans l'article que j'ai consacré à inDesign 2, j'écrivais (j'adore me citer!):

Le 8 avril 2002, j'ai téléphoné à 5 imprimeurs pris au hasard dans l'annuaire du canton de Vaud pour savoir s'ils flashaient à partir de documents inDesign. 4 ont immédiatement répondu par l'affirmative, le 5e ne flashait pas mais avait un prestataire qui le faisait sans problème avec le programme d'Adobe. Trois m'ont dit spontanément qu'ils avaient de plus en plus de clients qui ne travaillaient qu'avec inDesign, deux m'ont prédit la fin à moyen ou long terme de QuakXPress. Peut-être vont-ils un peu vite en besogne…

Alors quoi? Ras le bol de l'argument "Vous ne trouverez que difficilement un imprimeur sous inDesign".

Et bien je crois que j'ai compris le problème: les prestataires français semblent beaucoup plus réticents que les suisses! En effet, j'ai reçu récemment un mail de Monsieur Slobodan Despot, directeur des éditions l'Age d'Homme à Genève, l'un des éditeurs importants chez nous.

Cher François Cuneo,

Il vous amusera peut-être de savoir que le passage avec armes et bagages de toute notre PAO à InDesign ne tient qu'à deux "bagatelles":

  1. le fait que nos imprimeurs en France s'y opposent avec une opiniâtreté et une mauvaise volonté incompréhensibles.
  2. l'absence de toute solution viable pour les notes en bas de page.

Alerté par l'apôtre Branislav, j'avais tâté de l'ID depuis la version 1. La 2.0 est époustouflante. Du point de vue de la productivité, je crois que votre beau test ne met pas suffisamment l'accent sur l'export immédiat en PDF – et la possibilité de réutilisation immédiate des fichiers pdf comme éléments graphiques. Par ex: couv. de livre dans affiche, affiche dans journal... Bref, une mise en abyme dont on ne pouvait même pas rêver auparavant.

Je suis certain que l'arrogant XPress est déjà mort. Et soupçonne aussi, hélas, la noyade prochaine de notre cher FrameMaker dans ID... ou sa dénaturation vers d'autres usages, entamée sous la v. 7.

En ce qui concerne la deuxième bagatelle, il est certain qu'il est pour le moins regrettable qu'inDesign 2 ne gère pas les notes de bas de page. J'ai également un ami qui n'utilise pas le logiciel d'Adobe uniquement à cause de ce manque. Et j'ignore si un plug-in existe pour pallier ce problème, en tous les cas, je ne l'ai pas trouvé.

Pour le reste, il est à espérer que les imprimeurs français qui ne proposent pas encore de service avec la Rolls de la PAO vont rattrapper leur retard pour que le marché soit véritablement fort et que les développeurs de plug-ins se mettent réellement au travail pour inDesign.

De toute manière et de toute évidence, ces imprimeurs vont devoir tôt ou tard y passer. Alors pourquoi pas tout de suite? Mon grand-papa me disait toujours "il ne faut jamais remettre au lendemain ce qu'on peut (doit) faire le jour même".

Un commentaire
1)
an7re
, le 21.05.2002 à 00:00

j’ai l’impression que l’on se trompe de cible.
Le problème n’est pas de savoir si les imprimeurs français vont ou non basculer sous InDesign… il me semble plus important que ceux-ci acceptent de plus en plus des fichiers .pdf !
Que ce soit depuis FrameMaker, Illustrator et désormais InDesign, la réalisation de fichiers .pdf est devenu assez simple (surtout avec InDesign qui évite Acrobat Distiller). Je connais des tas de grands imprimeurs qui restent encore réticents à l’utilisation des .pdf que nous leur fournissons (même si dans notre cas, c’est ça ou rien, donc ils les utilisent !!) et ont toujours le réflexe de nous demander un fichier Xpress comme si cela etait la panacée… Idem d’ailleurs quand nous leur fournissons une fichier .eps issu de Illustrator (!!).
Dans dans quelques rares cas, l’imprimeur a ouvert le fichier et malencontrueusement "déplacé" un élément… Avec le .pdf, plus de gags de ce type, plus de typos manquantes et plus d’images oubliées.

Par ailleurs, les imprimeurs ne sont pas les uniques utilisateurs, n’oublions pas les graphistes ou les compositeurs… c’est aussi eux qu’il faut convaincre.
Or, en ce cas, nombre d’entre ont dépensé des fortunes dans une chaîne souvent lourde et abandonner XPress, c’est reconnaître que nombre d’entre eux se sont fait enfumer depuis des années.

Pour ma part j’utilise FrameMaker et InDesign. Je refute "amicalement" les propos de votre ami helvète. Non, la version 7 de FrameMaker n’est pas noyée (!!!!), il se trouve simplement que la version SGML+ et la version de base sont fusionnées… ce qui etait déjà le cas lors du développement puisque la version de base est une version bridée de la version SGML+ (tout le monde suit :-). Adobe devrait sortir une version OS X de Frame en fin d’année (Frame tourne déjà sous UNIX… CQFD).
Enfin, un avis tout à fait personnel partagé par toute mes associés : FrameMaker reste 100 fois supérieur à InDesign pour tout ce qui est gestion de références croisés, notes de bas de page ou de fin de chapitre, gestion de variables, automatisation/numérotation des formats styles ou tout simplement la puissance du format MIF qui permet de générer automatiquement un document Frame depuis une base de données… Vouloir les opposer est assez simpliste… on ne fait pas le "même type" de travail avec l’un ou l’autre… Par contre pour des packagings ou des documents très graphiques, InDesign est "le" produit le plus adapté même si souvent on préfère utiliser directement Illustrator X tout seul…!!
Cordialement