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D’égal à égal…
Le sujet "boulot" a déjà fait l'objet de deux billets de ma part sur votre site préféré : je me suis d'abord interrogée sur cette manie qu'ont les adultes de demander aux enfants quel métier ils envisagent de faire plus tard, comme si un bambin de sept ans devait déjà songer à ces questions; je me suis ensuite demandée comment la notion de "carrière" pouvait être définie, tant est qu'une conception uniforme était possible et/ou souhaitable.

Aujourd'hui, je reviens avec l'épisode no 3 de mes tribulations professionnelles parce que je rencontre depuis peu un problème, auquel je ne trouve pas de solution, excepté celle consistant à m'allonger durant de nombreux mois sur un divan : je souffre d'un complexe d'infériorité (et je plaisante à peine en écrivant cela) !

Parmi les nombreux "dictons, proverbes et citations" (connus ou inventés par ma famille) que j'ai entendus à la maison, adolescente et jeune adulte, il y avait "n'accepte jamais un contrat de travail là où tu as été apprentie, on ne te prendra jamais au sérieux". Mes parents étaient en effet convaincus, à tort ou à raison, qu'il est difficile pour un ancien apprenti de s'imposer dans son rôle professionnel lorsqu'il a été durant trois ou quatre ans "celui qu'il faut former parce qu'il ne sait pas (encore)".

Soit. Une fois assistante de direction diplômée, j'ai changé de canton et n'ai plus jamais croisé mes formateurs; je ne suis ensuite devenue ni la collaboratrice de l'avocat qui m'a formé ni la greffière du tribunal dans lequel j'ai débuté mon stage. Comme conseillère juridique, j'ai passé du monde des transports ferroviaires internationaux à celui de la santé et depuis une année, je m'essaie au rôle de professeure HES.

En principe donc, aucun risque que qui que ce soit me perçoive comme "l'apprentie". N'empêche qu'à deux reprises, j'ai récemment réalisé à quel point j'ai du mal à "trouver ma place". Je m'explique.

Passionnée notamment par la problématique des directives anticipées au sens des art. 360ss du Code civil suisse (je vous ferai un billet un de ces prochains lundis à ce sujet), j'ai depuis plusieurs mois l'opportunité de présenter cette matière auprès de différents interlocuteurs médico-sociaux dans le canton; j'ai ainsi acquis une certaine expertise, en particulier dans l'art pas toujours aisé de concilier le droit et la réalité des gens concernés par ces questions. Forte de différents constats, j'ai eu l'envie de publier un article à ce sujet, ceci en collaboration avec un professeur de l'université voisine. Jusqu'à là, rien de bien transcendant. Sauf qu'il m'a fallu plus d'un mois pour oser envoyer un mail à ce prof, que j'admire beaucoup pour la qualité et la solidité de ses raisonnements et pour ses compétences pédagogiques.

Lorsque j'ai cliqué sur le bouton "envoyer", je me suis trouvée bien prétentieuse d'entreprendre une telle démarche; lorsqu'il m'a proposé d'aller manger ensemble pour débattre de mon idée, j'ai bien sûr été ravie mais j'avais - pour être sincère - la trouille qu'il trouve mon idée "nulle".

Maintenant qu'il a accepté le concept, j'ai évidemment peur de ne pas être à la hauteur en matière de raisonnement juridique, non pas parce qu'il aurait une attitude hautaine à mon égard mais parce que je me vois encore et toujours comme étant son "élève" (il a été mon prof durant une année lorsque j'étais à la fac, il y a vingt ans).

Et comme j'ai au moins le mérite d'être constante dans la "bêtise", j'ai bien failli refuser de devenir membre d'une commission cantonale au motif qu'un prof pénaliste fort connu en Helvétie et dont je respecte beaucoup les prises de position en était également membre "franchement, il y a déjà ce qu'il se fait de mieux en matière pénale dans cette commission, qu'est-ce que je pourrais bien apporter ?" a été ma première réaction. Heureusement, ma collègue ne s'est pas laissée décourager par ma première réponse et je suis maintenant impliquée dans les travaux de ce groupe.

Je parviens donc à la conclusion que la "règle" de mes parents est à tout le moins partiellement erronée : il ne s'agit pas d'éviter d'être engagé là où on a été apprenti, il s'agit de trouver, peu importe l'employeur et le domaine, les ressources personnelles pour se faire confiance à soi-même, pour quitter le monde du doute éternel, pour laisser derrière soi la position de l'élève / apprenti / stagiaire afin de devenir un vrai professionnel, ce qui ne signifie pas pour autant tomber dans la suffisance et la prétention, on est bien d'accord.

Pour moi, c'est plus vite dit que fait et je me demandais s'il vous arrivait aussi d'être encore intimidé, impressionné ou hésitant face à des "collègues", des pairs, des professionnels oeuvrant dans le même domaine que vous. Et si oui, pourquoi ?

21 commentaires
1)
Saluki
, le 11.11.2013 à 00:17

’’Là où le Roi va seul…, il est ton égal’‘.

Un de mes bons amis est quelque chose comme juge au tribunal de commerce : rien qu’à me souvenir de son bizuthage où il avait une plume de paon bien serrée entre ses fesses me ferait envisager avec une non feinte sérénité de devoir comparaître devant lui.

Tout cela pour dire que ton trac ou ton complexe de soit-disant infériorité se traite remarquablement en le … méprisant.

2)
Philob
, le 11.11.2013 à 06:17

Beau parcours ! Je n’y vois qu’une chose, et en tout cas pas un complexe, tu n’es simplement pas une arriviste, ni une carriériste, tu es juste attentive à ne pas écraser quelqu’un en avançant; il y a peut-être un peu de modestie et une partie de doute, mais ce ne sont que de belles qualités, moi ça me réjouis plutôt et maintenant je comprends mieux le plaisir que j’ai chaque fois à te lire, Mme Poppins tu es formidablement humaine et ça, j’achète.

3)
Madame Poppins
, le 11.11.2013 à 07:04

Je constate que je suis devenue prof : “vous ne traitez pas la question posée” ;-)

Saluki, tu as raison : mon prof de latin nous disait toujours “quand quelqu’un vous impressionne, imaginez-le constipé sur les toilettes !”

Philob, aucun risque que j’écrase qui que ce soit : je n’en ai pas le goût et le risque, avec ces deux profs, serait de surcroît nul, tellement ils sont intellectuellement brillants ! Mais merci pour le compliment sur mon humanité, cela me touche.

4)
Renaud LAFFONT
, le 11.11.2013 à 08:00

Jamais souffert d’infériorité face à des gens mieux diplômés que moi. J’ai eu le cas avec un jeune consultant que j’ai rapidement recadré: “la dernière fois que j’ai mené une étude de marché, j’ai généra 50 millions d’euro de nouveaux business pour ma société. Et vous, qu’avez vous fait qui a créé de la valeur?”. Ca l’a calmé.

5)
Blues
, le 11.11.2013 à 09:52

J’ai été “employé” dans la même entreprise, suite à mon apprentissage, et je confirme qu’à l’époque (1979) ça n’a pas été gâteau, finalement au bout de 6 mois j’ai donné mon congé. Malgré que j’étais un excellent élément ça n’a empêché que je suis resté le “pommeau” (en Suisse Romande > familier = apprenti) . Bon je parle pour moi, et ça date… ce n’était / ou n’est pas pas forcément partout le cas.

Suite à cela et jusqu’à aujourd’hui, je n’ai eu que des postes indépendants (eh oui, je suis un cas à part) au sein de plusieurs entreprises, où je n’ai jamais eu (ou si rarement) à me mesurer à d’autres, j’ai donc toujours été le seul maître à bord (quelle chance). Ces deux dernières années je “partage” une infime partie de mon job avec une collègue, ceci sans aucun problème d’égo.

Par contre durant ma scolarité basique (jusqu’à 16 ans) on m’a souvent pris de haut (genre, t’es une pomme, tu n’arriveras à rien) ça vous infériorise un max, ça ! Mon dernier prof, m’a même dit que ça serait pour moi “peine perdue” dans le milieu professionnel… Eh bien, je l’ai revu 30 ans après, je lui ai juste dit qu’il s’était trompé grave !. Cet état de fait était dû à > que je n’ai jamais eu la fibre scolaire et que le milieu professionnel m’a 100x plus motivé que “l’école” et tous ces connards de prof(e)s qui m’ont démotivés pendant 7 ans.

6)
TroncheDeSnake
, le 11.11.2013 à 09:57

je me demandais s’il vous arrivait aussi d’être encore intimidé, impressionné ou hésitant face à des “collègues”, des pairs, des professionnels oeuvrant dans le même domaine que vous.

Oui.

Et si oui, pourquoi ?

Parce qu’il sont tellement plus sérieux et compétents que moi!

Je ne plaisante qu’à peine. Car oui, le complexe d’infériorité, je connais bien. Je le pratique assidûment depuis des années, et les années de divan (en fait de fauteuil) je les ai faites! Et je dois dire que je ne les regrette pas.

Le complexe est toujours là, mais, comme on dit, je gère:. Un exemple très récent: J’ai longuement hésité à proposer la première publication de billet sur cuk; et lorsque je l’ai fait c’est en tremblant et me demandant dans quelle mesure mes divagations pouvaient intéresser tous ces gens qui ont fait des études (penses-tu, il y a même une prof de droit!)…

7)
Migui
, le 11.11.2013 à 10:14

Dans le laboratoire où j’ai travaillé durant près de vingt ans, on a plus souvent fait le contraire: les stages sont des occasions privilégiées pour “observer” un jeune (presque) diplômé et, à l’issue du stage, lui proposer le cas échéant un poste à durée indéterminée.

Il m’est d’ailleurs arrivé à plusieurs reprises de contacter le service du personnel pour demander explicitement de ne pas “laisser filer” tel ou tel bon élément.

Quant à l’estime (petite ou grande) qu’on a de soi, elle ne doit jamais nous faire oublier que ce qui fait la richesse d’un département ou d’une entreprise, c’est précisément l’association de plusieurs profils avec des sensibilités et des expériences variées et n’est pas toujours liée à un “guru”, réel ou supposé…

8)
Saluki
, le 11.11.2013 à 10:24

Pour revenir sur ce qu’à dit Blues, nous avons souffert, quand j’étais en ’’prépa’’, la classe de lycée qui préparait aux concours d’entrée dans les écoles d’ingénieurs, de l’attitude toujours condescendante et méprisante d’un prof’ de physique qui souffrait d’un handicap …physique et l’en compensait de la sorte.

Il nous dit un jour : ’’-Imbéciles, si vous intégrez une école, j’en mangerai mon chapeau.’‘

Un peu après la rentrée des classes suivante, avec un copain, qui, comme moi, avait intégré une bonne école, nous lui avons apporté, en amphi, …un chapeau. Bon, d’accord, ce n’était pas un Stetson, mais la maman de mon copain l’avait confectionné en pâte d’amandes. On dit qu’il n’a plus jamais fait ce genre de réflexion à ceux qui nous ont suivi.

9)
ysengrain
, le 11.11.2013 à 10:50

Je commenterais bien ce billet si une petite voix ne me disait pas: Tiens, tout comme moi.

Et bien non !! Pas du tout comme moi.

1- Le jour où l’enfant Madame Poppins a entendu ””n’accepte jamais un contrat de travail là où tu as été apprentie, on ne te prendra jamais au sérieux” n’est plus: MP tu n’es plus la même

2- Le jour où l’enfant Madame Poppins a entendu ””n’accepte jamais un contrat de travail là où tu as été apprentie, on ne te prendra jamais au sérieux” n’est plus: le temps n’est plus le même

3- Il existe au fur et à mesure qu’on prend de l’âge une sorte de … appelons ça “déterminisme” à faire des choix adultes, certes mâtinés de normes parentales et de spontanéités du génie de l’enfant.

Une fois que tu es diplômée quel que soit ce diplôme, “ON” sait que tu as acquis un niveau qui te permet de traiter d’égal à égal avec tes pairs (tu sais le “peer review des publications, c’est aussi ça). Il n’y a aucune raison de pas aborder ton ex prof afin de lui demander de publier vaec toi. Si tu ne le fais pas tu n’es pas dans “ton temps” (cf supra) et

Maintenant qu’il a accepté le concept, j’ai évidemment peur de ne pas être à la hauteur en matière de raisonnement juridique, non pas parce qu’il aurait une attitude hautaine à mon égard mais parce que je me vois encore et toujours comme étant son “élève” (il a été mon prof durant une année lorsque j’étais à la fac, il y a vingt ans).

ouf !! car

j’ai bien failli refuser de devenir membre d’une commission cantonale

oui, ouf !! car tu as failli. c’est comme si on se rencontrait et que tu me disais “j’ai failli t’appeler”. Expression polluée et polluante.

Enfin pour répondre à la question du jour: non, je ne suis pas intimidé par mes pairs, ne l’ai jamais été. Une exception cependant: quand j’ai rencontré le Pr Hamburger, j’étais impressionné d’avoir en face de moi cet icône.

J’ai côtoyé d’immenses musiciens. Je me suis plutôt senti en fraternité avec eux plutôt qu’intimidé.

10)
Madame Poppins
, le 11.11.2013 à 11:45

Renaud, 50 millions ??? J’arrive déjà pas à gérer mon petit budget !

Blues, alors bien sûr, aucune expérience n’est transposable de façon absolue mais ce que tu as vécu comme “pommeau”, c’est certainement ce à quoi mes parents faisaient référence. Et je suis tellement triste lorsque je lis que des profs se permettent d’estampiller des élèves avec des commentaires inadéquats et agressifs comme celui de “peine perdue” dans le milieu professionnel !

TdS :-))) heureusement que tu as osé proposer ton billet, j’espère surtout que cela t’a donné envie de récidiver ! Et tu as tout résumé en écrivant “ils sont tellement plus compétents que moi” : cela ne tient pas aux titres – formations mais à des qualités que je leur trouve, à ces gens, que je n’arrive pas à trouver chez moi (ce qui ne veut pas dire que je me trouve sans qualité, hein !). Bref, le fauteuil, je ne suis pas prête de le quitter…

Migui, je trouve super que le stage ait été l’opportunité de décrocher une place ensuite, tant mieux ! Et si je suis à 200% d’accord avec toi sur la richesse qui est la mise en commun des expériences et des profils, je suis malgré tout toujours à me demander ce que moi, je pourrais bien apporter. Mais je me soigne !

Saluki, quelle belle leçon, le chapeau en pâte d’amande, bravo !

Ysengrain, qu’est-ce que tu m’énerves quand t’as raison ;-) Mais surtout, je trouve très beau ce que tu écris par rapport au sentiment de fraternité avec ces musiciens dont tu partages la passion ! Je vais aller découvrir qui était Prof Hamburger.

11)
Zallag
, le 11.11.2013 à 12:20

Madame Poppins, je vais relire ton billet pour être sûr que je n’ai pas écrit un peu en-dehors de ton propos.

Mais il m’apparaît que ton ressenti d’impressions sur toi-même un rien négatives, intimidées, c’est toi qui les génères, alors que, par contre, rien ne vient confirmer une idée de dépréciation, de dévalorisation, de qualités insuffisantes attribuées à toi par d’autres. Les faits récents dont tu nous parles infirment ton auto-évaluation négative et au contraire confirment que, dans les faits, tu es appréciée et reconnue.

Alors, au lieu de te regarder dans un miroir et de te dire “Ce que je suis moche ce matin”, sache que celui qui te regarde ne partage pas du tout ce sentiment, et que, la meilleure preuve, c’est que la réalité le confirme.

12)
TroncheDeSnake
, le 11.11.2013 à 12:47

Me vient une idée:

La difficulté qu’ont certain patrons ou profs de changer de regard sur leurs anciens élèves ne peut-elle pas être mise en parallèle avec celle de certain parents à adapter leur rapports avec un enfant devenu adulte?

13)
Blues
, le 11.11.2013 à 14:00

ne peut-elle pas être mise en parallèle avec celle de certain parents à adapter leur rapports avec un enfant devenu adulte?

A moins de les prendre/élever directement le départ comme des adultes :D (je sais de quoi de je parle, j’en ai 4 et qui aujourd’hui ont dépassé le 1/4 de siècle)

14)
Madame Poppins
, le 11.11.2013 à 15:12

Zallag, c’est exactement ça : personne ne me regarde “de haut” (si tel devait être le cas, je ne le vois pas), c’est moi qui me place dans cette position “inférieure” parce que le savoir, que je trouve gigantesque, de certaines personnes m’intimide, me faisant me replacer moi-même dans la position “prof – élève”. Je vais tester la méthode “coué” : “je suis magnifique” face à mon miroir ;-)

Mais… et toi, Zallag, jamais rien ressenti de tel dans ton cursus professionnel ?

TdS, vu l’énergie que Junior (11 ans) met à me rappeler qu’il grandit, je ne peux pas ne pas évoluer avec lui et changer mon regard : faut dire qu’il a le caractère “légèrement obstiné” de sa mère…

Blues, il y a des fois où j’aimerais bien pouvoir directement élever mes enfants comme des adultes : je n’aurais plus de caca à aller essuyer au milieu d’un repas, lorsque Tom Pouce (pas encore 4 ans) hurle “maaaaaaaman, j’ai fait caca”, le regard triomphant lorsque j’arrive enfin !

15)
Renaud LAFFONT
, le 11.11.2013 à 19:10

Oui, 50 millions. Le chiffre est vrai. Ceci dit, ma société fait dans les 2,3 milliards de ÇA par an alors c’est pas grand chose

16)
flup
, le 11.11.2013 à 21:43

Je connais très (trop) bien ce sentiment: une tendance à se dévaloriser, à attribuer à des causes extérieures ce qu’on arrive à faire de bien (on appelle ça le syndrome de l’imposteur), à voir chez les autres des qualités tellement grandes qu’on en est intimidés tout en n’étant pas capable de voir celles qu’on a (et que les autres nous attribuent).

Quand la méthode Coué ne fonctionne pas, ça devient une méthode “coups et… blessures” ;-)

C’est donc effectivement une question de regard (sur soi, sur les autres). J’imagine que ça peut avoir plusieurs causes; de mon côté, j’en ai trouvé une qui explique ça et bien d’autres choses qui y sons liées (c’est amusant, parce que la confirmation clinique est arrivée aujourd’hui, justement).

17)
Madame Poppins
, le 12.11.2013 à 00:42

Flup, je ne suis pas certaine d’avoir tout compris, notamment la confirmation clinique : j’espère du fond du coeur qu’il s’agit d’une bonne nouvelle ! Et pour le surplus, j’aurais pu écrire chaque ligne…

18)
Zallag
, le 12.11.2013 à 08:08

Madame Poppins, je ne me suis jamais posé la question que tu me poses (comm. 14), mais en y réfléchissant, je pourrais y répondre en disant que je ressens de l’admiration, du respect pour certaines personnes, mais ce n’est pas de la crainte ou une timidité particulière qui m’envahissent. Peut-être que j’ai de la chance d’avoir eu des responsables humanistes, intelligents, sensibles aux compétences et à la créativité plus qu’aux titres, à l’âge, aux origines sociales des autres ?

19)
guru
, le 12.11.2013 à 08:44

Bah, je trouve plutôt rassurant cette crainte diffuse que tu appelles “complexe”. La dépasser t’amène dans une position d’humilité qui doit être facile à gérer pour tes interlocuteurs… mais maintenant, tu es une grande fille et tu devrais connaître ta valeur… Tout ça fait un beau mélange dont il est clair (les faits le montrent) que la compétence n’est pas absente.

Es-tu toujours impressionnée par ton psy?
20)
Smop
, le 12.11.2013 à 13:44

Comme quoi, n’est pire ennemi que soi-même…

Deux remarques cependant :

D’abord, je suis convaincu que l’une des clés de la réussite dans la vie est de se convaincre qu’on est meilleur que les autres. Mieux vaut se surestimer (raisonnablement) que se sous-estimer.

D’autre part, la communication humaine ne se limite pas à un seul plan. Par exemple, un individu très compétent mais sans charisme aura beaucoup de mal à se faire valoir. En conséquence, si l’on ne peut dominer en terrain commun, l’avantage peut venir du déplacement de l’échange vers le terrain où nous sommes meilleurs.

21)
Madame Poppins
, le 14.11.2013 à 14:09

Guru, grande fille, tout est relatif, je mesure 1m72 ! ;-) Mais mon psy ne m’impressionne pas, il ne sait pas lancer un mouchoir dans sa poubelle sans qu’il ne tombe à côté !

Smop, tu as raison, mon pire ennemi, c’est moi ! Et ton commentaire est du baume à mon coeur : je pense que j’ai une forme de charisme qui permet de casser l’image du prof de droit qui cause avec tellement de mots compliqués qu’on y pige… que dalle. Vulgariser, ça, je crois que je le fais très bien, probablement mieux que bien des profs ultra top moumoutes dans leurs raisonnements.

Bref, une fois de plus, mille mercis pour vos commentaires très riches, ici ou ailleurs, à bientôt pour d’autres tribulations.