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GNU TeXmacs, l’alternative WYSIWYG à LaTeX ? Partie 1

Ces derniers temps, j'étais à la recherche d'un sujet pour mon article sur cuk.ch et je ne trouvais pas grand'chose pour m'inspirer. Alors je me suis rappelé que de tous les logiciels gravitant autour de LaTeX, il y en avait un que je n'avais jamais encore testé. D'une part parce que je ne le connais pas spécialement bien moi-même, aussi parce qu'il est à part dans la « famille » comme on va le voir, et surtout parce qu'il n'avait pas vraiment été porté sur Mac OS X jusqu'à récemment (il fallait passer par Fink ou MacPorts pour en avoir une version fiable). Il s'agit de GNU TeXmacs.

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L'icône de GNU TeXmacs, dérivée de celle de GNU.

Faute de temps, je n'en ferai ici qu'un survol rapide et l'aborderai en détail lors de mon prochain article, ce logiciel remarquable méritant bien mieux qu'une simple évocation.

L'auteur original de GNU TeXmacs s'appelle Joris Van der Hoeven, chercheur au CNRS. Comme LaTeX et ses dérivés, TeXmacs est libre (sous licence GNU GPL comme son nom l'indique) et gratuit. La principale caractéristique de TeXmacs, qui le distingue dans le monde LaTeX, est qu'il est WYSIWYG, à la façon de Word, OpenOffice ou Pages. What you see is what you get, ce que vous y voyez est ce que vous obtiendrez.

Cependant, GNU TeXmacs, qu'on appelle en général simplement TeXmacs, se veut de qualité typographique maximale, et en cela il s'inspire de TeX (le moteur de LaTeX) pour la mise en page et d'Emacs pour les facilités d'édition de texte, d'où son nom.

Mais contrairement à un programme comme LyX (qui d'ailleurs ne se veut pas lui-même WYSIWYG, et a été testé ici), TeXmacs n'est pas une véritable interface à LaTeX, même s'il partage avec lui ses polices de caractères par défaut. Il a son propre algorithme de mise en page, indépendant de celui de TeX. Son objectif à terme est en fait de devenir une sorte de logiciel intégré complet pour le travail scientifique : traitement de texte, calcul numérique et formel, dessin vectoriel, module de présentation, et à terme même un tableur.

Avec ces caractéristiques, il pourrait peut-être parvenir à faire oublier un certain FrameMaker à ceux qui ne se sont jamais consolé de sa disparition sur Mac OS X…

En attendant, vous pouvez télécharger son la version Mac OS X de TeXmacs et l'installer sur votre disque, par simple copier-coller dans le dossier « Applications » comme toute application Mac OS qui se respecte.

Évidemment son principal point fort, du moins pour François et bien d'autres ici ;-), est qu'il est entièrement WYSIWYG à la base. On entre le texte et il est immédiatement formaté pour apparaître tel qu'il sera imprimé.

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Le fameux lorem ipsum comme exemple de mise en forme.

C'est valable bien sûr pour les équations mathématiques, qu'on peut entrer façon éditeur d'équations de Word.

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Une équation et l'éditeur qui a permis de l'entrer.

Un autre point fort est sa gestion globale de la typographie du document. Forcément, puisque TeXmacs s'inspire de TeX sur ce point, et utilise par défaut ses polices natives ! Les mises en page scientifiques (bibliographie, index, glossaire…) sont donc assurées par ce logiciel et sont de très haute qualité. Mais ce qui le distingue de ses concurrents TeXiens (notamment LyX), plus que sa sortie WYSIWYG, c'est qu'il peut être utilisé comme interface à d'autres logiciels scientifiques : par exemple le logiciel libre de calcul formel Maxima, le logiciel de calcul algébrique et numérique Octave (clone libre de Matlab), le programme de dessin scientifique Asymptote (présenté ici sur cuk.ch), la calculette graphique sophistiquée en ligne de commande Gnuplot

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L'interface à gnuplot, fonctionnelle.

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L'interface à Maxima, fonctionnelle mais avec quelques hoquets…

D'autres (comme moi) trouveront que parmi ses points faibles figure justement son côté WYSIWYG ;-) De plus l'intégration à Mac OS X n'est pas encore parfaite, et les plug-ins permettant les sessions intégrées d'autres logiciels ne sont pas toujours fonctionnels…

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L'interface à Asymptote, fonctionne pô chez moi! :'-(.

Nous verrons tout cela bien plus en détail, points positifs et négatifs, dès le prochain article, prévu pour le 30 de ce mois ! ;-)

Bonne année à tous les Cukiens !

12 commentaires
1)
Inconnu
, le 02.01.2013 à 00:16

les plug-ins permettant les session intégrées d’autres logiciels ne sont pas toujours fonctionnelles…

plug-in est féminin alors (question sincère) ? Bonne année aussi, sinon :)

2)
Franck Pastor
, le 02.01.2013 à 00:59

Je ne crois pas, c’est plutôt mon correcteur grammatical intégré qui a des faiblesses… :-) Corrigé !

3)
François Cuneo
, le 02.01.2013 à 09:32

Évidemment son principal point fort, du moins pour François et bien d’autres ici ;-), est qu’il est entièrement WYSIWYG à la base. On entre le texte et il est immédiatement formaté pour apparaître tel qu’il sera imprimé.

Un peu mon neveu!

Un truc un peu moderne quoi!:-)

4)
Franck Pastor
, le 02.01.2013 à 09:34

Mal réveillé et ayant mal dormi, mais efficace malgré ces conditions, mon correcteur cérébral plussoie, en ce sens que session devrait prendre un s final ici. Bref, en plus le temps est maussade par chez moi … Je mettrai ce commentaire à la poubelle après la rectification.

Mal réveillé aussi, et le rouge aux joues, j’ai à nouveau rectifié. Je devrais prendre un coup d’Antidote pour me remettre…

5)
Zallag
, le 02.01.2013 à 11:30

Si on se voit une fois à un Cuk Day, on boira à notre santé, toi et moi. J’apporterai ce qu’il faut ! C’est une bonne version, à ce qu’on dit.

6)
Radagast
, le 02.01.2013 à 22:13

Merci pour cet article très intéressant. Je vais essayer un petit peu. Et meilleurs vœux à tous.

7)
djtrance
, le 03.01.2013 à 09:45

Au contraire, je pense que ce type de logiciel pourrait très bien attirer les gens vers les versions “classiques” de TeX.

L’idée “coder” pour “écrire” doit en freiner plus d’un (moi entre autre – mais indirectement, étant dans la PAO j’utilise InDesign qui comble à 100% mes besoins).

Merci pour l’article Frank, toujours aussi intéressant! Et très bonne année!

8)
zit
, le 03.01.2013 à 12:24

Merci pour ce survol, vivement la suite !

z (qui est impatient de tout savoir sur « la mise en mage », je répêêêêêêêêêêêête : un logiciel pour faire des tours ?)

9)
Franck Pastor
, le 03.01.2013 à 17:21

z (qui est impatient de tout savoir sur « la mise en mage », je répêêêêêêêêêêêête : un logiciel pour faire des tours ?)

Arf… Y en a encore beaucoup des bourdes de ce genre ? :-/

Ça me fait me demander s’il y a un correcteur intégré à TeXmacs…

10)
plepage
, le 07.01.2013 à 15:57

Merci pour cet article: j’étais moi-même en train d’essayer TEXmacs. Ayant quelque expérience en LATEX, j’ai trouvé l’approche intéressante. L’interface fonctionne plutôt bien quoique un peu instable parfois (attention aux erreurs qui tente à bloquer!). J’étais particulièrement intéressé par l’interface vers les logiciels R, Maxima… Là, problèmes : si R et Python fonctionnent bien, c’est bien différent pour gnuplot (que vous sembler pouvoir utiliser) et Maxima (qui peut servir de pont vers gnuplot) : là c’est toujours un “undefined plugin” à l’exécution, même si l’interface de commande apparait bien comme il faut. (je suis sous Lion, Maxima est installé comme .app de même que gnuplot). Je craint que TEXmacs ne trouve pas l’exécutable, mais où et comment le lui expliquer ?? le mode d’emploi est assez indigeste (ou absent) sur ce point.

11)
Franck Pastor
, le 07.01.2013 à 22:58

@ plepage : dans ce qui suit, je suppose que vous avez une certaine connaissance du Terminal. Si ce n’est pas le cas, dites-le, j’essaierai d’être plus précis.

Apparemment, TeXmacs ne reconnaît que les applications qui se trouvent dans un des dossiers référencés par le $PATH du shell (dans le Terminal). Un héritage de ses origines linuxiennes, je suppose…

Concrètement, pour que TeXmacs reconnnaisse Maxima j’ai introduit les deux lignes suivantes dans mon fichier ~/.profile :

export PATH="/Applications/Maxima.app/Contents/Resources/maxima/bin:$PATH"
export PATH="/Applications/Gnuplot.app/Contents/Resources/bin:$PATH"

(J’aurais pu condenser ces deux lignes en une seule, mais j’ai eu la flemme).

On redémarre alors TeXmacs, et ça marche.

12)
plepage
, le 08.01.2013 à 14:41

@ Franck Pastor : Un grand merci pour votre réponse. Cela fonctionne en effet chez moi aussi, et je regrette de ne pas y avoir songé plus tôt. Mais cela reste en l’état la configuration +/- obscure de ces logiciels très intégrés (voir aquamacs au hasard) mais bien commodes !