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Article complètement flou (dans le fond).

Vive les beaux quais.

C'est souvent en été que me viennent des inspirations de briseur de rêves, de démolisseur de mythes, de tordeur de cous d'idées reçues, de pourfendeur de légendes. Vous souvenez–vous de cette magistrale démonstration au sujet des grands angulaires qui ne déforment pas ?

Au bord des rivières, des lacs, on voit parfois de beaux quais, en photo, certains ne jurent que par les beaux quais que seuls les fool frêmes leur permettent. Il m'a toujours semblé, pour ma part, que la profondeur de champ était une affaire d'optique, et que, quelle que soit la taille de la surface sensible derrière le caillou, c'est lui qui décide de ce qui sera net ou flou. ZeBigBossLePatronD'Ici nous en a encore parlé magnifiquement il n'y a pas si longtemps.

Stop au blabla, passons aux choses sérieuses !

Donc, partons du principe que nous aprécions tous les jolis flous d'arrière plan (il y a des fois où c'est une profondeur de champ maximum que l'on souhaite, mais ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui), essayons voir le même objectif sur des capteurs de trois tailles différentes et de nombre de pixels assez similaires, un fool frême (24 x 36 mm), le D700 (12MP), un APS C (23,4 x 15,7 mm), le D300 (12MP) et un 1 pouce (13,2 x 8,8 mm), le V1 (10MP).

Tout d'abord un objectif réputé pour être un des meilleurs du moment dans l'exercice en question, le magnifique 1,4/24 AFS G, à pleine ouverture évidemment. Le même objectif sera monté successivement sur les trois boîtiers, avec la mise au point faite à la même distance. Une belle boulette quand même : après avoir fini toutes les prises de vues, je me suis aperçu que le V1 était en .jpg, avec une balance des blancs un chouïa verdâtre, donc pour un appareil dont j'ai vanté la bonne balance des blancs il n'y a pas si longtemps, c'est très moyen, enfin bon, j'ai la flemme de tout refaire, et puis, ce n'est pas le sujet aujourd'hui et ça n'a vraiment aucune incidence, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, premier essai, ça me parait une évidence, mais le D700 est à gauche, le D300, au milieu, et le V1, et bien, à droite :

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Bon, c'est clair qu'un 24 mm en 24 x 36, c'est quand même plus large qu'avec un plus petit capteur (comme toujours sur cuk.ch et nulle part ailleurs, quand on clique sur une image, elle s'ouvre en grand dans une nouvelle fenêtre, en très grand ici, puisque les trois images sont dans leur résolution native)...

Voyons voir notre zone de netteté :

image

Ah bin c'est incroyable, ça a l'air pareil quel que soit l'appareil ! J'avoue que je n'en doutais pas trop, mais je suis assez content que les faits me donnent raison...

Ensuite, essayons avec un autre objectif à la bonne réputation, le 2,8/60 AFS G, bon, un macro, c'est plus au top quand on diaphragme, mais c'est quand même pas trop pourri à pleine ouverture :

image

Encore une fois, le champ est bien plus large avec le D700, mais encore une fois, j'ai l'impression très nette que le flou commence au même endroit (à peu près) sur les trois clichés.

image

La même en détail, on a bien exactement la même zone de profondeur de champ, quel que soit l'appareil.

Pour en finir, encore un caillou de renom pour les flous d'arrière plan, le 2/105 AF DC (objectif spécial portrait avec un petit mécanisme permettant de jouer sur la profondeur de champ que j'ai laissé sur 0 pour le test), toujours à pleine ouverture évidemment :

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On notera le magnifique dégradé de netteté sur les lunettes à gauche, et la très grande précision sur les lignes de test de buses en bas de la même image. Par contre, l'aberration chromatique est nule avec le D700, légère avec le D300, et plus marquée avec le V1 (mais ce sont aussi les seuls fichiers qui ne soient pas des .Nef et c'est vraiment, comme toutes les autres images, du brut de capteur, simplement dématricé avec Nikon View NX, je ne supporte pas de passer du temps en poste prode sur ordinateur).

image

Mais pour ce qui concerne notre centimètre de profondeur de champ, c'est bien le même sur toutes les images,ou bieeeen ?

Bon, c'est bien beau tout ça, mais, on ne passe pas son temps à faire des photos de règle avec Barbapapa dans le fond, une sortie de test d'imprimante et des lunettes de cycliste, c'est pas un sujet, ça, me direz vous, et je vous l'accorderais volontiers.

Donc passons au jardin voir comment ça se comporte dans la vraie vie.

Toujours nos six mêmes champions, trois bons boîtiers, trois optiques réputées, un trépied, et toutes les photos à la même distance. On commence à nouveau par le 24 :

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Encore bien plus large avec le D700, il n'y a pas de raison que ça change à l'air libre.

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Et donc de plus près, il n'y a pas de raison non plus pour que les fleurettes à l'arrière plan soient plus ou moins floues avec un boîtier ou un autre, c'est pareil.

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Retour au 60, et c'est encore identique, non ?

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De plus près à nouveau, la petite fleur blanche au fond à droite a bien le même aspect sur les trois images.

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Et encore ce superbe 105 pour finir, je doit avouer que le mode loupe, pour la mise au point à la main, avec le V1, est très agréable, quand on a le temps, sur trépied.

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Et de près, encore pareil, n'est–il–pas ? (hormis le soleil sur la première et pas la dernière).

Conclusion

Bin c'est sans appel, non ? 

J'avoue que je suis assez content d'avoir réalisé ces tests, ça m'a conforté dans une certitude d'être dans le juste (sur ce point au moins ;o) pour ce qui concerne les bases de la physique optique à laquelle je n'entends rien dès que je vois une formule (j'essaye de m'accrocher sur les schémas), car, depuis des années que j'entend de nombreuses personnes prêtes à me prouver, photos à l'appui, que j'ai tort, j'en finissais par douter de ce qui me semblait une évidence (et qui l'est bien sûr pour les personnes ayant le bagage scientifique approprié), donc, le zit est content ;–D.

Ahhhhh ! stop ! je vous vois venir, avec vos gros sabots, vous allez me dire que le test est biaisé, puisqu'on n'a pas du tout le même champ avec les différents appareils, que ça n'a rien à voir gnagnagna et gnangnangnan, et patati et patata. Sisi, j'en entend qui ronchonnent là, dans le fond, des qui se sont saigné pour s'offrir un boîtier qui fait de beaux flous dans le fond, ou des qui en rêvent, alors que ce qui fait de jolis flous là derrière, ce sont les bonnes optiques, et rien d'autre !

Et non, je ne dis pas que vous avez choisi un mauvais boîtier, loin de là, les appareils de format 24 x 36 sont de magnifiques machines, en général, les meilleurs de chaque marque, la faible densité des photosites permet de monter bien plus loin dans les Hôzizôs, avec une plus grande finesse de grain, on a aussi vu que l'aberration chromatique est mieux maitrisée avec le 105. Et puis le viseur, plus le format est grand, plus le viseur est confortable(d'ailleurs, si jamais vous en voyez un dans une vitrine, demandez à viser dans un Rolleiflex 6008, les plus beaux réflex (SLR) 6 x 6 jamais sortis, jamais vu mieux, une luminosité et une précision incroyables, avec le verre Acumate !), et la prise en main est meilleure, et ils ne chauffent pas.

Mais pour ce qui concerne la profondeur de champ, c'est égal, équivalent, identique, pareil, tout comme, c'est l'optique, son diaphragme et la distance de mise au point qui décident, la taille du capteur n'a rien à voir là dedans, je dirais même (pour pousser le bouchon un peu loin) que les boîtiers petit format sont en fait avantagés : un 1,4/50 mm ne coûtera pas une fortune, et il fera un sympathique 1,4/135 sur le V1, avec une mise au point mini très intéressante puisque ce sera en gros 9 à 10 fois sa focale réelle (un 50 mm à en général une mise au point minimum à environ 45 à 50 centimètres, et un 100 mm, à peu près 90 cm). Ok, je simplifie un peu trop, un 50 mm, même recadré avec un coefficient de 2,7 reste un 50 mm du point de vue optique, les perspectives sont les mêmes, la profondeur de champ aussi, la formule optique est inchangée. Et un 2,8/300 n'aura vraiment pas le même rendu qu'un éventuel 2,8/110 « multiplié » par 2,7, vraiment pas...

Enfin bon, que pensez vous de cette image, par exemple (toujours pour ce qui est du sujet du jour) ?

image

Observez en grand le pistil turgescent de cette fleur, et le velouté du flou d'arrière–plan... Vous, je ne sais pas, mais moi, ça me plait, et c'est fait avec un petit V1 de rien du tout... sur lequel est monté un Summilux de 50 (ou est–ce le 75, je ne sais pas, j'avais essayé les deux), à pleine ouverture, évidemment. Bon, une légère aberration chromatique aussi, mais pas franchement catastrophique non plus.

Donc, retenez bien ça : le flou, c'est l'objectif !

Post scriptum :

À l'attention des thuriféraires du « fool frême », des chevaliers du « plein format », si vous avez l'impression que je vous taquine injustement, c'est faux ! je vous taquine parce que « fool frême » et « plein format » n'évoquent aucune autre réalité tangible que des termes de mercatisateurs et de journaleux en mal de formules. Je m'explique : dans la courte et riche histoire des appareils photographiques, le format dominant n'a cessé de réduire, toujours au détriment de la qualité, pour un gain en confort (poids, maniabilité) indéniable à chaque fois. À lire wikipedia, le vrai « plein format » serait, selon moi le 16 x 20" (pouces !), soit environ 40 x 60 centimètres, une surface à peu près 240 fois supérieure au pôvre 24 x 36, il permet de faire un tirage par contact d'un portrait en grandeur nature.

À la fin du XIX ème siècle, le fou le brème devait donc être un 16 x 20", puis sont arrivés sur le marché ces ridicules films en rouleaux qui faisaient de microscopiques images en format 6 x 9 (centimètres), quelle misère ! Mais les émulsion s'améliorant les pros, les "vrais photographes", en sont venus au 10 x 12" (inches, soit 20 x 25 centimètres), au 17.8 x 24 (centimètres), puis au 4 x 5" (inches, soit 10 x 12.5 centimètres), gagnant à chaque réduction du format plusieurs kilogrammes sur le poids de l'appareil, tandis que l'amateur découvrait les joies du minuscule 24 x 36 (milimètres), alors que le vraitographe se contentait d'un 6 x 6 (centimètres). Tout ça pour dire que « fool frême » et  « plein format » ne veulent pas dire grand chose et qu'il est  plus précis et simple de parler de 24 x 36, il faut appeler un chat un chat, et les moutons seront bien gardés quand la caravanne sera passée sur la peau de l'ours qui est passé par le chas de l'aiguille...

Ce qui est intéressant avec les plus petits formats, c'est que les focales de base sont bien plus courtes, et c'est donc plus facile d'avoir la netteté à peu près où l'on a envie, sur une chambre 20 x 25, la focale standard, c'est le 300 mm, en 4 x 5", c'est 150 ou 180, en 6 x 6, c'est le 80, et plus la focale est longue, plus la zone de netteté à courte distance (pour du portrait, par exemple) est faible, c'est super pour les flous d'arrière plan, mais il est plus difficile d'avoir vraiment net ce que l'on veux. J'ai aussi l'impression que les fabricants ont moins de difficultés à produire de bonnes optiques pour de plus petits formats, tous ceux qui ont essayé les 18-55 des NEX, les 14-42 des micro 4/3 et le 10-30 des 1 ont été très agréablement surpris par la bonne définition de ces petits bouts de plastique, vivement que la gamme des 1 progresse !

Voilà, c'est fini pour aujourd'hui, j'espère ne pas avoir traumatisé trop de monde, je ne fais pas ça par méchanceté, juste pour l'édification des foules (fraise), simple besoin de rétablir la vérité des lois de la physique légèrement travestie. Et si vous ne partagez pas mon avis, faites le savoir publiquement, expliquez moi à quel endroit j'ai fait une erreur, j'adore apprendre, découvrir de nouvelles choses.

Post scriptum II :

Au sujet du terme fréquemment employé (mais depuis peu) ici ou là (mais plutôt là qu'ici, d'ailleurs) désignant le flou de netteté (principalement d'arrière plan, mais on peu envisager de travailler sur un flou de premier plan), en opposition à l'infâme flou de bougé, ce mot japonais bizarrement orthographié (mais que vient donc faire ce h à cet endroit), donc ce mot que je refuse d'employer tellement ceux que j'ai l'habitude de l'entendre prononcer me semblent se tromper quand au plaisir de la pratique photographique (mais je peux me tromper aussi), j'en ai parlé avec mon fils, de langue maternelle japonaise et photographe au moins autant que moi, et donc, il a exactement le même avis que moi, bien qu'il nous arrive de parler ensemble nippon, il ne nous viendrait pas à l'esprit d'employer ce mot pour ça, sauf si l'on parle photo en japonais, avec un japonais, et puis j'aime bien le mot français, flou, c'est mou, c'est doux, c'est fou !

Post scriptum III :

Juste pour vous prier de m'excuser de la longueur de la phrase du paragraphe ci–dessus...

20 commentaires
1)
marcof
, le 11.07.2012 à 00:56

Bonjour,

Bien sûr qu’à objectif égal, le flou est identique sur tous les capteurs, puisque la seconde et la troisième images ne sont que la première image rognée sur les côtés.

Là où le full frame est intéressant pour les flous, c’est qu’à distance focale équivalente égale (et donc à distance focale réelle différente) le flou va être plus important sur le full frame puisque la profondeur de champ diminue quand la distance focale réelle augmente (ce que l’on est obligé de faire sur le full frame pour avoir un champ de vision égal à celui des capteurs plus petits).

2)
ysengrain
, le 11.07.2012 à 07:15

De quoi nous mettre tous d’accord:

3)
gilv
, le 11.07.2012 à 07:16

Bonjour,

On parle de flou ou de pronfondeur de champ ? La profondeur de champ dépend de l’hyperfocale qui dépend du cercle de confusion donc du capteur. Ensuite la profondeur de champ varie suivant la focale et l’ouverture utilisée … et de la distance de mise au point !!!!

A+

> PDC Calculateur

4)
Guillôme
, le 11.07.2012 à 08:00

Sauf erreur, ce qui se disait sur cuk, c’est que le beau quai était plus joli, plus naturel… avec un foule blême qu’avec un ane dépessé, pas qu’il y en avait plus ;)

Mais merci quand même pour cette mise au point si j’ose dire! J’adore tes articles zit qui ne compare pas des données techniques de laboratoires mais s’inscrivent dans le réel! Beau boulot.

5)
djtrance
, le 11.07.2012 à 08:07

Je suis sur le cuk zit, merci pour cet article ô combien intéressant :)))

6)
fxc
, le 11.07.2012 à 08:42

Je suis sur le cuk zit, merci pour cet article ô combien intéressant :)))

tout à fait d’accord merci aussi.

Ce qui est intéressant avec les plus petits formats, c’est que les focales de base sont bien plus courtes, et c’est donc plus facile d’avoir la netteté à peu près où l’on a envie, sur une chambre 20×25, la focale standard, c’est le 300 mm, en 4×5”, c’est 150 ou 180, en 6×6, c’est le 80,

POur l’anecdote et sans vouloir abonder dans le sens de Mr. Pol Emique, l’objectif standard a de tout temps été calculé sur la diagonale du format de film( ne sachant pas mettre un dessin sur cuk) j’explique Vous partez avec votre règle du coin supérieur à l’opposé en dessous(pour la règle, ne prenez pas celle de zit, il n’y en a pas pour tous). tout ce qui est en dessous de l’objectif standard est considéré comme un grand angle, ce qui est au dessus un télé.

Faites cela avec une diapo 24/36, vous serrez étonné du résultat

7)
crocro
, le 11.07.2012 à 08:55

Bonjour

une lecture attentive de tes régles me fait conclure que tu as tort: la mise au point n’est pas aussi étendue avec le V1 qu’avec les deux autres.

Les photos de fleurs en extérieur ne valent rien : les fleurs floues sont beucoup trop loin pour être nettes quelles que soient les conditions de prises de vue, on ne peux rien en conclure.

Un site donne les valeurs de profondeur de champ selon la focale utilisée, l’ouverture, la distance ET le capteur : le cercle de confusion, valeur “objective” certes, n’est pas le même selon les capteurs.

http://www.dofmaster.com/dofjs.html

Il ressort des données de ce site que la valeur de la pdf est très faible pour ce test de l’ordre de 1 à 2 cm.

Une autre valeur, intéressante en grand angle et pour ce type de test, est la distance hyperfocale : c’est la distance de mise au point pour laquelle l’infini est net à une ouverture donnée. A cette distance de mise au point la profondeur de champ va de la moitié de cette distance à l’infini. Cette distance hyperfocale ne dépend que de la taille du cercle de confusion : beaucoup de caméras super 8 des années 70 du siécle dernier était réglées sur cette valeur et n’avait pas de mise au point. seul le dia se fermait en fonction de la mlumière et la map variait seulement selon ce critère de manière à avoir toujours l’infini net.

Tu devrais refaire tes tests avec ce critère, beaucoup plus facile à mesurer que ta règle de 42 cm : le V1 serait net de 1,85 à l’infini alors que le D800 irait de 68 cm à l’infini.

Tu peux aussi faire la map sur l’infini : dans ces conditions la profondeur de champ va de la distance hyper focale à l’infini, e,core plus facile à apprécier, même sans régle.

8)
fxc
, le 11.07.2012 à 09:31

Quand je lis le commentaire si dessus j’aime être comme Monsieur Jourdain qui fait de la prose sans le savoir….. et la méthode la plus simple pour la pdc étant 1/3 devant l’endroit de mise au point et 2/3 derrière et si les 2/3 englobent l’infini c’est tout bon, ou bien….

les deux ergots ici en rouge

et là plus visibles
9)
Inconnu
, le 11.07.2012 à 10:22

Zit demande ” que pensez vous de cette photo” ? Pas d’âme, rien.

Trop de science nuit à l’âme, de trop vouloir tordre l’incertain, on perd ce que le beau/vilain quai peut révéler = Le charme constament renouvelé de l’incertain, ce “net certain ” dansant au milieu de l’incertain donc flou.

Cela pour l’image, le reste est très instructif.

10)
fxc
, le 11.07.2012 à 12:56

rontudju

une partie de mon com s’est barrée, j’expliquais que toutes les optiques avaient une échelle de pdc, d’ou les liens avec les objectif blad.

11)
François Cuneo
, le 11.07.2012 à 16:57

Zit, merci pour cette démonstration.

Tu as fait des tests, tu nous montres plein de choses intéressantes, et pourtant, je sais bien que mon capteur full frame fait de bien plus jolis flous qu’un APSC qui lui-même fait de plus jolis flous qu’un compact.

Donc au final, je veux bien te croire, mais je ne suis pas fou tout de même.

Cela dit bien évidemment qu’un 200mm sur un APSC fera des flous plus puissants qu’un 24mm sur un Full Frame, je suis bien d’accord.

En ce qui concerne le Full Frame, c’est clair que les plaques étaient plus grosses que le 24-36. Mais maintenant, il n’empêche que nous appelons Full Frame cette dernière taille, comme référence.

Un dos sera bien évidemment plus gros, on l’appellera autrement.

12)
iaka
, le 11.07.2012 à 18:52

Merci Zit pour cette démonstration plus que concluante.

François es-tu si certain que le joli flou de ton capteur full-frame ne vient pas plutôt du superbe objectif que tu mets devant… et qui doit coûter pas loin de 2000 euros (je parle du 70-200 f2.8 dont tu as montré des exemples récemment) ??? Existe-t-il des concurrents aptes à se confronter à ce bijou en APS, m4/3 ou plus petit ??? Pas sûr… sauf peut-être le très prochain Pana 35-100 f2.8 (focale et ouverture identique au 70-200 sur un FF) ?

Moi je rejoins Zit, qu’importe la taille du capteur ce qui compte c’est le cailloux qu’on va mettre devant.

13)
François Cuneo
, le 11.07.2012 à 20:19

iaka, avec le 50 mm 1.4, c’est juste superbe!

14)
Hervé
, le 12.07.2012 à 10:14

Il ne faut pas confondre PDC et bokeh.
La PDC est une valeur qui ne concerne que des données physiques comme le cercle de confusion, la distance focale, l’ouverture, la focale. Il est intéressant de noter qu’à distance focale identique, la PDC d’un APS-C est plus courte que celle d’un FF
Exemple calcul avec DoF Calculator : 50 mm – f/2.8 – distance 2 mètres : sur APS-C : PDC = 8cm – sur FF : PDC= 14 cm
Un FF ne donne une PDC plus courte qu’à cadrage égal : la distance est réduite pour obtenir le même cadrage que l’APS-C

Le bokeh, quant à lui, est une notion “artistique” qui inclut le flou de PDC, mais aussi la qualité du flou (nombre de lames du diaphragme par exemple) et la sensibilté de chacun à cette notion de qualité (certains parlent même de “velouté” – pas encore de la robe et du bouquet comme pour le vin, par contre)

15)
iaka
, le 12.07.2012 à 11:03

François je me doute bien que tes images au 50mm f1.4 sont superbes sur ton FF. Avec une si grande ouverture c’est la moindre des choses. Est-ce qu’un Summilux 25mm f1.4 sur un m4/3 donnerait un flou moins joli ??? Pas sûr.

Flickr

16)
Jean-Yves
, le 12.07.2012 à 19:25

Ah ! Crévinzou ! Encore, Zit, encore !!!

Désolé, mais j’ai eu comme une envie de crier, là …

Parfois l’épiderme prend le pas sur le cerveau ! Mais quoi, introduire un tantinet de philosophie dans un sujet aussi technique …

… avec les fondus d’image qui s’expriment sur ce site, ça mérite le respect !

Pas la peine de dire que j’adhère.

Mon “tableau de chasse” photographique : des diapos 24×36. Prises avec un Minolta SRT 101b. Equipé d’un 1,4 / 58 qui a eu une certaine renommée en son temps. De deux Sigma, un 200 mm, et un 28. Le prix, déjà !

C’était dans les années 1970. Les dernières datent de 2001. Depuis, longue pose … Les enfants grandissent, les vies changent.

Les objectifs aussi !

J’ai, depuis, pu voir le plaisir que mes enfants, trentenaires, ont pris à scanner les dias qui comptaient pour eux … Juste parce que ça raconte une histoire. La leur, la mienne aussi.

Ben je vous assure que le flou, ils ne le voient pas toujours au même endroit que moi.

Et ils ne m’ont jamais demandé quel caillou j’avais utilisé.

Quant à la dernière photo qui nous offre :“le pistil turgescent de cette fleur, et le velouté du flou d’arrière–plan…” J’adhère aussi :“le flou, c’est l’objectif !

Ne permet-il pas, ce flou, de rendre l’essentiel objectif en cachant l’accessoire ?

17)
zit
, le 13.07.2012 à 09:00

Bon, tout d’abord, j’ai l’impression que l’été pourri (chouette, il pleut ! ce n’est pas vraiment la saison rêvée pour ça, mais espérons quand même que ça va contribuer à remplir les nappes phréatiques) a une influence (négative) sur le sens de l’humour des lecteurs de cuk.ch. ;o)

marcof, nous sommes sur la même longueur d’onde, je suis absolument d’accord avec ce que tu dis là, mais j’ai l’impression que tout le monde ne partage pas cet avis (et c’est tant mieux ;o).

ysengrain, j’ai tout lu (en diagonale, les formules), mais ils ne parlent pas trop du sujet qui nous intéresse là.

gilv, on parle bien de flou, la profondeur de champ est une donnée liée, mais le titre, comme le contenu de l’article parlent du flou obtenu à l’arrière ou au premier plan avec des objectifs ici tous réglés sur leur ouverture maximale, je recherchais donc une profondeur de champ minimale, de manière à pouvoir juger du flou d’arrière plan. Ces histoires de cercle de confusion me rendent bizarre, vu qu’il s’agit d’une donnée totalement subjective (qui varie donc d’un individu à l’autre) que l’on n’hésite pas à ériger en dogme, et j’ai beaucoup de mal avec les dogmes, fussent–ils allemands…

Guillôme, oui, bien sûr, sur cuk.ch, les gens n’ont pas l’habitude de raconter n’importe quoi, mais je n’ai pas écrit cet article que pour les cukiens, en fait, je pensais surtout à des gens que vous ne connaissez pas et qui assènent des hénaurmités en les prenant pour les tables de la loi. Peut–être aurais–je dû le stipuler en préambule de sorte que le cercle des lecteurs ne soit pas en pleine confusion.

djtrance alors, je suis content (on se voit au Rn’P, dans 15 jours ?)

fxc, je ne connaissais pas du tout cette histoire de la diagonale de Pol, très intéressant en tout cas. j’avais toujours entendu parler de ce fameux 43 mm, mais je ne savais pas du tout comment on en arrivait là, vive cuk.ch, on en apprends tous les jours !

crocro, incroyable, il y aurais donc moins de profondeur de champ avec le V1, donc encore plus du flou que certains recherchent avec de “grands” formats de capteur ? dingue !

Et je me contrefiche comme de ma première paire de chaussettes que la profondeur de champ soit très élevée ou très faible, je le répêêêêêêêêêêêête, c’est le flou qui m’intéresse, ce qui est net dans les images, à la limite, je n’aurais même pas du le montrer, puisque l’idée, c’était de savoir si le flou d’un fouille crème était plus meilleur joli que celui d’un âne pécheresse, ou pas. Je crois que je m’y suis mal pris, puisque vous me confusionnez les neurones avec vos cercles et autres hyperfocales boréales. Je n’aurais jamais du montrer la règle, qui n’était là que comme étalon, comme repère pour montrer que je n’avais pas triché, et que la mise au point était « à peu près » faite au même endroit, ce qui compte dans les images, c’est ce qui n’est pas net ! Le titre de l’article, grmmmblrtrsss !

fxc, oui, simplement 1/3 devant, et 2/3 derrière, vive les Jourdains !

Passant, ah bin tien, moi, cette photo (ce n’est pas pour me défendre, hein), elle m’a tout de suite transformé en bourdon, avec l’envie de plonger ma trompe dans l’orifice pour m’y gorger de succulent nectar, et éventuellement me faire gronder en rentrant à la maison paske je me suis foutu du pollen partout sur mon beau polo rayé ;o).

François, j’admire ta foi inébranlable ! Mais je ne suis pas du tout d’accord pour appeler le 24×36 autrement que 24×36, ça n’a pas de sens… « Plein format », ça voudrait dire qu’il n’y a rien au dessus, quand un verre est plein, on ne peut pas rajouter du liquide, sinon il déborde, sauf que le 24×36, c’est un boc (environ 15 cl) pendant que d’autres boivent des pintes (un peu plus d’un demi litre) ;o).

iaka, un 2,8/35–100 en micro 4/3 ne sera pas comparable du point de vue de notre sujet du jour, il aura forcément plus de net qu’un 70–200 sur un 24×36… Mais oui, qu’importe la taille du capteur, du moment que les optiques sont bonnes, et correspondent à ce que l’on souhaite en faire !

Hervé, ouiiiiii, c’est absolument de ça dont je parle depuis le début ! (sauf pour l’emploi du mot avec un h absurde à la fin ;o).

iaka, non, non et non, un 25 mm ne donnera jamais le même flou qu’un 50 mm à la même distance et à la même ouverture, c’est physiquement impossible ! Qu’il donne de jolis résultats est tout à fait envisageable, mais on a bien une différence. Je m’aperçois avec ce commentaire et d’autres plus haut que mon article est un échec complet, si vous n’avez pas compris ce que je voulais dire, c’est que ça n’était pas bien énoncé… Désolé.

Jean–Yves, dans mes bras !

z (qui va essayer encore, je répêêêêêêêêêêêêête : réfléchir, c’est difficile !)

18)
Inconnu
, le 13.07.2012 à 09:35

@ Zit

;o)

v’la l’bourdon ( heu… c’est une abeille solitaire )

Aussi étonnant que cela puisse paraître cette photo est à 90 % ” floue”, totalement en dehors des critères retenus par le genre ( hyper PDC et définition). L’bourdon

titre titre titre

19)
Hervé
, le 13.07.2012 à 11:32

Zit, moi, j’aime bien le “beau quai”, comme le tatami, l’ikebana ou le futon (surtout le futon !)

20)
jeanba3000
, le 14.07.2012 à 12:20

Un truc dont la plupart des gens n’ont pas conscience, c’est le diamètre du diaphragme. Lorsqu’on parle de l’ouverture, les f/2,8 f/4 etc., il s’agit d’une fraction : la focale divisée par un nombre. Et le résultat de cette fraction correspond grosso merdo au diamètre du diaphragme (je simplifie car si on commence à causer pupille d’entrée on va vite noyer le lecteur non averti). Ainsi un 50 mm ouvert à f/2 a un diaphragme de 25 mm de diamètre.

La profondeur de champ dépend d’abord de ce diamètre de diaphragme, ce qui fait qu’un 50 mm ouvert à f/2 présente la même profondeur de champ qu’un 100 mm ouvert à f/4 puisqu’ils ont tous deux un diaphragme de 25 mm.

Ensuite qui dit profondeur de champ et netteté, dit cercle de confusion. Cette bête curieuse un peu absconse est une limite arbitraire qui indique à partir de quelle taille une tache lumineuse est considérée comme nette ou floue. Mais ce dont là encore les gens n’ont souvent pas conscience, c’est que c’est dans le cas de l’observation d’un tirage d’une taille donnée observé à une distance dite normale qui est la diagonale de ce format, par une personne présentant une acuité normale. Si on change ces paramètres, le cercle de confusion varie et la profondeur de champ avec.

Donc faire ces tests sur écran d’ordi est un peu vain puisque ça ne présume pas de l’usage final de la photo. La profondeur de champ n’est pas une donnée absolue, et comme j’aime le dire souvent : le net n’est qu’un flou indiscernable !

Les tables courantes de profondeur de champ et les graduations sur les objectifs qui en ont, sont basées sur un tirage final 24×30 cm.

Sinon en tant que fana de Rollei et possesseur de plusieurs 6×6 de la marque dont le 6008, j’apporterais une nuance : il est surtout le plus moderne des 6×6 (et il perdure aujourd’hui sous la forme du Hy6), mais il n’est pas toujours le meilleur, par exemple lorsqu’on a besoin de discrétion visuelle ou sonore, de légèreté ou lorsqu’on n’a pas accès à une prise électrique pendant longtemps, où là le bon vieux Rolleiflex lui est supérieur.

En fait il faut les deux ! (voire plus puisqu’il faut aussi plusieurs Rolleiflex : un normal, un grand angle…) :-)