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Envoyés Spécieux

Deux journalistes au sens défini par Anne, ici même, professionnels munis d’une règle éthique intangible, ont fondé il y a plus de 20 ans, en janvier 1990, une émission emblématique du service public de la Télévision Française : «Envoyé Spécial».

L’idée était de transformer en envoyé spécial des correspondants à l’étranger de l’antenne, pour des reportages plus fouillés que les 2’30” allouées par les journaux télévisés. Et ceci, à une heure de grande écoute…

Leurs noms ? MM. Paul Nahon et Bernard Benyamin

Ils ont quitté l’antenne, mais sont restés dans la maison, en 2005 et un autre tandem les a remplacés à l’affiche depuis : MMes Guilaine Chenu et Françoise Joly.

Le modèle a évolué et il occupe maintenant un créneau de deux heures de « prime time » avec le recours à des journalistes pigistes extérieurs ou des sociétés de production.

Il vaut la peine de lire entre les lignes les raisons, l’impact décisif de LoftStory sur l’audience du jeudi soir, de ce que l’on peut considérer comme une dérive vers la télé-réalité : c’est par là.

Le duo Nahon-Benyamyn a présenté à partir de l’été 2010 une série « Enquête Spéciale » dans le même style qu’initialement, mais moins dans l’actualité immédiate, avec une prise de recul sur des événements remontant à quelques mois.
Je pense sincèrement que c’est leur « rigidité » qui les a fait débarquer « à l’amiable » de l’antenne par le nouveau patron nommé par _qui-vous-savez_…

oO0Oo

La semaine dernière, enfin quand vous lirez cette humeur cela fera quinze jours, j’ai buté sur un articulet du «Canard Enchaîné», hebdomadaire pas si humoristique qu’on veut bien feindre de le croire ou le dire…

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mercredi 14 mars, page 7, en haut à gauche, bien sûr…

Et cette attitude dénoncée là m’a fait comprendre que mon cas n’était pas isolé : c’était juste le même jour.

Voici les faits : Courant décembre, une des fédérations professionnelles qui s’occupe de mode demande à l’un de mes amis/collègue/complice de recevoir des journalistes de télévision qui souhaitent enquêter sur les filières de ventes par internet, les magasins d’usine, les pseudo-soldes, etc.
Il n’aime pas les interviews et me demande de le remplacer. J’ai une certaine expérience des interviews de par l’exposition que m’ont conférées des missions de management de transition ou de reprise (ou tentatives…) d’entreprises pour le compte de mes clients.

De rendez-vous téléphonique en rendez-vous physique il n’y a guère plus qu’un ticket de métro à valider. Dans ce bel immeuble du XVIe arrondissement de Paris, occupé par la société de prod’ créée par un «Grand Reporter», l’accueil est chaleureux de la part de la Rédactrice en chef-adjointe et de son assistante et l’exposé du postulat peut se résumer en langage saluki : « Les grandes marques fabriqueraient des sous-produits tout exprès pour les vendre à moindre prix sur internet ».

Nahon et Benhyamin se donnaient bien des axes/directions sur leurs sujets d’enquête, mais chacun savait que l’on pouvait arriver à des conclusions différentes voire opposées aux présupposés du départ.

Ici pour preuve qualifiée d’évidente, d’irréfutable, on me tend deux jeans d’une marque italienne, mais bien mondiale, qui porte un nom de carburant… L’un a été acheté plus de 150 euros dans une boutique du quartier du Marais à la branchitude établie, l’autre pour une soixantaine des mêmes écus, mais sur un site dit de ventes privées.
Un simple coup d’oeil sur les étiquettes permet de constater que les références ne sont pas les mêmes. Le saluki s’en donne à cœur-joie : « Ce doit être comme chez Benz : on ne vend pas exactement au même prix une Classe B et une SLS… ». 

Deux paires de mâchoires décrochent d’un cran. On me fait remarquer que le tissu du moins cher est plus léger que l’autre. C’est bien vrai, sauf que du voile suisse est bien plus cher que de la bâchette ! Bref, ça ne prouve rien.

Pour tenter d’accréditer cette thèse, il est décidé d’aller jouer au client-soldeur chez les grossistes d’Aubervilliers, immense zone où l’on trouve de tout, de chiffes en casseroles, de bijoux fantaisie à une électronique où il n’y a pas qu’électro… Je suis sensé accompagner ma nièce qui vient d’hériter d’une coquette somme et veut installer une jeannerie dans une ville de province.
Une bonne journée bien remplie, quand on ajoute un autre lieu, quasi clandestin, dans l’est de Paris : l’adresse fournie est en face de l’entrepôt anonyme et il faut appeler un n° de téléphone portable pour qu’on vienne nous chercher. Pourquoi ce mystère ? je n’en sais rien.
Voilà du roman policier de gare, ou alors un grossiste sans immatriculation au Registre du Commerce, vas-t’en savoir…

Et je découvre l’immersion avec caméra cachée. La télécommande est un faux téléphone portable et l’objectif est l’un des trous du bouton.

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Ce n’est pas du croco’, mais du plastoc’ maousse-costaud.

Comme quoi, un iPhone peut aussi jouer à la caméra cachée, vous avez en arrière-plan, la Rédac’ Chef citée plus haut. Comme je ne lui ai pas demandé l’autorisation, je ne publie pas son minois, charmant au demeurant: pour le découvrir, il faut aller revoir la séquence en vod et guetter l’instant des commentaires, à la fin de la séquence.
Pour justifier le mystère lié à la caméra cachée, je me laisse filmer en train de marcher dans les allées du centre de gros : oh, les belles chaussures beaux souliers qui avancent dans la rue. Heureusement, je les ai cirées…
Notre histoire passe sans problème au près des grossistes, la seule question réelle est celle de notre solvabilité, vite évacuée.

L’histoire racontée par chacun des grossistes visités est grosso-modo la même : il est impossible de calibrer exactement la production en Italie, en Roumanie, dans la zone franche de Tanger ou à Aïn-Sebaa, au nord de Casa, en fonction de ventes futures. Il y a deux excès : les second-choix bénins, par exemple un trou dans le tissu (qu’importe puisqu’il sera partiellement détruit par les traitements de vieillissement…) et la surproduction par rapport aux ventes constatées. Tout ceci fait quelques centaines de milliers de pièces qu’il faut bien écouler.
Et pas nécessairement à perte, comme nous le verrons plus loin.

Quelques jours plus tard, j’accompagne donc une journaliste à Troyes, capitale européenne des centres de marques avec les deux locomotives Marques Avenue et McArthurGlen, mais aussi, tout autour de chacun d’eux, une foultitude de magasins plus ou moins parasites profitant de l’attractivité des deux mastodontes.

Les centres de marques, Outlets Centers, sont considérés dans la profession comme un canal de distribution comme les autres, au même titre qu’un réseau de franchises, un réseau de succursales, un réseau de détaillants « multi-marques » ou encore l’e-commerce.
Certains, même, ont ces outlets comme canal principal de vente : on chercherait en vain sur tout le territoire plus d’une seule boutique de centre-ville à l’enseigne quand on les rencontre dans une vingtaine de centres de marques en Europe. Mais comme ils affichent le nom d’un couturier qui fut célèbre, beaucoup ne vont pas chercher plus loin ! Une grande marque US a près de deux cents points de vente de la sorte dans le monde et…une minuscule boutique-alibi à L.A.

Donc, j’ai essayé de faire voir ce qui pouvait éventuellement être considéré comme « fabrications spéciales » pour ces points de vente, de la part de grandes marques réputées. J’ai illustré mes propos à l’aide de l’examen de vêtements masculins, dans des enseignes griffées, pour lesquelles j’avais assuré, dans le temps, des fabrications.
On trouve des produits de la saison homologue passée, c’est à dire des articles qui étaient proposés dans les boutiques de centre-ville, l’an dernier. Les étiquettes portent souvent l’ancien prix, barré ou recouvert par une nouvelle étiquette à prix moindre. Il n’y a pas toutes les tailles et c’est bien normal si ce sont effectivement des fins de séries récupérées après les soldes de l’an dernier en boutique…

Les « fabrications spéciales », je préfère dire « refabrications » ont toujours existé ! Ne serait-ce que pour alimenter les soldes à venir : rien de pire qu’un magasin vide ! La seule contrainte légale est que le produit soit rentré au stock du point de vente au moins 30 jours avant le début des soldes et le prix « plein pot » affiché.
Quand il vous reste des tissus dits en sur-couverture, c’est à dire que vous avez acheté par anticipation selon vos prévisions de vente et que vous vous êtes trompé, vous n’allez pas le jeter ou le revendre à un chiffonnier.
Une draperie fine à 30€ le mètre se revend très bien à 2€ le kg…
Donc, le fabricant a deux ou trois solutions devant lui :
soit il optimise sa chaîne de fabrication et transforme tout de suite la totalité du tissu, souvent avec un gain de productivité,
soit il utilise l’étoffe en surplus sur un modèle plus simple, par exemple poches plaquées plutôt qu’incrustées à rabat,
soit enfin il modifie, aussi, les fournitures pour en utiliser de moins onéreuses. Ainsi, les boutons de chemises en nacre peuvent virer au polyester, les doublures en « cupro », de surcroît tissées au sigle de la griffe, deviennent unies et en polyester elles aussi…

Mais il y a une chose qui n’arrive jamais et c’est ce que j’ai eu du mal à faire admettre à nos journalistes : on ne donne jamais pour instruction aux opérateurs/trices d’une usine de dégrader leur qualité de fabrication ! En effet, si la gestuelle est dégradée dans le piquage de cette série-là, il sera difficile de revenir au bon grade ensuite et le taux de déclassés ainsi engendré coûtera bien plus cher in fine que l’économie de bouts de chandelle réalisée.
Encore une idée préconçue qui s’effrite.

De passage dans une boutique trop fréquentée par Madame Saluki, la vendeuse explique à ma « belle-fille » leur politique de mise en avant de produits emblématiques pour faire partir le reste. Pas de chance pour moi, une vraie belle pièce unique, une parka rebrodée est habilement présentée …et je ne rentre pas à Paris les mains vides.

L’annonce de la séquence est ainsi faite (tronquée par mes soins) :
Austérité budgétaire, rigueur et crise modifient en profondeur les habitudes de consommation des Français. Certains s’offrent des vêtements de marque sans jamais payer le prix de l’étiquette. D’autres s’inspirent plus souvent des catalogues de promotion des supermarchés que des livres de recettes, pour élaborer leurs menus. [……] Fait-on toujours de bonnes affaires en cherchant LA bonne affaire ?

Juste avant la diffusion, une bien triste nouvelle a conduit à bouleverser la programmation : Gilles Jacquier, reporter d’images, a été tué en Syrie et une émission spéciale lui est consacrée. La diffusion de ma séquence est ainsi repoussée au 1er mars.

Mais la belle construction du début, tendant à prouver que, à tout coup, un achat à moindre prix, c’est une arnaque avait été prise en défaut. Du temps de Nahon et Benhyamin, ils l’auraient constaté simplement.
Aujourd’hui, une telle fin en queue de poisson n’est pas dans la tendance de vendre de l’émotion, du sensationnel, donc ça a été zappé. Deux journées de tournage à la trappe.
Et un Saluki qui avait annoncé à ses amis, dont certains rédacteurs de cette bonne maison, son passage dans le fenestron en a été pour sa honte :

Ce soir la “2” a programmé un épisode sur la recherche du “moins cher” dans son émission en titre. Il y aura du °°°°°, …et ce n’est pas du carburant. […]
J’y apparais, même si flouté. Et puis on voit aussi mes chaussures dans les allées d’Aubervilliers : une chance, elles sont 100% Made in France, en Alsace, ce sont des Heschung.
Ça ne mérite sûrement pas un Oscar, car ce n’est pas muet, mais, comme les journalistes sont contentes du sujet, je ne vais pas vous interdire de le regarder.[…]

En guise de conclusion

conclusion 1

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Dans le supplément “Culture & Idées”

Le Monde a publié, le 15 mars dernier, un texte de d’Albert Camus écrit et …censuré à Alger en 1939. À vos Zipades ! Il nous ramène au sujet de ce jour :

Pour les abonnés au journal seulement, hélas, voici deux liens :

l’article

l’article de Macha Séry qui a retrouvé le manuscrit dans les archives de la censure ! C’est par là, hélas aussi, c’est pour les abonnés.

Quelques extraits :

“La vérité et la liberté sont des maîtresses exigeantes puisqu’elles ont peu d’amants”

“Un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas”



“Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu’un esprit un peu propre accepte d’être malhonnête”, écrit Albert Camus. “Or, et pour peu qu’on connaisse le mécanisme des informations, il est facile de s’assurer de l’authenticité d’une nouvelle. C’est à cela qu’un journaliste libre doit donner toute son attention. Car, s’il ne peut dire tout ce qu’il pense, il lui est possible de ne pas dire ce qu’il ne pense pas ou qu’il croit faux.
Et c’est ainsi qu’un journal libre se mesure autant à ce qu’il dit qu’à ce qu’il ne dit pas.”

Même si « les contraintes » évoquées par Camus sont aujourd’hui bien différentes, notamment face à l’instantanéité apportée par le net, les tweets, il semble que ces enseignements, rédigés au déclenchement de la 2e guerre mondiale, soient toujours d’une pressante actualité.

conclusion 2

Je vous laisse libres, comme d’hab’ ! aurait dit Alexis, de votre jugement sur cette affaire.

Pour ma part, je ne suis pas aigri par cette aventure, mais plutôt inquiet de ce que je lis ou écoute par ailleurs : le bidonnage est-il généralisé? Comment attribuer un indice d’objectivité? Le modèle “tabloïd” est-il devenu la règle ?

PS : Michel Onfray vient de publier un ouvrage sur Camus

Pour mettre fin à une légende fabriquée de toutes pièces par Sartre et les siens, celle d’un Camus “philosophe pour classes terminales”, d’un homme de gauche tiède, d’un penseur des petits Blancs …
Dixit l’annonce du livre. Ce sera mon livre de chevet pour les prochaines semaines, quand j’aurai terminé le boulot en cours.

conclusion 3

Pratiquement au moment de la parution de cette humeur, je reçois le courriel ci-dessous :

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Est-ce l’occasion pour A2 de se racheter ?

Là, je ne suis pas certain de tenir le meilleur rôle, mais « c’est la vraie vie », comme on dit dans les tabloïds. Je ferai un jour une humeur sur les reprises d’entreprise : l’arrière-scène est passionnante, les couteaux sortent des murs comme ici les chauves-souris.

15 commentaires
1)
levri
, le 28.03.2012 à 11:39

Je crois avoir dit que je n’ai pas la TV, visiblement ça m’évite de perdre mon temps à user mes jolis yeux.

Il faut absolument accaparer l’attention des consommateurs alors tous les sujets sont bons à traiter de manière à faire de l’audience.

On a toujours trouvé des fringues à des prix plus bas, il est facile de trouver des jeans à 6 €uros et d’autres à plusieurs centaines d’€uros, et ce n’est pas forcément le plus cher qui aura la vie la plus longue, rares sont les grandes griffes à fabriquer elles mêmes, celui qui connaît le fabriquant va se procurer du haut de gamme à moitié prix, mais c’est marginal car réservé aux connaissances.

Pour le reste les marques dites sérieuses vont s’arranger pour que leurs prix soient maintenus afin de garder une certaine image. Il reste à se rabattre sur les soldes et sur la concurrence lorsqu’on veut faire des économies … certains se fichent d’acheter les produits tendances, ils font autant d’économies en décalant leurs achats d’une saison, d’autres ne regardent que l’utilité des produits et sont indifférents aux griffes multiplicatrices des prix.

À chacun de faire son choix.

… pour ce qui est des journalistes spécieux tu as tout dit, malheureusement.

2)
johnfowles
, le 28.03.2012 à 15:14

Bon, sur la presse, je n’ai pas trop appris, ou disons, pas de grande surprise. En revanche, comme souvent sur cuk, j’ai eu l’impression de me promener avec un pro d’un sujet que je ne connais pas. En quelques lignes, quelques affirmations et quelques mots spécifiques, j’ai compris que lui et moi ne voyons pas la même chose quand nous nous promenons dans un magasin de fringues. C’est pareil pour moi dans mon univers professionnel mais j’adore de plus en plus entendre ou lire les autres lorsqu’ils racontent leur univers spécifique, surtout quand il n’est pas entièrement numérisable, qu’il y a un contact physique avec la matière, la technique, le savoir-faire.

Merci pour la ballade.

3)
Kermorvan
, le 28.03.2012 à 16:31

Cette émission donne constamment l’impression d’être bidonnée.

4)
Guillôme
, le 28.03.2012 à 16:33

Pour les abonnés au journal seulement, hélas, voici deux liens :

Bizarre, les liens existent aussi en version libre : Premier lien Deuxième lien

le bidonnage est-il généralisé? Comment attribuer un indice d’objectivité? Le modèle “tabloïd” est-il devenu la règle

Le problème c’est que :

  • la plupart des gens assimilent corrélation et causalité
  • la plupart des gens ne peuvent s’empêcher de généraliser à partir d’un seul exemple ou de leur cas personnel
  • la plupart des gens ont une connaissance fausse d’un sujet et ne peuvent accepter une remise en cause de leur connaissance

Dans ces conditions, il est extrêmement difficile de faire un travail objectif et extrêmement facile de tomber dans des raisonnements logiques et cohérents mais parfaitement faux.

Je m’inclus bien entendu dans la plupart des gens même si je lutte au quotidien pour ne pas tomber dans les raisonnements simplistes, les idées reçues et les auto-déductions personnelles.

5)
fxc
, le 28.03.2012 à 18:46

Cette émission donne constamment l’impression d’être bidonnée.

Est ce neuf…

Dans les 1° minutes du film de Jean Yanne “tout le monde il est beau tout le monde il est gentil” film de 172 un “gratte micro” est sur une terrasse d’un grand hôtel, son magnéto fait tout les bruitages d’une guerre atroce en amérique latine et lui commente en buvant un mojito.

Ceci n’est qu’un exemple mode humoristique et il n’y a pas de fumée sans feu.

6)
Saluki
, le 28.03.2012 à 19:39

Je me souviens très bien du film de Jean Yanne, mais je n’ai justement pas voulu le citer, mais la tentation fut grande !

7)
Argos
, le 28.03.2012 à 20:39

En ce moment j’ai sur moi une authentique chemise Pierre Cardin que j’ai achetée 20 Euros. C’est grave, docteur ? Pour le reste, Saluki, je vous ferais peut-être le léger reproche journalistique d’un peu trop délayer votre propos et de ne pas aller plus directement à l’essentiel. J’ai fait exprès de le lire rapidement, comme l’on fait généralement dans ces cas là et j’y reviendrai, là je vais regarder Milan – Barcelone. A plus.

8)
fxc
, le 28.03.2012 à 23:00

tout le monde il est beau tout le monde il est gentil”

et en plus l’affiche du film avec un dessin très épuré pour l’époque d’une dame assise d’une façon un peu heu… spéciale le phylactère disant

tout le monde il est beau tout le monde il est gentil” est un film purement commercial ….

J’AIME

9)
Saluki
, le 28.03.2012 à 23:58

j’ai sur moi une authentique chemise Pierre Cardin que j’ai achetée 20 Euros.

Elle en coûte 5, tout au plus à fabriquer

Et si tu l’as achetée dans le souk, elle est, en plus, tombée du dos du dromadaire…

Edit : ce qui me fait dire çà, c’est que en 2006 j’étais en mission au nord de casa, dans une usine qui fabriquait, entr’autres les chemises de Burberry Espana et d’une marque française qui étiquetait -ensuite-ses chemises en demi-mesure “Made in France”. Tête du patron de Burberry, en vacances à Marrakech et qui trouve dans le souk ses chemises, pas encore livrées dans ses propres entrepôts…

10)
Saluki
, le 29.03.2012 à 00:03

l’affiche du film avec un dessin très épuré pour l’époque

En es-tu sûr ?

11)
Argos
, le 29.03.2012 à 00:07

Pour revenir aux fondamentaux, Envoyé spécial n’a bien sûr rien inventé. Chez les francophones, tout est parti de Cinq Colonnes à la une, et de son pendant romand, réalisé parfois en coproduction, Continents sans visa, qui donnera Temps Présent. Je parle de l’ancien Temps Présent, celui qui allait au Vietnam, qui suivait la campagne de Robert Kennedy jusqu’à son assassinat et qui récoltait une moisson de prix. C’était le temps du grand reportage, où journaliste et réalisateur restaient un mois sur place, où les images n’étaient pas faites n’importe comment et où il ne s’agissait pas de faire du sensationnalisme à tout prix, qui à bidonner une séquence. Aujourd’hui, les télés n’ont plus parait-il les moyens de faire ce genre de chose, alors qu’auparavant il y avait dix fois moins d’argent. Mais il n’est plus utilisé pour faire des programmes.

12)
Argos
, le 29.03.2012 à 00:20

Mes premières Cardin authentiques à bas prix ont été achetée il y a près de vingt ans. Fabriquées ailleurs qu’en France bien sûr et pas en Chine, achetées par le commerçant dans les usines et pas tombées du camion. Système où une partie de la production va chez le commanditaire et une autre est écoulée au bazar. J’aime bien aussi certaines boutiques à Paris qui te vendent un costard Yves Saint-Laurent ou Smalto à moins de la moitié du prix et c’est pas des soldes. C’est un peu différent des deux copains russes qui comparaient leur Rolex : “La mienne je l’ai eue pour dix-mille dollars” fanfaronne l’un. “Tu t’es fait avoir”, dit l’autre, “la mienne je l’ai payée quinze-mille”.

13)
fxc
, le 29.03.2012 à 05:55

En es-tu sûr ?

je me gourge... et me bat la coulpe...
14)
zit
, le 29.03.2012 à 17:01

Je ne regarde plus d’images qui bougent depuis quelques années, mais j’étais souvent sur cette émission à l’époque où, et j’ai bien senti la différence quand les deux garçons ont été remplacés par les deux filles, on s’était beaucoup rapproché de l’ambiance nauséabonde de 52 à la une, du coup, cet édifiant article ne m’étonne pas plus que ça…

z (la télé, c’est quoi, déjà ? je répêêêêêêêêêêêête : ah, ce truc moche qui encombrait les salons !)

15)
Modane
, le 29.03.2012 à 19:20

La télé est d’abord, fondamentalement, un spectacle. On ne peut y voir que des choses “spectaculaires”.

Quand les évènements à faire voir ne le sont pas, on doit les transformer, faute de quoi le medium-spectacle ne peut plus remplir son office. On ne tolérerait pas cette faillite!

Note : on est loin du Informer-Éduquer-Distraire de la télévision d’origine…