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Dans certaines communes de Suisse…
Alors qu'il me reste 24 minutes pour écrire un billet - tant est que je parvienne à le rédiger pour une publication à minuit une minute - j'ai encore les yeux éblouis par les feux d'artifice qui ont constitué le point culminant de la fête nationale helvétique dans le petit village dans lequel je vis depuis huit ans : en Suisse, si le 1er août est un jour férié officiel, différentes communes ont fait le choix de fêter le serment du Grütli non pas le jour même mais dans la nuit du 31 juillet au 1er août. Forcément, faut cuver son vin le lendemain et autant avoir la gueule de bois un jour de congé plutôt que d'aligner les anti-douleurs sous l'oeil réprobateur de son boss le 2 août.

N'empêche, il y a comme un hiatus entre le désir de commémorer un pacte qui a eu lieu en 1291 sur une obscure colline et les dizaines, que dis-je, les centaines de milliers de francs qui sont partis en fumée ce soir pour des feux : alors que les représentants de Uri, Schwytz et Unterwald s'étaient promis assistance et soutien, comment peut-on, des siècles plus tard, oublier cette volonté ? Ben oui, que voulez-vous, je suis pragmatique : je me dis, chaque année, que cet argent, on ferait mieux de l'investir pour des causes plus porteuses d'avenir, plus chargées de sens que les jolies couleurs qui descendent du ciel. Et l'avantage, avec les "causes", c'est qu'elles ne manquent pas : celle portée par la fédération lire et écrire, celle, universelle également, de lutte contre la violence conjugale, la faim dans le monde....

Mais non, le Suisse préfère écouter un élu local lire un discours ennuyant rédigé au mieux par son assistant(e), au pire par son épouse, en sirotant un verre de blanc et en dansant sur YMCA... Si, si, je vous assure : pendant que je rédige ce billet, j'entends les hauts-parleurs déverser une musique certes dansante mais peu "patriotique" depuis la salle communale.

Nous y voilà : patriotique ! Un mot chargé de sens ou, au contraire, trop connoté "droite" pour être utilisé dans la bouche d'une personne qui a le coeur à gauche ? Je dois bien l'admettre, je n'ai pas la réponse parce que là aussi, je ressens comme un hiatus : je ne me reconnais pas du tout dans les discours de certains partis pour qui est "étranger" tout ce qui ne se situe pas entre Bâle et le Tessin mais si je veux être sincère, je suis bien obligée d'admettre que j'aime mon pays.

Ne me faites pas écrire ce que je ne pense pas : je ne suis pas "fière" d'être suissesse - on ne choisit pas l'endroit où on vient au monde -, je ne suis pas du genre à hurler devant ma télévision "on a gagné" juste parce que Roger a encore remporté un titre de plus; en outre, il m'arrive régulièrement de pester haut et fort contre les "idées" d'une certaine partie de la population, notamment en ce qui concerne la suppression de l'aide à des personnes en situation de détresse : jamais, je ne pourrai laisser tomber une femme qui doit se résoudre à avorter !

Mais oui, j'aime mon pays parce qu'il est beau, alternant montagnes et lacs, plaines et forêts, villes et campagnes. J'aime mon pays parce qu'il dispose d'une école qui, nonobstant quelques profs franchement mauvais, m'a permis d'apprendre à lire et à écrire sans aucun souci, parce qu'il m'a toujours soignée rapidement même au milieu de la nuit, parce que je dispose d'un droit de vote que je peux exercer librement. Je l'aime parce que malgré des difficultés parfois absurdes, quatre langues cohabitent officiellement sous un même drapeau. J'aime l'idée que plusieurs camarades de classe de Junior parlent portugais, albanais ou encore arabe à la maison et français dans la rue.

Alors que la moitié du village danse encore sur une chanson très kitsch, je me dis qu'aimer son pays est au moins aussi kitsch... N'empêche, à presque 42 ans, j'assume : je sais que je ne ferais pas forcément mieux si j'étais au Conseil fédéral ! Et si j'ai la rogne contre certains partis de droite, j'ai encore davantage la rage contre les gens qui ne font que critiquer sans pour autant se bouger eux-mêmes : en Suisse, ça serait pourtant possible !

Et vous, diriez-vous que vous aimez votre pays ou s'agit-il là de propos qui jamais ne franchiront vos lèvres ?

29 commentaires
1)
Inconnu
, le 01.08.2011 à 00:45

J’aime mon pays et j’en suis assez fier. Pas au point de défendre corps et âme des institutions pourries comme le secret bancaire ou de refuser systématiquement de rentrer dans l’UE par exemple, mais je trouve que la Suisse s’en sort plutôt bien en général. Espérons que cela dure.

Bon premier août à tout le monde ! Allumez vos lampions ! ;-)

2)
ToTheEnd
, le 01.08.2011 à 01:28

Pour être originaire de 2 pays et avoir vécu dans 4 autres sur 2 continents pendant quelques années, la Suisse est un chouette pays où il fait bon grandir et vivre…

En Suisse, on jouit d’une excellente qualité de vie et si on dépense un peu pour quelques feux, ce n’est pas si grave et ça fait même plaisir à beaucoup de gens. Si on commence à se demander s’il n’y aurait pas une façon plus intelligente de dépenser de l’argent, on pourrait gaiement couper dans le soutient aux associations sportives, les salles de concert, les théâtres et j’en passe. Rien que pour Lausanne, c’est 80 millions de francs de subvention par an… Il y aurait sûrement des trucs à couper qui sont bien plus onéreux que des feux d’artifice…

Dans tous les cas, je remercie régulièrement la chance qui m’a été donnée de grandir en Suisse… Nous sommes privilégiés.

3)
Zallag
, le 01.08.2011 à 03:15

Et l’avantage, avec les “causes”, c’est qu’elles ne manquent pas : celle portée par la fédération lire et écrire, celle, universelle également, de lutte contre la violence conjugale, la faim dans le monde….

Bien sûr, bien sûr, c’est plein de causes, et tellement plein de journées de ceci ou de cela qu’on ne sait plus où donner de la tête ou du porte-monnaie, et 2011 est même l’année du ver de terre…

Fêter… je reste dubitatif, mais quand même, le premier août, je réalise, malgré nos récriminations, nos critiques, notre auto-flagellation tellement fréquente en Suisse que ça en devient une suissitude — suisse attitude plus caractéristique que n’importe quelle autre, je réalise, disais-je, notre chance de vivre ici.

Pas plus tard qu’hier, je lisais que bien des Suisses accepteraient sans sourciller de travailler plus sans gagner plus, et que certains le font déjà.

Faudrait aller loin pour trouver ça, non ? Une retombée de la démocratie, c’est une attitude de conscience et de responsabilité, au contraire de celle qui consiste à imaginer des astuces ou entourloupes afin de se servir au mieux du système, et cette attitude est forcément perfectible.

Notez que le simple fait d’écrire le mot perfectible montre combien le Suisse a honte d’être fier de lui et de son pays, mais allons-y, faisons un coming-out, et, au lieu de critiquer comme beaucoup de ceux qui disent ou écrivent d’innombrables fois qu’ils ont eu honte d’être Suisses pour telle ou telle raison, admettons qu’il y en a qui en sont fiers et reconnaissants, voilà, mais c’est effectivement eux qui ont honte de le dire.

Et ces mots sonnent comme une provocation, et une provocation louangeuse de cette sorte, ce n’est pas suisse, ce serait presque une étrangeté que d’oser dire qu’on est plutôt bien ici.

Alors, ce serait possible qu’il n’y en ait point comme nous ? Si on est bien ici, et parfois comme des enfants gâtés dans notre pays, ce n’est pas toujours par chance, par hasard, ou grâce aux autres.

Ça mérite bien un feu d’artifice.

4)
Smop
, le 01.08.2011 à 03:25

Enfant, j’ai connu trois pays différents. Adulte, j’ai vécu dans deux autres pays encore, puis un an et demi en voyage permanent hors d’Europe, et enfin quatre années dans les lointaines îles tropicales de Polynésie française. J’ai donc passé un bon tiers de ma vie hors France métropolitaine. J’ai la nationalité française, le français est ma langue maternelle et j’ai fait mes études primaires, secondaires et universitaires à Paris.

Malgré ça, je ne me suis jamais vraiment senti français, et encore moins “fier” de l’être. Je me suis toujours senti plus proche de la culture anglo-saxonne, peut-être pour avoir été un an et demi à l’école maternelle à Londres. Je préfère d’ailleurs la langue anglaise au français. Cependant, j’aime aussi l’idée de l’exception culturelle française, au sens large du terme.

J’ai toujours détesté le patriotisme et de manière générale le sentiment de rattachement à une nation, ou même à une région. En particulier, lorsque je vois le déchainement des passions nationalistes lors d’évènements sportifs. “Panem et cireuses” …

S’il fallait absolument se définir, je dirais que je me sens simplement citoyen du monde occidental. Et encore, je n’éprouve aucune fierté à l’être, mais il est un fait que je m’y sens plus dans mon élément qu’ailleurs.

5)
pter
, le 01.08.2011 à 05:42

@smop: tout pareil que toi!

6)
marcdiver
, le 01.08.2011 à 08:25

Très beau papier Mme Poppins, et j’ai les mêmes sentiments !

7)
Inconnu
, le 01.08.2011 à 09:25

je n’ai jamais compris pour quoi se sentir de “gauche” impliquait de nier son pays, sa nation. Bienvenue dans le mal Français! ce pays qui ne s’aime plus.

Pourtant , Jean Ferrat qui chantait : “Ma France” il était pas d’extrême droite ? Cela fait penser quand il chantait la ruralité ( La Montagne), aussi, et la ruralité elle est reprise par qui maintenant ? Je crois que cet article lève le gros lièvre qui sommeillait, ce “territoire” méprisé, abandonné par la gauche, et laissé à la ” droite” et bien comme la nature a horreur du vide, c’est repris, exacerbé par les extrêmes.

Et je comprends très bien votre malaise Marry Poppins.

8)
Inconnu
, le 01.08.2011 à 09:38

Lorsqu’on est attaché à son pays (c’est mon cas), on est attaché à quoi, exactement ? On est attaché à ce qui nous a été transmis. Qu’on le veuille ou non, consciemment ou non, ce qui constitue nos fondations personnelles est ce qui nous a été transmis.

C’est ma petite définition du mot “culture”. Une culture se sème, se récolte et se sème.

Là-dessus, tout un tas de simplifications idéologiques (de droite comme de gauche) destinées à convertir les masses par de beaux discours ont réduit cette notion de patrimoine, de trésor de ce que nous avons reçu en héritage en deux version ultra-simplifiées:

-Le rejet des cultures différentes, la peur que ces cultures différentes ne viennent “polluer” la nôtre, c’est globalement le racisme, qui bien souvent n’est rien d’autre que de la peur. Cette peur est utilisée, instrumentalisée, prise en otage par certains partis, particulièrement à l’époque actuelle des grandes migrations Sud-Nord. Tout ça dans le seul but de manipuler les foules et de prendre le pouvoir…

-Le rejet de sa propre culture, l’ignorance de la richesse qu’elle constitue, l’accueil à bras ouverts des autres peuples et coutumes au nom de l’anti-racisme, le rejet du patriotisme qui est considéré comme quelque chose de scandaleux. Tout comme le racisme fait appel à un sentiment profond (la peur), le rejet de son propre pays fait appel lui aussi à un sentiment très profond et vieux comme l’humanité (oedipe). Tout ça dans le seul but de manipuler les foules et de prendre le pouvoir…

Entre ces deux arnaques, il reste les faits: nous avons grandi dans un environnement donné qui s’est construit au cours des siècles, qui s’est modifié au cours des siècles, et étant donné que nous baignons dedans depuis toujours, nous avons reçu de notre environnement et des “anciens” un bain culturel qui fait que nous identifions sans peine nos propres petites particularités et nos grandes richesses, que nous sommes bien avec et que nous nous sentons “chez nous” dans un pays donné.

Pas la peine d’en faire un fromage (suisse ou français), mais le fait d’en prendre conscience est quand même important.

9)
Guillôme
, le 01.08.2011 à 09:56

Ne me faites pas écrire ce que je ne pense pas : je ne suis pas “fière” d’être suissesse

Non, il n’y a pas à être fier, il y a simplement à être digne.

Et comme le dit si bien Maitre Eolas, que je vous invite à lire sur le sujet de nationalité :

Et je ne saurais assez décrire mon malaise quand je réalise qu’aujourd’hui, cette nationalité française, qui n’est juridiquement qu’un état, est considérée par certains de mes concitoyens, souvent français d’origine, comme une nouvelle Noblesse dont ils prétendent tirer gloire et fonde un mépris de leur part pour la roture du reste de l’humanité, sans qu’on en perçoive la raison, ni pour la gloire ni pour le mépris. On peut tirer gloire de ce qu’on fait, pas de ce qu’on est ; de cela il faut simplement être digne.

Source : Maitre Eolas

10)
FT'e
, le 01.08.2011 à 09:59

De l’inutilité des dépenses publiques… il y en a des paquets, des dépenses inutiles. Mais sont-elles vraiment inutile ? Et des dépenses utiles, combien le sont réellement ? Les feux coûtent beaucoup d’argent pour nos portes-monaie personnels, mais finalement fort peu en regard des budgets cantonaux et fédéraux. C’est beau un feu d’artifice, et ça fait briller les yeux de nos enfants (et les notres aussi). Ce qui fait briller les yeux des enfants n’est pas inutile. Cher certainement, trop cher possiblement, mais pas inutile.

Du malaise d’aimer son pays… Je dois ici féliciter la droite, l’extrême droite surtout, qui sait si bien manipuler les esprits, créer la peur et jouer de nos sentiments. Une vraie performance ! Il n’y a rien de honteux à aimer son pays. Et j’aime mon pays, ses montagnes magnifiques, ses lacs, ses campagnes… et ses gens. La Suisse est un pays où il fait bon vivre, presque partout sur le territoire.

Il se trouve que je suis aussi français. Et en France, il ne fait pas bon vivre partout sur le territoire. Mais il y a des perles, comme la Corse. En Corse, l’atmosphère est un peu comme en Suisse, c’est assez “propre en ordre” et sûr. J’aime aussi mon autre pays, qui j’ai d’ailleurs probablement plus arpenté que la Suisse.

Il n’y a rien de politique ou de nationaliste dans tout ceci. J’aime ces régions où j’ai vécu, parfois quelques jours ou semaines lors d’une transhumance, parfois des décennies parce que j’y suis né.

Il y a deux autres lieux que j’aime pour y avoir passé pas mal de semaines tant pour le travail que pour le plaisir. Portland et sa région, à cheval sur l’Oregon et l’État de Washington, et San Francisco. J’y ai aimé les rencontres que j’ai pu y faire, et j’ai aimé les paysages. Pourtant je ne suis pas certain du tout d’avoir l’envie d’y vivre. J’ai eu l’opportunité de m’y installer, j’ai choisi de rester en Suisse.

Fichtre oui j’aime mon pays ! Et je n’aime pas, mais alors pas du tout, l’UDC. Mais j’aime le cor des Alpes, beaucoup. Je n’aime pas l’armée. Mais j’adore une bonne fondue moit-moit en haut la montagne.

Et je vais adorer la saucisse que je vais partager avec mes gamines en regardant les feux illuminer mon petit village.

Joyeuse fête nationale ! Même si vous n’êtes pas suisses, vous êtes bienvenus, les saucisses n’ont pas de nationalité.

11)
henrif
, le 01.08.2011 à 10:36

Citation de FT’e : En Corse, l’atmosphère est un peu comme en Suisse, c’est assez “propre en ordre” et sûr.

Je me sens plus l’âme méditerranéenne que patriotique et comparer la Corse à la Suisse ça me sidère ! Autant écrire que Naples et Genève sont “propres en ordre et sûrs”.

Mais bon, chacun ses ressentis.

A part ça, si l’argent européen qui file en Suisse pouvait racheter un peu de dette grecque, ça ferait pas de mal au vieux continent.

Allez, bonne fête nationale !

12)
ysengrain
, le 01.08.2011 à 11:14

Aimer mon pays ? voilà une question qui me met mal à l’aise. Mal à l’aise parce que “mon pays” est celui où je vis, où je me suis construit. C’est aussi le pays qui accueilli mes grands parents et mes parents pourchassés par des gens qui avaient décidé de changer le pays – je ne prétends pas discuter du bien fondé de ces changements.

Je me suis construit en France, parce que j’y ai vécu en paix et que j’ai pu y faire des études, grâce à mes parents qui on travaillé durement, qui ont aussi porté les armes quand on ne leur a pas laissé le choix. Je ne prétends pas comme Sarko, qui “justifie” ses origines, que le France l’a accueilli et blabla sur la corde sensible de la droite dure et bien pensante.

Il se trouve que le pays où je vis m’a permis découvrir 2 mondes: le monde médcial où j’exerce mon métier et le monde des musiciens.

Le monde médical ne s’attache nullement aux races, nationalités, on soigne, un point c’est tout. En un peu plus de quarante années d’exercice, je n’ai rencontré qu’un seul patient qui avait expressément demandé à ne pas être transplanté à partir d’un donneur non blanc et non français. Le patron du service a viré le malotru.

Le monde musical est fait de rencontres de gens qui ont un intérêt commun: l’expression artistique. Le reste, quelle que soit la nationalité, la langue, la couleur de peau…. on s’en bat les couettes. L’Allemagne nazie a perdu une grande majorité de ses interprètes pour ne l’avoir pas compris … (à la notable exception de Karajan, arriviste forcené.)

À l’heure où nos politiques s’engagent pour des raisons inavouables dans l’anti multiculturalisme et l’anti communautarisme, je m’interroge sur le fait de savoir si justement “aimer son pays” n’est pas une forme pure et simple de communautarisme, comme si “l’Autre” était différent parce qu’il boit de la bière plutôt que du rouge, mange ou ne mange pas des cuisses de grenouilles etc… La biologie nous a appris que la différence était source de richesse et on continue à vouloir nous faire croire qu’on peut partager une monnaie mais continuer à considérer ceux qui vivent au delà du fleuve comme les “Autres”. Une seule notion humaine a une dimension infinie: sa bêtise.

13)
djtrance
, le 01.08.2011 à 12:10

A part ça, si l’argent européen qui file en Suisse pouvait racheter un peu de dette grecque, ça ferait pas de mal au vieux continent.

Ben voyons, et tant qu’on y est pourquoi ne pas adhérer à l’UE et éponger les dettes de “puissants” dirigeants ne savant pas gérer leur pays et profitant de l’argent du peuple pour leur cause personnelle?

14)
flup
, le 01.08.2011 à 13:03

J’ai eu l’occasion il y a peu de comparer deux sentiments “nationaux” que tout oppose :

– le Belge, qui a souvent tendance à s’auto-dévaluer, particulièrement le francophone qui a souvent tendance à tout mesurer à l’aune de Paris (et qui ne découvre les gens qu’après un succès à Cannes ou ailleurs)

– le Coréen qui nourrit une immense fierté de son pays, surtout quand il s’agit de se comparer au Japonais.

Un peu comme si l’un avait en trop ce que l’autre a trop peu.

15)
stefb
, le 01.08.2011 à 13:44

Mme Poppins, est-ce que tu es municipale ou membre du conseil de ta commune?

Tu pourrais influencer la date de la fête, voire le déroulement.

16)
FT'e
, le 01.08.2011 à 14:06

Je me sens plus l’âme méditerranéenne que patriotique et comparer la Corse à la Suisse ça me sidère ! Autant écrire que Naples et Genève sont “propres en ordre et sûrs”.

En effet, les ressentis varient. J’y ai séjourné de nombreuses semaines – pas uniquement en zone et saison touristiques -, et j’ai des amis (corses) qui y vivent à l’année. Sauf l’été où ils partent en vacances ailleurs (la Corse, c’est chiant lorsqu’on y vit à l’année, trop peu d’activités culturelles en particulier). Ma vision est forcément très incomplète.

Disons qu’il y a moins de chances de se faire casser sa bagnole ou vider les poches en Corse qu’autour de Toulon.

A part ça, si l’argent européen qui file en Suisse pouvait racheter un peu de dette grecque, ça ferait pas de mal au vieux continent.

Errm. Si la France (et l’EU) avait appuyé la Suisse lors de la crise avec la Libye plutôt que de lécher le cul du dictateur en place pour maintenant joliment se la péter en balourdant quelques gros missiles, ils auraient l’air moins stupide aujourd’hui. Et on en serait peut-être pas là, et l’argent dépensé sur chaque missile pourrait reflouer les pauvres dirigeants grecs, pardon, le pauvre trésor public grec.

Dieu que ce commentaire était stupide.

17)
Inconnu
, le 01.08.2011 à 14:06

Aimer son pays? Je comprends pas bien ce que ça veut dire. On dit souvent “on choisit ses amis, on subit sa famille”. Probablement pareil pour un pays. Je n’ai pas choisi d’être Français. J’ai vécu aux USA, en Allemagne, en Angleterre, je voyage une semaine sur deux en Afrique. Je ne suis ni fier, ni honteux de mon pays. Je le tolère, en me disant que je n’ai guère le choix, à part partir. Mais c’est pas un endroit désagréable à vivre, ou on peut élever ses enfants en toute tranquillité (parce que j’habite dans une station balnéaire varoise et non en banlieue parisienne).

J’ai fait mon service militaire et si demain le pays avait besoin de moi pour le défendre, je répondrais “présent”.

18)
Inconnu
, le 01.08.2011 à 14:08

FT’e: se faire casser la bagnole ou vider les poches autour de Toulon???? Oui, c’est vrai si tu vas à la Cité Berthe à la Seyne sur Mer. Mais pour avoir vécu 6 ans dans les quartiers Nord de Marseille, je peux te dire que la banlieue de Toulon, c’est hyper calme.

19)
FT'e
, le 01.08.2011 à 14:14

Pas quand tu as des plaques suisses. Mes voisins ont un pied-à-terre dans le coin. 6 ans, 6 désossages de voiture. Ils ont acheté une poubelle roulante et ils sont tranquilles depuis quelques années.

20)
Smop
, le 01.08.2011 à 14:23

… si demain le pays avait besoin de moi pour le défendre, je répondrais “présent”.

Moi certainement pas ! Autant je trouve noble de risquer sa vie pour une cause en laquelle on croit, autant je trouve stupide de porter les armes pour la défense de la nation. A fortiori dans une armée légaliste. Sans même parler de l’insupportable ingérence militaire de la France dans de nombreux pays.

Ca me rappelle que lorsque j’ai fait mes “trois jours” au milieu des années 80, j’avais réussi à me faire exempter de service militaire (mais mobilisable en cas de conflit). Mon père en avait été très choqué car pour lui, donner un an de sa vie à “mon” pays était un devoir de citoyen, d’autant plus que je n’ai acquis la nationalité française qu’à l’âge de onze ans. Différence de génération sans doute…

21)
AdMem
, le 01.08.2011 à 14:59

2011 est même l’année du ver de terre…

Et celle la chimie ! Vivent les engins pyrotechniques.

les saucisses n’ont pas de nationalité

Mais le cervelas, lui, en a une. D’ailleurs, je vais profiter du pic-nic familial de ce soir pour aller dévorer l’une des 160 millions de pièces produites chaque année en Suisse. Dignement, et avec un bon verre de Rivella ;-)

Bonne fête nationale à toutes et à tous !

22)
Inconnu
, le 01.08.2011 à 15:11

FT’e: c’est pas de la délinquance routinière, juste l’oeuvre d’un gars qui aime pas les Suisses. Faut dire qu’ils nous ont piqués Alain Delon, Yannick Noah, et maintenant Johnny Halliday. Moi, ça me gène pas, ils peuvent les garder :)

23)
djtrance
, le 01.08.2011 à 17:23

Errm. Si la France (et l’EU) avait appuyé la Suisse lors de la crise avec la Libye plutôt que de lécher le cul du dictateur en place pour maintenant joliment se la péter en balourdant quelques gros missiles, ils auraient l’air moins stupide aujourd’hui. Et on en serait peut-être pas là, et l’argent dépensé sur chaque missile pourrait reflouer les pauvres dirigeants grecs, pardon, le pauvre trésor public grec.

+1

24)
Saluki
, le 01.08.2011 à 21:30

Je suis citoyen français, né à Paris, de parents sardes qui ont fui le fascisme italien.
Je suis aujourd’hui l’époux d’une fille de russe blanc (issu d’émigrés de 1792) et d’une pure périgourdine. La mère de mes enfants était fille de bourguignon et d’une Alsacienne, née allemande, qui écrivait parfaitement en gothique et n’avait appris le français qu’en rencontrant celui qui devint son mari : le dictionnaire sur l’oreiller n’a pas attendu les programmes Erasmus… J’ai travaillé dans un groupe britannique…en Italie. J’ai travaillé dans une organisation internationale…en France.

Je me sens assez pétri d’un humanisme au sens des “Lumières”. De là à dire que je suis favorable au défilé mirrlitraire du 14 juillet, il y a un pas que je ne franchirai pas. Et pourtant, “appelé scientifique du contingent”, j’ai eu le bonheur de créer la parka M73 de l’armée…en faisant un gloubi-goulba des différents modèles existant aussi bien dans les forces de l’OTAN que du Pacte de Varsovie.

Pour ce qui est des feux d’artifice : j’adore cet emploi des explosifs ! (mieux vaut une” beeeelle bleue” qu’une bombe artisanale).

Et puis, il y a aussi bien voire mieux que les fêtes nationales, et c’est le week-end prochain : Vous êtes tous invités

25)
Barzi
, le 01.08.2011 à 21:51

Pour moi, la Suisse est née au mieux le 24 octobre 1648 avec la signature du Traité de Westphalie et au pire le 12 septembre 1848 avec l’adoption de la Constitution. Dès lors, les rupestres qui se gaussent sur un bout de pâture à vaches du canton d’Uri ne me font ni chaud ni froid. De même pour ceux qui fêtent un hypothétique premier août à date fluctuante- ^ ^

26)
Inconnu
, le 01.08.2011 à 23:24

D’accord aussi sur le fait d’avoir laissé la Suisse se débrouiller seule avec la Libye sur l’histoire de leurs otages. On est allé chercher les infirmières bulgares et on a abandonné les hommes d’affaires suisse pris en otage. Lamentable.

27)
François Cuneo
, le 02.08.2011 à 10:04

Chère Madame Poppins,

En gros, tout à fait d’accord avec toi sur plein de choses, sauf UNE!

Le discours des élus locaux n’est pas toujours fait par un assistant ou par leur épouse, non non…

Le mien en tout cas ne l’était pas. :-)

28)
Jimbo
, le 02.08.2011 à 11:26

Ca c’est marrant, c’est exactement la chanson qu’ils passaient à Cartigny hier soir à peu près la même heure. De deux choses une: soit les groupes jouent tous les mêmes chansons ou tu ne dois pas habiter très loin ;)

29)
fxc
, le 02.08.2011 à 19:20

Le discours des élus locaux n’est pas toujours fait par un assistant ou par leur épouse, non non…

Le mien en tout cas ne l’était pas. :-)

je l’ai lu et mon dieu que tous les discours sont long (;D