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Kubrick ou le génie à l’état pur, par DANIEL PESCH

Bonjour tout le monde,

En cette période un peu chaude à tous points de vue, quand un lecteur vous propose une participation spéciale, vous êtes tout content!

Je le suis donc aujourd'hui, et vous propose de vous retrouver avec Daniel Pesch qui vous parle d'une exposition qu'il vient de visiter à Paris.

Je lui cède donc avec plaisir la parole.

Kubrick ou le génie à l'état pur.

J'ai passé 4 jours à Paris de vendredi à lundi dernier. J'en ai profité pour aller visiter une exposition consacrée à Stanley Kubrick à la Cinémathèque Française.

Cette expo est impressionnante par sa taille, sa scénographie, son intérêt.

Les documents et objets exposés sont exceptionnels.

Je croyais connaître assez bien Kubrick... Eh! bien, j'en ai appris des choses ! Je ne vais pas vous imposer une biographie du cinéaste, on la trouve facilement sur internet, mais je voudrais juste citer deux étapes :

A 17 ans, le jeune Stanley obtient son diplôme de photographe. Le "sésame" à la main, il passe à la rédaction de "Look" avec quelques épreuves. On l'engage dans la foulée. Deux ans plus tard, ces collègues du journal lui rendent un hommage appuyé dans un éditorial enflammé. Il restera 4 ans au "Look".

A 30 ans, il dirige "Spartacus", énorme épopée qui devait au départ être dirigée par Anthony Mann (C'est Kirk Douglas, producteur du film, qui demande ce changement de réalisateur). Cette super production, dont certaines scènes font appel à des centaines de figurants, est la seule œuvre de commande de Kubrick. Suite à cette aventure, il n'acceptera plus jamais de ne pas avoir le "final cut".

Outre ses qualités de scénariste et metteur en scène, ce qui m'impressionne chez ce personnage, ce sont ces qualités de technicien photo et cinématographique. Ces audaces techniques sont nombreuses ; la plus connue est celle du tournage de certaines scènes de Barry Lyndon à la seule lueur des bougies. Pour arriver à des résultats exploitables, il utilisera une pellicule ultra sensible et fera transformer irrémédiablement une caméra Mitchell qu'il possédait. Quand je dis irrémédiablement, je veux dire que l'on ne pourra plus monter une autre optique que l'objectif photo 24 x 36 de 50 mm - f/0,7 que Zeiss a mis au point pour la NASA pour  l'expédition lunaire ; la Mitchell ne pourra plus servir qu'équipée de cette optique.

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Photo provenant de : http://www.fotose.com

Une autre qualité de Kubrick est son sens de l'organisation. Rien n'est jamais laissé au hasard, tout est sous contrôle. Par exemple, pour un projet sur Napoléon, il se procure un systèmes de classement suisse (cf photo) grâce auquel il classe toutes les personnes rencontrée par Bonaparte puis Napoléon. Il travaillera deux ans à ce projet qui avortera suite au forfait de ces financiers.

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Photo provenant de : http://www.cinematheque.fr

 

Vous aurez compris que je recommande chaudement la visite de cette exposition qui se termine le 31 juillet. On trouve aussi beaucoup de choses sur le site de la cinémathèque.

Pour en savoir un peu plus sur le Projet "Napoléon" de Kubrick.

Daniel Pesch

7 commentaires
1)
François Cuneo
, le 27.06.2011 à 06:50

Oups, désolé pour la parution tardive, j’avais oublié de passer l’article en version “définitive”.

Bonne semaine à tout le monde.

2)
ysengrain
, le 27.06.2011 à 07:39

Bienvenue Daniel.

…la plus connue est celle du tournage de certaines scènes de Barry Lyndon à la seule lueur des bougies

Il me semble qu’aucune scène de Barry Lindon n’est tournée autrement qu’en lumière naturelle, non ? Y compris la scène finale du duel, dans une sombre grange.

3)
dpesch
, le 27.06.2011 à 08:29

Bienvenue Daniel.

Il me semble qu’aucune scène de Barry Lindon n’est tournée autrement qu’en lumière naturelle, non ? Y compris la scène finale du duel, dans une sombre grange.

Merci pour la bienvenue.

Je n’étais pas là lors du tournage, mais il semblerait que, même pour les scènes tournées à la lueur des bougies, un éclairage d’appoint ait été utilisé. Toute la qualité du directeur photo (John Alcott, qui a été récompensé par un Oscar pour ce film) est de faire en sorte que cela ne se “sente” pas : la lumière vacille avec le mouvement des flammes et les visages semblent vibrer sous cette lumière tremblante.

Je voudrais profiter de ce commentaire pour signaler la parution de ce coffret qui contient l’intégrale de Stanley Kubrick. Magnifique hommage.

4)
ysengrain
, le 27.06.2011 à 09:36

Des éléments complémentaires de réalisation de Barry Lyndon sont ici).

Il n’y est pas dit qu’une lumière additionnelle ait été utilisée, mais il n’y est pas dit le contraire non plus. Peu importe, la photographie de ce film est exceptionnelle. Et puis Kubrick … Waaaouououhhh !!!

5)
flup
, le 27.06.2011 à 11:31

On pourrait également noter ses choix musicaux, n’hésitant pas par exemple à mettre à l’honneur un compositeur contemporain comme Ligeti dans “2001 Odyssée de l’espace”.

6)
Modane
, le 27.06.2011 à 11:38

Chez Kubrik, ce qui m’a le plus ébahi, c’est son cadre et sa lumière. Pas tellement sur Barry Lindon, paradoxalement, mais sur Eyes Wide Shut et 2001. Je ne savais pas qu’il avait commencé comme photogrpahe. Tout s’explique!

7)
zit
, le 30.06.2011 à 11:36

2001, je l’ai vu bien trop jeune, et je n’y ai rien compris, Barry Lindon, à ma grande honte, jamais vu, par contre, je suis fan de Lolita et Dr Folamour… Ahhh, Peter Sellers !

z (Modane, c’est quoi, dis, un photogrpahe ? je répêêêêêêêêêêêêête : yenna kon besoin de ouacances…)