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Il y a quelques mois, je vous avais narré, ici même, les performances extraordinaires d’un outil original … Il a eu depuis un frère et une sœur aux usages complémentaires.

Mais ce n’est pas de cette gamme dont je vais vous entretenir aujourd’hui mais d’un outil qui était proposé par l’exposant voisin à la Foire de Paris.

Attendez un peu, je fais chauffer l’eau…

Je vais occasionnellement en Asie et j’ai pris goût au thé découvert au gré de ces voyages. Les variétés du Sri-Lanka m’avaient jusqu’ici amplement suffi, en particulier celui que nous avions rapporté de Dimbula, où, après en avoir acheté à la plantation, nous avions trouvé qu’il était en vente, en France, à moitié prix du prix “touriste”…

Il y a quelques mois, je suis allé en Chine méridionale, à Xiamen dans le Fujian.
Là, on ne dit pas “chá”, mais “tea”, sans doute une réminiscence de l’implantation de comptoirs britanniques du milieu à la fin du XIXe siècle?

La spécificité locale est que l’infusion du thé doit être réduite à quelques dizaines de secondes.

Toujours est-il que, dans les entreprises où je me suis rendu, et bien évidemment, le thé m’a toujours été offert. Offert avec un cérémonial un peu différent de ce que j’ai connu ailleurs, au Japon, au nord, au sud, en Russie (bonjour, le samovar au milieu de nulle part, chauffé aux pignons de pin), bref partout. ;°)

J’ai donc rapporté du supermarché, voisin de l’entreprise où je négociais, l’attirail qui permet de reproduire ce cérémonial et surtout de traiter selon les règles locales ce délicieux produit. Le premier outil est une sorte de caillebotis avec un réservoir en dessous.

NDLR : n’allez pas en conclure hâtivement que, si le Saluki coupe quelquefois les cheveux en quatre, nous jouons la facilité et doublons le nombre de coussins en les coupant en diagonale…

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Ah oui, il faut vite une cale, c’est vrillé en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Qualité locale et provinciale, pas pour l’export, mais au prix de TROIS euros quand même.

Parce qu’il faut dire que j’ai ramené la dose !

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En boîtes de 500 grammes, remplies et scellées, après dégustation chez le marchand, devant mes yeux éblouis.

Les Chinois parent leurs thés de tout plein de vertus médicinales. Je n’en fais pas le prosélytisme mais je cite simplement les notices.
Et pour celui-ci : “Soigne les maux d’estomac” et autres fariboles.

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Sai Xi Si

Pour celui-ci, autant le dire en anglais, je n’ai même pas cherché à le traduire : “When you drink it directly, it will have the function of anti pyretic, detoxication to faucitis, tonsillitis, and upper respiratory infection…”. Autant dire qu’il remplit le Vidal à lui tout seul.

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Silver Peony

Pour celui-là, il abaisserait la tension artérielle, faciliterait la diurèse et abaisserait également le taux de cholestérol. Ceci n’est pas à proprement parler du thé, on devrait plutôt parler d’infusion ou de tisane, car il s’agit de…feuilles de lotus, roulées et séchées. Elles sont cueillies tous les deux ans.

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Une seule suffit à faire un litre d’infusion en plusieurs passes.

Bien entendu, l’autre outil indispensable est une bouilloire de qualité. De longue date, nous avons une bouilloire à socle amovible.

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C’est comme pour le Port-Salut, le nom est écrit dessus…

Nous avons utilisé nombre de modèles de théières et parmi celles qui restent, je tiens à vous en présenter quelques unes et tout d’abord, la plus usitée car elle maintient bien la chaleur

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Cette japonaise est en fonte

Pour sacrifier aux goûts britanniques de la maman de mes enfants, il fallait bien un service

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“Royal Doulton”, pure tradition, isn’t it ?

Il en est une dont je ne sais plus comment elle est arrivée dans notre quincaillerie, mais qui fait très NAP-NAP °°…

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…et pourtant ce n’est pas de l’argent massif.

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La théière chinoise très habituelle.

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Les filtres à grille sont toujours utiles; minute recueillement: celui de ma Maman est à droite.

Passons aux choses sérieuses

Voici l’attirail complet pour huit personnes

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La cuiller est d’une autre provenance !

Il convient de chauffer tout d’abord chacun des ustensiles avec l’eau de la bouilloire. Vous allez vite comprendre pourquoi il faut un caillebotis avec un réservoir.

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L’infuseur.

Ensuite…

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…le verseur.

Puis chacune des tasses. On peut le faire avec la bouilloire ou bien avec le récipient “précédant”. Et rejeter, in fine, l’eau dans le caillebotis.

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Nous avons réduit le lot à deux, une tasse pour Madame Saluki, une pour le rédacteur.

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ça réchauffe.

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Du bon usage de la cuiller…

Après avoir versé une demi-cuiller de thé dans l’infuseur, on jette le premier jus après une vingtaine de secondes.

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C’est après que l’on commence à se brûler les doigts.

La deuxième infusion, comme les suivantes, dure de 10 à 20 secondes avant de transvaser dans le verseur.

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Le couvercle sert ainsi de passoire et, si l’inclinaison est trop forte, le thé coule de plus haut et les doigts sont ébouillantés…
Vous remarquez la couleur très pâle du breuvage.

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Une nouvelle tournée pour remplir le verseur.

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On sert vite

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et chacun boît.

La tenue de la tasse a son importance pour ce qui est de l’étiquette et est différente selon les sexes.

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Madame, trois doigts, main ouverte…Elle ne se brûle pas.

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Monsieur, trois doigts, main fermée…Il se brûle souvent.

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On se ressert vite !

Constat

La méthode traditionnelle est sympathique, conforme aux canons “d’là-bas”, infusion courte, mais il ne faut pas s’étonner que des Chinois aient eux-mêmes inventé un contournement efficace à la problématique des doigts ébouillantés.

La nouveauté

Voici l’outil dans son emballage : on craint le pire, comme pour les fameux biberons épicés aux phtalates et/ou bisphénol A.

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Selon la notice, il est recommandé de le laver à l’eau chaude avant le premier usage.
C’est bien le moins que l’on puisse faire.

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Après déballage.

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Le bac à thé verseur et l’infuseur/flotteur.

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Le capuchon à grille.

La même dose de thé que pour la méthode traditionnelle est utilisée dans le “Teamaker”…

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…soit une demi-cuiller.

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Il faut replacer le capuchon avant de verser l’eau chaude.

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Un ergot maintient le flotteur en position basse.

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Après infusion, on presse l’ergot…et voilà.

°° NAP-NAP = (Neuilly-Auteuil-Passy) x bis, ou le triangle bling-bling.

19 commentaires
1)
Benoit Launay
, le 28.06.2011 à 00:29

Mille mercis pour cet article qui — notamment par l’utilisation de la graphie cuiller — m’a bien diverti et donné envie d’une bonne tasse.

Au fait, question primordiale : avec quelle température d’eau faut-il faire infuser tout cela ?

2)
Saluki
, le 28.06.2011 à 00:36

Cher Benoît, la graphie en question n’a rien d’exotique

Edit : désolé, le lien ne fonctionne pas, il te faut taper “cuiller” dans la case de droite.

Quant à la température d’eau, c’est “frémissante”. OK, ça dépend de l’altitude, mais jusqu’à un certain point.

3)
Benoit Launay
, le 28.06.2011 à 01:15

Ah pardon si je n’était pas clair ;-) je ne trouve nullement cette graphie exotique mais plaisante et trop peu utilisée ! Il y a un coté simple is beautiful dans cette absence de double consonne, d’accent et de voyelle finale qui me ravit !

Pour l’eau, je vais peut être songer à acquérir une de ces bouilloires qui proposent de l’eau à des températures allant de 94°C à 100°C!

70° c’est pour le prune !

4)
iker
, le 28.06.2011 à 02:04

謝謝你,但會與佛手茶 ;-)

5)
François Cuneo
, le 28.06.2011 à 07:25

Merci pour toutes ces photos.

J’avais un truc comme ça il y a des années.

J’ai aussi une espèce de boule à thé qui envoie l’eau chaude par-dessus le panier à thé et qui la recueille au-dessous, et qui la renvoie autant de fois que désiré au niveau force de goût.

6)
fxc
, le 28.06.2011 à 07:28

une histoire de thé

tonthét’at’ilôtétatoux

7)
Inconnu
, le 28.06.2011 à 07:52

Voici le titre le plus original pour un article sur Cuk.ch J’ai eu l’occasion de gouter du thé pendant mon voyage en Chine en 2005. L’infusion éclair est assez éloignée de ce que nous faisons chez nous, mais le résultat est bon. Par contre, que d’eau gâchée :)

8)
Chichille
, le 28.06.2011 à 07:53

Je comprends enfin ce qu’on appelle supplice chinois.

Comme dirait papa Talon : “une petite bière sous la paupière”…

9)
Saluki
, le 28.06.2011 à 08:03

@iker : ça donne 132 000 pages !

10)
Soheil
, le 28.06.2011 à 09:48

Merci pour cet article intéressant et (presque) complet.

Il faudrait juste ajouter quelques mots sur l’eau utilisée: de préférence une eau filtrée (filtres Brita ou autres) ou à la rigueur une eau minérale neutre. L’eau du robinet ne convient pas pour les thés délicats.

Quant à la théière (qui rime avec cuiller), le modèle japonais en fonte était à l’origine une bouilloire. Je préfère pour ma part utiliser une théière en grès de Yixing — ces minuscules théières qu’on croirait faites pour jouer à la dinette, et qui sont les plus prisées des amateurs de thés chinois —, ou le “Teamaker” qui est en effet bien pratique (et qui est une copie chinoise de l’original taïwanais Piao-i).

Il y a depuis quelques mois, à Genève, un magasin (Bonjour-Bonsoir) où on peut découvrir tout ce petit monde du thé de Chine (on peut même goûter avant d’acheter!).

11)
ysengrain
, le 28.06.2011 à 10:48

Je ne connais rien au thé, mais j’apprends.

Il faudrait juste ajouter quelques mots sur l’eau utilisée: de préférence une eau filtrée (filtres Brita ou autres) ou à la rigueur une eau minérale neutre. L’eau du robinet ne convient pas pour les thés délicats.

... et c'est aussi vrai pour le café.
12)
Modane
, le 28.06.2011 à 13:19

XieXie!

13)
Saluki
, le 28.06.2011 à 16:43

@Soheil

Bien évidemment nous utilisons de l’eau “à la Brita”; nous n’avons pas les moyens de la Reine Elizabeth qui est toujours servie avec de l’eau “à la britannique”, apportée de je ne sais plus quelle source, où qu’elle puisse se trouver sur la planète.

Je ne pouvais pas imaginer que le Teamaker , primé au Concours Lépine de la Foire de Paris pût être une vile contrefaçon ;°). Le gag est que j’ai naguère commis un cours sur le sujet !

Pour ce qui est de goûter avant achat, grâce à la délicieuse Fiona/Shan, qui m’a épaulé tout au long de mes négociations, j’ai découvert la boutique de l’île de Guiangyu où nous avons passé quelques heures à déguster une bonne douzaine de variétés avant d’arrêter mon choix.

Edit : Ils prennent l’Amex, je n’étais pas le premier…

14)
Soheil
, le 28.06.2011 à 17:45

@ Saluki

Vous me ramenez vingt-cinq ans en arrière. Pour ceux qui ne connaissent pas, Gulangyu est une charmante petite île qui fait face à la ville de Xiamen (Amoy), à la hauteur de Taiwan. Une île sans voitures où l’on entend toujours quelqu’un jouer du piano quelque part. À cause de son passé colonial, c’est peut-être le coin le plus occidental de la Chine, le plus italien même, pour ne pas dire florentin, avec ses toits de tuiles rouges (en Chine tous les toits sont gris, sauf ceux des bâtiments impériaux qui sont jaunes). Quand je l’ai visitée, en 1986, beaucoup d’endroits étaient laissés à l’abandon. Je suppose que ça a pas mal changé depuis.

15)
Saluki
, le 29.06.2011 à 09:22

A propos de contrefaçon, il est sorti ce matin un article qui , pour la France, indique que, si le textile demeure le secteur le plus affecté, le domaine des pièces automobiles connait une recrudescence qualifiée d’”explosion”.

16)
Inconnu
, le 29.06.2011 à 09:58

bq%Saluki%. pour la France, indique que, si le textile demeure le secteur le plus affecté %

ça doit être pour ça que c’est difficile de commenter aujourd’hui

17)
zit
, le 30.06.2011 à 11:31

Chez nous, on le bois vert, forcément japonais, et même pas infusé, juste passé, ou alors un Lapsang Souchong bien corsé, voire du mugicha, divin en été (mais qui n’a rien à voir avec le thé). Pour ma part, au quotidien, un mélange de maté et de thé vert infuse à froid toute la journée dans un pot, au boulot, c’est très diurétique, comme on dit, travaillant en milieu clos et ventilé, l’air est très sec, et je doit boire dans les deux litres par jour pour ne pas me racornir comme les feuilles à l’automne…

Sinon, je viens de récupérer une mère de kombucha, c’est un truc assez étrange, je vous en parlerais peut–être un jour ici…

z (qui aime bien les trucs étranges, je répêêêêêêêêêête : et diurétiques…)

18)
ErnestLéon
, le 01.07.2011 à 09:49

Très intéressant cet article. Le thé est un art! La température de l’eau et la durée de l’infusion sont des paramètres importants que l’on peut gérer automatiquement… J’utilise la Fine_T (http://www.lesthesdumonde.com/specifications/machine-fine-t.html) achetée à la foire de PARIS en mai 2010, je l’utilise chaque matin et j’en suis très satisfait. J’ai aussi acheté une “bouilloire” Aquagrad (http://www.terre-des-thes.fr/Bouilloire-Balance/Royal-Aquagrad-M9000/flypage.tpl.html) qui permet de choisir sa température et donc d’éviter de faire bouillir l’eau!

19)
Saluki
, le 03.07.2011 à 11:52

Les canadiens de Thés du Monde n’ont pas l’air préssés de répondre à ma demande de points de vente en France.
Il n’y a plus qu’à attendre la prochaine Foire de Paris, peut-être ou un improbable voyage à Québec.

Edit : j’ai trouvé une démo mais il faut mettre à jour Flash ;°(