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Everything is a remix…

Everything is a remix. Tout est un remix. Vraiment?

Kirby Ferguson est un cinéaste New-yorkais. Il prétend que "Sans inspiration, il n'y a pas de création".

Les deux premières parties (sur quatre) de son film-documentaire Everything is a remix sont en ligne. La première se concentre sur des œuvres musicales, et la deuxième sur des œuvres cinématographiques. Que propose Kirby? De lier, via un montage très réussi, des morceaux d'une œuvre, puis d'une autre, pour montrer les ressemblances, voire les plagiats purs et simples… et pour montrer, aussi, qu'une ligne floue existe entre l'inspiration, l'hommage et la copie.

Ces deux parties ne sont pas longues: une vingtaine de minutes au total. Je vous propose de les découvrir tout de suite, je vous retrouve juste après.

Everything is a Remix Part 1 par Kirby Ferguson.

Everything is a Remix Part 2 par Kirby Ferguson.

Surprenant, non?

Comment considérez-vous un groupe de rock, ou un cinéaste, qui s'inspire fortement d'autres œuvres? Pour ma part, je souscris totalement à l'expression citée par Kirby: l'inspiration est toujours là, et c'est illusoire de penser qu'on crée sans influence extérieure, volontaire ou non.

Ok, ok, Led Zepplin vont un peu loin, en ne créditant pas les auteurs originaux. Mais lorsque des chansons hip hop utilisent des samples d'autres morceaux, est-ce un problème? Est-ce un manque de créativité de la part de l'artiste?

Sans être un fanatique de hip hop, j'en écoute régulièrement, et j'apprécie tout autant les titres qui contiennent des samples que les titres originaux… tout comme j'aime beaucoup que des groupes de rock reprennent des chansons d'autres artistes et se les approprient.

Des reprises célèbres? On en connaît tous, non? Joe Cocker qui reprend With A Little Help From My Friends, Jeff Buckley et sa reprise du Hallelujah de Leonard Cohen, Aretha Franklin qui chante Respect d'Otis Redding (saviez-vous seulement qu'elle n'était pas la première interprète de la chanson?). Reprises et remix ne sont certes pas pareils, mais à voir ces reportages, j'ai l'impression que la frontière est plus floue que ce que je pensais. Où mettez-vous la limites entre reprise et "influence"? Certaines reprises n'ont de leur version originale que le nom, tellement les arrangements ont changé.

Et au cinéma? Des films "patckwork" comme Kill Bill ont-ils la même valeur à vos yeux? Aux miens, il n'y a pas photo: oui. Ces films ont une valeur créative forte, malgré le nombre de scènes empruntées à droite à gauche.

Je crois qu'on vit dans une époque passionnante, où on mélange plus ouvertement les genres, où on assume mieux qu'avant le fait de s'inspirer fortement d'une scène ou d'une chanson lorsque l'on crée une œuvre nouvelle. Génial, non?

Deux autres parties seront mises en ligne plus tard cette année. Gardez donc l'adresse du site bien au chaud: everythingisaremix.info.

5 commentaires
1)
archeos
, le 08.02.2011 à 06:52

C’est même ce principe qui justifie une forte imposition des revenus élevés : on ne peut considérer qu’un mérite quelconque justifie de très hauts revenus exemptés ou presque d’impôts, ou avec les mêmes impôts que des revenus faibles ou moyens, puisqu’en fait, l’individu est très largement dépendant, même pour ses inventions ou innovations, de la société qui l’entoure.

2)
Inconnu
, le 08.02.2011 à 07:26

Génial, j’ai bien rigolé en regardant à nouveau le remix de Sugarhill Gang par la vieille Mémé (du film “The Wedding Singer” avec Adam Sandler et Drew Barrymore).

Je suis sûr que le réalisateur fera une suite de son documentaire en s’intéressant à un ex présentateur de journal télé, qui ne relit même pas les livres qu’il est sensé avoir écrit…

3)
Erikom4e
, le 08.02.2011 à 09:36

Cela se passe de commentaire, juste Excellent Sebastien !

5)
Smop
, le 09.02.2011 à 02:15

Cet article tombe à pic : hier après-midi, en rangeant une bibliothèque, je suis tombé sur un petit bouquin édifiant publié en 1987 chez Adam Books. Il s’agit de “A Concordance to Proust” de Frances Stern. L’auteur(e) recense au fil des 132 pages, phrase par phrase, les sources d’inspiration de Marcel Proust dans “A la recherche du temps perdu”. On y retrouve principalement des morceaux de “La divine comédie” de Dante, de “Phèdre” de Racine, de “Faust” de Goethe et de “Parsifal” de Wagner. Il s’agit bien d’inspiration, et non de plagiat, mais les ressemblances sont vraiment frappantes !