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Y a ceux qui disent rien mais qui n’en pensent pas moins….
Je suis partie en claquant la porte. Genre “très fort”, avec un maximum de bruit. Genre “j’aurais bien encore lancé un pot de fleurs contre la paroi avant de sortir mais comme ce mois-ci, y a la facture pour le service de la voiture et la location pour la semaine de ski, je vais pas en rajouter avec un mur à repeindre”.

Et lorsque la porte a fait “CLAC”, le voisinage profitant probablement de ce départ en fanfare, j’ai compris que je venais de trouver une raison de plus m’ayant conduit, après bien des détours, au droit : là, on se dispute, parfois avec fougue, avec ardeur, avec passion peut-être même mais toujours dans les règles de “l’art” : y a la procédure, y a le juge, y a les us et coutumes, qui donnent un cadre à la “dispute” et ça, c’est, je crois, plutôt bien.

Evidemment, dans un monde parfait ou lorsqu’on vient de convoler en “justes noces”, on ne s’imagine pas se disputer un jour avec son amoureux ou son amoureuse : “nous, on parlera gentiment, on ne se crêpera pas le chignon, se disputer, c’est très immature” (etc etc, vous connaissez la chanson). N’empêche, même si Mister aurait tendance à perdre ses cheveux et même si les miens sont trop courts pour une coiffure aussi élaborée, il nous arrive de ne pas vivre que dans l’harmonie…

Pour me calmer, avant de tomber une fois de plus dans les propos que je pourrais regretter, je suis sortie prendre l’air : j’ai eu de la chance, il ne pleuvait pas des cordes.

Et pendant que je tentais de retrouver une pincée d’humour, une petite dose de flegme et un semblant de recul, je me suis quand même demandée, une fois de plus – certaines interrogations sont récurrentes dans l’existence –
a) si les disputes sont inévitables (je n’ai pas dit “fréquentes”) au sein d’un couple,
b) si oui, s’il existait une façon “correcte” (j’ai cherché, en vain, un terme plus adéquat) de se disputer.

A la première question, je sais qu’il y a des gens qui répondront “non” mais les rares personnes que j’ai personnellement entendues me livrer cette réponse ne m’ont pas donné réellement envie de reproduire leur modèle : y en avait forcément un qui “s’écrasait” tout le temps, qui ne disait rien et qui acceptait tout. Et ça, autant l’admettre, c’est pas mon genre.

Je me suis laissée dire que certains couples, après des années de dispute, ont trouvé des “méthodes” pour dire les choses sans qu’elles ne prennent pour autant l’ampleur d’une porte qui claque ou de mots qui blessent.

J’ai essayé : ça n’a pas marché. Non pas que la “méthode” ne soit pas attrayante, non pas qu’elle soit incompréhensible mais si après avoir lu une demi-douzaine de traités au sujet de la “communication non violente” (CNV), j’en avais retenu l’essentiel, j’ai toujours échoué dans mes “travaux pratiques” à appliquer les quatre règles essentielles suivantes :

1. Observation objective de la situation (en mettant de côté nos jugements et nos évaluations).
2. Identification des sentiments qu’éveille la situation (en les différenciant de nos interprétations et de nos jugements).
3. Identification des besoins liés à ces sentiments (aspirations profondes, motivations, etc.).
4. Formulation d’une demande en vue de satisfaire ces besoins (présentée de façon positive, concrète et réalisable).

Ben ouais, en théorie, je trouve ça vraiment bien, sincèrement, je suis même complètement d’accord mais même si l’astrologie est pour moi la foutaise la plus monumentale qui soit, je corresponds – à mon corps défendant – au “parfait bélier” : je fonce, je réfléchis après… En d’autres termes, je gueule, je me fâche et je réfléchis (peut-être) après… Je sais, c’est nul…

J’aurais pu essayer la programmation neuro-linguistique (PNL) mais moi, quand je lis “Un pattern d’association (ancres) peut être établi par une seule expérience par contraste avec une répétition linéaire”, franchement, je préfère encore me disputer avec Mister : je n’aurai pas assez d’une vie pour piger ce genre de discours compliqués.

Donc, retour à la case départ : comment se disputer “correctement”, tant est que dispute il doit y avoir.

Ecrire, oui, c’est un bon moyen de “dire” les choses : il permet de prendre du recul, il impose de clarifier ses propres idées avant de “parler” mais bon, vous admettrez que la “méthode” a ses limites, surtout à dix-huit heures, après une journée de boulot et trois enfants qui attendent une réponse, si possible identique de la part de “PapaEtMaman”...

Ma grand-mère aurait probablement préconisé un retour à une répartition claire des tâches, “l’éducation, c’est une affaire de femmes, l’homme ne se mêle pas des questions domestiques” mais bon, on a changé de siècle depuis lors et je suis plutôt contente de pouvoir exercer un métier librement choisi et de ne pas devoir décider seule si oui ou non, Junior pourra aller à un stage de voile ce printemps…

J’ai tourné et retourné la question dans tous les sens sans pour autant trouver de réponse satisfaisante. Je suis donc rentrée à la maison, j’ai préparé les habits des enfants pour la journée suivante, j’ai mis la vingtaine de petites voitures qui traînaient dans le couloir dans la boîte prévue à cet effet, j’ai signé le carnet de Mini, j’ai arrosé les plantes vertes, j’ai allaité Tom Pouce et me suis précipitée sur mon ordinateur : à défaut de solution, j’allais soumettre le problème à la sagacité du world wide web : vous !

Si je vous dis “dispute avec votre amoureux – votre amoureuse”, vous me répondez quoi ?

37 commentaires
1)
coacoa
, le 17.01.2011 à 01:12

Hé bien, après 7 ans de relation (dont les 6 dernières années en vie commune), nous ne nous sommes encore jamais disputés. C’est sans doute une question de tempérament.

Et lorsque quelque chose chiffonne l’un de nous, nous trouvons toujours une formule pour le dire (genre “oh, mais c’est trop joli, regarde, quelqu’un a pensé que le pot de yaourt allait réussir à aller tout seul vers la poubelle.”).

Bref, pour l’heure, aucun ne s’écrase ni ne crie jamais.

De nos amis vont jusqu’à trouver ça angoissant… :-)

2)
Mirou
, le 17.01.2011 à 01:23

Je confirme les dire de Coacoa. J’ai essayé de “faire la gueule” une fois. Ça n’a pas marché, il n’a rien remarqué….

3)
oldschool
, le 17.01.2011 à 01:49

Je dirais inévitable, oui. Une manière correcte ? Je ne sais pas, mais avec le temps on essaie de cadrer. Surtout au niveau temporel : on a réussi à bannir les “c’est toujours comme ça”, “tu fais tout le temps ça” et le jeu de ping pong qui fait que la dispute et les reproches n’en finissent pas…

Si on arrive à éviter d’exploser c’est bien mais parfois l’émotion est trop forte, la fatigue trop grande, etc. Du coup ils me font bien rire avec leur CNV. Ok, c’est peut-être un idéal vers lequel tendre (je n’en sais rien) mais rien que pour respecter le point un, observer une situation avec objectivité alors qu’elle est forcément très sensible (sinon pourquoi les émotions l’emporteraient elles ?), c’est déjà mission impossible !

Je trouve que l’après dispute est plus important. Essayer de les éviter, de les “contrôler”, ok, mais après ? Car forcément après, ça redescend et là il est intéressant de voir comment le couple gère ça, ce qu’il en ressort. A mon avis, c’est à ce moment qu’il y a moyen de prendre les mesures, de dire des choses qui font avancer le couple. Un couple sans histoire, c’est un couple qui ne se connait pas, qui n’est pas soudé car il n’a pas vécu les efforts et les épreuves qui le font grandir.

Enfin, ce n’est que mon avis ;-)

4)
omni
, le 17.01.2011 à 07:05

Finalement le meilleur moment dans les “crises”, c’est l’après. quand on se retrouve et que chacun se rend compte de sa bêtise et que pour se faire “pardonner” chacun essaie de reséduire l’autre… Je ne sais si les engeulades sont inévitables, certes ils ne faut pas non plus qu’elles soient quotidienne, mais de temps en temps n’est-ce pas une soupape de sécurité ?

5)
djtrance
, le 17.01.2011 à 08:43

Hé oui Mâaaaaame Poppins, pour avoir suivi des cours sur la PNL, je peux t’assurer qu’elle te permet de voir les choses différemment…

Pour ma part, très peu de “disputes” (marié depuis un peu plus de 5 ans), je ne suis pas du genre à gueuler (car il y a d’autres moyens pour régler les conflits) et cela ne signifie pas que je ne donne pas mon avis lorsqu’il le faut!

Je rejoins le commentaire 1 de Coacoa, les formules à la rigolote… Ca passe toujours :)

6)
ysengrain
, le 17.01.2011 à 10:27

J’ai tourné et retourné la question dans tous les sens sans pour autant trouver de réponse satisfaisante.

Tout est dit !! Es is vollbracht !! Dans un couple, au sens classique du terme, on ne peut pas concevoir autrement une histoire qui dure depuis … et qui va durer longtemps encore au sens de la quotidienneté.

Si je vous dis “dispute avec votre amoureux – votre amoureuse”, vous me répondez quoi ?

Je te dis qu’en psychologie élémentaire, il existe un descriptif des situations appelée Triangle de Karpman qui dit 2 choses:

1- la dispute fait entrer dans une situation auto entretenue

2- que la résolution passe par le fait de quitter le triangle, la situation.

Alors oui, les Ysengrain ont eu et auront encore des disputes; mais je crois que c’est sain, car les tensions relationnelles inévitables s’apaisent. En sus, je crois que c’est structurant pour le couple. J’y vois un bénéfice indubitable.

Il y a aussi l’histoire de l’autre couple que je vis depuis 35 ans avec mon associé. Nous n’avons pas toujours été d’accord, loin de là. Mais nous n’avons jamais en 35 ans été jusqu’au conflit. Il faut dire que les capacités de tolérance respectives deviennent larges quand la marmite du désaccord contient et la vie des patients et le gagne pain: ça calme !!

7)
Marcolivier
, le 17.01.2011 à 10:35

Tout d’abord, la dispute, ce n’est pas grave. C’est même parfois nécessaire pour exprimer quelque chose qui nous pèse. Mais il faut garder à l’esprit 2 ou 3 choses:

1. est-ce que le sujet de dispute est égoïste ou vise-t-il au bien du couple (de la famille), sincèrement? 2. est-ce que je respecte l’autre? 3. est-ce que je suis rancunier?

Naturellement, c’est plus aisé lorsque les 2 parties partagent mutuellement ces interrogations et de la bonne volonté.

Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, je ne contrôle pas toujours mes émotions. En cas d’excès, avoir l’humilité de demander pardon d’avoir blesser l’autre, et aborder à nouveau le sujet en regardant cette fois ensemble dans la même direction, c’est-à-dire chercher une solutions harmonieuse pour l’ensemble (couple, famille, amis, collègues).

8)
djtrance
, le 17.01.2011 à 10:43

Pour de l’ironie? Non, je ne pense pas alors… Tant que c’est avec respect sans dénigrer l’autre… Si le respect n’est plus là, à quoi bon d’être en couple Si je dis à ma femme “Ca ne va pas se ranger tout seul”, sur un ton non agressif, plutôt agréable, je ne verrais pas pourquoi elle le prendrait mal Ou alors, c’est qu’elle est en tort, le sait et ne l’accepte pas! ET là, c’est autre chose!

Ca part du bon sens, si j’oublie de ranger quelque chose: “Chéri, tu as oublié de ranger ça…”

“Ah oui, excuses-moi…!”

Il est autorisé de “corriger” l’autre, je pense également que c’est ce qui fait que l’on avance!

9)
Mirou
, le 17.01.2011 à 10:54

Mais ne jamais se disputer, c’est de la sainteté ou de l’évanescence…

Ben juste quand même je réagis sur l’évanescence… Je ne suis pas un saint, mais je déteste le conflit et les disputes qui me rendent malades. Nous ne sommes jamais arrivés au stade de la dispute, pas parce que nous sommes saints, ou parce que nous n’avons pas de sens de la réalité. Simplement parce que nous n’avons jamais eu besoin de nous disputer. En plus nous travaillons ensemble, deux jours par semaine au moins, faut quand même croire que nous fonctionnons plutôt bien, non ?

11)
Jérémie
, le 17.01.2011 à 13:01

La question est intéressante (comme d’hab’, Miss Pop’s)… Pour ma part, en couple depuis 6 ans, marié depuis 4, je me range du côté de Mirou et Coacoa : pas de dispute.

Enfin, pas au sens Cris-Noms d’oiseaux-Vaisselle qui vole. Bien sûr, il y a des gradations : de la divergence de points de vue sur un sujet du quotidien à la dispute, il y a pas mal de nuances entre deux. Il nous est arrivé de hausser le ton, sans pourtant en arriver à crier. Et ça dure jamais longtemps.

L’humour, c’est à double tranchant : dans certains couples, c’est LA solution, pour d’autres, c’est l’étincelle qui fait tout péter. Choisis ton camp, camarade!

Pour ma part, un élément qui a beaucoup aidé, et librement inspiré de la CNV. la CNV et la PNL, c’est pas mal de théories, c’est intéressant, mais dans le feu de l’action, c’est pas facile à appliquer. J’en ai donc déduis un principe plus simple à appliquer : la bienveillance supposée.

C’est un principe relativement simple : A priori, l’autre est considéré comme bienveillant envers moi. Donc, si je perçois quelque chose comme blessant ou déplacé, c’est soit une maladresse, soit un malentendu. C’est simple, et facile à appliquer. Et croyez-moi, ça désamorce pas mal de situations. Certains me traitent de naïfs, mais tant que ça marche, y a pas de raison de remettre ça en question.

Bref, c’est mon grain de sel : Aucune prétention à l’universalité! Chacun est différent, ce qui rends chaque couple doublement différent…

12)
Tom25
, le 17.01.2011 à 13:01

Mon premier problème dans les disputes, que ce soit avec ma femme ou avec n’importe qui d’autres, c’est que ça m’énerve de m’énerver. C’est souvent une perte de temps et ça me donne un mal de crâne terrible. Mais l’âge aidant, j’arrive à ne plus trop entrer dans cette spirale.

Sinon effectivement, il y a toute sorte de disputes. Et je ne sais pas si elles sont nécessaires, mais elles me semblent inévitables.

13)
coacoa
, le 17.01.2011 à 13:01

@Mirou 10: il y a là à mon sens quelque contradiction (mais ne nous disputons pas) : ou vous n’en avez “pas besoin”, et c’est précisément cela que j’appellerais de l’évanescence, ou disons : soit une certaine indifférence à sa propre énergie, à sa propre volonté, soit une certaine distance à l’autre; ou vous évitez à toute force la dispute possible mais qui vous “rend malade”; et là, c’est autre chose !…

Ni indifférence à sa propre énergie, ni distance à l’autre, ni évitement à toute force. Juste de l’évidence.

Ca a à voir avec la bienveillance supposée de Jérémie, c’est certain.

14)
Inconnu
, le 17.01.2011 à 13:20

quand je lis “Un pattern d’association (ancres) peut être établi par une seule expérience par contraste avec une répétition linéaire”, franchement, je prends de l’aspirine

15)
al1
, le 17.01.2011 à 14:13

Communication non-violente !!! Foutez moi ça à la poubelle !!!

L’humanité est malade de se cacher sa propre animalité. À moins que vous croyiez à Adam et Eve ou à je-ne-sais quelle allégorie agraire voire même carrément légumière, vous savez tous, n’est-ce pas, que nous sommes des animaux ? Alors par pitié, tâchez de ne pas l’oublier !

Ce qui fait vraiment du mal, c’est pas les assiettes qui volent, les noms d’oiseaux voire même les baffes, non ce qui peut nous détruire durablement c’est notre perversité d’humanoïdes dissociés.

L’homme inventa la communication. Et c’est ainsi que le singe devint con.

plutôt que de laisser libre cours à votre imagination créatrice et tellement libératrice (connard laquais, crétin des alpes, gaucho des andes, retourne chez ta mère hé pouffiasse…), vous vous empourissez les neurones avec une violence infiniment plus subtile qui pousse votre perversité à son plus grand rafinement : “alors tu vois, Marie-Élodie, lorsque tu évoques ma relation avec ma mère, bien involontairement tu t’immisces dans mon oedipe, et ça provoque chez moi une douleur parceque ça me rappelle mon passé …”

Bon faut que j’m’entraine dans la CNV, j’suis pas crédible ! ;-)

La CNV est infiniment plus violente parcequ’elle désamorce la colère. Il est impossible de répondre avec agressivité à ce genre de pourriture d’obsédé textuel. Ne rentrez jamais votre colère, elle vous pourrira de l’intérieur au lieu de se libérer dans une énergie libératrice, créatrice et tellement rigolote.

La CNV c’est de la com’, de la pub, bref de la merde qu’on ne peut même pas composter, et on s’accumule comme ça les boues d’épuration toute notre vie.

Les oxymores tels que guerre propre, frappe chirurgicale, développement durable, agriculture raisonnée, … qui nous engluent le cortex sont très cousins de la CNV. Et vous n’avez pas idée du mal qu’ils peuvent faire.

Prenez soin de vous, tapez-vous sur la gueule !

16)
François Cuneo
, le 17.01.2011 à 14:25

Je profite vite de ma courte pause…

Merci Madame Poppins! Joli article.

J’ai, comme tout le monde j’imagine, pour but de ne pas me disputer en couple dans ma nouvelle vie.

Je crois que je viens de comprendre quelque chose d’important dans ce qu’exprime Jérémie. Cette idée que l’autre ne nous veut pas de mal, ne veut pas nous bouffer, qu’il peut en certains cas être maladroit, rien de plus, c’est terriblement apaisant.

Superbe idée oui.

Merci!

Je m’en veux de ne l’avoir pas eue…

17)
Leo_11
, le 17.01.2011 à 15:12

Je pense que si, d’aventure, on ne s’engueule pas une fois ou l’autre avec sa “moitié”… c’est que l’indifférence a pris place… ce qui est bien plus grave… et pis en plus, y’a toujours la réconciliation sur l’oreiller qui mérite bien toute les engueulades du monde ;-)))))

19)
al1
, le 17.01.2011 à 15:32

Encore plus sérieux : La programmation neurolinguistique ou l’art de manipuler ses semblables

Je vous livre leur conclusion :

“Les fondements de cette discipline et l’absence systématique de vérification – au sens scientifique du terme – nous font conclure à une utilisation abusive et, surtout anti-scientifique. Quant à l’emploi de cette méthode à des fins psychothérapeutiques, on ne peut qu’être inquiet quant au devenir des patients qui consulteront ces “pseudo-praticiens”.

Et la P.N.L., on l’a vu, a du succès.Selon nous, le phénomène n’est pas près de s’éteindre. Sans véritable théorie et très simple à comprendre et à mettre en œuvre, elle fascine tous ceux qui sont attirés par une psychologie naïve et superficielle qui leur explique comment faire sans jamais se préoccuper du “pourquoi”. Elle fascine tous ceux qui pensent qu’il est légitime d’utiliser une technique sans en connaître les bases théoriques et conceptuelles. Elle fascine tous ceux qui pensent que l’on peut tout affirmer sans jamais avoir vérifié quelles sont les méthodes qui ont permis d’aboutir à de telles affirmations. Il n’est donc pas étonnant que la PNL ait envahi le domaine de la formation continue – où l’esprit critique est aussi vide que la discipline elle-même – et qu’elle ait également touché le monde des cabinets conseils spécialisés dans le recrutement (dont les consultants sont toujours prêts à utiliser n’importe quelle méthode dès lors qu’il s’agit de recruter un collaborateur). Utilisée très souvent par des praticiens sans véritable formation, elle permet d’appliquer très rapidement un ensemble de recettes supposées aider certains sujets à retrouver leur équilibre psychologique (dans le domaine de la psychothérapie) ou/et à améliorer leur communication avec autrui. En fait, il ne s’agit que d’une gigantesque manipulation.

Ce n’est donc pas un hasard si Y. Winkin, professeur d’anthropologie de la communication qui a travaillé avec certains acteurs de l’Ecole de Palo Alto, qualifie la PNL de “fraude intellectuelle”, “d’exploitation de la confiance” et de “manipulation des idées et des hommes”. Mais ce qu’il y a de plus extraordinaire dans cette discipline, c’est la certitude de ses praticiens : pas la moindre modestie, la vérité est du côté de la PNL. Nous n’aborderons pas dans cet article les relations étranges qu’entretient cette technique avec des mouvements new-age ou sectaires. Il est vrai que, lorsque l’on débat avec les PNL’istes, on ne peut être que surpris par un discours qui ressemble beaucoup à ceux que peuvent délivrer certains adeptes de sectes. Comme le souligne d’ailleurs Y. Winkin en parlant du “discours prophétique” de la PNL : “elle relève in fine du phénomène religieux. Il est normal qu’on la persécute”. “

Voilà. Ca calme, hein ? :-)

20)
Jérémie
, le 17.01.2011 à 15:42

ouais, bon… on est pas en train de faire le procès de la PNL, là… Il ne me semble pas que quelqu’un ait soutenu cette méthode comme LA solution.

Et les conclusions de l’étude que tu cites ne répondent en rien à la question de Miss Pop’s, non?

Pour moi, la PNL est un outil (mal pratique et imprécis de surcroît), mais n’est pas non plus la Mal-absolu-Tabou-Tabou(-berk)!

Un peu de nuance, vindiou!

21)
Jérémie
, le 17.01.2011 à 15:42

suppression du doublon

22)
djtrance
, le 17.01.2011 à 16:11

J’adore le lien d’al1 “La PNL tue mon couple” :)))) Excellent!

23)
al1
, le 17.01.2011 à 16:15

C’est que j’ai envie d’alerter mes contemporains sur les dangers des nouveaux outils de communication. Tu ne sais pas à quel point c’est insidieux pourtant tu en es victime sans le savoir. On pourrait causer de Chomsky mais tu as raison, on s’éloigne.

L’article de Madame Poppins me rappelle un sujet passionnant traité ici, c’est l’affaire Bertrand Cantat. D’ailleurs je me souviens y avoir dit que je suis un non-violent, non pas par conviction mais que je suis né comme ça. Je n’ai jamais frappé personne, pourtant verbalement, pas mal de gens ici le savent, je fais rarement dans la demie-mesure !

Mon idée sur la question a évolué depuis. Je pense que la violence fait partie de nous tous, et s’il faut tout faire pour la contrôler, c’est une connerie de juger celui qui s’y adonne si on n’est pas capable de la voir en soi et de la comprendre. Encore une fois, ne pas oublier notre animalité. La violence est punissable mais une personne violente n’est pas plus mauvaise qu’un manipulateur pervers tel que je les dénonce ici. Je préfère encore Cantat à ces gens-là. Contrôlez vous certes, mais surtout restez sincères !

Et oui tu as raison, la PNL est un outil, mais un outil de domination largement plus violent qu’une baffe, j’en démordrai pas !

24)
Tom25
, le 17.01.2011 à 18:55

Et oui tu as raison, la PNL est un outil, mais un outil de domination largement plus violent qu’une baffe, j’en démordrai pas !

J’avais déjà écrit quelque chose comme ça dans une autre humeur.

Je pense aussi que les gros coups de gueule et les assiettes qui volent font moins de mal que l’ignorance de l’autre.

25)
Madame Poppins
, le 17.01.2011 à 20:46

Coacoa, Mirou, je vous prête nos trois gremlins durant six semaines…. S’ils ont un potentiel d’amour énorme, ils ont aussi un potentiel de création de “problèmes” entre Papa-Maman… Je vous les dépose cet automne ? :-)

oldschool, c’est tellement important, en effet, de supprimer les “toujours”, les “jamais” mais dans le feu de l’action, c’est fou ce que ces mots ont tendance à revenir…

omni, sur le principe, je suis bien d’accord sauf que parfois, je pense que les excuses expressis verbis sont importantes. Cela dit, engueulade ou pas, séduire l’autre devrait être un désir quotidien !

djtrance, tu pourrais m’expliquer, en des termes moins savants que ceux trouvés sur wiki, ce qu’est la PNL ? Je constate que tout et son contraire circule au sujet de cette “méthode”

scribe, je te rejoins : dans certains contextes, je ne fais pas rire Mister du tout du tout du tout… alors que la même phrase, dans un climat détendu le fera beaucoup marrer !

ysengrain, intéressant, ton lien, avec ces trois “positions”, ça m’a clarifié passablement de choses, merci ! Quant au fait que tu n’en es jamais arrivé à la crise avec ton associé, il faut bien admettre que vous avez – aviez entre les mains la vie de patients et ça, je pense, ça doit passablement “recadrer” !

Marcolivier, tu sais, c’est égoïste de demander à l’autre certaines choses (rentrer à l’heure pour pouvoir sortir avec des copines), elles ne visent pas forcément le bien de la famille mais c’est aussi en prenant soin de soi qu’on prend soin de la famille : donc, je ne sais pas si on peut réellement séparer les éventuelles disputes selon le sujet mais peut-être selon l’importance pour chacun des partenaires.

djtrance, en fait, moi, avec “tu as oublié de ranger ça”, pour moi, ça ne veut rien dire : est-ce que tu signales par là que tu tiens que l’autre le ranger, est-ce que tu constates pour ensuite proposer ton aide, est-ce que tu es finalement content que la chose n’ait pas été rangée parce que, justement,tu en avais besoin ? Je serais d’avis que “le truc n’est pas rangé, c’est important pour moi que tu te charges de le ranger, comme convenu”.

scribe, c’est justement parce qu’on peut vivre avec quelqu’un qu’on n’aime pas / plus que de si nombreux couples restent ensemble tant que les enfants sont petits pour constater, ceux-ci ayant quitté le nid familial, qu’ils n’ont plus rien à partager : douloureux constat que celui-ci !

jérémie, tu le dis si bien, pourquoi est-ce que parfois, je fais ma caliméro, à oublier que les autres sont (a priori) bienveillants à mon égard ? Et non, tu n’es pas naif, je pense juste que tu es confiant, que tu dégages des ondes positives et que ça, ça marche souvent. Continue !

Tom25 :-))))) moi aussi, je m’énerve de m’énerver mais je ne me refais pas !

Renaud, ah, toi aussi ?

al1, je ne crois pas que la CNV vise à tout dire sur un ton de gourou vachement inspiré, genre “je suis le zen, le chi à moi tout seul” : on peut pratiquer la CNV tout en étant très très ferme dans ses propos et dans le ton, tout comme dans le geste. Du moins, d’après ce que j’en ai compris.

François, l’expérience aidant, fort à parier que tu vas réussir à ne pas te disputer tout en te restant fidèle !

A plus tard, je reviens !

26)
Madame Poppins
, le 17.01.2011 à 21:44

Jérémie, je te rejoins, la PNL en soi n’est pas le mal absolu : il en va probablement comme des couteaux, ça dépend entre les mains de qui on les met.

al1, un “mac” utilise rarement la PNL; en revanche, qu’est-ce qu’il peut cogner… donc, non, la PNL ne peut pas être plus violente, du moins pas dans toutes les situations.

Bon, personne n’a proposé la tisane pour calmer les esprits :-))) c’est pourtant ce que je vais faire avant d’aller dormir, sauf que ça s’appelle un “pisse-mémé” !

Merci pour vos contributions !

28)
coacoa
, le 17.01.2011 à 22:22

Mes grands-parents, que j’ai toujours connus amoureux comme des fous (ils se sont suivis dans la mort de 6 jours, d’ailleurs), ne se sont, de mémoire de mon père et de ma tante, jamais disputés non plus.

N’en déplaise à certains (qui semblent se rassurer en trouvant cela “anormal” – on se rassure comme on peut, ma foi, c’est de bonne guerre), ce “genre” de couple existe.

Mââme Poppins, 6 semaines ? Vous ne tiendriez jamais aussi longtemps loin de vos petits monstres :-)

29)
Madame Poppins
, le 17.01.2011 à 22:41

Coacoa, je ne tiendrais même pas six jours mais disons… six heures ? Tiens, oui, six heures, c’est une bonne idée mais à la condition de ne pas montrer à Junior comment fonctionne un i-pad : il en rêve et serait sage comme une image ! Et du coup, ça ne laisserait que Mini et Tom Pouce pour faire des âneries susceptibles de mettre la pagaille dans la communication inter-coacoa-mirouienne !

30)
pat3
, le 18.01.2011 à 08:01

Perso, je déteste le conflit mais je n’en ai pas peur (j’ai commencé tôt, avec mon père); c’est plutôt que je sais jusqu’où je peux aller, et que c’est loin, et que ça peut faire mal.
Je suis un adepte de “ne fait pas à l’autre ce que tu n’aimerais pas qu’il te fasse”, ce qui réduit quand même pas mal les aménités.
Et aussi, issu d’un couple divorcé (pas à l’amiable), j’ai toujours considéré que le struggle for life devait être dehors, et que le seul vrai havre de paix était le home sweet home – et qu’il fallait tout faire pour le construire.
Enfin, je me suis rendu compte qu’il fallait beaucoup s’accepter, pour accepter l’autre, et ce que l’autre voit en nous. Long chemin s’il en est, sur lequel je continue de marcher.

Du coup, dans les conflits du couple, je prends sur moi, souvent, et souvent je prends en charge la discussion qui suit nécessairement. Mais j’ai aussi constaté que quand j’étais au plus mal, sans trop savoir où j’allais et ce que j’allais devenir, elle était là, inconditionnellement, prête à tout pour me remonter.

Ça fait 22 ans que ça dure, et on va se marier en mai ;-)
Ça va de mieux en mieux, en fait, parce qu’on a compris avec le temps tout ce qu’on avait construit ensemble, petit à petit, d’erreurs en réussites, de douleurs et joies, et cette durée ensemble est précieuse et nous nourrit.

Mais il faut dire, Miss Poppins, que j’ai une botte secrète: les enfants, j’adore ça, ils sont le sel de ma vie, ma moelle épinière, mon bâton de marche; j’ai avec eux une patience infinie; quand on en a trois, ça aide énormément.
Je pense, avec les enfants, qu’il y a deux principes inaliénables: 1) c’est leur entourage adulte qui façonne leur bon ou mauvais caractère, 2) leur retour est toujours meilleur que ce qu’on leur a donné: plus ce qu’on leur donne est bon (en profondeur, en terme d’âme), plus ils renvoient des bonnes ondes. Mais c’est aussi le cas inverse – et pour avoir bossé avec des gamins frappadingues, j’ai une petite idée ce l’environnement dans lequel ils ont poussé.

J’étais fait pour être père: les enfants, pour moi, c’est un don du ciel, une bénédiction. Quand nous nous disputons, nous avons toujours ça en tête: ils ne doivent pas en subir les conséquences. Donc, pas d’assiettes qui volent, pas de mots qui blessent en leur présence. Ça aussi, ça calme les ardeurs amouricides ;-)

31)
Mirou
, le 18.01.2011 à 13:55

Mais pour l’évidence, alors là, on ne vit pas sur la même planète ! Je veux bien croire que ça existe, puisque vous le dites. Mais pour ma part, de l’évidence dans les rapports humains, je n’en ai jamais vu, en aucune circonstance, d’aucune manière, en aucune façon, jamais. Nous autres enfants du limon, nous ne vivons pas dans le monde facile, hygiénique et transparent des contes de fées, mais sur un chantier sublunaire, où tout est complexe, lourd, épais, incernable, étonnant, décevant; un monde de difficultés. Et à mon sens, la principale qualité de l’amour n’est pas de faciliter la vie, mais de la compliquer encore; pas d’être évident, mais vertigineux; pas d’être antiadhésif, mais bouleversant.

Et bien justement. Moi, ma philosophie c’est que le monde est tellement dégueulasse, qu’il faut pas encore se faire chi… avec des rapports humains foireux. Il y a des rapports humains évidents. Celui de mon couple en est un, et mes amitiés sont pareilles. Si ce n’est pas évident, simple, je ne vois pas l’intérêt.

32)
djtrance
, le 18.01.2011 à 14:28

Faut croire que certaines personnes apprécient les em… Je suis total dans la philosophie de pat3 (message 32), je n’ai pas eu la chance d’avoir un “père” digne de ce nom, je me réjouis terriblement de devenir père!

Si c’est être avec une personne pour s’engueuler, soit-disant parce que la vie est faite ainsi, je n’en vois vraiment pas l’intérêt! Tu choisis ou pas de gueuler, de frapper, d’insulter, etc. Ce n’est pas nécessaire!

Quant à la PNL, il existe bon nombre d’aspects de celle-ci et chacun l’interprétera à sa façon et je pense, c’est bien là son problème! Ormis ce détail, c’est un outil fabuleux!

33)
coacoa
, le 18.01.2011 à 15:23

Scribe, je te lis bien, je suis d’accord, et l’évidence dont je parle, paradoxalement, n’empêche pas la complexité. L’évidence, c’est “parce que c’était lui, parce que c’était moi”.

34)
djtrance
, le 18.01.2011 à 16:28

scribe j’avais très bien compris :) Tu n’étais pas personnellement “visé” par cette phrase :)

Toutefois, ta réponse me rassure :)

35)
soizic
, le 19.01.2011 à 08:45

Ciel, je prends des complexes à vous lire… Rien que quelques engueulades sérieuses en cinquante ans de mariage heureux. Mais que ça fait du bien de claquer violemment les portes en traitant l’homme de tous les noms (corrects tout de même).

Première crise dès les premiers mois : pourquoi penser que les débuts sont forcément tout rose ? J’ai trouvé que c’était dur de prendre ses marques pour vivre à deux, ensuite c’est plus facile.

Par bonheur j’ai épousé un calme qui m’a vite jugée plus comédienne que coléreuse. C’est vrai que mes emportements n’ont lieu que pour des choses importantes quand l’homme aurait tendance à se prendre pour un chef et je compterais pour pas grand chose ; dans ce cas là : électrochoc ! Et quel bonheur que la réconciliation dans un bon lit…

Au fil du temps, plus besoin de râler violemment, le calme a gagné même s’il trouve encore que je réagis toujours trop vite avec un peu d’énervement, et c’est parfois sa tranquillité qui m’énerve, mais si c’était à refaire je le reprendrais et j’ose croire en la réciproque !

37)
Madame Poppins
, le 22.01.2011 à 07:51

Coacoa, en plus, y donnent même l’heure de la dispute ! Dommage qu’ils ne donnent pas l’heure de la réconciliation :-)