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Plus on communique, moins on échange

Un peu d’histoire

 

Il n’y a pas si longtemps, il n’y avait que deux moyens courants de communiquer pour le bipède lambda : le courrier papier et le téléphone. Déjà, à cette époque, les systèmes de «filtrage»  étaient certes rustiques, mais, malgré tout, assez efficaces. Dans mon immeuble, lorsque j’étais enfant, la poubelle était située juste au-dessous des boîtes aux lettres.  Il suffisait d’ouvrir lesdites boîtes et tout tombait dans le réceptacle à déchets. En cas de problème, l’excuse était imparable : «Votre lettre, quelle lettre ? Ce doit être la faute de la poste !». Pour le téléphone, c’était également très simple. Qui n’a pas entendu le célèbre (chuchoté) «Dis-lui que je ne suis pas là» à l’autre bout du fil !

 

L’évolution

 

Tout cela fait sourire aujourd’hui, car nos techniques actuelles sont bien plus efficaces.

Cela a commencé par le répondeur. Génial, le répondeur. Alors que vous êtes confortablement installé chez vous, c’est la machine qui fait tout le travail en cas d’appel : (son nasillard et de mauvaise qualité, accompagné parfois d’une musique aussi débile qu’exaspérante) «Je ne suis pas là pour l’instant, mais vous pouvez laisser un message».

Il y a encore des innocents (si, je vous assure) qui laissent ledit message avec un numéro de téléphone. Ridicule ! Si, par le plus grand des hasards, la personne appelée tente à son tour de répondre, elle tombera immanquablement sur :  «Je ne suis pas là pour l’instant, mais vous pouvez laisser un message» !

 

Soyons modernes

 

De toute façon, si on est «moderne» aujourd’hui, on utilise le courrier électronique. Attention, là, je ne dis pas que ça n’a pas marché. Au début, celui qui recevait un Mail avait tendance à le lire, voire à y répondre. Était-ce la curiosité par rapport à la nouveauté, ou simplement une incompétence à se protéger face à cette nouvelle technologie ? Mais très vite, les choses ont évolué et la contre-attaque s’est organisée. Les excuses d’abord :

«Ton Mail, pas vu, ce doit être à cause de mon nouveau firewall !». Ou : «C’est le bordel avec mon fournisseur d’accès ces temps». Ou encore, plus radical : «J’ai ma carte mère qui a cramé». Éventuellement, mais plus osé : «Mes Mails, j’en reçois tellement que je ne les lis plus !». Ça, c’est quand vous avez réussi à envoyer le message, car en général, vous tombez le plus souvent sur une réponse en anglais et en termes très compliqués, vous expliquant en une page pleine que l’adresse est fausse et que, par conséquent, le message n’est pas parvenu à son destinataire. Parce que la grande mode aujourd’hui, c’est de constamment changer d’adresse Mail. Pas évident d’ailleurs de s’y retrouver quand il faut taper des trucs du genre : 

djkillerr69-stronglovedeadzone111@xmailblackworld.com !

 

Où nous atteignons le sommet

 

Mais le sommet, c’est le smartphone. Là, on frise le génie absolu. C’est appareil permet même de ne plus échanger avec la personne physiquement présente devant vous. 

 

Exemple... 

 

Vous (la victime) : «Salut !». L’autre : «Deux secondes (traduisez : plusieurs minutes), je passe vite un appel et je suis à toi !». Vous :  «Je disais...». L’autre «Attends, j’ai un SMS (ou un Mail), zut c’est urgent, je dois répondre». Plusieurs minutes passent encore. L’autre : «je t’écoute...». Pendant que vous dissertez sur des sujets fondamentaux comme l’influence de la pensée de Kant sur la philosophie actuelle ou comme l’évolution probable des personnages dans la série télévisée «les feux de l’amour», votre interlocuteur pianote sur son jouet et ne vous regarde pas une seconde, sauf peut-être pour vous annoncer soudain (en vous montrant une page-écran de son jouet) : «Génial, regarde, ils ont enfin updaté le soft en 4,6».

 

Cool !

 

Le résultat

 

 C’est la même personne que vous retrouverez sur Facebook, sur Twitter, qui aura un blog et qui vous avouera un jour : «Je n’y comprends rien, je n’arrive pas à sortir sérieusement avec une fille (ou un mec, selon le sexe de départ)». Pris de pitié, vous voudrez peut-être l’inviter au cinéma et la réponse sera immanquablement  : «ah ce jour-là, je ne sais pas encore ce que je ferai. Appelle-moi et on arrange le coup» (ici, reprendre la lecture au chapitre traitant des répondeurs téléphoniques).

 

La morale

 

Ainsi, nous constatons ici  que l’homme a un fabuleux pouvoir d’adaptation. 

Avec les technologies d’aujourd’hui, il peut journellement communiquer sur sa solitude profonde, ceci à la terre entière qui, bien entendu, n’en a strictement rien faire, trop occupée elle-même à envoyer des messages que personne ne lira et sur les sujets les plus divers.

 

Cool !

28 commentaires
1)
Grumff
, le 06.09.2010 à 00:23

Les exemples sont amusants, et sans doute mordants de vérité. :) Mais en dehors de quelques cas un peu extrême qui font sourire (comme on aurait pu en trouver d’autres à d’autres époques), je pense qu’on a vraiment beaucoup gagné en terme d’échanges, d’interactions, de partage des connaissances. Les échanges se transforment mais ne s’appauvrissent pas. En tous cas c’est mon sentiment.

2)
Zallag
, le 06.09.2010 à 07:11

Lisez ceci, et j’espère que ce signet fonctionnera. Sinon, tapez “Epidémie de surcharge cérébrale” dans votre navigateur préféré, et identifiez un article du Journal Pour La Science que Le Temps a repris, en mai.

3)
Philob
, le 06.09.2010 à 07:44

Il y a très très longtemps, c’était le début des “chats”, je passais passablement de temps devant un écran; mais, j’ai fait des rencontres géniales en commençant par des échanges “virtuels”, je me souviens d’une rencontre un 1 janvier à Paris, il y avait des Français (de toute la France, pas seulement des Parisiens), des Belges, des Suisses et même des Canadiens et des Français qui habitaient très loin, mais qui à l’occasion des fêtes de fin d’année étaient rentrés. En Suisse, nous faisions régulièrement des rencontres. Internet est un lieu de rencontre, comme la sortie de la messe avant, après une rencontre, toutes les relations sont possibles.

Mais c’est vrai, je ne supporte pas d’être avec quelqu’un et que cette personne donne plus d’importance à la conversation téléphonique qu’elle a avec un autre interlocuteur. D’ailleurs, je choque souvent mon entourage, car je ne réponds pas souvent au téléphone, je ne regarde même pas qui m’appelle (sauf si j’attends réellement un appel) et le pire c’est que je dois donner une explication : “je suis avec toi, si c’est important, la personne va me rappeler ou me laisser un message”.

Malgré tout, je trouve le courriel et les SMS, bien moins intrusifs qu’un appel téléphonique, on peut les lire quand on le désire (si on arrive à résister à la tentation), et ça, je l’apprécie vraiment.

4)
ElGeko
, le 06.09.2010 à 07:55

Rhaaa zutalors…. le fil tendu entre les deux noix de coco me permettant de communiquer s’est cassé ce week-end et je ne peux donc pas lire (ni répondre à) cet article. Dommage, ça avait l’air drôle.

5)
Tom25
, le 06.09.2010 à 08:14

C’est simple, si la conversation dure je me barre. Et même avec des clients, et là ils sont encore plus surpris, ils me regardent partir après que je leur ai fait un signe de la main avec des yeux écarquillés. C’est bien simple, si ça l’emmerde de m’écouter, ça tombe très bien parce que moi ça me fait chier de lui causer !

7)
benoit
, le 06.09.2010 à 09:20

Qui n’a pas assisté à une réunion ou chaque participant passe son temps à lire ses mails et à y répondre avec son Blackberry. Les portables sonnent à tout bout de champ et chacun y repond, persuadé que c’est LE coup de fil important à ne pas rater. C’est insupportable de voir les allées et venues dans une salle de réunion au gré des appels. Perso, je coupe le portable, la messagerie est là pour prendre le relais et je n’ai jamais eu un appel qui ne supportait pas d’attendre 1h ou 2.

8)
ysengrain
, le 06.09.2010 à 09:59

Une fois que j’aurais dit que ce n’est pas parce qu’on est face à l’interlocuteur qu’on se comprend (Suis-je Bouvard ou suis-je Pécuchet ?) n’aurais-je pas pourtant tout dit ? Le moyen de communication importe peu, la seule importance est celle attachée à la préférence de moyen de communication.

Mon associé, homme fort paisible, zen et tout et tout, ne supporte pas qu’on communique avec lui par écrit. Il veut qu’on lui parle, directement ou par téléphone.

Les Indiens d’Amérique utilisaient (le présent est-il encore de mise ?) les signaux de fumée. Étaient/Sont ils pour autant moins communicants ?

Les outils “modernes” de communications ou de non-communication pour aller dans le sens de Roger Baudet, ont été créés pour faire du business, communiquer est au second plan. Nous le savons tous, n’est-ce pas ?

9)
archeos
, le 06.09.2010 à 10:00

Bravo à Roger, Tom25 et benoit : aucun coup de fil que l’on reçoit n’est urgent, ce sont les pompiers qui reçoivent ces appels. Ça me fait penser aux aristos des années 1900 qui n’installaient pas le téléphone, refusant qu’on les sonne comme des domestiques. Nous en sommes tous là : à nous de décider si nous sommes esclaves ou non.

10)
Saluki
, le 06.09.2010 à 10:15

Bien d’accord avec Archeos.

Il ne me viendrait pas à l’idée de ne pas mettre en veille mon iPhone avant un rendez-vous, fut-il galant.

11)
M.G.
, le 06.09.2010 à 10:17

Grâce à Cuk et à Roger, ma semaine commence bien :-(

M’agresser ainsi de bon matin est une atteinte intolérable à ma liberté ! Et mon boulot bordel ?

Que faire ? Stopper ce que j’étais en train de faire et apporter ma pierre aux excellentes réflexions de Roger sur un sujet qui m’interpelle au plus haut point ?

Non ! Je résiste et je retourne sur mes banques et mes fournisseurs parisiens qui viennent à peine de revenir de congés et préparent déjà leur première grève de la rentrée.

En tout état de cause, les premiers commentaires sont de bon augure ;-)

Je reviendrai plus tard…
12)
Tom25
, le 06.09.2010 à 10:55

En réunion, je coupe mon portable bien sûr. Et quand je discute avec une personne, je ne réponds pas, parfois je jette un coup d’œil sur qui appelle, parfois non, et su je vois que ça va être rapide il m’arrive de répondre.

Mais quand j’écris sur Cuk, là par contre je réponds au téléphone. Ca explique parfois le décalage entre mon commentaire et les précédents car le coup de téléphone a duré, et beaucoup ont écrit entre temps.

13)
M.G.
, le 06.09.2010 à 11:52

Ça me fait penser aux aristos des années 1900 qui n’installaient pas le téléphone, refusant qu’on les sonne comme des domestiques. Nous en sommes tous là : à nous de décider si nous sommes esclaves ou non.

Depuis toujours, je ressens la sonnerie d’un téléphone dans mon environnement immédiat comme une agression.

Mon portable est en permanence en mode silence, vibreur actif. Cela me permet de le consulter discrètement si je suis en réunion et de savoir qui m’a appelé. Mon expérience me prouve que l’urgence n’est jamais telle qu’elle doive m’obliger à répondre immédiatement.

En automobile, si l’appelant est dûment répertorié, je réponds. Sinon, je suppose qu’il me laissera un message que j’écouterai au calme. Je ne réponds jamais à un appel anonyme.

En revanche, j’ai vite compris l’intérêt de cet outil de communication. Dès 1997, lorsque le GSM a fait son apparition au Sénégal, j’ai été le premier à convaincre les parents d’en offrir à leurs gamins qui ne demandaient que ça. Mon argument : c’est un assistant de sécurité nécessaire (mais pas suffisant, hélas).

Une de mes astuces personnelles : le premier numéro en tête de liste de mon annuaire personnel est le numéro d’appel d’urgence national de la Gendarmerie au Sénégal. À l’aveugle, je le compose en deux clics. Ça peut servir. Ça m’a déja servi :-)

14)
Filou53
, le 06.09.2010 à 12:41

Roger,

je n’ai qu’un mot à dire: “MERCI” ;-)

15)
Blues
, le 06.09.2010 à 16:31

Bien vu Roger … faut vivre avec son époque, reste la nostalgie du “bon vieux temps” pour ceux qui ont connu autre chose ;-)

Quoique, pour moi c’est hygiène stricte et protection maximale ! Pas de tél. mobile et je n’en voudrais jamais, du moins pas en privé (évent. prof. si mon entreprise venait à m’y forcer). Mon tél. fixe privé est passé en liste noire depuis 2 ans, quel pied; tranquillité absolue (surtout pour la pub non désirée) !

Pour les mails, à part mon obligation professionnelle de répondre aux message (et rarement dans l’urgence); en privé @home, la plupart de mes amis savent que le délai est de 2 à 3 jours.

Pour le “Chat” jamais essayé car pas l’usage, par contre “Skype” oui quelque fois pour des contacts avec de la famille éloignée. FaceBook, oui aussi mais mesuré et pas du tout dopé, ce “mode” m’a surtout permis de renouer avec la même famille éloignée.

Pour le reste, vive les contacts en live, vrais et “non-virtuels”.

Plus j’avance dans le temps et plus cette communication électronique à outrance me débecte. Je sais tout de même conserver ce qui est bon, du moment que je suis sûr de ne pas me faire bouffer.

16)
Roger Baudet
, le 06.09.2010 à 16:42

aucun coup de fil que l’on reçoit n’est urgent, ce sont les pompiers qui reçoivent ces appels

D’où cette pensée qui ne me quitte jamais : “On n’écrit pas aux pompiers, on leur téléphone” :-)

17)
Tom25
, le 06.09.2010 à 17:27

Oui enfin, sans se mettre constamment au service des autres, on peut rester à leur disponibilité tant que ce n’est pas trop long. C’est tout de même agréable d’avoir une réponse rapide et de pouvoir passer à autre chose, que ce soit dans le domaine privé quand on organise une sortie ou autre, ou dans le domaine professionnel où il est toujours agréable de classer un dossier.

Ensuite, étant toujours sur la route, et même si ce n’est pas des cas d’extrême urgence, j’aime bien quand on me répond assez vite. Du genre : Mon client a déménagé, je n’ai ni son tél ni sa nouvelle adresse, j’appelle ma femme ou ma secrétaire afin qu’elle cherche sa nouvelle adresse sur internet. Ou plus simplement, je suis parti sans son dossier qui est resté sur mon bureau, donc sans son adresse. Dans tous ces cas les moyens de communications modernes sont tout de même appréciables.

C’est sûr que d’être dérangé par quelqu’un qui veut vous raconter sa vie et qui ne sent pas que vous êtes occupé …. Mais … , en même temps, ces cas là aussi peuvent être importants.

18)
Nept
, le 06.09.2010 à 23:23

Bonsoir et merci pour cette humeur intéressante.

S’il y a beaucoup de vrai, je trouve l’idée générale excessive. A titre personnel, les forums, mailing listes et autres chat m’ont permis de faire des connaissances et de nouer des relations, qui parfois se sont concrétisées dans la vraie vie. Par ailleurs, pour ce qui est des commentaires qui disent qu’un appel n’est JAMAIS urgent, ce n’est pas toujours vrai. Mais ce l’est souvent. Je suis médecin urgentiste, et à ce titre j’ai des gardes “rappelables”. Avant le GSM, j’aurais eu un “bippeur” et aurais dû rester à proximité d’un téléphone. Maintenant, je suis libre, même de garde, tant que je reste suffisamment proche de ma zone de garde. Mais quand je suis de garde, je dois répondre immédiatement lorsque le service m’appelle (d’où l’intérêt de l’affichage de l’appelant). Et même en dehors des gardes, je peux être rappelé en cas de gros problème, mais là, je peux ne pas répondre, et écouter le message un peu plus tard si les circonstances l’exigent.

Cela dit, si un patient téléphone quand je viens l’examiner, il a 15 secondes pour s’interrompre, sinon je sors, et il attendra un bon moment en plus…

Donc, en résumé, les moyens actuels sont un atout extraordinaire, mais ils sont source de nombreux excès.

Cordialement,

19)
M.G.
, le 07.09.2010 à 01:52

Par ailleurs, pour ce qui est des commentaires qui disent qu’un appel n’est JAMAIS urgent, ce n’est pas toujours vrai.

Souvenir authentique d’une inscription affichée dans la Salle de garde de l’Hôpital Aristide le Dantec à Dakar dans les années soixante : « Il n’y a pas d’urgence… Il n’y a que des gens pressés. »

Cet hôpital était le CHU de l’époque et les carabins tenaient à leur humour provocateur. Par la suite, les médecins qu’ils sont devenus ont été les premiers à utiliser des “Bippeurs”. Aujourd’hui, c’est le GSM toujours allumé et tout un réseau de compétences en cas d’éloignement trop important de l’un par rapport au patient qui l’appelle au secours.

Bravo Messieurs et merci !

20)
Madame Poppins
, le 07.09.2010 à 07:08

Merci, j’ai ri et me faire rire le matin, au saut du lit, c’est pas évident-évident !

21)
Tom25
, le 07.09.2010 à 08:26

Cela dit, si un patient téléphone quand je viens l’examiner, il a 15 secondes pour s’interrompre, sinon je sors, et il attendra un bon moment en plus…

Et quand tu vas chez ton garagiste et que tu poireautes 2 h (quoique ça ne dure jamais plus d’un quart d’heure chez un garagiste) et que tu en profites pour traiter quelques affaires, tu t’interromps en 15 secondes quand enfin il daigne s’occuper de toi ?

Il n’y a pas que ceux qui causent dans leur téléphone qui sont excessifs !

Ce n’est quand même pas du tout la même chose quand tu débarques chez quelqu’un et que cette personne finit une conversation téléphonique qui était en cours, que lorsque tu es déjà là et que cette personne entame une longue conversation téléphonique avec un autre.

La politesse, c’est de ne pas interrompre l’autre.

22)
Nept
, le 07.09.2010 à 21:59

Quand je demande à quelqu’un de me recevoir en urgence, je ne téléphone pas lorsqu’il me reçoit. Surtout quand il y a 10 autres personnes derrière moi qui attendent la même chose. Et quand je vais chez le garagiste, je prends rendez-vous, je ne lui demande pas de me servir là de suite.

23)
Chichille
, le 08.09.2010 à 07:05

Qui n’a pas assisté à une réunion ou chaque participant passe son temps à lire ses mails et à y répondre avec son Blackberry

Perso, je ne travaille pas avec le petit Nicolas ;).

Remarque à méditer d’Eric Schmidt, Pdg de Google, cité par Libé, lui-même repris par Sciences et Avenir :

« _L’humanité crée tous les deux jours autant d’informations qu’elle l’a fait entre le début de la civilisation et l’année 2003_ ».

24)
Tom25
, le 08.09.2010 à 08:41

ON peut arriver chez le garagiste suite à une panne, et des fois on n’y arrive même pas, c’est lui qui vient nous chercher. Et il ne s’autorise pas pour autant des comportements hautains. Le fait que ce soit le bordel aux urgences et que vous soyez constamment dépassés par les événements au point de ne pouvoir tolérer plus de 10 secondes de temps de réaction n’est peut-être pas de votre faute, mais ce n’est pas non plus la faute de ceux qui se blessent.

Moi tu me fais ça je repars, et je déclare qu’une fois mon tour arrivé on ne s’est pas occupé de moi.

Faut pas se méprendre, je ne suis ni un client ni un patient chiant, ça s’est toujours très bien passé. Mais un médecin me ferait une remarque parce que je ne suis pas au garde à vous quand il arrive ça voudrait ronfler. Ma femme a bossé avec des infirmières aux urgences pendant plusieurs années, et elles me racontaient l’attitude de plusieurs médecins. Et en te lisant, je n’ai absolument aucun mal à imaginer ton comportement.
Et je l’ai dis plus haut, il y a le fait de couper la parole aux autres, et le fait de faire couper la parole. Il ne faut pas mélanger les deux aspects.

25)
Chichille
, le 08.09.2010 à 08:54

@ Tom25

M.G. parlait « d’humour provocateur » et précisait que tous ces jeunes gens avaient été les premiers à devenir des « bippeurs ». Il me semble que cette pancarte et cette histoire doivent être prises au second degré, non ?

26)
Tom25
, le 08.09.2010 à 10:07

Je ne réagissais pas à ça, mais aux 10 secondes octroyées à la personne pour couper court à sa conversation. Ce qui est extrêmement choquant et que critique la plupart des personnes ici, c’est quand une personne qui discute physiquement avec une autre la délaisse pour répondre à un appel téléphonique, et surtout faire durer cette nouvelle conversation pendant que le premier poireaute. Mais on ne peut pas exiger l’inverse, à savoir quelqu’un qui a une conversation téléphonique ne doit pas lui raccrocher au nez parce qu’une personne vient lui parler physiquement.

27)
Chichille
, le 08.09.2010 à 10:10

Là, d’accord. C’est d’ailleurs de la politesse élémentaire, mais c’est vrai que tout le monde ne le pratique pas.

28)
M.G.
, le 09.09.2010 à 09:45

M.G. parlait « d’humour provocateur » et précisait que tous ces jeunes gens avaient été les premiers à devenir des « bippeurs ». Il me semble que cette pancarte et cette histoire doivent être prises au second degré, non ?

En fait de pancarte, la formule était peinte en bas-relief et en lettres géantes sur l’un des murs de la salle de garde.

Je ne sais pas si la tradition perdure en CHU mais ce n’était pas le seul « message » qui égayait les murs de la salle de garde ;-)

Second degré ? Certainement, puisque ces jeunes gens étaient appelés à prononcer le Serment d’Hippocrate qui ne laisse aucun doute quant à leur engagement.

Ceux qui ont vécu le stress et la fatigue des longues nuits de garde en Internat de Médecine savent de quoi je parle.

Pour eux, les 35 heures, ce n’était pas le temps de travail de la semaine. 48 heures c’était souvent le nombre d’heures d’affilée, partagées entre gardes et cours magistraux.

Mon « Bravo Messieurs et merci ! » est sincère et à prendre au strict premier degré puisque ce sont les mêmes qui me soignent depuis quarante ans et m’ont déjà sauvé la peau à plusieurs reprises.