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Schwingen, ou la lutte suisse – le sumo des Helvètes?

La marée de personnes qui se dirige vers l’arène est à peine perceptible à l’oreille: un vaste murmure, des rires, des cris d’enfants qui dépassent, ou un ami qui en interpelle un autre. Nous sommes à Frauenfeld, il y a une quinzaine de jours, à la Fête fédérale de lutte, officiellement Schwinger- und Aelplerfest (littéralement la fête des lutteurs et des gens de l’Alpe).
Je me suis laissé entraîner par des amis qui m’ont assuré que «c’est mieux que le football». Et je dois admettre, après y avoir passé un dimanche très intéressant: en ce qui me concerne, ce n’est peut-être pas mieux, mais c’est en tout cas plus intéressant pour la béotienne que je suis que ce que le football est devenu depuis quelques années (quelques décennies peut-être).
On va assister à des matches: deux hommes luttent, le plus fort gagnera, selon une série de règles dont je vais vous indiquerai où trouver les détails. Cela se passe dans toute la Suisse centrale, les jeunes gens s’affrontent régulièrement, et une fois tous les trois ans, ils se réunissent en une manifestation désignée en français par Fête fédérale de lutte.
Ce qui frappe dans cette foule, que ce soit aux abords de l’arène ou en dehors, c’est l’absence totale d’agressivité.
Pour que le lecteur puisse faire la comparaison, je préciserai que les 250’000 visiteurs de Frauenfeld (lutteurs, fans, curieux, presse), étaient encadrés par… quatre policiers.

Schwingen, ou lutte à la culotte

Je me suis trouvée par hasard à côté d’un sportif américain d’origine japonaise que l’on remarquait pour sa haute taille et sa forte carrure. Il était judoka de profession. Ses remarques (il me prenait à témoin de son étonnement enthousiaste) ont fini par éveiller mon intérêt.
Il faut vous dire (pour ceux qui ne connaissent pas) que le Schwingen (oui, bon, on dit lutte suisse, mais ce n’est pas aussi coloré que Schwingen, qui signifie l’addition de plusieurs choses: balancer, basculer, osciller, vibrer, brandir)… Bon, je recommence, il faut vous dire que dans le Schwingen les concurrents portent, au-dessus d’un pantalon, une culotte de jute, et c’est en se tenant par la culotte que les deux lutteurs doivent tenter de faire toucher la sciure (car ils se battent dans la sciure) au dos de leur adversaire.

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Kilian Wenger (de dos), qui sera roi à la fin de la manifestation, en pleine action /Photo spa

La lutte suisse est en fait un sport comme un autre, entourée d’un certain folklore, mais qui, en tant que sport, peut être considéré comme universel.
C’est en tout cas ce que pensait mon Américano-Japonais, qui s’appelait Marc.
«C’est comme le sumo!», s’est-il exclamé. «Regardez, regardez, ces prises, c’est comme les prises mawashi du sumo!» Et ainsi de suite, à chaque prise, à chaque feinte tactique, il appliquait un nom venu du sumo, et a conclu plutôt vingt fois qu’une: «C’est comme le sumo», en variant de temps à autre pour s’exclamer: «C’est comme le judo».
Pendant une pause, il m’a priée de lui servir d’interprète, et nous sommes allés poser des questions à un des organisateurs, ex-champion de Schwingen. Marc voulait savoir comment on déterminait les paires d’hommes qui lutteraient ensemble. On lui a expliqué que cela était fait par les organisateurs (qui sont le plus souvent des anciens de la lutte suisse), sur la base de la force des participants et des résultats obtenus précédemment.
«La seule vraie différence», m’a confié Marc lorsque nous sommes revenus à notre place, est que les lutteurs sont beaucoup moins corpulents que ceux qui pratiquent le sumo. Mais cela dit, les ressemblances sont étonnantes.»
Comment expliquer cela?
J’avais un professeur d’anthropologie qui assurait que dans un stade de développement donné, les humains avaient des comportements similaires, quel que soit le lieu, et qu’il n’y avait pas pour cela besoin de communiquer – s’il avait été là, je suis sûre qu’il aurait dit que le Schwingen est une activité spontanée, tout comme le sumo, et qu’ils ont surgi dans des circonstances qui se ressemblaient, en dépit des milliers de kilomètres qui les séparent.

Schwingen, une tradition

On trouve des descriptions de quelque chose qui ressemble au Schwingen depuis le Moyen Age. Mais la cristallisation en «sport suisse» est venue lorsque les Helvètes se sont lentement mis en route vers une identité suisse, et qu’ils avaient besoin, pour cela, de s’approprier, de transformer et de pratiquer, des coutumes anciennes, des héros anciens (d’où la résurgence de Guillaume Tell, comme héros national, en Suisse et aussi ailleurs en Europe).

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Schwingen à Berne en 1775 (gravure Marquard Wocher)

Le Schwingen fait partie de cette appropriation. Et c’est en 1855 déjà (la Confédération moderne avait sept ans), qu’à la fête fédérale de gymnastique on a proclamé le Schwingen «sport suisse». Vous trouverez une bonne description des règles du jeu sur Wikipedia.

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Schwingen et autres sports traditionnels en 1808. Agrandissez cette image d'excellente qualité, les détails sont formidables (lithographie coloriée de M. Mongin).

Je voudrais juste ajouter que si autrefois les «Schwinger» étaient essentiellement des paysans, ce n’est plus toujours le cas aujourd’hui: on trouve parmi eux des employés – certes, ils viennent souvent d’un village, mais ce ne sont plus exclusivement des «cow-boys».

Schwingen en 2010

Il faut croire que nous avons, une fois encore, besoin de nous définir en tant que nation. La Fête fédérale de lutte de cette année a battu tous les records. Les 200’000 spectateurs de la dernière fois ont été dépassés (il y en avait 250’000), et on compte que quelque 700’000 téléspectateurs ont suivi les événements depuis chez eux. Il faut dire que radio et TV ont mis le paquet, et qu’il était quasi impossible d’ignorer que cette fête avait lieu.
Il y avait un favori, un jeune homme qui, depuis un an environ, gagne tournoi sur tournoi: Kilian Wenger, 20 ans, 1m91, 101 kg. Une nature de sportif, m’ont assuré les organisateurs, il serait champion dans n’importe quelle discipline: il est parfaitement coordonné, rapide et intelligent. Tous les champions ont gagné leurs premiers lauriers autour des vingt ans, et ont ensuite défendu leur titre de «Schwingenkönig» (roi du Schwingen) face à de nouvelles vagues de jeunes. L’homme que Kilian Wenger a détrôné, Jörg Abderhalden, défendait son titre depuis douze ans, et n’a été battu qu’en fin de championnat cette année: il est encore arrivé deuxième.

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Jürg Abderhalden était roi de la lutte depuis douze ans. Il a été détrôné cette année, mais il est resté deuxième./Photo Keystone

Quant à Kilian Wenger, il était considéré par tous comme un enfant prodige: favori d’entrée, aux trois quarts des compétitions il était déjà assuré de son titre, il n’a pas perdu une seule passe.
«C’était un de ces jours extraordinaires comme on en a parfois dans la vie, a-t-il commenté, tout collait. J’avais la forme, il faisait le temps que je préfère, et j’ai eu plusieurs fois une chance inouïe.»

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C'est l'instant final de la dernière passe: dans quelques secondes, Kilian Wenger sera proclamé roi de la fête./Photo spa

Si vous voulez le voir en mouvement, suivez ce lien: vous comprendrez qu’il faut plus que de la chance pour pratiquer le Schwingen. La force, certes, mais aussi un sens tactique très développé, et une grande rapidité dans les réflexes. Ce qui frappe le plus, c'est qu'en dépit de ces corps à corps, ces rencontres ne  dégagent aucune agressivité non plus. Une fois la passe terminée, on se serre la main, on débarrasse son adversaire de la sciure, le fair play domine.
Le prix du roi est une vache, valeur 12’000 francs suisses (environ 8000€). Kilian a aussitôt dit qu’il préférait l’argent. Il a certes fait un apprentissage de boucher, mais il a changé de voie et termine actuellement un apprentissage de charpentier. Il est originaire du canton de Berne, et cela faisait dix-huit ans qu’un Bernois n’avait plus été roi de la lutte, les Bernois ont donc tout particulièrement fêté. On a dit qu’il allait être assailli par les sponsors, les contrats publicitaires et tout le cirque commercial. Les rois précédents ne se sont pas vraiment laissés prendre par cela, ils ont continué tranquillement leur carrière. Il sera intéressant de voir si Kilian fera comme eux. En écoutant ses propos après la victoire, on avait l’impression qu’il ne le savait pas lui-même.
Et ainsi, la fête s’est conclue, encadrée par quatre policiers. Comme elle a duré deux jours, le samedi soir Frauenfeld était en fête (je n’y étais pas), et quelques autochtones m’ont confié qu’on n’avait pas beaucoup dormi. Mais là aussi, cela s’est passé en toute tranquillité, les urgences ont eu à soigner quinze accidents mineurs en tout et pour tout. L’alcool a coulé à flots, m’a-t-on dit, mais sans agressivité. Qu’on ne pense pas que c’était parce que tous les spectateurs étaient campagnards. Il y avait un fort pourcentage de citadins parmi eux.
Cela prouve, j’en reviens à mon point de départ, qu’il est possible de jouir d’un sport de compétition qui demande force et endurance sans en faire l’exutoire de toutes les frustrations, et sans qu’il soit nécessaire d’être encadré par des cars de gendarmes matraque à la main.

J’ai renoncé à prendre des photos: elles n’auraient valu la peine, avec le matériel dont je dispose, que de tout près, seuls quelques photographes professionnels ont eu le droit de s’approcher (à juste titre).

15 commentaires
1)
Franck Pastor
, le 08.09.2010 à 08:21

Ce qui le distingue du judo et le rapproche du sumo, c’est effectivement la prise par la ceinture de jute. Mais il semble permis de saisir aussi l’adversaire à bras le corps, si j’en crois les images ?

2)
nic
, le 08.09.2010 à 08:49

merci Anne pour cette bel article! j’ai toujours été un peu partagé, entre la “suissitude ringarde” de ce sport et la passion que ça peu générer dans toutes les générations. maintenant je ne suis pas les concours de lutte suisse, mais je comprends bien cette passion, c’est peut-être que je viens de passer le cap de la quarantaine?

à part ça, j’ai un doute sur cette phrase:

(…) selon une série de règles dont je vais vous indiquerai où trouver les détails.

;-) à bientôt ciao, n

3)
Anne Cuneo
, le 08.09.2010 à 10:17

@Frank Selon ce que j’ai vu, le bras le corps est permis, et même inévitable, pourvu de ne pas lâcher la culotte, au moins d’une main.

Quant aux règles du Schwingen, elles sont sur le site Wikipedia Lutte suisse, que j’indique.

4)
Modane
, le 08.09.2010 à 12:57

Étonnant!… Amateur de sumo, j’étais loin de me douter d’un convergence helvète! Merci, Anne!

5)
Mirou
, le 08.09.2010 à 13:12

Tiens, c’est rigolo. Est-ce que le gagnant épouste systématiquement le dos du perdant ? Si oui c’est une jolie tradition..

6)
Anne Cuneo
, le 08.09.2010 à 13:48

Je n

Tiens, c’est rigolo. Est-ce que le gagnant épouste systématiquement le dos du perdant ? Si oui c’est une jolie tradition..

Tous ne le font pas, mais Kilian Wenger (qui est un doux, très amical) l’a fait chaque fois. J’ai aussi vu deux fois un perdant, en larmes dans les bras de celui qui l’avait battu, et l’autre lui disant: ce n’est pas grave, la prochaine fois ce sera ton tour. C’est exactement la raison profonde de cette humeur: c’est un sport fraternel, et l’absence d’agressivité était étonnante.

Il m’arrive de me trouver dans le tram qui transporte les fans de foot de la gare au stade ou vice-versa. L’agressivité est palpable, chaque fois. La différence avec cette manifestation était phénoménale, et je n’étais pas la seule à le dire.

7)
Franck Pastor
, le 08.09.2010 à 13:57

À noter qu’il n’est pas étonnant que les lutteurs de Schwingen ne soient pas aussi « gras » que les sumotori. En fait en sumo, c’est une tradition séculaire qui veut que les lutteurs soient gras. Question de « prestance » ou de poids supplémentaire difficile à bouger par leur adversaire, je ne sais pas, toujours est-il qu’ils sont gavés dès leur plus jeune âge lors leur formation à ce sport. Il n’y a pas ce genre de « tradition » en Suisse ;-)

8)
Anne Cuneo
, le 08.09.2010 à 15:16

Kilian Wenger, qui est un garçon très moderne (né en 1990), a une constitution d’athlète: plus de muscle et moins de graisse que les autres lutteurs. Cela a été remarqué par tous les aficionados, et les spécialistes attribuaient ses victoires sans précédent face à des champions de la discipline, à cette différence: il a un entraînement d’athlète tous azimuts, disait-on. «Il ferait un excellent cycliste», remarquait un journaliste sportif.

Pour le Schwingen aussi, on a longtemps considéré qu’il fallait une forte carrure – mais bien sûr pour le sumo on cultive la graisse. Cela n’a jamais été le cas chez les lutteurs suisses.

Entendons-nous bien, Wenger est baraqué. Simplement il l’est moins que la plupart des autres.

9)
Diego
, le 08.09.2010 à 20:39

Il m’arrive de me trouver dans le tram qui transporte les fans de foot de la gare au stade ou vice-versa. L’agressivité est palpable, chaque fois. La différence avec cette manifestation était phénoménale, et je n’étais pas la seule à le dire.

Pour la petite histoire, je tiens d’un juge national l’anecdote suivante : Les 47’000 spectateurs de la fête cantonale de lutte bernoise 2010 étaient encadrés par 7 (sept) agents de police ! Aucun problème n’a été signalé, même si plus de 100’000 l de bière furent écoulés.

10)
Anne Cuneo
, le 08.09.2010 à 20:46

Les 47’000 spectateurs de la fête cantonale de lutte bernoise 2010 étaient encadrés par 7 (sept) agents de police !

Ça fait encore beaucoup par rapport aux quatre qui étaient mobilisés à Frauenfeld pour 250’000 spectateurs… A la Fête précédente, il y a trois ans, il y en avait 10 (pour 200’000 personnes), et on a constaté que ce n’était pas nécessaire – pour Frauenfeld quatre suffiraient. Ils ont suffi. Le jour et la nuit, quoi.

11)
François Cuneo
, le 08.09.2010 à 21:54

Joli sujet!

Comme beaucoup, j’avais souvent entendu parler de cette fête et de ce sport, mais je n’en savais rien.

Merci Anne

12)
Pierre.G.
, le 09.09.2010 à 12:07

Merci pour ce reportage, je suis sur que la “suissitude” citée plus haut, et dont je suis totalement victime, est typiquement à l’image d’une grande partie des habitants.

Si l’on regarde les sports qui sont pratiqués seulement chez nous et ne conduisant à aucune participation extérieure, soit la lutte, le cornus, le tir et les combats de vaches, on peut voir que ni l’argent ni la violence en font partie; ce qui en fait sans doute la principale raison de l’absence de problèmes citée dans l’article.

13)
pat3
, le 09.09.2010 à 19:40

Anne, merci du voyage!

«Il ferait un excellent cycliste», remarquait un journaliste sportif.

Je suis surpris par cette remarque, d’autant plus qu’elle vient de la part d’un journaliste sportif: les cyclistes sont rarement des grandes baraques, 101 kg à déplacer sur 250 km avec côtes, même sur roue, ça reste un peu lourd, non? Peut-être parlait-ils des cyclistes sur piste, qui sont extrêmement puissants (mollets, cuisses, abdos bien sûrs), mais là encore, pour les moments de vitesse pure que nécessite le sport, je n’ai pas eu l’impression d’avoir eu vent de tels gabarits.

En fait, dans ce que tu as montré, j’ai compris pourquoi l’on parle de lutte: j’ai immédiatement pensé à la lutte gréco-romaine, sans doute à cause de l’empoignade à bras le corps; mais la parentée avec le sumo est indéniable, du fait de la prise à la culotte, plus qu’avec le judo où les balayages sont une part importante de la stratégie du déséquilibre, dû au fait qu’on s’empoigne par le haut du kimono, ce qui porte plus haut le centre de gravité (on le voit sur le funfter gang, qui commence à 2mn51 dans le film que tu as indiqué, le balayage est beaucoup moins efficace, du fait de la position basse et campée sur les jambes induite par la prise à la culotte).

Enfin, je n’ai pas tout compris au fonctionnement du combat: je n’ai pas compris quand et pourquoi on arrêtait lorsqu’un de des était au sol sans toucher les épaules, et du coup, je n’ai pas compris pourquoi Killian Wenger a gagné à la fin (il m’avait semblé qu’il était plutôt, pour une fois, en mauvaise posture). Tu saurais m’expliquer?

14)
Anne Cuneo
, le 10.09.2010 à 11:27

je n’ai pas compris pourquoi Killian Wenger a gagné à la fin (il m’avait semblé qu’il était plutôt, pour une fois, en mauvaise posture). Tu saurais m’expliquer?

Vu sur place, cela paraissait évident, l’adversaire a pratiquement toujours fini dos dans la sciure, et une ou deux fois il y avait en quelque sorte un match nul. Quand le temps était écoulé aucun des deux n’avait réussi à faire toucher la sciure à l’autre. A la fin, ce sont les points obtenus qui comptent, et dans ce sens Kilian Wenger, qui devait faire 8 passes, était déjà assuré de la victoire après 5, car il était arithmétiquement pratiquement impossible que quelqu’un le dépasse (en points), même s’il ne gagnait pas. C’est tout ce que je suis à même d’expliquer. Au lien que je donne dans le texte sur YouTube, on voit diverses compétitions, avec ou sans Kilian. Je pense que c’est cela qu’il faut étudier.

Quant au commentaire selon lequel il ferait un excellent cycliste, je te signale que Ferdy Kubler avait exactement le même physique, avec quelques kg en moins au bout d’un certain temps, qui disparaissent vite quand tu fais les cols 8 heures par jour (comme faisait Ferdy); idem pour Armstrong: quand à 20 il est devenu champion du monde de cyclisme (avant d’avoir le cancer, donc, et à l’époque où son «entraîneur» était sa maman), était très proche du physique de Kilian. J’ai compris que ce journaliste parlait surtout de pontentialités.

15)
pat3
, le 10.09.2010 à 12:02

Bon merci pour l’info sur le gabarit des cyclistes, je ne savais pas qu’ils existaient (je ne suis le cyclisme que de très loin depuis un bout de temps, et, à l’époque où je le suivais, les gabarits étaient rarement ceux là – ceci dit, puisque Kübler en était proche, c’est une exception réccurrente, tout au moins une vieille exception)…