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Les vacances…

Pas d’essai de rotule ou d’aspirateur tagada aujourd’hui, mon collègue Ysengrain se désole. Comblons ses attentes et peut-être les vôtres. Et réfléchissons un peu.

Loin de la folie des déclarations fracassantes des uns, des réactions suspectes de certains et plus encore des silences des autres, revenons à de sains fondamentaux : le respect et l’amour de la patrie, de la res publica, par exemple.

Je vous propose de (re-)découvrir le bon Charles-Louis Secondat, baron de Montesquieu et seigneur de La Brède, bien au delà de ce que nous en avons survolé dans le Lagarde & Michard du Lycée. (Pour les non-frogs, c’est la suite de recueils de citations de littérature qui ont accompagné, voire accéléré, l’usure de nos fonds de culotte sur les bancs de l’École).

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Peut-être même y trouverez-vous la facile justification d’un iPad; ce serait en tout cas moins onéreux que de se déplacer à la bibliothèque de Harvard pour lire cet exemplaire.

Pour les paresseux, dont je suis pleinement et irrémédiablement représentatif°, il me semble utile de commencer par la vingtaine de pages de commentaires de “L’Esprit des Lois” de l’éminent d’Alembert ; rien que ces quelques pages remettent les pendules à l’heure.

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Puis, vous pouvez continuer vers les 600 pages de l’œuvre du bon Montesquieu…

Ensuite, à vous de voir…

Bonne lecture.

° : le paresseux est économe, ingénieux et écolo, il cherche à améliorer les processus pour obtenir le meilleur résultat plus vite avec le moins possible de dépense d’énergie, afin de retourner plus vite vers son hamac…

5 commentaires
1)
ysengrain
, le 18.08.2010 à 10:13

Ô Saluki, mon frère, que tu illumines ma journée grâce au cher, si cher Charles Louis Secondat dont je donne le lien Wikipedia, tant cet homme est précieux.

Merci.

2)
Modane
, le 18.08.2010 à 11:09

Oh que voilà un judicieux conseil, par les temps qui courent! :)

3)
iker
, le 18.08.2010 à 15:31

Merci pour cette incitation à relire Montesquieu. Étant plongé dedans, je vais finir par croire que certains auteurs des siècles passés sont d’une bien etrange et contemporaine actualité dans nos sociétés hybrides, en pleine régression démocratique.

Je ne parle pas là de la Suisse, où les principes de séparation des pouvoirs chers à Montesquieu connaissent une application bien plus aboutie que dans son puissant voisin occidental.

À croire qu’il y a longtemps qu’au sommet de cet État qui depuis deux siècles fait mine de se donner des apparences de république, on a une préférence pour la lecture à la florentine du “Prince” de Machiavel, et le retour perpétuel aux monarchies électives, que pour celle de “L’esprit des lois” de Montesquieu, posant les principes d’une stricte séparation des pouvoirs, de la nécessité des contre-pouvoirs aux abus du souverain, à la fois horizontale, entre executif, législatif et judiciaire (ces deux derniers particulièrement maltraités dans ce pays) et verticaux, entre le centre et la périphérie (réduite à la portion congrue et financièrement asphyxiée pour la soumettre au bon vouloir du souverain).

Cette (re)lecture est plus que jamais nécessaire en ce moment où un tout petit nombre d’hommes, à l’esprit corrompu par l’ivresse du pouvoir, la fréquentation des puissants, les vaines courbettes contre les évadés fiscaux, nourrissant par la même la dette laissée aux générations suivantes pour avoir tout dilapidé dans “le pain et les jeu”, après les avoir soi-même conseillé de fuir en vue d’obtenir quelques pourboires pour accéder et se maintenir au pouvoir, rétablissant au passage quelques uns des privilèges fiscaux des plus riches que l’on cherchera, vainement, à compenser en surchargeant d’impôts, à bas bruit, les plus modestes qui renoncent à se nourrir de fruits et légumes, sans parler de la viande, pour pouvoir s’acquitter de taxes locatives dont ils étaient jusqu’alors exemptés.

L’esprit du temps ne serait plus à la conquête des libertés, individuelles et collectives, à la recherche de l’équité, cherchant à permettre à accéder à plus de capital social et culturel à ceux qui ont moins de capital financier, à la recherche de la solidarité, la fraternité et à l’humanité ?

La dénonciation d’ennemis intérieurs imaginaires, la mise à l’index, la bouc-émissarisation de celui que l’on ne comprend pas, l’étranger au sens étymologique, renouent méthodiquement avec la vieille tradition colbertiste de ramener tous les pouvoirs entre les mains d’un nombre toujours plus restreint de courtisans du “souverain” qui parce qu’il tend à concentrer les pouvoirs entre ses seules mains fait mine de croire qu’il suffit de dire “je le veux” comme d’autres, plus célèbres auraient dit “tel est mon bon plaisir !”, pour que change le regard porté par ses sujets sur leur propre réalité.

La nouvelle devise de la monarchie républicaine est désormais brutalité, vénalité, vulgarité.

C’est en ce sens que la relecture de Montesquieu est passionnante.

Par un heureux concours de circonstance, je me suis attaqué hier même, à la lecture des Lettres persannes à coté desquelles les pamphlets de Voltaire peuvent paraître bien révérencieuses. ;-)

Cet quatre derniers mois ayant été consacré à la lecture retrouvée, sur l’iPad, d’ouvrages disparus de la bibliothèque familiale desormais dispersée, j’ai commencé à reexplorer Victor Hugo Victor Hugo, Voltaire , Ernest Renan , Condorcet Machiavel, Montesquieu, mais aussi d’autres auteurs, Martin Luther, Jean Calvin, Locke, Thomas Moore, Benjamin Franklin, Adam Smith, Malthus, David Ricardo, Frédéric Bastiat, Karl Marx, Jules Lermina, Jean Jaurés, Max Weber, J. M. Keynes, Antonio Gramsci, John Kennet Galbraith, Albert O Hirshman, Gandhi ou Martin Luther King.

Une exploration qui n’est pas simplement celle de quelques citations à peine survolées par le “Lagarde et Michard” dont avions hérités de nos parents et grand-parents, mais une véritable plongée dans la profondeur du texte, qui une fois remis dans son contexte et dans sa plénitude, dit parfois le contraire des intentions qu’on lui a souvent prêté à travers les interprétations académiques. Il n’a jamais été aussi accessible qu’aujourd’hui de revenir aux sources.

Nombre de ses ouvrages sont desormais accessibles au format ePub, que ce soit grâce au “projet Gutenberg” ou facilement retrouvrables avec le nouveau moteur de recherche ebibli.

4)
zit
, le 19.08.2010 à 08:16

Autre lecture légère estivale suggérée,« la Commune » par Louise Michel que je viens de finir, ça laisse un sale goût dans la bouche… Mais c’est très intéressant de découvrir les dessous d’un passage noir et rouge à peine effleuré par les manuels d’histoire de France, surtout en se plaçant du point de vue des vaincus…

Un personnage qui me fait penser à une héroïne d’un roman d’Anne Cuneo, humaine, tellement humaine, trop humaine.

z (quand je pense qu’il y a en France des rue, places et avenues Thiers, je répêêêêêêêêêêête : et le cauchemard recommence…)