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Festival de Cannes 2010

Et oui ! Peu de temps avant le festival de Cannes du film, il y a un autre festival à Cannes : Le festival international des jeux cette fois. Un festival qui me fait nettement plus trépigner que le premier.

Pour la première fois, nous y sommes allés et très sincèrement, nous n’avons pas regretté une seule seconde !

Malgré le temps pourri, nous avons fait de très belles rencontres sur les stands : les auteurs, les éditeurs, les autres joueurs. Ils étaient tous contents d’être là et de partager leur passion.

Avant de vous montrer la vidéo de nos péripéties, voici un petit compte-rendu qui vous permettra, je pense, d’apprécier à sa juste valeur les images.

Mercredi

Départ de Genève très tôt le matin pour prendre le vol EasyJet de 6h35… Pour rester polis, nous ne dirons pas que nous avions la tête dans le cul, mais c’était tout à fait ça. Nous sommes partis à 5, des membres et amis de Joca. Première surprise à l’aéroport : nous rencontrons Bruno Cathala, l’auteur des jeux “DiceTown, Mow ou encore Jamaïca, qui part aussi au Festival. Nous sommes tout de suite dans l’ambiance et Fabien profite de discuter avec Bruno.

En plus de Bruno, nous rencontrons une délégation de ludothécaires venus des 4 coins de la Suisse romande. Certains ont fait le déplacement depuis Fribourg pour prendre cet avion. Leur but : se mettre à jour sur toutes les nouveautés pour les enfants qui vont sortir et aussi profiter pour apprendre les jeux et se retrouver pour partager leurs connaissances.

* * * *

Lorsque nous entrons dans le palais des festivités de Cannes, c’est le paradis : peu de monde, des objets bizarres, des stands de démonstrations et surtout des tonnes de jeux à découvrir. Évidemment, pour donner envie de jouer, les grands moyens sont là : le Jamaïca XXL et un Ghost Stories (un jeu coopératif dont il faudra que je vous parle !) en 3D sont là.

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Ci-dessus le Jamaïca XXL et ci-dessous le Ghost Stories en 3D

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Notre première découverte du salon est le jeu Asteroyds. Sans peine, je peux dire qu’il s’agit de notre premier coup de coeur du salon ! Fabien a écrit un article sur ce jeu. Si vous voulez lire les règles et voir de quoi il s’agit, je vous renvoie à son article. Sachez seulement que même si le matériel le dessert un peu (ouh là, ça a l’air prise de tête), ce jeu est juste très fun. Il faut se déplacer dans l’espace avec son bolide sans s’écraser contre les astéroïdes qui bougent à chaque tour. Et pour programmer son déplacement, 40 secondes sont à disposition. C’est peu… très peu ! Le jeu est en boutique là, maintenant tout de suite, en principe tout début avril. Nous attendons notre exemplaire avec impatience et là, nous vous concocterons une petite vidéo pour vous montrer vraiment de quoi il en retourne !

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Ci-dessus le plateau avec les astéroïdes. Ci-dessous le plateau du joueur avec la programmation de ses déplacements.

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Nous enchaînons immédiatement avec une autre découverte fort sympathique : Pony Express de Bruno Faidutti (Castel, Citadelles et Tempête sur l’échiquier). Le jeu nous a été expliqué par l’auteur himself ! Autant vous dire que la pression était grande pour savoir si nous allions aimer le jeu ou pas. Et bien oui, nous l’avons aimé. Pony Express est un jeu d’ambiance où il ne faut pas se prendre au sérieux. En gros, il s’agit d’une course dans le Far West pour être déclaré le meilleur chevaucheur du Pony Express. Pour cela, il faut bluffer aux dés, savoir tirer plus vite que son ombre (et dans ce cas, c’est à coup de pichenettes sur le plateau) contre les indiens ou ses adversaires tout en évitant de se faire mettre en prison. À jouer de manière débridée donc avec le sourire aux lèvres.

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Fabien essaie de tirer sur les indiens

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Bruno Faidutti nous propose tout de suite après de tester l’un de ses futurs jeux, Isla Dorada, à l’état de prototype encore. Les règles sont pourtant définitives et nous prenons un plaisir fou à être des privilégiés et pouvoir essayer ce jeu avant les autres. Depuis, Bruno Faidutti a mis en ligne sur son site un historique de la création du jeu très instructif.
Pour une première partie à 6, le jeu a été un peu long, mais il nous a quand même beaucoup plu. Nous jouons avec un seul pion qui doit se déplacer de ville en ville. Pour le déplacer, il faudra réussir à convaincre les autres que c’est la bonne ville où aller. Sauf que tous les joueurs ont des objectifs secrets et que si ce n’est pas du tout la bonne direction, il faudra réussir à être le plus convaincant. À découvrir en vrai au mois d’octobre vraisemblablement.

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Bruno Faidutti et son jeu Isla Dorada

Le salon ferme ses portes à 20h00. Le temps d’aller nous restaurer, nous nous rendons ensuite au Off. Le Off, c’est en dehors du salon. Une grande salle à disposition des auteurs pour faire découvrir leur futur jeu ou alors pour les joueurs pour tester leurs dernières acquisitions.

Fatigués du voyage, nous n’avons pas tenu longtemps. Nous avons quand même eu le temps de tester Le grand Castel de Bruno Faidutti qui est la version à 5 joueurs avec de nouvelles cartes de Castel.

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Le grand Castel

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Jeudi

Nous débutons notre après-midi avec Mystery Express un jeu d’Antoine Bauza (Hurry’Cup, Ghost Stories, ...) et Serge Laget (Les chevaliers de la table ronde, ...). Pour moi, c’était vraiment une grosse attente et j’ai été malheureusement déçue. J’ai trouvé le jeu très long et il était très difficile de réussir à déduire quoi que ce soit. En fait, Mystery Express est un Cluedo en plus tactique. Certains joueurs autour de la table ont été enchantés contrairement à moi. Le mieux est

  1. que je réessaie une partie
  2. que vous vous fassiez votre propre avis !

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Le train de Mystery Express dans lequel se déroule le meurtre. Ci-dessous la fiche pour noter les indices.

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Le jeu testé suivant a aussi été fortement débattu entre nous et est pour certain une vraie révélation, pour d’autres une vraie nullité. Il s’agit de Boomerang un jeu de Dominique Erhard et Michel Lalet. Un jeu d’enchère pour remporter des cartes d’animaux d’Australie. À la fin du jeu, celui qui a la majorité dans une famille gagne des points. Il faut donc essayer d’enchérir sur les bonnes cartes. Pas compliqué, un jeu de stop ou encore qui vous plaira… ou pas.

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Boomerang : le matériel

Notre prochaine rencontre a été un vrai plaisir. Une personne très sympathique, Franck, du stand d’Asyncron Games (éditeur de jeu) nous a permis de tester la nouvelle édition de Korsar qui était encore au format de prototype. Le jeu, très simple, nous a tous surpris en bien. Les manches s’enchaînent facilement et la mécanique est très agréable. Vous naviguez en eaux calmes lorsque les pirates vous attaquent. Avez-vous la force de combat nécessaire pour riposter ?

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Franck au centre de la photo. Ci-dessous, un bateau se fait attaquer et riposte.

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Pour le Off, nous avions prévu avec un groupe d’amis retrouvé sur place de nous lancer dans une immense partie de Battlestar Galactica. Du bon, du lourd, du tendu !

Pour commencer tranquillement la soirée, nous avons quand même fait tourner un Dobble, un petit jeu de rapidité qui ne paie pas de mine, mais qui est absolument génial.

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Il faut trouver le symbole identique entre sa carte et la carte du milieu (il n’y en a toujours qu’un seul)

Puis, la partie de Battlestar Galactica a démarré. Il s’agit d’un jeu semi-coopératif où les humains combattent les cylons, les robots qui ont pris forme humaine. Traîtrise et suspicion ont fait de cette partie un très, très bon souvenir du salon.

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Fabien explique les règles de Battlestar Galactica

Des joueurs de la région genevoise avaient également fait le déplacement pour avoir l’occasion de faire tester leur prototype. Romain et Cédric présentaient pour le premier Les maîtres des élémentalistes et pour le deuxième un jeu qui se nomme Alaska. Pour eux, venir au Festival, c’est une très bonne façon de rencontrer des éditeurs et des auteurs.

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Romain ci-dessus et Cédric ci-dessous présentent leurs prototypes

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Vendredi

Nous commençons la journée avant même que les portes du Festival ne soient ouvertes. Nous avons trouvé une salle avec des tables, de quoi se lancer dans un Bonhanza, un vrai classique des jeux de négociation. Pas compliqué du tout et pourtant très fin et très malin.

A 13h30, dès que le Festival ouvre, nous nous ruons sur le stand de Libellud l’éditeur de Dixit qui avait gagné l’année passée l’As d’Or du meilleur jeu. Nous rencontrons Marie Cardouat, l’illustratrice des splendides cartes de ce jeu. Elle nous fait même une petite dédicace. Pour ceux que ça intéresse, sachez que de nouvelles cartes pour le jeu Dixit sont sorties.

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Marie Cardouat l’illustratrice de Dixit

Une autre grosse attente du salon était le jeu Un monde sans fin tiré du livre du même nom de Ken Follett, la suite des Piliers de la terre. Les mécanismes des deux jeux n’ont rien à voir. Un monde sans fin s’est révélé très intéressant et une seule partie ne suffit pas pour en explorer toutes les facettes. Un jeu de gestion où le chaos comme dans le livre a une part importante. A refaire donc et rapidement.

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On se concentre et on réfléchit autour du plateau d’Un monde sans fin

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Attirés par les illustrations de Pierô sur le jeu Offrandes, nous avons tenté une partie. Le matériel est splendide, rien à redire. Le jeu se base principalement sur un principe d’enchères. Nous avons fini la partie un peu sur notre faim car même si de nombreux aspects et mécanismes du jeu étaient très intéressants, l’ensemble nous a donné un sentiment de jeu froid et répétitif.

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Le très beau plateau du jeu Offrandes

Enfin, nous clôturons la journée avec notre deuxième coup de coeur du salon. Un jeu d’ambiance absolument génial qui peut faire peur de prime abord, mais qui ne devrait freiner personne : Cyrano. Un jeu où il vous faut faire un quatrain (4 vers) avec deux rimes imposées. Par exemple, deux rimes en -or et deux en -ique. Très drôle, très bien trouvé et vraiment pas compliqué (même la plus grande pive en poésie peut trouver son compte dans ce jeu). Dans la vidéo, vous pourrez voir le résultat de nos explorations poétiques. Un jeu que je ne manquerai pas de vous présenter plus en détail prochainement.

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Dans l’exemple de la vidéo, le thème est l’hiver et les rimes sont en -ile et -gé

Lors de la soirée au Off, la salle est pleine. Bruno Cathala est là pour faire une conférence sur le thème “J’ai créé un jeu génial… et après ?”. Tous les créateurs de jeu débutants sont là pour écouter avidement les paroles de Bruno.

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Bruno Cathala en orateur

En parallèle, quelques parties se font sur les tables d’à côté.

Samedi

Pour nous, c’est le départ. Le salon continue encore sur le dimanche. Sur les conseils de quelques amis éclairés, nous ne restons pas jusqu’au bout du Festival car l’affluence est telle pendant le week-end qu’il est moins agréable de déambuler dans les allées à la rencontre de nouveaux jeux.

Nous profitons quand même de cette dernière journée pour acheter et tester quelques jeux. Au détour d’une allée, nous croisons Vlaada Chvatil, un très grand auteur de jeu Tchèque qui était là tout spécialement pour présenter son dernier jeu Dungeon Lords.

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Vlaada Chvatil se fait filmer par la trictrac tv

Sur le stand de l’éditeur Krok Nik Douil, nous faisons la connaissance de Alain Epron et Bruno Fricout qui présentaient respectivement leurs deux jeux Mâamut et Le marché de Samarkand. Deux très jolies révélations avec un travail d’édition soigné et des mécaniques de jeux très intéressantes (placement pour le premier et enchères hollandaises pour le deuxième).

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Le plateau de Mâamut ci-dessus et Bruno Fricout explique son jeu le marché de Samarkand ci-dessous

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Notre journée se termine, nous retournons à Nice pour reprendre l’avion… qui est annulé. Notre retour se fera finalement en voiture, mais ceci est une autre histoire.

La vidéo

Bon, voici enfin la vidéo tant attendue. Le compte rendu ci-dessus vous permettra de comprendre les images de ce film.

La conclusion

Nous revenons enchantés et ravis de ce Festival avec une seule envie, y retourner l’année prochaine.

Alors attention : Si quelqu’un ose encore me dire que dans les jeux de société, il y a juste le monopoly et le pictionary, je lui fais manger une boîte de jeu Battlestar Galactica !

7 commentaires
1)
Guillôme
, le 30.03.2010 à 10:26

Alors attention : Si quelqu’un ose encore me dire que dans les jeux de société, il y a juste le monopoly et le pictionary, je lui fais manger une boîte de jeu Battlestar Galactica !

Effectivement, tu as oublié le Scrabble et le Trivial Pursuit!

2)
Philob
, le 30.03.2010 à 21:16

Super ! Merci ! Il faut que je retrouve du temps pour jouer. J’adore ça.

3)
Modane
, le 30.03.2010 à 21:54

Mais c’est dingue, quand même, cette folie du jeu! Et en plus, c’est communicatif! Cette chronique est haletante comme un Connelly!

4)
ToTheEnd
, le 30.03.2010 à 22:57

Effectivement, je suis toujours épaté par le nombre de jeux que tu arrives à nous soumettre… je trouve ça hallucinant et excellent!

T

5)
Puzzo
, le 31.03.2010 à 07:07

Vous savez, chaque année 300 nouveaux jeux sortent ! Tous ne sont pas bons dans le lot mais il y en a quand même une grande partie qui sont vraiment très bien.

Du coup, je ne risque pas d’être en manque d’inspiration rapidement… Désolée :-)

6)
François Cuneo
, le 01.04.2010 à 11:42

Moi c’est l’intégration de toutes ces règles qui me semble insurmontable!

Et as-tu le temps de jouer aux anciens jeux?

Merci pour ce petit voyage!

7)
Puzzo
, le 01.04.2010 à 13:16

Et as-tu le temps de jouer aux anciens jeux?

Pas autant que j’aimerais mais oui, je prends le temps de jouer aux anciens jeux, à ceux que j’ai vraiment aimé.

En étant à Joca, j’ai l’occasion de pouvoir tester plein de nouveautés et d’acheter ensuite les jeux qui me plaisent vraiment et que j’aurai du plaisir à rejouer. Bon, et parfois on se trompe ou on se laisse emballer sur le moment.