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La Belgique et ses « communautés », première partie

Depuis 10 ans, le Français d'origine grenobloise que je suis a le plaisir d'habiter en Belgique :

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J'ai résidé d'abord à Bruxelles (vraiment tout près, mais pas en même temps, de là où résidait un autre Cukien, Coacoa, bonjour à lui ;-)), pendant 8 ans, et depuis bientôt 2 ans à Tournai, à deux pas de la frontière française et de Lille.

Cela pourrait paraître peu évident pour un montagnard comme moi d'emménager dans « le Plat Pays » de Brel (qui n'est pas plat du tout, mais c'est une autre histoire). Et ça faisait quand même un déménagement de 900 bornes, même si là où je m'établissais la langue ne changeait pas.

Même si je continue ici à m'exprimer en français la plupart du temps, question dépaysement, j'ai quand même été servi. Et c'est le sujet de mon article d'aujourd'hui, et d'un suivant. Ce pays est diablement attachant et sympathique, et incroyablement riche et complexe. Et je le vois pourtant ce pays faire une montagne d'une souris, et cette souris, elle s'appelle « le communautaire ».

Ce sont ces problèmes communautaires que je voudrais expliquer ici. C'est assez long et vraiment complexe, aussi ai-je décidé de scinder cette présentation en deux articles, peut-être trois. La première partie, celle que vous avez sous les yeux, est destinée à « planter » le décor, de façon aussi simple que possible. La deuxième présentera un historique de ces problèmes, et lancera quelques hypothèses sur leurs devenirs.

Commençons donc. La Belgique, officiellement créée en 1830 mais ayant une TRÈS longue histoire derrière elle, est une monarchie et un pays fédéral (avec un gouvernement fédéral donc, s'occupant des matières telles l'intérieur, les affaires étrangères, le budget, la justice, etc.). Le pays compte dix provinces, lesquelles provinces au fur et à mesure de l'histoire ont pris de moins en moins d'importance par rapport aux « régions » que je vais présenter bientôt.

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Les provinces (et régions) de Belgique

Le chef de l'État belge est le roi Albert II, qui n'a guère qu'un pouvoir symbolique. Il ne fait d'ailleurs pas beaucoup parler de lui, si ce n'est pour quelques frasques de son passé.

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Les vrais pouvoirs fédéraux sont en fait aux mains du gouvernement… fédéral (ah ?) et de son premier ministre, actuellement Yves Leterme, un chrétien-démocrate :

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Parlons maintenant des langues du pays. Pas mal de gens très mal renseignés (notamment des Français), pensent que les Belges parlent une sorte de « Belge », qui serait un Français abâtardi et prononcé avec l'accent que prenait Coluche dans quelques-uns de ses sketches.

Mais pas du tout. En fait il y a trois langues officielles dans ce petit pays (très) densément peuplé de 10 millions d'habitants : le néerlandais, le français, et l'allemand. Cette dernière n'est en fait parlée que par 70 000 habitants, et n'est pas concernée par les tensions actuelles, j'en parlerai donc peu. Restent le néerlandais et le français. C'est là que je dois placer la division en régions de la Belgique.

Ce pays fédéral est tout d'abord constitué tout d'abord de trois régions, qui ne correspondent pas tout à fait à la répartition linguistique. En revanche, elles correspondent à la répartition en provinces (aucune province, aujourd'hui, n'est à cheval sur deux régions) :

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  • Au nord (en jaune), la région flamande, la Flandre (Vlaanderen) où le néerlandais est seule langue officielle. Elle regroupe les provinces de Flandre occidentale, de Flandre orientale, d'Anvers, du Brabant flamand et du Limbourg. Il y a environ 5,8 millions d'habitants, soit 58 % de la population. Sa capitale officielle est Bruxelles (pourtant en dehors de la région flamande…), mais sa ville-fanion, et la plus peuplée, est Anvers (Antwerpen).
  • Au sud (en rouge), la région wallonne, ou Wallonie, où le français est la seule langue officielle, excepté dans une petite partie des Ardennes à l'est, où c'est l'allemand. Elle regroupe les provinces du Hainaut, du Brabant wallon, de Namur, de Liège et du Luxembourg, à ne pas confondre avec le Grand-Duché de Luxembourg voisin. La Wallonie compte 3,2 millions d'habitants, soit 32 % de la population belge. La capitale de la Wallonie est Namur.
  • Et enfin (en bleu) la région de Bruxelles-Capitale, constituée de 19 communes, dont la ville qui lui a donné son nom, Bruxelles, la capitale du royaume entier (et de la communauté flamande). Cette région est officiellement bilingue, français-néerlandais, et compte un million d'habitants environ, soit un bon 10 % de la population belge. En fait, la langue française y est depuis pas mal de temps la lingua franca de la région, et on estime à 85 % le pourcentage de Bruxellois francophones.

Vous aurez peut-être remarqué et c'est important pour la suite, que la région de Bruxelles-Capitale (que j'appellerai abusivement Bruxelles pour simplifier), bien que toute proche de la Wallonie, est complètement enclavée en Flandre, plus précisément dans la province du Brabant flamand, tout en étant administrativement indépendantes de celles-ci.

Chaque région a son propre gouvernement, qui s'occupe des compétences dites régionales, comme l'agriculture, les transports, l'emploi, l'aménagement du territoire ou les finances de ladite région. Je ne m'attarde pas là-dessus.

Là où ça se complique, c'est que la Belgique compte aussi trois « communautés », correspondant chacune à une des langues officielles du pays. Chacune de ces communautés a (théoriquement) également son propre gouvernement, s'occupant d'affaires telles que l'éducation, la culture ou la santé :

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  • La communauté germanophone et ses 70 000 membres (en bleu ici), habitant tous la même partie de Wallonie donc. Elle représente moins d'1 % de la population belge. Sa capitale est la petite ville d'Eupen.
  • La communauté flamande (Vlaamse Gemeenschap) (en jaune), représentant les gens de langue néerlandaise. Elle regroupe les néerlandophones de Belgique, soit grosso modo les habitants de Flandre et les néerlandophones de Bruxelles, c'est-à-dire environ 60 % de la population belge. Par un tour de passe-passe administratif, la région flamande et la communauté flamande ont fusionné leurs institutions et forment donc un et un seul gouvernement. La capitale est donc, on l'a vu, Bruxelles.
  • La « communauté française » (en rouge), dénomination officielle mais très malheureuse, car elle n'a rien à voir avec la France et désigne seulement l'ensemble des Belges francophones, c'est-à-dire, pour simplifier, les habitants de Wallonie (hormis les Germanophones) et les Bruxellois francophones, soit environ 40 % de la population belge. La capitale de la communauté française de Belgique n'est pas Namur, la capitale de Wallonie, mais… Bruxelles.

Si vous faites le compte, cela fait un pays, trois régions, trois communautés, six gouvernements différents, qui représentent une cinquantaine de ministres et secrétaires d'état différents. Pas mal pour 10 millions d'habitants, n'est-ce pas ?

Vous trouvez cela compliqué ? Rassurez-vous, la plupart des Belges également, qui ont du mal à s'y retrouver… Mais comment en est-on arrivé à cet imbroglio ?

Hé bien, en raison des « problèmes communautaires », c'est-à-dire des problèmes linguistiques, qui sapent ce pays en profondeur. L'opposition langue française/langue néerlandaise y joue un rôle central. Ou du moins semble le jouer. Quelques précisions sur ces langues d'abord (je laisse comme convenu la langue allemande de côté, elle n'intervient que très peu là-dedans).

Le français parlé en Belgique, à Bruxelles et en Wallonie, est, contrairement à ce que certains humoristes voudraient faire croire, très très proche de celui parlé en France ou en Suisse. Évidemment, on y dit « septante » et « nonante », comme en Suisse, (mais bizarrement aussi « quatre-vingt »), et il y a une bonne collection de mots et expressions particuliers à la Belgique, voire à différents coins de Belgique. Reste qu'un Français ou un Suisse romand n'aura aucun problème à comprendre ce que raconte un Belge francophone, et vice versa.

En fait, il n'y a pas vraiment d'accent particulier à la Belgique francophone. Il y en a plusieurs. On n'a pas le même accent à Bruxelles, Charleroi, Namur, Arlon ou Liège. Et bien peu de Français sont capables de mettre un nom et encore moins une nationalité sur ces différents accents, même s'ils sont parfois très prononcés (je pense en particulier à Liège — oufti, je vais m'y faire mal voir !). En fait, un Francophone de Belgique a toutes les chances de passer complètement inaperçu en France, s'il y fait attention à ne pas employer certaines locutions propres à son pays.

Ce que les gens pensent être « l'accent belge » est en fait l'accent de la plupart des Flamands de Belgique lorsqu'ils parlent français. Faut-il rappeler que le français est pour eux une langue « étrangère » complètement distincte de leur langue maternelle… Ce qui rend leur mérite d'autant plus grand quand on constate que très souvent, ils maîtrisent étonnamment bien notre langue, ainsi que pas mal d'autres. Le Flamand est souvent un polyglotte.

Certains Bruxellois « de souche » ont aussi cet accent particulier. Ce n'est guère étonnant quand on sait que Bruxelles était à l'origine une ville néerlandophone, qui s'est francisée au fil du temps. Mais certaines personnes parlent encore leur dialecte local (« Vloms »), le mélangeant au français, ce qui donne un résultat particulièrement cocasse. Mais autant dire que cette particularité est en voie de disparition.

Parlons maintenant de l'autre langue principale du pays, le néerlandais (Nederlands). Il s'agit d'une langue germanique, aussi proche de l'allemand que l'italien l'est de l'espagnol (pour donner une idée). Plus précisément, il s'agit d'une langue strictement standardisée et codifiée, qui est commune à la Flandre et aux Pays-Bas, et qui a été élaborée en fédérant tout un groupe de dialectes dits « bas-allemands » parlés dans ces contrées. Cette langue commune standard est officiellement appelée Algemeen Nederlands (néerlandais général). C'est la langue officielle de Flandre et des Pays-Bas (et une des langues officielles de Bruxelles). C'est celle de l'école, de la culture, de la littérature et des médias.

Mais les dialectes sont encore très vivaces en Flandre (et aux Pays-Bas), et pour bien des Flamands, le Nederlands est la première langue « étrangère » qu'ils apprennent à l'école. Tout à fait comme l'Allemand standard en Suisse par rapport aux dialectes locaux, si j'ai bien compris l'une des particularités de la Suisse ! ;-)

Ceci dit, tout Flamand est capable de s'exprimer en Algemeen Nederlands, et la très grande majorité fera l'effort de le parler lorsqu'une personne néerlandophone mais d'un autre coin de Belgique ou Pays-Bas (ou non-néerlandophone) l'emploiera devant eux. Mais l'Algemeen Nederlands ne s'est pas encore complètement imposé dans la vie courante, que ce soit en Flandre ou au Pays-Bas, et les accents peuvent différer énormément d'un coin à l'autre de la néerlandophonie. Un Anversois peut avoir bien du mal à comprendre un Brugeois ou un Amstellodamois, et réciproquement. Au point que certaines émissions télévisées centrées sur les habitants d'une ville ou une province donnée sont sous-titrées, de façon à être sûr que tous les autres néerlandophones comprennent. Une situation assez vexante qu'on retrouve parfois entre Français et Québecois, par exemple.

J'ai entendu beaucoup de bêtises sur le néerlandais. Cette langue, il faut bien le dire et cela m'attriste, est souvent dénigrée en Wallonie et à Bruxelles. Je reviendrai dans l'article suivant plus en détail sur les raisons de ce dénigrement que je juge, moi, absurde, et sur ses conséquences.

Disons brièvement ici que ce que j'ai pu entendre comme idées reçues : que ce serait un allemand abâtardi, que ce serait imprononçable, moche, que sa syntaxe serait incroyablement complexe, etc. Faux, archi-faux. J'ai appris cette langue, elle n'est pas plus difficile à prononcer que l'espagnol ou l'allemand. Sa grammaire est remarquablement simplifiée par rapport à celle de l'allemand, et elle n'est ni plus moche ni plus belle qu'une autre langue. En fait, la notion de « beauté » d'une langue me paraît absurde. Habituez-vous à une langue, faites-vous des amis (ou mieux encore) avec, et elle deviendra belle :-) Et un Germanophone et un Néerlandophone, s'ils parlent leur langue réciproque, ne seront guère capables de se comprendre.

Sa principale difficulté, pour des « gosiers » francophones, est son côté guttural. On y entend très souvent des sons de fond de gorge, très proches de la « jota » espagnole et du « ach » allemand. C'est essentiellement ce côté guttural qui déplait à nos oreilles latines, qui y sont peu habituées. Mais justement, une fois l'habitude prise, tout change.

Voilà, le « décor communautaire » est planté. Dans l'article suivant, j'aborderai donc bien plus en détail les problèmes qui s'y rattachent…

37 commentaires
1)
blazouf
, le 08.04.2010 à 00:33

un régal a lire cet article ! Enfin la Belgique expliqué clairement ! merci ! Un marseillais qui a hate de lire la suite ! :-)

2)
doew
, le 08.04.2010 à 07:36

Merci pour cet excellent article! J’attends la suite avec plaisir…

3)
benhurt
, le 08.04.2010 à 07:53

Étant belge moi meme, je n’aurais pas dit les choses autrement. J’attends la suite avec impatience… Peut-etre vais-je enfin pouvoir expliquer les affres communautaires a mes amis français un peu plus clairement, (en m’appuyant sur ton papier;-)

Heel bedank en tot ziens.

4)
zit
, le 08.04.2010 à 08:10

Quel suspense !

Vivement la suite !

z (j’ai un copain qui trouve que le néerlandais parlé donne l’impression que le locuteur a une patate brûlante dans la bouche, je répêêêêêêêête : ce qui n’enlève rien au charme des flamandes roses ;o)

5)
pelerin
, le 08.04.2010 à 08:14

Oui, merci pour cet excellent article.

Un Suisse qui se rend régulièrement à Tournai

6)
coacoa
, le 08.04.2010 à 08:19

Parfait résumé de la complexité belge.

Et merci pour les souvenirs parmesans…

7)
Philob
, le 08.04.2010 à 08:45

Merci pour cet article, ma femme est batave, mais je suis si peu doué en langue que je n’essaye même pas d’apprendre le néerlandais. Par contre, pratiquant un peu un dialecte suisse allemand, je ne suis pas choqué par les consonances gutturales.

Vivement la suite

8)
kostoglotov
, le 08.04.2010 à 09:10

Il y a certainement des grincheux qui vont débouler pour rectifier l’un ou l’autre détail (genre les abonnés à la chronique européenne de Jean Quatremer) mais moi je dis chapeau pour l’initiative !

9)
Migui
, le 08.04.2010 à 09:16

Clair, net et précis. Bravo!

Wanneer wordt dit artikel vertaald?

Quand cet article sera-t-il traduit?

On attend la suite…

10)
Franck Pastor
, le 08.04.2010 à 09:33

À tous : merci ! Patience pour la suite, c’est pour le mois prochain.

Wanneer wordt dit artikel vertaald?

Quand cet article sera-t-il traduit?

Geen idee, maar zeker niet door mij. Jammer genoeg heb ik daar geen tijd voor.

Je n’en sais rien, mais certainement pas par moi, je n’en ai malheureusement pas le temps.

Et puis, ce ne serait pas de la première qualité, ne maîtrisant pas (pas encore ?) cette langue sur le bout des doigts ;-)

11)
MarcOS
, le 08.04.2010 à 10:02

Magnifique article.

J’attends avec impatience la suite. Comment expliquer de manière simple quelque chose d’aussi impossible à comprendre que B.H.V. ?

Merci pour ton article Marc S. Limelette / Belgique

12)
Guillôme
, le 08.04.2010 à 14:05

Article très sympa, mais malheureusement je connais déjà tout sur la Belgique car j’ai lu Astérix chez les Belges

Néanmoins, je lirai avec intérêt les humeurs à venir pour étaler mon savoir le cas échéant.

J’ai aussi vu le sketch de Coluche “C’est l’histoire d’un mec”, très instructif sur le sujet, dont je vous cite les passages les plus significatifs :

Parce que les Belges et les Suisses c’est les deux seules races qui se rendent pas compte qu’en fait c’est pareil, mais il se gourent.

Mettons qu’on rencontre un vrai con en Suisse: C’est un Belge.

Mais dans l’ensemble ça valait pas le coup de faire deux pays rien que pour ça, hein ils aurait pu se débrouiller… .

Faut quand même pas prendre les Suisses que pour des cons ! Non, y a des Belges dans le tas.

C’est marrant ce sketch de Coluche car avec le recul, il ne pourrait plus être fait par un humoriste actuel sans être condamné et accusé des faits qu’il dénonce : xénophobie et racisme.

Le français parlé en Belgique, à Bruxelles et en Wallonie, est, contrairement à ce que certains humoristes voudraient faire croire, très très proche de celui parlé en France ou en Suisse.

Le problème c’est qu’en France on a quantité d’accents, de patois, et de parlés!

Sans même parler des pays indépendants que sont la Bretagne et la Corse, entre le gars du Sud et le fameux Chti du Nord, je t’assure que les Français ne se comprennent pas parfois (je me rappelle un journal national de 13h sur tf1 où l’interview d’un fermier français du sud était sous-titré!).

13)
Franck Pastor
, le 08.04.2010 à 15:26

Citation de Franck Pastor : « Le français parlé en Belgique, à Bruxelles et en Wallonie, est, contrairement à ce que certains humoristes voudraient faire croire, très très proche de celui parlé en France ou en Suisse. »

Le problème c’est qu’en France on a quantité d’accents, de patois, et de parlés!

Sans même parler des pays indépendants que sont la Bretagne et la Corse, entre le gars du Sud et le fameux Chti du Nord, je t’assure que les Français ne se comprennent pas parfois (je me rappelle un journal national de 13h sur tf1 où l’interview d’un fermier français du sud était sous-titré!).

Dans le passage concerné, je ne faisais pas allusion aux accents, mais à l’essentiel du vocabulaire, à la grammaire, ce genre de trucs.

Évidemment qu’il y a quantité d’accents français en France (je ne parlais pas des patois et des dialectes, ni du Corse ou du Breton, mais bien du français qu’on apprend à l’école). Mais tout ceux que j’ai pu entendre, je n’aurais pas eu besoin de sous-titres pour les comprendre s’ils avaient été diffusés à la télé. Et j’en ai entendu pourtant, de la Provence à la Picardie en passant par la Bourgogne…Même chose en Belgique ou en Suisse.

Les seuls sous-titres que j’ai pu voir moi en français, c’est pour des interviews au Québec et en Haïti, où je les trouvais d’ailleurs parfaitement superflus, je comprenais tout sans problème.

15)
elo
, le 08.04.2010 à 17:33

Tu t’attaques à un morceau. Et là, tu n’as fait que le plus simple :-)

Quand je pense que certains disent que LaTeX c’est compliqué, ils n’ont encore rien vu. À mon avis quand tu auras fini François va se mettre au terminal pour se relaxer.

Un Brusseleir.

16)
Saluki
, le 08.04.2010 à 17:43

Puisque tu es à Tournai, tu peux aller voir ma Grand’Mère.
Demande à Vincent, c’est le patron des Taxis MOL !

J’ai fait quelques études à Roubaix, je suis ingénieur ENSAIT, et je me souviens encore de mon grand trouble, quand, après avoir été jouer au bowling de Mouscron, nous ne retrouvions pas notre route : Rijsel n’est pas Lille, n’est-il pas ?

J’ai enfin compris quelque chose à la “belgitude”. Vivement la suite !

17)
Saluki
, le 08.04.2010 à 17:51

Dans le style Coluche :

Les Vosgiens disent qu’un Mulhousien est un Belge qui a été refoulé en tentant d’émigrer en Suisse…

18)
FMter
, le 08.04.2010 à 18:17

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire cet article, fort bien rédigé.

C’est dire que je me réjouis de la suite de l’exposé !

19)
ToTheEnd
, le 08.04.2010 à 22:06

C’est marrant ce sketch de Coluche car avec le recul, il ne pourrait plus être fait par un humoriste actuel sans être condamné et accusé des faits qu’il dénonce : xénophobie et racisme.

Pire encore: si deux types en vue (politicien, cadre, etc.) disaient pour l’un “ces cathos sont tous des cons” et l’autre “ces musulmans sont tous des cons”, je me demande bien combien de temps il se passerait avant que certains pays demandent l’extradition… ou rappelleraient son ambassadeur.

Peut être que le Pape demanderait aussi que cette personne fasse pénitence et qu’elle passe une nuit ou deux avec deux bons représentants de l’église… pour qu’ils lui inculquent la tolérance et le respect… par suppositoire évidemment.

Bref, on progresse quoi…

T

20)
Tche
, le 08.04.2010 à 22:17

La Belgique et ses communautés en trois leçons ! Waoww ! Faut oser ! En tout cas, jusqu’ici, rien à redire (selon mon point de vue de belge). Vivement la suite.

21)
Guillôme
, le 08.04.2010 à 22:31

Bon, c’est pas tout ça, y’a pas que les histoires de Belges et de Suisse dans la vie, y’a aussi l’annonce de l’iPhone OS 4 : Yeeaaah!

Enfin une Api pour accéder aux calendriers pour les développeurs! Depuis le temps que j’attends ça! A nous la vue semaine comme sur le Palm! A nous la vue colorée mensuelle lisible! Raah, j’ai hâte!

Au passage, vous avez noté que l’iPad fait un bide complet comme prévu. Normal, il n’y a pas de caméra et ça lit même pas le Flash. Forcément, dans ces conditions, c’était une évidence qu’ils allaient ne pas en vendre une!

22)
Saluki
, le 08.04.2010 à 22:40

l’iPad fait un bide complet comme prévu

Tu es cruel pour les Cassandre à la petite semaine ;°)

23)
guru
, le 09.04.2010 à 03:25

En tant que belge, je dois avouer que je craignais un peu… Mais rien à redire sur cette description complète et bienveillante. Je suppose que le prochain article expliquera les origines de ces conflits linguistiques et je suis impatient de le lire… Bon courage, ça mérite un boulet sauce lapin!

24)
zit
, le 09.04.2010 à 08:07

Incroyable !

Un article de cinq pages et 23 commentaires sur la Belgique sans aucune occurrence du mot « bière » !

J’en bois peu, mais entre deux coups de rouge (« Le quart de rouge, c’est la boisson du garde rouge » ;o), une « Vieux Bruges » artisanale et biologique est un vrai régal des papilles (et des mamilles aussi ;o).

fxc, j’adore « Les Flamingants », mais je n’avais jamais remarqué à quel point le texte était dur… la musique est tellement guillerette, pour du Brel…

z (Ahhh, une bonne blanche bien fraîche, je répêêêêêêêête : enfin, là, c’est plutôt l’heure du petit noir ;o)

25)
fxc
, le 09.04.2010 à 08:52

fxc, j’adore « Les Flamingants », mais je n’avais jamais remarqué à quel point le texte était dur… la musique est tellement guillerette, pour du Brel…

Pas dur, juste réaliste et visionnaire.

Merci Franck pour ce billet, je me demande comment tu vas t’en sortir avec le

_B_azar des _H_ôtels de _V_ille

P.S. Hôtel De Ville, mairie pour tous ceux qui sont en dessous de Quiévrain

26)
dpesch
, le 09.04.2010 à 10:53

En tant qu’ancien belge, j’attends moi aussi la suite pour réagir sur cet article.

A fleur de peau, je dirais déjà que si la description du système et le point fait sur les idiomes pratiqués en Belgique sont assez réalistes, il me semble que l’on est dans du consensus mou. Mais attendons la suite… BHV, l’accueil des francophones dans la banlieue flamande de Bruxelles (Vilvorde, Crainhem,, Gooik, etc…), la montée lente mais exponentielle depuis 40 ans de l’extrémisme flamingant de droite (réécouter Brel, effectivement), la non-nomination de bourgmestres (maires) francophones dans des communes de la périphérie bruxelloise, Fourons, les intolérances et humiliations diverses envers ceux qui ne parle pas la langue de Vondel, etc…

Je me dois,cependant, de préciser déjà que les chiffres cités dans l’article (la Flandre compte environ 5,8 millions d’habitants, soit 58 % de la population – La Wallonie compte 3,2 millions d’habitants, soit 32 % de la population belge – Bruxelles-Capitale compte un million d’habitants environ, soit un bon 10 % de la population dont 85 % de francophones) sont sujets à caution puisqu’aucun recensement n’a été fait depuis 1961 (!) et que, par exemple les communes “flamandes” périphériques à Bruxelles telles Rhode St Genèse, Linkebeek et autres sont habitées majoritairement par des francophones qui ne sont pas comptés comme tels, mais comme Flamands (car ils habitent en Flandre) ! Des sondages donnent plutôt 92 % de francophones à Bruxelles-Capitale et environ 10 à 12 % de francophones habitant en Flandre, mais ces chiffres sont aussi sujets à caution puisqu’il ne sont pas le résultat d’un décompte officiel. A savoir que ce sont les politiques flamands qui refusent tout recensement linguistique depuis bientôt 50 ans !

Ajoutons au menu que le Nord est plutôt riche, de droite et catholique et le sud plutôt pauvre, socialiste et bouffeur de curé.

Bref! sujet chaud s’il en est ! Et, si les Belges sont les rois du compromis, au bout d’un moment chaque chose trouve sa limite !

Daniel (né belge à Bruxelles et aujourd’hui français de Sète où l’on parle encore une autre langue).

27)
Franck Pastor
, le 09.04.2010 à 11:22

Dpesch : les chiffres que tu cites partent en effet du principe simplificateur que chaque habitant de Flandre (même francophone) est Flamand, et que chaque habitant de Wallonie (même néerlandophone) est Wallon. Idem pour Bruxelles. Mais pitié, qu’on ne voie pas déjà un parti-pris là-dedans ! Il fallait juste faire un choix.

J’adore le compromis. En ce domaine, je me sens bien Belge. J’essaierai d’être aussi neutre que possible en exposant ces problèmes, mais ensuite j’exposerai aussi ce que j’en pense. Et autant avertir tout de suite les Belges de cuk.ch : mon point de vue pourrait déplaire aussi bien à certains Francophones belges qu’à certains Flamands. Et je parle d’expérience. Mais vous verrez bien ;-)

28)
dpesch
, le 09.04.2010 à 13:14

@ Franck Pastor : aucune inquiétude, je ne vois aucun parti pris dans ton propos et je fais confiance à ta neutralité. J’ai simplement vécu les 25 premières années de ma vie dans le nord de Bruxelles, j’y séjourne encore assez souvent et le lis assidûment la presse belge. Et j’ai vu hier un reportage sur France 2 concernant le comportement de certains bourgmestres néerlandophones vis à vis de francophones qui souhaitent venir s’installer dans leurs communes et on ne peut pas dire qu’ils fassent preuve d’une grande largesse d’esprit. Et même plutôt de collusion avec les agents immobiliers pour choisir les acheteurs en fonction de la langue qu’ils parlent.

Mais je vais attendre la suite de ton article pour m’exprimer à nouveau. Quelque sera ton point de vue sur le sujet, je ne t’en respecterai pas moins ;-) aussi !

29)
guru
, le 09.04.2010 à 14:37

Article intéressant aussi sur le site RTL :

ici

No comment, j’attend la suite de la conférence…

30)
pilote.ka
, le 09.04.2010 à 16:59

J’attends avec impatience qu’on m’explique le conflit entre flamands et wallons qui s’est exacerbé ces dernières années

31)
François Cuneo
, le 10.04.2010 à 00:50

Merci.

Très intéressant!

Et oui, comme le dit elo, le Terminal a l’air plus simple à comprendre que la Belgique!:-)

Mais la Suisse n’est pas mal non plus quand on y réfléchit.

En tout cas, tu poses bien le décors, comme tu nous l’annonces.

32)
Filoir
, le 10.04.2010 à 16:40

Pas mal, mais sans prendre trop de risques. On reste jusqu’à présent dans les grandes lignes, sans trop aborder les questions qui fâchent.

Quelques petites remarques toutefois.

– Le dialecte local bruxellois est le “Brusseleer”, plutôt que le “vloms”.

– Le rôle du roi n’est pas symbolique du tout. Beaucoup moins en tous cas que dans les monarchies du nord de l’Europe. Ce qui fait craindre pour l’avenir, son successeur étant doté d’un quotient intellectuel proche de celui d’un petit pois.

– Concernant l’aspect guttural et paysan de la langue flamande, il n’est besoin que d’aller faire un tour en Hollande pour entendre la différence: la langue (pourtant quasi identique) y chante. Un peu comme l’italien à côté du castillan.

J’attends la suite avec impatience. Faire simple, c’est mission impossible. Bon courage, donc.

33)
Franck Pastor
, le 10.04.2010 à 17:07

Pas mal, mais sans prendre trop de risques. On reste jusqu’à présent dans les grandes lignes, sans trop aborder les questions qui fâchent.

Quelques petites remarques toutefois.

– Le dialecte local bruxellois est le “Brusseleer”, plutôt que le “vloms”.

Dans les journaux et les livres flamands que je lis, c’est plus souvent appelé « vloms » que « Brusseleer ». Mais bon, tant qu’on parle de la même chose !

Le rôle du roi n’est pas symbolique du tout. Beaucoup moins en tous cas que dans les monarchies du nord de l’Europe. Ce qui fait craindre pour l’avenir, son successeur étant doté d’un quotient intellectuel proche de celui d’un petit pois.

Tout acte public du roi doit être avalisé par un ministre. Ça ne lui laisse pas beaucoup de marge de manœuvre… Par contre, sa position et le « colloque singulier » en font l’homme le mieux « renseigné » du pays. Son avis est donc intéressant à consulter et c’est peut-être là qu’il est influent.

Info ou intox, cette réputation qu’on lui taille, au prince Philippe ? En voilà une question intéressante.

– Concernant l’aspect guttural et paysan de la langue flamande, il n’est besoin que d’aller faire un tour en Hollande pour entendre la différence: la langue (pourtant quasi identique) y chante. Un peu comme l’italien à côté du castillan.

Heu… Tu étais où aux Pays-Bas ? Parce que les coins que j’y ai visités (Zélande, Amsterdam), les gens avaient un accent aussi guttural, voire bien plus qu’en Flandre… (Pour la Zélande, c’était d’ailleurs assez logique, renseignements pris les gens y parlent le même genre de dialecte qu’à Bruges.)

Mais en fait pour moi le côté guttural d’une langue n’a pas de lien avec son côté chantant (que j’ai du mal à concevoir).

À propos de « chantant », un groupe flamand que j’adore est Laïs. Une de leurs chansons, ‘t Smidje”, aurait eu un franc succcès… jusque dans les camps d’été polonais ;-) Mais de l’autre côté de la frontière linguistique de Belgique, « connais pas ». Et pourtant, ceux à qui je la fais écouter en Wallonie et à Bruxelles aiment bien aussi…

34)
Bruxced
, le 12.04.2010 à 08:40

Bonjour,

Français de pas mal de régions (et ayant étudié à Grenoble pour l’anecdote), je suis installé à Bruxelles avec femmes et enfants depuis presque 4 ans.

On y est très heureux et avons pu nous faire des amis de tous bords (flamands de flandre, flamands de wallonie, francophones de partout,…). Une des joies de Bruxelles est d’ailleurs son aspect très cosmopolite étant donné les institutions européennes. Parfois on a l’impression d’entendre parler toutes les langues sauf le français ou le néerlandais !

Et ta description est vraiment très bonne. Elle ne me parait pas consensuelle : elle décrit des faits simples et relativement objectifs.

Pour la langue, j’ai juste tendance à dire que si l’on maîtrise le français, l’anglais et l’allemand, et que l’on a des bases de prononciation néerlandaise alors je trouve assez facile de lire le néerlandais car on retrouve vite les racines des mots et leur signification.

Vivement la suite !

Cedric

35)
Filoir
, le 12.04.2010 à 17:59

Concernant la Zélande, c’est tout faux: dès que l’on traverse la frontière, le décor change. En Hollande, tout est propre, nickel, beaucoup mieux “organisé”. Un peu comme le passage de la frontière française à la frontière suisse… idem pour la langue: tout est beaucoup plus “lisse”, propre, musical qu’en Flandre.

Pour ce qui concerne Bruxelles, il faudrait tout de même se méfier des schémas tout beaux tout propres. Si les fonctionnaires européens (et tout ce qui les accompagne), plutôt friqués et “éduqués” occupent les communes des rupins, une bonne partie de la ville (le bas de la ville, la zone du canal) est majoritairement arabophone et turcophone.

Bruxelles est sans nul doute la ville de Belgique qui présente les inégalités sociales les plus flagrantes. Dans le bas de l’échelle, une population immigrée (marocaine et turque) qui présente de gros problèmes d’intégration. S’y ajoute, en constante augmentation, la population d’Europe Centrale (Polonais, Roumains, …). Il est donc faux, archi-faux, de croire qu’on est dans une ville “internationale chic” où on parle autant anglais ou allemand que français ou flamand. C’est seulement l’impression que l’on peut ressentir lorsqu’on ne fréquente que les quartiers “fréquentables”.

L’arrivée des institutions européennes n’a fait qu’accentuer les contrastes: le logement est devenu impayable dans les zones “chic”, et difficile à vivre dans les communes “pauvres” (de plus en plus pauvres, d’ailleurs).

Bruxelles n’est pas l’Eden eurocratique que certains s’imaginent. Ces gens-là vivent dans leur bulle.

Vivement la suite !

36)
Bruxced
, le 12.04.2010 à 22:20

@PdF : certes, la ville n’est pas internationale chic (mais je n’en connais aucune), par contre pour moi la population d’origine marocaine ou turque, mais aussi africaine de part l’histoire coloniale belge, fais totalement partie de l’aspect cosmopolite que je décrivais.

Quant aux problèmes d’intégration je trouve qu’ils ne se sont pas pires qu’en France (en tout cas à Bruxelles), bien au contraire, mais cela n’est que ma vision. Evidemment, comme à beaucoup d’endroits, il y a évidemment des quartiers où la mixité sociale ou multinationale est très faible.

A noter toutefois que ce phénomène n’est pas nouveau car à beaucoup d’endroits en Belgique on trouve des “enclaves” italiennes de 2eme ou 3eme génération issues de l’émigration de la deuxième guerre mondiale

La Belgique est donc bien un pays multicolore dont le bi(tri)linguisme et l’opposition culturelle ne sont que l’un aspects politiques malheureusement parfois trop montés en épingle.

@Franck : j’ai hate de lire la suite !

37)
Serge
, le 17.04.2010 à 05:12

Commentaire tardif : je viens de tomber sur l’article et je regrette presque de l’avoir lu, car j’attends maintenant la suite avec impatience. Ici, à Montréal (car le reste du Québec est plus moins concerné), il y a aussi ces tensions linguistiques qui opposent l’anglais au français et ce voisinage de deux cultures tout à fait distinctes qui ne se côtoient à peu près jamais. Je suis bien curieux de voir comment ça se passe en Belgique. En tout cas, le prologue est bien intéressant. Merci Franck !