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C’est la rentrée…
J'ai beaucoup de chance, mon employeur m'accorde non pas quatre mais cinq semaines de vacances par année, semaines auxquelles s'ajoutent quelques jours fériés. Nonobstant cette relative générosité, ma "rentrée" a eu lieu il y a déjà une semaine, après une pause de quinze jours, que la famille Poppins a consacré à jouer à la "tortue" - comprenez que nous avons loué un camping-car, emportant ainsi avec nous notre maison dans différents coins de Suisse -.

Les enfants, en revanche, eux, "rentrent" ce matin : 8h15 pour Junior (6,5 ans), et 13h40 pour Mini (4 ans). Et, hier soir, comme probablement beaucoup de parents, nous avons préparé avec eux le sac contenant le matériel de base (crayons de couleur, tablier, pantoufles notamment) puis nous avons passé aux grands nettoyages "douche, cheveux à laver, ongles à couper, oreilles à nettoyer, pyjama propre et habits du lendemain à sortir de l'armoire", le tout sur fond de "maintenant, faudra de nouveau respecter un horaire plus strict, finis les couchers à 21h00".

Côté émotions, nous avions cinq états d'esprit différents sous un même toit.

Il y avait tout d'abord Junior.

Un peu curieux, un peu inquiet, changeant de classe, d'institutrices et même de lieu d'école, Junior avait opté pour le "l'école, c'est nul, faut tout le temps bosser", peut-être parce que plusieurs de ses cousins et cousines voient se pointer les épreuves du bac dans un avenir relativement proche.

Il y avait ensuite Mini.

Fier comme un coq, il commence l'école ce matin mais s'est exercé durant deux jours à mettre son sac sur le dos. Et lorsque dimanche, nous sommes partis "explorer" le parcours pour aller à cette fameuse école, il a adoré passer devant la crèche en disant "ah, ça, c'est fini !", un brin de fierté dans la voix.

Diego ?

Lui ne s'est pas directement exprimé mais je déduis du fait qu'il a pris congé pour aller déposer - rechercher les enfants à l'école un certain sentiment de fierté : mes garçons grandissent et sont sortis de la prime enfance. Remarquez, peut-être que je me trompe complètement et que, gardant de l'école un souvenir affreux, il a simplement voulu soutenir nos bambins dans cette "épreuve".

A ne pas oublier, notre jeune fille au pair.

Elle semblait inquiète lors du souper : jongler avec deux horaires différents, avec des débuts de cours différents, des jours différents pour la gym et la rythmique, il faut avouer, il y a de quoi suer en début d'année scolaire. Mais je parie qu'elle va très vite devenir une pro du temps minuté pour faire avaler des céréales à deux enfants, brossage de dents y compris.

Pour ma part, la rentrée, c'est un moment à classer dans la séquence "émotions", non pas parce que mes enfants grandissent : comme ils sont allés en crèche depuis l'âge de six mois et comme je n'ai jamais cessé mon activité professionnelle - congé maternité trop court excepté -, je n'ai pas le sentiment qu'il s'agit là d'une séparation importante ou nouvelle. Il se trouve simplement que j'espère, du fond du coeur, qu'ils trouveront à l'école autant de plaisir que moi "à l'époque".

Je le reconnais, je ne suis pas toujours fan des instituteurs et des institutrices et je me suis récemment engueulée avec une digne représentante de ce corps de métier, laquelle m'expliquait avec beaucoup de sérieux que les sept semaines de vacances d'été étaient justifiées en particulier par la pénibilité de son métier. Là, autant que je vous le dise, mon sang n'a fait qu'un tour et je n'ai pu m'empêcher de répondre qu'effectivement, à côté de celui d'une infirmière en oncologie pédiatrique, disposant de cinq semaines annuelles et travaillant en 7/7, 24/24 et 365/365, son emploi était bien difficile...

Cet agacement mis à part, j'admets que le métier d'enseignant puisse être difficile par moments mais ne connaissant pas de profession "facile", je ne pense pas qu'on puisse réellement classifier la pénibilité de façon univoque. De toute façon, le sujet n'est pas là, pardon pour cette digression.

Je disais donc que pour moi, l'école évoque surtout de très bons moments. Notamment parce qu'une prof m'a donné le goût de la lecture, m'apprenant à écrire par la même occasion; une autre m'a captivée par ses cours d'histoire et de géographie. Certains de nos profs nous ont appris à réfléchir et à voir au-delà du manuel scolaire, tandis que d'autres nous ont aidés à pousser nos raisonnements le plus loin possible, en particulier en philosophie.

Bien sûr, il y a aussi eu les cons, les vrais salauds, prenant plaisir à hurler contre une élève tremblante et debout devant le tableau, incapable de trouver la moindre solution au problème de physique. Il y a eu les incompétents, estimant qu'un élève qui ne comprenait pas était fautif et ne s'interrogeant jamais sur leur propre pédagogie. Il y a eu les mous, les tièdes, les sans-intérêts, qui se sont trompés de métiers mais ne faisant que peu de mal et absolument aucun bien.

Heureusement pour moi, les bons, les très bons et les excellents enseignants ont été les plus nombreux, du moins les plus marquants dans mon existence et je continue de voir l'école comme une formidable ouverture : aujourd'hui, si je gagnais à l'euromillion ou si je me découvrais un oncle d'Amérique, une des premières choses que je ferais, c'est retourner sur les bancs de la fac, pour étudier jusqu'à ma mort, juste pour le plaisir d'apprendre, encore et encore.

Ce que je retiens aussi de toutes ces rentrées - et ces instants me consolaient des confrontations avec les piètes profs-, ce sont les copains. D'ailleurs, je continue aujourd'hui encore à fréquenter régulièrement deux personnes rencontrées... en maternelle !

Bref, je n'aime plus "rentrer" depuis que je bosse mais j'ai adoré ça tant que le chemin me menait en classe et j'espère vraiment qu'il en ira de même pour mes enfants.

Et vous, quels souvenirs gardez-vous de vos années d'école ?

47 commentaires
1)
fxc
, le 24.08.2009 à 00:22

Et vous, quels souvenirs gardez-vous de vos années d’école ?

A peine rentrée et déjà une question, esssequeceti que je vous en pose moi des questions;

Je vais répondre quand même par pure bonté d’âme(;D.

Le premier souvenir mauvais: un enf%*`° de C… d’instit. qui m’a obligé d’écrire à la main droite en 1° primaire avec coups de règles sur les doigts.

Le 2° Un Abbé marianiste qui a passé des mois en 5° primaire pour m’apprendre à écrire de façon lisible en liant mes lettres et cela en dehors des heures de cours.

P.S. pour la petite histoire je me suis vengé du 1° qui 30 ans plus tard venait comme client dans ma boutique en lui ajoutant d’office une somme forfaitaire.

2)
QuinquaParis
, le 24.08.2009 à 01:58

Ça c’était la question à ne pas me poser : je ne m’en souviens pas du tout.

Suis-je le seul quinqua à n’avoir pas le moindre souvenir de mon enfance (ni, à vrai dire, guère davantage des années qui ont suivi) ? À votre avis, je devrais consulter, moi qui n’ai quasiment aucun souvenir de plus de 5 ou 10 ans ?

3)
Inconnu
, le 24.08.2009 à 02:01

En classe Prepa un prof a dit en début d’année : “si un cours est bon, allez y. Si vous trouvez l’enseignant ennuyeux, séchez le sans état d’âme.” dont acte. Il ne m’a plus jamais vu de toute l’année.

Samedi nous sommes alles acheter le cartable pour la rentrée en maternelle de mon ainé. Il ne le lâche plus et le traine partout.

4)
Inconnu
, le 24.08.2009 à 02:01

En classe Prepa un prof a dit en début d’année : “si un cours est bon, allez y. Si vous trouvez l’enseignant ennuyeux, séchez le sans état d’âme.” dont acte. Il ne m’a plus jamais vu de toute l’année.

Samedi nous sommes alles acheter le cartable pour la rentrée en maternelle de mon ainé. Il ne le lâche plus et le traine partout.

5)
PSPS
, le 24.08.2009 à 03:43

… Des photographies de classes. Plusieurs rangées de gamins faméliques, blouse grise servant de jupe au-dessus de chaussettes hautes en accordéon, boule à zéro, entourant une institutrice à l’air revêche. Bref, un tableau caricatural de l’école primaire obligatoire de la Troisième République… Mais souvenir plus cuisant, encore : l’absence de filles dans la cour de récré. Mon Dieu, quel ennui que cette période en province à l’époque de “La Guerre des boutons” :-)

6)
Okazou
, le 24.08.2009 à 06:04

« je ne suis pas toujours fan des instituteurs et des institutrices et je me suis récemment engueulée avec une digne représentante de ce corps de métier, laquelle m’expliquait avec beaucoup de sérieux que les sept semaines de vacances d’été étaient justifiées en particulier par la pénibilité de son métier. Là, autant que je vous le dise, mon sang n’a fait qu’un tour et je n’ai pu m’empêcher de répondre qu’effectivement, à côté de celui d’une infirmière en oncologie pédiatrique, disposant de cinq semaines annuelles et travaillant en 7/7, 24/24 et 365/365, son emploi était bien difficile… »

Putain, la droite revient !

La droite, c’est toujours les bonnes intentions vis-à-vis de ses semblables ! Plutôt que de souhaiter voir ceux qui travaillent le plus disposer de plus de temps de vie hors du travail, la droite préfère traiter de feignasses ceux qui bénéficient de plus de temps de vie, de liberté privée, les culpabiliser (au nom de quels principes pervers ?) et ramener leur temps de liberté, souvent durement acquis, au niveau de ceux qui en ont le moins. Sarkozy, nous voici (air connu).

Je sais que chez Calvin, on naissait coupable (et même parfois condamné) et que l’on se devait de réparer sa faute originelle (surréaliste, non ?) par une vie de labeur, de souffrance et de soumission mais nous sommes tout de même au IIIe millénaire, que diable ! Et que de pareils discours puissent encore être tenus, qu’une telle perversion ou négation des valeurs de l’humanisme puisse aujourd’hui (!) être affichée sans vergogne aucune, Madame Poppins, ça me troue littéralement le cul (deux grossièretés dans le même texte, une esche efficace pour les accros des convenances, un cadeau !).

Je connais et fréquente régulièrement de nombreux enseignants du primaire, du secondaire et de l’enseignement supérieur. C’est personnellement aux enseignants que je dois l’essentiel et même un peu plus que l’essentiel. Je les aime et admire leur compétence et la qualité de leur travail. Beaucoup font une passion de leur métier qui est pourtant complexe et éprouvant. Il faut les entendre en parler. Un métier que j’aurais été bien incapable d’exercer faute des qualités nécessaires. Un métier d’une importance considérable dans une société. Un métier qui génère de l’indépendance et de la liberté de pensée. Un métier admirable.

Sept semaines de vacances d’été après avoir délivré savoir, pratique et méthode à une ribambelle de mômes pas toujours faciles à captiver, c’est correctement rendu et permet d’assurer une vraie coupure. Je connais trop d’enseignants qui ont effectué des « stages » dans des cliniques spécialisées en dépit de ce temps de déconnexion rendu. Sept semaines de vacances d’été, c’est normal.

Ce qui est tout à fait anormal, Madame Poppins, c’est bien qu’une infirmière en oncologie pédiatrique ne dispose que de cinq semaines de congés annuels quand elle travaille sept jours sur sept en restant disponible 24 heures sur 24. On peut s’étonner qu’un métier aussi prenant puisse être correctement assuré avec un régime de labeur pareil. T’es-tu demandée ce qu’il adviendrait des conditions de travail de ton amie infirmière si les infirmières étaient plus nombreuses à se partager la masse de travail ? Oui, bon, partager, c’est une notion de gauche pas facile à assimiler.

On peut donc espérer que tu milites activement pour une amélioration du statut des infirmières (presque toutes logées à la même enseigne et en plus mal payées en France) et que tu n’iras pas jusqu’à demander que les enseignants sacrifient une partie de leurs vacances d’été pour soutenir les infirmières dans leur épreuve. Déshabiller Pierre pour habiller Paul n’est pas un principe, c’est une connerie (et de trois !)


Un autre monde est possible.

7)
Philob
, le 24.08.2009 à 07:33

Aussi quinqua, aussi peu de souvenirs précis, enfin c’est surtout dificile pour moi de les accoler à une année; mais je n’ai pas envie de me soigner car le “quand” n’est pas important.

Je crois que j’aimais l’école et même (encore maintenant) j’aime les rentrées; l’école c’était pour moi l’émancipation, l’apprentissage de l’indépendance. Je crois que j’ai eu aussi beaucoup de chance, car j’ai fait mes écoles à Bienne dans les années 60/70 et il y avait beaucoup de profs jeunes et très modernes, il y avait une certaine émulation, une certaine liberté, parfois même un enseignement très moderne (je le sais car toute ma famille est valaisanne et par comparaison j’ai pu apprécier les différences : ils devaient se mettre en rang, filles, garçons et rentrer en classe comme on se “promène” à l’armée, je détestait ça).

De plus, malgré l’éloignement de l’école (20 minutes à pieds) dès l’âge de 6 ans, je pouvais y aller seul, traversant les routes et les quartiers; et au retour je pouvais encore faire quelques parties de billes ou de “guerre” contre les suisses-allemands (dans le même bâtiment, il y avait une aile romande et une aile suisse-allemande, drôle d’oiseau).

Le seul mauvais souvenir, l’apprentissage des langues, j’étais nul et je le suis toujours, c’est pas faute d’avoir essayé mais vraiment j’aime pas ça et ça prend pas, je le regrette encore aujourd’hui mais je me suis fait une raison, je le dis d’ailleurs, je suis un handicapé des langues.

En résumé : un grand plaisir d’apprendre et aussi la découverte de la vie en communauté avec ses tentations et donc ses choix à faire.

8)
Marc2004
, le 24.08.2009 à 08:02

Je suis assez d’accord avec Okazou pour les enseignants. Leur boulot est difficile et pour certains d’entre eux ils travaillent dur avec encore la foi au ventre… Leur vacances ne me gènent pas car ce sont aussi celles des enfants qui les apprécient… En revanche, je ne comprendrai jamais pourquoi dès le cours terminé, il y a cette fuite vers le domicile! Ils ne peuvent pas avoir un bureau dans l’école? Pourquoi ne pas y faire leur 35h sur place et s’occuper individuellement des élèves ???

Quand aux infirmières, elle font leur 35h, avec parfois des pointes récupérables ou pas… mais en aucun cas elles ne travaillent 24/24, 7/7 et 365j/an. Vous fantasmez Mâmme Poppins…

9)
ysengrain
, le 24.08.2009 à 08:29

L’organisation de ma vie a fait que j’ai peu suivi nos enfants lors de leurs rentrées respectives, et 25 ans après je le regrette, sincèrement. J’ai une petite compensation ça et là en accompagnant l’aînée de mes petites filles à l’école.

Avant 6 ans, j’ai fréquenté un “jardin d’enfants”, puisqu’il n’y avait pas d’école maternelle proche. C’était un havre de paix où nous étions une quinzaine, filles et garçons. Bérengère m’a appris à lire et les rudiments de calcul. C’est un crève-coeur pour moi de ne pas pouvoir la retrouver.

Après un déménagement, j’intègre la “communale”, où je suis terrorisé par le bruit, le nombre d’agités et la quantité d’agitation ambiante; mais ce n’est rien à côté du sadique qui nous sert d’instit. Je vais chaque matin à l’école à reculons, la peur au ventre. Au fait, que des garçons, les filles sont de l’autre côté du mur, oui là, au fond de la cour (ça commençait déjà !!!)

Un peu plus de calme retrouvé au lycée, pas d’enseignant sadique; des classes mixtes dont une F… qu’il m’est arrivé de recontacter il y a quelques années.

Des profs, il y en eut d’excellents, comme un prof d’histoire géo qui nous faisait faire les contrôles avec le livre et nous posait des questions (2 ans avant le bac) comme : expliquez comment Bonaparte est devenu empereur, ou bien, en nous distribuant une carte géologique du nord de la France nous demandait d’expliquer pourquoi la Seine faisait des méandres. Il y avait aussi un coléreux qui se mettait à trépigner et à taper du pied, avant de recommencer sous une toute autre approche la démonstration de math que n’avions pas bien compris la première fois.

Je ne garde pas un très bon souvenir de cette scolarité là, mais plutôt bon des années d’études de médecine. J’ai rencontré des femmes et des hommes superbes de compétence intelligente et d’humanité. Je vais citer un nom car il était un homme absolument exceptionnel et je souris mentalement à chaque fois que je pense à lui: Le Professeur Maurice Deparis.

Enfin, mon Maître qui m’a tellement fait confiance et à qui je dois un parcours professionnel heureux.

P.S. de 9h22 l’exercice de mon métier c’est l’école, à chaque minute !!!

10)
Madame Poppins
, le 24.08.2009 à 08:52

Soupir…. Etait-il vraiment nécessaire de politiser la séquence émotions de ce lundi matin ? Et si oui, en commençant par un gros mot ?

Je n’affirme pas que les vacances sont “volées” par les enseignants : je les leur accorde volontiers, je trouve, comme le suggère Okazou, que l’infirmière en oncologie pédiatrique devrait en avoir davantage. En outre, je n’affirme pas non plus qu’elles – ils travaillent non stop 24/24 mais ces personnes sont susceptibles de travailler à Noël, à deux heures du matin et le dimanche, ce qu’un enseignant ne fait pas. Finalement, croire qu’une infirmière travaille 35heures, ça, c’est du fantasme : je les côtoie suffisamment pour savoir que leur quotidien est bien différent, du moins en Suisse ou, plus précisement, dans mon petit coin du pays.

Merci à tous les autres pour ces flash-back : je suis contente de lire que nombreux sont ceux qui ont gardé en mémoire d’excellents enseignants, qui ont marqué positivement la suite de leur parcours de vie.

A plus tard,

11)
Kermorvan
, le 24.08.2009 à 09:04

Merci, Okazou, de remettre les pendules à l’heure. La majorité des français n’a aucune idée de ce que c’est que d’être professeur dans un établissement secondaire en France. Je sais ce que nous avons fait subir à certains de nos profs, surtout aux plus doux d’entre eux. Lycée Marcelin Berthelot de St-Maur des fossés, jusqu’en 1955, classes dites « modernes » de 38 élèves, élèves socialement pourtant pas défavorisés, à une époque où peu entraient en sixième (par concours à 11 ans), deux peut-être de chaque classe de primaire. Même en terminale, j’ai vu le prof de physique constamment chahuté incapable de mettre une heure de colle, le prof de français casser son stylo et sortir dans le couloir…

Savoir de quoi l’on parle.

12)
alec6
, le 24.08.2009 à 09:14

Totalement d’accord avec O, triplement même, mais j’y reviendrai.

Tout d’abord j’ai aimé l’école, le collège, le lycée, pas vraiment la prépa lettre (mais je ne m’étendrai pas sur le sujet – Jocker !) ce qui a suivi et particulièrement les Arts Déco pour finir…
D’ailleurs si j’en avais eu les moyens (financiers) s’entend, je serais toujours étudiant, mais bien qu’étant fils unique, mes parents n’avaient que peu de moyens et encore moins le désir de me payer des études. Je me suis donc démerdé tout seul en grande partie après ma prépa.

Mes enfants retournent à l’école la semaine prochaine, j’essaye (et je pense y être arrivé) de leur faire aimer l’école sous toutes ses formes, malgré tel instit comme ça ou tel prof comme ci (pour la grande qui rentre en 5e – à 12 ans pour les non français).
Ils ont le goût d’apprendre, font leurs devoirs sans avoir à les tanner et obtiennent les résultats à la hauteur. Heureux ! moi le premier !

Mais revenons à la digression de l’agent O.

J’ai donc la chance d’avoir trois lardons qui sont toujours à l’école et dont la plupart des enseignants ont organisé des classes ouvertes deux ou trois jours dans l’année, histoire de faire découvrir aux parents la vie de leur enfant in situ. Pour ne pas m’étendre sur le sujet je rappelle que le XXe ardt à Paris est particulièrement ouvert sur les cultures du monde, ou si vous préférez, dont la mixité sociale est maximale, même si les plus “blancs” expédient leur progéniture à “Notre Dame de Tartempion”…

Par ailleurs j’ai eu l’opportunité de bosser en hôpital après ma prépa pour gagner ma croûte (Jocker encore !).
Et pour finir j’ai tenté il y a qq années d’être enseignant… ce fut bref, cela ne me correspond pas du tout, mais l’expérience fut enrichissante, ô combien ! Pour être bref, une heure de cours est bien plus dense qu’une journée de designer free lance, même quand je suis charrette !

A la lecture de ce qui a fait réagir mon ami Okazou plus tôt ce matin, j’ai eu je l’avoue, la même réaction épidermique ! Marc (8) a même rectifié le phantasme horaire…

Je n’ai donc pas grand chose à rajouter à tout cela, mais sur ce point, chère madame Poppin’s, vous avez manqué une occasion de dire autre chose, quand bien même je serai entièrement d’accord sur mon activité si comme vous, je venais à gagner quelque pactole. Retourner à l’école pour le restant de mes jours me satisferait totalement.

13)
alec6
, le 24.08.2009 à 09:17

… et le temps de clavarder ma prose, Kermorvan en a remis une couche.

14)
marcdiver
, le 24.08.2009 à 09:52

L’école… j’y retourne dès jeudi ! Et croyez-moi, c’est ma 21e rentrée en tant que prof, et bien, je la fais avec plaisir ! C’est déjà un beau moment !

15)
ToTheEnd
, le 24.08.2009 à 10:05

Ah, rétrospectivement parlant, quand je pense à l’école, je pense parents qui bossent pour toi, le déjeuner et dîner toujours prêts, le frigo plein, les affaires bien rangées et propres, les potes à la récré (toujours bien la récré), le sport, les amis, les copines, apprendre 2 ou 3 trucs et emmerder autant que possible les profs.

Pour peu que cette “expérience” se fasse dans de bonnes conditions, l’école est un moment merveilleux à passer qu’on sous-estime beaucoup…

C’est clair que j’ai (nous pour être précis) avons fait souffrir certains profs… mais à posteriori, je conclus qu’ils n’étaient pas fait pour ça car notre attitude n’était pas la même pour tous.

Comme beaucoup de métiers, celui-ci demande une fibre particulière, une prédisposition que tous n’ont pas. Pour ceux qui ne sont pas faits pour se métier, 14 semaines de vacances par an… c’est court. Pour les autres, 14 semaines par an, c’est appréciable (pour ne pas dire plus).

Moi, je trouve tout de même qu’à ce tarif, c’est un bien joli métier et regrette un peu cette époque…

T

16)
isell
, le 24.08.2009 à 10:06

Sept semaines de vacances d’été, c’est normal.

J’avais un prof d’anglais qui sur une période de cours normale de 45 minutes, prenait systématiquement 15 minutes pour corriger nos examens, préparer d’autres cours etc. Il était vraiment cool, parce qu’on ne bossait que 30 minutes par cours au lieu de 45, et lui à 16h30, il rentrait chez lui avec le sourire aux lèvres parce qu’il n’aurait juste rien à foutre de toute sa soirée. Et c’était tous les jours comme ça. Et lui aussi il avait 14 semaines de vacances annuelles EN PLUS. Bien sûr ce n’est pas le cas de tout le monde, j’ai dans ma famille un prof génial qui prépare ses cours consciencieusement, parce que c’est un passionné dans la matière qu’il enseigne, et il bosse comme un malade tous les soirs et pas mal durant ses 14 semaines de vacances.

Moralité : au moins quand t’es prof, tu peux choisir d’être bon et utile, ou d’être un tire-au-cul :-)

17)
ysengrain
, le 24.08.2009 à 10:15

Je crois, et peut-être même plus que les discours sur les vacances des profs sont hors sujet.

Je rappelle au cas où vous l’auriez oubliée, dans la bagarre la question du jour:

Et vous, quels souvenirs gardez-vous de vos années d’école ?

Gaffe aux persistants, vont être mal notés et peut-être même collés !!!

18)
alec6
, le 24.08.2009 à 11:26

Ysengrain… le jour où on ne digressera plus sur ce blog, celui-ci ne sera plus !

19)
Inconnu
, le 24.08.2009 à 11:39

Souvenirs de rentrée… Je n’en ai qu’un seul : la répulsion à l’idée de changer à nouveau de système.

Car oui, à chaque fois que j’ai repris l’école, on changeait le système des notes, etc. Je suis passé par presque six systèmes différents entre la cinquième année et la neuvième. Un vrai régal. Merci EVM.

Sinon j’étais plutôt content de retourner à l’école, retrouver mes potes, certains profs… Mais vraiment, pas de souvenirs particulier.

20)
Madame Poppins
, le 24.08.2009 à 12:07

Alec6, ce n’est pas la digression qui m’attriste, c’est le fait qu’elle soit systématiquement politique. Partir d’un sujet X et arriver au thème Y, très bien, j’aime mais lorsque cet Y est toujours un clivage que l’on présente comme gauche – droite, j’en arrive à ne plus avoir envie, c’est tout.

21)
Roger Baudet
, le 24.08.2009 à 12:17

fxc : ” Le premier souvenir mauvais: un enf%*`° de C… d’instit. qui m’a obligé d’écrire à la main droite en 1° primaire avec coups de règles sur les doigts.”

Moi aussi, mais sans la règle et ce n’était pas “un”, mais “une” !

(Désolé, encore un clivage droite gauche :-)))

22)
Bigalo
, le 24.08.2009 à 12:45

En ce qui me concerne, le mot que j’associe naturellement à l’école, jusqu’au bac, c’est « BAGNE ».

Le système ne me paraît correct qu’à partir de la fac : aucune obligation d’aller en cours, chacun peut se débrouiller à son rythme avec des bouquins. Tout ce qui compte, c’est d’être capable de réussir les examens. Autre point positif à mes yeux, l’anonymat. Être censé s’asseoir toujours à la même place et que l’enseignant connaisse votre nom, quelle horreur !

Dans la petite enfance, j’étais particulièrement peu sociable, et même si j’avais des copains, je préférais les voir chez moi (environnement sûr) qu’ailleurs (environnement perçu comme hostile).

Pendant toute une période, à l’école primaire, je disais à ma mère chaque matin :

« Je préférerais mourir que d’aller à l’école ! »

Bien sûr que certains enseignants ont la vocation et/ou sont capables d’être intéressants, parfois passionnants. Mais c’est une infime minorité, moins de 10 % selon moi. Il y a également de mauvais profs ; la majorité est simplement médiocre.

Mes grands-parents étaient tous les 2 instituteurs et directeurs d’école en Martinique. Mon grand-père informait les parents qu’il prolongeait la classe de 2 heures (bénévolement bien sûr) tous les jours pendant les 2 mois précédant le certificat d’études, parce qu’il estimait que la seule façon de s’en sortir pour des enfants de milieu modeste, fils de pécheurs ou d’ouvriers agricoles, c’était de faire des études.

Cette période est très bien décrite par le très beau film d’Euzhan Palcy, « Rue Case Nègres ».

Ma grand-mère (pas celle qui était enseignante) m’a appris à lire et à écrire en montagne, pendant les vacances précédant l’entrée à l’école primaire. Arrivé en 11ème, j’y suis resté 3 ou 4 jours, et on m’a fait passer en 10ème.

Globalement, je trouve le système lamentable. Je vais me faire taxer d’élitisme et je l’assume. Certains trouvent qu’un bon prof est celui qui s’occupent de tous ses élèves afin que tous arrivent à suivre. Ma position est exactement inverse : un bon prof est celui qui va à un rythme tel que les meilleurs élèves doivent fournir un effort pour suivre.

Quoi faire pour les autres, je ne sais pas (leur faire suivre un enseignement complémentaire, bénéficier d’un soutien après les heures de cours, ou avoir 3 types de classes n’avançant pas au mêmes rythme (élèves pigeant le plus vite, moyens, et les autres). Et fondamentalement, la question m’intéresse peu.

Quand une matière m’intéressait, je pigeais vite en général, et quand je n’étais pas intéressé, j’étais capable d’une forte inertie.

En gros, si une matière m’intéressait, je m’ennuyais rapidement parce qu’on allait pas assez vite, et si je n’étais pas intéressé, du temps supplémentaire était parfaitement inutile.

Le système est conçu de telle façon qu’il ne force pas les enfants les plus doués à exprimer tout leur potentiel. Au contraire, on leur fait découvrir qu’aucun effort intellectuel de leur part n’est nécessaire. Cette absence d’effort donne facilement de mauvaises habitudes, sources de futures déconvenues.

Quand j’étais en seconde, j’ai découvert la chimie, qui n’était pas enseignée dans les classes précédentes. Aux vacances de la Toussaint, j’ai emprunté à la bibliothèque un bouquin de chimie de Maths Sup, que j’ai trouvé passionnant.

Pour en revenir à la période actuelle, j’ai un diplôme d’expertise-comptable, mais j’exerce depuis plus de 20 ans un métier où je suis complètement autodidacte (développement informatique).

En conclusion, selon moi le système scolaire est une horreur, et l’important qui, bien évidemment n’est pas enseigné (à moins que cela n’ait changé), est l’apprentissage de l’autonomie et surtout la capacité à trouver les informations dont on peut avoir besoin, afin de continuer en permanence à se perfectionner ou à explorer de nouveaux domaines.

23)
Bigalo
, le 24.08.2009 à 12:49

Ce n’est pas la digression qui m’attriste … ,J’en arrive à ne plus avoir envie, c’est tout.

Cesse simplement de réagir aux provocations d’Okazou. Le cas est désespéré et désespérant. Il ne faut pas se laisser toucher pour si peu.

24)
Bigalo
, le 24.08.2009 à 12:55

Moi aussi, mais sans la règle et ce n’était pas “un”, mais “une” !

Ma grand-mère m’a également fait écrire de la main droite, sans coup de règle non plus, et cela ne m’a pas traumatisé.

Cela m’a simplement rendu un peu ambidextre. Globalement, j’utilise la main droite pour ce qui demande de la précision, la gauche pour le reste. Mais si je dois visser quelque chose ou utiliser un marteau, c’est l’emplacement de la vis ou du clou qui va me faire utiliser une main ou l’autre.

25)
François Cuneo
, le 24.08.2009 à 13:01

J’ai surveillé la rentrée de centaines de gamins aujourd’hui, et suis passé dans les classes.

C’est super de voir à quel point les enfants sont heureux de recommencer!

Vive l’école, après les vacances.

26)
coacoa
, le 24.08.2009 à 13:09

Chère Madame Poppins,

Je me permets d’apporter ma modeste (et sans doute un poil confuse) contribution, suite à votre post 21.

J’ai lu comme toujours avec intérêt votre billet, me suis laissé allé à rêver et repenser à mes diverses rentrées scolaires, combien à chaque fois elles me faisaient regretter les vacances et tout le temps passé à vivre (à rêver, surtout, comme je l’ai fait cet été en découvrant Murakami). J’ai toujours détesté l’école parce que je voyais la contrainte plutôt que la chance de pouvoir apprendre. Je n’ai découvert (compris) cette chance qu’en choisissant mes études, bien, bien plus tard.

Puis l’intervention de Okazou, comme souvent, m’a invité à penser.

Okazou, je le répète, j’apprécie ô combien ta vigilance : être à l’affût et révéler, toujours, les petits mécanismes qui, ici et là, maintiennent – de manière insidieuse – les spectateurs que nous sommes dans l’engrenage de la société dite “du spectacle” (je pense à Guy Debord, les 4 ou 5 semaines de vacances comme temps pseudo-cyclique consommable, l’image d’une fausse “vraie vie” de loisirs pour justifier la fausse vie imposée au quotidien). On peut discuter de la forme à l’envie (il y a de la violence – je la lis comme une réaction violente à un mode de pensée qui, fondamentalement, l’est aussi), j’admire le fond : une bataille pour davantage de vie. Encore et toujours.

Chacun est libre de rebondir, de prendre la balle au vol ou non. (Sur la question du clivage perpétuel “gauche-droite”, ma foi, j’ai l’impression qu’il est ce qu’il est).

Suite à votre phrase “j’en arrive à ne plus avoir envie” (qu’évidemment je regrette), permettez-moi un tout petit peu de lyrisme. Je crois que nous essayons, pour la plupart, de faire (ou dire, ou écrire) des choses en pensant qu’elles produiront tel ou tel effet. Pourtant, une fois sorties de nous, ces choses ne nous appartiennent plus et nous en ignorons et les effets et leur portée. Ainsi, vous n’y pensiez peut-être pas, mais les territoires dans lesquels vous m’avez emmené ce matin et ceux dans lesquels brusquement m’a ramené Okazou me sont tous deux absolument nécessaires (pas moins). Ils sont le sel de mon existence : le rêve et la pensée.

27)
Inconnu
, le 24.08.2009 à 13:27

“putain la gauche revient”, ai je envie d’écrire, pour paraphraser Okazou.

Ou plutôt, en pensant à nos amis socialites français “putain, la gauche, reviens!”

28)
marcdiver
, le 24.08.2009 à 13:55

Bigalo, effectivement tu es très élitiste ! Je n’ose imaginer un monde où l’on appliquerait une telle méthode à l’école obligatoire ! Après c’est autre chose, mais l’école obligatoire se doit aussi de respecter les rythmes de chacun !

29)
Bigalo
, le 24.08.2009 à 14:08

mais l’école obligatoire se doit aussi de respecter les rythmes de chacun !

Justement ! Le rythme des meilleurs élèves ne l’est pas du tout. Le système les entraîne facilement à s’endormir sur leurs lauriers, ne les habitue pas à devoir faire des efforts, ce qui les conduit bien souvent à ne pas réaliser leur potentiel, à force de s’être habitué à se laisser aller.

Je trouve que c’est un sacré gaspillage ;-((

30)
Kermorvan
, le 24.08.2009 à 14:38

Citations de ToTheEnd (15)

« notre attitude n’était pas la même pour tous »

et inversement.

« à ce tarif, c’est un bien joli métier »

tarif suisse ? tarif allemand ? tarif français ? tarif de celui qui a un poste de titulaire jeune, ou de celui qui demeure contractuel (à vie) ?

31)
Saluki
, le 24.08.2009 à 14:42

Je suis un pur produit de l’Ecole de la République.

J’ai eu des instituteurs ex-tra-or-di-naires: je les révère.

Merci à Madame Gallice, à Monsieur Jourde, à Monsieur Falvard, à Monsieur Lair.

C’était l’époque où pour entrer en 6e, il y avait un concours.
Et les meilleurs avaient nom : Kniazeff, Saluki, Balta, Pagnotta, Santoni, Szajner,… Ils n’attendaient pas qu’on leur « donne ce à quoi ils avaient droit », ils se gavaient de livres, ils travaillaient, mais ils n’oubliaient pas de déconner et de regarder sous les jupes des « quilles » dès qu’ils le pouvaient.

32)
ToTheEnd
, le 24.08.2009 à 15:02

K: la lecture littérale résèrve toujours des surprises… ailleurs je ne sais pas mais en Suisse, instituteur (je ne parle même pas des professeurs), c’est plutôt bien payé pour ce qu’il faut bosser et les études réalisées… par contre, quand je parlais tarif, je parlais de 14 semaines de vacances payées!!!

Faut pas déconner, plein tarif pour plus de 3 mois de vacances, c’est plutôt bien! Vu autrement, comparé aux autres boulots, sur une année, tu es payé 25% au-dessus des autres vu qu’on te paye 2.5 mois de vacances en plus que les autres…

Ça paraît anecdotique mais pour moi, c’est là que c’est bien payé!

T

33)
Kermorvan
, le 24.08.2009 à 15:37

TTE. J’ai pu observer, dans l’université française, la disparité des salaires et des statuts. Certains étaient en mesure d’obtenir un poste de professeur très tôt. D’autres, des chargés de cours, étaient, en comparaison, payés presque rien ; c’est ce qui arriverait à Paul Jorion, par exemple, si par hasard une université française lui ouvrait ses portes (ce qu’aucune n’a semblé vouloir faire) : il travaillerait presque gratuitement.

34)
alec6
, le 24.08.2009 à 15:58

Bigalo, je ne partage pas tout à fait tes idées mais je partage ton analyse du problème étant confronté depuis qq années maintenant à ce type de problème avec mes loupiots.

De mon côté j’ai constaté une chose évidente : le système éducatif, ici ou ailleurs (mais surtout dans des pays démocratiques et républicains) est conçu pour la majorité “moyenne” d’une tranche d’âge. En France du moins rien n’est fait pour les très bons et peu de choses sont entreprises pour les plus nuls. D’ailleurs “Qui vous savez” s’est empressé de supprimer des postes d’enseignants spécialisés mis en place précédemment pour aider ces enfants là. Puisqu’il faut faire des économies, n’est-ce pas ?

Là encore, désolé de vous contredire une fois de plus madame P. mais le système éducatif est un choix politique !

Pour revenir aux remarques de Bigalo, faut-il que l’enseignant se mette au niveau des plus forts et laisse tomber les autres ? Pourquoi pas, c’est un choix et on peut l’assumer. Mais je ne pense pas que ce soit le meilleur, à moins de vouloir peupler les agences pour l’emploi d’individus frustrés, dégoutés et ignares…
Faut-il alors se mettre au niveau des plus faibles et abandonner la majorité et a fortiori les plus doués à l’ennuie et à la paresse ? Je ne le crois pas d’avantage, à moins de vouloir fournir des bataillons de gens, moyens, dégoutés (pour les plus doués) et globalement ignares…
Faut-il alors mette en place un système qui s’adresse à la majorité mais qui laisse tomber les extrêmes ? C’est à peu près le compromis que l’on a en France depuis des décennies. Résultat, les plus doués s’emm… ou sont expédiés dans le privé par des parents qui en ont les moyens, les plus mauvais se retrouveront en 6e sans savoir lire et écrire.

Mais il est à noter une chose. Quel que soit le choix en place, l’élite intellectuelle, celle des parents, c’est à dire de la classe dirigeante et pensante prendra soin à placer ses héritiers dans les structures les mieux adaptées, privées pour l’essentiel. Et ce, indépendamment de l’obédience politique !

Les classes sur peuplées aux origines ethniques variées ne seront pas dotées, ou si peu, de moyens adaptés… Dans le XXe nous sommes bien placés pour le savoir !

Mais les vrais questions à se poser sont de savoir si on désire ou non une école promouvant le plaisir de connaître, de comprendre et de découvrir, si l’on désire ou non une école conçue pour fournir des contingents de consommateurs et de salariés dociles, si l’on accepte ou non la notion d’ascenseur social, ce système républicain qui a permis à des générations dans les années 60-80 en France du moins, de transhumer de prolo aux CSP supérieures… et qui est totalement en rade à l’heure actuelle (qu’importent les coupables, ils sont des deux bords !)

L’élitisme, dans tout ça… pourquoi pas, s’il s’agit d’amener les meilleurs éléments indépendamment de leur origine sociale à entreprendre les études nécessaires pour y arriver, sans abandonner le gros du contingent en cours de route. Malgré les apparences, ce n’est pas le système vers lequel on se dirige.

35)
Caplan
, le 24.08.2009 à 17:25

J’ai fait ma rentrée d’instit’ ce matin et, contrairement à pas mal de gens sur ce site, je n’ai pas eu une minute pour écrire un commentaire depuis le boulot. Vivement les prochaines vacances!

Milsabor!

36)
Madame Poppins
, le 24.08.2009 à 18:37

Coacoa, intervention ô combien pertinente, merci pour ces lignes : il se trouve simplement que si je n’ai pas toujours le goût de répondre aux interventions politiques parce que je ne pense pas que la politique se résume à un “gauche – droite”, j’ai un autre défaut. Celui de me “braquer” un peu quand ladite intervention, de gauche ou de droite, commence par “putain”. Toutefois, sur le fond, Coacoca, je partage pleinement votre vision, le rêve et la pensée peuvent et doivent cohabiter.

37)
alec6
, le 24.08.2009 à 20:59

Caplan, intervention ô combien pertinente, merci pour ces lignes…

38)
flup
, le 25.08.2009 à 00:33

Chez nous (quelques centaines de km plus au nord-ouest) c’est le 1er septembre, enfant comme parents.

39)
Tom25
, le 25.08.2009 à 17:14

Caplan (en 36), j’ai éclaté de rire en te lisant. Mais j’ai envie de te répondre « Mais alors qu’est ce que tu as posté ces 3 derniers mois ! » :•D (je blague hein !).

Moi j’adorais les 2 semaines avant la rentrée, parce que tous les copains étaient revenus de vacances, et qu’on passait 15 jours à jouer au foot, aux cowboys, aux petites voitures et aux Playmobils. Tous les jours je quittais mes copains en leur disant à demain, mais le quizième jour ils me répondaient « Non, demain c’est la rentrée » et là je m’écroulais, le monde entier s’écroulait.

Bof sinon, cette période m’a fait chier, mais elle est indispensable et il est indiscutable que c’est une chance que de pouvoir aller à l’école. Je déconnais bien mais je n’allais pas trop loin, je me barrais de la classe plutôt que d’enquiquiner tout le monde (prof et élèves).

Pour ce qui est des congés des instits, effectivement comme le dit Okazou on pourrait éviter de regarder le pire pour tirer tout le monde vers le bas (socialement). MAIS, quand même, qu’un prof justifie ses congés par la pénibilité je trouve ça gonflé. Si je reconnais que j’aurais du mal avec ces sales gosses, je sais aussi que j’aurais bien plus de mal dans bien d’autres métiers. Et alors Okazou, pourquoi critiques tu quand quelqu’un (TTE ? ;•) ) vient justifier son salaire, sa Ferrari de fonction, son yacht, sa Rolex (s’il a 50 ans), sa villa de 500 m2 et le reste par la pénibilité de son métier ?
Non, les gros salaires ont de la chance, ceux qui ont beaucoup de vacances aussi. Justifié ou non, on ne devrait pas se plaindre dans ces situations.

Pour en revenir à l’école, je pense qu’on devrait plus facilement exclure les fauteurs de troubles. Alec6, je ne pense pas que les parents blancs envoient leurs gosses à l’école voisine parce que dans l’autre il y a des gosses noirs, mais parce que c’est le bordel. Beaucoup de parents ont démissionné concernant l’éducation de leurs gosses. Et je peux comprendre que certains aient des difficultés, mais ce n’est pas une raison pour laisser leurs gosses foutrent le souc et manquer de respect aux instits. Leur boulot c’est d’enseigner, pas de faire l’assistante sociale (enfin pas à ce point en tout cas). Et il devrait y avoir plus de personnes pour cette fonction uniquement.

Pour faire plus simple, plutôt que de donner 5 ou 6 semaines de congés supplémentaires aux profs pour compenser le fait que les gosses les soûlent toute l’année, qu’on leur fournisse des cravaches :•) (ou un Karcher pour l’école du quartier d’Alec6 :•D , je déconne encore hein ! ).

40)
alec6
, le 25.08.2009 à 18:04

Tom, qu’il faille sévir envers les emmerdeurs, je suis bien d’accord, mais virer systématiquement ces crétins pendant plusieurs jours du collège (exemple vécu dans le collège de ma fille), ne sert à rien, si ce n’est à faire peur aux bons élèves, et à calmer le jeu à l’école grâce à leur absence, mais à l’issu… rien n’a vraiment changé. La réponse déplaît, mais pour cela il faut des moyens, ie des classes spécialisées avec un enseignement adapté. Ou alors on les fusille ! comme disait Staline “Ces cons là entre quatre murs ? C’est trois murs de trop”.

Mais je le sentiment que l’idéal républicain et démocratique en prendrait un vieux coup !

En attendant on fait avec ces abrutis dont on essaye d’éloigner notre progéniture en leur faisant apprendre l’allemand en 6e ou en les expédiant dans le privé (qui parfois ne vaut guère mieux et qui de plus est subventionné par nos impôts… mais payant).

L’idée républicaine et fort louable du collège unique n’a pas fonctionné par manque de moyens et de volonté et était de toute manière voué à l’échec avec des classes de 30 pékins. Aujourd’hui la droite dure prend prétexte de cet échec en supprimant les moyens, en faisant des économies, en supprimant des postes de remplaçants ou d’enseignants tout simplement, histoire de répondre aux exigences de l’OMC sur la libéralisation des services (accepté par le PS dans les années 80) en vidant de facto le système de sa substantifique moelle au profit du privé et encore… du “bon” privé, là encore il y a une échelle de valeur !

Résultat, une école à plusieurs vitesse, l’une de qualité privée pour les plus riches, l’autre de base pour la plèbe dont on fera de dociles consommateurs et rien d’autre !.

Avant il y avait l’armé pour formater les esprits aux “valeurs” républicaines : la patrie, la bravoure, le travail… (dont on peut discuter, mais on s’éloignerait trop) Aujourd’hui il y a TF1, la pub et ce qui tourne autour pour inculquer les valeurs ultra libérales de l’occident vainqueur (après la chute du mur) : individualisme, non solidarité, consommation, gaspillage, argent, tout tout de suite, etc.

En fait, les valeurs d’aujourd’hui sont celles de 68… si, si : “il est interdit d’interdire (les ultra libéraux boursicoteurs adorent !), “Jouir sens entrave” (“Just do it”, “Parce que je le vaut bien”…) et tout à l’avenant…

41)
Zoum
, le 25.08.2009 à 23:19

Je ne sais pas comment cela se passe en Suisse, mais en France les grandes vacances ne sont pas payées aux enseignants. Notre salaire est calculé sur 10 mois, puis divisé par 12 afin de toucher quelque chose tous les mois.

Pour plus d’infos : Sur le salaire et le temps de travail des enseignants

Cyril

42)
Tom25
, le 26.08.2009 à 13:02

J’ai survolé ton lien, et j’avais déjà entendu (ici sur Cuk) que les enseignants étaient payés sur 10 mois étalés sur 12. Pour ce qui est du salaire, dans ton lien ils pleurent que le salaire des enseignants cadres est passé de 2 x le SMIC à 1,2 x le smic en 50 ans. Pour moi (mon salaire), il est passé de 1,5 à 1 x le smic en 10 ans ! Et j’ai un diplôme d’ingé bac + 5. Mon cousin qui a bac +6 se fait foutté jusqu’à 10 h du soir pour 1,5 fois le smic.

Alors que les enseignants aient leurs problèmes, je le conçois sans peine, mais qu’ils pleurent sur les épaules de gens biens moins lotis qu’eux me fous en rogne.

Je dis toujours la même chose, mais je n’ai même pas 40 ans et j’en suis à mon 3ième boulot dans des secteurs d’activités totalement différents. Qu’un enseignant aille voir ailleurs si l’herbe y est plus verte.

Un autre truc qui me fout en rogne, que je vais écrire ici puisqu’il n’y a pas d’article sur le sujet, mais qui est en rapport avec les salaires et les gens qui se plaignent :
Je ne veux pas jouer les bobos qui habite sa maison dans un petit village tranquille qui défend les gentils arabes qui foutent la merde en banlieu. Certaines de leur actions sont impardonnables. Toutefois, un jeune de 25 ans des banlieues qui brûle une bagnole de 1000 € parce qu’il ne trouve que des boulots de merde payé une misère, qu’il ne s’agit que de CDD d’un mois et qu’on le jette quand le coup de bourre est passé, lui est un brigand (émeutes de 2005). Mais qu’un ouvrier de 55 ans qui a bossé toute sa vie dans la même boîte, qui a fini avec un salaire largement supérieur au miens, qui est protégé bien plus que ne le sont les jeunes des banlieux, qui va partir avec 30 ou 50000 € couler des jours heureux de chômage en attendant la retraite, brûle des machines d’un million d’€ pour en toucher 100 000, ça c’est normal. Il a raison.

Moi les gens qui se plaignent sans cesse de LEUR situation commencent sérieusement à me faire chier. Qu’on critique le système en général je suis d’accord, je le fais moi même car je trouve ce système parfois injuste.

Mais je ne comprends pas que les CRS ne soient pas encore entrés dans les usines machins pour y déloger ces bandits qui menacent de tout faire exploser, de tout polluer en versant des fûts toxiques dans les rivières, de séquestrer leur patron et j’en passe ! Ou alors, si on ne le fait pas, il ne fallait pas critiquer les révoltés des banlieues.

Ah oui j’oubliais, c’est la crise, c’est commercial le crise. Faut montrer qu’on comprend la détresse du bon bourgeois qui ne pourra ni changer son 4X4 ni sa télé 16*9 108 cm LCD si on veut se faire ré-élire.

43)
Okazou
, le 26.08.2009 à 16:26

Je pense, Tom25, que jamais je ne fus moins en accord avec toi que sur ce texte. Essayons de voir ce qui nous sépare et pourquoi cela nous sépare.

« Alors que les enseignants aient leurs problèmes, je le conçois sans peine, mais qu’ils pleurent sur les épaules de gens biens moins lotis qu’eux me fous en rogne. »

Ici, nous retrouvons à peu près le même reproche que celui émis par Madame Poppins à l’égard des enseignants.
Une manière de dire que les bien lotis relatifs doivent se taire face à ceux qui le sont moins (du nanan pour la droite qui aimerait tant revenir aux temps farouches du « Ferme ta gueule et accepte ton sort »). Par exemple l’OS à temps plein et en CDI (Contrat à Durée Indéterminée) ne doit pas se plaindre de sa condition auprès de l’OS à temps partiel en CDD (Contrat à Durée Déterminée), même si, lui aussi, a de bonne raisons de lutter pour améliorer sa condition. Pour que cela tienne, il faudrait que les enseignants soient les mieux lotis absolus (genre traders indécents ou actionnaires à portefeuille d’actions confortable et en vacances permanentes, eux) et alors on pourrait admettre qu’ils émettent des plaintes abusives.
Si personne n’avait lutté pour l’amélioration de ses conditions, où en serait-on aujourd’hui ? En république ? Certainement pas. Il est du devoir et de l’honneur de l’homme de travailler à l’amélioration de sa condition et cela passe d’abord par les doléances. Supprime les doléances et tu supprimes le progès social. À moins de croire que les nantis (les vrais, ceux qui en ont beaucoup trop) deviennent humains et justes. On peut rêver.

« un jeune de 25 ans des banlieues qui brûle une bagnole de 1000 € parce qu’il ne trouve que des boulots de merde payé une misère, qu’il ne s’agit que de CDD d’un mois et qu’on le jette quand le coup de bourre est passé, lui est un brigand (émeutes de 2005). Mais qu’un ouvrier de 55 ans qui a bossé toute sa vie dans la même boîte, qui a fini avec un salaire largement supérieur au miens, qui est protégé bien plus que ne le sont les jeunes des banlieux, qui va partir avec 30 ou 50000 € couler des jours heureux de chômage en attendant la retraite, brûle des machines d’un million d’€ pour en toucher 100 000, ça c’est normal. Il a raison. »

Mettre ainsi en opposition deux groupes de citoyens en difficulté c’est le job de Sarkozy aujourd’hui et de la droite de tout temps. Je te laisse deviner à qui profite cette absence de solidarité.

Essayons de comprendre, plutôt, ce qui peut bien amener des ouvriers à menacer de détruire leur outil de travail alors que celui-ci, dans l’histoire du syndicalisme, est sacré.

Voilà des gens qui travaillent dans une entreprise dont l’utilité sociale ne fait pas de doute et dont la rentabilité est normale et qui apprennent un jour, dans des conditions d’ailleurs étranges (un communiqué en anglais) que leur boîte qui marche pourtant bien doit fermer par défaut de rentabilité.

Ces gens (qu’ils soient proches de la retraite ou jeunes employés n’a d’ailleurs rien à faire dans le problème) ne comprennent pas, ou plutôt ils comprennent trop bien que les exigences des actionnaires va détruire leur vie. Ils se défendent donc et prennent contact avec leurs syndicats. Malheureusement, le soutien des syndicats ne vient pas. Du moins au niveau national car localemet les syndicats sont aux avant-postes. La collusion est manifeste entre gouvernement, patronat et syndicats (en l’occurence la CGT). L’actionnaire de l’entreprise est sacré, tout doit lui être sacrifié.

Que faire ? Accepter la destruction des conditions de vie de sa famille ou continuer à lutter ? La lutte est choisie et les moyens de lutte, sans syndicat en soutien, sont ce qu’ils sont, ce qu’il leur reste : chantage à la destruction de l’outil de travail. Et ça marche.

Ces gars-là ont défendu leur croûte et n’ont pas à rougir des moyens qu’ils ont dû employer pour y parvenir puisqu’ils n’en avaient pas d’autres. Ils n’ont pas baissé la tête, ils ne se sont pas mis à bêler, à geindre. Ils ont lutté solidairement avec les moyens qui leur restaient.

« Ah oui j’oubliais, c’est la crise, c’est commercial le crise. »

La crise, on n’en connaît aujourd’hui que les prémisses et le mensonge règne tous azimuts alors que tous les indicateurs sont au rouge. Quand elle va se déclencher, que les entreprises fermeront les unes après les autres et qu’on aura atteint un taux de chômage colossal (multiplication des drames sociaux) tu auras peut-être un autre point de vue sur les moyens à engager pour sauver les meubles. Les gens n’auront alors pas d’autre choix que de ne pas se laisser faire comme des moutons qu’on mène à l’abattoir et les chiens de garde de la société (mais de quelle société parlons-nous ?) pourront à loisir distribuer les coups de matraques sur les victimes innocentes.

À partir de quel seuil de chômage accepteras-tu de considérer qu’il est normal, vital et honorable de lutter pour pouvoir vivre dignement ? Je te rappelle que le travail est un droit, pas une faveur.


Un autre monde est possible. Solidaire et juste.

44)
Tom25
, le 26.08.2009 à 19:31

J’ai donc eu tord de me requalifier 2 fois dans un autre domaine d’activité sans enquiquiner le monde ? D’accord que les boîtes qui ferment sont apparemment en bonne santé financière et que c’est dégueulasse. Je ne reproche pas à ces gens de gueuler, je leur reproche de le faire uniquement et seulement pour LEUR intérêt. En cela, ils ne valent pas mieux que les actionnaires qui ferment des boites rentables pour gagner encore plus.

Et je ne les mets pas en opposition avec les révoltés des banlieues, au contraire, je dis que les deux avaient peut-être de bonne raison de se faire entendre. Il y avait bon nombres de casseurs crétins dans les manifs de banlieues, mais il y avait aussi de jeunes désespérés j’en suis sûr. Et il en est de même pour les salariés qui foutent la merde actuellement.

Quand je vois la vie qu’ils ont eu (pour certains) et la mienne (professionnellement parlant j’entends), je me dis que j’ai été bien trop gentil et que j’aurais dû brûler leur usine il y a quelques années.

Un exemple tout bête des personnes que je critique : La dame qui tient le bureau de poste du patelin est perdue car ce dernier a été déplacée d’1 km. « Mon pauv’ Mr c’est terrible, j’arrive pas à m’y faire, avant la chaise était comme ci, maintenant elle est comme ça, avant la fenêtre était là, avant le comptoir avait tel disposition, etc. » 30 ans qu’elle était au même poste. C’est ça que je critique, des gens incapable de suivre l’évolution du monde et qui vivent tranquille (professionnellement parlant encore une fois) alors que d’autres doivent s’adapter tous les jours.
On ne peut pas gueuler parce qu’on nous fait faire un boulot de con à casser des cailloux à la masse, et en même temps refuser de faire une formation pour fabriquer et réparer la machine qui fera ce sale boulot à notre place.

Ces personnes sont restées 30 ans tranquilles à profiter de leur situation dorée et se réveillent aujourd’hui parce que concernés. Elles font exactement la même chose que les actionnaires, pendant 30 ans le fric rentrait suffisamment et aujourd’hui ils se réveillent car il n’entre plus assez.
Ces gens auraient du manifester avec les jeunes des banlieues en 2005, là ils auraient fait du social. Aujourd’hui ils ne font que se disputer un magot avec des gens dont ils ne sont pas si différents.

45)
alec6
, le 26.08.2009 à 23:42

Tom, je t’aime bien mais là… tu dis n’importe quoi ! Tu as appris ce rôle à TF1 ou quoi ?
Ainsi celui qui a un sort à peine plus enviable que le tien ne doit pas se plaindre parce qu’il y a pire que lui ? Toi en l’occurrence ?
Mais toi ? as tu le droit de te plaindre puisqu’ils sont légion à avoir moins que toi ?

Le pire excuse donc le mauvais. “Tel assassin en série a vingt crimes odieux derrière lui, m’sieur le juge, alors que moi, je n’ai tué qu’une petite vieille, bien malade et moche…”. Sans commentaire !

Envoie vite ton témoignage à l’UMP, tu en auras la carte par retour du courrier.

Après c’est moi qui enverrai le même courrier en TE dénonçant, car moi, je ne suis même pas salarié, je n’ai pas droit au chômage, je travaille à mon compte, quand je pars en vacances, je n’ai pas de salaire à la fin du mois et quand je n’ai plus de boulot comme maintenant, il ne me reste qu’à serrer les fesses en attendant que ça passe et en espérant que tel projet se débloque, ici ou là, en baissant évidement mes prix, car c’est la crise mon brave monsieur ?
Qui me dénoncera ensuite ?

On va jusqu’où comme ça ? Tu peux me le dire !

Pendant ce temps là on oublie que de géniaux traders vont palper des primes de X millions d’euros pour avoir bien mérité de leur banque. Un milliard pour la SG ou la BNP ai-je cru comprendre… Un milliard, soit un million de smic nets !

Tiens, pour te nettoyer les oreilles, va écouter l’interview de Paul Jorion sur France Info

Pour ceux qui ne connaissent pas encore Paul Jorion, on peut résumer ici qu’il est à l’économie ce que Jancovici est à l’énergie et au delà à la crise.

Alors oui, madame Poppin’s, c’est la rentrée et nous n’en sommes qu’au début. Il n’est donc jamais trop tard pour réviser son Jancovici de chevet et/ou pour découvrir Jorion qui, ni l’un ni l’autre ne sont de dangereux crypto staliniens, altermondialistes encagoulés ou écolos intégristes en tongues et djellabas…

46)
Tom25
, le 28.08.2009 à 17:49

Je n’ai pas dit qu’ils n’avaient pas le droit de se plaindre, et je ne me plains pas sur mon sort personnel. En général quand je critique le système actuel c’est pour des faits qui ne me touchent ni de prêt ni de loin personnellement. Je ne monte pas sur mes grands chevaux que quand MOI je suis affecté.
Ce qui est le cas de ces personnes. J’ai bien entendu les sommes qu’ils demandaient devant les caméras. Et me déplaçant beaucoup depuis toujours dans mon travail, j’imagine très bien le type de personnes dont il s’agit. Des gens qui tiennent un discours que j’entends bien souvent « z’ont qu’à bosser ces fainéants » en parlant des autres.

Maintenant Okazou a raison quand il dit en gros que Sarkozy divise pour mieux régner. Et je devrais soutenir mes « frères » qui vont se faire licencier plutôt que de les critiquer. Mais ils ne sont pas raisonnables dans leur réclamations, et surtout surtout, c’est là dessus que je voulais mettre le doigt, ils ont eux même critiqué les révoltes des banlieues. Aux infos, à l’époque, ces jeunes n’étaient que de petits fouteurs de merde qui n’avaient aucune raison de gueuler. Vrai ou pas (qu’ils aient raison ou non), ce n’est même pas là que je vois le débat. Ce que je dis, c’est que certaines personnes ont raisons de se plaindre et de tout casser et d’autres non.

Nous, petits Français, soutenons ces salariés car nous avons peur de subir le même sort demain. Nous n’avons pas soutenu les casseurs des banlieues, et nous avons applaudis des deux mains quand les CRS ont fait leur descente car nous n’avons pas peur de devenir arabes habitants dans une zup. En tout cas pas il y a 5 ans.

Et j’insiste encore, ce n’est pas celui qui un sort plus enviable que le miens qui n’a pas le droit de se plaindre, c’est celui qui ne s’occupe pas du sort des autres.

Et j’en reviens au départ de cette discussion, les profs sont toujours en train de dire qu’ils sont mal lotis et qu’un bac +5 (leur équivalent) dans le privé gagne 2 ou 3 fois leur salaire. Ce n’est pas vrai. Ils devraient se renseigner un peu sur la situation des autres.

Alors que tous ces braves gens se plaignent, certes, mais sans mentir ni sur leur situation ni sur celles de ceux sur qui ils s’appuient.

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Tom25
, le 29.08.2009 à 18:42

Je n’ai pas de bons souvenirs particuliers pour un maître ou une maîtresse, mais en tout cas, j’aimerai avoir Mme Poppins comme maîtresse.

Edit : J’aurais aimé l’avoir comme maîtresse (d’école). Comme quoi c’est important de savoir conjuguer, ça peut éviter tout malentendu :•D .
Quoique parfois les malentendus peuvent ne pas être si désagréables mais … bon … bref ….
;•)