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Bande dessinée: la révolution avec Ave!Comics

Depuis tout petit, j'adore lire des BD.

Cet art majeur m'a depuis quelque temps questionné.

Qu'est-ce qui fait qu'une BD soit crédible, que le fait de passer de case en case, de phylactère en phylactère soit totalement limpide?

Pourquoi certaines BD semblent-elles tarabiscotées, et d'autres pas?

Scénario et dessin doivent être en symbioses, bien sûr. Mais la mise en page (l'équivalent du montage en cinéma?) doit être parfaite, pour ne pas perdre le lecteur dans le flux de lecture.

Et quand tout est réuni, alors c'est géant.

Quel que soit le style de dessin, le genre, on est pris dans un tourbillon, et tout cela devient prenant, touchant, drôle, questionnant, c'est selon.

Bref, lorsqu'Aquafadas nous a proposé une première mouture de BD sur iPhone, à travers l'application Angoulême, j'ai été très intéressé, et me suis demandé comment il était imaginable de faire passer une BD traditionnelle sur un si petit écran.

J'ai tout de suis essayé, et je ne vous cache pas qu'à la première tentative à l'époque, il y a quelques mois, j'ai été un peu déçu.

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Cela dit, l'application a été mise à jour à plusieurs reprises depuis mon premier essai, j'ai fait une deuxième tentative, suite à mes expériences "d'après" (voir plus bas), ma déception s'est évaporée.

Et puis, à l'occasion de la sortie du dernier Lucky Luke, L'homme de Washington, son éditeur nous a proposé sur iPhone toujours une version électronique de cette BD, intégrant la technologie développée par Aquafadas.

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Je l'ai achetée (6.60 francs suisses), et je l'ai lue l'autre jour, dans le TGV, entre Lausanne et Paris.

Un nouveau métier dans la BD

Comme je l'ai écrit au début de cet article, il y a, pour nous concocter une bonne petite BD, le scénariste, le dessinateur, et éventuellement le coloriste.

Eh bien je me rends compte, après cette lecture, que si le concept de BD électronique prend corps, j'ai bien l'impression qu'il faudra compter avec un nouveau métier: "metteur en iPhone". Ou plus généralement "metteur en écran", puisqu'en fait Ave!Comics se destine à la lecture sur ordinateur, BlackBerry, voire même sur Nokia. Un métier que Claudia Zimmer appelle "Animateur de bande dessinée".

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Évidemment, vous pensez bien qu'il est impossible de lire une BD sur iPhone comme on le faisait avec un livre en papier. Les pages sont bien trop petites sur un écran de portable. Et on ne va pas demander aux lecteurs de devoir zoomer avec deux doigts et de scroller manuellement (même s'ils le peuvent). Il faut les assister, et pas rien qu'un peu.

Je m'explique: lorsque vous lisez une BD avec AveComics, votre iPhone commence, après avoir affiché la page de couverture, en vous proposant la première case de la première page.

Ensuite, bien évidemment, il va vous présenter la case suivante, puis la suivante, jusqu'à la fin de la BD.

Ce serait assez simple, si toutes les cases d'une BD avaient les mêmes dimensions.

Seulement voilà, ce n'est pas le cas.

Certaines d'entre elles sont beaucoup plus larges par exemple que ce que peut afficher l'écran de l'iPhone, même tenu en position paysage.

Reprenons notre page 29 du dernier Lucky Luke:

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Il est clair qu'ici, placer toute la case du bas à gauche (flèche rouge) dans un écran d'iPhone impliquerait que tout, mais en particulier le texte, serait beaucoup trop petit.

L'animateur va donc créer un chemin à l'intérieur de l'image de manière ici à la décortiquer en trois étapes, toutes reliées entre elles par un traveling très doux.

 

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Et c'est là qu'entre en scène le génie de celui qui doit faire en sorte que la lecture ne soit perturbée sur le petit écran: il va donc, vous l'avez compris, nous faire découvrir une zone particulière de la case, en zoomant dessus, puis glisser vers le la partie cachée, dans un traveling magistral, puis prendre du recul ensuite pour nous montrer en petit la totalité de cette case. Et ceci parfois même pour générer une tension ou un suspens même sur une case qui aurait pu tenir sur l'écran.

C'est ce que Claudia appelle la cinématique de la BD avec Ave!Comics.

Et où la chose est encore plus incroyable, c'est que pour un même bouquin, par exemple rien que pour l'iPhone, deux cinématiques différentes sont créées: une pour l'iPhone tenu verticalement, une autre pour l'iPhone tenu horizontalement.

Et il en faudra une autre pour les grands écrans.

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Ici, le lecteur Web permet de s'adapter à la taille de la fenêtre. La cinématique s'adapte aussi!

Bref, il y a du travail sur la planche (arf arf) mes amis!

Je dois dire que si cette cinématique est bien faite (et ça l'est vraiment dans ce Lucky Luke), le résultat est assez génial. Je dirais même qu'il y a un élément supplémentaire intéressant dans le flux de lecture par rapport à une vision traditionnelle amené justement par cette cinématique.

C'est d'ailleurs ici que l'on verra les talents de l'animateur de BD. S'il en fait trop, le lecteur sera soit très vite fatigué, soit aura le mal de mer. S'il bosse bien, il apportera quelque chose à la BD.

Cela dit, j'ai comme l'impression que certaines BD vont être créées désormais uniquement pour une diffusion électronique, intégrant l'animation à la source.

Ce qui compte en tout cas, c'est que tout au long de ma découverte, je n'ai jamais été gêné par la lecture iPhonienne de ce Lucky Luke et que mieux, j'y ai trouvé véritablement du plaisir, et j'ai adoré les quelques effets (jamais il n'y a d'exagération) apportés par la cinématique. Petite critique: il m'est arrivé parfois de souhaiter un ou deux effets de zooms supplémentaires certains phylactères étant un tout petit peu petit. Mais je précise que cette situation est plutôt rare.

Ah, petite chose: il est chaudement recommandé de bien nettoyer l'iPhone avant de commencer à lire. En effet, le gras des doigts sur l'écran peut rendre légèrement trouble la lecture de certains phylactères sur des endroits très très sales.

Je précise que l'on peut demander une lecture automatique de la BD, en ajustant la vitesse à son besoin. Personnellement, c'est certainement cette façon de faire que ne m'avait pas plus lors de ma première tentative d'il y a quelques mois.

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Même si la lecture automatique est paramétrable, personnellement, je l'ai désactivée, je préfère lire à mon rythme. Cela dit, il paraît que certains lecteurs l'adorent. Elle a pour avantage en tout cas de garder l'écran parfaitement propre.

Je préfère largement tapoter l'écran à droite quand j'ai fini de lire, pour aller à mon rythme. Et ce tapotement devient totalement transparent au bout de la deuxième case. Tout autant que de faire bouger les yeux dans une BD normale pour passer de case en case.

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Les tapotements deviennent instinctifs au bout de trente secondes.

Maintenant, j'attends de voir ce que va donner le système qui sera proposé par Avec!Comics.

Courant mai en effet, un magasin en ligne sera disponible  pour que l'on puisse créer notre véritable bibliothèque virtuelle, achetant, déposant et reprenant nos livres à la volée et au besoin (histoire de ne pas surcharger notre iPhone). Ces livres seront lisibles aussi bien sur Mac, PC, que sur iPhone ou d'autres mobiles.

De tout ça, j'en parlerai très bientôt, dès que le site sera vraiment fonctionnel, ce qui ne devrait pas tarder donc, et quand j'entends ce que nous promet Matthieu Kopp, je suis vraiment enthousiasmé et n'en peux plus d'attendre.

Le concept totalement intégré créé autour de la BD électronique par Ave!Comics est ambitieux et semble pris très au sérieux par de très gros éditeurs.

Tiens, au fait, en complément à l'article que vous lisez, je vous propose un petit tour sur l'émission de la Télévision suisse romande Nuovo, à propos d'Ave!Comics.

Je précise encore (après j'arrête, j'en garde sous le pied pour quand le site sera ouvert, et que je pourrai tout essayer), que Lucky Luke est une application autonome qui ne dépend pas d'Ave!Comics. Tout comme "Les blondes", récemment sorti aussi. Ce sont simplement deux BD qui dépendent de leur éditeur respectif, qui ont intégré à leur album le moteur MyComics, qui est le lecteur proposé par Aquafadas pour lire toutes sortes de formats BD, et même les PDF sur iPhone.

De MyComics également, je vous reparlerai lors de l'ouverture du site d'Avec!Comics.

Ah, au fait, et il est comment , ce dernier Lucky Luke?

Eh bien pas mal du tout. Je trouve que Laurent Gerra (qui est très loin d'être ma tasse de thé normalement) s'en sort très bien au niveau du scénario, et le dessin d'Achdé est tout à fait à la hauteur. Le duo fonctionne si je ne me trompe pas depuis trois albums, il tient plutôt bien la route!

21 commentaires
1)
marcdiver
, le 27.04.2009 à 07:26

Coïncidence : ce mercredi dans la salle d’attente du médecin j’ai téléchargé et lu (en partie) ce Lucky Luke ! J’adhère à tout l’article ! C’est un système génial !

2)
Alain Le Gallou
, le 27.04.2009 à 08:22

Coïncidence : Je pars de suite à Brest pour la révision de ma voiture. C’est à 100Km de chez moi, je reste donc sur place. J’ai donc téléchargé Lucky Luke que je lirais dans la salle d’attente. Cet article est donc sorti le bon jour. Ce soir je vous dirais ce que j’en pense. J’emporte néanmoins un stock à lire, car je ne suis pas “dans le vent” pour ces nouvelles technologies. Par exemple, je me refuse à acheter de la musique en ligne. Je tiens au support matériel, bien d’après je mette toute ma musique sur disque dur pour le côté pratique.

PS : Pour compléter l’article, quel est le prix version papier de Lucky Luke ? La version iTunes est 4.99€

3)
henrif
, le 27.04.2009 à 08:57

Couacomékiki

Couacomékiki

4)
Caplan
, le 27.04.2009 à 09:02

Intéressant, techniquement.

Mais moi qui suis un acheteur de bouquins et de disques aux puces, je vois venir ces techniques de téléchargement avec inquiétude, car il n’y aura plus moyen de trouver livres et musiques d’occasion. Quand les gens en auront marre, ils mettront tout simplement les dossiers à la poubelle…

Hé! On voit même Elvis avant l’heure chantant dans Beale (avec un e) Street, une rue de Memphis, véritable bouillon de culture, qui favorisera le passage du blues au rock ‘n’ roll.

Milsabor!

5)
Jaxom
, le 27.04.2009 à 10:11

Intéressant, il faudra que j’essaie.

Cependant, et en ne voulant pas préjuger du travail de ces futurs animateurs de bd, pour certains albums ce sera très difficile à rendre correctement. Je pense, entre autres, aux bd d’Andreas. Il fait un tel travail sur le positionnement et l’interaction entre les cases, sans parler de leur format que je ne pense pas qu’il soit possible de le rendre avec le fonctionnement que je perçois de Ave!Comics

6)
Marcolivier
, le 27.04.2009 à 10:39

Bof bof. Je n’ai pas d’iphone (sunrise ;o( ) mais quant à lire une bd dessus… Est-ce qu’il ne manque pas la vue d’ensemble, voir la page entière, se concentrer sur une case, mais en ayant toujours la page à l’oeil? Sans parler de l’objet physique.

Jadis avec un palm, je lisais beaucoup de documents et articles en .pdf ou .doc. C’était très pratique et économiseur de papier. Je ferais de même avec un iphone. Mais l’aspect bd, j’ai des doutes, peut-être par purisme…

7)
Guillôme
, le 27.04.2009 à 10:40

il n’y aura plus moyen de trouver livres et musiques d’occasion.

Ou on peut penser à l’inverse que c’est une formidable opportunité d’avoir accès à bon nombre de livres qui ne sont plus édités et surtout d’avoir des usages nouveaux (recherche, citation facilitée,…)! Bref, un complément au papier et non un substitut.

Non, moi ce qui me fait plus de soucis c’est que l’industrie du livre reproduise l’erreur de l’industrie de la musique et de la vidéo (et c’est bien partie pour) en ne séparant pas contenu (texte/dessin) et contenant (lecteur, logiciel, format) mais aussi en voulant mettre des protections qui n’ont pas de sens!

8)
JeMaMuse
, le 27.04.2009 à 10:55

Le système de navigation Ave!Comics est effectivement bien pensé. Et ça fonctionne plutôt bien. Par contre, il est vrai que de ne pas avoir la page entière sous l’oeil me perturbe un peu. J’aime bien me ballader quelques cases en arrière ou en avant si nécessaire. C’est donc une bonne solution complémentaire.

J’en ai profité pour télécharger Les Blondes 10.1. Fr. 2.20. A ce prix-là, c’est navrant. C’est nullissime et il n’y a que quelques planches.

Au sujet du Lucky Luke : Je suis resté un peu sur ma faim au niveau scénario et gags, mais dans l’ensemble c’est pas mal. Le dessin est plutôt bien réussi, les couleurs aussi. Mais l’une ou l’autre case m’ont paru un peu faite à la va-vite, comme la balle dans la flasque de whisky.

9)
levri
, le 27.04.2009 à 11:07

@ 7- Guillôme : ça fait des années que les scans de BDs se partagent en P2P, je n’ai pas entendu les éditeurs se plaindre, et comme pour la musique je ne pense pas que ce soit ça qui fasse baisser les ventes. Les plus gros dowloadeurs étant aussi les plus gros acheteurs …

11)
Alain Le Gallou
, le 27.04.2009 à 14:55

Finalement, je ne suis pas resté à Brest, et je n’ai pas testé Lucky Luke dans la salle d’attente de mon garagiste. J’ai fait l’aller-retour sous une pluie battante, et mon garage m’a prêté gracieusement une Laguna pour ne pas me faire attendre. Je viens juste au retour de tester Lucky Luke chez moi.

Bon point, c’est lisible sans effort, et j’ai bien aimé le fait de voir une image à la fois, car souvent sur un album, je lis trop vite, allant jusqu’à sauter des images, pour connaître l’intrigue.

Bon point, je n’ai pas dû perdre deux heures pour aller en ville pour acheter l’album.

Mauvais point, comme je m’y attendais, bien que le déplacement est souple et excellemment géré, cela m’ennuie de tapoter en permanence sur mon écran. Symptomatique, je n’ai pas fini l’album avant d’aller manger. Sur papier, je l’aurai fini.

J’insiste, c’est un exploit logiciel la qualité de gestion. Mais, cela n’a rien à voir avec juste un déplacement de mes yeux sur un album papier.

Ma conclusion, un excellent support pour ceux qui ont les 45mn de moyenne de déplacement en train/métro pour aller à leur boulot, pas pour moi. je reste attaché au support physique.

PS : le coût de Lucky Luke est de 8.39€ neuf et 5€ en occasion sur Amazone (ajouter le port). Les 4.99€ sur iTunes que je ne peux pas prêter ni vendre sont donc cher, pour le seul avantage de l’obtention immédiate.

PS2 : Je jure que le Pomerol 1992 que je bois en tapant cette mail n’a pas d’impact sur mon opinion. C’est juste pour me remettre de la pluie bretonne, donc médicamenteux.

PS3 : J’ai pas aimé la conduite de la Laguna. Volant mou, accélérateur sans dosage.

12)
Franck Pastor
, le 27.04.2009 à 15:50

On peut aussi se poser la question de la durabilité d’une BD qu’on acquiert ainsi. Qu’est-ce qui garantit qu’on pourra la lire dans dix ans, quand il n’y aura plus d’iPhone, ou si le format de cette BD électronique devient obsolète/périmé/plus supporté ?

14)
Caplan
, le 27.04.2009 à 21:22

Encore une coïncidence: le téléjournal suisse romand a traîté le même sujet ce soir. Voyez la vidéo ici (3:23). C’est très intéressant et ça illustre parfaitement l’article de François.

Milsabor!

15)
Radagast
, le 27.04.2009 à 22:33

Juste un petit mot pour dire aussi que l’art invisible de Scott Mac Cloud est un livre formidable !!! Amicalement, Radagast

16)
Alain Le Gallou
, le 28.04.2009 à 07:57

Une question, côté pratique, car n’ayant qu’un iPhone je ne peux tester. Je prends le cas d’une famille. Est-ce que je peux à partir d’iTunes charger la BD sur l’iPhone de Madame et des enfants en plus du mien.

Enfin, je n’ai pas vraiment aimé le dernier Lucky Luke, la version papier je peux la revendre. Il y en a plein à revendre sur Amazone. A ma connaissance, il n’y a pas de mécanisme avec l’iStore. Je fais quoi ? Unique solution, la poubelle ?

17)
Filou53
, le 28.04.2009 à 12:44

Bonjour.

Commentaire rapide et à chaud…

Que devenons-nous ???

Je suis (gros) amateur de BD, de bouqins, de musique mais cette virtualisation forcenée commence à me saouler !

(à quand l’alcool virtuel d’ailleurs).

Hier après-midi, j’ai fait des plantations dans mon jardin. J’espère pouvoir encore le faire à l’avenir sans devoir brancher mon arrosoir à mon Mac. (sorry, j’ai prévenu, c’était ‘à chaud’ ;-)

Grincheux

18)
AleX54
, le 28.04.2009 à 15:35

Salut,

Ben moi je n’ai pas trop aimé l’expérience, je trouve l’écran de l’iPhone trop petit encore pour cette utilisation.

Mais sur un écran un peu plus grand ou occasionnellement, pour voyager léger et avoir de quoi s’occuper, je pense que c’est quand même pas mal.

Enfin le prix (4,99 €) me semble élevé pour un produit dématérialisé.

19)
François Cuneo
, le 28.04.2009 à 19:52

Filou53, jusqu’à ce jour, et pour longtemps encore, si tu préfères le papier, il reste, ne t’inquiète pas.

Alain, si tu n’aimes pas, tu ne revends pas en effet. Un désavantage. Mais bon, tu perds le tiers du prix du bouquin papier. Si tu avais revendu la version papier, tu n’en aurais pas touché beaucoup plus.

Je ne sais pas si on peut se passer les bouquins. Ou plutôt, il doit, comme avec tous les programmes iPhone, un moyen tout simple (à ce qu’on m’a dit), mais je ne l’ai jamais essayé, donc je ne sais pas s’il fonctionne, et je ne vais en tout cas pas le répandre ici.

20)
pat3
, le 01.05.2009 à 12:45

Moi j’avais bien aimé l’application Angoulême, qui m’avait permis de me faire une idée de la sélection. J’avais tout de suite exploré les possibilités de déplacement, et contrairement à toi, François, je n’ai découvert la lecture automatique qu’à la fin (je n’ai pas vu, d’ailleurs, comment faire pour choisir la vitesse d’exécution).

Pour moi, Ave!Comics est très bien, illustre vraiment bien ce qu’une transposition numérique peut donner. Si le procédé est reproduit sur un écran d’ordinateur, ça deviendra même plus intéressant que les lecteurs actuels, qui ne font que passer de pages en pages.

Cependant, lire toute une BD sur mon iPhone, c’est pour moi un non sens. J’avais déjà essayé les rééditions de BD en poche, et le constat est le même pour moi: ça peut servir, certainement pas remplacer. C’est à peu près comme un tableau et sa reproduction: cette dernière renseigne sur le tableau, mais n’est pas lui.

La dimension est une part importante de la BD, même si la plupart des BD sortent dans un format standardisé. Changer de format, c’est déjà se distinguer, et certaines BD utilisent vraiment les possibilités.

De plus, le jeu sur la double page n’est pas possible à rendre sur Ave!Comics. Et puis les subtilités du dessin, de l’encrage, les petits clins d’œil des dessinateurs (à la Gottlib, par exemple), rien de tout ça ne passe à l’écran.

Et pourtant je suis un gros lecteur à l’écran, je lis la presse, mes articles de sciences humaines, je lis et je corrige les travaux et les mémoires de mes étudiants à l’écran, sans me sentir gêné.

Mais il ne me viendrait pas à l’esprit de lire un livre devant mon ordinateur (sorry Anne, pour Marie Macchiaveli), ni de lire une BD. C’est que l’un et l’autre relève pour moi quasiment de l’intime, de l’affect; quand je lis une BD, tout mon environnement de lecture est adapté au plaisir de leur lecture: canapé, gros coussin, lit ou oreiller, couette et couverture. La lecture est un plaisir environné, en ce qui me concerne, et je constate aussi que c’est le cas chez mes amis amateurs de BD. Cela dit, le contenu de ce que nous lisons nous transporte parfois, c’est ce qui permet de lire debout dans les rayonnages de la Fnac, ou de s’extraire de la foule dans la rame du métro parisien, si pénible à la longue. Mais dès que c’est possible, je créée le cocon qui magnifie le plaisir que je prends à la lecture.

En revanche, je n’ai aucun souci à lire à l’écran dès lors que ma lecture est informative, ou de travail. Ça facilite l’extraction, la citation, le surlignement, la manipulation du texte; c’est peut-être un peu plus difficile à lire, mais tellement plus facile à utiliser.

Je pense que c’est la lecture utilitaire qui a de l’avenir sur un écran. En ce qui concerne la lecture esthétique (au sens le plus simple du terme, je ne parle pas de la pâmoison évoquée par les phénoménologues, du genre de l’émotion esthétique dont parle Merleau-Ponty dans L’œil et l’esprit).

Bref, Ave!Comics est vraiment bien, mais j’ai trouvé Angoulême plus pertinent qu’un album entier: ça donne envie, ça informe, ça préconstruit le choix pour aller chez le libraire, ça accompagne le choix, mais ça ne remplace pas.

21)
pat3
, le 01.05.2009 à 13:01

Que devenons-nous ???

Je suis (gros) amateur de BD, de bouqins, de musique mais cette virtualisation forcenée commence à me saouler !

T’inquiète pas Philou, le livre est loin d’être mort. D’abord, parce que c’est un support facilement transportable, adaptable à tout climat, et qui ne nécessite aucune énergie pour être utilisé. Ensuite, parce que c’est un support dont la duplication reste pénible. Enfin, parce que ça demeure un support extrêmement économique dès qu’on veut faire passer de grosses quantités d’information.

Et comme je le disais plus haut, on remplacement peut-être le journal par un support informatique (lecture rapide et uniquement informative), mais ce sera plus difficile de remplacer le livre, et encore plus la BD.