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«Marcello Marcello» – le cinéma suisse et la narration

La Suisse est un pays de narrateurs: nous sommes à la croisée de l’Europe; de ce fait, nous sommes aussi à la croisée des cultures, et notamment des histoires. Pour ne prendre qu’un exemple célèbre, l’histoire de «Guillaume Tell» a été écrite au 12e siècle par un écrivain scandinave, Saxo Grammaticus; son héros s’appelait Toko, mais à part ça, il fait tout ce qu’on attribue à Tell. Lentement, Toko a fait son chemin, à pied et à dos de mulet, pour arriver en Suisse centrale au 14e siècle. Et il correspondait si bien à une situation, que les Suisses d’alors l’ont adopté. Et ils en ont fait une histoire si belle, que des millions de personnes sont convaincus qu'elle est vraie. Tell a fini par devenir le héros des Suisses et même, au 19e siècle, le symbole de la liberté dans l’Europe entière.

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Un narrateur au travail: Denis Rabaglia dirige ses comédiens - et pour bien diriger, il faut bien savoir raconter.

On pourrait multiplier les exemples. Car si les Suisses sont par nature réservés et ont tendance à ne pas trop exposer ces choses-là, il n’en reste pas moins que leurs histoires et leurs narrateurs sont remarquables.

En littérature, la chose est claire: un Nicolas Bouvier, un Jacques-Etienne Bovard, une Catherine Collomb, une Alice Rivaz, sans oublier le grand Ramuz, ou mon préféré, Guy de Pourtalès, sont des géants de la narration - et s’il sont moins connus en France, cela est dû essentiellement à l’insupportable centralisme parigot, qui ne prête attention qu’à ceux qui fréquentent assidûment les salons de la capitale française, et se désintéresse des provinces et des marches.

Au cinéma, il se produit en Suisse un phénomène curieux: on a de la peine à trouver des narrateurs. Nous n’avons pas de problème pour construire nos films documentaires, mais lorsqu’on arrive à la fiction, dans la plupart des cas, les narrateurs disparaissent comme par enchantement. Nous en avons eu, dans les années Cinquante, Soixante, du siècle dernier. Ils n’ont guère été remplacés.

Peut-être est-ce parce que depuis lors, la jonction entre cinéastes et écrivains, présente auparavant, s’est brisée. On essaie de pallier cela en consultant des «spécialistes» venus d’ailleurs, mais les résultats restent mitigés.

Denis Rabaglia

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Une des grandes exceptions, c’est Denis Rabaglia. Dans tous ses films, ses histoires tiennent de bout en bout, elles sont intéressantes, la tension ne tombe jamais, les problèmes sont sérieux, mais on rit beaucoup. On vibre, on s'esclaffe - on est pris. Au fond, je pourrais dire que pendant que je regarde ses films, j’en oublie le problème récurrent du cinéma suisse: des films de fiction qui commencent souvent fort, et qui, au bout d’une demi-heure, s'essoufflent, parce que la narration n’a pas été maîtrisée. Chez lui, c'est fort au début, et c'est fort à la fin.

Il y a, à mon avis, deux grands courants dans la narration. L’un, souvent qualifié d’«engagé», détaille les problèmes du monde. On se concentre sur le verre à moitié vide. L’autre, qualifié de «léger», vise à vous faire sourire, à vous donner des raisons d’espérer. On se concentre sur le verre à moitié plein. Personnellement, j’aime les deux genres, et je suis pour un mix.

C’est peut-être la raison pour laquelle j’aime beaucoup les films de Denis Rabaglia (je m’aperçois en parcourant sa filmographie que je les ai tous appréciés): c'est un partisan décidé du verre à moitié plein, et pourtant… Ses films sont des comédies, des films «légers» donc, mais la matière est traitée avec sérieux, et le regard posé sur les personnages n'est jamais blasé: le narrateur reste constructif, optimiste. C'est sans doute pour cette raison que je trouve par ailleurs toujours du plaisir à discuter avec Rabaglia en personne: il pose sur les problèmes un regard non seulement positif, mais aussi factuel et réaliste, et il cherche toujours des solutions. Je ne l’ai jamais vu baisser les bras.

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Un homme qui ne baisse pas les bras: Denis Rabaglia dirige une scène de «Marcello Marcello»

Un peu comme Marcello, le héros de son dernier film, que je vous incite à aller voir à partir du 23 février dans les salles romandes. Quant à vous, amis français, il va falloir attendre, mais ça viendra.

«Marcello Marcello»

«Marcello Marcello» se présente, et est présenté partout, comme une comédie. A juste titre. On rit beaucoup. On peut le prendre au tout premier degré, et alors c’est un film «léger».
Mais par certains côtés, plus subtils, c’est aussi un film «engagé» (je ne me départirai pas des guillemets, pour marquer à quel point je considère ce type de classification futile) qui évoque de grands problèmes sociaux: le conflit et la communication - ou non-communication - entre les générations, la stérilité de la stratification sociale, et, dominant le tout, la recherche désespérée de l’amour dans une société dominée par les valeurs matérielles. Et ce problème-là est universel, car j’aimerais qu’on me montre une seule personne au monde qui n’a pas besoin d’être aimée et d’aimer. Comme quoi tout film est «engagé», même lorsqu’il est «léger».

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Amatrello, le lieu qui n'existe pas - ce qui lui donne une valeur universelle

Bon, l’histoire. Je vous donne le résumé que j’ai trouvé dans le dossier de presse: il dit bien le film sans pour autant en révéler les secrets.

«Italie, 1956. Dans la pittoresque île d'Amatrello, une étrange coutume tient en haleine les jeunes hommes du village: lorsqu’une fille a 18 ans, chaque garçon est invité à apporter un cadeau pour obtenir son premier rendez-vous. Mais le cadeau n'est pas destiné à la fille; il est pour le père! Lui seul décidera quel garçon aura le privilège d'obtenir ce premier rendez-vous. Cette tradition laisse de marbre Marcello, 18 ans, fils de pêcheur. Du moins jusqu'à ce que son regard croise celui de la ravissante Elena, la fille du maire revenue dans l'île pour devenir à son tour -­ selon la tradition - un objet de convoitise. Le temps presse et la compétition s’intensifie; Marcello pense alors à un cadeau parfait pour le père d’Elena. Mais obtenir ce cadeau se révèle être très difficile. Bien vite, Marcello est contraint de faire du troc avec le village entier, chacun lui demandant quelque chose appartenant à quelqu'un d'autre. Commence alors une course frénétique dont les rebondissements vont conduire les villageois à une étonnante réconciliation...»

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Rien ne décourage Marcello. Les difficultés sont considérables, elles ne le ralentiront pas. De bout en bout, c'est un optimiste.

Pour moi, ce film est une réussite sur tous les plans: l’esthétique est impeccable, et vous êtes conquis dès le premier plan. Le rythme est soutenu. La parabole est intéressante. Les comédiens sont parfaits: à côté de jeunes talents (Francesco Mistichelli joue Marcello, Elena Cucci joue Elena del Ponte, etc. etc.) on trouve des comédiens confirmés (le mythique Renato Scarpa, Antonio Pennarella, Susy del Giudice, Maria Pia Calzone - vous ne les connaissez peut-être pas tous, mais ils sont familiers au public italien). Le mélange des générations est d’une grande justesse. Et enfin l’histoire vous entraîne, de rebondissement en rebondissement, et vous tient en haleine jusqu’au bout: Marcello conquerra-t-il la belle Elena?

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Marcello et Elena: happy end ou séparation définitive?

Rien à dire: à côté d’une parfaite maîtrise de sa profession et des complications d’un plateau aussi complexe que celui de «l’île d’Amatrello» (qui n’existe pas et qu’il a fallu créer de toutes pièces), la qualité principale de Denis Rabaglia est d’être un vrai narrateur.

Voici comment lui-même voit les choses: «Je vais au cinéma pour me faire raconter des histoires, et je fais du cinéma pour en raconter. Lorsque l’histoire de Marcello est entrée dans mon imaginaire, je l’ai comprise comme une chance de raconter une fable intemporelle, un récit qui puise ses racines dans d’autres récits ancestraux. Mais ne vous y trompez pas : les belles fables sont toujours d’actualité. Celle-ci raconte comment un monde enchanteur peut cacher une société malade du secret, comment nous sommes souvent incapables de dépasser nos petites querelles de clocher. Mais comme toutes les fables qui se respectent, elle nous offre l’espoir d’un monde meilleur. L’histoire de Marcello est une venue à moi comme un cadeau. Je suis heureux d’en faire cadeau à mon tour

L’histoire de Marcello a commencé par être un roman de de l’écrivain anglais Mark David Hatwood, «Marcello’s Date». Denis Rabaglia et Luca de Benedittis l’ont adapté en italien. Le scénario est signé par ces trois hommes.

Je ne vais pas en dire plus, il faut tout simplement voir ce film étonnant. En attendant, vous pouvez vous faire une idée avec le trailer.

 

 

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Sympa, ces dames? Ou harpies? Derrière les apparences se cachent les secrets du village

Post Scriptum

Un dernier mot: selon un processus que je ne vous expliquerai pas ici pour ne pas vous fatiguer, un certain nombre de films suisses ont été sélectionnés (nominés, dit-on désormais dans la branche) par un groupe d'experts il y a quinze jours afin de concourir pour le Prix du cinéma suisse, qui sera attribué prochainement. Je trouve incroyable (et incompréhensible) que «Marcello Marcello», un des meilleurs films suisses de fiction de 2008, soit totalement ignoré par les nominations. 

16 commentaires
1)
François Cuneo
, le 05.02.2009 à 06:49

Merci pour cette présentation.

D’abord, les images sont incroyablement belles.

La première photo, on dirait qu’elle est en 3D.

Pour le Post Scriptum, ça m’intéresserait de savoir ce que tu penses de la polémique sur Bideau (le fils de Jean-Luc donc), notre Monsieur Cinéma suisse. Il me semble qu’il aime les mêmes films que toi non?

Désolé si je te mets dans de sales draps en te posant cette question à laquelle tu n’est pas obligée de répondre:-)

2)
Caplan
, le 05.02.2009 à 07:46

Le rythme est soutenu.

Alors, c’est pas du cinéma suisse! ;-)

La bande annonce et les images sont en effet très tentantes!

Merci Anne!

Milsabor!

3)
JeMaMuse
, le 05.02.2009 à 08:09

J’ai eu la chance de voir ce film à Locarno en août dernier. Un vrai régal ! L’avoir vu sous la pluie de la Piazza Grande lui donnait une dimension encore différente.

Et alors oui, les acteurs sont impeccables.

Pas la moindre nomination à Locarno non-plus.

4)
Anne Cuneo
, le 05.02.2009 à 08:13

D’abord, les images sont incroyablement belles.

Tout le film est d’un niveau esthétique remarquable.

ça m’intéresserait de savoir ce que tu penses de la polémique sur Bideau (le fils de Jean-Luc donc), notre Monsieur Cinéma suisse. Il me semble qu’il aime les mêmes films que toi non?

En effet, il y a beaucoup de sujets, quelques-uns dont je le sais, d’autres dont je le pense – sur lesquels je suis d’accord avec lui. Mais le problème n’est pas que nous aimions les mêmes films. J’ai avec lui les problèmes qu’une bonne partie de la profession a.

Comme je fais partie du comité de l’Association des réalisateurs, je ne sais pas avec certitude en ce moment, comme ça au pied levé, ce que je connais de façon confidentielle et ce qui est public. Pour répondre il me faut une chronique entière, je pense. Alors je le ferai un jour, mais pas aujourd’hui, pour la raison que je dis, et aussi parce que je travaille toute la journée loin de mon ordinateur, il faut que j’y aille!

Le rythme est soutenu.

Alors, c’est pas du cinéma suisse

C’est justement ce que je dis: c’est un film suisse EXCEPTIONNEL.

Désolée, encore une fois, de mon silence pendant la journée, je n’aurai pas d’accès à internet. S’il y a des questions, les réponses seront pour ce soir.

5)
Roger Baudet
, le 05.02.2009 à 08:26

Caplan a raison !

Ce film, il n’est pas Suiiiiiisssse. Un vrai scénario d’immigré italien, ce truc. C’est pour cela que je vais courir le voir.

Merci, Anne.

6)
guru
, le 05.02.2009 à 09:09

Pendant 30 ans j’ai travaillé dans le cinéma en Belgique et, au début, dans les années 70, nous n’arrivions pas à trouver un style. Il y avait bien André Delvaux qui était à mi-chemin du parisianisme et d’une éventuelle école flamande. Puis vinrent Van Dormael, Belvaux, Berliner, les Dardenne, une école du documentaire exceptionnelle issue de la télévision publique (Strip Tease, Thierry Michel, etc.) et le cinéma belge fut enfin reconnu par l’étranger et, partant, par la France. L’éclosion de jeunes comédiens n’y fut pas pour rien: Marie Gillain, Benoît Poelvoorde, Cécile de France, Bernard Yerlès, Olivier Gourmet, Emilie Dequenne, Natacha Regnier, etc. tous ont aidé à nous faire reconnaître.
Gardez confiance, créez des écoles! Chez nous, il y a, en plus des conservatoires, plusieurs écoles de cinéma et de théâtre ( INSAS, IAD, INRACI, etc.) qui accueillent beaucoup d’étrangers. Le brassage culturel est donc permanent et permet à la communauté francophone de se singulariser et de trouver sa vraie personnalité.
Je souhaite que ce jeune réalisateur soit le premier d’une nouvelle génération suisse de cinéastes de talent.

7)
Anne Cuneo
, le 05.02.2009 à 09:16

Gardez confiance, créez des écoles!

Oh! Mais on en a, des écoles. Je crois, personnellement, que le sens de la narration tel que je l’entends, et tel que Rabaglia le pratique, ne s’apprend pas à l’école: mais à l’école, on peut l’affiner, l’améliorer. Ce que je pense, c’est que les cinéastes qui n’ont pas ce don de façon innée ne font appel que trop rarement à ceux qui ont ce don, et il y en a beaucoup. Mais cinéaste et narrateur, ce sont deux métiers. Certains portent les deux en eux. La majorité – et d’extraordinaires cinéastes parmi eux – ne l’ont pas et ont besoin d’aide. C’est mon avis, en tout cas.

8)
Marcolivier
, le 05.02.2009 à 11:02

Excellent, merci de nous inviter à voir ce film qui semble superbe. Je n’ai pas regardé le trailer, mais les images publiées ici ainsi que l’annonce du sujet me plaisent. Mmmm, cinéma suisse, mais teinté de Méditerranée. Miam.

Sinon le cinéma suisse, moribond? Bah, des films mauvais, des poseurs et autres donneurs de leçon, certes, connu de nos services. Mais rassurons-nous tout de même car la production de mauvais films n’est pas une “exception culturelle” suisse. Et pour reprendre Gilles, “Gardons-nous d’affirmer surtout, “Y en a point, y en a point comme nous !”

Pour les amateurs, 2 films suisses très beaux qui sont sortis en 2006 et 2007:

Vitus: l’histoire d’un jeune enfant prodige qui cherche à se libérer du carcan trop envahissant d’une mère “qui lui veut que du bien”.

Die Herbstzeitlosen (titre français, détestable d’ailleurs: Les Mamies ne font pas dans la dentelle): une octogénaire décide, à la mort de son mari, de transformer l’épicerie familiale situé dans un petit village paysan bernois en boutique de lingerie, une vielle passion abandonnée à son mariage.

Deux films merveilleux, beaux, touchants, humains et drôles (parce que la vie, si elle n’est pas facile, elle reste néanmoins belle et souvent drôle) qui ont eu un grand succès et que je vous recommande de regarder.

9)
Anne Cuneo
, le 05.02.2009 à 11:56

Trouvé un accès Wifi!

Attention, je n’ai pas dit que les beaux films suisses de fiction n’existent pas:je dis qu’il n’y en a pas assez par rapport à ce qui pourrait être. Fredy Murer (l’auteur de Vitus et autres chef-d’oeuvres, dont L’âme soeur) est justement un grand narrateur.

Bettina Oberli aussi.Et il y a aussi les beaux films de Christoph Schaub, de Andrea Staka… Et n’oublions pas un homme dont j’aurais dû parler: Daniel Schmid, grand narrateur, qui en plus a toujours travaillé avec des écrivains pour écrire ses scénario: je rappelle le grandiose (et mal aimé en Suisse romande où il a de façon incompréhensible été démoli) Beresina – un film gai qui est en même temp une critique très sérieuse dela Suisse.

10)
CHD
, le 05.02.2009 à 13:18

Le premier film Suisse que j’ai visionné était Die Schweizermacher. Depuis j’en ai vu une bonne poignée, dont Vitus (visionné en France), et je n’ai jamais été déçu. C’est varié et généralement bien réalisé.

Sinon le mythe de Guillaume Tell était largement connu dans toute l’Europe, dès le 18e siècle. Par exemple, la pièce de Lemierre était très populaire pendant la révolution Française, ce mythe (ainsi que l’histoire de Brutus ) ayant été repris à toute les sauces par les Jacobins, au point de le ressortir le plus sérieusement du monde comme exemple (expéditif) à suivre pendant le procès (tout aussi expéditif) de la reine qui pour le coup était dans le rôle de la méchante Habsburg tout comme ce fameux bailli (de nos jours, on parlerait plutôt de technocrate Européen). Comme quoi même un mythe, prônant une justice digne du Far West, peut faire office de jurisprudence. Du coup, un Guillaume Tell a réellement existé (de 1795 à 1840) en tant que navire de ligne Français, capturé et rebaptisé H.M.S. Malta par les Anglais. Bon c’est sur qu’avec Aboukir et Malte c’est tout de suite moins glorieux coté CV…

@guru: et JCVD alors ?

11)
Modane
, le 05.02.2009 à 20:31

Merci Anne de souligner l’importance de la narration au cinéma. J’enseigne la troisième écriture à de jeunes monteurs : j’ai souvent du mal à leur faire comprendre que le montage est une question d’écriture et non de machine. Et à certains collègues, aussi… ;)
Pourtant…
Et puis je ne peux qu’aimer un gars qui dit : “Je vais au cinéma pour me faire raconter des histoires, et je fais du cinéma pour en raconter.” Tout est là.

12)
Anne Cuneo
, le 05.02.2009 à 23:21

Merci Anne de souligner l’importance de la narration au cinéma. J’enseigne la troisième écriture à de jeunes monteurs : j’ai souvent du mal à leur faire comprendre que le montage est une question d’écriture et non de machine.

C’est à tel point vrai que je répète depuis longtemps à qui veut l’entendre: ce sont des monteurs qui maîtrisaient l’écriture du montage qui m’ont appris l’art de la narration: c’est d’eux que j’ai appris à sélectionner, à insérer des dialogues ou des coupes, un rythme. Nous ne montions rien d’«artistique», juste de l’actualité, mais mon laboratoire, cela a été ces salles de montage où nous étions toujours pressés, mais où nous avions tous le même souci: être à l’heure, informer et intéresser le mieux possible le téléspectateur. Les machines ne jouaient là qu’un rôle secondaire. La preuve: dans ces salles de montage, j’ai appris à écrire non seulement des films, mais aussi des romans.

Et puis je ne peux qu’aimer un gars qui dit : “Je vais au cinéma pour me faire raconter des histoires, et je fais du cinéma pour en raconter.” Tout est là.

CQFD. Je suis contente que quelqu’un relève cette réflexion. Effectivement, tout est là.

13)
guru
, le 06.02.2009 à 09:30

Bein oui, comme disait Gabin:
“Pour faire un bon film, il faut trois choses:
1. une bonne histoire
2. une bonne histoire
et enfin… une bonne histoire.

14)
cerock
, le 06.02.2009 à 09:59

J’arrive un peu tard (je n’était pas la hier) !!!

Ce que je trouve dommage avec les bons films suisse (ou également d’ailleurs), c’est que si nous n’habitons pas une grande ville (en Valais par exemple), nous n’avons pas le droit de les avoir au cinéma, ce dernier étant réservé pour les grosses m…des commercial.

Alors il faudra attendre que la médiathèque le prenne en DVD.

P.S. Comme cela a déjà été dit, les photos sont superbe et donnent très envie :)

15)
Anne Cuneo
, le 06.02.2009 à 18:03

si nous n’habitons pas une grande ville (en Valais par exemple), nous n’avons pas le droit de les avoir au cinéma

Si j’ai bien compris, le film – fait par un Valaisan! – est actuellement à l’affiche en Valais, ou va y être d’ici peu.

16)
Argos
, le 09.02.2009 à 22:47

Réflexion prononcée à Soleure par un zozo qui se prétendait critique de cinéma lors de la seule présentation d’un film de Godard : “C’est pas du cinéma suisse”.