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Quelques règles typographiques souvent méconnues

Introduction

Voici mon premier article sur cuk.ch qui ne soit pas consacré à LaTeX (exception faite, et encore, de celui sur LyX). Néanmoins, je ne l'aurais jamais écrit si justement LaTeX ne m'avait pas sensibilisé à quelque chose que je trouve de plus en plus passionnant : la typographie.

Un des objectifs de TeX, le moteur sur lequel se base LaTeX, est en effet la perfection typographique des documents qu'il engendre, pas moins. Ce qui, lorsqu'on cherche à approfondir ce merveilleux programme, incite justement à se pencher sur la question d'une typographie correcte.

Mais cela devrait être l'objectif de tout traitement de texte qui se respecte, et comme un traitement de texte ne peut pas prendre en tout le relais de l'utilisateur, ce dernier doit avoir conscience de quelques règles typographiques élémentaires, du moins celles qui concernent son orthographe (on parle alors d'orthotypographie). Or l'expérience montre que c'est loin d'être le cas !

Au fur et à mesure que j'ai progressé dans mes rédactions de rapports, articles et lettres scientifiques, j'ai pris conscience moi-même, grâce à LaTeX ou grâce à des collègues et auteurs plus instruits que moi, de quelques règles (ortho)typographiques que j'ignorais complètement auparavant, ou que je n'avais jamais approfondies. Aujourd'hui, je vous propose d'en faire un petit tour d'horizon, en espérant que cela vous sera autant profitable que cela l'a été pour moi.

Ce qui suit doit beaucoup, aussi, à trois ouvrages : un article de Jacques André, « Petites leçons de typographie », téléchargeable librement ici, un autre d'Eddie Saudrais, tout aussi librement téléchargeable , et un livre de David Carella, Règles typographiques et normes, mise en pratique avec LaTeX, éditions Vuibert, Paris, ISBN 2711748510.

D'autres livres sont recommandés par la plupart des connaisseurs, mais je ne les ai personnellement pas eu en main : le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale (française), ISBN 2743304820, ainsi que le Manuel des règles de typographie française élémentaire d'Yves Perrousseaux, ISBN 2911220005. Pour la Suisse romande, il y a le Guide du typographe du Groupe de Lausanne de l'Association suisse des typographes, ISBN 1805900013.

Un O ou un 0 ?

Tarte à la crème des fautes typographiques (qui ne l'a pas faite à ses débuts informatiques ?), confondre le chiffre 0 avec la lettre o majuscule, O, pourtant bien plus large dans toutes les polices que je connaisse. Je me demande d'où vient cette erreur si fréquente. Pourtant, 1024 est bien plus agréable à l'œil que 1O24

Histoire d'œ

Une faute plus sournoise et encore plus fréquente est de négliger la ligature œ dans les mots tels que sœur, fœtus, œuf, bœuf, cœur. C'est-à-dire qu'au lieu d'entrer directement le caractère œ, on tape les lettres o et e séparément (sans ligature), ce qui donne oeuf, foetus, boeuf

On pourrait objecter qu'il n'y a pas vraiment d'ambiguïté et qu'il suffit de se dire « dans sa tête » qu'il y a ligature œ à chaque fois que la lettre e suit la lettre o. Cependant, il existe des contre-exemples, c'est-à-dire des mots où le o et le e doivent s'écrire séparément : moelle, coefficient, coercition, foehn, coexistence… D'où l'intérêt de bien faire la distinction, comme dans nœud coercitif par exemple !

L'oubli de cette ligature a été probablement favorisé par l'adoption répandue (entre autres sur le web) du codage de caractères ISO Latin 1 (ISO 8851-1), qui contient tous les caractères propres au français… sauf l'e dans l'o, justement, et une autre lettre beaucoup plus rarement utilisée, Ÿ (alors que sa version en bas de casse, ÿ, s'y trouve). Ce qui donne de bonnes raisons pour éviter ce codage de caractères quand c'est possible, et de choisir Unicode à sa place. Voyez cet autre article de J. André expliquant les circonstances de l'absence regrettable de l'e dans l'o dans l'encodage ISO Latin 1.

Précisons à tout hasard que sur un clavier AZERTY, l'e dans l'o s'obtient par la combinaison option-o, et sa majuscule par option-maj-o. Sur clavier QWERTZ, il s'agit respectivement de option-q et option-maj-q.

Savez-vous votre alphabet ?

Aviez-vous réalisé qu'en pratique, la langue française ne comporte pas 26 lettres, mais 42 ? Les voici :

a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z
à â é è ê ë î ï ô ù û ü ÿ ç æ œ

Hé oui, après tout, pourquoi exclut-on d'habitude de l'alphabet ordinaire les caractères accentués et le c cédille, alors qu'ils font partie intégrante de nos textes ?

Si on veut écrire en français sur son ordinateur, il vaut mieux en tout cas s'assurer de deux choses :

  • le clavier qu'on utilise doit permettre l'accès à tous ces caractères ;
  • le traitement de texte qu'on privilégie doit les restituer sans problème !

Faites donc un petit test : dans votre traitement de texte favori, entrez le texte suivant :

Dès Noël où un zéphyr haï me vêt de glaçons würmiens, je dîne d'exquis rôtis de bœuf au kir à l'aÿ d'âge mûr et cætera !

Ce bout de texte est un pangramme, c'est-à-dire une phrase de longueur minimale contenant toutes les lettres d'une langue donnée. Je l'ai tiré de l'article de Jacques André cité plus haut.

Si vous n'arrivez pas à entrer ce texte, alors soit vous connaissez mal votre clavier, soit vous devez en changer. Et si ce texte n'apparaît pas tel quel dans votre traitement de texte, vérifiez sa configuration (encodage ?) ou bien, le cas échéant, changez-en ! À moins que vous ne comptiez pas entrer de textes en français, bien sûr.

Les majuscules

Vous êtes peut-être comme moi : vous avez appris très tôt à l'école qu'il ne fallait pas accentuer les lettres majuscules, et vous ne vous êtes jamais vraiment demandé pourquoi.

D'où ma surprise à l'époque lorsqu'un collègue de travail versé en typographie m'expliqua qu'il n'y avait en fait aucune raison objective à l'heure actuelle pour ne pas accentuer les majuscules.

Ainsi qu'il est expliqué dans cet article de Wikipédia, en se basant sur les explications contenues dans ce site, « la pratique tendant à ne pas indiquer les accents sur les majuscules et les capitales trouve sa source dans l'utilisation de caractères de plomb à taille fixe en imprimerie. La hauteur d'une capitale accentuée étant supérieure, la solution était alors soit de graver des caractères spéciaux pour les capitales accentuées en diminuant la hauteur de la lettre, soit de mettre l'accent après la lettre, soit simplement de ne pas mettre l'accent. Cette dernière option a souvent été utilisée durant des siècles et même si avec l'arrivée de l'informatique ces difficultés sont maintenant estompées. »

Bref, rien n'interdit maintenant d'écrire « Égypte », « À tout de suite », « Ça, c'est fort ! », etc. Même la très conservatrice Académie française va dans ce sens.

L'habitude de ne pas accentuer les majuscules perdure cependant, et cela peut donner des quiproquos assez comiques. Par exemple, Jacques André affirme qu'à Lausanne il est tombé nez à nez avec un panneau indiquant « DANGER MARCHE ». Ce n'était pas pour une marche de trottoir ou d'escalier, mais pour avertir de la tenue d'un marché en plein air ce jour-là…

Ou encore, toujours relevée par Jacques André, cette annonce placée dans un journal :

CHOUETTE NANA, 18 ANS, CHERCHE MEC, MEME AGE

La fille en question s'est vue assaillie de propositions venant de personnes du troisième âge ayant cru lire « même âgé » alors qu'elle avait voulu signifier « même âge »… :-)

Dans le même genre :

LA RELIGIEUSE ADORAIT LES JEUNES

ou encore :

GISCARD CHAHUTE A L’ASSEMBLEE

Vous trouverez d'autres exemples amusants à cette adresse.

Convaincu ? Alors, entraînez-vous : tapez le pangramme précédent en lettres majuscules cette fois-ci. Mais si, c'est possible, la preuve je l'ai fait ici :

DÈS NOËL OÙ UN ZÉPHYR HAÏ ME VÊT DE GLAÇONS WÜRMIENS, JE DÎNE D'EXQUIS RÔTIS DE BŒUF AU KIR À L'AŸ D'ÂGE MÛR ET CÆTERA !

À toutes fins utiles, le caractère É, le moins évident à trouver sur clavier AZERTY, peut être obtenu de deux manières : en actionnant la touche de verrouillage des majuscules (caps lock) et en entrant é, ou en appuyant simultanément sur option, majuscule (shift)) et & (ce qui donne l'accent aigu), puis en entrant E. Cette deuxième méthode a l'avantage d'être aussi utilisable sur le clavier « français numérique ». Sur clavier QWERTZ, on entre la combinaison option-circonflexe, puis le E majuscule (merci à Sylvain Pellet pour le tuyau).

L'espace insécable

J'en avais parlé dans ce sujet du forum. Qui ne s'est pas retrouvé à un moment ou à un autre face à des retours à la ligne intempestifs, du genre :

Ce beau bébé pèse 4
kg.
Pouvez-vous me dire où se trouve ce village
?
Cette situation est illustrée à la figure
6.

La parade est d'insérer, à l'endroit où on ne souhaite pas de coupure de ligne, une espace insécable au lieu d'une espace normale. Cette espace insécable insère une espace de longueur habituelle, mais empêche, comme son nom l'indique, le placement d'une coupure de ligne à l'endroit où elle est placée.

Sur les différents Mac OS et la grande majorité des logiciels qui tournent dessus (Word, NeoOffice, Pages, TextEdit, Safari, etc.), cette espace insécable est facilement obtenue : il suffit d'utiliser la combinaison des touches option (alt) et barre d'espace. Certains logiciels multi-plateformes font cependant exception. Par exemple, dans InDesign, c'est option-commande-x, et dans XPress, controle-barre d'espace, en LaTeX c'est le symbole « ~ », le tilde (XeLaTeX accepte cependant aussi le raccourci standard).

Notez que pour obtenir une espace insécable sur Windows, c'est largement plus compliqué d'après l'article d'E. Saudrais : par défaut, il faudrait utiliser entrer alt 0160 ! Heureusement, certains logiciels sur Windows proposent leurs propres combinaisons, comme Word lui-même avec contrôle-option-barre d'espace.

Mais un logiciel de traitement de texte vraiment perfectionné permettra également l'insertion d'une espace fine insécable, c'est-à-dire une espace insécable de longueur en général moitié moindre que celle de l'espace insécable normale ci-dessus. Cette espace fine est notamment utilisée en français pour la ponctuation (voir ci-dessous) et d'autres cas particuliers d'insécabilité.

Malheureusement, peu de programmes proposent une commande ou combinaison simple pour obtenir l'espace fine insécable : LaTeX bien sûr avec la commande « \, », XPress (avec le raccourci commande-maj-option-espace) aussi, InDesign, Word (s'il en est parmi vous qui connaissent les combinaisons ad hoc pour ces derniers logiciels, merci de les faire connaître ici !).

Notez que l'espace fine insécable fait partie des caractères Unicode : c'est le caractère encodé U+2002. On peut l'obtenir par ce biais dans TextEdit par exemple, en allant le chercher dans les « caractères spéciaux », si la police utilisée contient ce symbole, mais il est probable que la plupart des logiciels le restituent comme une espace insécable de longueur normale.

Ponctuation et guillemets

Les règles typographiques en matière de ponctuation et guillemets varient d'un pays francophone à l'autre, mais pas tant que ça. Dans ce qui suit, j'évoque à ce sujet les règles en France, Belgique francophone (Wallonie-Bruxelles), Suisse romande et au Québec, n'étant pas au fait des éventuelles variantes en cours dans les autres régions francophones du globe.

En recoupant donc ma propre expérience en France et Belgique francophone et mes diverses lectures dont le livre de David Carella pour la France, cet article sur la typographie suisse romande et ce site pour le Québec, j'ai pu constater que les règles suivantes sont communément admises :

  • Devant une ponctuation basse (le point, la virgule, les points de suspension), on n'insère pas d'espace. Notez qu'en anglais, il faut en insérer une avant les points de suspension.
  • Devant les ponctuations hautes (point d'exclamation, point d'interrogation, point-virgule, on insère une espace fine insécable.
  • Les guillemets typographiquement corrects ne sont pas les guillemets “anglo-saxons” et surtout pas les horribles guillemets "double-quotes" droits, mais les « doubles chevrons ». On obtient ces derniers par les combinaisons option-è et option-majuscule-è sur clavier AZERTY.

La Suisse romande diffère des autres en ce qui concerne le deux-points et les espaces à insérer entre les guillemets :

  • En France, Belgique et Québec on insère une espace normale insécable avant le deux-points « : ». En Suisse romande, une espace fine insécable. Ceci étant, d'après mon expérience, l'usage de l'espace fine insécable devant le deux-points a tendance à gagner du terrain en France et Belgique.
  • En France et en Belgique, une espace normale insécable suit le guillemet ouvrant et précède le guillemet fermant. En Suisse romande, c'est une espace fine insécable.

Comme on le voit, les différences sont minimes. Mais dans l'usage courant, les différences s'accentuent.

En effet, on l'a vu, la plupart des traitements de texte informatiques courants connaissent l'espace normale insécable, mais pas l'espace fine insécable qu'il faudrait pourtant utiliser systématiquement devant les ponctuations hautes. S'il faut croire ce qu'en dit le patron de céans dans cet article sur ProLexis et Antidote, il est d'usage en Suisse de carrément supprimer l'espace avant ponctuation lorsque le traitement de texte utilisé ne permet pas l'espace fine. Même chose au Québec. En France et en Belgique, au contraire, il est d'usage d'insérer une espace normale insécable à la place. Encore faut-il savoir ce que c'est et comment l'obtenir, bien sûr, et dans le cas contraire on recourt faute de mieux à l'espace normale…

Et que ce soit en France, Belgique, Suisse ou Québec, les guillemets anglo-saxons (ou, pire, les guillemets droits) ont tendance en pratique à supplanter les guillemets doubles chevrons…

Si votre traitement de texte est un tant soit peu digne de ce nom, il doit avoir intégré pour les textes en français les règles typographiques d'espaces avant ponctuation, avec éventuellement les variantes ad hoc, selon le pays francophone où il a été installé. Ce qui veut dire qu'il doit insérer ces espaces insécables automatiquement au fur et à mesure de la frappe, ou qu'il propose une option/préférence pour ce faire. À vérifier !

Si vous souhaitez savoir encore plus de choses en matière de ponctuation, vous trouverez ici un site dédié qui est une petite merveille. À visiter absolument !

Conclusion

Voilà, voilà, nous voilà au bout de cette petite incursion dans le royaume des règles typographiques. J'espère que je ne vous ai pas trop ennuyé avec ça et que cela vous a appris certaines choses, comme à moi dans le temps. On pourrait aller au-delà de ces règles (ortho)typographiques, et parler de la typographie en général, qui va bien plus loin que cela. À ce propos, vous pouvez (re)consulter les articles de Blues sur le sujet, parus ici-même, ainsi que le site Planète typographie, ou encore l'article instructif de Wikipédia pour avoir une idée de la richesse de cet art à part entière.

89 commentaires
1)
Pdg
, le 19.05.2009 à 00:51

C’est pour ce genre d’articles que je lis avec plaisir ce site tous les jours.

Merci pour la qualité de vos interventions à tous et surtout pour votre respect de cette langue que j’aime tant !

2)
François Cuneo
, le 19.05.2009 à 05:22

Super Franck.

Tu as juste un guillemet qui revient à la ligne!:-)

Comme tu l’écris, je préconise pour la Suisse romande la suppression de l’espace avant la ponctuation haute. J’aimerais bien mettre une espace fine, mais comme toi, je ne l’ai trouvée ni dans Word, ni dans Pages.

Pour tout le reste, ProLexis reste un compagnon fabuleux. Il corrige toutes les majuscules non accentuées, mais aussi les oe en œ par exemple, mais juste quand il faut dans les mots qui le nécessitent.

Et puis il y a PopChar, tellement pratique, et testé ici.

3)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 06:12

Super Franck.

Tu as juste un guillemet qui revient à la ligne!:-)

Arf… Corrigé !

Et puis il y a PopChar, tellement pratique, et testé ici.

Je ne connaissais pas ! Je vais lire cet article avec grand intérêt, merci !

4)
giampaolo
, le 19.05.2009 à 06:13

Et ajoutons que la typographie suisse-romande fonctionne sur des règles différentes (à propos des majuscules accentuées) par rapport à la typo française. Si vous prenez le journal ‘Le Temps’ vous verrez que, contrairement à toute la presse française, la première lettre d’une phrase ne peut être accentuée que si le mot est tout en majuscule. Le texte, par ailleurs très intéressant de Franck Pastor, est donc écrit sur la base de la typo française. C’est pour moi toujours un conflit quand je produis une publication: typo française (la majorité de la presse et des éditeurs) ou suisse-romande (la version….. nous faisons ‘bande à part’)?

Donc en Suisse romande, dans, par exemple, l’avant-dernier paragraphe de Franck ‘À visiter absolument’ s’écrirait ‘A visiter absolument’.

Alors que faire?

5)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 06:22

Si vous prenez le journal ‘Le Temps’ vous verrez que, contrairement à toute la presse française, la première lettre d’une phrase ne peut être accentuée que si le mot est tout en majuscule.

Le journal français « Le Monde » fait pareil. Dans les deux cas, je pense qu’il s’agit tout simplement d’une (mauvaise) habitude qui perdure…

Alors que faire?

Personne ne t’en voudra, j’imagine, si tu accentues ces majuscules-là aussi ! Au pire, les correcteurs de ta production vont enlever eux-mêmes ces accents. Il y a peut-être des chances pour qu’ils les laissent :-)

6)
kostoglotov
, le 19.05.2009 à 07:04

Exact ! Beaucoup d’organisme édictent leurs propres règles, pensant bien faire. Combien de fois n’ai-je pas vu des clients (je travaille dans la pub) débouler avec des chartes graphiques qui décrétaient que les capitales de sont jamais accentuées, que le nom de leur entreprise s’écrit toujours en majuscules et “en gras”, que telle filiale doit toujours s’écrire en italique, etc. Au détriment du bon sens typographique et de la qualité de la composition du texte. Concernant la non-accentuation des caps, j’avais lu à une époque que l’origine de cette “règle” est à imputer aux machines à écrire : pendant des décennies, la plupart des textes ont été saisis sur machines à écrire, et principalement des machines anglo-saxonnes, sur lesquelles les capitales accentuées n’existaient tout bonnement pas ! … Ce qui était alors une contrainte est devenu par habitude une sorte de règle. On peu supposer que, dans la foulée, les imprimeurs se soient facilité le travail en emboîtant le pas …

7)
giampaolo
, le 19.05.2009 à 07:15

Frank, le Guide du typographe romand, qui est la référence en Suisse romande, est catégorique: pas d’accentuation sur la majuscule d’un mot écrit ensuite en minuscule. J’ai en main la dernière édition reçue il y a trois semaines. “On ne met pas d’accent à la lettre initiale (majuscule) d’un mot écrit en minuscules” dit le guide à la page 40.

Le fait que ‘Le Monde’ et ‘Le Temps’ respectent cette règle, n’est-ce pas dès lors un signe que l’on n’accentue pas toutes les majuscules? Il n’y a pas de raisons de penser que les typos du Monde ou du Temps sont des ‘rétrogrades’. Non? Si?

8)
Leo_11
, le 19.05.2009 à 07:28

J’espère que je ne vous ai pas trop ennuyé avec ça

Oh que non, merci Franck…

et que cela vous a appris certaines choses

Oh que oui, re-merci Franck…

Je vais m’efforcer de suivre ces règles dont j’appliquais certaines par pur esprit d’esthétique… exemple les ponctuations hautes que je précède systématiquement d’une espace normale (et tant pis si le Maître des lieux est contre…)

9)
TheFredo
, le 19.05.2009 à 07:33

Merci pour cet article mais deux remarques : une erreur de frappe “ce merveilleuR programme” (2° paragraphe) et une faute de conjugaison sur le verbe exclure.

10)
Yip
, le 19.05.2009 à 07:57

Merci pour cet article très intéressant.

J’ai acheté il y a pas mal d’années le Manuel des règles de typographie française élémentaire d’Yves Perrousseaux. Il est très bien, assez concis, avec un rappel historique expliquant le pourquoi de pas mal de règles et de certaines mauvaises habitudes, comme les capitales non accentuées. Vu son tarif modéré, je le conseille à tout le monde, c’est une référence reconnue chez les amoureux de la belle typographie.

11)
Kermorvan
, le 19.05.2009 à 08:07

J’aime bien celle-ci :

Les assassins seront juges au palais des congres.

12)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 08:53

Concernant la non-accentuation des caps, j’avais lu à une époque que l’origine de cette “règle” est à imputer aux machines à écrire : pendant des décennies, la plupart des textes ont été saisis sur machines à écrire, et principalement des machines anglo-saxonnes, sur lesquelles les capitales accentuées n’existaient tout bonnement pas ! … Ce qui était alors une contrainte est devenu par habitude une sorte de règle. On peu supposer que, dans la foulée, les imprimeurs se soient facilité le travail en emboîtant le pas …

Les deux explications paraissent incompatibles, étant donné que les presses d’imprimerie existaient déjà bien avant les machines à écrire. Alors, quelle est la bonne ? Il faudra que je re-creuse la question…

Frank, le Guide du typographe romand, qui est la référence en Suisse romande, est catégorique: pas d’accentuation sur la majuscule d’un mot écrit ensuite en minuscule. J’ai en main la dernière édition reçue il y a trois semaines. “On ne met pas d’accent à la lettre initiale (majuscule) d’un mot écrit en minuscules” dit le guide à la page 40.

Le fait que ‘Le Monde’ et ‘Le Temps’ respectent cette règle, n’est-ce pas dès lors un signe que l’on n’accentue pas toutes les majuscules? Il n’y a pas de raisons de penser que les typos du Monde ou du Temps sont des ‘rétrogrades’. Non? Si?

Étant donné qu’il n’y a de toutes façons plus de raison valable de ne pas accentuer toutes les majuscules, je répondrai « si ». Et que perd-on à accentuer la première lettre majuscule d’un mot écrit en minuscule ? Au contraire, on y gagne en lisibilité. Si le « Guide du typographe romand » et « Le Monde » continuent à ne pas le faire, c’est qu’encore une fois les traditions ont la vie dure, j’en suis sûr.

Je vais m’efforcer de suivre ces règles dont j’appliquais certaines par pur esprit d’esthétique… exemple les ponctuations hautes que je précède systématiquement d’une espace normale (et tant pis si le Maître des lieux est contre…)

À condition que cette espace normale soit insécable, bien sûr ;-)

En effet, selon moi aussi cela améliore la lisibilité, en mettant plus en évidence la nature même de la phrase. Les Espagnols y vont encore plus carrément avec leurs points d’exclamation et d’interrogation placés aussi au début de la phrase : ¡Hola! ¿Qué tal? Ça me paraît personnellement un peu excessif. Notre tradition me paraît personnellement un bon compromis entre cette règle-là et la règle anglo-saxonne. Mais dans ce ressenti mes habitudes de lecture jouent certainement un grand rôle !

’ai acheté il y a pas mal d’années le Manuel des règles de typographie française élémentaire d’Yves Perrousseaux. Il est très bien, assez concis, avec un rappel historique expliquant le pourquoi de pas mal de règles et de certaines mauvaises habitudes, comme les capitales non accentuées. Vu son tarif modéré, je le conseille à tout le monde, c’est une référence reconnue chez les amoureux de la belle typographie.

Je l’ai commandé il y a quelques temps, je l’attends avec l’impatience…

Les assassins seront juges au palais des congres.

:-) Et je trouve qu’on atteint le sublime avec celle-là : LE COUP DE DE DE DE GAULLE.

13)
Marc2004
, le 19.05.2009 à 08:53

Essayez de rentrer un chevron fermant avec un espace ! Le chevron fermant n’est fermant que s’il n’y a pas d’espace après le mot, du moins dans Pages… Article interessant, comme d’hab. Merci.

14)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 08:57

Merci pour cet article mais deux remarques : une erreur de frappe “ce merveilleuR programme” (2° paragraphe) et une faute de conjugaison sur le verbe exclure.

Arf (bis)… Corrigé aussi. Les cordonniers sont vraiment les plus mal chaussés. Voilà ce qui arrive quand on ne trouve personne pour relire son article. Je vais finir par me mettre aux logiciels de correction moi aussi…

15)
Leo_11
, le 19.05.2009 à 09:13

Essayez de rentrer un chevron fermant avec un espace ! Le chevron fermant n’est fermant que s’il n’y a pas d’espace après le mot, du moins dans Pages…

Que quoi ??? Dans Pages il est parfaitement possible de faire un double chevron fermant avec espace… je viens d’essayer…

16)
cdhelin
, le 19.05.2009 à 09:23

J’aime donner cet autre exemple (style titre d’article) : UN HOMME TUE D’un simple accent un quidam peut passer de prédateur à victime ;-)

17)
kostoglotov
, le 19.05.2009 à 09:27

Les deux explications paraissent incompatibles, étant donné que les presses d’imprimerie existaient déjà bien avant les machines à écrire. Alors, quelle est la bonne ? Il faudra que je re-creuse la question…

J’ai bien dit “règle” ; dans le sens d’obligation. Bien entendu que les imprimeurs le faisaient déjà depuis belle lurette ; comme à l’inverse certains imprimeurs bricolaient des caps accentuées avec des virgules, pour les polices qui n’en possédaient pas …

Je pense au contraire que ça tient la route : l’usage industriel de la machine à écrire date de la fin du XIXe siècle, et on en voit encore dans certaines administrations … En ± un siècle, elle a eu largement le temps d’imposer sa logique mécanique, ses contraintes et son esthétique (pensez aux polices de type ‘courier’ qui y font référence) …

18)
M.G.
, le 19.05.2009 à 09:40

Merci Franck. Voilà un article comme je les aime, d’autant que je suis un maniaque du respect des règles typographiques.

À ma connaissance, la bible en la matière, ouvrage exhaustif sur le sujet :

Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie Nationale

Les capitales accentuées ont toujours existé dans l’imprimerie « au plomb ». Il n’y a qu’à relire de vieux exemplaires du « Canard Enchaîné » pour s’en convaincre.

C’est plus l’usage de la machine à écrire qui a pollué les premiers textes édités sur ordinateur et tenté de justifier l’absence d’accentuation sur les capitales. Dans le même temps, on validait le soulignement qui n’existe pas en typographie traditionnelle !

19)
quark
, le 19.05.2009 à 09:55

InDesign CS4

Toutes sortes d’espaces peuvent être insérées depuis le menu Texte>Insérer une espace, dont l’espace insécable (Commande Option X) et l’espace fine (Commande Option Majuscule M) sur un clavier QWERTZ.

20)
quark
, le 19.05.2009 à 10:07

À François:

C’est moche de ne pas (pouvoir) mettre d’espace devant les ponctuations hautes. Regarde cet extrait:

C’est l’heure du réveil! Il est déjà parti…

La lecture du mot «réveil» est pénible…

21)
JPO1
, le 19.05.2009 à 10:07

C’est très agréable de commencer sa journée par la lecture d’un article de cuk.

Un peu de temps pour réagir à celui-ci : j’ai pu constater que le passage par TeX ou LaTeX et la qualité des productions obtenues conduit à s’intéresser à la typographie, aux règles typographiques. J’ai offert je ne sais combien de Perrousseaux à ceux que j’ai initié à LaTeX. Merci pour les références, à part le Perrousseaux et l’imprimerie nationale je ne las connaissaient pas.

Personnellement j’accentue les majuscules. Avec TeX ou LaTeX pas besoin de combinaison de touches, on dispose de code très faciles à retenir, mais je ne m’en prive pas. Pour le e majuscule accent grave la combinaison majuscule bloquée é ne fonctionne qu’en clavier français non numérique, en clavier français numérique il faut utiliser option majuscule &.

Je vais essayer PopChar X un produit qui parait fort intéressant, merci François pour ce rappel (en 2003 je n’avais pas encore découvert cuk).

22)
6ix
, le 19.05.2009 à 11:03

Merci pour cet article, voilà de nombreuses choses que je ne connaissais pas! D’ailleurs, on ne m’a jamais parlé de l’utilisation du œ durant toute ma scolarité!

C’est moche de ne pas (pouvoir) mettre d’espace devant les ponctuations hautes. Regarde cet extrait:

C’est l’heure du réveil! Il est déjà parti…

La lecture du mot «réveil» est pénible…

J’aurais dit l’inverse… ;-) N’ayant pas connaissance de beaucoup de ces règles, je me fierais “à ma vue” pour écrire d’une manière ou d’une autre (comme je le fais quand je ne suis pas sûr de l’orthographe d’un mot, j’écris les 2 façons et garde celle qui me semble la plus agréable). Et si je compare mes goûts avec les règles (ou utilisations dérivées de certaines règles), je remarque que cela ne correspond pas vraiment.

« » : je préfère voir ” ” dans un texte, les doubles chevrons donnent l’impression de prendre plein de place, encore pire avec des espaces normales.

L’espace normale avant une ponctuation haute: je n’aime pas du tout, je trouve que cela ne coupe pas la phrase, elle reste justement liée à la suivante, les phrases ayant le même espacement.

L’accentuation d’une majuscule suivie de minuscules: une majuscule étant déjà plus imposante que les minuscules, cela me semble être presque trop. Et dans ce cas-là, seule la première lettre n’étant pas accentuée, la confusion est rare.

Suis-je le seul…?

23)
alec6
, le 19.05.2009 à 11:09

Merci Franck de rappeler les usages typo… tout comme M.G. ma bible est le fameux lexique de l’Imprimerie Nationale.

24)
E.T.22
, le 19.05.2009 à 11:59

Génial article ! Merci ! Depuis des années, j’essaye de faire admettre à mon entourage l’usage des majuscules accentuées ! Il y a une perte de sens flagrante pourtant : JE ME SUIS TUE a été à l’affiche d’un théâtre près de chez moi, je n’ai jamais su s’il s’agissait d’une auto-censure ou d’un suicide ! Mais en fait c’est très proche non ? ;-))

25)
elo
, le 19.05.2009 à 12:41

J’utilise aussi le Lexique de l’Imprimerie depuis plusieurs années et LaTeX pour finir en beauté. Le Manuel de James Felici n’est pas mal non plus.

Pour les majuscules accentuées moins évidentes, et parce que j’oublie certaines des combinaisons sur le Mac, j’utilise le visualiseur de clavier, mais aussi simplement TextExpander.

26)
Filou53
, le 19.05.2009 à 12:45

Pas le temps de lire ton article en détail ce midi au boulot,

mais je suis très content de trouver quelque chose de ‘simple’ sur le sujet.

Merci à toi…

27)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 12:48

D’ailleurs, on ne m’a jamais parlé de l’utilisation du œ durant toute ma scolarité!

C’est vraiment étonnant ! Même pour ton écriture manuscrite ? Ton instituteur/institutrice ne t’a pas appris qu’il fallait lier le o et le e du mot « sœur », par exemple ? J’aurais deux mots à lui dire, alors ;-)

« » : je préfère voir ” ” dans un texte, les doubles chevrons donnent l’impression de prendre plein de place, encore pire avec des espaces normales.

Pour ma part, cela contribue justement à la mise en évidence du texte encadré, ce qui est précisément le but recherché. Impression subjective, peut-être.

L’espace normale avant une ponctuation haute: je n’aime pas du tout, je trouve que cela ne coupe pas la phrase, elle reste justement liée à la suivante, les phrases ayant le même espacement.

? J’ai pas compris…

L’accentuation d’une majuscule suivie de minuscules: une majuscule étant déjà plus imposante que les minuscules, cela me semble être presque trop. Et dans ce cas-là, seule la première lettre n’étant pas accentuée, la confusion est rare.

Sans doute que la confusion est rare, mais c’est quand même « perturbant ». S’il n’y pas l’accent, le cerveau doit travailler, même un très court instant, pour bien comprendre le sens de l’expression. Qu’est-ce qui est immédiatement le plus clair à la lecture :

« A la prochaine ! »

ou

« À la prochaine ! » ?

Selon moi il n’y a pas photo ;-)

28)
pbook
, le 19.05.2009 à 13:09

Est-ce que vous savez pourquoi on voit très souvent dans les journaux des mots coupés avec un ti-ret en plein milieu de phrase. Les jour-nalistes écrivent-ils encore comme à la machine, en faisant les retours chariot, et ça échappe à la relecture (il y en a une?) lors de la mise en page? C’est tout bête, mais ça m’agace quand je lis

29)
Matkinson
, le 19.05.2009 à 13:12

Ah le plaisir que ça fait de voir que je suis pas le seul obsédé de la typo… :-) Faut dire que LaTeX ça fait des ravages au niveau de la maniaquerie. Quand je m’y suis mis, j’ai saoulé tout le monde avec les fautes de typo dans les documents qu’ils faisaient.

Juste une petite remarque… Tu n’as pas précisé que le terme espace est bien un mot féminin en typographie (ça étonne souvent les gens autour de moi). Mais ce n’est peut-être pas nécessaire après tout !

Sinon merci pour le tuyau sur les points de suspension en typo anglaise, je ne le savais pas ça. Pas d’espace avant les ponctuations hautes mais une espace avant les points de suspension… Tout à l’envers comme d’hab. :-)

30)
Matkinson
, le 19.05.2009 à 13:17

Est-ce que vous savez pourquoi on voit très souvent dans les journaux des mots coupés avec un ti-ret en plein milieu de phrase.

Il me semble que c’est parce que sinon il y aurait trop d’espace entre les mots si le mot terminal de la ligne n’était pas coupé, ce qui saccagerait l’apparence du texte (un gros trou au milieu).

Au moins dans LaTeX on peut forcer le tiret à être au bon endroit, ce qui n’est pas toujours le cas (”\-” entre les syllabes si je me souviens bien).

31)
Karim
, le 19.05.2009 à 13:22

Cependant, il existe des contre-exemples, c’est-à-dire des mots où le o et le e doivent s’écrire séparément : moelle, coefficient, coercition, foehn, coexistence

foehn c’est fun mais en fait c’est fœhn, non ?

32)
Kermorvan
, le 19.05.2009 à 13:24

@pbook

Le mot a été césuré par une justification, puis le texte reformaté, et c’est resté; mauvais logiciels (microtruc ?)

34)
ysengrain
, le 19.05.2009 à 14:15

Il ne me semble pas avoir vu de règle concernant l’utilisation d’espace ou non ou après le : Qu’en est-il ?

35)
dadschib
, le 19.05.2009 à 14:15

Merci Frank pour cet article ! Typographe de profession sur Genève , j’ai beaucoup apprécié que tu te penches sur ce sujet malheureusement si souvent oublié (et ça se voit partout). Il est vrai que Word, ou même Pages, ne nous aide pas vraiment sur ce sujet…

36)
6ix
, le 19.05.2009 à 14:22

C’est vraiment étonnant ! Même pour ton écriture manuscrite ? Ton instituteur/institutrice ne t’a pas appris qu’il fallait lier le o et le e du mot « sœur », par exemple ? J’aurais deux mots à lui dire, alors ;-)

J’en ai eu plusieurs, et non, jamais rien, même pour l’écriture manuscrite! Et je n’ai jamais vu personne autour de moi le faire, d’ailleurs.

L’espace normale avant une ponctuation haute: je n’aime pas du tout, je trouve que cela ne coupe pas la phrase, elle reste justement liée à la suivante, les phrases ayant le même espacement.

? J’ai pas compris…

L’exemple de ton texte que je reprends en 1e citation ici: l’espace entre ta 1e phrase et ta seconde, coupé par le point d’exclamation, est identique. Cela ne fait pas vraiment office de coupure entre la fin de la 1e phrase et la suivante. A la lecture, je trouve cela plus “fatiguant”, cela me donne un peu la même impression qu’un texte sans paragraphe, pour faire une comparaison.

37)
Origenius
, le 19.05.2009 à 14:31

Merci Franck Pastor, je me suis régalé à la lecture de cet article. À mon humble niveau, je combats également pour que la langue française écrite au clavier le soit correctement.

Bien sûr que la ponctuation procède non seulement de la lisibilité d’un texte, mais aussi de sa bonne compréhension. Nous sommes aujourd’hui gâtés par un bon nombre de supports variés pour présenter des textes, au rang desquels désormais les sites Web et son HTML.

Il y a une notion que je maîtrise mal, que l’on appelle le « gris typographique ». Si je ne m’abuse, il s’agit de regarder une page écrite à une certaine distance et de constater l’homogénéité du « gris » formé par le bloc de texte. S’il est bien homogène, on peut considérer que le logiciel qui a produit ce document calcule bien la taille des espaces ainsi que la densité des mots sur une ligne en prenant en compte si possible le paragraphe complet. Pour ma part, j’apprécie InDesign pour cette raison.

Encore faut-il gérer les espaces, par définition invisibles et non imprimables, correctement ! Et les changements de paragraphe !

Il n’est pas rare qu’un rédacteur, dans le feu de l’action de la composition d’une phrase, finisse machinalement l’écriture d’un mot par une espace ; sa réflexion poursuivant son chemin, il fait précéder tout aussi machinalement le mot suivant par une autre espace, et paf : deux espaces introduites entre deux mots ! Ça arrive à tout le monde, n’est-ce pas ?

Quand vient le moment de la relecture, les fautes d’orthographe, de grammaire, de syntaxe, voire même de ponctuation sont traquées sans ménagement, et c’est tant mieux. Mais les espaces surnuméraires, tout comme les passages à la ligne multiples ne gênent que rarement le correcteur…

Et pourtant, la gestion de ces aérations horizontales et verticales influence grandement la qualité du gris typographique. Un texte à une bien plus belle allure si son gris est beau…

Personnellement, pour toute composition écrite au clavier, je sélectionne-remplace systématiquement, avec la fonction ad hoc, les doubles espaces par une espace simple jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus ; et je fais de même pour les doubles retours. Parfois, on en trouve trois ou quatre à la suite…

Le HTML a dû prendre quelques bonnes idées à LaTeX, par le fait que lui aussi construit les textes grâce à l’utilisation de balises sur lesquelles on peut avoir prise.

On peut bien essayer d’insérer une dizaine d’espaces entre deux mots, le HTML n’en rendra qu’une. Et, la plupart du temps, le changement de paragraphe, et donc l’introduction d’une nouvelle balise p, s’opère par la position de deux retours consécutifs. Essayez donc d’en mettre quinze dans un commentaire de Cuk ! Seuls deux auront la faculté d’opérer de changement, et les treize autres seront tout simplement ignorés.

À part les utilisateurs de LaTeX qui sont conscients de cette exigence typographique, de grâce, vérifions les espaces multiples dans nos textes destinés à l’impression ! Le HTML corrige, LaTeX corrige, mais Word, Pages et consort ignorent tout simplement le sujet. Ce n’est pas un bogue, c’est une fonctionnalité, dit-on ! Alors donc, apprenons à faire de la mise en page sans recourir à ces artifices : ces espaces sont normalement et uniquement destinés* à la composition des textes. Pas à créer un bloc blanc pour y mettre une photo ! Même Word a des outils pour ça.

Je n’ai rien dit sur la longueur des lignes… Mince. Référons-nous à Cuk ; ni trop courtes, ni trop longues, il me semble que la lisibilité est correcte ?

*J’ai volontairement accordé au masculin, car je considère que si les espaces horizontales sont au féminin, les espaces verticaux eux sont au masculin. Me trompé-je ?

38)
M.G.
, le 19.05.2009 à 14:44

Il ne me semble pas avoir vu de règle concernant l’utilisation d’espace ou non ou après le : Qu’en est-il ?

La règle existe : ”:” et ”;” prennent une espace insécable avant et une espace standard après. Je crois même que l’espace avant doit être d’un quart de cadratin, ce que la plupart des logiciels ne permettent pas de préciser.

Je viens de retrouver ce texte sur mon disque dur :

Petites leçons de typographie

39)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 15:29

Est-ce que vous savez pourquoi on voit très souvent dans les journaux des mots coupés avec un ti-ret en plein milieu de phrase. Les jour-nalistes écrivent-ils encore comme à la machine, en faisant les retours chariot, et ça échappe à la relecture (il y en a une?)

Le mot a été césuré par une justification, puis le texte reformaté, et c’est resté; mauvais logiciels (microtruc ?)

Ou simplement un copier-coller d’un texte avec césures contenu dans Word (ou autre) vers un autre logiciel.

40)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 15:38

Au moins dans LaTeX on peut forcer le tiret à être au bon endroit, ce qui n’est pas toujours le cas (”\-” entre les syllabes si je me souviens bien).

Oui. Mais si tu as le bon encodage de police, par exemple l’encodage T1 (\usepackage[T1]{fontenc}), LaTeX ne fait alors quasiment jamais d’erreur dans ses coupures de lignes.

Il y a une notion que je maîtrise mal, que l’on appelle le « gris typographique ». Si je ne m’abuse, il s’agit de regarder une page écrite à une certaine distance et de constater l’homogénéité du « gris » formé par le bloc de texte. S’il est bien homogène, on peut considérer que le logiciel qui a produit ce document calcule bien la taille des espaces ainsi que la densité des mots sur une ligne en prenant en compte si possible le paragraphe complet. Pour ma part, j’apprécie InDesign pour cette raison.

Pas étonnant lorsqu’on sait qu’Adobe a repris sans vergogne pour InDesign l’algorithme de mise en page de TeX, le moteur de LaTeX. Selon Yannis Haralambous (Fontes et codages, éditions O’Reilly, chapitre 9), ils ont eu même le toupet de le présenter comme « révolutionnaire » !

*J’ai volontairement accordé au masculin, car je considère que si les espaces horizontales sont au féminin, les espaces verticaux eux sont au masculin. Me trompé-je ?

Apparemment pas.

41)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 15:47

La règle existe : ”:” et ”;” prennent une espace insécable avant et une espace standard après. Je crois même que l’espace avant doit être d’un quart de cadratin, ce que la plupart des logiciels ne permettent pas de préciser.

Dans TeX et ses dérivés (LaTeX, ConTeXt), l’espace normale varie autour d’un tiers de cadratin (c’est une longueur « élastique », elle peut varier autour de cette valeur pour mieux justifier la ligne dans le paragraphe de texte), et l’espace fine est fixée à un sixième de cadratin. Ceci dit, la longueur du cadratin lui-même dépend de la fonte utilisée et serait actuellement avant tout une longueur déclarée par le concepteur de la fonte, alors…

42)
kris
, le 19.05.2009 à 16:03

Merci Franck pour ton article. Ça manquait sur Cuk, un papier qui aborde le sujet. Je me bats tous les jours pour faire entendre ces règles. Et comme tu le dis, « la typographie […] va bien plus loin que cela ».

La raison qui prévaut en faveur de l’accentuation des capitales est celle du SENS. Comparer « A » et « À ». Dans la langue française les accents donnent une signification différente à une lettre, donc au mot dans lequel elle se trouve. Seule règle à suivre : toujours accentuer les capitales.

Toutes les autres raisons de ne pas accentuer les capitales sont de fausses raisons, voire du laxisme. Pour des raisons pratiques ou de rendement, certains journaux ou éditeurs promulguent leurs propres règles. J’ai même lu que d’aucuns, au temps du plomb, rabotaient les accents dans les titres en capitales pour gagner de la place sur l’interlignage (la hauteur du corps inclut les accents des capitales).

Autre exemple. Si on compose :

APRES NEGOCIATIONS

À la lecture on a quoi ?

APRÈS NÉGOCIATIONS ou ÂPRES NÉGOCIATIONS

Ou encore BESANCON ou BESANÇON.

Quant aux espaces c’est quand même mieux quand elles (espace est féminin en typographie) sont composées en tenant compte de ce qu’il y a avant et après.

Autre chose, qui m’horripile et est particulièrement laid, c’est les « ème » derrière un nombre. C’est « e » tout seul (en exposant bien entendu). Et « er » pour premier, « re » pour première et « ers », « res » (premiers, premières).

Suis-je le seul…?

6ix, tu fais comme tu veux. Mais si je devais reprendre un de tes textes dans une maquette je passerais du temps à tout remettre d’équerre (et cela provoquerait des risques d’erreurs et un surcoût). Et comme pour l’orthographe, un non respect des règles entraîne une perte de crédibilité. Au sujet des guillemets, tu fais comment quand tu dois mettre un (ou plusieurs) mot entre guillemets dans une citation ? (Réponse : « Citation citation “citation” citation. ») Et puis, « » c’est du français, “ ” c’est de l’anglais, en allemand c’est l’inverse du français » « mais plus souvent „ ”. Là on attaque le débat langue et culture, alors j’arrête.

Un texte (y compris une liste, un tableau…) bien composé a quand même plus de gueule et est plus lisible qu’un texte traité à la va-comme-je-te-pousse ou selon des règles connues de soi seul. Moi aussi beaucoup de choses m’ont gêné quand j’ai commencé a avoir une pratique professionnelle de la typo, parce que cela contrariait ma vision habituelle de choses mal foutues. Se méfier des habitudes, comme souvent. Bon, je te dis tout ça gentiment, ne le prend pas pour une critique négative ou quelque chose qui ressemblerait à du rentre-dedans, loin de moi cette idée.

43)
6ix
, le 19.05.2009 à 16:22

6ix, tu fais comme tu veux. Mais si je devais reprendre un de tes textes dans une maquette je passerais du temps à tout remettre d’équerre (et cela provoquerait des risques d’erreurs et un surcoût).

Mon but n’est pas de dire « Je fais comme je veux, tant pis pour les règles. », au contraire, s’il y a des règles, c’est généralement qu’il y a eu réflexion et qu’elles servent à quelque chose (à comparer avec les standards en informatique, mon domaine). Je voulais simplement montrer que si je m’en tenais à ma façon d’écrire un texte d’un point de vue visuel, cela ne correspondrait pas à de nombreuses règles, et me demandais donc si j’étais le seul à percevoir cette différence (je ne suis pourtant pas un manche en écriture).

Et puis, « » c’est du français, “ ” c’est de l’anglais, en allemand c’est l’inverse du français » « mais plus souvent „ ”. Là on attaque le débat langue et culture, alors j’arrête.

Ce qui permet tout de même de noter que toutes ces règles ne sont pas forcément toutes bâties sur un fondement du style « cela rend le texte plus lisible ». Certaines ont sans doute un aspect historique ou simplement lié à l’emploi de caractères spéciaux présents uniquement dans certaines langues.

Comme tu le dis, les habitudes ne sont pas toujours bonnes et il faut parfois s’en méfier, je ne le conteste pas. Un texte publié se doit de suivre certaines règles.

Pour prendre un peu de recul, l’important est de rester cohérent. Un texte rédigé en français avec la typographie anglaise ne sera pas fondamentalement faux, simplement pas en concordance avec les règles établies pour cette langue; le texte ne sera ni moins lisible ni moins compréhensible. Par contre mélanger différents style pourra poser certains problèmes…

44)
Sparhawk
, le 19.05.2009 à 16:31

Le gros problème des espaces insécables, c’est que pendant longtemps elles s’agrandissaient dans un texte justifié, ce qui donnait lieu à des horreurs où le caractère de ponctuation se situe à 8-10 mm du mot. C’est pourquoi même quand on me demandait une typo française, j’utilisais l’espace fine, mais en modifiant son réglage pour qu’elle corresponde à une espace normale. Et dans le cas d’un texte justifié, l’espace fine reste toujours de la même taille.

@Kris, moi aussi ça m’horripile, ces « ème », j’en ai même vu qui sont partie intégrante du logo et du nom d’une entreprise. Super quand on veut tout corriger rapidement avec ProLexis.

45)
Caplan
, le 19.05.2009 à 16:42

Merci Franck!

Juste une petite question de pur amateur: Existe-t-il une règle pour justifier ou non un texte? Moi, je considère que justifier un texte, c’est plus “joli”. Mais peut-être que c’est du dernier plouc? Ton article, par exemple, n’est pas justifié. Est-ce un choix ou est-ce simplement par défaut?

Milsabor!

46)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 16:49

Juste une petite question de pur amateur: Existe-t-il une règle pour justifier ou non un texte? Moi, je considère que justifier un texte, c’est plus “joli”. Mais peut-être que c’est du dernier plouc? Ton article, par exemple, n’est pas justifié. Est-ce un choix ou est-ce simplement par défaut?

Mon article n’est pas justifié (il est au fer à gauche), parce que je n’ai pas le choix : cuk.ch l’impose comme ça, et c’est le cas de tous les articles qui y paraissent, même les romans d’Anne ! À vrai dire je me demande s’il est possible d’avoir un texte justifié sur le web, en dehors des PDF bien sûr.

Autrement, tout ce que j’écris, moi aussi, est justifié. Et c’est la règle dans toutes les publications écrites imprimées que je connaisse. Voir la notion de « gris typographique » dont parle Origenius dans le commentaire 37.

47)
6ix
, le 19.05.2009 à 16:55

À vrai dire je me demande s’il est possible d’avoir un texte justifié sur le web, en dehors des PDF bien sûr.

Oui bien sûr, le CSS le permet par exemple. La non justification du texte est un choix des Cunéo, père et fils! Si j’ai bonne mémoire…

48)
Jaxom
, le 19.05.2009 à 17:06

À propos de l’espace insécable, depuis Leopard, on a droit à un correcteur grammatical. Et bien ce dernier ne reconnait pas l’espace insécable comme espace.

Par exemple dans Pages, j’ai des traitillés verts pour chaque mots précédents une ponctuation haute.

Sans parler de sa gestion du remplacement automatique des guillemets droits par les guillemets français où Pages oublie de rajouter les espaces insécables (sans parler d’espaces fines).

49)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 17:07

Oui bien sûr, le CSS le permet par exemple. La non justification du texte est un choix des Cunéo, père et fils! Si j’ai bonne mémoire…

Il y a donc sûrement des raisons valables à ce choix, mais lesquelles ?

50)
Marc2004
, le 19.05.2009 à 17:14

à Léo_11 (15 répondant à 13

Hélas pas chez moi !

Que ce soit en français ou en français numérique, que l’espace soit normal ou insécable; Pages insère un chevron ouvrant en fin…

Pour avoir un chevron fermant, il faut pas taper d’espace (insécable ou non). Ceci avec guillemets français cochés dans les préférences ????

Je suis le seul? C’est un bug? ….

51)
Caplan
, le 19.05.2009 à 17:25

À vrai dire je me demande s’il est possible d’avoir un texte justifié sur le web, en dehors des PDF bien sûr.

Sur mon pourtant minable Blogger, c’est possible grâce à un simple bouton de l’interface, comme sur un traitement de texte.

Milsabor!

52)
jpp22
, le 19.05.2009 à 17:45

Personne n’a parlé de l’apostrophe. Combien de fois ne voit-on que l’apostrophe droit et non l’apostrophe typographique (option-majuscule-tréma sur nos claviers suisses romands), surtout dans les mails et sur le web? C’est vraiment un détail que j’apprécie, quand je le trouve.

Une critique de LaTeX et des apostrophes: je trouve spécialement dérangeant qu’on en soit réduit, en anglais, à utiliser cette notation pour insérer des guillemets anglais doubles: « entre guillements’’. Le guillemet droit double ” est rendu comme un guillemet courbe fermé, ”, si bien que dans pas mal de textes, ce qu’on voit est cette ”abomination”!

Quant aux espaces avant les deux-points, les points-virgules et les points d’interrogation et d’exclamation, quand je ne peux pas insérer une espace fine, je privilégie l’absence d’espace, comme le font les anglophones et les germanophones (et les Québécois?). C’est aussi cohérent avec les points et les virgules normales (et ça fait moins français :-P).

À propos, comment fermez-vous les parenthèses qui suivent un smiley ? ;-)

53)
jpp22
, le 19.05.2009 à 17:50

(Apparemment, le système de Cuk insère déjà quelques modifications quant aux apostrophes et aux guillemets, si bien qu’on ne fait pas la différence, en tout cas dans les commentaires, entre le guillemet double et le guillemet courbe fermé, ni entre l’apostrophe typographique et l’apostrophe droit. Dommage, car aussi bien le guillemet double que l’apostrophe droit ont des usages légitimes, comme l’indication en pouces de la diagonale d’un moniteur, par exemple, où l’usage d’autres formes de guillemets serait abusive.)

54)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 18:14

Une critique de LaTeX et des apostrophes: je trouve spécialement dérangeant qu’on en soit réduit, en anglais, à utiliser cette notation pour insérer des guillemets anglais doubles: « entre guillements’’. Le guillemet droit double ” est rendu comme un guillemet courbe fermé, ”, si bien que dans pas mal de textes, ce qu’on voit est cette ”abomination”!

Apparemment, tu n’utilises pas l’encodage de polices T1 dont j’ai déjà parlé plus haut, ou bien tu n’en connais pas toutes les possibilités. Bref, si tu insères

\usepackage[T1]{fontenc}

dans ton préambule, les guillemets droits sont rendus comme des… guillemets droits, tu peux entrer directement tes guillemets anglais doubles au lieu d’utiliser les combinaisons que tu exècres, et cerise sur le gâteau, les guillemets doubles chevrons sont aussi disponibles. Le mieux est d’utiliser

\usepackage[T1]{fontenc}
\usepackage{lmodern}

pour avoir des polices encodées T1 parfaitement semblables aux polices par défaut de LaTeX. Voir le troisième cours sur LaTeX paru sur ce site !

Ou alors tu peux utiliser XeLaTeX et tu as accès à tout cela directement, sans charger de package particulier. Voir le sixième cours et la partie correspondante.

55)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 18:17

Citation de Franck : « À vrai dire je me demande s’il est possible d’avoir un texte justifié sur le web, en dehors des PDF bien sûr. » Sur mon pourtant minable Blogger, c’est possible grâce à un simple bouton de l’interface, comme sur un traitement de texte.

Tant mieux ! Mais comme l’a expliqué 6ix, ce n’est pas possible pour les articles de Cuk. Ces derniers ont peut-être un fichier de style CSS spécifique auquel personne à part Noé ne peut toucher (je dis ça sans trop savoir, je n’y connais pas grand’chose).

56)
jpp22
, le 19.05.2009 à 18:24

Bref, si tu insères

\usepackage[T1]{fontenc}

dans ton préambule, les guillemets droits sont rendus comme des… guillemets droits

Certes, mais mon PDF de sortie est mochement pixellisé si j’utilise cette option. Comment éviter ça?

57)
jpp22
, le 19.05.2009 à 18:26

Euh, j’ai rien dit :-) Merci de l’astuce!

58)
Franck Pastor
, le 19.05.2009 à 18:29

Installe les polices cm-super. Ou bien, justement, utilise les polices Latin Modern, ce qui est bien plus rapide et élégant :

\usepackage[T1]{fontenc}
\usepackage{lmodern}

Si ça ne marche pas, c’est que les Latin Modern ne sont pas installées dans ta distribution LaTeX, qui doit alors être très ancienne (antérieure à 2005). Mets-là à jour.

Edit : ah, apparemment, tu as complété tout seul :-)

59)
JPO1
, le 19.05.2009 à 18:46

53 commentaires en 17 heures d’existence !

Autre chose, qui m’horripile et est particulièrement laid, c’est les « ème » derrière un nombre. C’est « e » tout seul (en exposant bien entendu). Et « er » pour premier, « re » pour première et « ers », « res » (premiers, premières).

Pour me faciliter la vie j’utilise le module Frenchb de Babel, avec LaTeX bien sûr, il règle ces problèmes.

L’extension numprint m’évite pas mal d’erreur (d’horreur) dans la typographie des nombres avec ou sans unité et dans tous les formats.

Je boucle ma journée de travail, et je vous remercie tous pour ces agréables lectures pleines d’enseignement, sur un sujet auquel j’ai rarement du temps à consacrer (c’est pourquoi j’utilise LaTeX).

60)
Okazou
, le 19.05.2009 à 19:13

Merci Franck Pastor de traiter, et fort bien, d’un sujet qui nous concerne tous ici.

– Sur les caractères accentués, Perrousseaux, dans son Manuel de typographie française élémentaire nous apprend que les capitales sont toujours accentuées depuis qu’elles existent, étant arrivées au fil du temps avec l’écriture manuscrite puis les textes imprimés.

Il nous livre dans son ouvrage quelques exemples sur des textes imprimés anciens qui ne laissent aucun doute à ce sujet, les typographes se donnant toujours la peine de trouver le moyen de rendre le texte intelligible sans laisser place au doute sur son interprétation.

C’est ainsi que certains typographes ne disposant pas de capitales accentuées pour une fonte donnée n’hésitaient pas à en bricoler par brisure d’autres caractères, par l’inversion du v pour le transformer en circonflexe ou encore par l’usage de l’apostrophe en guise d’accent, aigu s’ils le plaçaient à gauche du caractère à accentuer, grave s’ils le plaçaient à droite. L’important étant de ne pas laisser planer le doute sur la bonne façon de lire le mot comportant des accents.

Si nous pouvons nous plaindre du manque de logique pour l’orthographe de certains termes en français, il n’en est pas de même pour la typographie qui obéit à une logique efficace.

Perrousseaux nous livre ainsi un exemple qui tue sur la nécessité d’accentuer les capitales : L’ETUDE DU MODELE. Faut-il comprendre L’ÉTUDE DU MODÈLE ou bien L’ÉTUDE DU MODELÉ ? Que voulait donc bien nous dire l’auteur ? C’est pourquoi la logique d’accentuer les capitales s’impose dans tous les cas de figure, non pas d’accentuer ici et pas là, ce qui serait faire montre d’une incohérence blâmable.

– Sur les ponctuations hautes collées au dernier caractère de la phrase il faut encore chercher une réponse dans la logique élémentaire. Est-il cohérent de modifier la graphie d’un mot qui se situe en dernière position dans la phrase lorsqu’elle est interrogative ou exclamative ? Bonjour s’écrit-il bonjour lorsqu’il se situe en milieu de phrase et bonjour! ou bonjour? lorsqu’il apparaît à la fin ?

La logique élémentaire commande de conserver son intégrité à chaque mot. Pour défendre quel principe affublerait-on le mot final d’un caractère supplémentaire pour signifier l’interrogation ou l’exclamation qui concerne généralement la phrase tout entière ? Ne cherchez pas, il n’y a aucune raison cohérente et tangible de le faire. Et pour répondre à 6ix-22 qui se plaint du trop grand espacement entre le mot final et la ponctuation haute, faisant que la ponctuation haute se trouve à mi-chemin entre la fin de la phrase précédente et le début de la suivante, il suffit de lui rappeler que c’est précisément pour cette nécessité esthétique que ce n’est pas une espace insécable entière que l’on est sensé placer là mais une espace fine ; de cette façon la ponctuation haute appartient-elle nettement à la phrase qui précède, une espace pleine s’intercalant entre la ponctuation haute et le début de la phrase suivante. Toutefois il est mille fois préférable, à défaut de disposer d’une espace fine, de placer une espace pleine que de défigurer le mot final en lui accolant un caractère de ponctuation haute qui n’appartient nullement à sa graphie. Pour le compte, c’est laid et, surtout, ce n’est pas cohérent.

61)
Leo_11
, le 19.05.2009 à 19:46

@ Origenius… tu es, apparemment, très à cheval sur les espaces… ben moi ce qui me défrise le poil c’est la répétition des mots dans une phrase… pas facile à gérer parfois tout ça…

Mais bon… on s’écarte quelque peu du sujet…

62)
kris
, le 19.05.2009 à 20:18

@6ix-43 D’accord avec toi. Certaines règles peuvent avoir de bizarres origines et je ne suis pas pour un conservatisme forcené. Tout peut évoluer et heureusement. Le problème de la typo aujourd’hui est lié à la « démocratisation » de l’informatique sans laquelle nous ne serions pas ici à discuter ensemble. Tout le monde (presque) peut s’exprimer sur le net, créer son blog, faire de la micro édition et c’est un énorme progrès et tant mieux. Le souci, c’est que tout le monde… eh bien tout le monde fait n’importe quoi. La faute à qui ? L’école d’abord (tu parlais du œ) et puis… tout fout le camp comme disait l’autre. Les instit’s ont d’autres soucis que les « détails typographiques ».

Tu le dis très bien, l’important c’est la cohérence. Certains éditeurs ont leurs propres règles et, s’ils sont sérieux, ils s’y tiennent dans toute leur production. Mais, quand on écrit, méfions-nous de la fiabilité des modèles (voir les exemples cités du Temps et du Monde. Attention, je ne dis pas que ces journaux ne sont pas fiables ou sont mal foutus) et essayons d’adopter des règles reconnues et disons… communes. Un texte est lisible/compréhensible parce qu’on lui a appliqué des conventions de lisibilité.

@Okazou-60 Sur les capitales accentuées : rien à redire ; sur les ponctuations hautes : tu as tout dit. Comme 6ix tu argumentes sur la cohérence, entièrement d’accord.

@jpp22-53 Effectivement, je ne fais pas la différence. Peux-tu me dire quels sont les usages « légitimes » des guillemets anglais droits et de l’apostrophe droite ? Moi je ne vois pas. À l’école ;-) on m’a toujours dit que l’apostrophe devait être oblique de même que les guillemets ouvrants et fermants anglais (utilisés en deuxième niveau en typo française). Je n’ai jamais rencontré ces signes en version droite en typo. Utilisés par contre comme séparateur sur les calculettes et les systèmes rudimentaires genre Minitel. Apostrophe (oblique) et guillemets fermants (obliques) anglais sont utilisés pour désigner les unités de mesure légales minute et seconde, mais attention, minute et seconde d’angle (SI – Système international d’unités). (Pour les unités de temps, seconde c’est s et min pour minute.)

63)
Leo_11
, le 19.05.2009 à 21:30

@ Kris… dans la lignée des apostrophes droites, guillemets etc… il y a aussi le « . » ou la « , » dans les prix… dit-on 2« . »50 ou 2« , »50 ???

Là on s’enfonce…

[hors sujet] Comment ce “peut-ce” que lorsque je veux mettre le « . » et la « , » en gras … donc avec les « * * » ça ne marche pas convenablement ??? [/hors sujet]

64)
zit
, le 19.05.2009 à 21:51

Merci Franck pour ce petit cours simple et efficace. C’est vrai que l’on n’apprends rien de tout ça à l’école !

Pour ce qui est des majuscules accentuées, j’avoue être perplexe : je suis tellement habitué à ce qu’elles ne le soient pas que je trouve ça moche, enfin bon, je vais essayer…

En ce qui concerne, l’œ, je plaide coupable, par paresse, vais essayer de corriger cela.

Et les guillemets “officiels”, c’est quoi, le raccourcis clavier, sur un clavier français ?

Bon, ok, « j’ai trouvé, en tâtonnant », pas bien pratique, tout de même, cette gymnastique avec tous ces doigts !

z (qui va essayer de faire des efforts, je répêêêêêêêêêêêête : mais qui ne promet rien…)

65)
Saluki
, le 19.05.2009 à 22:07

cuk, ou l’épicentre du bien-parler.

Il va falloir que je relise ma prochaine humeur ;°).

66)
Médard
, le 19.05.2009 à 23:15

C’est un village de 2
000 habitants… :

ça, je le vois partout !

MARCHE DE NOEL :

j’ai vraiment cru qu’il s’agissait d’une sortie du club pédestre ;-)

et bien entendu, sur la camionnette d’un artisan :

MACONNERIE

je jure que je l’ai vu, de mes yeux vu ;-))

67)
Médard
, le 19.05.2009 à 23:17

Scrongneugneu !

Hé, le logiciel de mise en page, tu veux bien respecter ce que j’ai écrit ??

Bon, c’était 2 (à la ligne) 000 habitants

68)
Batisse
, le 19.05.2009 à 23:49

Pas le temps de lire tous les commentaires. Cela peut être utile, j’ai transformé le Petit Guide Typographique de Phynette et Arno en une page html autonome augmentée d’un rappel des raccourcis Mac OS du clavier AZERTY. On peut consulter ça à cette adresse et même télécharger une archive de l’ensemble des fichiers et scripts pour se garder la référence bien au chaud en local en cas de besoin urgent.

69)
JeMaMuse
, le 20.05.2009 à 00:04

Pas encore eu le temps de tout digérer ! Mais en tout cas merci pour cet article. J’ai maintenant encore plus d’arguments contre les “gâcheurs” de mise en page.

Merci !

70)
Timekeeper
, le 20.05.2009 à 00:26

Cet article fait réagir ! Excusez moi si les morceaux que je cite ci-dessous ont déjà été discutés, il est tard :

Précisons à tout hasard que sur un clavier AZERTY, l’e dans l’o s’obtient par la combinaison option-o, et sa majuscule par option-maj-o

Sur Mac. Sous Windows ce doit être aussi compliqué qu’obtenir un espace insécable (alt + code).

À toutes fins utiles, le caractère É, le moins évident à trouver sur clavier AZERTY, est obtenu en actionnant la touche de verrouillage des majuscules (caps lock) et en entrant é.

Sauf si dans les Préférences Système International on a configuré un “Français numérique”. Dans ce cas la combinaison Caps Lock + é à le même effet qu’une simple majuscule : c’est le “2” qui s’écrit. J’aimais avoir les capitales accentuées principales par ce moyens, mais à l’usage j’utilise plus les chiffres . Donc j’ai tranché. J’ai un MacBook fin 2007, c’était plus simple avec la première génération : la touche “Num Lock” réglait le dilemme. Elle a disparue.

Les guillemets typographiquement corrects ne sont pas les guillemets “anglo-saxons” et surtout pas les horribles guillemets “double-quotes” droits, mais les « doubles chevrons ».

Alors ça, j’aime les guillemets doubles chevrons “à la française” (prononcez avec un fort accent ricain) mais j’ai l’impression que Mac OS ne le propose pas. Pourtant j’en voie à un endroit : dans Spotlight, si je commence à taper un texte et que je fait un clic droit dessus, le menu Substitution me propose de substituer les “guillemets courbes” ar des chevrons. Hélas ça n’est que dans Spotlight, et surtout le réglage se perd à chaque nouvelle recherche !

Ce n’est pas possible d’avoir les guillemets doubles chevrons directement sur la touche guillemets, partout dans Mac OS X ?

71)
Médard
, le 20.05.2009 à 00:48

« Guillemets à la française » comme ça ?

(opt-è et maj-opt-è)

72)
Port-Royal
, le 20.05.2009 à 00:50

Je me régale à vous lire.

Si je salue l’auteur de l’article du jour (bien que n’utilisant pas LaTeX !) pour la qualité de son exposé, je le salue également pour la pertinence de ses interventions dans le cours des commentaires et je me réjouis de la qualité de ceux-ci, de la curiosité et du souci dont ils témoignent. Je dois vous dire que je vous lis au sortir d’un cours que je donnais aujourd’hui sur… l’histoire de la typographie ! Mais je n’ai aucunement l’intention de vous apporter un quelconque savoir constitué ; j’adore cette émergence d’une connaissance collective qui naît de la conversation : c’est à mes yeux une des qualités de Cuk.ch – cette forme modeste d’université populaire d’où chacun peut ressortir enrichi, le spécialiste et l’amateur, oui, l’amateur, celui qui aime et, pour cela, est ouvert à l’échange.

Je me contenterai de deux ou trois confirmations. C’est bien la généralisation de la machine à écrire (Underwood) qui a conduit dans la deuxième moitié du XXe siècle à la perte de la tradition typographique française concernant les majuscules accentuées ; car, capitales ou bas de casse, les signes de notre langue française sont accentués depuis toujours. Consultez pour vous en convaincre les belles planches reproduites dans le livre (un peu cher) de Perrousseaux Histoire de l’écriture typographique. Ou bien consultez la page des glyphes d’une police récemment créée, par exemple : http://new.myfonts.com/fonts/dstype/andrade-pro/regular/characters.html

Au passage, on peut rappeler que c’est à des générations de typographes-imprimeurs, plus qu’à des grammairiens, que nous devons l’orthographe de notre langue et les codes de la forme écrite et imprimée. Que ces typographes-imprimeurs étaient des hommes de grande culture, lisant au XVIe siècle le grec et le latin. Que nous leur devons en partie notre liberté de pensée et d’opinion. N’est-ce pas, Anne Cunéo, vous qui avez écrit ce beau roman historique Le Maître de Garamond ?

Sur la question des guillemets tout a été dit dans les commentaires. Il n’en est que de deux types : les guillemets anglais et les guillemets français ou double-chevrons. Je m’emporte toujours contre ceux qui, par paresse de clavier ou sous l’influence délétère de la machine à écrire, usent des secondes d’angle : en argot de typographe on appelle cela des « chiures de mouche »…

Quant à l’espace avant une ponctuation haute, ou verticale, elle ne suscite la discussion que parce que tous les logiciels ne la connaissent pas et parce que son usage est variable selon les cultures. Chez les Anglo-Saxons on collera ainsi les deux-points au mot qui précède alors que l’imprimeur français use de l’espace fine, ou quart de cadratin. De même après des guillemets ouvrants. Il faut avouer qu’une espace normale produit un gris de page abominable… Évidemment, l’utilisateur d’InDesign n’a pas ce souci, et l’on peut regretter que Pages, le si agréable logiciel d’Apple, ne sache toujours pas employer les espaces fines. Le goût bien connu de Steve Jobs pour la typographie est bien mal servi… Pour ma part, lorsqu’on me présente un texte réalisé dans Pages, avec des espaces insécables (Option+Barre d’espace) devant les ponctuations hautes je fais réduire l’approche de celles-ci de 40 % dans le menu Texte/Espacement-Caractère.

Si vous voulez poursuivre votre réflexion sur le sujet des espaces, je vous conseille la lecture d’un article du blog de l’excellent Peter Gabor : http://paris.blog.lemonde.fr/2007/10/14/guillemets-anglais-ou-guillemets-francais-un-choix-graphique-aussi

Encore bravo pour cet article. Intervenant très rarement sur le site – que je consulte pourtant presque chaque jour, j’en profite pour saluer François Cunéo, le patron de la cagna, et son équipe de collaborateurs, auxquels je dois bien des découvertes, en particulier dans le domaine de la photographie. Alors, finie la guerre Canon-Nikon ?

P.S. Pour Timekeeper : Dans Windows, ‘œ’ s’obtient par Alt+0156 et ‘æ’ par Alt+0230.

73)
Franck Pastor
, le 20.05.2009 à 06:10

Scrongneugneu !

Hé, le logiciel de mise en page, tu veux bien respecter ce que j’ai écrit ??

Bon, c’était 2 (à la ligne) 000 habitants

Pour aller à la ligne avec Textile (et HTML), il faut utiliser la commande <br />. Voir cet excellent article de Guillôme pour apprendre à manier Textile.

74)
Franck Pastor
, le 20.05.2009 à 06:12

Sauf si dans les Préférences Système International on a configuré un “Français numérique”. Dans ce cas la combinaison Caps Lock + é à le même effet qu’une simple majuscule : c’est le “2” qui s’écrit. J’aimais avoir les capitales accentuées principales par ce moyens, mais à l’usage j’utilise plus les chiffres . Donc j’ai tranché. J’ai un MacBook fin 2007, c’était plus simple avec la première génération : la touche “Num Lock” réglait le dilemme. Elle a disparue.

JPO1 (commentaire 21) dit comment s’en sortir pour le É avec le clavier « français numérique » : option-alt-&, puis E. D’ailleurs ça marche aussi avec le clavier « français » tout court, je viens de vérifier !

75)
Franck Pastor
, le 20.05.2009 à 06:50

Pas le temps de lire tous les commentaires. Cela peut être utile, j’ai transformé le Petit Guide Typographique de Phynette et Arno en une page html autonome augmentée d’un rappel des raccourcis Mac OS du clavier AZERTY. On peut consulter ça à cette adresse et même télécharger une archive de l’ensemble des fichiers et scripts pour se garder la référence bien au chaud en local en cas de besoin urgent.

Que voilà une référence web bien pratique, merci ! Hop, direct dans mes signets !

76)
Franck Pastor
, le 20.05.2009 à 06:59

Merci Franck pour ce petit cours simple et efficace. C’est vrai que l’on n’apprends rien de tout ça à l’école !

Pour ce qui est des majuscules accentuées, j’avoue être perplexe : je suis tellement habitué à ce qu’elles ne le soient pas que je trouve ça moche, enfin bon, je vais essayer…

J’avais la même impression quand j’ai commencé à les accentuer. Aujourd’hui, ce sont les capitales non accentuées qui me font mal aux yeux, et le sens des mots où elles se trouvent ne me vient pas tout de suite. C’est dire la différence de clarté entre les deux procédés…

Et les guillemets “officiels”, c’est quoi, le raccourcis clavier, sur un clavier français ?

Bon, ok, « j’ai trouvé, en tâtonnant », pas bien pratique, tout de même, cette gymnastique avec tous ces doigts !

z (qui va essayer de faire des efforts, je répêêêêêêêêêêêête : mais qui ne promet rien…)

Entrer alt-è et alt-shift-è n’est pourtant pas plus compliqué que d’entrer les vrais “guillemets anglo-saxons” (alt-" et alt-shift-"). Textile nous rend un mauvais service en inclinant « d’office » les guillemets droits, comme expliqué plus haut.

77)
Marc2004
, le 20.05.2009 à 07:20

70. @ Timekeeper Dans Pages, en cochant dans les préférences “guillemets à la française”, on a les doubles chevrons…

Pour que le chevron fermant soit fermant, il faut le taper sans espace. (sinon, les deux guillemets sont ouvrants).

On peut rajouter l’espace après, bien entendu…

78)
Guillôme
, le 20.05.2009 à 11:09

Hé, le logiciel de mise en page, tu veux bien respecter ce que j’ai écrit ??

Comme l’a rappelé par la suite Franck Pastor (commentaire 73), en textile, il faut insérer des codes html pour contrecarrer la mise en forme standard (un peu comme LaTeX qui ignore un retour chariot simple).

Je me suis permis de rajouter le <br /> dans ton commentaire 66 pour qu’il soit conforme à ta volonté.

Sinon, merci Franck pour ce bel article.

79)
Médard
, le 20.05.2009 à 11:42

Je me suis permis de rajouter le <br /> dans ton commentaire 66 pour qu’il soit conforme à ta volonté.

merci à toi, et à Frank Pastor :-)

80)
kris
, le 20.05.2009 à 12:03

@Leo_11 – 63 Dans les prix on dit « 2,50 » (virgule) si on est en France et « 2.50 » (point) si on traverse la Manche ou l’Atlantique (les Anglo-Saxons utilisent la virgule comme séparateur des tranches de mille alors que nous c’est « une espace insécable et non dilatable_ » [_Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale]).

@Zit – 64 Au sujet des capitales accentuées que tu trouves moches je dis comme Franck en 76. Ah ! les habitudes…

@Batisse – 68 Merci. Celui-là, je ne le connaissais pas. Cela fera double emploi avec d’autres, mais on en a jamais assez (je parle d’expérience), de plus, il a l’air bien foutu.

@Port-Royal – 72 Ton commentaire est vraiment bien. Je me joins à tes propos pour dire que je ne veux pas non plus apporter un « savoir constitué » (je n’aurais pas cette prétention) ni répondre à la place de Franck. Simplement, je pratique la typo en essayant d’être au meilleur niveau pour mon boulot et, quand je peux donner un tuyau je le fais volontiers. Tu fais référence à Peter Gabor qui est un maître en la matière : son blog est dans mes flux RSS depuis des années.

@Franck Pastor – 76 Petite coquille. Tu écris : « Entrer alt-é et alt-shift-é… » (accent aigu) ; c’est alt-è et alt-shift-è (accent grave). Mais bon, tout le monde a rétabli. Par ailleurs, je n’ai toujours pas capté l’intérêt des guillemets droits ! (cf. ma question à jpp22 en 62.) Peut-être dans la saisie de code informatique ? Dans ce domaine je n’y connais rien. J’ai lu en diagonale tes articles sur LaTex, je n’ai pas le temps d’approfondir le sujet mais j’ai apprécié ton souci de composer une typo aux petits oignons. Encore merci pour tes papiers.

81)
Franck Pastor
, le 20.05.2009 à 12:27

Petite coquille. Tu écris : « Entrer alt-é et alt-shift-é… » (accent aigu) ; c’est alt-è et alt-shift-è (accent grave). Mais bon, tout le monde a rétabli.

J’ai quand même rectifié, ça vaut mieux :-) Merci !

Par ailleurs, je n’ai toujours pas capté l’intérêt des guillemets droits ! (cf. ma question à jpp22 en 62.) Peut-être dans la saisie de code informatique ?

Oui, par exemple en langage C ils servent à entrer les chaînes de caractères. Autrement, je n’en vois pas non plus d’utilité réelle.

82)
PSPS
, le 20.05.2009 à 12:49

Voici quelques années, je bénéficiai du privilège rare de travailler aux côtés d’un correcteur de l’Imprimerie Nationale (française :-) qui, pour m’enseigner les règle de la typo, se référait sans cesse au “Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale”, “Code typo” pour les intimes. Epais recueil plutôt impressionnant prévoyant tous les cas imaginable avec un magnifique chapitre entièrement consacré aux ligatures que l’usage contemporain paraît délaisser.

83)
jpp22
, le 20.05.2009 à 14:33

Mais bon, tout le monde a rétabli. Par ailleurs, je n’ai toujours pas capté l’intérêt des guillemets droits ! (cf. ma question à jpp22 en 62.)

Pour autant que je sache, l’apostrophe droit s’utilise plutôt que l’apostrophe typographique pour dénoter les primes dans les notations mathématiques ou les secondes (dans le sens de soixantième de degré). A défaut de mieux… (cf. les symboles U+2032 et suivants).

84)
kris
, le 20.05.2009 à 15:47

@jpp22 – 83 Ah ben tiens ! ça me rappelle mes cours de maths. J’avais zappé. Effectivement pour prime, seconde et aussi tierce. Je viens de vérifier dans le code typo de l’Imprimerie nat. (10 pages consacrées à la composition des maths et de la physique) qui donne des exemples. Ils composent ces trois signes avec des apostrophes droites obliques et non courbes comme dans le reste du texte. Le fait qu’elle soit droite oblique et non droite verticale provient à mon avis de la police utilisée (Garamond) dans laquelle ce signe est dessiné oblique. Ce sont les mêmes signes pour minute et seconde d’angle.

85)
Franck Pastor
, le 20.05.2009 à 16:30

Pour ceux qui sont intéressés : LaTeX a le comportement recommandé par l’Académie en mode mathématique, tel que le mentionne Kris : transformer les apostrophes droites en droites obliques. Pratique pour les dérivées, et les minutes et les secondes d’angle. J’avais oublié ce détail, et pourtant je suis mathématicien.

En mode texte, LaTeX transforme l’apostrophe droite simple en apostrophe courbe, et deux apostrophes droites simples consécutives en guillement anglo-saxon fermant. L’apostrophe droite simple n’a apparemment pas droit de cité par défaut dans une sortie de LaTeX (tant mieux). Pour obtenir quand même une apostrophe droite dans la sortie, il faut utiliser la commande \textquotesingle du paquet textcomp.

Pour rappel, les affreux guillemets (doubles) droits s’obtiennent en les entrant directement au clavier si on utilise une police encodée T1 (cf. commentaire 54). Toujours avec cet encodage, on peut aussi les obtenir par la commande \textquotedbl. Mais quel intérêt ont ces guillemets en dehors de l’impression de codes informatiques ?

86)
shuffle
, le 21.05.2009 à 09:07

Merci mille fois ! Fils de typographe, ayant moi-même pratiqué le plomb dans mon jeune âge, je souffre tous les jours devant les oe et autres horreurs typographiques dont sont truffés presque tous les textes actuels (même les quotidiens, et certains éditeurs peu regardants s’y mettent !).

87)
giampaolo
, le 22.05.2009 à 19:18

Pauvres typographes! J’ai toujours accentué les majuscules jusqu’au jour où, en travaillant avec un éditeur suisse romand, celui-ci a attiré mon attention sur le fait qu’en Suisse romande, la formation donnée aux typographes, précisait ce que je disais dans mon message 7.

Alors tant pis pour la typo suisse romande? Je reprends volontiers mes bonnes habitudes de toujours accentuer les majuscules. Merci à tout le monde.

Mais tout de même!!! Le fait que ‘Le Temps’ et ‘Le Monde’ appliquent les deux les règles que prônent la typographie romande me fait réfléchir. S’ils ne mettaient jamais d’accents aux majuscules, je trouverais moi-aussi qu’ils sont dépassés, mais le fait qu’ils fassent une différence tendrait à montrer qu’ils font preuve de nuance! Et la nuance est une bien belle qualité à mes yeux.

N’y a-t-il donc personne qui visite CUK à avoir des contacts auprès des typographes du Monde ou du Temps? Anne Cuneo, ne pourrais-tu pas nous aider dans cette discussion? Leur avis serait utile. Il n’y a pas de raison que les typographes qui font la nuance se laissent traiter de rétrogrades. Non?

88)
kris
, le 23.05.2009 à 17:56

Bravo Giampaolo (87) : bonne décision en ce qui concerne les capitales accentuées. Sans vouloir faire mon pseudo-initié-affranchi et avoir l’air de donner des leçons, je le redis à la cantonade : toujours accentuer les capitales.

Les accents ont pleine valeur orthographique. Ce qui est essentiel dans cette affaire de capitales accentuées c’est LE SENS. Les accents donnent du sens aux mots. Ce ne sont pas des fioritures plus ou moins esthétiques que l’on décide d’utiliser ou pas pour faire plus ou moins joli ou original. Sans l’orthographe correcte le sens des mots commence à échapper (imaginons un titre, d’un seul mot, composé en capitales : APRES > âpres ou après ? [les écrivains sont capables de tout ;-) ]). Quand le sens échappe au lecteur le propos de l’auteur est dénaturé et dans certains cas on peut arriver à l’incompréhension ou au contresens.

Que des maisons d’édition, des périodiques…, aussi sérieux soient-ils, aient leurs propres règles (régies par on ne sait quels critères, parfois adoptées uniquement par souci d’économie), eh bien… libre à eux ! Qu’un éditeur (presse, littérature, sciences…) définisse des règles particulières qu’il appliquera à sa production n’est pas une raison pour le prendre en exemple, malgré tout le crédit que l’on peut lui accorder par ailleurs. On peut citer le cas de Télérama qui a choisi de ne pas accentuer les capitales. Bien, bien. Mais pas dans ses légendes d’illustrations. Et heureusement ! parce que dans cet hebdo les légendes sont composées entièrement en capitales (perso, ça me défrise !). Où est la cohérence ?

Maintenant, qu’une typographie romande, québecoise ou encore belge ou sénégalaise… aient chacune leurs spécificités et existent conjointement à une typo française je n’y vois rien à redire, bien au contraire. Peut-être a-t-il un homonyme suisse mais, si je ne m’abuse, Le Monde est un quotidien français ? Qu’a-t-il à voir avec la typo romande ?

J’apprécie moi aussi la (les) nuance(s), cela apporte tellement de richesse… Que serait le français (puisque nous en parlons, mais en musique aussi quand on écoute deux interprétations) si on le privait de toutes ses subtilités ? Mais peut-on parler de nuance(s) dans le cas de la présence/absence d’un accent dans la graphie d’un caractère ? Il faut garder à l’esprit que « e » n’est pas le même caractère que « é ». Ce n’est par sur ce critère que certains peuvent dire que Trucmuche est dépassé.

Rappelons-nous que nous disposons de quatre claviers : 1. normal, 2. touche majuscule enfoncée, 3. touche option enfoncée, 4. touches commande + majuscule enfoncées alors qu’une Valentine n’en avait que deux. Pourquoi se priver de toutes les possibilités de ces quatre claviers ?

89)
fap76
, le 24.05.2009 à 01:24

Article génial, vraiment !!! Même si je ne trouve pas ce soir, tard, mon espace fine insécable :-) Mais je dois encore lire les commentaire, ce que je ferai demain… Merci !!