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Hé ho, faut pas pousser… Commentaires…

Comme on s’est partagé le travail entre Anne et moi, ça ne va pas être simple avec les commentaires.

Je vous propose d’utiliser cette humeur pour commenter…

Comme ça on n’aura qu’un seul fil de discussion.

Plus simple à suivre!

Meeerci…

152 commentaires
1)
fxprod
, le 26.07.2007 à 00:08

Hé ho, faut pas pousser

prends une mac laren !!!

sorry j’ai commencé par l’humeur du dessus et lu les autres après,c’est balot, hein, smiley honteux

2)
Hervé
, le 26.07.2007 à 00:35

Je suis entièrement d’accord avec François parce que je n’ai jamais piraté ni une musique (la musique sur mon ipod provient de CD ou vinyls achetés), ni un programme.

Et je suis entièrement d’accord avec Anne pour dire que les auteurs, compositeurs et autres créateurs ont droit d’être rémunérés correctement.

Mais là où je ne la suis plus, c’est quand on me demande de payer (une, deux ou trois fois) pour utiliser à des fins personnelles des supports d’enregistrement. Les CD ou DVD que j’achète, je les utilise pour faire des diaporamas avec MES photos, pour enregistrer des fichiers avec MES textes. Alors pourquoi dois-je financer Johnny ou n’importe qui d’autre. Pour pousser à l’extrème, pourquoi n’impose-t-on pas une redevance sur les feuilles de papier, puisque les écrivains utilisent aussi ce moyen pour créer.

Ceci dit, cette discussion, je l’ai eue avec une de mes meilleurs amis d’enfance qui est par ailleurs administrateur de la SABAM (équivalent belge de la Suisa) et depuis lors, nous sommes brouillés à mort .

3)
stefb
, le 26.07.2007 à 00:58

Anne, est-ce qu’on peut trouver quelque part la manière dont cette taxe ( ou “paiement de solidarité” comme tu l’appelles) est redistribuée aux auteurs?

4)
Spyro
, le 26.07.2007 à 02:10

Alors comme ça il parait que les auteurs doivent manger… Donc dès que quelqu’un doit manger, les gens qui n’ont rien à voir avec, qui n’écoutent pas leur musique ni ne la piratent, ne photocopient pas leurs livres, doivent payer ? Ben à ce titre là moi aussi je dois manger, je peux lever une redevance ?

Et ceux qui “consomment” de la culture, ils n’ont pas besoin de manger ? Ah, si la redevance était en partie reversée en allocation aux pauvres qui n’ont pas les moyens d’accéder à la culture, là ce serait autre chose !

Bon je m’étends pas plus sur le sujet, cette façon de justifier “puisqu’on gagne moins de sous qu’on devrait [dans quelle mesure ? ça reste à prouver…] eh bien on est justifiés de les prendre où on peut” me fout en rogne.

5)
Anne Cuneo
, le 26.07.2007 à 03:16

Les majors se sont faits des co…. en or pendant des années, n’ont pas vu le vent tourner et font cracher au bassinet pour sauver les meubles.

OUI ils se les ont faites en or, n’ont pas vu le vent tourner, et se sont très peu occupés des auteurs. Même ceux qui ont gagné ce qui nous semble des fortunes n’ont pas gagné grand.chose comparé aux majors. Et maintenant, ces mêmes majors n’ont pas vu le vent tourner, pleurnichent, mais ils abandonnent les auteurs à leur sort. Ce ne sont pas les majors qui vont encaisser la redevance, mais les auteurs, et seulement les auteurs. Car ce n’étaient pas à eux (nous) de faire en sorte que le piratage ne soit pas possible, mais bien aux producteurs à voir le vent venir. Après tout, si on a besoin d’un producteur, c’est pour qu’il fasse son travail de producteur, ET LES MAJORS NE L’ONT PAS FAIT.

est-ce qu’on peut trouver quelque part la manière dont cette taxe ( ou “paiement de solidarité” comme tu l’appelles) est redistribuée aux auteurs?

Oui, sur les sites dont je donne le lien, il y a généralement une explication exacte sur la manière dont ces redevances sont redistribuées aux auteurs. Quant à celle qui va toucher les MP3, les modalités me semblent bizarres, et je suis persuadée qu’elles vont être corrigées, mais en tout cas elles sont fixées, et tu peux être certains que le jour où ça commencera, sur le site de la Suisa (musique, en Suisse) ce sera précisé au millième de pour cent près.

6)
sylko
, le 26.07.2007 à 03:33

Et pour les milliers de photos et les nombreuses heures de vidéo, que nous sauvegardons sur ces supports numériques, nous allons aussi pouvoir demander des ronds de la SUISA?

C’est vraiment du n’importe quoi.

Le TF est continuellement à côté de la plaque.

7)
orangers
, le 26.07.2007 à 05:46

Y a t-il une raison ou des raisons de payer une taxe supplémentaire sur un stockage numérique?

Oui, peut on lire avec Anne… Une taxe permet de dédommager ces pôvres auteurs, victimes depuis longtemps, d’abord des Majors puis des méchants pirates. Payez, et vous contribuerez à l’art… Non, peut on lire avec François… J’paye déjà bien légalement l’art que j’utilise et on voudrait me l’faire payer encore et encore; taxe sur les supports numériques pour nous pénaliser d’une utilisation légale. Y’a de quoi avoir des envies de piratage.

Réjouissez vous, chers auteurs… On vole ce qui est précieux.

Je reconnais bien les termes du débat autour de la fameuse loi sur le droit d’auteur et droits voisins dans la société de l’information (DADVSI) promulguée le 3 août 2006 à Paris…

Chacun d’entre vous, chers Cuneo, a des arguments “valables” à opposer. Bien sûr, il ne faut pas voler les auteurs; bien sûr, il ne faut pas être injuste avec les consommateurs. Allez, va, nous sommes tous à peu près d’accord; reste à trouver des modalités de régulation entre les intérêts des uns et les intérêts des autres puis à déployer un arsenal légal puis pénal pour préserver le consensus. Trop d’la balle. Facile. J’ai quand même plein de question…

L’Art est il une marchandise? Une oeuvre vaut elle ce qu’elle coûte? Plus, moins? Une compil de compil, c’est soumis au droit d’Auteur? Combien ça coûte de bien écrire, Anne? Et une photo moche, François, c’est quoi? Dan Brown égale Umberto Ecco? Bollywood et Hollywood. Johnny H et Arthur H. B2B et Two for tea? Rationalisme artistique et économie de la concurrence. Un navet, un chez d’oeuvre, trois patates et deux livres de beurre. Trois francs six sous. Merci. Repassez quand vous l’voulez.

Ce qui pose problème, dans cette histoire, c’est bien l’artgent. Ah mon bon monsieur Orangers, on ne vit pas que d’amour et d’eau fraiche et vot’ discours sur l’argent qui pourrit tout, est un peu dépassé… On dirait d’l’Okazou en un peu moins bien votre affaire.

Est ce bien en terme de taxe ou pas taxe que le débat doit être posé?

La plupart des Auteurs survivent péniblement de leur labeur. Beaucoup d’ailleurs n’ont pas survécu longtemps.

ps: excusez moi du “décousu” de la chose… C’est un peu tôt encore.

8)
THG
, le 26.07.2007 à 06:37

Taxer les supports quels qu’ils soient est tout simplement scandaleux, au même titre que payer une redevance TV / Radio alors que ces dernières nous abrutissent et nous matraquent sans cesse de pub.

Il y a une solution très simple et totalement légale, tout au moins pour les résidents de la CEE : achetez vos médias, DVD vierges, disques durs, mémoires flash, lecteurs MP3 dans les pays n’appliquant pas la taxe. Point barre.

Gilles.

10)
fxprod
, le 26.07.2007 à 06:48

la sabam (in)digne consoeur de votre société d’auteur suisse vient d’attaquer en justice les fournisseurs d’accès internet, alors que nous payons déjà les taxes sur tous les supports d’enregistrements….faire du fric pour faire du fric. Ils pleurent partout pour faire baisser la tva sur leur “oeuvres”, je me demande en combien de temps(jours, mois) les augmentations ratraperont la différence………..augmentations dûes au cout de la vie biensur.

11)
doublelit
, le 26.07.2007 à 07:24

je n’ai pas de commentaire à faire si ce n’est cela même que d’accord avec Cosmike !

12)
François Cuneo
, le 26.07.2007 à 07:46

Anne, même (je te l’ai dit), si je comprends et j’abonde dans tout ce que tu écris sur les auteurs mal rétribués, et souvent spoliés, je dois dire que le commentaire de spyro, même s’il est provocateur, dit exactement ce que je pensais et que je n’arrivais pas à sortir.

Cela dit, les grandes surfaces intègrent une marge pour payer le manque à gagner suite aux vols. Donc bon, là, vous faites la même chose.

Mais ça fait quand même bip quand tu n’es ni voleur, ni pirate…

Et merci au passage à tous les pirates, qui font qu’on en arrive à ce genre de taxe à mon avis totalement injustes.

Ceux qui défendent le piratage (et purée si j’en connais) ne devraient rien avoir à reprocher à cette taxe. Ils vont même être contents, ils vont trouver une justification supplémentaire à voler.

Par contre les autres ont le droit de se battre contre elle.

13)
Fabien Conus
, le 26.07.2007 à 08:28

Ben je suis d’accord avec François et avec Spyro.

De toute façon c’est toujours pareil, ce sont les gens honnêtes qui se font avoir.

“Tu paies déjà ta musique ? Cool, on va te la faire payer encore une fois !”

C’est tout simplement scandaleux.

14)
Anapi
, le 26.07.2007 à 08:33

C’est le problème entre le coût d’un produit et sa valeur marchande.

Vu que nous vivons dans une économie de marché, la valeur découle de l’équilibre entre offre et demande. Plus il y a de demande, plus l’offre se raréfie, et plus les prix augmentent.

C’est idiot, mais ça ne marche plus du tout avec les produits numérisables (texte, logiciel, musique, vidéo). Il est en effet tout à fait possible de ‘voler’ un produit, et de la faire massivement, sans que l’offre n’en soit diminuée. La conséquence dans un système d’offre et de demande est rapide : la valeur du produit devient logiquement nulle.

Oui, mais les coûts ne sont pas nuls dit Anne, et elle a raison. Le problème, en économie de marché, c’est que les coûts n’intéressent personne. Si les coûts de production sont supérieurs à la valeur marchande d’un produit, on ferme !

Il reste donc pour les créateurs de biens numérisables (et donc de valeur nulle) quelques solutions, toutes mauvaises :

– travailler gratuitement

– vivre de la solidarité nationale (via des taxes, subventions, et autres joyeusetés)

– trouver d’autres sources de revenu.

Le dernier point est en train de se développer pour la musique : il y a un retour significatif des tournées et des concerts. Pour les autres domaines touchés, il va falloir faire preuve d’inventivité.

15)
cwalther
, le 26.07.2007 à 08:44

Mais tout de même, pour terminer, je voudrais rappeler une vérité fondamentale. Il ne faut pas confondre “coupables” et “victimes”: s’il n’y avait pas de pirates, il n’y aurait pas besoin de redevance (c’est le nom exact de la chose) sur les supports vierges.

En quoi pouvez-vous affirmer cela? D’une part, on a constaté une baisse des ventes, d’autre part une augmentation du piratage. mais avons-nous prouver une réelle conséquenec entre ces deux choses? Avons-nous même prouver une corrélation?

Ces dernières années, j’ai commencé à écouter de la musique classique. J’ai acheté en environ 5 ans environ 1000 CDs. En même temps, c’est vrai, j’ai téléchargé certaines chansons de musique de jeunes. Mais à aucun moment, je n’aurais mis de l’argent pour acheter ces derniers enregistrements (que je n’écoute même pas). Donc dans mon cas, il y a du piratage mais celui-ci ne s’associe pas du tout à une baisse de vente.

Maintenant, une taxe supplémentaire ne ferait qu’augmenter substantiellement les revenus des riches artistes et peu ceux qui ne vendent pas ou très très peu. C’est le même problème que la taxe pour les bibliothèques, elle ne favoriserait pas la littérature mais Stepen King et Harry Potter.

Les maisons de disques ont eu une chance extraordinaire avec le CD, repartir à zéro en faisant payer une seconde fois des droits d’auteurs que les gens avaient déjà payé avec les 33 tours. Pendant cette période, quelle maison de disque a proposé de rembourser les droits d’auteurs? Aucune. Alors maintenant les ventes baissent parce que l’on achète des produits variés (DVD, iPod, etc.) et que le budget loisir est plus dilué. Et bien, je le dis: perso, quand je vois la merde et tout le vent qui est mis en avant par le marketing des grosses maisons de disques, je dis que c’est tant mieux. (Mais oui, il y a toujours les petits qui sont perdants, sauf que je ne les considère pas gagnants avec cette nouvelle taxe).

16)
Pleinpopossum
, le 26.07.2007 à 08:55

Entre les deux mon coeur balance…

On ne peut que s’émouvoir face aux difficultés des artistes victimes de pillage mais comment ne pas être scandalisé par une mesure aussi injuste et pour les artistes et pour les consommateurs ? Pour ma part j’accuserais les “majors” et leur marketing.

Exemple volontairement un peu caricatural : En janvier 2007 un super film doit sortir… aux Etats Unis. L’Europe (au sens large) ne sera servie qu’en été. En juillet 2006 commence la promo. Aujourd’hui, tout étant mondial, la promo aux Etats Unis touche également l’Europe En décembre 2006 méga buz, méga rappel. On nous ert les bandes annonces en VO, on nous donne les chiffres des entrées du plus petit ciné de New York, on a droit aux produits dérivés. En attendant pour nous le film ne sortira pas avant l’été. D’ici la le marketing “localisé” aura (re)fait son travail.

Comment dire à un gamin qu’on aura teasé pendant un an avec toutes les ficelles du marketing mondial qu’il ne doit pas cliquer sur un simple bouton pour assouvir l’envie qu’on lui crée et entretien depuis des mois ?

Par cet exemple j’entend n’exprimer qu’une petite partie du problème. Le consommateur (acheteur ou pirate) n’est pas une machine qui doit répondre aux stratégies de la façon dont les stratèges l’ont décidé. On met des zones sur les DVD pour séparer les continents. On met des DRM pour officiellement protéger les oeuvres, officieusement vérouiller son marché. Parallèlement à ça on nous donne envie d’accéder au contenu. C’est tout juste si on ne nous dit pas “tu y accèderas mais seulement si tu es patient mon petit. En attendant tu dois accepter ce qu’on est bien gentil de te montrer”.

J’espère qu’un jour les artistes se débarasseront de ces “majors” qui les parasitent et qui ont mené à cette double injustice (piratage <-> taxe aveugle).

17)
Atypo
, le 26.07.2007 à 09:18

Problème très compliqué. Je me suis pas mal accroché avec des partisans du piratage, me basant sur une éthique et sur le célèbre « Tu ne voleras pas ». Aujourd’hui, pour être franc, j’ai laissé tomber, puisque je paie des taxes sur mon iPod, sur les CD vierges dont je consomme une grande quantité pour livrer des fichiers à des clients, sur les disques durs externes, maintenant. Alors bon, désolé Anne, mais pour moi ça suffit. Alors si j’achète la plupart de ma musique sur iTunes, de temps en temps, je télécharge une musique que je n’y trouve pas. Et sans scrupule de surcroît. Enfin, si, tout de même, puisque là, je télécharge la musique d’Adama Dramé, artiste malien qui ne fait déjà sûrement pas fortune, alors si je la lui vole… Pas simple, tout ça, pas simple.

18)
Stilgar
, le 26.07.2007 à 09:35

Sans vouloir froisser les auteurs professionnels au sens large du terme, ce qui me rebute dans ces taxes c’est leur côté totalement arbitraire.

Que les choses soient claires, je suis tout à fait d’accord que les auteurs touchent ce qui leur est dû et que tout à chacun paie pour ce qu’il consomme.

Paie pour ce qu’il consomme : c’est là que le bas blesse !!! Lors de l’achat d’un disque dur, d’un CD ou DVD vierge, il est présupposé que ce dernier sera utilisé pour stocker la propriété intellectuelle d’autrui… Et là me m’insurge !!!! Ce n’est pas forcément vrai et même pour beaucoup entièrement faux !!!!! Dans ce cas, cette taxe s’appelle du racket et je pèse mes mots.

Quid du photographe, cinéaste, musicien, écrivain et l’ensemble des artistes amateurs qui sont de gros consommateurs de supports “magnétiques” ? Ils sont rackettés, ni plus ni moins !!!! Ils sont taxés pour stocker leurs propres œuvres !!!

Quid de l’honnête quidam qui comme François, stocke sur son ordinateur, iPod, etc. des œuvres légalement acquises ? Sauf erreur de ma part, par l’acquisition d’un CD ou autre DVD, contenant une œuvre, on acquière le droit d’utiliser cette œuvre et ce droit n’est pas lié au support. Donc les honnêtes gens paient deux fois, voire plus !!!! Et là, je suis désolé Anne, je ne suis pas d’accord. Que je paie ce que je consomme : Oui. Que je paie arbitrairement ce que je ne consomme pas : Non !

Et toutes les pleurnicheries du monde : “oui, mais on doit bien manger” ne changeront en rien ma position. Ceux qui volent les auteurs ne sont finalement pas les consommateurs finaux pour leur majorité, mais peut être bien les “majors” (toujours au sens large) qui exploitent voire escroquent “leurs auteurs”. Je vais très certainement paraitre monstrueux, mais ce n’est pas mon problème, tout comme ce n’est pas mon problème si le plombier (ou autre) fait faillite parce qu’il n’a pas assez de chantier, etc. Là c’est un peu la facilité : on a des problèmes (avec nos majors et autres intermédiaires, avec une minorité de pirates) on ne parvient pas à les régler, on est puissant donc tout le monde est taxé. Encore une fois : Non !! Ce sont des lois et des taxes qui ne servent qu’une minorité. Et c’est à mon sens à l’encontre même de la démocratie et de la république. Encore un retour « des privilèges ».

19)
levri
, le 26.07.2007 à 09:37

… je n’ai jamais vu quelqu’un photocopier un livre … ca existe ?? je reste totalement sceptique quand a cette affirmation.

(provoc)On parle d’art, pas de produits marketing de consommation courante. Un “artiste” qui produit avec une idee qu’acquerir un certaine notoriete ou un gros paquet de fric, pour moi ca a quelque chose d’obscene ! Si le piratage permet d’‘eradiquer cette race, on ne s’en portera que mieux ! (/provoc)

Les bases de tout ca sont en grande partie fausses :

– Est il logique de payer plein pot le 10eme “remaster” d’une oeuvre d’il y a 30 ans ?

– Je ne reviens pas sur la logique de payer plusieurs fois les “droits”

– Est il honnete de faire payer les gens qui n’enregistrent pas des “oeuvres” sur leurs medias ?

– L’idee que si 1000 albums sont telecharges, ca fait un manque a gagner de 1000 albums est d’une debilite profonde !

1) Les gros “pirates” que je connais sont aussi de tres gros acheteurs de musique.

2) Il n’y a presque plus de disquaires qualifies, le telechargement permet de se faire une idee avant d’acheter. Certains ne jettent pas les mp3 ensuite … mais de toute facon ne les ecoutent pas non plus … et ne les auraient JAMAIS achetes.

mmm ecrire entre 2 appels telephoniques, ce n’est pas simple …

20)
Anne Cuneo
, le 26.07.2007 à 09:38

Répondre en détail à vos vigoureuses interventions peu nuancées, ce serait refaire le débat, je vais donc y renoncer. Juste vous faire remarquer que comme vous, je ne pirate jamais rien, j’use de DVD par centaines et je paie la redevance. Et que dans ma réponse à François, je dis bien clairement que je sais comme vous que la solution n’est qu’un pis aller, pendant qu’on trouve une autre parade – il faut changer la loi du copyright de fond en comble. Particulièrement la loi dite anglo-saxone, qui laisse l’auteur encore plus à nu que la loi d’auteur “latine”.

Anapi (commentaire 14) exprime bien le problème.

Et Pleinpossum donne la solution:

J’espère qu’un jour les artistes se débarasseront de ces “majors” qui les parasitent et qui ont mené à cette double injustice (piratage <-> taxe aveugle).

Le problème c’est que grâce au “libre marché” ils sont monopolistiques et tiennent en main toute la chaîne de production, et donc de rémunération (autre que la taxe sur les supports vierges).

Et soyons clairs: dans mon commentaire, je me suis fait l’avocat du diable pour ce que je considére encore et toujours UN PIS-ALLER, et je ne demande qu’à travailler à une solution qui évite ce genre de solutions bancales.

21)
Anne Cuneo
, le 26.07.2007 à 09:46

… je n’ai jamais vu quelqu’un photocopier un livre … ca existe ??

Mais oui, ça existe! J’ai moi-même copié un livre publié en 1903 (donc hors copyright) et jamais réédité qui était la base indispensable pour en écrire un autre… Je suis persuadée que je ne suis pas la seule.

22)
Anne Cuneo
, le 26.07.2007 à 09:52

Le bases de tout ca sont en grande partie fausses : – Est il logique de payer plein pot le 10eme “remaster” d’une oeuvre d’il y a 30 ans ?

C’est là qu’on voit ce que sont les majors: tu paies le même prix ou plus cher pour du Mozart auquel personne ne paie plus de droit, que pour du Benjamin Britten qui est encore sous copyright.

Les majors encaissent le droit d’auteur (il y a les droits des exécutants, mais ceux-là, ils les paient quel que soit l’auteur – le moins possible, s’entend). J’ai toujours pensé que c’est avec ces droits-là, qu’auraiet touché un Beethoven ou un Chopin, qu’on pourrait récompenser les auteurs encore vivants que le piratage met en difficulté. Nous ne parlons pas là de Johnny ou de David Bowie, mais des PETITS, genre Michel Buhler.

23)
levri
, le 26.07.2007 à 09:53

Anne : pour une copie d’un livre introuvable, je comprends, aucune autre solution n’etant possible. Mais nous parlions de copies soumises a copyright !

24)
zeemil
, le 26.07.2007 à 09:54

Pour ma part, je trouve le débat très intéressant : D’un côté, les consomateurs (je me trouve de ce côté) qui ont l’impression qu’on abuse parce qu’on est taxé pour tout. La musique n’est qu’une partie il faut rajouter (poubelles, places de parcs, essence, pollution,…)

De l’autre côté les artistes(quoique, c’est dommage d’opposer les 2) qui doivent bien se nourir (comme tout le monde d’ailleurs) A mon avis, leur travail à une valeur puisqu’on est prêt à payer pour ce qu’il font.

Il faut bien trouver une solution à la situation actuelle. Le plus important est que l’on vive dans un pays ou tout le monde peut manger à sa faim (donc avoir assez d’argent pour vivre). Si on ne fait rien, on voit toujours le même schéma : les riches ont à manger et les pauves ont de l’appétit (citation de Coluche) Le problème est que dès que l’on touche au porte-monnaie, ça grince (mais ça, c’est pas nouveau) Mais il faut faire qqch. La dessus je suis d’accord. On a trouvé une solution (peut-être perfectible) mais je vois le truc venir : dès que la situation aura changé, la taxe va rester.

Bref, pour résumé, je pense que si une partie de la population est abandonnée, spoliée et vis mal alors qu’elle travaille activement pour les autres, il est tout a fait normal qu’on les soutiennent même si ça fait …bip… Car le jour ou on fait partie de cette partie là, on voit le choses d’un autre angle.

25)
6ix
, le 26.07.2007 à 09:54

Je n’ai pas (encore) lu tous les commentaires, désolé si je reviens sur des éléments déjà mentionnés, mais voilà mon avis sur la chose.

On est bien d’accord sur le fond; le piratage s’apparente à du vol et nuit (de plus en plus) à toute l’industrie du disque. Il faut donc trouver une solution. Oui mais voilà: quelle solution? Rien n’est facile, je le conçois. Mais là je crois que l’on fait fausse route depuis trop longtemps, notamment à cause des majors qui n’en font qu’à leur tête (concernant les drm ici, pas les redevances), et si elles s’en prennent plein la figure, franchement je m’en contre-fou, à elles d’assumer. Le problème, évidemment, est qu’elles n’assument pas et répercutent les conséquences sur les autres maillons de la chaîne, dont, au bout, les artistes.

Alors qu’avons-nous aujourd’hui? D’un côté des drm que l’on essaie de fourguer à toutes les sauces, et de l’autre des redevances sur chaque support.

On peut parler de solidarité envers les auteurs, mais au bout d’un moment, on a vraiment l’impression que ceux qui peuvent faire bouger les choses n’en ont rien à faire et que l’utilisateur se retrouve avec des droits limités sur les chansons, et devra payer ensuite une taxe sur le cd sur lequel il grave sa musique achetée sur iTunes, payer une taxe sur son iPod, bientôt payer une taxe pour stocker cette musique sur son ordinateur… Pourquoi pas ne pas faire une seule taxe directement sur chaque chanson par exemple?!

On garde l’attitude “tout le monde est un pirate” que je n’apprécie pas forcément, mais au moins la taxe n’est payée qu’une seule fois, et là où elle a du sens!

A mon avis, qui vaut ce qu’il vaut, on ne trouvera pas de solutions au travers de drm et multiples taxes. Il faut que l’industrie du disque se replace complètement (et pas à moitié) face à la numérisation de ces données.

Les drm seront continuellement crackés, il ne faut pas rêver, et le piratage ne sera jamais stoppé. Alors plutôt que de provoquer certaines réactions comme le mentionne François (je paie une taxe alors tant pis si je pirate), mieux vaudrait faire en sorte que l’on préfère acheter sa musique plutôt que de la pirater.

Pour finir, je me demande (aucun chiffre à l’appui) si les groupes/chanteurs qui sont sur des labels indépendants ne pourraient justement pas sortir “vainqueurs” de cette “guerre”. Ils ont parfois moins à perdre, sont sûrement plus souples, flexibles, et surtout surtout sont plus proches des artistes qu’ils produisent.

26)
Anne Cuneo
, le 26.07.2007 à 10:04

Pour finir, je me demande (aucun chiffre à l’appui) si les groupes/chanteurs qui sont sur des labels indépendants ne pourraient justement pas sortir “vainqueurs” de cette “guerre”. Ils ont parfois moins à perdre, sont sûrement plus souples, flexibles, et surtout surtout sont plus proches des artistes qu’ils produisent.

Exact. Pas mal d’entre eux sont des majors en puissance, à mon avis, mais c’est de là que peut venir le salut.

Je dois partir bosser, je ne pourrai plus me manifester pendant quelques heures, mais je voudrais dire une chose bien claire: je ne suis pas musicienne, je n’ai pas écrit une seule chanson, je n’ai pas volé un seul enregistrement. Je me suis fait l’avocat du diable en pensant à mes amis musiciens qui peinent.

Et je suis parfaitement d’accord avec celui qui disait que les 2/3 au moins des piratages le sont par des gens qui n’auraient jamais acheté le disque, et que beaucoup de ceux qui piratent sont de gros acheteurs.

27)
Saluki
, le 26.07.2007 à 10:15

Il y a belle (tur)lurette que ce qui arrive à nos amis helvètes nous est tombé sur le dos, à nous, les petits franchouillards.

Cela me gonfle de repayer pour les supports, d’autant plus que Scarlatti, Monteverdi et la belle von Bingen ne vont pas toucher grand’chose. Je sais, l’orchestre le fera pour eux.

Ce n’est pas pour cela que je vais me transformer en pirate: d’abord je trouve le bandeau sur l’oeil peu seyant, je n’ai pas envie de ressembler à Le Pen ancienne manière.

28)
alec6
, le 26.07.2007 à 10:22

Mon grain de sel à deux kopecks.

Amis français qui payez des impôts sur les revenus, savez vous pourquoi les salariés ont droit à un abattement de 20% ?
Tout simplement parce qu’ils sont considérés par le fisc comme ne pouvant pas tricher avec leurs revenus. Alors ?
Alors les autres (professions libérales, artisans, commerçants et cie) étant suspectés de “planquer” en moyenne 20% de leur revenus (payements en liquide, achats sans facture…) sont donc taxés de 20% supplémentaires.
Le principe est en place depuis des lustres… Dans le même ordre d’idée, savez-vous que les restaurants en France sont taxés en fonction de leur statut et de la marge qu’ils sont susceptibles de faire ? Ainsi la “culbute” faite entre le produit de base acheté et le repas vendu est maximale pour un restaurant chinois et minimale pour un trois étoile au Michelin. Ils sont donc taxés en fonction de leurs achats et non de leur vente…

Si ce système permet au fisc de rétablir une sorte de “justice” fiscale, il incite donc ces catégories professionnelles à tricher et le fisc à se pencher sur les signes extérieurs de richesse de ces catégories professionnelles.

C’est ce principe qui a incité certains députés (droite et gauche confondues) à proposer une loi sur la copie privée en ne taxant que les connexions internet, passage obligé du “pirate” !
Le système, aux dires de leurs auteurs auraient fourni bien plus de revenus aux SACEM, SACD et consort qu’une chasse vaine aux “pirates”…

Mais les majors qui n’ont rien compris à internet continuent de croire aux super DRM et autres systèmes farfelus !
C’est l’éternel principe du glaive et du bouclier… améliorez l’un et le second reprendra le dessus…

29)
borelek
, le 26.07.2007 à 10:39

Je vais payer cette taxe sans arrière-pensée et j’espère que chaque centime reviendra aux auteurs, mais je sais que ce ne sera pas le cas. En revanche, tous ceux qui vont intervenir pour faire rentrer cette taxe ; l’employé de commerce, l’informaticien, la banque vont toucher exactement ce qui leur est dû pour leur travail. C’est le problème avec les oeuvres de l’esprit. Si ce système peut un peu corriger le tir, tant mieux.

Hélas, tous ces systèmes qui s’empilent, s’entremêlent pour nous prendre dans leurs liens. Ca, cela m’inquiète, pas les quelques francs donnés aux auteurs. Il me suffit de consommer moins ailleurs.

En revanche, je lis, en regardant le HPVII d’un air narquois, “Le trajet d’une rivière” que je viens d’acheter. Acheter, oui, mais d’occasion. Droit pour Anne = 0.Tu me feras penser le 8 septembre que je te dois 5 francs ?

30)
nlex
, le 26.07.2007 à 10:41

Pour moi la taxe sur les supports de stockage revient à légaliser le ‘piratage’ puisqu’on en peut pas demander, en effet, à ceux qui achètent leur musique de payer une deuxième fois !

Ce système est injuste : pourquoi ne pas plutot payer une redevance, comme la redevance tv : ceux qui ne piratent pas peuvent toujours refuser de la payer.

31)
alec6
, le 26.07.2007 à 10:49

Une autre remarque sur “la taxe”.

Il est en effet de bon ton d’hurler après les taxes, quelles qu’elles soient ? C’est l’éternel crédo des brèves de comptoir.
“Les taxes ! bordel ! raz le bol ! fais chier, quoi ! Merde !”

Mais encore !

Peut-être faut-il se poser la question de ce qui est gratuit… de TOUT ce qui est gratuit, TOUT, hein ? Non seulement le trottoir sur lequel je me balade à Paname, à Lausanne ou ailleurs, l’éclairage public, la zique qui accompagne mes achats au supermarché du coin, les pompiers qui vont me sortir de la merde quand ma cave et mon rdc seront inondés, du “15% de plus gratuit” sur le flacon de shampoing, de la (relative, je sais) sécurité à se balader à minuit place de la Bastille ou sur la plage de Trifouilli les Flots… bref de tout ce qui nous rend la vie possible et agréable dans nos pays riches et bien portants !

Et bien tout cela est payé par des taxes ! Il peut s’agir de la TVA, de la TIPP (taxe sur les produits pétroliers), comme de ce léger surcout invisible bien entendu, mais bien réel, appliqué à mes achats et servant à financer la pub et le reste qui servira à payer à son tour les “15% gratuits”, le fond musical, le parking gratuit, le journal gratuit, etc.

Si vous ne voulez plus de taxes et assimilés, alors refusez le “gratuit”. Mais dans ce cas, nous ne sommes pas sortis de l’auberge !

32)
nlex
, le 26.07.2007 à 10:52

Je rajoute :

Historiquement le ‘monde de la musique’ à toujours très bien défendu ses droits (d’auteurs) et c’est certainement une des profession les plus protégées. Si on peut admettre qu’il y a un manque à gagner dans la piratage de la musique et que l’état essaye de corriger ce problème, on peut se demander pourquoi seul le monde de la musique à réussi à imposer cette idée au législateur. Car les droits d’auteurs ne concernent pas seulement la musique, et que je sache les réseaux de P2P sont pleins de fichiers de tous genre. Dans ce cas je me demande si Anne Cuneo accepterait de payer également une taxe pour le piratage de logiciels (qui n’a pas de logiciels piratés sur son ordinateur ?), de films (scénaristes, acteurs, ya du monde), et puis on peu imaginer aussi une taxe pour les fontes de caractères pirates peut être, pour les photographes qui se font piquer leur photos sur internet, et pour les graphistes pourquoi pas, allons y continuons… a ce rythme il risque de ne pas rester beaucoup d’argent pour payer le loyer…

Je ne vois pas pourquoi cette taxe serait unilatérale.

J’ajouterais que la vente de disque n’est pas la seule source de revenu pour un groupe de musique par exemple : concerts, produits dérivés etc. De plus en plus l’album sert à faire vendre des places de concert et non l’inverse, c’est un nouveau modèle économique qui se met en place.

33)
Romain
, le 26.07.2007 à 11:02

En ce qui concerne les DRMs, ils forcent le piratage : Les 3/4 de mes morceaux achetés sur iTunes ont été téléchargé illégalement pour pouvoir… les lire sur mon K800i (mon iPod mini n’ayant pas tenu un ans).

Ca m’énerve, je me dis que l’effort que je fais, moi qui n’ai pas beaucoup d’argent, d’acheter des morceaux pour essayer de faire vivre l’artiste m’oblige à pirater…

J’ai participé à ce qu’on appel en Belgique “le parlement jeunesse” où une “loi” proposait, à qui construirait un nouvelle immeuble destiné au commerce (heu on me suit?), d’imposer une surface minimum (mur, sol…) pour l’exposition d’oeuvre artistique. Celà aiderait plus d’un peintre à se lancer.

La taxe, je la paierais, sur le principe je suis d’accord avec la majorité d’entre vous, mais outre les ipod, avouer qu’on ne paie presque plus rien un disque dur externe, un DVD vierge, par rapport à quelque années. On est arrivé dans une société ou tout ce qui est ” (énorme guillemets) inutile ” coûte plus cher que ce qui est indispensable. L’article Ordinateurs équitables – ça existe? nous prouve combien il est difficile d’être équitable dans le monde, peu importe les domaines… Pour finir, je remercie tous les auteurs (même les écrivains – je ne suis pas du tout un grand lecteur – ) pour leur travail et tient à faire remarquer, que dans notre univers, si tout ce qui est art disparaîtrait, la vie serait fort fort terne.

34)
nlex
, le 26.07.2007 à 11:04

a propos, si le sujet vous intéresse je vous engage à lire ce texte (pdf) : http://www.freescape.eu.org/biblio/IMG/pdf/music1.pdf

Il date de 2004 mais toute la partie historique est très intéressante, je pense que pour réflechir à ce problème il faut penser ‘industrie du disque’ et pas ‘pauvre musicien essayant de gagner sa vie’.

35)
zeemil
, le 26.07.2007 à 11:09

Pour compléter mon point de vue de toute à l’heure (solidarité) Je dirais aussi que le marché change et que chacun doit s’adapter (Apple a su sortir son épingle du jeu par exemple) Je joue d’un instrument et mon profésseur à déjà sortit 7 ou 8 CD en tant qu’auteur, compositeur, ingénieur du son, technicien, producteur. Il a quand même laissé la distribution à une chaine de magasin online. Il ne roule pas sur l’or, mais il pratique sa passion loin des majors et comme il le veut. Des possibilités existent et pour beaucoup d’artistes, il n’y a pas que l’argent qui compte.

36)
JMeng
, le 26.07.2007 à 11:24

Il y a la “valeur” de l’oeuvre immatérielle crée par l’auteur. Il y a la “valeur” des services de ceux que l’on nomme “éditeur” et/ou “distributeur”.

Aujourd’hui, les poids de ces deux valeurs me semblent fortement déséquilibrés, notamment par la cupidité de certains. Le piratage est à mes yeux un “sale” moyen de combat pour forcer le ré-équilibrage des poids. Pour l’instant, les “cupides” refusent de lacher du lest. Stratégie à court terme, promise à l’échec.

Pour répondre à la notion de nécessité quotidienne ainsi qu’au concept du “tout gratuit”, j’évoquerai un exemple personnel : j’ai envoyé 20 dollars à l’auteur talentueux d’un logiciel gratuit, pour lequel on pouvait envoyer éventuellement une donation si on était satisfait. A bon entendeur, salut !

37)
bgc
, le 26.07.2007 à 11:24

Bonjour

Apparemment tout le monde a raison, chacun dans son domaine.

Et maintenant, si “on” essayait de proposer une ou des solutions, claires, précises, plutôt que de critiquer ce qui existe.

Il y a pas mal de matière grise de haut niveau sur ce site. Peut-être qu’une idée ( sans droit d’auteur, quoique…) pourrait surgir et aider ceux qui planchent chaque jour pour la trouver.

Il peut arriver qu’une idée vienne d’une personne, d’un consommateur dont la tête n’est pas envahie par la connaissance de toutes les règles et les essais tentés depuis des années.

Anne et François posent un problème.

Dire que l’un ou l’autre a tord ou raison ne fait pas trop avancer vers une solution, à part satisfaire un court moment notre petit “moi, je…”.

Des idées plutôt que des critiques, c’est quand même plus positif, humain, vivant.

Je vous assure quand même que des amis qui sont à la direction de la Sacem ne se tournent pas les pouces et cherchent chaque jour des ou une solution. Idem pour la Suisa,etc…

Je vous assure aussi que le problème est beaucoup plus grave que le consommateur lambda ne pourrait l’imaginer.

Alors, des idées constructives? Une idée? Qui nous permettrait de dire enfin:

“Mais bien sûr, comment n’y avais-je pas pensé?”

N’hésitez pas! Des gens de la Sacem, Suisa, Sabam, Gema, …vous lisent.

38)
Anne Cuneo
, le 26.07.2007 à 11:31

Alors, des idées constructives? Une idée? Qui nous permettrait de dire enfin:

“Mais bien sûr, comment n’y avais-je pas penser?”

N’hésitez pas! Des gens de la Sacem, Suisa, Sabam, Gema, …vous lisent.

En tout cas, en lisant ça je me dis: comment n’y ai-je pas pensé moi-même, à lancer cet appel. Merci d’avoir tiré la conclusion qui s’impose!

39)
Lindes
, le 26.07.2007 à 11:33

Inscrit à la SABAM (Belgique) je n’ai jamais eu un euro en retour de mes musiques, pourtant utilisées dans certaines oeuvres théâtrales. Il faudrait que moi je leur signale, alors que c’est leur boulot. Mais j’ai laissé tomber. Je ne supporte pas leur magazine où apparaissent toujours les mêmes têtes (stars locales) et systématiquement leur directeur au gros ventre et grosse voiture. En bref, ces gens ne me protègent pas, ne me défendent pas, ne m’apportent rien, moi, créateur confidentiel. Je pense que ces gens défendent LEURS revenus, et non les artistes. Et donc, personnellement, je ne déclare plus aucune nouvelle création, et pense, à l’instar d’autres amis artistes passer au “Copyleft”. Le débat qu’on nous propose est pipé : on met en avant les artistes. Mais, à part les (parfois artistes) très gros vendeurs qui n’ont réellement plus besoin de plus de fric, ce sont d’autres prédateurs qui se tiennent dans l’ombre. Ce sont ceux qui nous ont fait racker au passage du 33T vers le CD. Opération juteuse. Les mêmes K7 vidéo -> DVD. Jackpot. SuperCD. Blue-Ray. Je me marre. Non, vous m’aurez pas deux fois. J’achète les CD des artistes “pauvres”. Les autres non. Mon avis.

40)
Inconnu
, le 26.07.2007 à 11:35

Résumons: François refuse de payer cette taxe, vu qu’il paye déjà pour ce qu’il consomme. Anne reconnait la taxe comme légitime.

Anne est auteur, donc susceptible de percevoir un gain supplémentaire du fait de ladite taxe, ça indique un biais.

Personnellement, j’ai des bouquins en vente sur Amazon et j’aimerais bien, soit qu’on me les pirate, histoire que ça en fasse parler, soit qu’on me verse un peu de ladite taxe en tant que partie concernée.

Ensuite, je trouve que le problème du piratage est la conséquence de la fin de l’interdiction de la pub pour les oeuvres d’art, il y a quelques années en France: Avant, on découvrait la musique sur des radios libres.

Maintenant, on a droit à un pléthore de pubs immondes pour des disques débiles et comme on en est submergés, il n’y a pas moyen de découvrir quoi que ce soit d’autre. Du coup, au lieu d’acheter les yeux fermés, la plupart des gens que je connais téléchargent pour voir et achètent si c’est vraiment bon, sinon ils virent.

Je pense que le public en a marre d’être pris pour des cons par des multinationales qui au passage vantent également le train de vie somptuaire de cas sociaux fraîchement relookés, pas trop intelligents sous peine de problèmes… Ca a donné Larusso, par exemple.

Ensuite, le problème est politique: Soit en renforce la lutte contre le “piratage”, mais cela prouverait à terme la désaffection du public pour les merdes qu’on lui balance. Soit on laisse faire mais on taxe en contrepartie: on fait du social ou de la répression mais JAMAIS les deux en même temps.

Notez que Nine Inch Nails comme Prince prouvent que l’artiste peut vivre dans un monde où on distribuerait les représentations virtuelles de ses oeuvres gratuitement (un mp3 est une représentation virtuelle d’une oeuvre, un CD ou une place de concert donnent accès à une représentation physique de ladite oeuvre).

Ah tiens, il y a aussi un anglais qui s’est inquiété de la grandissante durée des droits de copie… 50 ans, 70 ans (très bon dossier suggérant le placement de toute oeuvre dans le domaine public au boût de 14 ans)…

Finalement, un petit mot sur la SACEM. Je considère cette aberration comme virale dans le sens ou des artistes y étant inscrits ont subi des pressions les poussant à retirer ce qu’ils avaient par ailleurs placé sur GNUArt Si l’artiste protégé n’est pas libre de libérer ce qu’il souhaite, alors le système est vérolé car asymptotiquement tourné vers l’entretien du capital et non vers la liberté.

41)
cerock
, le 26.07.2007 à 11:38

Ce qui est le plus gênant, c’est de prendre les consommateurs honnête pour des vaches à lait… Le piratage a existé depuis longtemps, mais c’est maintenant que les ventes baisses qu’il cherche des solutions totalement farfelues. Comme cela à été dit… payer des droit sur les CD et le DVD, alors qu’une grande majorité de ces supports servent a du stockage de données privée… Même les CD en or sont taxé, alors que je ne connais pas une seul personne qui en utiliserait pour enregistrer ces mp3 pourri pompé sur le net. Je suis 100% d’accord avec François, a force d’ajouter des taxe de tout les côté, il vont finir par dégoûter le consommateur qui ne pirate pas, et le forcer a pirater lui aussi.

Et comme quelqu’un l’a dit plus haut, nous payons aussi des taxe (pas bon marché) pour la télévision, je doit être un peu con, car j’ai une télé relier a un lecteur DVD et a un Apple TV… Mais comme j’ai une télé, je suis également soumis a cette taxe que je paie sans rien dire alors que je n’ai accès à aucune chaînes.

42)
popey
, le 26.07.2007 à 11:44

Je n’ai pas complètement lu tous les commentaires précédents, je vais donc peut-être (probablement) dire des trucs qui l’on déjà été.

OK, le piratage est un problème. Mais au niveau des major, le piratage à bon dos ! Il explique à lui tout seul le moindre pourcentage de baisse des ventes ! Aucune remise en question de la qualité, des prix appliqués …

Au final, on se retrouve à payer des taxes sur les médias vierges. Il y a quelques temps, j’ai monté une vidéo d’un spectacle qui à été donné devant un gros paquet de personnes. Ce montage à été proposé sous forme de DVD vidéo, accompagné d’un CD contenant des photos, j’ai donc acheté une centaine de CD et une centaine de DVD pour cette occasion.

Pourquoi aurais-je du payer une taxe sur ces supports ? On a mis des jours à mettre en place le spéctacle, et j’ai passé des jours entiers à bosser sur le montage. Pourquoi devrais-je payer pour rémunérer d’autres personnes la dessus, alors que moi, je ne le serais pas ?

Donc, au final, je me suis débrouillé pour acheter mes médias sans payer la taxe (0.30€/dvd).

En plus de ça, elle appliquée de manière stupide cette taxe : un disque dur vendu dans un boîtier externe sera taxé, pas un disque dur interne et un boîtier vendus séparément… ou est la logique ?

Cette taxe, ça s’apparente à de l’assistanat à mon goût. Pourquoi ne pas instaurer une taxe supplémentaire sur l’essence, pour aider les malheureux routiers, qui subissent de plein fouet les hausses successives par exemple ?

Ce n’est pas la solution, il faudrait qu’il y ait une valeur supplémentaire lorsqu’on paye un CD, un DVD … Ca peut-être une belle pochette (c’est déjà le cas parfois), une acquisition plus facile, une utilisation plus universelle (sur ce point, ils ont fait l’inverse : les morceaux sont moins verrouillés, plus compatibles quand on ne paye pas, merci les DRM).

Il faut aussi, bien sur, que les tarifs soient attractifs. C’est une compétition commerciale entre le piratage et le légale, et non, le piratage n’est pas imbattable du tout ! Mais quand on voit que les majors essayent de faire pression pour que les nouveautés soient facturées ultra chère sur les sites de vente en ligne, ça montre clairement qu’ils n’ont pas évolué, ils se croient encore dans un marché sans aucune concurrence comme c’était le cas avant. Il faudra bien qu’ils se rendent compte qu’il n’y aura pas de retour à la situation précédente et qu’ils s’adaptent !

Bref, cette taxe m’exaspère, mais heureusement, elle est très simple à contourner (je ne pense pas avoir déjà acheté un support en la payant).

43)
ocmey
, le 26.07.2007 à 11:52

CE N’EST QUE DU VOL, LEGALISE PAR LE TF !

Admettons que je mets uniquement ces propres oeuvres ou des oeuvres libres de droits, d’artistes qui ne sont pas rétribués volontairement, tout mes films perso et mes photos de vacances. Ben je refile malgré tout des ronds aux majors !! Faut pas déconner quand même.

C’est comme si je mange un sandwich fait maison dans la rue, et que le resto d’à côté me demande de payer son menu du jour.

44)
infisxc
, le 26.07.2007 à 11:52

Bonjour à tous.

  • D’abord, le livre et la musique me semblent deux débats complètement distincts, parce que le livre reste essentiellement un bien matériel, ce que n’est plus la musique. Oui, on peut photocopier, oui, on peut imprimer soi-même une copie pirate (mais à quel prix…), oui, on peut lire sur un écran. Mais honnêtement, qui croit qu’il y ait là un préjudice sérieux en pratique ?

Je vais donc me concentrer sur la musique.

  • Je crois qu’il y a consensus pour reconnaître que la situation des artistes est intenable. Maintenant, la question en débat n’est pas la situation des artistes mais la redevance sur les supports. Le problème fondamental, déjà dénoncé plusieurs fois dans les commentaires est que cette redevance est injuste. Elle touche largement un public qui n’est pas du tout concerné. La situation actuelle des auteurs est injuste ; la régler par une autre injustice n’est pas un “pis-aller”, Anne, c’est inacceptable. Comme dit Stilgar, c’est du “racket” : “je crève la faim, alors je m’autorise à casser la gueule à un passant dans la rue pour avoir son sandwitch. Et s’il crève la faim à présent, c’est son problème, plus le miens”
  • Les pirates, parlons-en. Sur Cuk, les humeurs sont généralement très bien étayées. Je demande à voir une étude sérieuse quantifiant l’impact des pirates sur l’économie de la musique. Il y a ceux qui téléchargent, mais qui achètent quand même plein de musique ; il y a tous les albums téléchargés par des gens qui ne les auraient jamais achetés. Sur quoi se fonde-t-on pour dénoncer le piratage ? 1) on peut estimer le volume de musique téléchargée illégallement (et ça fait vraiment beaucoup). 2) on constate une baisse des ventes de musique sur support matériel. Il n’est pas dit qu’il y ait un quelconque lien de cause à effet. Si je veux, je peux télécharger gratuitement 300 heures de musique en deux heures. Est-ce que je vais l’écouter ? Même pas sûr. Est-ce que je l’aurais achetée ? Certainement pas. Je n’ai privé personne en faisant ça. Au moment de la loi DADVSI en France, Roberto Di Cosmo expliquait que si les gens achètent moins de disques, c’est peut-être qu’ils ont moins d’argent. L’INSEE a récemment fait savoir qu’un fonctionnaire aujourd’hui gagne mois qu’il y a cinq ans (compte-tenu de l’inflation). Et je ne serais pas surpris si on me disait que globalement, le salaire médian français diminue (en monnaie constante). Ajoutons à cela que les loyers grimpent (peut-être bien plus vite que l’inflation, j’en sais rien), l’essence idem, et que depuis dix ans des postes budgétaires nouveaux se sont ouverts dans quasiment chaque foyer : quel est le montant laissé en moyenne par un foyer dans la téléphonie mobile aujourd’hui. Or l’essence, le loyer, même la téléphonie, pour nombre de gens, ça passe avant le théâtre, les livres, les disques et les concerts. Est-ce que quelqu’un a chiffré le trou que cela représente et rapporté ça aux baisses de ventes de CDs ? Je dis juste : on avance en terrain miné. Personne n’a la moindre idée des raisons profondes qui conduisent à la situation que nous connaissons. N’accusons pas à tord et à travers, et surtout, ne faisons en aucun cas payé ceux dont il est évident qu’il ne sont pas les coupables.
  • Il demeure que la situation n’est pas tenable. Comment faire ? En France, ce qui a fait débat au moment de la loi DADVSI, c’est la license globale. Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, en deux mots : de même qu’il y a aujourd’hui des forfaits internet+téléphonie illimitée (voire + télévision), la license globale, c’est proposer des offres internet+téléchargement de musique illimité. Le montant correspondant à l’offre de téléchargement étant reversé aux auteurs. Après on peut inventer des variantes mais l’idée générale est là.

Je pense que si ça avait été mis en place, ça aurait fait un tabac (l’iTMS fait un tabac, et c’est autrement plus cher que la licence globale avec les restrictions des DRMs en plus). Anne, c’est une redevance, mais c’est une redevance juste, librement consentie par les usagers d’un service. Ça permet d’être très sévère avec les gens qui téléchargent de la musique alors qu’ils n’ont pas souscrit à l’offre de téléchargement. Et je pense que ça permet une augmentation de la qualité de ce qu’on trouve en téléchargement.

La lutte a duré quatre mois en France. Qu’est-ce qui a été décidé ? Pas de license globale. Pourquoi ? Parce que les labels ont crié au vol et à la mort de l’art.

Je vais te dire ma pensée Anne : je pense que les artistes se sont fait roulés dans la farine. Ils ont crié au vol avec leurs labels, et ils ont eu tord. Ils se sont fait entuber par des éditeurs frileux et qui voulaient protéger un marché (marché du disque, dont ils soupçonnaient qu’il allait s’écrouler si on acceptait la license globale. Je n’en suis même pas sûr).

Je crois qu’il faut être aveugle pour penser que le processus de téléchargement de musique pourra être enrayé. Et il faut avoir la vue courte pour penser qu’une solution aussi minable que des DRMs, des procédés anti-copie, ou une redevance sur les supports de stockages numériques offrent une solution durable.

La seule chose que vous allez gagner, vous auteurs, derrière les éditeurs, c’est l’explosion complète du système de production artistique actuel. Et ça, on est tous d’accord, ça va tuer les artistes et sans doute après, les éditeurs. Et les amateurs de musique seront bien tristes.

Mais je ne suis pas sûr que la stupidité des pirates aura été la cause principale de ce désastre.

45)
Batisse
, le 26.07.2007 à 11:55

C’est une erreur que de croire qu’une fois qu’on acheté un CD, une partition musicale, un livre, etc. On a payé le droit d’en réaliser la copie. Seul le producteur ou l’éditeur a acquis ce droit de fabriquer des exemplaires de l’œuvre pour les distribuer.

Sricto sensu pour réaliser une copie, il faut une autorisation écrite de l’auteur, qu’il vous accorde ou pas, à titre gratuit ou moyennant finance. Il va sans dire que l’exercice promet d’être fastidieux pour tout un chacun. Aussi on fait on exception à cette règle du Droit Exclusif (d’autoriser ou d’interdire l’usage d’un œuvre de l’esprit) en échange du versement à l’auteur d’une redevance acquittée à l’achat des supports servant à réaliser les copies. C’est l’exception pour copie privée. Tel est l’esprit de la loi en France et sans doute en Suisse puisque s’y appliquent les dispositions de la Convention universelle sur le droit d’auteur signée à Genève le 6 septembre 1952 révisée à Paris le 24 juillet 1971.

En France il coûte à un producteur à peu près 1 € l’exemplaire pour presser un CD. C’est bien plus cher que les 33 centimes d’Euros de redevance sur chaque CD vierge que l’on peut gaver de moultes galettes compressées en mp3 ou mp4. Pour ma part je trouve la transaction équitable et pratique puisqu’elle me facilite la vie de n’avoir pas à aller assiéger auteurs et ayant-droit à chaque fois que je veux me graver une playlist personnalisée.

Que ceux qui affirment qu’il ne font jamais de copies pensent simplement qu’il n’empêche qu’en vertu des dispositions de la loi, cette exception au droit exclusif leur est néanmoins consentie puisqu’ils acquittent une redevance sur les supports vierges. Qu’ils en profitent ou pas, c’est leur problème. Après tout on paie des impôts qui servent à construire des routes ou des lignes de chemin de fer que nous n’emprunteront jamais.

Point de piraterie dans tout ça. C’est un autre problème. On paie une taxe sur les supports (et les photocopieuses) en échange d’une liberté d’utilisation de l’œuvre qu’on a achetée. C’est tout.

46)
zeemil
, le 26.07.2007 à 11:58

a force d’ajouter des taxe de tout les côté, il vont finir par dégoûter le consommateur qui ne pirate pas, et le forcer a pirater lui aussi.

On ne force à rien du tout, chacun peut décider de son plein grès de pirater ou pas. Je dirai plutôt qu’on me des obstacles aux “non-pirateurs”

47)
Clyde
, le 26.07.2007 à 11:59

L’apparition de nouveau loisirs ou pratiques qui grève le budget “des jeunes” à fait plus de mal que le piratage.

Comment voulez-vous qu’un gamins qui claquait 100 Fr par mois en musique, livre et cinéma ; puisse se payer avec la même somme les mêmes loisirs PLUS un forfait de téléphone portable, des DVD, des jeux vidéos, un accés à internet…

Bizarrement, se sont les mêmes qui vendent la musique, les DVD, les jeux, la téléphonie… au final les 100 fr sont toujours dans leurs poches !

La taxe c’est du bonus !

48)
levri
, le 26.07.2007 à 12:35

Quelques corrections :

Le prix de fabrication d’un CD : il me semblait que c’etait de l’ordre de 0,20 Euro ?

La baisse de ventes de CD :

– Depuis des dizaines d’annees les chiffres de ventes de CD augmentaient, n’importe quelle andouille pouvait se douter qu’un jour elles se stabiliseraient ! On ne passe pas plus de temps a ecouter de la musique, et au bout d’un moment on se rend compte que sur les 1000 CDs achetes, ce sont toujours les memes qu’on ecoute, donc on limite les achats ulterieurs a l’excellence.

– Baisse des ventes dues au piratage ? :

-Ca n’est pas si evident, pourquoi acheterait on la 11eme reedition ou remaster ou compilation d’un truc qu’on a deja a plusieurs exemplaires et sur plusieurs medias ?

– Au debut des annees 70 si un groupe que j’aimais editait un album qui ressemblait trop au precedent et manquait d’originalite, je ne l’achetait pas. Actuellement, meme en essayant de trouver des trucs nouveaux pour les acheter, j’ai enormement de mal ! Qu’il y ait plus “d’artistes” pensant plus a la creation musicale et moins a passer a la TV et au fric, et les majors ou les artistes en direct vendront plus de CDs

– On a impose le CD qui a une qualite d’ecoute inferieure au vinyl (mais d’autres interets pratiques) … quel interet d’acheter un machin ou aucun effort de presentation ou de qualite d’impression n’est fait ?

… etc

49)
6ix
, le 26.07.2007 à 12:39

En ce qui concerne les DRMs, ils forcent le piratage : Les 3/4 de mes morceaux achetés sur iTunes ont été téléchargé illégalement pour pouvoir… les lire sur mon K800i (mon iPod mini n’ayant pas tenu un ans).

Est-ce donc vraiment du piratage si tu as au préalable payer ces chansons? Par contre je ne comprends pas une chose; pourquoi ne graves-tu pas simplement ces chansons pour les ré-importer ensuite? Perte de qualité, sans doute, mais télécharges-tu vraiment ces chansons avec une meilleure qualité alors?

Taxer les supports quels qu’ils soient est tout simplement scandaleux, au même titre que payer une redevance TV / Radio alors que ces dernières nous abrutissent et nous matraquent sans cesse de pub.

Désolé mais je ne trouve pas la redevance si scandaleuse, et ce n’est pas pareil que de payer une taxe par support. Il faut payer, bien sûr ça emm*de! Si d’après toi la TV abrutit, alors tu n’en prends pas, et ne paie donc pas de redevance (ok des fois c’est le bordel pour ne pas payer, mais c’est plus un problème pratique que de fond). Malheureusement, la TV a besoin de beaucoup d’argent, c’est comme ça. Alors personnellement, je préfère payer 73CHF tous les 3 mois et ne pas être inondé de pubs. Regarde d’ailleurs la différence entre la TSR et TF1…

50)
Zitoune
, le 26.07.2007 à 13:11

Les ventes de CD diminuent, c’est un fait. Pour se faire une idée plus juste de ce qui se passe, je pense qu’il faudrait tenir compte des autres manières légales d’acheter de la musique (itms & co, dvd musicaux), or je ne me souviens pas d’avoir lu des études prenant en compte ces deux types de vente. La substitution du support cd est en cours…

Pour la redistribution des taxes récoltées par sacem & co, ne serait-il pas plus équitable que la plus grande part aille aux “petits” artistes plutôt qu’aux “mastodontes” qui n’ont sans doute pas de fin de mois difficiles ?

A suivre…

51)
nlex
, le 26.07.2007 à 13:16

les idées ne manquent pas c’est plutôt la volonté de les appeler qui manquent…

Personnellement j’ai la même idée depuis longtemps mais personne ne semble interessée : il s’agirait de baisser dramatiquement je dis bien dramatiquement, le prix de l’achat des disques. Si une ‘chanson’ achetée sur internet était vendu disons 5 centimes alors tout serait diffèrent : on peut imaginer que personne ne sera plus suer à télécharger sur internet, ce sera plus rapide pratique et la qualité sera assurée. A partir de la on peut imaginer que le piratage devienne marginal.

ça l’air barge comme ça mais, mais ça serait je pense une solution : pour moi c’est comme un mix entre l’idée d’une taxe globale compliquée à réaliser et inégale et la vente de disque tel sur iTunes (sans DRM biensur). L’avantage ici est que la somme perçu est toujours fonction de la vente de l’album, donc c’est simple et juste.

De plus cela répond à un problème que personne n’aborde ici et qui est pourtant le fond du problème : calculer combien d’argent il vous faut pour remplir un iPod 60 Go et vous allez comprendre pourquoi les ado piratent tant ! On s’est habitué à écouter des tonnes de musiques, beaucoup plus qu’avant et personnellement je n’ai absolument pas les moyen de payer tout ce que j’écoute ça ferait des sommes délirantes. Maintenant pour le moment les maisons de disques préfèrent qu’un petit nombre paye cher, moi je propose qu’un grand nombre paye moins cher. Ce n’est pas si différent des modèles d’abonnement illimité qu’on peut voir mais qui ne marchent pas car les gens veulent posséder leur musique.

Qu’on me prouve que j’ai tord !

NB. le seul problème ça serait le coût du stockage pour le vendeur, mais on peut tres bien imaginer qu’itunes intègre un système de P2P pour partager la bande passante nécessaire.

52)
Inconnu
, le 26.07.2007 à 13:54

Qu’on me prouve que j’ai tord !

AÏEUH!!!

Tu as torT d’écrire le mot “torT” de façon tordue !

Le pire c’est que sur Google, on trouve 1’980’000 “avoir tord” et 2’030’000 “avoir tort”

53)
nlex
, le 26.07.2007 à 14:02

héhé, mon post est particulièrement mal orthographié, avec des mots qui manquent etc. c’est l’émotion…

54)
Inconnu
, le 26.07.2007 à 14:04

Non, nlex, si tu regardes le nombre de résultats des requêtes, tu verras qu’une personne sur deux fait la faute, ce qui signifie aussi qu’une personne sur deux est physiologiquement incapable de s’excuser par écrit auprès de l’autre.

55)
nlex
, le 26.07.2007 à 14:35

à mon avis l’utilisation du terme physiologique est ici abusive, mais il est vrai que c’est une perversion du langage scientifique que l’ont rencontre de plus en plus souvent, comme l’emploi des termes psychanalytique de paranoïa ou de psychotique.

NB. j’espère que tu sauras lire entre les lignes pour comprendre le sens de mon post…

56)
alec6
, le 26.07.2007 à 14:56

@ nlex,

C’est exactement ce qu’on compris les créateurs de la “licence globale”. Il est plus facile de gagner dix millions de fois 10 centimes d’euros, qu’une fois un million d’euros. Mais les majors ne l’entendent pas de cette oreille, les coûts dilués ne sont pas leur truc. Ils veulent tout, tout de suite ! Na !

Ces mêmes individus ne comprennent pas le copyleft, le GNU, Linux, freewares et autres système d’économie dite “non marchande”. Or, ce type d’économie explose littéralement à travers le monde, dans tous les pays, que ce soit via internet ou via des échanges, trocs et autres services de personnes à personnes. Un petit lien vers la notion d’économie non marchande

57)
nlex
, le 26.07.2007 à 15:25

oui mais mon système est diffèrent de la licence globale car c’est impossible de savoir qui télécharge quoi pour savoir à qui reverser l’argent

de plus personnellement je suis finalement assez attaché au fait que les choses ont un prix, même symbolique

dans mon système les maisons de disque continue d’avoir un intérêt à promouvoir leurs artistes et à faire leur boulot puisque qu’ils continuent de gagner de l’argent en conséquence

58)
ToTheEnd
, le 26.07.2007 à 15:48

Que ce soit clair, chaque travail mérite salaire. Dans ce sens, il est donc tout a fait normal que des auteurs touchent quelque chose de leurs oeuvres (écrites, sonores, etc.).

J’ai bien lu l’intervention d’Anne et force est de constater que 90% de son discours va dans le sens de ma phrase précédente. Toutefois, le raquette qu’essaie d’organiser la SUISA ne peut être défendu pour une raison simple: tous les clients honnêtes, sans exception, se font retaxer et donc voler!

Personne n’a encore parler d’argent mais cette taxe va surenchérir de 20 à 60 balles un lecteur MP3 de 60GB. Alors dis-moi Anne, combien les petits auteurs vont toucher de cette somme quand on sait qu’un artiste Suisse, s’il vend 20’000 albums ici, c’est déjà bien?

Tu te trompes en disant que c’est pour les petits que cette “manne” va être salvatrice! Ceux qui ne gagnent déjà pas grand chose ne gagneront pas grand chose de plus avec ça! Par contre, ceux-là même que tu décries, les gros poissons, c’est eux qui vont toucher la plus grosse partie de cette somme!

Ne soyons pas naïfs veux-tu… depuis quand une loi aide les petits?

Bref, pour être poli, je trouve que ton intervention défend les mauvais et justifie une action hautement scandaleuse tant elle est injuste.

Je reconnais que le piratage est un problème pour tous les artistes, mais pour la plupart d’entre-eux, ils n’ont pas su apporter une réponse adéquate au problème.

Enfin, et Popins me corrigera, 20% des crimes (les délits c’est encore plus) ne sont pas résolus dans ce pays. Penses-tu qu’il faudrait avoir un tirage au sort une fois par semaine avec des gens qui ont un casier judiciaire vierge et poursuivre les malheureux gagnants? Je me demande vraiment si les victimes seraient satisfaites d’une telle procédure… moi pas en tout cas.

J’espère bien qu’en Suisse les gens pirateront 3x plus. Pourquoi? Et bien vu qu’ils paient les artistes via les médias de stockage, pourquoi se gêner?

T

59)
nlex
, le 26.07.2007 à 15:54

voila, c’est exactement ça

60)
François Cuneo
, le 26.07.2007 à 16:15

Ben dites, lorsqu’on en a causé au téléphone avec Anne, juste avant de partir, on cherchait une date de parution libre.

En voyant le 26 (pratiquement deux semaines de délai) je me disais qu’on arriverait comme un cheveu sur la soupe, mais les arguments sont bien là, malgré tout.

Merci pour vos commentaires, étayés, comme d’habitude.

J’écoutais (/lisais) l’autre jour Eddy Mitchell qui pleurait à la radio (ou dans un journal, je ne sais plus) parce que le pauvre vendait un peu moins de disques. Il nous expliquait, LUI, qu’il allait peut-être arrêter, vu que ça ne valait pas la peine de créer.

Si LUI dit ça, que devraient dire les autres…

Cela dit, un gars comme lui vend moins, c’est bien que le piratage pose un problème, même si c’est vrai que les arguments “on a toujours le même budget mais plus de choses à acheter avec” tient bien la route.

Mais ses concerts doivent toujours être pleins, et vu le prix des billets, ils doit pouvoir continuer à vivre.

61)
Batisse
, le 26.07.2007 à 16:38

Je ne comprends pas pourquoi tout le monde dans cette discussion focalise sur le piratage qui n’a absolument rien à voir avec cette redevance qui ne sert pas à le compenser mais est la juste contrepartie d’une exception au droit d’auteur. Cette « taxe » existe depuis 1981 (en France Loi Lang). On en était à peine au début de l’ordinateur — le Macintosh date de 1984 —, le CD n’existait pas, seulement la cassette audio.

62)
THG
, le 26.07.2007 à 16:39

Si d’après toi la TV abrutit, alors tu n’en prends pas, et ne paie donc pas de redevance

Ineptie totale.

Même si tu ne te sers de la TV que pour voir des vidéos, tu es obligé de la déclarer et de payer une redevance. Ma télé sert à 90 % pour mes DVD, et le reste, c’est pour voir les infos régionales et nationales sur la 3, chaîne publique pour laquelle je paye une redevance. Mais j’en paye aussi une pour celles que je ne regarde pas, y compris les privées, commerciales qui me matraquent de pub.

Gilles.

63)
Inconnu
, le 26.07.2007 à 16:43

Même si tu ne te sers de la TV que pour voir des vidéos, tu es obligé de la déclarer et de payer une redevance.

C’est pourquoi j’ai pris un écran plasma SANS tuner et je n’ai jamais payé un Rappen à Billag.

En voyant le 26 (pratiquement deux semaines de délai) je me disais qu’on arriverait comme un cheveu sur la soupe, mais les arguments sont bien là, malgré tout.

Ah oui au fait: Bonne fête aux Anne, dont Anne Cunéo, of course!

64)
levri
, le 26.07.2007 à 16:49

Francois : le pauvre Eddy Mitchell n’enregistre peut etre que si ca rapporte, heureusement tous les interpretes ne voient pas les choses de cette maniere … apres tout le CD n’est jamais qu’un outil promotionnel pour la scene !

PS : meme des peperes comme Henri Salvador on l’air de prendre plaisir a toujours faire un enregistrement de temps en temps, je ne pense pas que ce soit par necessite economique …

65)
infisxc
, le 26.07.2007 à 16:57

mais est la juste contrepartie d’une exception au droit d’auteur. Cette « taxe » existe depuis 1981 (en France Loi Lang).

D’abord, ce n’est pas exactement le cas. Sur une cassette audio, essentiellement, tu copies de la musique. C’est vrai que ça peut-être de la musique que tu as personnellement créée. Mais on peut estimer qu’il s’agira d’une faible minorité.

Pour les supports numériques, c’est complètement différent. L’usage premier d’un support numérique n’est pas d’y stocker de la musique. Beaucoup de gens achètent des disques durs, des CDR, des DVDR, avant tout pour faire de la sauvegarde. Sauvegarde de données qui généralement sont ta propriété (photos, fichiers, rush du film de la dernière réunion de famille).

Par exemple, l’extension de la redevance aux baladeurs mp3 prête beaucoup moins à débat.

Cela étant, je crois qu’il est sain aussi de débattre du droit d’auteur tant qu’on y est. Et cette histoire “d’exception au titre de la copie privée” m’a toujours semblé abusive. Je ne vois aucune raison valable pour donner à l’auteur un droit sur la copie privée d’une de ses oeuvres. On peut reconnaître un droit d’auteur relativement fort sans pour autant lui donner des droits qui semblent abusifs à n’importe qui de raisonnable.

66)
alec6
, le 26.07.2007 à 17:10

@ nlex.

Je me suis sans doute mal exprimé, mais je suis tout à fait d’accord avec ce principe qui consiste à faire payer bien moins cher un morceau de musique téléchargeable de façon à en vendre d’avantage. Les éditeurs de logiciels devrait faire de même par ailleurs.

67)
Anne Cuneo
, le 26.07.2007 à 17:28

Bonne fête aux Anne, dont Anne Cunéo, of course!

Oh! Merci! J’avais moi-même oublié – lorsque j’étais enfant, je recevais même un cadeau, ce jour-là, et voilà qu’il a fallu Mirko pour me ressouvenir que c’était le jour de “ma sainte”.

A part ça, je voudrais dire à TTE: tu n’as pas bien lu toutes mes interventions – d’accord, c’est abondant, trop peut-être. Dans tous les cas je le dis clairement me semble-t-il: je sais que ce sont les vedettes qui les premières profitent des redevances de ce type: c’est par minute d’émission, par disque vendu, que c’est réparti. Donc ils auront plus. Ce que je dis est différent: Eddy Mitchell pourra tout de même vivre, et la redevance ne va faire que de l’argent de poche, relativement parlant. Mais pour Michel Buhler (pour reprendre son exemple), la différence entre 3 ou 400 disques de plus ou de moins ça fait toute la différence.

Et bon, pour la Xième fois je répète: la redevance est une solution d’expédient, en attendant de trouver autre chose. Soyez assurés, chers consommateurs, que les artistes ne se contentent pas de pleurnicher: nous sommes membres actifs des associations, nous prenons le temps d’aller dans les réunions nationales et internationales sur le copyright, sur les transformations possibles, sur de meilleures manières de percevoir le produit de notre travail (je ne parle pas du superflu).

68)
alec6
, le 26.07.2007 à 18:32

Un petit article paru dans le Monde de ce soir pour relancer (si nécessaire le débat.

Comme d’habitude l’agité du bocal et de la Schlague n’a d’autre réponse à apporter que celle de la répression quand la réponse est tout à fait ailleurs. Il suffit de relire tout ce qui a été dit précédemment par les uns et les autres.

Cultiver la peur et les coups de bâton… tout un programme !

69)
ToTheEnd
, le 26.07.2007 à 18:36

Anne: je n’ai effectivement pas lu tous les commentaires… mais je me référais à ton texte de départ. Les trois derniers chapitres m’ayant particulièrement outré.

Les honnêtes gens (c’est à dire la majorité hein!) vont devoir payer à double les droits d’auteur! Si ce n’est pas un braquage légalisé, c’est quoi?

Je suis certain que tu aimes des phrases du type: plutôt tous les coupables dehors qu’un seul innocent en prison… (moi aussi je l’aime bien cette phrase hein). Je reste toutefois bouchebé à la lecture de cette petite phrase:

la redevance est une solution d’expédient, en attendant de trouver autre chose.

Ben oui… en attendant de trouver, 100% des innocents (ce n’est pas quelques-uns) vont payer. Quelle vision.

Dans ton texte tu fais un “procès” de cette société qui annonce à qui veut y croire que tout est gratuit. Je te suis pleinement, tout à un prix! Toutefois, faire payer les innocents sous prétexte de niveler les choses, c’est mettre dans l’esprit de bien des gens que la justice n’existe pas.

Il faut justifier le pire pour arriver à un résultat, je me répète, bien maigre.

Sans vouloir faire une analogie à la gomme, je te rappelle que tout ce que fait Bush, c’est pour protégé les américains (President Bush’s top priority is the safety and security of the American people).).

Je pense qu’il n’aura échappé à personne que le résultat n’est pas vraiment là.

Cette vol taxe aura le même résultat: le gens abuseront encore plus et sur le coup, ils ont mon consentement (pour peu qu’ils l’attendaient!).

T

70)
borelek
, le 26.07.2007 à 19:45

Il y a longtemps que je ne suis pas venu sur cuk, et je dois vous dire qu’à l’instant même j’éprouve un énorme malaise.

Convoquer les mots “injustice”, “vol”, “racket”, “le pire” pour quelques francs pris dans votre sacré saint porte-monnaie, cela me dépasse un peu. Nous sommes des riches et nous râlons parce qu’on essaye (certes bien maladroitement) d’installer un semblant d’équité envers les artistes. Les artistes, pour ceux que je connais, une bonne centaine tout de même, ne roulent pas sur l’or et en général ils s’en foutent un peu. Nous pouvons peut-être les imiter sur ce plan.

Les deux ou trois qui ne sont pas visés par cette remarque se reconnaitront, ils m’ont fait chaud au coeur.

Et si vraiment vous ne voulez pas payer, c’est facile : limitez voire, supprimez les achats qui sont grevés de cette taxe. C’est le seul, mais puissant pouvoir des consommateurs que nous sommes.

71)
Batisse
, le 26.07.2007 à 19:56

D’abord, ce n’est pas exactement le cas. Sur une cassette audio, essentiellement, tu copies de la musique. C’est vrai que ça peut-être de la musique que tu as personnellement créée. Mais on peut estimer qu’il s’agira d’une faible minorité.

La loi n’a jamais fait la distinction du support. À son origine on utilisait que des bandes magnétiques mais elle concerne tous les supports, existants ou à venir.

Et cette histoire “d’exception au titre de la copie privée” m’a toujours semblé abusive. Je ne vois aucune raison valable pour donner à l’auteur un droit sur la copie privée d’une de ses oeuvres. On peut reconnaître un droit d’auteur relativement fort sans pour autant lui donner des droits qui semblent abusifs à n’importe qui de raisonnable.

Tu n’as pas compris. On ne donne rien de plus à l’auteur qui au départ interdit tout faute d’autorisation préalable et c’est lui qui te fait un « cadeau » en te laissant le droit de copier à titre privé en échange d’une somme modique à payer sur le support et puisque tu paies il ne peut te l’interdire. Voici la loi. Nulle part il est question de piratage, c’est un autre problème.

Article L311-1

Les auteurs et les artistes-interprètes des oeuvres fixées sur phonogrammes ou vidéogrammes, ainsi que les producteurs de ces phonogrammes ou vidéogrammes, ont droit à une rémunération au titre de la reproduction desdites oeuvres, réalisées dans les conditions mentionnées au 2º de l’article L122-5 et au 2º de l’article L211-3.Cette rémunération est également due aux auteurs et aux éditeurs des oeuvres fixées sur tout autre support, au titre de leur reproduction réalisée, dans les conditions prévues au 2º de l’ article L122-5, sur un support d’enregistrement numérique.Article L122-5 (extrait)Lorsque l’oeuvre a été divulguée, l’auteur ne peut interdire :[…]2º Les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, à l’exception des copies des oeuvres d’art destinées à être utilisées pour des fins identiques à celles pour lesquelles l’oeuvre originale a été créée et des copies d’un logiciel autres que la copie de sauvegarde établie dans les conditions prévues au II de l’article L. 122-6-1 ainsi que des copies ou des reproductions d’une base de données électronique;Article L311-7La rémunération pour copie privée des phonogrammes bénéficie, pour moitié, aux auteurs au sens du présent code, pour un quart, aux artistes-interprètes et, pour un quart, aux producteurs.La rémunération pour copie privée des vidéogrammes bénéficie à parts égales aux auteurs au sens du présent code, aux artistes-interprètes et aux producteurs.La rémunération pour copie privée des oeuvres visées au second alinéa de l’article L311-1 bénéficie à parts égales aux auteurs et aux éditeurs.

72)
bgc
, le 26.07.2007 à 20:58

TTE “Sans vouloir faire une analogie à la gomme, je te rappelle que tout ce que fait Bush, c’est pour protégé les américains (President Bush’s top priority is the safety and security of the American people)”

Sauf que Bush (ou plutôt ceux qui tiennent les ficelles de cette marionnette) n’en est pas à un mensonge près. Alors que je vous assure que les administrateurs de la Sacem font tout leur possible pour défendre les droits d’auteurs et les auteurs. Ils se battent vraiment, chaque jour, car la plupart sont eux-mêmes des auteurs, compositeurs qui vivent des droits d’auteurs/compositeurs.

D’ailleurs je leur envoie le lien de cette discussion.

Ceci dit, vos avis et vos plaintes, ils les connaissent déjà par coeur, venant d’autres sources. Car ça fait des années qu’ils luttent. Et soyez de temps en temps conscients que s’ils n’étaient pas là, ce serait encore beaucoup plus pire. Ah! que ouais!

Des solutions, des idées, eux, ils en ont. Mais il faut les imposer à ces mastodontes que sont devenues les multinationales aux services des fonds de pensions.

73)
graffati
, le 26.07.2007 à 21:45

Protection contre le piratage ou redistribution aux artistes d’une taxe sur les supports ? Sur la base de la taxe il me semble que les avis divergent…

Je trouve que le cumul des taxes nuit au but recherché et je suis d’avis que le fait de payer 3 ou 4 taxes pour le même produit ( 1x lors de son achat, 1x lors de la sauvegarde sur un CD pour l’écouter dans le voiture, 1x sur l’ipod etc.) va être contre-productif…

Anne, tu parles des photocopieuses qui sont “taxées”: mais le papier n’est pas taxé, lui… pourtant le papier c’est le support… comme une carte mémoire… ( En plus, faire des photocopies d’un bouquin ça coûte plus cher que le bouquin, donc pas très intéressant…)

Si je prête un bouquin que j’ai acheté à une autre personne, je fais du piratage ? (la personne en question ne va pas l’acheter, puisqu’elle aura lu mon exemplaire…) Il faudrait taxer les enveloppes, car elles peuvent servir pour envoyer des bouquins par la poste… Où s’arrêter ?

74)
Marcolivier
, le 26.07.2007 à 21:48

Bonjour à tous,

Désolé mais je n’ai pas encore lu tous les commentaires, donc pardon si je soulève une question déjà posée.

La discussion sur les droits d’auteurs et taxes est me semble-t-il principalement basée sur la relation client-producteur, la question de l’auteur n’étant inviquée que pour des motifs émotionnels (bien que légitime). Pourquoi? Par ailleurs, c’est plutôt les maisons de disques, plutôt que les artistes qui dénoncent la diminution de vente de CD, pour reprendre l’exemple musical. La grosse industrie contre le petit pirate…

Mais il y a une autre relation. Celle du petit artiste face à la grosse maison d’édition, de production etc. Pourquoi la question du (non)paiement des artistes serait-elles dues essentiellement aux pirates? Dans le commentaire d’Anne, elle mentionne la relation artiste-producteur et le %tage que touche un écrivain. En ce qui concerne la rénumération des artistes, est-ce que ces derniers ne devraient pas plutôt se fédérer contre les producteurs et tous les intermédiaires, plutôt que contre les personnes qui les apprécient?

Voilà, c’est un peu confus. La journée a été dure…

75)
levri
, le 26.07.2007 à 22:02

bgc : Oui c’est vrai la SACEM se bat tellement qu’elle reclamait des droits aux organisateurs qui nous avaient fait jouer ….. alors que nous avions refuse d’y adherer !

… quelle proportion du racket de la SACEM revient aux “artistes” ?

La musique, c’est une passion, si on veut ganer du fric (et si on sait jouer) on joue en concert … le CD c’est pour la promo, de plus en plus de groupes mettent leur musique gratuitement a disposition.

Le football, c’est une activite de detente et de loisir, maintenant c’est un moyen de se faire payer des primes dementielles … pareil pour toutes les activite “sportives” ou “artistiques”

… du pain et des jeux et on paye les organisateurs et prestataires divers debilitants au pro rata de leur debilite et de l’abetissement qu’ils peuvent apporter aux foules.

Avec les groupes que j’ai frequente, nous n’avons jamais demande de subvention etc, il faut savooir s’assumer et arreter de mendier et d’exiger des subsides de tout cote !

On ne gagne pas assez a son gout en vendant quelques bouquins ou en jouant un concert de temps en temps … et bien on prend un boulot d’appoint… C’est juste qu’on est pas bon, ou qu’on est pas dans l’humeur du temps, ou qu’on ne sait pas communiquer avec le public ou l’eduquer pour qu’il puisse apprecier!

… ou on est un “artiste maudit” … ;)

ou est l’epoque des free festivals, de la free musique, du happening ? :P

Ca me ferait presque devenir baba ces histoires de fric :D

76)
Anne Cuneo
, le 26.07.2007 à 22:54

Je trouve que la discussion prend un drôle de pli – à vrai dire tous les arguments sont sur la table, et bgc a dit tout ce que je pourrais dire. Juste un truc:

la question de l’auteur n’étant inviquée que pour des motifs émotionnels (bien que légitime)

En ce qui concerne la future taxe en Suisse, c’est parce qu’elle va revenir aux auteurs, et uniquement à eux, pas à moitié aux éditeurs. Il ne s’agit pas d’évoquer l’auteur pour des motifs émotionnels. On les invoque parce que c’est d’eux qu’il s’agit.

On EST fédérés contre les producteurs, et quoi que certains pensent de la SACEM et autres, c’est là qu’on est “fédérés”, ce sont là nos protections, même si elles ne sont pas parfaites – enfin, celles des musiciens, personnellement, je répète, je n’ai jamais écrit une note de musique de ma vie.

Oui, la journée a été dure, bonne nuit.

77)
Stilgar
, le 26.07.2007 à 23:09

Nous sommes des riches et nous râlons parce qu’on essaye (certes bien maladroitement) d’installer un semblant d’équité envers les artistes.

En voilà une affirmation gratuite ! Qu’est-ce qui te permets de la formuler ?

Bgc, toi qui semble si bien connaître la SACEM (ou plutôt des personnes travaillant à la SACEM), tu vas très certainement pouvoir m’apporter tes lumières.

1) Lorsque je télécharge le rapport annuel 2005 (format pdf) de la SACEM, j’obtiens un document illisible. Si tu as un moyen d’en avoir un lisible, je suis preneur

2) Je ne suis pas spécialiste en droit et ne sais donc pas si cela constitue une exception, mais je ne comprends / sais pas pourquoi la SACEM n’est pas tenue de déposer ses comptes annuels au greffe.

D’avance merci de tes lumières.

78)
stefb
, le 26.07.2007 à 23:32

J’ai cherché dans tout le site de la SUISA le barème de répartition de la taxe à la copie aux auteurs/compositeurs, mais je n’ai rien trouvé.

Par contre j’ai trouvé un texte de la SUISA sur iTunes qui date d’octobre 2006.

On trouve le texte complet sur le site de la SUISA

Morceaux choisis:

A ce jour, iTunes est un des seuls prestataires de musique à la demande qui s’acquitte avec plus ou moins de rigueur de ses obligations de droit d’auteur pour la distribution en ligne de musique en Suisse. D’autres prestataires tels que MyCoke, msn ou i-m (Migros) sont fournis par la société anglaise OD2 […] En raison de ce différend, lesdits prestataires – mis à part iTunes – n’ont adressé à SUISA jusqu’ici ni paiements, ni déclarations indiquant quelles œuvres sont téléchargées en Suisse et à quelle fréquence.

Cool, la Migros, Coca-Cola et Microsoft sont des pirates.

iTunes paie actuellement un peu plus de 30’000 francs par mois de redevances. Nous en déduisons 15% à titre de couverture des frais, c’est-à-dire environ 5’000 francs.

15% de frais? Bon, passons.

iTunes paie à SUISA env. 8 centimes pour chaque titre téléchargé. Ces 8 centimes devraient être répartis entre tous les ayants droit sur chaque titre. Les ayants droit sur les titres les moins souvent téléchargés ne seraient crédités que de quelques centimes.

C’est pourquoi, jusqu’à nouvel ordre, nous ne répartirons de manière ciblée que les redevances récoltées sur les titres qui ont occasionné le plus de chiffre d’affaires. Les téléchargements de chaque mois seront cumulés pour toute la période de décompte. Quant aux recettes encaissées pour les titres rarement téléchargés, elles seront réparties sous forme de supplément sur une ou plusieurs autres classes de répartition appropriées. Des indications détaillées à ce sujet seront fournies avec le décompte d’octobre 2006 concernant les recettes d’iTunes de l’année 2005.

Donc les gros vendeurs vont toucher proportionnellement beaucoup plus que ceux qui vendent moins, ce qui n’est pas logique.

D’après ce qui précède, j’imagine que la clé de répartition de la taxe sera proportionnelle aux ventes, avec l’argument qu’un auteur connu sera plus copié qu’un inconnu.

Et la SUISA défends les “petits” ?

79)
stefb
, le 26.07.2007 à 23:53

Les artistes, auteurs, compositeurs se trompent de cible:

L’éditeur touche 90%, voire 95% du prix d’un produit, ce qui me semble excessif. Je veux bien que la dessus il doive rétribuer le distributeur, les magasins, faire de la promo (encore qu’il me semble que la promo se fait seulement pour les gros vendeurs), ca fait beaucoup.

Je suis informaticien indépendant, et en tant que tel, j’imagine que je suis dans le même cas qu’un artiste: si je produit rien, je gagne rien, je n’ai pas de salaire fixe à la fin du mois. Mais si en plus pour vendre mes produits je devais passer par quelqu’un qui ne me verse que 5% du prix de vente, j’aurai un peu la haine.

Tiens, au fait: puisque les gens se servent de leurs disques durs, de leurs CD pour copier mes programmes, est-ce qu’il existe une SUISA des programmeurs qui serait prête à demander une redevance sur les supports vierges afin de soutenir les programmeurs indépendants? Si cela existe, j’y adhère de suite.

80)
Okazou
, le 27.07.2007 à 06:54

Lecture faite de tous les commentaires, il ne me reste plus de temps pour commenter :-(

• Se réfugier derrière le piratage pour imposer des taxes qui servent à payer les créateurs, ça ne vous fait pas hurler ?

Vous osez dire sérieusemlent que LE problème, c’est le piratage quand celui-ci n’est que le résultat logique, induit, d’une politique d’ensemble qui concerne TOUTES les facettes de la société que vous êtes sensés composer et dont vous êtes sensés orienter les choix ?

• Vous trouvez normal que les créateurs soient payés par des gens qui ne les connaissent même pas ?

Vous trouvez normal que les éditeurs majeurs qui s’en foutent plein les poches avec des prix beaucoup trop élevés (pour payer les actionnaires qui ne travaillent pas) se débarrassent du souci de rémunérer correctement et équitablement les auteurs qui les font vivre si grassement et les font taire en incitant vos élus à taper dans votre porte-monnaie ? Vous trouveriez normal qu’on taxe votre connaissance de l’écriture (y compris musicale) parce qu’on vous sait capable d’apprendre un texte ou une mélodie et de les reproduire sans autorisation ?

• Vous ne pensez pas qu’il est temps de mettre les éditeurs majeurs au pas ?

Vous ne pensez pas qu’il est grand temps que nos représentants élus imposent un système de rémunération des créateurs qui permette à ceux-ci de gagner dignement leur vie et de continuer leur travail de création en dehors de tout préalable économique de rentabilité ? Vous ignorez encore la réalité des coopératives ou vous n’imaginez pas que ce type de structure puisse fonctionner beaucoup mieux que les dragues à fric que sont les éditeurs majeurs ? Il est si difficile d’avoir le courage politique de crier haut et fort que l’art n’est pas une marchandise et que la coopérative de créateurs (branche à branche) est la structure qui répond le mieux et le plus sainement au problème posé aujourd’hui ?
Ajoutez à la création de coopératives un soutien bien réel de la solidarité nationale via les subsides nécessaires et les soutiens techniques nécessaires et vous cesserez de gâcher votre salive à dénoncer le piratage (la lune et le doigt).

• Ça ne vous dérange pas un peu de courber la tête ou de la détourner encore une fois sous le diktat du dieu Marché et d’un personnel politique servile ?

Vous ne voyez pas que ce monde marche sur la tête ? Vous faites semblant ou vous ne voulez pas voir parce que le changement (le vrai, pas les contre-réformes réacs et démagos à la Sarko) vous fait chier dans votre froc ?
Qu’attendez-vous pour aller secouer les gros culs de vos élus ? Ce qu’ils font, c’est à vous qu’ils doivent de l’avoir fait.

Ah, vous soutenez l’économie libérale et/ou vous avez voté Sarkozy ! Alors excusez-moi, je croyais m’adresser au genre humain, oubliez tout ça, vous ne pouvez pas comprendre.


Depuis quand le monde serait-il devenu une marchandise ?

81)
François Cuneo
, le 27.07.2007 à 07:47

StefB dans ton commentaire 78, ta dernière citation de SUISA me fait grimper au rideau.

Mais c’est proprement dégueulasse ce qu’ils écrivent là. Anne, dis quelque chose pour au moins nous rassurer! S’il te plaît!

C’est exactement tout le contraire que ce que tu expliques! Comment peut-on dire des trucs pareils…

Là je suis scandalisé

82)
François Cuneo
, le 27.07.2007 à 07:51

Ah, vous soutenez l’économie libérale et/ou vous avez voté Sarkozy ! Alors excusez-moi, je croyais m’adresser au genre humain, oubliez tout ça, vous ne pouvez pas comprendre.

Et moi je ne peux pas comprendre ce genre de phrases, désolé.

Pour le reste, intéressant, comme d’hab.

Et comme d’hab, l’argumentation tombe à l’eau parce que le lecteur (plus d’un sur deux quand-même) va se sentir insulté à la fin de l’article.

Se faire exclure du genre humain parce qu’on a voté Sarkozy, tu m’excuseras, mais ce n’est pas très agréable.

Et c’est malgré toute ta haine du Monsieur parfaitement injuste, et injustifiable.

84)
bgc
, le 27.07.2007 à 08:46

Stilgar, post 77.

Il suffit de demander directement à la Sacem. Quand on dit “LA SACEM”, il faut penser que ce sont des gens comme vous et moi , des hommes, des femmes, qui travaillent chaque jour, des êtres humains, très aimables, et aimés et respectés par la plupart des adhérents. Donc on peut leur poser des questions, et quand quelque chose ne fonctionne pas, on leur rend service, et on rend service aux autres qui comme toi n’arrivent pas à lire certains fichiers. Il suffit de leur envoyer un mail, ou un coup de fil, ou, si on habite Paris, d’aller les rencontrer. Ce ne sont pas des personnes en costumes noirs avec des lunettes foncées.

Il faut aussi savoir combien de nouveaux adhérents s’inscrivent à la Sacem, chaque année (c’est énorme). Et surtout, le nombre incroyable de nouvelles musiques/ chansons/ textes déposées chaque année (c’est encore plus énorme).

Dommage que dans ce site, il y ait toujours le même monsieur “je sais tout, moi! et ceux qui ne pensent pas comme moi sont des …..” qui vient polluer, avec un langage douteux, la “classe” de ce site très agréable, conviviale, et toujours surprenant d’idées et de nouveautés. Ca me fait penser au cancre du fond de la classe ( sans jeu de mots), près du radiateur, qui de temps en temps réagit à sa façon pour se sentir exister, en perturbant. Il est d’ailleurs souvent intelligent ce cancre, mais se sentant rejeté pour x raisons (très personnelles), il ne peut s’empêcher d’agresser en parlant.

85)
stefb
, le 27.07.2007 à 09:30

Dans la série, maintenant qu’on s’est tiré une balle dans le pied, tirons dans l’autre:

Copie privée : les consoles de jeux pourraient être taxées en France, ainsi que les agenda électroniques et les téléphones MP3 (presque tous, donc!)

Sur ZDNet

Ce qui m’étonne c’est que je n’ai rien trouvé sur les cartes mémoires Flash pour appareils photo (on peut bien copier de la musique dessus, non?)

86)
Madame Poppins
, le 27.07.2007 à 11:26

ToTheEnd, désolée, je ne peux ni infirmer ni confirmer le 20% avancé dans ton post. Je vais voir si je trouve des chiffres et refais signe le cas échéant.

Bravo Okazou, je suis “épatée” : même quand on parle d’un iPod, t’arrives à placer Sarko, vraiment très fort. Et un peu… comment dire…. too much pour moi, personnellement…. surtout que je n’ai pas voté Sarko ! T’es jamais fatigué d’avoir l’impression d’avoir toujours raison et d’être entouré de plein de gens qui n’ont rien compris à rien, du moins surtout d’après toi ? Je crois que cela s’appelle un complexe de supériorité !

Bonne journée à toutes et tous, désolée pour le manque de qualité de ma contribution à un sujet passionnant mais dont les tenants et aboutissants continuent de m’échapper en grande partie et pour mon “ton un peu acerbe” mais là, parfois, ça m’échappe….

87)
ToTheEnd
, le 27.07.2007 à 11:27

Effectivement, la citation de la SUISA se passe de commentaires…

Vive le raquette organisé et faisons preuve de compassion pour ceux qui sont assez crédules pour croire que la SUISA va reverser cette somme aux petits.

T

88)
JMeng
, le 27.07.2007 à 11:34

Dans un petit village, un artiste produit une oeuvre. Il la vend aux villageois. Ca c’est comme une petite boulangerie en province, ça tourne bien. C’est aussi comme un ordinateur tout seul. Ca marche bien.

Dans une grande ville, un artiste produit une oeuvre. Il ne l’a vend qu’à son quartier, alors un producteur/distributeur lui propose de travailler pour qu’il la vende à plus de monde. Ca c’est comme la boulangerie qui fait aussi de la livraison à domicile. Ou comme un ordinateur plus gros pour qu’on soit plus nombreux à s’en servir.

Là où ça coince, c’est que plus la ville est grande, plus le distributeur devient gros, et en fait, c’est une mauvaise idée. Même quand on regarde à l’échelle de la planète, on voit toujours quelques très très très gros distributeurs, qu’on appèle des majors.

Pourtant, ça ne se passe pas comme ça du côté des ordinateurs : le modèle d’internet ne repose pas sur un très très très gros ordinateur central, mais sur un réseau de millions d’ordinateurs petits et moyens. C’était l’idée pour éviter qu’un le très très très gros ordinateur central ne ruine tout en s’effondrant.

Aujourd’hui, les majors s’effondrent et ruinent tout.

Aux artistes et aux producteurs/distributeurs de repenser “un réseau” dans lequel il n’y a pas ce très très très gros talon d’Achille.

Aujourd’hui je peux acheter un shareware que j’ai trouvé sur le site de son auteur, en payant avec PayPal en deux minutes. Problème : comment ais-je connu ce tout petit site ? Certains voudront parler de publicité, de référencement, de moteur de recherche…

Aux inquiets qui évoqueront les deux cent mille futurs chômeurs d’un très très très gros distributeur devenu inutile, je rappèle qu’ils peuvent chacun de leur côté s’occuper de plus de deux cent mille petits sites, sans avoir besoin d’un patron au dessus d’eux pour ça.

“Size does matter”. Ben oui, justement ! Parlons-en !

89)
Batisse
, le 27.07.2007 à 12:08

1) Lorsque je télécharge le rapport annuel 2005 (format pdf) de la SACEM, j’obtiens un document illisible. Si tu as un moyen d’en avoir un lisible, je suis preneur

2) Je ne suis pas spécialiste en droit et ne sais donc pas si cela constitue une exception, mais je ne comprends / sais pas pourquoi la SACEM n’est pas tenue de déposer ses comptes annuels au greffe.

Te voilà pris en flagrant délit de mauvaise foi :-) Le rapport 2005 de la SACEM est lisible à partir du moment où l’on prend le temps de le lire. Si tu t’en étais donné le peine tu y aurais trouvé réponse à tes questions puisqu’on y trouve les comptes et un lien vers le rapport de la commission de contrôle. Extraits :

Pour garantir efficacité et transparence, l’ensemble des opérations de gestion effectuées par la Sacem est vérifié à plusieurs niveaux. La Sacem est contrôlée de façon continue par le ministère de la Culture et, depuis août 2000, par la Commission de contrôle des SPRD (Sociétés de Perception et de Répartition des Droits), conformément à l’article L321.13-III du Code de la propriété intellectuelle. Elle publie tous les ans un rapport consultable dans les dossiers thématiques, rubrique “Propriété littéraire et artistique” du site du ministère :

http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/index-dossiers.htm

De même, par ses statuts particulièrement rigoureux, la Sacem s’est dotée de mécanismes de contrôle interne.

Et vite fait pour l’année 2005 :

– 757,4 M€ perçus (répartis en 2005 et 2006) ; 608,4 M€ répartis (qui ont été perçus en 2004 et 2005) ; 522 838 œuvres françaises et étrangères déposées ; 110 000 sociétaires (dont 14 000 de nationalité étrangère) ; 1 490 collaborateurs (effectif opérationnel CDI, CDD, équivalent temps plein au 31/12).

90)
Batisse
, le 27.07.2007 à 12:54

RÉFUTATION DE QUELQUES SOTTISES

15% de frais? Bon, passons.

Car bien sûr on fait travailler ses collaborateurs (employés, secrétaires) sans les payer ou on utilise des esclaves Indiens ou Chinois, taillables et corvéables à merci…

L’éditeur touche 90%, voire 95%

L’éditeur reçoit 50% des droits d’auteurs. Le producteur est bien loin des 90% de marge mais plutôt autour de 50%.

Prix d’un CD > 100% > 20,00 €

TVA > 19,60% > 3,28 €

Prix HT d’un CD > 16,72 €

Auteur-compositeur > 7% > 1,17 €

Interprète (de 10 à 19%) > 19% > 3,18 € (fonction de la valeur de l’artiste, plus proche de 10%)

Distribution > 22% > 3,68 €

Maisons de Disques > 52% > 8,70 €

StefB dans ton commentaire 78, ta dernière citation de SUISA me fait grimper au rideau.

Je ne vois là rien de scandaleux. Simplement la SUISA ne va pas fournir le détail précis sur papier tous les mois à quelqu’un à qui revient 1 ou 2 F sur trois mois (par ex.) ils seront simplement ajoutés à la somme globale des droits qu’il doit recevoir. Cela permet d’éviter les 30% de frais :-)

91)
coacoa
, le 27.07.2007 à 13:13

Edward Bond, éminent dramaturge anglais, organise de temps en temps des conférences pour parler de son travail. Dans ses pièces, il nous invite (ou essaie de nous inviter) à développer un regard différent sur les choses.

Dans une de ses conférences, il pose cette question à l’audience (et vous pouvez faire l’exercice, pour cela, réfléchissez une fois le texte en italique lu :-)) :

On a décrété qu’un enfant sur 2 doit être tué.

Vous êtes parent d’un enfant, vos voisins sont également parents d’un enfant.

La milice vient vous trouver en premier et vous pose cette question : “Quel enfant voulez-vous que l’on tue, le vôtre ou celui de votre voisin ?”

Que répondez-vous ?

Edward Bond laisse les gens réfléchir, puis les uns après les autres, les auditeurs répondent. Les discussions peuvent prendre des minutes, des heures, parce que chacun a des arguments développés et tous plus intéressants les uns que les autres.

Puis, Edward Bond reprend la parole et assure que si à chaque fois il est étonné de la qualité des réflexions induites par sa question, jamais personne, jamais, ne lui a demandé ni “Mais qui a décrété cette loi ?” ni “Au nom de quoi ?”.

Ce qu’il essaie de dire par cet exercice, c’est que nous sommes habitués à réagir en fonction d’un énoncé, balancé comme tel. C’est normal. Mais que parfois il serait plus intéressant de poser un autre regard sur les choses. En amont.

C’est un peu le cas avec ce problème de taxes, de piratages, etc… Nous réagissons à l’énoncé.

Personnellement, membre d’un société d’auteurs, je n’arrive pas à défendre cette loi qui condamne les honnêtes gens à devoir payer pour ce que font les malhonnêtes. Mais au-delà de cette question, il est urgent de remonter “plus haut” que l’énoncé de base proposé par les maisons de disques.

Ainsi, sur le fond, je rejoins Okazou sur deux phrases :

Vous osez dire sérieusemlent que LE problème, c’est le piratage quand celui-ci n’est que le résultat logique, induit, d’une politique d’ensemble qui concerne TOUTES les facettes de la société que vous êtes sensés composer et dont vous êtes sensés orienter les choix ?

Vous trouvez normal que les éditeurs majeurs qui s’en foutent plein les poches avec des prix beaucoup trop élevés (pour payer les actionnaires qui ne travaillent pas) se débarrassent du souci de rémunérer correctement et équitablement les auteurs qui les font vivre si grassement et les font taire en incitant vos élus à taper dans votre porte-monnaie ?

Il y a un gros gros problème en amont, et si la taxe sur le baladeur est une petite solution bricolée “en attendant mieux”, elle ne fait, à mon sens, qu’ajouter à la confusion.

Un artiste, j’insiste, doit pouvoir vivre de son travail, un travail qui consiste bien souvent à faire ce que fait Edward Bond : inviter à travailler son regard, à le poser là où notre sensibilité le conduirait naturellement et pas là où brille le plus beau logo Coca-Cola.

C’est en partie parce que bien des regards sont myopes, borgnes ou aveugles, que nous, artistes, avons du travail. En tout cas, du pain sur la planche.

La réponse des sociétés d’auteurs est “fiscale”. C’est ce qui ne me convient pas.

Je crois que nous avons le devoir, parce que c’est notre “rôle”, de trouver une solution artistique.

92)
bgc
, le 27.07.2007 à 13:22

suite 84

Je n’ai pas donné plus de détails, “au cas où” il se reconnaisse.

:-)

93)
jibu
, le 27.07.2007 à 13:59

Coacoa: Ta “solution artistique” m’impressionne. franchement, de la part d’un artiste, je trouve dingue de réfléchir de cette façon. Je pensais à cela un peu de cette façon, exactement comme ça: Si un artiste est bon, il n’a pas besoin de “subvention” pour vivre, nous paierons volontiers pour son oeuvre et il n’aura pas besoin de “travailler” de façon plus classic pour vivre. Je connais des soi-disant artiste que je préfère appeler “glandeur” et qui ne mériteraient à mon avis pas de recevoir d’obole automatique. Je n’osais pas écrire cela, mais après ton intervention, il me semble que placer bien derrière toi, je risque moins… Il est claire que je n’impose pas ma façon de voir les choses, mais je ressent cela comme ça. (du coup je regrette encore plus d’avoir loupé ton passage à Porrentruy)

94)
Stilgar
, le 27.07.2007 à 14:00

Batisse 89 : pas de la mauvaise foi. Le PDF est illisible c’est-a-dire les caractères ne s’affichent pas correctement. Je ne voulais pas dire le contenu est incompréhensible, mais illisible. Sinon, merci pour les réponses.

95)
levri
, le 27.07.2007 à 14:31

93- Jibu : bah j’avais deja “ose” dans une formulation du style … ;)

Allez, je propose d’heberger un musicos qui creve de faim et ne sait pas ou se loger (je n’ai pas dit un “artiste glandeur”, mais un musicos reveur ca me va) … tout est dans l’etat d’esprit, pas dans le label.

C’est mieux et plus personnel que de payer une redevance racket (je me refuse totalement a la payer !)

96)
stefb
, le 27.07.2007 à 14:47

Citation de stefb

15% de frais? Bon, passons.

Car bien sûr on fait travailler ses collaborateurs (employés, secrétaires) sans les payer ou on utilise des esclaves Indiens ou Chinois, taillables et corvéables à merci…

Je voyais ça d’un point de vue informatique: d’un côté on a iTunes qui tourne presque tout seul (non, quand tu clique “ajouter à mon panier” il n’y a pas quelqu’un dans un entrepôt qui met le titre dans un panier), qui envoie informatiquement ses totaux à la compta de la Suisa, qui je l’espère, est informatisée. Et comme les ordinateurs sont taillables et corvéables à merci, on a déjà un esclave. Si l’opération prends à la Suisa plus qu’une journée par mois, qu’ils me contacte, je leur refait le système.

Citation de stefb

L’éditeur touche 90%, voire 95%

L’éditeur reçoit 50% des droits d’auteurs. Le producteur est bien loin des 90% de marge mais plutôt autour de 50%.

T’as oublié le reste de ma phrase:

Je veux bien que la dessus il doive rétribuer le distributeur, les magasins, faire de la promo (encore qu’il me semble que la promo se fait seulement pour les gros vendeurs) .

En plus, j’aurais du le préciser, je me basais sur les chiffres donnés par Anne pour les livres.

Mais tes chiffres sont intéressants, bien que peu crédible: un auteur-compositeur-interprète toucherais 25% du prix d’un CD à la vente, mais seulement 5% de la vente d’un CD sur iTunes? (en se basant sur un CD de 10 titres à CHF. 15.-, avec une rétribution de .08 par titre).

Tu peux me donner tes sources, je suis curieux.

Je ne vois là rien de scandaleux. Simplement la SUISA ne va pas fournir le détail précis sur papier tous les mois…

La SUISA dit juste qu’ils vont répartir les gains entre ceux qui vendent le moins, sans justificatifs. C’est pas scandaleux?

97)
François Cuneo
, le 27.07.2007 à 15:08

Il me semble bien comprendre ça stefb, en effet, et je trouve que c’est scandaleux.

98)
coacoa
, le 27.07.2007 à 15:41

Afin qu’il n’y ait pas de malentendu, je précise juste une chose, quitte à m’éloigner un brin du sujet…

Jibu, je me permets de réagir à cette phrase :

Si un artiste est bon, il n’a pas besoin de “subvention” pour vivre, nous paierons volontiers pour son oeuvre et il n’aura pas besoin de “travailler” de façon plus classic pour vivre.

Que les choses soient claires : sans subventions, certains arts n’existeraient quasiment plus.

Je vais parler, pour illustrer mon propos, de mon travail.

Lorsque je monte une pièce que j’écris, c’est :

Pour l’écrire, au bas mot entre 1 et 2 mois de travail (non payés, hélas, parce que personne ne veut payer ce travail là).

Ensuite, pour un spectacle comme le mien, c’est-à-dire “bricolé” avec les moyens du bord (je fais texte, musique, décors, je mets en scène et je joue, donc je cumule 5 tâches, pour ne pas avoir à payer un scénographe, un musicien, un auteur, un comédien supplémentaire, etc…), coacoa, mieux que Dash : 5 en 1 !!

J’engage 2 comédiens, que je paie au minimum syndical suisse (ici), soit 4’000 francs/mois.

Je répète le moins de temps possible (4 semaines, ce qui est très peu).

En me payant, en payant les comédiens, les charges sociales, les vacances (8,33 %), un éclairagiste, la location d’un local de répétition, j’ai un coût “de base” avant même de jouer mon projet de 20’000 frs (minimum).

Ca, c’est le coût du produit brut, sans payer l’administration, sans payer comme il se doit tout mon boulot, pour un tout petit spectacle avec 3 personnes sur le plateau (dont un cumule 5 “postes”, je le rappelle).

Chaque semaine de jeu coûte, pour ce spectacle, rien qu’en payant les gens (sans compter, en cas de tournée, les défraiements repas, logement, logistique, etc…) 5’000 francs (je rappelle, tout ça avec des salaires de 4’000 francs par mois, et je peux jurer que ce n’est pas du 35 heures/semaine, nous avons une fois comptabilisé 85 heures dans une semaine).

Si les spectateurs devaient payer le prix fort du coût réel de tout cela, c’est-à-dire s’il n’y avait pas de subventions, en faisant un rapide et schématique calcul, pour 3 semaines de jeu (15 représentations), devant une salle de 100 spectateurs, chaque spectateur (y compris enfant, invalide, vieillard, chômeur) devrait payer sa place 23 francs. Pour autant que la salle soit complète chaque soir.

Bien.

J’aurais engagé un comédien pour ne me consacrer qu’à la mise en scène ? Chaque spectateur devrait alors payer sa place 30 francs. Uniquement pour pouvoir boucler les budgets.

J’aurais payé les mois d’écriture, et engagé un musicien, un scénographe, un administrateur ? Chaque spectateur devrait payer sa place 46 francs.

Et s’il me venait l’envie de monter un Shakespeare ?… Allez, “Hamlet”, et je réduis la voilure à 12 comédiens. Dans les conditions citées ci-dessus, chaque spectateur devrait payer sa place 80 francs uniquement pour couvrir tous les frais (je n’ai pas comptabilisé le moindre décors, seulement des salaires au minimum syndical, et n’ai compté que 4 semaines de répétition, ce qui, pour “Hamlet”, est quasi impossible à tenir comme rythme).

Maintenant, imaginez un opéra. Avec tous les membres de l’orchestre à payer… Le coût réel d’une place…

Je suis un peu long, excusez-moi. Mais c’est juste pour expliquer, avec un raisonnement un peu brut de décoffrage (il y a des multiples autres paramètres qui entrent en jeu) pourquoi l’art doit être subventionné.

En bref, sans subventions :

– il n’y aurait presque plus personne pour pouvoir assumer le coût réel d’un spectacle

– il n’y aurait plus personne pour assumer le coût du travail préalable au spectacle, que j’appelle “de recherche” (qui comprend l’écriture, la conception scénographique, les lumières, la musique, etc…)

– l’un dans l’autre, il n’y aurait pas d’autre théâtre que “Holiday on Ice”

L’UDC dit qu’il ne faut que des sponsors privés. Mais l’UBS voudra-t-elle payer pour un Brecht ? Ou Zurich Assurances pour un jeune auteur romand inconnu ? L’UBS n’a pas voulu entrer en matière pour mon spectacle, indiquant dans sa lettre d’explication qu’elle “n’avait pas les moyens d’entrer en matière” (nous avons reçu cette lettre le jour même où l’UBS annonçait des bénéfices records, alors que nous demandions une aide de 2’000 francs). Je sais que je suis moins sexy qu’Alinghi, et je sais que je ne m’adresse qu’à quelques milliers de spectateurs, et pas les plus riches, en plus. Je comprends bien leur logique. Le problème, c’est que quasi TOUS les privés ont cette logique. Alors, quid des jeunes compagnies théâtrales ? Faut-il forcément, systématiquement, perpétuer le mythe de l’artiste fauché qui ne peut créer que dans misère et la douleur ? Intéressant que parce qu’il a failli crever de faim ? Moi, je n’y crois pas.

Pour que mon spectacle, qui aujourd’hui “marche bien” (nous allons encore le tourner l’an prochain et une nouvelle tournée encore plus importante se dessine en 2008-2009) existe, je ne me suis pas payé au moment de sa création. Même, j’ai mis de l’argent de ma poche. C’était mon choix, je l’assume. Mais si je peux faire ça une fois (je l’ai même fait pour le suivant, donc j’ai fait ça 2 fois), j’estime normal de pouvoir vivre de mon travail, et estime normal de pouvoir le partager à un prix décent.

Voilà.

Même excellent, un artiste peut avoir besoin de subventions.

C’est ce que j’ai essayé d’expliquer un peu maladroitement ci-dessus (et je comprends qu’il faille l’expliquer parce que ce sont des choses auxquelles on ne pense pas forcément en allant voir un spectacle ou en consommant un disque, ou un film).

Il est capital de se battre pour qu’existe un système de subventions, pour peu que l’on considère que l’art “sert à quelque chose”. Ce qui est mon cas.

P.S. Encore un truc, un peu à part… Economiquement parlant, puisque nous parlons d’argent, il est intéressant de savoir (c’est prouvé) qu’un franc injecté dans la culture (par le biais de subventions) en rapporte plus du double à la collectivité, ne serait-ce que parce que les amateurs de culture “consomment” et “dépensent” : qui un repas, qui une boisson, qui une place de parking, qui une réservation par téléphone, etc…

99)
ToTheEnd
, le 27.07.2007 à 16:16

Batisse: le plaidoyer n’est pas mauvais, mais il manque un peu de réalisme vis à vis des objectifs à atteindre. Tout d’abord, on parle de la SUISA, l’équivalent Français de la SACEM. J’imagine qu’ils sont assez semblables, mais les citations ne viennent pas d’eux… et il y a de quoi être scandalisé à la lecture du résumé suivant: “On ne va pas s’emmerder à faire de l’épicerie pour les pauvres types qui vendent 3 CD… autant donner cet argent à d’autres qui vendent plus!”

D’une façon générale, l’industrie de la musique (c’est un milieu que je connais bien, contrairement à l’édition du livre) ne souhaite qu’une chose: garder ses revenus.

Et c’est là que le bas blesse car ceux qui payent cette politique, c’est les artistes. Toutes les grosses boîtes disent que ça coûte cher de trouver de nouveaux artistes et c’est vrai… mais quand on dépense des millions pour assurer la promotion de groupes connus en faisant même dans les supermarchés des têtes de gondole, il y a de quoi vomir.

Je ne suis pas gêner de payer 3 à 8 balles à un artiste pour ce qu’il m’apporte. Je suis aussi pour payer quelque chose à mon disquaire Eric qui se donne un mal de chien et m’a fait découvrir plein de trucs géniaux…

Par contre, pour le reste, je ne pense pas que prendre 50% de marges soit un argument valable… tout comme 15% dans la gestion des droits… quelle arnaque.

Mais revenons au thème! Faire payer par 2, 3 ou 4 fois les droits à tous les (100%!) honnêtes gens, c’est un scandale. C’est ça qui me révulse le plus dans cette industrie en perdition qui a réussi à convaincre le TF via son perroquet nommé SUISA (Sûrement, Unilatéralement, Ignoblement et Sciemment Aberrant).

T

100)
levri
, le 27.07.2007 à 16:21

Quand on entre dans le monde de la subvention il n’y a plus de limite :

Un copain aimait le parachute ascentionnel, mais n’avait pas d’agent pour le pratiquer, il a monte une asso loi de 1901 et s’est fait financer 3 voiles et 1 4×4 par une mairie, le conseil general etc … les autres membres bidons de l’asso sont des copains a qui il a demande d’adherer.

Je connais un type qui a fait la meme chose pour 1 “club” video

Et un 3eme qui m’a explique que voulant s’installer comme fermier, mais ne voulant pas en avoir les inconveniants, a cree une asso de defense du fromage local, il est salarie de son asso et touche des subventions delirantes (reelement, il m’a donne des exemples), alors que le mec en face est fermier et doit donc se debrouiller.

Moralite, c’est facile de se faire financer ses passions … plus la passion est couteuse, plus c’est moral et defendable … Ici ils ont meme subventionne un “concert” de Yannick Noah !

Je connais egalement des musiciens, des amateurs de cinema etc subventionnes, on en arrive a un point ou il suffit de s’autoproclamer “artiste” pour avoir “droit” a des subventions … nous vivons dans des pays riches, mais peut etre aussi vivons nous au dessus de nos moyens.

Je pense que chacun doit prendre ses risques, soit on est pas assez motive pour en vivre, c’est un loisir et on a pas a demander de subventions, soit on prend le risque “artiste maudit” et on bouffe du chien enrage … si on est “reconnu” un jour, c’est bien ;)

…. je ne vais pas me faire que des copains …

101)
infisxc
, le 27.07.2007 à 16:31

…. je ne vais pas me faire que des copains …

évidemment que tu ne vas pas te faire des copains. Coacoa a pris la peine de rédiger un long commentaire circonstancié pour t’expliquer la nécessité de la subvention. Et pour toute réponse, tu te fends d’un nouveau post où tu n’apportes aucune réponse aux arguments de coacoa. Qui plus est (à mon sens) pour servir une argumentation de mauvaise foi : des abus, il y en a partout ; mais affirmer “il suffit de s’autoproclamer artiste pour avoir droit à des subventions”, c’est bête et gratuit.

102)
coacoa
, le 27.07.2007 à 16:53

Levri, c’est ton avis, et crois-moi, tu n’es (hélas) pas le seul à penser ainsi.

Bien entendu, on trouvera toujours des exemples pour discréditer quelque chose, et je peux croire que parfois les “subventions” engraissent des paresseux ou des nantis. Faut-il pour cette raison couper la bourse à tous ?

Faut-il ou non subventionner l’art ? C’est un choix de société.

Je suis fils de chercheur en physique. Mon père est confronté au même problème que moi. On ne veut plus subventionner la recherche pure, il faut désormais favoriser le développement scientifique à des fins commerciales.

“Economiquement”, c’est compréhensible. A court ou moyen terme.

Mais sans la recherche pure, dénuée “au départ” d’intérêts financiers, aucun progrès, quel qu’il soit, n’aurait jamais été possible.

Il en va de même en arts. On imagine les artistes comme des bohémiens se saoulant au gros rouge en chantant nus pieds autour de grands feux. Alors que nombre d’artistes font “de la recherche” et travaillent aujourd’hui à ouvrir les possibles du champs de nos compréhensions futures. Sur nos systèmes de représentation, sur notre appréhension de l’esthétique, de la narration, sur nos capacités à transcender le réel. Ce qui semble abstrait à beaucoup aujourd’hui sera le sel de nos représentations futures. Faut-il rappeler que dans les salons, à la fin du XIXème, les gens n’arrivaient pas à “lire” les nénuphars de Monet et qu’ils n’y voyaient que des couleurs disposées ici et là ?

Toutes les grandes civilisations ont placé l’art, la science et la philosophie en leur centre. Pas pour rien. Pour proposer des pistes de réflexions, préparer le futur, prévenir les dérives, tenir éveillées les consciences.

Mais j’admets volontiers que rien n’oblige une civilisation à être grande.

103)
Anne Cuneo
, le 27.07.2007 à 16:57

Je n’ai rien à ajouter à ce que disent Batisse et coacoa – ce que tu dis de tes pièces, je peux le dire de mes romans (écrits dans des coupures de temps, entre deux jobs) et encore plus de mes films.

François: je ne sais pas très bien comment la Suisa procède. La SSA (équivalent suisse de la SACD) détaille tout jusqu’au dernier centime. Elle prélève 12 % sur nos droits, mais sans elle, il y a bien souvent des droits dont nous ne verrions pas la couleur, un avocat épluche chacun de mes contrats avant que je le signe, et je jouis d’une protection juridique en cas d’embrouille. Je n’ai pas besoin de surveiller l’utilisation qui est faite de mes oeuvres, la SSA le fait pour moi. En ce qui me concerne, ça vaut les 12 %.

Dernier détail: si nos oeuvres sont bonnes, elles sont achetées et on n’a pas besoin “d’aumône”. Je rougis de le dire, mais il paraît que je suis l’auteur le plus vendu de Suisse romande, et je suis dans les 10 premiers en Suisse. Si je ne travaillais pas comme journaliste, je ne paierais même pas mon loyer, avec les droits d’auteur que je gagne. Coacoa le dit: l’opéra, le théâtre, le cinéma, n’existeraient même plus dans nos pays sans subventions. La littérature n’existe que parce que les 9/10es des auteurs travaillent presque gratos.

105)
jibu
, le 27.07.2007 à 18:25

coacoa, et Anne: Je ne suis pas à refuser totalement le subventionnement pour l’art, je ne suis pas udc non plus. Ce que dis Anne qui ne peux pas vivre de son job m’étonne en fait… Dans ce cas, je trouve que tu es mal défendu par la sacem et surtout par ton éditeurs, campiche fait pigiste pour boucler ses fin de moi? je ne suis pas sur, mais c’est comparable au major du disque non un éditeurs de bouquin?? Il me semble tout de même que le piratage de livres n’est pas au stade de la musique? Est-ce Campiche qui y gagne dans cette histoire? Tu parles d’une protection juridique fournis par la sacem, je trouve qu’il vaudrait mieux avoir une compagnie externe aux affaires concernées, ils sont partis pris aussi non ?

Coacoa, sans vouloir absolument te donner tord, j’aimerais continuer de parler de ce que tu expliques: tu dis devoir investir pour démarrer ton spectacle; tu crois que c’est comment dans le privé? De plus ton spectacle à du succès, donc tu devrais pouvoir retomber sur tes pattes et te payer non? tu parles de salles à 100 places, mais si ça marche tu pourra passer dans des salles plus grandes, et ainsi devenir rentable ! non? je suis à coté? Tout le monde ne bosse pas pour Apple ou Google, J’ai un garage sur 2 sites, figurer-toi que mon premier salaire est tombé après 1 an et demi de galère, je n’ai pas eu de subventions, ce qui est normal à mon avis, après 7 ans, mon salaire est de 3000.- par mois plus une voiture d’entreprise ainsi qu’un ordi pour 11 heures de boulot par jours… (oui, pas aujourd’hui, mais j’en ai marre là) mon entreprise marche bien, le carnet de rendez-vous est rempli toute l’année. Il y a aussi des petites entreprise qui galère, personne ne penserait à subventionner une entreprise comme la mienne, un garagiste c’est riche voyons… AMAG ou d’autre grand groupe contrôle le marché avec des tarifs horaire à 150.- de l’heure mais des petits font de la résistance et offre des services de qualité pour 90.- de l’heures. La comparaison vaut ce qu’elle vaut, je ne me plaint pas, j’ai choisis cela, je dois être stupide.

Désolé, c’est un peu en marge du débat… c’est la faute à Coacoa :-)

106)
Stan
, le 27.07.2007 à 18:56

Bonjour à tous, Je me sens un peu honteux de ne réagir que tardivement à ce débat, d’autant plus pour dire ce que bien d’autre ont dit avant moi et mieux dit qui plus est… mais je le fais quand même, parce que je me sens quand même bien moins honteux que ne devraient l’être les actionnaires des “Majors”, ainsi que une partie de ceux qui y travaillent. J’ai en ce qui me concerne fait l’acquisition assez tardivement de ma collection de disque, puisque le CD fût inventé lors de mon adolescence. J’ai donc acheté l’intégrale de LED ZEP, des DOORS, LOU REED, et bien d’autres (la liste est longue vous le savez bien…), et j’ai payé à cette époque mes CD plein pot ! Pour des disques produits parfois plus de 20 ans plus tôt… sic ! J’y voyais déjà à ce moment là, une certaine injustice, car si moi j’achetais ces albums pour la première fois, nulle part je n’ai vu des opérations d’échanges K7 et vinyles pour un CD…. en Bref, ceux qui avaient déjà payé cette musique devaient s’acquitter à nouveau de la facture, et au prix fort. Bon… soit…. les coûts de fabrications, les équipements nécessaires,etc…. mais quand même… le coût de fabrication d’un CD est bien moindre que celui d’un vinyle il me semble ? D’ailleurs, il me semble aussi que l’arrivée du CD correspond à peu près à la période ou les dinosaures du Rock (Rolling Stones, Pink Floyd…) sont ressortis de leurs placards pour nous faire des tournées pompeuses et avec des billets hors de prix… Je pense que la musique est devenue chère quand elle est devenue industrielle, si le CD meure, d’après moi c’est un suicide ! Si Eddy Mitchell arrête de faire des disques parce que cela ne rapporte plus assez, je pense qu’il voit le problème à l’envers, et qu’en fait il coûte trop (le disque, pas Mr Eddy ;-)… Il est grand temps que la musique retrouve sa place dans le spectacle vivant plutôt que sur des mémoires mortes. Et que les places de concerts cessent aussi de coûter la moitié d’un mois de salaire moyen… Payer 25 ou 30€ pour un concert, c’est plus facilement compréhensible par un amateur de musique, car il a en face de lui l’ensemble des professionnels indispensables au bon déroulement du spectacle pour lequel il est venu, il est sorti de chez lui, éteins sa télé !!! De l’ingénieur du son au moindre roadies, tous sont IN-DIS-PENS-ABLES pour ce concert… Peut-on en dire autant de l’ensemble des employés d’ UNIVERSAL ? Je ne disconvient pas du réel travail effectué par des labels, y compris faisant partie de ces Majors, mais quand même… Star’ac, Pop Star et autres tubes de l’été balancés non-stop à la télé….? Quand je les entends pleurer, ça m’écœure un peu quand même. Jean Jacques GOLDMAN doit vendre une de ses Mercedes ? (j’ai rien contre lui mais bon… j’ai du mal à le plaindre, même s’il ne possède pas de Mercedes), Pagny a du mal avec ses impôts ? meeeerde…. qui s’occupe des artistes plus “anonymes” ? Et s’ils sont anonymes par choix, je ne suis pas persuadé que ce soit le leur. Voilà… c’est un peu facile peut être, mais on ne m’ôtera pas de l’idée que nous avons été pris pour des vaches à lait pendant des années… Faudrait voir à repenser le rapport qu’a un artiste avec ses “fans”, voire que les artistes vendent eux-mêmes le fruit de leur travail par le net et nous fassent de nouveau rêver sur scène. Désolé de n’avoir causé que musique, je sais bien que les problèmes de droits d’auteurs touchent tous les autres mediums (Livres, Photos…), mais c’est malgré tout le plus représentatif du problème qui existe aujourd’hui, si toutefois il s’agisse réellement d’un problème et non d’une normalisation d’un marché devenu “fou” depuis trop longtemps au bénéfice de peu et au détriment de tous.

107)
coacoa
, le 27.07.2007 à 20:14

Je ne pense pas que tu es stupide Jibu, tu fais comme moi, tu essaies de vivre de ce que tu aimes, et personnellement, même si avec tout ça je squatte un peu la discussion avec mon “hors-sujet”, j’aime discuter de ça avec toi.

Ce que tu dis es juste, et je te comprends très bien. Pour ma part, au grand dam de mes amis, je crois aussi qu’il faut oser “investir” au début d’une aventure. Ne serait-ce que pour comprendre le “coût” des choses (et je ne parle pas que du coût financier). J’ai appris mille fois plus en galérant que si tout m’était venu du ciel. Mais au bout d’un moment, il faut aussi pouvoir vivre de son travail. Simplement vivre. Payer ses assurances, son loyer, ses impôts, sa bouffe. Et sans subvention, c’est quasi impossible.

Je ne crois pas “avoir droit” à une subvention “parce que” je suis artiste. Je demande des aides financières pour que mes spectacles puissent voir le jour parce que j’ai la prétention de croire qu’ils sont de qualité et qu’ils méritent d’être vus.

Pour info, nous sommes tenus auprès des subventionneurs de déclarer tous nos comptes : en cas d’excédent, nous sommes tenus de rembourser chaque centime. Et ça peut paraître bizarre, mais je me réjouirais de pouvoir les rembourser.

J’avais oublié un détail important dans mon calcul précédent : les lieux d’accueil ne sont pas gratuits, les salles doivent aussi pouvoir tourner, payer les salaires des techniciens, des administrateurs, des programmateurs, les loyers, l’eau, l’électricité… Tu peux augmenter les prix des places que j’ai indiqués au post 98 de 30 à 40 % pour couvrir ces frais…

Avec ce que coûte vraiment un spectacle en terme de salaires et de frais réels, pour la raison que j’ai évoquée plus haut (le coût par spectateur), il est quasi impossible, sur le marché suisse, de couvrir les coûts d’une production professionnelle avec les entrées publiques.

Mon spectacle “marche”, oui. Et pourtant…

Lors de notre tournée cette année, nous avons rempli les salles à 90% de leurs capacités. Ce qui est formidable. Mais sans une aide de 5’000 francs de la Ville de Lausanne, 5’000 francs de la Loterie Romande et 4’000 francs de la Migros, nous ne bouclions pas nos comptes. Parce que nous avons répété une semaine pour remonter le spectacle. Parce que nous n’avons joué que dans des petites salles à 15-20 francs la place. Même pleines, elles ne finançaient pas les coûts réels. Ce d’autant plus que les lieux d’accueil prenaient évidemment une part de la recette (encore une fois, pour pouvoir payer leurs propres frais).

D’aucuns me diront qu’il fallait jouer plus longtemps et dans d’autres lieux… Mais pour cela, il faut que les lieux choisissent notre spectacle. Nous avons contacté en Suisse et en France 1’650 salles de spectacle, oui, 1’650. Avec un dossier reconnu unanimement comme étant “de grande qualité”. Nous avons jusqu’ici signé des contrats avec 9 théâtres. 9 sur 1’650 !!!

Bref. Pour résumer. Les grandes salles ? Elles ne sont pas légion en Suisse romande, et encore faut-il que les directeurs de salle te prennent… Tourner un spectacle à l’étranger ? C’est quasi mission impossible pour une compagnie comme la mienne (le coût d’une location de salle, 200 places, à Paris ? 5’000 Euro la journée. Et va remplir une salle quand personne ne te connaît…).

Je te jure que ce n’est pas de la mauvaise volonté. J’adorerais voir mes spectacles s’auto-financer (ce qu’il devrait faire l’an prochain pour la première fois).

Pour ceux que ça dérange, je n’ai aucune peine à parler d’argent et de salaire :-)) (En Suisse, c’est mal vu, je sais…). Je poursuis, donc…

Cette année, j’ai pu me payer un mois de salaire. Mais je n’ai pas pu me payer tout le travail que représente le démarchage des salles, la paperasse administrative, la publicité, etc, etc… Mirou, qui est l’administrateur de ma compagnie, n’a pas pu se payer non plus (cumulé, il a travaillé, au bas mot, sur l’année, au moins un mois complet à la diffusion du projet).

Là, je travaille à l’écriture du prochain. Mes dans ce temps-là, il m’est impossible de gagner ma vie avec cette écriture.

C’est ça, la réalité des arts de la scène. On compte en général 30% d’entrées publiques, et 70% de subventions (privées et publiques). Sur cette tournée, nous avons fait 50%-50%. Ce qui est rare.

De fait, j’écris, j’écris, mais le vrai sujet est ailleurs.

La “rentabilité” de l’art ne se mesure pas en terme d’argent. Comme celle de l’éducation, d’ailleurs. C’est une sorte d’investissement sur du vent. D’aucuns diront que le vent n’est rien. Mais demandez à un géologue combien le vent sculpte le paysage.

Quand Bach livrait partition sur partition, il était payé par l’église. C’était un salaire.

Mais sa musique, a-t-elle un prix ?

En fait elle en a 2.

Un prix concret (celui qu’a coûté à l’église la commande de l’oeuvre et celui qui couvre les salaires de l’orchestre, ou, si enregistrement il y a, les salaires des preneurs de sons et de tous ceux qui rendent possible sa diffusion).

Et une autre sorte de prix. Mieux qu’un prix, une “valeur”. Une valeur inestimable, qui a permis à toute la musique occidentale savante, puis moderne, d’être ce qu’elle est.

C’est cet apport de l’art que j’appelle “le vent”. Quelque chose qui ne se mesure pas immédiatement en terme de profit, en terme d’argent, mais que, par contre, l’argent peut financer afin qu’il puisse souffler, chaud, à travers tous nos sens qu’il tient en éveil.

P.S. Il fut un temps où la bourgeoisie, comme la monarchie d’ailleurs (on le voit chez Shakespeare avec les personnages de fous qui entourent les rois), entretenaient les artistes, même si ces derniers les critiquaient ouvertement. C’est une chose qui a quasiment disparu (je dis quasiment, n’en déplaise à certains, je connais des financiers très très “connus” qui pratiquent encore le mécénat, tout à fait anonymement, et sans aucune autre attente que de pouvoir apprécier le travail de leur “protégé”, même si ce dernier défend d’autres convictions que son mécène. Cela nous semble paradoxal parce que le paradoxe a quasiment disparu du champs de nos représentations. Tout est noir ou blanc, chacun dans son camp.). La société, en accordant des subventions, a en quelque sorte pris le relais. J’espère qu’elle le fera tant qu’elle comprendra, même intuitivement, le bon sens du fou.

P.S.2. (Non, pas Play Station 2) Je crois que le formidable succès d’Anne chez Campiche permet surtout à d’autres auteurs d’être édité chez lui. Plus il vend, plus il édite. Ce qui est le contraire d’une maison comme Universal qui ne mise aujourd’hui plus que sur des produits porteurs. Ainsi (mais je dis peut-être de formidables âneries), l’édition d’auteurs de théâtre romands dans la collection enjeux en camPoche ne doit pouvoir exister que “grâce” à des succès ailleurs. Le théâtre, édité, ne rapporte rien. Mais alors, rien de rien.

108)
coacoa
, le 27.07.2007 à 20:19

Yôôôô, une vraie batoille, mécol…

109)
Karim
, le 27.07.2007 à 20:46

Coacoa, je ne connais pas tes spectacles mais je pense que tes interventions sur cuk devraient être subventionnées. Je jouerai bien au mécène mais je suis moi-même subventionné par l’éducation nationale pour produire du vent.

110)
Anne Cuneo
, le 27.07.2007 à 22:01

Dans ce cas, je trouve que tu es mal défendu par la sacem et surtout par ton éditeurs, campiche fait pigiste pour boucler ses fin de moi? je ne suis pas sur, mais c’est comparable au major du disque non un éditeurs de bouquin??

Tu ne comprends pas, Jibu. Heureusement que ces jours-ci Campiche est occupé ailleurs, sinon tu l’entendrais rire jusque chez toi – rire pour ne pas pleurer bien entendu.

Le problème des auteurs, c’est que sous nos latitudes il faut d’abord écrire le roman, ensuite peut-être quelqu’un s’y intéresse, ensuite il va en librairie, il se vend, et seulement à ce moment-là on reçoit un peu d’argent. Par rapport au travail fourni, ce sont (oui, TTE, des cacahuetes). Campiche n’est pas mieux loti que moi. Il ne reçoit de l’argent que si mon livre marche. Dans l’édition, ce sont les intermédiaires qui gagnent, et (j’ai déjà expliqué ça dans ce fil de discussion) les éditeurs ne se font du fric que s’ils sont aussi intermédiaires, et même, comme Hachette, libraires. Il faudrait changer la structure sociale tout entière, pour que cela change.

Et nos SACEM, SSA, SACD, ARF, SUISA, SUISSIMAGE etc. etc. nous défendent énergiquement. Il y a des dysfonctionnements parfois, mais dans l’ensemble, je trouve bien souvent qu’on confont le messager avec le “coupable”.

111)
levri
, le 27.07.2007 à 22:38

@ infisxc, Coacoa et les autres

Oui j’ai ete un peu “definitif” et ca n’etait pas sans etre voulu, et oui c’est moins simple que ca et en ecrivant je savais que je simplifiais, j’habite une petite ville de province, ces exemples sont reels et locaux, et je pourrais en citer beaucoup d’autres …

Meme si j’ai l’air de le dire, je ne pense pas qu’il faille supprimer toutes les subventions, mais je suis quand meme ecoeure de voir a qui et a quoi elles sont attribuees dans trop de cas (la majorite des cas ?) et je suis tout a fait pour le financement public de la recherche fondamentale !

J’ai bosse pendant pas mal d’annees dans la musique etc, et non je n’ai jamais touche ni essaye de toucher quoi que ce soit (il faut un minimum assumer ses convictions)

– faire payer tout le monde pour quelques “pirates”, ca n’a qu’un nom = racket !

– limite je serais assez d’accord pour une licence globale, ceux qui pompent en P2P payent un supplement d’abonnement raisonnable a leur FAI (systeme de la redevance TV, ils declarent qu’ils pompent et sont les seuls a payer).

Coacoa : je comprend que mes propos te choquent, vu que tu as l’air d’aimer ce que tu fais, que tu estimes que tu merites de toucher un revenu, et que tes pieces ne seraient pas jouees s’il n’y avait pas de subventions.

Mais … (je vais remuer mechamment le couteau dans la plaie et ce n’est pas forcement mon opinion, mais des questions que je me pose)

Pour qui montes tu une piece ? pour TE faire plaisir ou pour un public ? S’il y a un public, qu’il paye, s’il n’y en a pas, debrouille toi pour que tes productions soient appreciees et retribuees a leur juste valeur.

S’il n’y a pas de public, c’est que ca n’est as bon ou que le theatre est tombe en desuetude … a ce moment, pourquoi le faire survivre artificiellement ?

Il n’y a plus de public pour les gladiateurs (mmm pas certain de ca) … les spectacles de gladiateurs ne sont pas (encore) subventionnes.

Je connais de (tres) bons musiciens qui n’arrivent pas a vivre de leur musique, par consequent ils bossent a cote en attendant des jours meilleurs, et depensent tout ce qu’ils gagnent en bossant pour financer leurs spectacles.

C’est vrai qu’a une epoque le roy et l’eglise financaient les artistes, mais les spectateurs ne payaient pas leur places et Mozart n’etait pas paye pour jouer dans des bleds paumes.

Actuellement tout le monde en Europe peut payer sa place s’il le desire et si ca l’interesse. (mes voisins RMIste ont meme un plasma geant pour regarder des stupidites a la TV, ils pourraient se payer des places de concert, et ici la municipalite les offres aux faibles revenus.

Donc le financement peut se faire par le public et sauf dans de tres rares cas je ne voie pas l’interet de la subvention, sauf peut etre a faire baisser le niveau qualitatif

PS : ne croyez pas que je sois juste agressif, et surtout pas que je veuille blesser qui que ce soit (ca ne se voie pas, mais je suis un genil). C’est juste que je me pose des questions, et que je ne trouve pas forcement les reponses.

PS2 : “il faut que la structure de la societe change” oui ! tout a fait d’accord … ou des megas taches solaires entrainant la privation de TV pendant 6 mois pour inciter les gens a s’interesser au spectacle vivant ? :D

112)
bgc
, le 27.07.2007 à 23:09

Avec humour:

Si les discussions entre les administrateurs de la Sacem, Suisa, Sabam, etc… ressemblaient à ce qu’on vient de lire, je crois que les auteurs/compositeurs auraient, là, vraiment beaucoup de raisons de se plaindre.

Et c’est pas 15%, mais au moins 30% qu’il faudrait prélever pour les “frais de gestions”.

Heureusement qu’il y a quand même 50 ou 100 musiques qui rapportent assez chaque année afin que les 10 ou 15 % prélevés permettent de payer aussi les frais de gestions des 50 ou 100.000 titres (à vérifier) déposés chaque année et qui ne rapporteront jamais rien.

En conclusion, y a-t-il une idée, une petite, toute petite idée qui pourrait nous aider, nous, pauvres petits créateurs, ou vilains racketteurs des pauvres petits créateurs?

PS: Merci Madame Poppins pour votre intervention.

113)
jibu
, le 27.07.2007 à 23:17

coacoa: avec ces nouveaux chiffres c’est effectivement plus claire que ce n’est pas vivable sans subventions sans faire partie d’une superproduction financé pas un riche organisateur qui forcément ne prendra que quelqu’un de déjà très connu afin de capitaliser plus que de raison.

Anne: Ok, donc l’ennemi est le cartel du livre, les gros groupes libraire. Le piratage ici n’est pas le problème contrairement à la musique. On peut savoir comment est réparti le prix du livre entre les différents acteurs?

114)
Batisse
, le 27.07.2007 à 23:58

Je voyais ça d’un point de vue informatique: d’un côté on a iTunes qui tourne presque tout seul (non, quand tu clique “ajouter à mon panier” il n’y a pas quelqu’un dans un entrepôt qui met le titre dans un panier), qui envoie informatiquement ses totaux à la compta de la Suisa, qui je l’espère, est informatisée. Et comme les ordinateurs sont taillables et corvéables à merci, on a déjà un esclave. Si l’opération prends à la Suisa plus qu’une journée par mois, qu’ils me contacte, je leur refait le système.

La SUISA ne gère pas que les droits versés par iTunes et elle ne saucissonne pas les frais secteur par secteur. Or il y a de nombreuses sources de droits, magasins, artistes interprètes, spectacle vivant, radio, télé, cinéma, etc. Elle applique un taux de frais fixes qui correspond à l’ensemble de ses activités et du financement de son fonctionnement, salariés, locaux à louer, prestations informatiques, etc. Bref comme une entreprise normale. Si elle « découpait tout en rondelles » c’est là que les frais exploseraient.

Mais tes chiffres sont intéressants, bien que peu crédible: un auteur-compositeur-interprète toucherais 25% du prix d’un CD à la vente, mais seulement 5% de la vente d’un CD sur iTunes?

Attention il ne faut pas confondre droit d’auteur et royalties (les 8% à 20% pour l’interprète). Les royalties sont un intéressement à la vente et seul les gros vendeurs (Johnny) on le poids de les négocier à 20% la plupart des autres se contentent de 8%. Pour le reste, sur 1€, iTunes donne 70 centimes au producteur — qui paie les royalties à l’artiste en respectant son contrat — et 8 centimes de droit d’auteur reversés par la SACEM/SUISA. En faisant une recherche sur le web sur le “prix d’un CD” tu devrais retrouver mes sources. Cela dit les artistes gagnent moins avec les magasins en ligne qu’avec les CD et les interprètes d’accompagnement ne sont plus payés sur les ventes au mépris de la loi.

La SUISA dit juste qu’ils vont répartir les gains entre ceux qui vendent le moins, sans justificatifs. C’est pas scandaleux?

La SUISA dit : « Quant aux recettes encaissées pour les titres rarement téléchargés, elles seront réparties sous forme de supplément sur une ou plusieurs autres classes de répartition appropriées. »

Lorsque tu reçois le bordereau de rétribution des droits — je ne sais si ça se nomme comme ça mais j’espère qu’on se comprend — tout est détaillé en « classes de répartition » genre, titre du morceau, interprétation en spectacle vivant, redevance copie privée, rémunération équitable (bars, magasins, radios), etc. Ils ne vont pas spécialement créer une classe pour 2 F de droits sur un an mais plutôt répartir cet argent sur « sous forme de supplément sur une ou plusieurs autres classes de répartition appropriées » du titulaire des droits. De toute façon il serait illégal de donner ne serait-ce qu’un franc à quelqu’un d’autre que l’auteur en titre du morceau téléchargé !

Enfin que ceux qui vendent le plus touchent le plus. D’une part c’est logique, d’autre part c’est le problème de la médiocrité des goûts du public et l’on y peut rien. La loi française oblige à ce que 25% de la redevance pour copie privée aille au financement de la création, du spectacle vivant (concerts, festivals, théâtre) et de la formation ce qui profite à ceux qui n’ont pas une grosse boîte qui pousse à la vente du produit comme une vulgaire lessive. Cela compense un peu les effets pervers de la marchandisation à outrance de la culture en divertissement mais ça n’est certes pas suffisant.

115)
coacoa
, le 28.07.2007 à 00:04

Levri, rassure-toi, tes propos ne me choquent pas, pas du tout même. Nous devons tous justifier notre gagne-pain, je n’ai pas de problème à justifier le mien.

Pour qui montes tu une piece ? pour TE faire plaisir ou pour un public ?

C’est bien entendu les deux choses à la fois.

S’il y a un public, qu’il paye, s’il n’y en a pas, debrouille toi pour que tes productions soient appreciees et retribuees a leur juste valeur.

Bon, tout d’abord, me débrouiller, tu peux me croire sur parole, c’est ce que je fais quotidiennement. Je ne peux que me répéter :

1) Le public ne peut pas payer la valeur réelle d’un spectacle, les coûts sont trop élevés. Voir post 98.

2) “La rétribution à sa juste valeur…” Il y a une rétribution financière, qui me permet de vivre, et il y a celle qui importe : les regards des gens après le spectacle, leur sourire, leurs mots postés pour l’équipe du spectacle, ce qui, peut-être, leur reste à quelque part dans la tête. (écrit comme ça, ça fait gnangnan, dans la vraie vie, c’est autre chose) La seconde, je l’ai. C’est celle qui me fait croire que ce que je fais a un sens. Et elle n’a pas de “prix”.

S’il n’y a pas de public, c’est que ca n’est as bon ou que le theatre est tombe en desuetude … a ce moment, pourquoi le faire survivre artificiellement ?

Je comprends bien. En même temps, ce n’est hélas pas si simple. Il y a du public. Les salles en Suisse romande sont pleines. Les gens paient une partie des coûts, les subventions une autre. Comme pour les transports publics. Ah, d’ailleurs, je crois vraiment que le théâtre est un service public. Fondamentalement.

Maintenant, certaines pièces formidables n’ont pas de public. Parce qu’elles sont trop en avance sur leur temps, parce que le contexte n’est pas favorable (lors de la Guerre du Golf, les salles étaient vides, par exemple), parce que ci ou parce que ça… Cela n’empêche pas certaines de ces pièces d’avoir été des “dates” (parce qu’elles ont révolutionné les arts de la scène). On en parle encore, bien qu’aucun témoignage filmé n’existe. Je suis globalement d’accord avec toi : un spectacle qui ne fait que des salles vides est une chose absurde. Mais l’absurdité peut arriver. TF1 nous fait croire le contraire.

Il n’y a plus de public pour les gladiateurs (mmm pas certain de ca) … les spectacles de gladiateurs ne sont pas (encore) subventionnes.

Je te lis bien. Je vois une différence fondamentale entre les buts poursuivis par les combats de gladiateurs et le théâtre. Je t’invite volontiers à venir voir ce qu’en tout cas nous essayons de faire au théâtre.

Je connais de (tres) bons musiciens qui n’arrivent pas a vivre de leur musique, par consequent ils bossent a cote en attendant des jours meilleurs, et depensent tout ce qu’ils gagnent en bossant pour financer leurs spectacles.

Je sais. Je connais des gens qui ont un handicap et qui triment pour pouvoir s’offrir des vacances une fois tous les cinq ans. Est-ce que ça doit être la norme ? Est-ce que “parce que c’est comme ça pour certains”, ça doit être comme ça pour tout le monde ? Est-ce que cette situation est meilleure que si tes amis avaient une aide qui leur permettait, un mois durant, de pouvoir travailler à fond, ensemble, à leur travail artistique ? S’en porteraient-ils plus mal ?

Actuellement tout le monde en Europe peut payer sa place s’il le desire et si ca l’interesse.

En payant le prix réel d’une place, donc sans subventions, non, ça serait impossible.

J’ai un truc à dire à ce sujet… Il y a à Lausanne un théâtre qui a décidé de changer l’affectation des subventions et de prendre de sérieux risques. Ils offrent moins aux artistes, mais ils font payer les places 13 Frs (moins de 10 Euros). Pour tout le monde. Le nanti comme le prolo. Ils ont une programmation hyper pointue, hyper contemporaine. Et ça marche. Les gens viennent. Et peu à peu, ils découvrent le théâtre. Celui qui se fait aujourd’hui, les recherches actuelles, les chemins qu’on leur présente. Et ça c’est beau.

On croit souvent pouvoir voir une pièce et décider si cela nous plaît ou non au premier coup d’oeil. Bien sûr, on en a le droit. Comme pour un tableau ou un livre. Mais combien de fois passe-t-on à côté de quelque chose que l’on pourrait aimer si on le connaissait ? Qui peut comprendre le chinois la première fois qu’il l’entend ? Qui peut apprécier la délicatesse d’un Grand Bourgogne au premier verre de vin ? L’art est exigeant. Le divertissement pur, Julie Lescaut s’en charge (libérant au passage le temps de cerveau disponible pour l’annonceur qui vient en pause pub).

Je me souviens, quand j’ai commencé des études aux Beaux-Arts, n’avoir eu comme références picturales que les tableaux des peintres de ma région, que je trouvais “magnifiques”. Je ne comprenais rien à l’art conceptuel, trouvais ça facile et dénué d’intérêt. Puis je me suis intéressé, j’ai lu des bouquins, j’ai vu des expos. Peu à peu un univers incroyablement riche s’ouvrait à moi, me questionnant sur tout ce que je croyais définitivement acquis, bousculant toutes mes certitudes. P* que c’était bon !

Aujourd’hui, je pourrais comme d’aucuns adopter une position “supérieure”, me disant “moi je sais, c’est génial, ces pauvres qui n’y comprennent rien”. Mais à quoi bon ? J’ai envie de partager. C’est comme ça. Je faisais déjà ça dans la cour de l’école avec mon petit pain.

Quel bonheur que de boire un grand Bourgogne quand on en apprécie pleinement la saveur ! Quelle joie que de pouvoir échanger avec quelqu’un en maîtrisant une langue étrangère !

Voilà pourquoi je crois que le théâtre, l’art, doit pouvoir être accessible au plus grand nombre. Parce que c’est une source de plaisir immense. Un plaisir multiple. Pas facile à appréhender au départ. Mais à part TF1, qui a dit que la vie était facile ?

Je précise : je ne veux pas obliger ceux qui n’en veulent pas à découvrir tout ça. Mais permettre à tous de le faire. Enfin, quand je dis “je”… “Les subventions” permettent à tout un chacun de pouvoir avoir accès à l’art.

L’idée que l’on se fait des choses, “à consommer rapidement et à jeter” est tout à fait en phase avec une époque consumériste. Je ne me fais pas d’illusions à ce sujet. Mais je remarque ici et là que des changements de mentalité s’opèrent. A l’heure du tout virtuel, les arts scéniques offrent un surcroît d’humanité, de “viande”, qui semble trouver un souffle nouveau.

Bon, je n’ai pas pu m’empêcher de pondre un plaidoyer. Mais c’est sans doute parce que je viens de passer un mois la tête plongée dans des livres, des films, des BD, des pièces de théâtre, des disques et des photos passionnantes. Et c’est tellement “mieux” ! Et soudain les choses semblent tellement plus claires. Plus complexes, mais plus claires.

(C’est un peu mon credo, commenté ici par Alain Maillard, pour ceux qui connaissent. Et il est pas d’accord, arf…)

Tu as raison de ne pas prendre tout ce que j’écris pour argent comptant (tu pourrais difficilement, de l’argent, j’en ai pas des masses :-)) et de questionner. C’est toujours mieux que de camper sur une position sans oser la confronter.

Bon, quelqu’un veut encore un peu de blabla ou j’arrête ?

116)
levri
, le 28.07.2007 à 00:42

coacoa : “Bon, quelqu’un veut encore un peu de blabla ou j’arrête ?”

… comme tu veux :)

merci pour tes precisions

117)
Okazou
, le 28.07.2007 à 06:31

Spéciale jibu

Truisme pour les uns, charabia pour les autres ?

Le beau et l’utile ne s’opposent pas, il faut réconcilier le beau et l’utile, l’artiste et l’artisan, l’homme de l’Art et l’homme de l’art. Si la fonction sociale de l’artisan semble évidente, celle de l’artiste est, encore aujourd’hui, mal comprise, preuve que les médias (mais aussi l’école) ne jouent pas ou fort mal leur rôle dans l’éducation populaire, rôle qu’il est urgent de leur rendre.

Lorsque l’on dresse le bilan des fouilles d’un site archéologique majeur, on remarque que l’on y trouve côte à côte des outils et des peintures.

Homo sapiens est ainsi fait que depuis qu’il existe, non content des satisfactions matérielles nécessaires à sa vie immédiate (faim, soif, froid), il réclame du sacré pour satisfaire à son imaginaire.

Pendant que l’artisan taille sa hache de silex, une hache à la fois belle et efficace (c’est l’ancêtre de Steve Jobs) l’artiste peint un bison sur les parois de l’abri que la tribu occupe ou dans une grotte proche, un bison étrangement magnifique (c’est l’ancêtre de Pablo Picasso).

Une hache, dans la micro-société appelée tribu, tout le monde sait ce que c’est et à quoi ça sert et on ne saurait s’en passer. En revanche, qui aurait su, en ces temps farouches, définir le mystère qui se cache derrière le bison peint ? Car ce bison, chacun sait que ce n’est pas un bison (« Ceci n’est pas une pipe »), que c’est une manière de bison, une représentation toute personnelle de l’artiste que tous, pourtant, identifient comme étant un bison et pas autre chose mais tous savent aussi que ce bison qui n’est pas un bison est beaucoup plus qu’un simple bison.

À quoi sert-il, ce simulacre de bison ? Quelle est sa fonction sociale ?

Elle doit être importante, cette utilité de disposer sur les parois de la grotte de représentations de ce qui tient tout de même en premier lieu de casse-croûte. En effet, voilà une tribu qui délègue un des siens pour s’adonner à la peinture pendant que les autres s’échinent à tailler des haches à grands coups de percuteur pendant des jours pour que les chasseurs puissent regarnir le garde-manger. Nul doute que si le peintre prenait sa part de percussion, la tribu y gagnerait en outillage. Pourtant, ce peintre (le chaman ?) qui ne taille pas le silex, qui ne chasse pas l’aurochs, qui passe son temps à illustrer les parois de la grotte de beaux dessins, la tribu d’artisans et de chasseurs l’accueille, le nourrit et le respecte.

Dans toute société, depuis la plus primitive jusqu’à la plus récente (j’ai failli dire « avancée ») l’artiste et l’artisan, l’artisan et l’artiste, l’un comme l’autre, tous deux, ont toujours rempli pleinement leurs fonctions sociales respectives.

Cro-Magnon avait compris que si les chasseurs et les artisans, tous tendus vers l’acquisition de nourriture, gagnaient ipso-facto le droit de se nourrir, l’artiste qui ne chassait pas et ne fabriquait pas d’outils mais était capable de dessiner « un bison qui, sans être un bison, était beaucoup plus qu’un bison », méritait tout autant sa part du festin.

Aux temps farouches de Rahan, l’artiste qui ne produisait pas de biens matériels mais des biens immatériels jugés tout aussi essentiels à la vie des hommes qui ignoraient pourquoi mais en pressentaient l’importance, était reconnu et pris en charge par la communauté qui l’abritait sans avoir à prendre part à la chasse ou à la fabrication de l’outillage.

Comment croire que des dizaines de milliers d’années plus tard, toute expérience accumulée, toute analyse effectuée, une « société humaine » fondée sur l’argent-roi et le culte sacré, inattaquable, de la consommation se montre incapable d’accomplir ce que les ancêtres de ses ancêtres, sapiens comme eux, considéraient comme un acte tout naturel pour une société civilisée : accompagner dignement et efficacement ses artistes et les soutenir dans leur créativité ?

Le cœur des braves : « Une taxe par-ci, une taxe par-là, une interdiction par-ci, une autre par-là et vous allez voir qu’on va vous arranger ça. »


L’art n’est pas une marchandise. Au marché de lard on ne rencontre que des porcs.

118)
Anne Cuneo
, le 28.07.2007 à 06:35

On peut savoir comment est réparti le prix du livre entre les différents acteurs?

Au fond, j’ai déjà répondu à cette question dans mon humeur, mais encore une fois. Un livre vendu 20 Euros doit coûter 4 (à la rigueur 5) € en sortant, lectoré, imprimé, édité, emballé, de chez l’éditeur. Le distributeur prend 8 € au passage, le libraire les 8 autres. C’est l’éditeur, sur les 4-5€ qui paie l’auteur, uniquement sur les exemplaires vendus bien entendu.

L’année dernière, Bernard Campiche a réussi à tirer de son activité éditoriale 30’000 francs suisses (20’000 €) de salaire pour lui-même. Il travaille littéralement jour et nuit. Mais s’ils n’étaient pas deux à gagner dans leur ménage, ça ne marcherait pas.

Et pourtant, il publie ce que j’estime être (au niveau qualité physique du livre) les plus beaux livres de Suisse romande. Vois toi-même ici pour t’en convaincre.

Encore une fois merci à Batisse et coacoa, aux réponses précises et documentées desquels je m’associe entièrement.

119)
François Cuneo
, le 28.07.2007 à 09:03

L’année dernière, Bernard Campiche a réussi à tirer de son activité éditoriale 30’000 francs suisses (20’000 €) de salaire pour lui-même. Il travaille littéralement jour et nuit. Mais s’ils n’étaient pas deux à gagner dans leur ménage, ça ne marcherait pas.

Ah oui, Bernard Campiche, c’est tout sauf le méchant éditeur qui spolie les auteurs.

Un type plus vrai que ça, qui travaille pour l’art, parce qu’il y croit, je crois que je ne connais pas.

Le croiser dans les rues d’Orbe est à chaque fois une joie.

En effet, voilà une tribu qui délègue un des siens pour s’adonner à la peinture pendant que les autres s’échinent à tailler des haches à grands coups de percuteur pendant des jours pour que les chasseurs puissent regarnir le garde-manger.

Pas sûr du tout…

Qui te dit que l’artiste ne peignait après qu’il ait fini de chasser?

Et on en retourne au “Je dois bosser pour vivre parce que je ne peux pas vivre de mon art”.

Cela dit, il faut en effet trouver une solution, et Batisse (merci au passage de m’avoir rassuré (un peu)) et Coacoa, merci de vos excellentes interventions.

Coacoa, la réponse que t’a donnée l’UBS me laisse sans voix…

Et merci aux autres aussi de poser les questions qui dérangent et qui bien entendu trottent dans les têtes de pas mal de gens.

Moi, celles que je me pose, au moment où l’on place un vrai et bon système de subvention, avec lequel je suis bien entendu d’accord, c’est

  • comment reconnaître et choisir l’artiste que l’on va subventionner. C’est vrai qu’il y aura des glandeurs, remarquez, il y en a dans tous les métiers, c’est vrai
  • pourquoi certains publics vont pouvoir profiter de spectacles moins chers parce qu’on les subventionne, alors que d’autres, qui vont aller voir ceux qui marchent bien, vont devoir payer cent euros la place à un concert, non subventionné puisque justement il marche bien. Ce qui est également un comble puisque s’il marche bien, c’est qu’il est fait plaisir au plus grand nombre.

Oui je sais, pas besoin de tous ces camions 40 tonnes, de tous ces décors, faudrait en revenir à plus de simplicité.

En tout cas moi c’est simple, à ce niveau, un spectacle qui coûte plus de 70 € (environ 100 francs), j’ai décidé que même si j’en ai envie, je n’y fous pas les pieds. Faut arrêter de prendre les gens pour des cons

En-dessous? À partir de 50 euros, faudrait vraiment que ce soit quelqu’un qui m’ait fait rêver depuis des années.

120)
jibu
, le 28.07.2007 à 10:11

Anne: merci, c’est vrai que tu avais parlé de prix, mais c’est plus claire comme ça, je ne pensais pas quand tu parlais de 4 euros que tu étais payé par ce montant, c’est logique une fois dit mais en lisant comme ça ça ne saute pas aux yeux. A part ça c’est fou comme répartition… c’est un cartel non ? Pour les livres vendu en direct par campich, comment est réparti l’argent? est-ce le même prix qu’en librairie?

okazou: comme le dit François, peut-être qu’il peignait une fois trop fatigué pour courir une lance à la main.

121)
Leo_11
, le 28.07.2007 à 14:38

un spectacle qui coûte plus de 70 € (environ 100 francs), j’ai décidé que même si j’en ai envie, je n’y fous pas les pieds

Et la place au plaisir pur ???

Je ne regrette en rien les 2 fois 140.—que j’ai déboursé pour aller voir le concert de Tori Amos l’autre jour… même si ça représente 1 semaine de nourriture pour ma petite famille car l’écoute d’un CD n’apporte pas les mêmes sensations…

En fin à en croire cette source le budget “loisirs et culture” est d’environ 7%… que devient cette argent si on s’interdit de rêver ???

122)
Anne Cuneo
, le 28.07.2007 à 14:50

c’est un cartel non ? Pour les livres vendu en direct par campich, comment est réparti l’argent? est-ce le même prix qu’en librairie?

Lorsque Campiche vend directement (c’est peu fréquent), il touche tout, mais son salaire de l’an dernier comprend aussi le revenu de ces ventes-là.

Et OUI JIBU c’est un cartel. Contre lequel tous les responsables d’associations dans les métiers du livre, tous les éditeurs sauf les gros qui font le cartel, pas mal d’auteurs, luttent sans relâche, en dépensant beaucoup d’énergie, sinon ce serait encore pire. C’est pour ça que certains commentaires du genre yaka m’irritent parfois (rien de personnel, c’est la situation qui est dure)

Et la place au plaisir pur ???

Je ne regrette pas non plus les 100 € que j’ai dû dépenser pour aller voir Sting chanter Dowland, par exemple. Mais il faut déjà que la bourse le permette, et si je devais compter sur mes gains d’écrivain (j’écris tout de même plus de la moitié du temps, et mes livres se vendent bien – je tiens à le rappeler) pour aller voir ce que font d’autres créateurs, à ce prix-là je n’irais nulle part. Plaisir ou pas, pur ou impur.

123)
Anne Cuneo
, le 28.07.2007 à 14:58

Le cœur des braves : « Une taxe par-ci, une taxe par-là, une interdiction par-ci, une autre par-là et vous allez voir qu’on va vous arranger ça. »

— L’art n’est pas une marchandise. Au marché de lard on ne rencontre que des porcs.

Okazou, j’espère que tu ne doutes pas de mon affection pour toi. Et je trouve souvent que tu tapes juste même lorsque d’autres te considèrent à côté de la plaque.

Mais là, t’es pas à côté dela plaque, t’es déjà de l’autre côté de l’océan. Tant que l’argent existera, l’art sera hélas une marchandise. Le maillon faible dans tout ça, est exactement LA: la création est l’expression de la vie spirituelle, du bison de la grotte à Dali en passant par la Vénus de Milo et la Gioconde. Mais l’homme qui a cette vie spirituelle doit bouffer.

Alors évite stp d’appeler porcs des gens qui triment. Et si tu ne voulais pas parler des artistes par là, alors pas d’emporte-pièces, stp. Nuance!

124)
Okazou
, le 28.07.2007 à 15:01

> François et jibu

Voilà bien un vilain travers d’aujourd’hui que de vouloir croire que chacun est un artiste. Tu prends un pinceau et te voilà peintre, tu te saisis d’une plume et te déclares écrivain, tu déclames un texte et te voilà comédien, tu le chantes et te voilà Carruso. La fonction crée l’organe. Bien sûr.

Savoir peindre des bisons en les stylisant, en les recréant, est à la portée du premier chasseur venu. Tout le monde sait ça.

Depuis les karaokés et la StarAc’, tout est devenu possible. Tout désastre est possible.

Quand on a un artiste sous la main, on ne gâche pas son talent. Un artiste, c’est rare. Et à ces époques où il fallait tout inventer et particulièrement « domestiquer » le sacré, le premier venu n’était pas nécessairement le bon.


L’art n’est pas une marchandise.

125)
Okazou
, le 28.07.2007 à 15:28

« Alors évite stp d’appeler porcs des gens qui triment. Et si tu ne voulais pas parler des artistes par là, alors pas d’emporte-pièces, stp. Nuance! »

Moi aussi, je t’aime bien, Anne, et quelques autres avec toi.

Bien sûr que je ne parle pas des artistes quand j’évoque « lard » et « porcs ». Il s’agit des marchands qui se sont accaparé l’art, et les artistes avec, pour les vendre. Tu trouveras assez facilement sur la Toile des critiques pertinentes du « marché de l’art ». Le système économique que nous subissons aujourd’hui vendrait père et mère sans souci moral, Ce système économique est sur sa fin et la plupart des économistes (je parle de ceux qui considèrent l’économie comme une science) sont de plus en plus nombreux à le condamner. Cela signifie que nous sommes, en ce moment même, à la croisée des chemins et qu’un autre système économique va prendre place. Ce n’est pas une prière, c’est du réel.

Il va falloir que je tente un de ces jours d’expliquer sérieusement ici pourquoi et comment l’évolution va se faire.

En attendant, il faut se garder de croire qu’un système économique est immuable et gravé dans le marbre. Celui qui nous occupe a trente ans, un autre lui succèdera. Le néolibéralisme n’aura été, à l’échelle de l’histoire, qu’un épiphénomène, n’en déplaise à ses gourous et à ses fidèles.


L’art n’est pas une marchandise.

126)
François Cuneo
, le 28.07.2007 à 15:33

Savoir peindre des bisons en les stylisant, en les recréant, est à la portée du premier chasseur venu. Tout le monde sait ça.

Et pourquoi pas Okazou?

Le problème, c’est qu’on nous a tellement complexés par rapport à tout ça, que plus personne n’ose.

A l’époque, c’était peut-être quelque chose de tout à fait normal de dessiner…

Pour le reste ne mélangeons pas tout…

Les karaokés et la StarAc’ répondent non pas à un besoin d’être artiste, mais de se montrer, c’est tout autre chose.

De nos jours, les femmes sont même capables de faire la pute pour certaines émissions, et les mec faire les gigolos (l’immonde île de la tentation par exemple, que j’avoue avoir regardé quelques fois comme un gros con de voyeur, même si je n’en reviens pas de tomber aussi bas niveau télévisuel).

Le problème est de se montrer pour ces gens, pas de dire qu’ils sont des artistes.

127)
jibu
, le 28.07.2007 à 15:39

okazou: Marrant comme tu retournes les choses:-) à mon tours: et si ils peignait des bisons pour eux-même? Si je fais un logo ou un truc “artistique” sans me proclamer comme tel, si il me plaît, j’ai le droit de la faire non, Cela n’a aucune valeur marchande, or à l’époque des bisons, ils ne devait pas y avoir de cartel du livre… Au contraire, je trouve que chacun peut-être artiste dans un domaine sans aller plus loin dans la vente d’un quelconque résultat.

128)
jibu
, le 28.07.2007 à 15:39

Anne:

et le prix est le même pour la vente direct?

129)
François Cuneo
, le 28.07.2007 à 15:41

Et la place au plaisir pur ???

Je ne regrette en rien les 2 fois 140.—que j’ai déboursé pour aller voir le concert de Tori Amos l’autre jour… même si ça représente 1 semaine de nourriture pour ma petite famille car l’écoute d’un CD n’apporte pas les mêmes sensations…

Je comprends, mais j’en ai marre qu’on profite de nos émotions pour se permettre n’importe quoi.

Et pourquoi Tori Amos était si cher? je peux savoir?

C’est comme un repas chez Girardet (enfin disons chez Rochat maintenant).

Bien sûr c’est extraordinaire niveau gustatif (j’y suis allé, on m’avait invité).

Mais sortir avec 300 € en moins par personne juste pour ce moment, moi ça m’insupporte.

Cela dit je comprends bien que certains aiment.

130)
Okazou
, le 28.07.2007 à 15:45

« Et pourquoi pas Okazou?

Le problème, c’est qu’on nous a tellement complexés par rapport à tout ça, que plus personne n’ose. »

Tout s’éclaire. Je comprends enfin.

Pas le temps d’aller plus loin aujourd’hui (ma chérie m’attend à la plage et je devrais déjà y être) mais j’y reviendrai. Si quelqu’un peut me remplacer en attendant que je puisse m’y mettre…


N’est pas artiste qui veut.

131)
Okazou
, le 28.07.2007 à 19:39

Vraiment pas le temps maintenant mais le débat doit tourner autour de la confusion entre l’art et l’expression artistique.

Plus qu’une nuance.

132)
coacoa
, le 28.07.2007 à 20:18

Arf, suis juste de passage… Quel fil passionnant, sans rire !

Je n’aurai pas le temps hélas de te répondre, François, ce soir…

comment reconnaître et choisir l’artiste que l’on va subventionner. C’est vrai qu’il y aura des glandeurs, remarquez, il y en a dans tous les métiers, c’est vrai

pourquoi certains publics vont pouvoir profiter de spectacles moins chers parce qu’on les subventionne, alors que d’autres, qui vont aller voir ceux qui marchent bien, vont devoir payer cent euros la place à un concert, non subventionné puisque justement il marche bien. Ce qui est également un comble puisque s’il marche bien, c’est qu’il est fait plaisir au plus grand nombre.

Bon, vite, mais alors vite vite. Concernant “qui subventionner ou non”, c’est une question terriblement difficile.

Personnellement, je crois au “contrat” établi entre l’artiste et le subventionneur. Il y a déjà quelques moyens objectifs pour attribuer une subvention : j’y vais dans le désordre total (je vais prendre le théâtre en exemple).

Attention : je donne des exemples de situations. Un spectacle peut remplir une, une partie, ou toutes les conditions. La subvention se “calcule” en fonction des clauses remplies. :

• Combien de salaires sont prévus ?

• Est-ce que l’employeur (le “producteur” du spectacle, aïe) permet de “poursuivre” la politique instaurée par l’état ? Je m’explique. Il y a une école romande qui forme des comédiens, de hautes études sur 3 ans, payées par les cantons romands. Est-ce que l’employeur permet à ces jeunes comédiens de travailler ?

• Est-ce que le producteur s’engage à rendre son spectacle accessible à tous les publics (y compris les enfants) ?

• Est-ce que le producteur s’engage à réaliser (ou faire réaliser) un dossier pédagogique ?

• Est-ce qu’une tournée est prévue, si oui, où ? Combien de dates ? Quel public potentiel ?

Etc, etc…

Ce n’est pas la panacée, mais ce sont des exemples de critères (dont certains s’appliquent déjà) qui permettent de “catégoriser” les demandes de subventions.

Personnellement (cela n’engage que moi), je comprends qu’un espace dévolu à la “recherche” et qui touche un public plus confidentiel, touche un peu moins qu’un lieu qui accueille un large public. Cela n’a rien à voir avec la qualité, qui est une notion absolument subjective.

Mais j’y viens, justement…

La “subjectivité”… Oui, c’est paradoxal, mais je crois qu’il faut accepter qu’une part de subjectivité est inéluctable en la matière. C’est là le plus dur à admettre. On nous fait croire en l’objectivité… C’est souvent un leurre… Tout regard posé par un être humain sur un objet contient une part de subjectivité, celle qui fera la personne relever telle information et non pas telle autre. L’art est fait de ça, pleinement. De choix, subjectifs, de regards posés, subjectivement.

Aussi j’admets qu’en dernier lieu s’exerce la subjectivité. Parce qu’elle est humaine.

Concernant ta seconde question, je t’avoue ne pas comprendre tout à fait comment un concert de Prince peut être si cher et certains concerts de musique classique être abordables (alors qu’il y a un sacré nombre de musiciens sur scène).

J’aurais envie de dire qu’au final, Prince est richissime, alors que les membres de l’orchestre dont je parle vivent normalement.

Après tout, si les gens sont prêts à payer…

Si vous saviez les couilles en or que se font des gens, pourtant formidables et appréciés de quasi tous les publics, comme Gad Elmaleh ou Jamel… RIEN (financièrement parlant) ne justifie le prix des places, souvent exorbitant.

Mais je me répète, si les gens sont prêts à payer…

(Des gens qui souvent trouvent que payer 25 Frs pour voir un spectacle romand est très très cher, et qui paient jusqu’à 85 Frs pour voir Gad Elmaleh seul sur scène… Allez comprendre…)

Vraiment pas le temps maintenant mais le débat doit tourner autour de la confusion entre l’art et l’expression artistique.

Oui, je crois. Mais quel sujet !!! C’est fabuleux parce que je crois que c’est le coeur du problème.

J’ai hâte de revenir suivre ce fil. Mais là, je dois vraiment vraiment y aller…

J’adooooooooooore cuk !!! François, tu peux être fier de ton site.

Et merci à tous les intervenants. Vous me remuez sérieusement, là :-))

133)
Anne Cuneo
, le 28.07.2007 à 21:44

et le prix est le même pour la vente direct

Oui, le prix est le même, l’éditeur ne peut pas faire concurrence au distributeur, donc en quelque sorte aussi à lui-même… Et puis, vu le peu qu’il gagne en faisant son travail, ce petit supplément augmente d’une fraction son salaire – car si l’éditeur envoie quelques livres, c’est peu de chose, en comparaison avec ce que le distributeur répartit dans les librairies.

Cela dit, je dois ajouter que Bernard Campiche est très généreux avec ses clients, en particulier avec les enfants et les écoles – plus généreux que bien des “grands”. Parce que Bernard Campiche, c’est un artiste, dans son genre, un artisan-artiste, disons. C’est bien ce qui m’irrite quand je vois qu’il gagne si peu pour le travail fabuleux, et unique, qu’il accomplit. Tu as été voir sur son site ?

134)
Anne Cuneo
, le 28.07.2007 à 21:54

Et merci à tous les intervenants. Vous me remuez sérieusement, là :-))

Moi, c’est tout autant toi, qui me remues – tu es le champion de l’exposition du problème.

135)
Anne Cuneo
, le 28.07.2007 à 22:07

…des bisons

J’ai vu une émission sur la BBC, une heure d’explication sur les bisons, sur ce que cela a représenté etc. etc. par un anthropologue – il expliquait les résultats des dernières recherches, et d’après son équipe de chercheurs, la peinture rupestre est une activité sacrée, pratiquée par quelques personnes choisies, destinée à favoriser la chasse ou autre.

Je n’arrive pas à retrouver la référence sur BBC, il y a certainement une trace, mais j’ai oublié le nomdu film… J’ai vu ça il y a une 15e de jours, grâce à Zattoo ;-)

136)
jibu
, le 28.07.2007 à 22:26

C’est compréhensible que le prix soit identique, il pourrait être un peu plus bas, pour la carotte…

Le site est moyen je trouve, en fait surtout à cause de l’accès sur une page d’accueil ou il faut entrer ensuite sur le site, j’aime pas. Ensuite c’est bien, les bouquins sont mis en avant avec de grandes images de couverture et les extraits sont un réel plus. Dommage ensuite qu’on soit livré à nous même pour acheter; le lien est sur cette fameuse première page, sur un formulaire un peu crade et il faut revenir en arrière dans la navigation. On a pas de prix des livres ni du port. On propose de l’envoyer à une librairie afin d’éviter ces frais de port dont on ignore toujours le montant, mais bon si on achète en direct, c’est pas pour que le libraire ce serve et c’est pas sain comme façon de faire je trouve. Tu vas me dire qu’il ne vend rien par ce canal, tout ce vend par les libraire… ben faut pas chialer après qu’on a moins de marges. (je sais il est sûrement pas du genre à chialer le bonhomme…) Il y a des personnes dingue de littérature et très souvent un peu révolutionnaire dans l’âme qui sont de très bon clients des librairies, si on touche ces gens, ça fait des ventes à coup sûr; mais ils ne vont pas acheter à l’aveugle, afficher les prix est à mon avis le minimum si il ne veut pas investir dans un système de vente web mais continuer de passer par un formulaire, qui doit être accessible dans la barre de menu! Il ne faut pas oublier que chaque livre vaut 3 fois son prix pour Campich (j’enlève un peu quelque chose pour la manutention (1x)) Le net permet cela très facilement, je trouve qu’il faut en profiter, vous voulez vous battre contre les grands groupe de vente, vendez vous-même, il faut bien commencer par un bout! Il faut laisser un peu de temps aux gens pour trouver ce canal intéressant. De plus des sites comme cuk sont de formidables plate-forme de pub pour faire connaître cette possibilité sans faire de pub ouverte afin de ménager la chèvre et le choux :-) Ma femme acro de littérature commande pratiquement tous ses bouquins non suisse en ligne, c’est nettement moins cher qu’en librairie suisse. Elle commandera ses bouquins suisse en ligne aussi si elle en a la possibilité; quand aux meilleurs prix… les bons client, ça se soigne, pas vrai, donc les frais de port peuvent s’oublier aussi sur une facture de plusieurs ouvrages. J’entend déjà certain: oui, mais bon une librairie ça à du charme, on feuillette avant d’acheter… C’est toujours possible- sans acheter :-) un moyen de rendre le site de vente attractif? un forum, avec les vrai écrivain qui vienne de temps en temps. ça attache son monde, tu ne crois pas?

bon… j’ai fini mon tripe, désolé pour le bruit, j’ai du boire trop de café aujourd’hui.

Pour rester dans le sujet: je suis contre la taxe pour la musique, remarque pour ce que j’écoute comme musique, je n’ai rien trouver pour couvrir le bruit de nos 2 monstres :-) (peut-être Arcade Fire?)

137)
François Cuneo
, le 28.07.2007 à 22:30

Après tout, si les gens sont prêts à payer…

Si vous saviez les couilles en or que se font des gens, pourtant formidables et appréciés de quasi tous les publics, comme Gad Elmaleh ou Jamel… RIEN (financièrement parlant) ne justifie le prix des places, souvent exorbitant.

Eh bien justement, je ne suis plus du tout prêt à payer… C’est ce que je disais.

Pour le deuxième paragraphe, entièrement d’accord avec toi.

Un des pires semble-t-il était Charles Trenet, Qui de tout temps, a demandé des cachets totalement exorbitants, alors qu’il venait sur scène avec un pianiste.

Il valait ce prix disait-il.

Je l’ai vu qu’une fois, à Paleo. S’il avait fallut payer 100 balles pour aller le voir, tout Charles qu’il ait pu être, je ne l’aurais pas fait.

Faut pas se foutre de la gueule du monde, c’est tout.

Moi, c’est tout autant toi, qui me remues – tu es le champion de l’exposition du problème.

Tout à fait d’accord.

Merci Coacoa de prendre autant de temps à expliquer.

C’est magnifique.

Bon, je rentre demain, je ne me connecterai plus avant d’être à la maison.

A+ (enfin j’espère, toujours un peu inquiet avant un long trajet).

138)
levri
, le 28.07.2007 à 23:51

Il Y a quand meme des choses qui continuent a me choquer quand en parlant de musique on arrive obligatoirement a finances …

Je me souviens quand meme d’une annee vers le debut des 70s ou nous avons joue dans plusieurs festivals gratuits … et en France. Certains ne concernaient que des groupes alternatifs et relativement marginaux, mais je me souviens d’un festival de 3 jours avec des groupes internationaux tres connus (je me souviens de Magma, Pretty Things, Catherine Ribeiro + Alpes, Gong et pleins d’autres groupes qualitatifs dans tous les styles musicaux)

A la meme epoque, pour quelques dizaines de Francs Francais, on pouvait assister a un festival de Jazz et divers de haute qualite en Belgique.

Et je me souviens de soirees dans un resto d’une petite ville de province, ou des gens peu connus comme Stephane Grapelli venaient se taper le boeuf avec d’autre musiciens US et de toutes nationalites, tout ca juste pour dire bonjour a leur pote “Mimi Blacker” … et gratuitement au grand plaisir des gens qui frequentaient ce resto, aucune publicite n’etaient faites pour ces sessions, mais c’etait plein … et c’etait gratuit aussi …

Donc autre epoque autre moeurs ? personnellement je preferais cette maniere de faire de la musique … pour le fric on voyait … ou pas apres !

Aussi excusez moi … mais payer une place 100 euros pour des “artistes” juste moyens … pour moi ca frise l’indecence

Je ne parle pas de la prehistoire, mais d’une epoque recente, qui par ailleurs n’etait certainement pas meilleure que maintenant, mais ou des musiciens qui pour la plupart ne se consideraient d’ailleurs pas comme des “artistes” avaient quand meme un autre amour de la musique et une autre idee de leur public … et ou une maison de disque comme Saravah avait pour slogan “il y a des jours (semaines/mois/annees) ou on a envie de ne rien faire .

139)
Argos
, le 29.07.2007 à 13:01

Je n’ai pas du tout été convaincu par les arguments d’Anne, désolé. Cette taxe, mal conçue, ne saurait répartir équitablement les sommes qu’elle est censée rapporter. Et comme différent participants l’ont indiqué, beaucoup utilisent ces supports pour leur travail et sont donc doublement taxés. Les auteurs de cette taxe, de fait, se rendent complices de la piraterie, en l’incluant dans leur profits, faisant bien sûr peser la charge sur le consommateur. Les idées d’une licence légale, ou la reflexion sur comment faire participer les fournisseurs d’accès internet au financement de la création ont été écartées d’un revers de main, jugés inapplicables. en attendant, beaucoup, qui jugent cette taxe injuste, répondront d’une façon très simple, en piratant.

140)
alec6
, le 29.07.2007 à 19:59

Pour info :
Prince, oui, le chanteur yéyé ! et bien, il offre son disque gratos dans certains journaux et l’offrira à tous ceux qui iront écouter son concert en GB. J’ai retrouvé l’info sur internet

De quoi faire bouger le Landernau des faiseurs de musique… on appelle ça de la pub.

Je ne porte aucun jugement sur cette façon de faire qui visiblement ne fera du tort qu’aux vendeurs de disques !

Pour ma part, je pense que les règles ont changées avec l’ordinateur, le CD, internet et tutti quanti… Comment s’étonner que tout le monde copie, quand tout le permet par ailleurs grâce à un matériel et à des connexions internet fait “sur mesure”. C’est d’ailleurs l’une des questions d’Okazou 80…
Cela fait penser aux limitations de vitesse quand véhicules et routes qui vont avec sont conçues pour rouler à des vitesses doubles ! Pourquoi dès lors, par exemple, vendre des lecteurs de CD et DVD conçus pour lire du MP3 et du DivX, formats de prédilections du méchant pirate ?
Le combat conte les “pirates” est perdu d’avance. Il faudra donc trouver autre chose.

141)
Batisse
, le 29.07.2007 à 20:40

Cette taxe, mal conçue, ne saurait répartir équitablement les sommes qu’elle est censée rapporter. Et comme différent participants l’ont indiqué, beaucoup utilisent ces supports pour leur travail et sont donc doublement taxés. […] Les idées d’une licence légale, ou la reflexion sur comment faire participer les fournisseurs d’accès internet au financement de la création ont été écartées d’un revers de main, jugés inapplicables. en attendant, beaucoup, qui jugent cette taxe injuste, répondront d’une façon très simple, en piratant.

La répartition de cette redevance me semble plutôt équitable puisqu’elle retourne en grande partie aux auteurs, compositeurs et interprètes et même au public puisqu’elle sert à financer spectacles, tournées, festivals, etc., qui seraient certainement plus chers sinon inexistants si on en laissait l’organisation aux seules maisons de disques qui ne programment quasiment que les concerts monstres de leurs plus gros vendeurs.

Elle n’est pas censée non plus compenser la piraterie puisqu’elle n’est que le pendant de la licence de copier à titre privé octroyé par l’auteur en échange de ce dédommagement financier. Personne n’est doublement taxé puisque cette liberté n’est n’est niée à quiconque. Il se trouve qu’on l’applique sur les supports car on y voit une certaine logique mais on aurait très bien pu opter pour les cornets de frites, les glaces à la fraise ou une redevance annuelle comme pour la télé. Il s’agit d’une simple compensation du renoncement à un droit de la part de l’auteur.

Au moment de la discussion de DADVSI la question d’assimiler les échanges non lucratifs sur le réseau internet à la copie privée s’est posée. Ceux-ci sont volumineux et quasiment impossible à juguler. Si l’on répondait par l’affirmative on ne pouvait que constater que le compte n’y était plus, que l’accord avec les auteurs devenait inéquitable et qu’il fallait trouver de nouvelles ressources en dédommagement auprès des internautes mais aussi des industriels de l’informatique et fournisseurs d’accès dont les activités et de fait les revenus étaient depuis des années stimulés par ces échanges. C’était l’objet d’un système de licence légale à discuter et organiser très sérieusement sous tous ses aspects. Le travail du législateur.

À l’aune de l’assiette de perception, une redevance sur tous les connexions numériques, acquittée par tous les acteurs du réseau mondial, aurait été extrêmement modique tout en générant des sommes considérables en faveur des producteurs et éditeurs mais aussi des auteurs et interprètes qui auraient alors pu acquérir une certaine autonomie financière voir expérimenter de nouvelles formes de distribution par le réseau. Il va sans dire qu’un tel bouleversement du financement va l’encontre du monopole des grands groupes du divertissement qui paniquent à l’idée de perdre la main sur la production et la distribution d’une bonne partie de l’art à consommer disponible sur le marché (ainsi que sur leurs poulains). C’est à mon humble avis la raison pour laquelle le ministre français de la culture s’est employé à enterrer la « Licence Globale » comme on la nommait alors en France.

142)
François Cuneo
, le 29.07.2007 à 22:17

Elle n’est pas censée non plus compenser la piraterie puisqu’elle n’est que le pendant de la licence de copier à titre privé octroyé par l’auteur en échange de ce dédommagement financier. Personne n’est doublement taxé puisque cette liberté n’est n’est niée à quiconque. Il se trouve qu’on l’applique sur les supports car on y voit une certaine logique mais on aurait très bien pu opter pour les cornets de frites, les glaces à la fraise ou une redevance annuelle comme pour la télé. Il s’agit d’une simple compensation du renoncement à un droit de la part de l’auteur.

C’est exactement ça Batisse, on aurait pu la mettre, cette taxe, sur les glaces à la fraise et les cornets de frites, ou les pneus de ma voiture. Tout ça pour compenser l’infinie bonté de l’auteur.

Non non, tu m’excuseras, mais je ne marche pas.

Ça ne tient simplement pas la route, désolé.

143)
Dan DT
, le 30.07.2007 à 09:52

Je suis entièrement d’accord que les ayants droit reçoivent une juste rétribution, c’est juste la manière, les miettes qu’ils reçoivent quand ils les reçoivent. Un article, paru il y a qlq temps dans un quotidien belge, nous montre bien les pratiques des ces sociétés qui oeuvrent pour le bien des artistes :-)

Sabam

144)
alarache
, le 30.07.2007 à 11:02

pas le courage de lire tous les commentaires (j’en ai lu moitié)

ma seule question est: cette taxe est elle répartie comme il se doit entre les ayants droits de la musique MAIS AUSSI et surtout, les ayant droits cinématographies, des séries TV, photo, jeux video et programmes!

On n’entend toujours les mêmes, j’espère que ce n’est pas qu’eux qui empochent la somme!!!!!!

Je refuse catégoriquement payer une taxe que mon abonnement ADSL: ni ma mère, ni mon frère, ni mon père ne pirate, pourquoi devraient ils payer???

En réponse à plus haut: le photocopiage de livre dans les bibliothèque est une chose totalement banale.

iTunes est une réelle alternative qui fait que je ne télécharge jamais, en un clic j’ai la rapidité et la qualité à quand la meme chose pour les films et les séries TV? une musique sort en même temps sur les ondes et chez les disquaires, le piratage fait de même pour les films, le marché va devoir s’adapter pour survivre.

146)
Tom25
, le 01.08.2007 à 19:13

ni ma mère, ni mon frère, ni mon père

Tu aurais rajouté “mes sœurs, Hohooooo ce serait le bonheur …” tu aurais dû payer 50 F à la SACEM, là tu n’en dois que 25

Moi aussi je n’ai lu que la moitié des commentaires, je lirais le reste plus tard.

Je trouve que les majors, encore plus que pas mal de firme, exploitent à fond le phénomène de “sur”consommation actuelle. Ils ciblent principalement les jeunes, qui achètent les T-Shirt beaucoup plus cher avec Johnny dessus, les godasse avec machin, les sonneries GSM de truc. Tant et si bien qu’un gosse qui va à l’école sans la “panoplie de rigueur” n’arrive plus à s’intégrer (je n’exagère qu’à peine). Dans mon entourage, moins les gens ont de pognons, plus ils sont sensibles à ces “modes”.

Mrs les majors, je n’achète plus de CD depuis bien longtemps, j’écoute ceux que j’ai ou la radio. Je fais ce qu’il faut pour que mes filles n’entrent pas dans ce système, je ne leur interdit pas de regarder StarAc et bidulle, et à ma grande satisfaction elle ne le font pas. C’est sans problème que je claquerai 2000 € pour un vélo, 300 € pour des skis, des livres, des patins à roulettes ou je ne sais quoi. Mais sincèrement, leur donner 20 € pour un CD me serait très dur. J’aime la musique, la façon que vous avez d’exploiter ce filon me débecte. Comme dit plus haut on ne soutient aucunement le talent. Moi tout ça me fait chier, et sérieusement chier. Démerdez-vous pour corriger le tir par rapport à tous les problèmes cités plus haut, j’AI MON travail, VOUS avez le VOTRE ! Et moi, comme la plupart des gens, je gère mes problèmes sans pleurnicher des subventions (taxes). Quant aux “petits” artistes qui ont du mal à joindre les deux bouts, je dis : devenir artiste c’est jouer au loto. Il y a ceux qui gagnent, qui gagnent énormément, des sommes au-delà de la raison, et il y a ceux qui perdent (et qui pourtant avaient parfois plus de talent). A vous de gérer ça entre vous. Il est honteux de la part des majors de se plaindre avec une industrie aussi lucrative.

L’autre jour je regardais une émission ou un éthiopien buvais la pisse d’un vache car elle contenant moins de bactéries que l’eau croupie de la marre. Alors quand je vois le temps qu’on passe à parler du problème de ces malheureux majors … Car là je rejoins totalement TTE et d’autres, cette taxe ira à eux, pas “aux petits”. Alors bon, qu’il y ait une injustice je veux bien, que ce n’est parce qu’il y a des gens qui crèvent de faim dans le monde qu’on ne doit pas aborder d’autres problèmes je veux bien aussi. MAIS qu’à chaque fois que je loue un DVD je sois obligé de me taper le sacro-saint spot disant que pirater c’est pas bien, qu’on en parle tous les jours dans les médias, que ce soit presque devenu le premier problème politique des pays riches, BIN MERDE !

Je le répète, pour l’instant je m’EN FOU de votre problème, je m’EN FOU. Eddy Mitchel ne veut plus jouer ? Pas assez payé ? Comme l’aut’ mannequin qui a déclaré haut et fort qu’à moins de 100000 $ elle ne se levait pas de son lit ?!!! Mon boulot ne me plaisait pas, je l’ai quitté, vous ne voulez plus chanter , Plus produire ? TRES BIEN ! Arrêtez vous ! POINT BARRE ! Je suis persuadé, et j’ai lu plus haut des commentaires d’artistes qui vont dans ce sens, que ce n’est pas ça qui fera mourir la musique, BIEN AU CONTRAIRE !

147)
zitouna
, le 02.08.2007 à 01:31

Ouf, je viens de tout lire…
Epuisé!
Coacoa, magnifiques, tes interventions, quand est prévue la tournée à Paris?
Prince, j’y vais, à Londres, et le prix de la place me parrait raisonnable (30£, soit 45€), surtout, avec le CD offert! En tout cas, il a encore réussi à se fâcher avec une major (après avoir tenté pendant des années de s’auto–distribuer).
z (Alec6 a des lectures… inatendues, je répêêête: Alec6 a des lectures… inatendues)

148)
Tom25
, le 02.08.2007 à 17:08

Ayé j’ai tout lu.

Avec un artisan, ou même une grosse entreprise, en général la qualité du produit va de paire avec le prix, bien que l’effet masse fasse baisser le prix (fabrication en série). Mais les matières premières sont plus chères, les ouvriers plus qualifiés etc. Ca donne un prix de revient puis un prix de vente. Et à chaque fois qu’on vend un produit de plus, on achète en conséquence (mat 1ère, salaire …).

Concernant l’art, il y a un coût au départ, mais ensuite le prix de revient devient dérisoire par CD vendu de plus. L’effet masse est primordial. Malheureusement, Okazou a raison, nous ne sommes tous que de gros cons qui consommons des séries américaines. Et comme le dit Cocoa nous ne comprenons rien à l’art. Je met tout le monde dans le même sac, mais je le reconnais, personnellement je suis nul en art. Mais jamais je ne regarderais L’île de la tentation, 1 minute en espérant voir un jolie cul mais pas plus.

Maintenant on me dit que des petits auteurs talentueux ne vivent pas, qu’il faut à tout prix maintenir l’art etc. Je suis d’accord, cela ne me gêne pas de payer pour une chose à laquelle je ne comprends rien car j’ai au moins compris que c’était utile. Tout comme on commence à discipliner les gens à manger moins gras on devrait les discipliner à “consommer” de l’art de meilleur qualité.

MAIS, MAIS MAIS , 3 fous MAIS en gros et gras. SI on m’explique que je dois payer une taxe parce que cet effet masse dont je parle plus haut détruit le véritable art. Au passage Cocoa, le gros porc aviné ce n’est pas toi, c’est moi affalé sur mon canapé devant la télé. C’est que cet effet masse est néfaste. Alors si on doit combler le creux, je ne vois pas pourquoi on n’écrêterait pas ?! Au contraire même, cette taxe fera plus grimper les sommets que remplir les trous. Je pense qu’il y a LARGEMENT assez d’argent dans ce milieu pour qu’il survive sans cette taxe.

Oui je sais, cette taxe est à l’origine pour compenser la copie. Mais, pour ou contre cette taxe, nous sommes d’accord pour lui trouver comme seule utilité de permettre aux petits artistes de vivre.

Quand on fait son beurre avec des émissions douteuses, quand on s’abaisse à dénuder une jolie “artiste” plutôt que de promouvoir un talent, quand on pousse au devant de la scène un “artiste” irrespectueux, violent et j’en passe parce que c’est ce qui marche auprès des jeunes, on ne se plaint pas que les jeunes pirates. Les parents éduquent leurs enfants, l’école aussi. Mais quand on sait qu’un gosse passe plus de temps devant la télé ou son iPod collé à l’oreille qu’à discuter avec ses parents, je trouve encore une fois scandaleux que ceux-là même qui lui bourre le crâne à longueur de journée se plaignent de son comportement.

J’ai écrit plus haut que je m’en FOUTAIS de votre problème. Commencez par faire un peu de ménage et je vous écouterai.

149)
coacoa
, le 03.08.2007 à 11:34

Tom, je suis d’accord avec ton dernier commentaire, et comme je l’ai écrit, je n’arrive pas non plus à justifier cette nouvelle taxe, même si je “comprends” son principe.

Je pense qu’il y a LARGEMENT assez d’argent dans ce milieu pour qu’il survive sans cette taxe.

Cette taxe est une solution proposée par les sociétés d’auteurs pour “faire le travail” que ne font pas les majors, à savoir essayer d’équilibrer un peu les choses et reverser de l’argent aux artistes. Ce que je veux dire par là, c’est que “s’il y a assez d’argent dans ce milieu pour qu’il survive sans taxe”, l’argent n’est pas redistribué comme il le faudrait.

Bref, je ne veux pas refaire la discussion, nous sommes d’accord les majors ne font pas le boulot qu’elles pourraient (devraient) faire et la taxe est une solution “sparadrap” que je n’aime pas.

La discussion, ensuite, a un peu dévié sur le thème des subventions, et là, je milite pour qu’elles existent, persuadé que c’est un investissement “utile”.

Tout comme on commence à discipliner les gens à manger moins gras on devrait les discipliner à “consommer” de l’art de meilleur qualité.

Surtout, leur “permettre” de consommer de l’art “de qualité”, avec une pratique de tarifs compétitifs. Il est difficile de “discipliner” les gens à consommer de l’art, qui, par nature (et il est primordial qu’il le demeure) est un enfant de la liberté.

150)
Tom25
, le 03.08.2007 à 15:47

Au passage Cocoa, le gros porc aviné ce n’est pas toi, c’est moi

Tom, je suis d’accord avec ton dernier commentaire

Je ne sais pas si je dois être ravi que tu sois d’accord avec moi

Heureusement que j’ai bon caractère … (je plaisante, j’avais bien compris ton post).

Et excuses moi, j’avais écrit Cocoa par habitude mais j’ai noté que c’est coacoa.

151)
Batisse
, le 03.08.2007 à 17:43

C’est exactement ça Batisse, on aurait pu la mettre, cette taxe, sur les glaces à la fraise et les cornets de frites, ou les pneus de ma voiture. Tout ça pour compenser l’infinie bonté de l’auteur.

Non non, tu m’excuseras, mais je ne marche pas.

Ça ne tient simplement pas la route, désolé.

Il ne s’agit pas de ce que tu nommes avec beaucoup de mépris de la compensation de « l’infinie bonté de l’auteur » mais de la renonciation de l’auteur à exercer son droit exclusif dans le cadre privé de celui qui acheté son oeuvre et, ça n’est pas rien, c’est stipulé dans la loi : L’auteur ne peut interdire.

Article L122-5 (extrait)

Lorsque l’oeuvre a été divulguée, l’auteur ne peut interdire :

[…]

2º Les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, […] etc.

Si cela te semble anodin c’est pourtant d’un poids juridique important puisque l’auteur abandonne toute prérogative sur sa création. Le principe du droit exclusif est vieux de 230 ans. D’entrée de jeu tout est interdit, pas d’utilisation sans autorisation et il faut demander une autorisation pour chaque nouvelle utilisation (donc stricto-sensu pour chaque copie).

C’est cette route là qui est tenue et crois bien que les lois qui sont (ou seront votées) ne s’en écartent pas, que ça te plaise ou non, que tu marches ou pas.

Cela dit on a bien compris qu’il ne te viendrait pas à l’idée de transférer un CD que tu as acheté sur le disque dur de ton ordinateur pour qu’il soit plus pratique de l’écouter en travaillant ou de le graver sur un CD pour l’emmener en voiture et éviter ainsi de perdre ou de te faire voler l’original… qui sait ? Tu ne fais jamais cela et cette liberté d’user de l’œuvre d’autrui à ta convenance t’importe peu. C’est là que l’industrie informatique et logicielle vient à ton secours.

Les DRMs ou en français Mesures Techniques de Protection, en contrôlant ou interdisant toute copie dans le cadre privé répondent pleinement au principe du Droit Exclusif d’autoriser ou d’interdire en plus d’être censées rendre impossible la diffusion pirate par le réseau. Le problème est que les deux « systèmes » cohabitent encore. Tout à fait logiquement, du fait de la généralisation des MTP, la Commission Européenne avait dans ses cartons un projet de disparition de la redevance pour copie privée (et conséquemment de la copie privée) mais elle l’a prudemment rangée dans ses tiroirs sous la pression des sociétés de gestion collectives (SACD, SACEM, SABAM, SUISA, ADAMI, SPEDIDAM, etc.). Mon avis est que nous en avons encore pour longtemps à vivre cette confusion. D’autant plus que l’efficacité des Mesures Techniques de Protection est sujette à caution.

152)
dizalain
, le 05.08.2007 à 03:08

Pour répondre à la demande de Anne

Voici quelques reflexions qui me viennent à la suite de tous ces commentaires.

1) pratiquement tous le monde est d’accord que les artistes soient être payés.

2) Le gros point d’achoppement est les intermédiaires entre le consommateur et l’artiste.

Question: Est-il possible de supprimer ces intermédiaires ?

Dans le cas de chanteurs (oeuvres musicales au sens large) la réponse est oui ! Un site internet avec la possibilité de télécharger une musique contre paiement. Avantage: Je paie l’artiste est pas un intermédiaire. Si l’artiste se produit en public faire une grosse pub pour son site! Désavantage: Pas facile pour l’artiste de se faire connaitre ainsi, mise-en place du site et maintenance. Demander à un distributeur comme ITMS, moins de bénéfice, mais pas de problème technique. Une partie du paiement va à ITMS pour l’infrastructure (serveur, paiement, administration, …) et l’autre à l’artiste.

Dans le cas de livre pour quoi pas le même principe en publiant des livres sous format PDF ? le coût du livre diminue fortement, le support matériel étant fourni par le consommateur. Si le livre est plébicité, alors une impression papier peut être envisagée par l’éditeur / l’auteur. Dans ce cas je privilegerais le maintien de l’éditeur qui fait un tri (si l’éditeur l’a des goûts qui me plaisent, il me fait une pré-selection) dans les auteurs.

Et il est affreusement tard, je pars me réduire…(en bon vaudois!)