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Que veut l’Iran?

Introduction

D'une façon générale, je ne suis pas quelqu'un qui s'inquiète beaucoup.

Toutefois, depuis quelques années, je me suis abonné à un moteur de nouvelles au sujet de l'Iran. Pas tellement parce que mon copain Hamid me parle souvent de l'Iran et me raconte combien ce pays est beau (ce dont je ne doute pas). Cette inscription est plutôt liée au président de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, et à ses déclarations tonitruantes qui font passer Bush ou Sarkozy pour des moines bénédictins.

Depuis 2005, Mahmoud Ahmadinejad est chef de l'État iranien

Mais au-delà de ses déclarations tendancieuses, c'est ce qu'il est en train de faire au travers de son programme d'enrichissement d'uranium et son entêtement qui m'inquiètent.

Alors que je ne suis pas un paranoïaque né, je vous invite à partager mes craintes sur le sujet.

Un peu d'histoire

Comme à mon habitude, j'aime faire un historique avant d'aborder le vif du sujet. Ce n'est pas parce que j'aime écrire, mais parce que, souvent, l'histoire est essentielle pour comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.

L'uranium est un minerai qui a été découvert en 1789 et jusqu'en 1896, il n'excita pas grand monde. À cette date, Henri Becquerel constate que des plaques photographiques sont altérées par cette "matière". Comme souvent dans l'histoire humaine, la découverte de ce phénomène est fortuite et ouvre la voie à l'étude de la radioactivité.

À l'état naturel, ce minerai radioactif est présent partout sur Terre et ce, même dans l'eau de mer à raison de 3 mg par mètre cube (ça représente 4.5 milliards de tonnes!). Bien sûr, il existe également des gisements qui permettent d'extraire de l'uranium dans des proportions plus importantes. Ci-dessous, on distingue clairement les zones qui sont riches en uranium:

Les principaux gisements d'uranium (source: Wikipedia)

Dans un premier temps, la radioactivité ne fut pas réellement comprise et on l'employa pour tout et n'importe quoi comme pour des cures de jouvence jusqu'en 1920… avec les effets que je vous laisse imaginer.

En 1933, juste après avoir fui l'Allemagne nazie, un élève d'Albert Einstein, Leo Szilard, élabora la théorie de la réaction nucléaire en chaîne. Il ira même jusqu'à déposer un brevet sur l'idée l'année suivante.

À ce stade, les scientifiques réalisent qu'une très forte énergie peut être dégagée via ce procédé, mais ils ne savent pas encore comment la mettre en pratique et surtout, comment la maîtriser.

La seconde guerre mondiale va précipiter les choses. À la fin de 1938, deux chimistes allemands répondant au nom de Otto Hahn et Fritz Strassmann arrivent à briser un atome d'uranium. Quelques mois plus tard, alors que le monde sombre dans une seconde guerre mondiale, Leo Szilard craint que les nazis essaient de mettre au point une bombe atomique.

Horrifié, il fait part de ses peurs à son ami Albert Einstein et ils envoient une lettre à l'ambassadeur de Belgique pour lui demander de ne pas permettre à l'Allemagne nazie de s'approprier les gisements d'uranium du Congo belge. Toutefois, après quelques jours et une discussion avec un conseiller informel du président, celui-ci l'exhorte à écrire directement au président des USA Franklin Roosevelt!

C'est la mort dans l'âme qu'Einstein, pacifiste convaincu, envoie - après de multiples brouillons - une lettre au président des USA pour lui faire part de son inquiétude. Il lui demandera également de suivre de près ces recherches, de soutenir et financer les équipes qui travaillent également sur la réaction en chaîne aux USA.

Einstein regrettera jusqu'à sa mort cette lettre.

La réaction en chaîne appliquée

À force de recherches et d'argent, les USA créèrent le Manhattan Project qui était dirigé par le physicien Robert Oppenheimer. Ils firent exploser la première bombe atomique appelée "Gadget" le 16 juillet 1945 au travers du projet "Trinity test".

La première bombe atomique était composée de 6,1 kg de plutonium -239

À part des calculs théoriques et des données de laboratoire, les scientifiques n'avaient aucune idée de la puissance de cette bombe. Alors on commença à évaluer cette puissance et les scientifiques donnèrent des réponses très différentes! Pour certains, la réaction en chaîne n'aurait pas lieu, pour d'autres, l'explosion serait équivalente à 18'000 tonnes de trinitrotoluène (TNT).

D'autres réalisèrent des pronostics beaucoup plus inquiétants comme la destruction totale de l'état du Nouveau-Mexique (presque la moitié de la France!), la formation d'un énorme couloir qui ouvrirait le ciel jusqu'à l'espace ou la destruction pure et simple de la planète.

Comme d'habitude, les scientifiques ne se démontèrent pas et pour avoir une référence, ils firent exploser 108 tonnes de Composition B (un mélange de TNT et de RTX) sur le site le 7 mai 1945. Le 16 juillet 1945, ce fut au tour de la bombe atomique:

La réaction en chaîne après 0.034 seconde

Vue aérienne après l'explosion de la première bombe atomique

On distingue à peine en bas à droite le cratère de l'explosion classique au TNT déclenchée le 7 mai 1945. Au centre de la photo, un cratère bien plus impressionnant indique le lieu où a explosé la première bombe atomique le 16 juillet 1945.

En fin de compte, l'explosion aura été équivalente à 21'000 tonnes de TNT.

Lors de la conférence de Potsdam fin juillet 1945, les USA demandèrent la capitulation du Japon sans l'informer qu'ils avaient un nouveau type de bombe. Le Japon refusa de capituler et ce, malgré les garanties qui étaient offertes à son Empereur.

Le nouveau président des USA, Harry Truman, décida de lancer une attaque atomique sur le Japon.

La première bombe atomique fut larguée sur Hiroshima, au Japon, le 6 août 1945. Elle répondait au doux nom de "Little Boy" (Petit Garçon):

Little Boy avant son chargement (3 mètres de long par 0.75 de diamètre)

Environ une minute après l'explosion

La bombe explosa à environ 600 mètres au-dessus de 255 mille habitants avec une puissance équivalente à 13'000 tonnes de TNT. Dès les premières secondes, 66 mille personnes moururent et environ 69 mille furent gravement blessées.

En d'autres mots, plus de la moitié des habitants sont morts instantanément et dans les semaines qui suivirent. Je ne parle même pas des morts suite aux radiations dans les décennies suivantes.

La zone sombre sera totalement anéantie au moment de l'explosion

Une vue du point d'impact (ground zero)… il ne reste rien!

Les conséquences de ce bombardement au niveau de la guerre entre les USA et le Japon ne changèrent rien et ce, malgré les évidences qu'un nouveau type de bombe était entre les mains des Américains.

Peu après minuit, le 9 août 1945, l'Union Soviétique déclara la guerre au Japon et commença à envahir la Mandchourie. Quelques heures plus tard, le Japon souhaita imposer la loi martiale dans tout le pays et empêcher quiconque de faire la paix.

Vers 11 heures, un bombardier américain lâcha sa bombe qui avait été baptisée "Fat Man" (Large Homme) sur la ville de Nagasaki.

Fat Man avant son chargement (3.25 mètres par 1.52 de diamètre)

Environ une minute après l'explosion

La bombe explosa à environ 550 mètres au-dessus de 195 mille habitants avec une puissance équivalente à 22'000 tonnes de TNT. Là aussi, dès les premières secondes, 39'000 personnes moururent et environ 25'000 furent gravement blessées.

La ville avant l'explosion nucléaire

La même zone après l'explosion nucléaire

La seconde photo semble floue ou moins nette. Ce n'est pas le cas, c'est juste que tout n'est plus que ruine. Dans un rayon de 3 kilomètres (premier cercle) et du second (6 kilomètres), 92 % des gens sont morts dans l'immédiat…

Vu le double de puissance de la seconde bombe, Nagasaki a eu de la chance dans son malheur: la ville est répartie sur un terrain vallonné et la bombe n'a donc pas été aussi "efficace" que celle d'Hiroshima.

En résumé, deux bombes ont tué pratiquement 200'000 personnes qui étaient à 98 % des civils. Pour comparer à des villes de chez nous, imaginez ça sur une ville comme Montpellier et Lausanne.

Croyez-le ou non, mais le pire fut évité car une des premières villes visées comptait un million d'habitants et s'appelait Kyoto: capitale impériale du Japon avec un très riche passé culturel. Toutefois, le Secrétaire de la Guerre Henry L. Stimson fit retirer cette ville des objectifs de la bombe nucléaire car, ça ne s'invente pas, il avait passé sa lune de miel dans cette ville en 1893 et en avait une très haute considération.

La bombe atomique, une arme de destruction massive

Vous l'avez compris, depuis 1945, ce simple minerai qu'on appelle "uranium" est devenu un des matériaux les plus destructeurs et dévastateurs de tous les temps.

Pour mieux se rendre compte de ce que je dis, je me suis permis de réaliser un petit tableau qui récapitule les principales caractéristiques de ces deux bombes larguées sur le Japon:

Les images terrifiantes vues plus haut ne sont donc que le résultat de la fission de moins de 1 % du chargement fissile embarqué dans Little Boy et Fat Man (64 kg et 6,2 kg).

Je "rassure" tout le monde sur un point: nos scientifiques ont beaucoup travaillé sur la fission et depuis, ils ont considérablement amélioré le "rendement" de la réaction en chaîne.

Comme ça ne suffisait pas, ils ont aussi développé la fusion nucléaire (thermonucléaire) qui permet d'augmenter encore la puissance des engins explosifs.

Alors qu'à l'époque, le rendement d'une bombe atomique était de 1 %, aujourd'hui, c'est plus de 90 % du matériau fissile qui a une réaction en chaîne. Je vous laisse imaginer le résultat de l'explosion d'une tête thermonucléaire moderne qui dégage l'équivalent de 475'000 tonnes de TNT (c'est 36 fois la bombe d'Hiroshima) et qui se trouve à la tête d'un missile qui peut parcourir 12'000 km.

Je ne vous parle même pas des bombes conçues pour être larguées depuis des avions et qui ont une puissance d'environ 20'000'000 de tonnes de TNT. La plus grosse bombe jamais conçue était soviétique et elle a été testée à Novaya Zemlya, en URSS. L'explosion était équivalente à 50'000'000 de tonnes de TNT et la détonation fit trois fois le tour de monde provoquant un blackout radio d'une heure!

Cette bombe a tué tout ce qui était en vie à 99 % sur un rayon de 100 kilomètres

En résumé, la bombe atomique tue de quatre façons différentes:

  • Immédiatement sous l'onde de la chaleur ou de choc.
  • Des suites des blessures infligées par l'onde de chaleur ou de choc.
  • Des suites d'une trop longue exposition aux radiations (beaucoup d'habitants ne furent pas blessés lors de l'explosion mais reçurent des doses mortelles de radiations).
  • Enfin, beaucoup ont développé un cancer mortel suite à une longue exposition aux irradiations dues aux retombées de l'explosion.

Ces bombardements atomiques permirent aux alliés d'obtenir une reddition pratiquement immédiate du gouvernement japonais le 15 août 1945… contre des mois plus tard.

Après ces quelques lignes, vous aurez compris que la bombe atomique est une arme de destruction massive. Elle ne permet pas d'atteindre un objectif militaire avec discernement, mais elle anéantit une zone entière en éliminant instantanément tout être vivant et en contaminant durablement l'écosystème.

Ces explosions mirent en lumière toute l'horreur d'une telle arme mais paradoxalement, lancèrent une course à l'arme nucléaire qui, à son paroxysme, dota le monde de milliers de "bombes" nucléaires. À l'apogée de la guerre froide, seul 0.5 % de l'arsenal militaire nucléaire aurait suffi à détruire le monde…

Conscient de la puissance et des dangers du nucléaire, le nouveau président des USA, Dwight Eisenhower, tint le discours suivant aux Nations-Unies le 8 décembre 1953: Atoms for Peace (Atomes pour la paix). Ce discours servit de fondement à la création de l'International Atomic Energy Agency (IAEA) en 1957 et permit également de développer un programme dit "civil".

Pour être bref, l'agence IAEA gère et coordonne l'ensemble des activités nucléaires à travers le monde et a bénéficié en 2005 du prix Nobel de la paix pour ses efforts de non-prolifération de l'arme nucléaire à travers le monde.

Enfin, dans un effort d'arrêter la course aux armes nucléaires, l'IAEA a réussi à faire adopter le 12 juin 1968 le "Treaty on the Non-Proliferation of Nuclear Weapons" (NPT) et qu'on peut traduire simplement par: "Traité de non-prolifération d'armes nucléaires" (TNP).

À la base de ce traité on retrouve les USA, l'URSS (Russie aujourd'hui) et le Royaume-Uni. En 1992, la France et la Chine rejoignent les fondateurs du traité comme pays détenteurs de l'arme nucléaire. En 2000, c'est 188 pays qui sont signataires et en 2005, faute d'un accord sur le texte final, les travaux ont été reportés à 2010.

Bien sûr, si vous suivez un peu l'actualité, vous savez que l'Inde (1974) et le Pakistan (1998) ont procédé à des essais nucléaires concluants alors qu'ils n'ont jamais ratifié le TNP. Plus tard, en 2006, la Corée du Nord quitta ce traité et procéda également à un essai nucléaire plus ou moins concluant. Enfin, il existe de très fortes présomptions contre Israël…

L'Iran et le nucléaire

Finalement, on arrive au sujet qui me préoccupe.

Comme toute civilisation avancée qui cherche être énergétiquement indépendante, l'Iran a évalué le nucléaire comme une source de production d'électricité dès les années 1950. Les Américains étaient notamment très impliqués dans le processus visant à fournir et développer une centrale nucléaire en collaboration avec les Iraniens. Mais en fin de compte, c'est l'Allemagne qui remporta le marché et les travaux débutèrent en 1976 sur le site de Bushehr.

Ce premier réacteur atomique ne vit jamais le jour car sa construction fut stoppée à 70 % de la réalisation suite à la révolution islamiste de 1979.

Officiellement, ce n'est qu'en 1995 que l'Iran relança à nouveau un programme nucléaire en commandant à la Russie un réacteur nucléaire d'une puissance de 915MW. La construction a redémarré sur le même site de Bushehr qui était resté à l'abandon depuis les années 1980.

Les relations entre la communauté internationale et l'Iran commencèrent réellement à se détériorer sur le thème du nucléaire quand un dissident iranien annonça en 2002 que l'Iran avait deux sites "nucléaires" totalement inconnus pour produire de l'eau lourde et enrichir de l'uranium.

L'ensemble des sites qui sont liés au nucléaire

Au-delà des 188 pays signataires du "Traité de non-prolifération" qui a été renouvelé ad vitam eternam en 1995 et dont l'Iran fait partie, 30 pays produisent de l'électricité au moyen de centrales nucléaires. À l'heure actuelle, ça représente 436 réacteurs qui sont en fonction à travers le monde.

De plus, pour différentes raisons énergétiques, écologiques et politiques, l'énergie nucléaire bénéficie d'un regain d'intérêt comme en témoignent les 31 réacteurs qui doivent voir le jour prochainement, y compris celui de l'Iran pour septembre 2007 (si tout se passe comme prévu).

Récemment, l'Iran a enfoncé le clou en annonçant vouloir encore construire deux puissants réacteurs nucléaires (1'600MW) en plus de deux autres sites qui sont également en construction avec des technologies "indigènes".

Jusqu'ici, je n'ai aucun problème avec le programme nucléaire de l'Iran car ce pays qui compte 66 millions d'habitants souhaite diversifier ses méthodes de production d'électricité et c'est normal. Actuellement, sur les 145 TWh consommés en 2004, plus de 90 % sont produits au travers de centrales thermiques (pétrole, gaz, charbon, etc.)!

Pour mieux comprendre l'enjeu, la France compte à peu près le même nombre d'habitants et elle consomme presque 4 fois plus d'électricité.

De plus, le parlement iranien a décidé d'adopter une loi qui fixe un objectif de capacité de production de 20'000MW nucléaire pour 2020! Pour atteindre cet objectif, il faudrait que l'Iran dispose d'environ 13 à 15 réacteurs nucléaires d'ici là alors que pour le moment, elle en a zéro.

C'est pour le moins ambitieux.

Toutefois, et c'est là selon moi que les problèmes commencent, l'Iran veut sa propre usine d'enrichissement d'uranium.

Pourquoi est-ce que c'est un problème?

Parce que ce type d'usine permet de produire un uranium à des fins civils mais également et surtout, à des fins militaires.

Bien sûr, pour faire une bombe nucléaire, il faut encore franchir quelques étapes, mais la plus difficile, c'est bien l'enrichissement d'uranium…

Les objectifs affichés de l'Iran

Tout le monde a compris: l'Iran veut développer son programme nucléaire avec ou sans aide extérieure.

Encore une fois, je n'ai rien contre ça. Je reconnais à tout pays de cette planète le droit de développer et construire des centrales nucléaires à des fins civiles.

Le problème, c'est bien de savoir quel est l'objectif final de cette entreprise et là, entre les faits et les déclarations tendancieuses - pour ne pas dire belliqueuses - du président Mahmoud Ahmadinejad, on ne peut rester que perplexe.

Pour mieux comprendre pourquoi, je vous propose un tout petit cours simplifié sur l'enrichissement d'uranium.

Tout d'abord, il vous faut du minerai contenant de l'uranium et ça, vu qu'il est disponible à peu près partout, ce n'est pas trop difficile. Après, il vous faut faire le tri dans le but d'obtenir de l'uranium pur (à 75 %). À titre d'exemple, une mine offre un rendement viable dès qu'on arrive à extraire 0.5 kg d'uranium. Les meilleures mines contiennent jusqu'à 200 kg d'uranium par tonne de minerai.

À ce stade, on obtient une espèce de poudre jaune

Ensuite, pour le rendre fissile dans une centrale nucléaire, voire dans une bombe atomique, il faut l'enrichir.

C'est un procédé extrêmement compliqué. Il requiert des moyens importants et des connaissances étendues en physique, mais surtout en chimie.

En tout, il existe une dizaine de procédés pour enrichir l'uranium. Toutefois, celui qui est le plus utilisé de nos jours, y compris par l'Iran sur son site de Natanz, c'est la centrifugation gazeuse.

En quoi ça consiste?

À ce stade, je dois expliquer que l'uranium est composé de 3 isotopes qui sont présents dans les mêmes proportions, à quelques exceptions près, dans le monde entier.

Le premier, le 238 (somme de 92 protons et 146 neutrons), est présent à plus de 99 % et il n'est pas fissile. Le second, le 234 (somme de 92 protons et 142 neutrons), est présent dans une quantité infime à raison de 0.0055 % et on ne l'utilise pas vraiment. Enfin, le troisième, le 235 (somme de 92 protons et 143 neutrons), est présent à environ 0.72 % et c'est le seul qui soit fissible…

Pour atteindre une réaction en chaîne dans le cadre d'une centrale nucléaire du type European Pressurised Water (EPR) de 900 MW, il faut que notre "combustible" contienne environ 3.7 % d'uranium-235. Les autres réacteurs atomiques fonctionnent plus ou moins avec la même proportion d'U-235 à ±1 %. Par contre, quand on veut fabriquer une bombe nucléaire, ce taux doit dépasser les 90 % même si théoriquement, une réaction en chaîne surcritique s'obtient dès 20 %.

On fait une distinction très nette entre ces deux champs d'application car d'une manière générale, on appelle l'uranium "civil" de l'Uranium Faiblement Enrichi (UFE) et l'uranium à des fins "militaires" de l'Uranium Hautement Enrichi (UHE).

Il y a encore une autre voie de traitement pour l'uranium qui permet d'obtenir du plutonium -239 (somme de 94 protons et 150 neutrons). Ce "combustible" est encore plus fissible mais pour le moment, on va le laisser de côté…

Ainsi donc, le processus pour fabriquer du combustible nucléaire pour une centrale atomique ou pour une bombe nucléaire est exactement le même.

En résumé, l'Iran a développé sur son site de Natanz une usine d'enrichissement du type "centrifugation gazeuse" qui consiste, au travers de centrifugeuses complexes, à enrichir l'uranium par le biais de multiples "cascades".

Quelques centrifugeuses de l'usine de Piketon aux USA

Ce procédé reste complexe car les centrifugeuses tournent à des milliers de tours par minute, à différentes températures avec un gaz complexe (hexafluorure d’uranium ou UF6) et consomment énormément d'énergie.

L'Iran pourrait-il développer un programme nucléaire sans usine d'enrichissement d'uranium?

Bien sûr! Et il ne serait pas le premier pays à le faire car comme je l'ai déjà mentionné, ce sont 30 pays qui ont des centrales nucléaires à travers le monde alors que l'enrichissement industriel d'uranium contrôlé se fait uniquement dans une dizaine de pays.

Certes, il existe d'autres sites d'enrichissement au Japon et ailleurs, mais d'une façon générale, ils travaillent en étroite collaboration avec l'IAEA.

De plus, l'Iran est même actionnaire à 10 % de l'usine d'enrichissement d'une entreprise appelée Eurodif ou George Besse I à Pierrelatte dans la Drôme. L'épopée de cette usine avec son actionnaire iranien est un "polar" à lui tout seul et Wikipedia résume assez bien les intérêts et craintes de chaque partie. Cette usine produit environ 10 millions Unités de Travail de Séparation (UTS) par an.

Pour information, la capacité d’une usine d’enrichissement d’uranium à augmenter le pourcentage d’U-235 est formulée en Unités de Travail de Séparation (UTS).

Sans oublier que les Russes seraient également à même de proposer de l'uranium enrichi aux Iraniens puisqu'ils sont en train de construire leur centrale atomique! Et je ne parle pas de la Chine qui fournit l'UF6 et plein d'autres choses…

Mais le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, ne l'entend pas ainsi puisque le 9 avril dernier, il a annoncé que l'Iran était passé au stade industriel d'enrichissement d'uranium à Natanz grâce à la mise en production de centrifugeuses. Il a également déclaré à l'ONU en septembre 2005 que l'Iran avait un droit inaliénable à enrichir de l'uranium.

Un enrichissement purement civil?

Ainsi donc, l'IAEA confirmait le 18 avril dernier que l'Iran avait bien installé 1'312 centrifugeuses qui enrichissent de l'uranium. Depuis, il paraît que l'Iran arrive à raccorder 11 nouvelles centrifugeuses par jour au réseau. À l'heure où j'écris, ça veut donc dire que l'Iran dispose d'environ 1'600 centrifugeuses.

Soit, mais combien d'Unités de Travail de Séparation (UTS) obtient-on avec une telle installation en sachant que pour faire fonctionner un réacteur atomique de 1000MW, il faut produire environ 120'000 UTS par an ou 20 tonnes d'Uranium Faiblement Enrichi?

Une centrifugeuse moderne est capable de produire 14 UTS par an et si tout tourne bien, l'Iran pourrait donc produire plus de 22'000 UTS par an avec l'équipement actuel. En d'autres mots, encore 7'000 centrifugeuses et le réacteur aura assez d'uranium-235 pour fonctionner et produire de l'UFE pour un réacteur nucléaire.

Cette opération ne doit pas être entreprise chaque année car les "crayons" qui sont regroupés en assemblage dit de combustible permettent de fournir entre 4 et 5 ans d'énergie au travers des 11 à 15 millions de pastilles UFE. Par conséquent, que fera-t-il de l'usine d'enrichissement pendant ces 4 ou 5 années?

Chaque pastille d'UFE délivre l'équivalent énergétique de 2.5 tonnes de charbon

Mais surtout, que fera l'Iran quand il aura installé ses 50'000 centrifugeuses qui produiront 700'000 UTS par an? Ces UTS pourraient également produire dans les 120 kg d'uranium militaire par an.

De plus, l'Iran est également en train de construire un réacteur de "recherche" baptisé IR-40 à Arak et dont aucun journal ne parle… et pourtant. Cette installation devrait être prête en 2009 et pourra produire 9 kg de plutonium -239 par an. Je rappelle que c'est 50 % de plus que la bombe de Nagasaki et que la taille de ce réacteur ainsi que le volume de plutonium -239 qui sera produit ne calque pas trop avec un réacteur de recherche! Surtout quand on sait que le plutonium n'a qu'un usage militaire…

Les pays qui ne sont pas membres du traité de non-prolifération d'armes nucléaires comme l'Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et même Israël ont opté pour des centrales de ce type et de cette taille… tous ces pays ont procédé à des essais nucléaires et ont confirmé ces tests (à l'exception d'Israël).

Pour rappel, alors que la Corée du Nord était membre du traité de non-prolifération d'armes nucléaires, elle se retira le 10 janvier 2003 sans même respecter le délai de prescription de 3 mois. Puis, le 9 octobre 2006, ce pays faisait sauter une bombe nucléaire équivalente à environ 1'000 tonnes de TNT dans son sous-sol…

Bien que l'élément fissile fût du plutonium, l'explosion qui a entraîné de faibles secousses sismiques laisse penser que l'expérience ne s'est pas déroulée normalement (l'implosion n'a pas bien fonctionné).

Conclusions

En fin de compte, ce qui me gêne avec l'Iran, ce n'est pas ce qu'il cache ou les âneries qu'on peut nous dire sur ce fameux "axe du mal"! Ce qui me gêne, c'est bien ce qu'il fait au travers d'un programme d'enrichissement surdimensionné ainsi que les propos hautement tendancieux que son président vocifère dès qu'il en a l'occasion.

Pour étayer mes propos, je vous propose une interview qu'il a accordée à France 2 il y a quelques semaines et un florilège des textes-clés lors de discours (en Anglais) principalement à l'encontre d'Israël… territoire qu'il ne reconnaît pas, qui est situé à moins de 1'000 kilomètres de l'Iran et qui devrait, selon la traduction de ses propos, disparaître.

Édifiant et surtout, inquiétant… même quand il affirme que l'Iran ne veut pas développer d'armes nucléaires.

Pourtant, à bien y regarder, si l'Iran voulait réellement se doter de l'arme nucléaire, il n'agirait pas différemment.

94 commentaires
1)
Le Citadin
, le 17.05.2007 à 00:55

Une petite suggestion pour CUK: je crois que ça serait bien de créer un nouveau fil RSS pour les articles qui aprlent de politique, et de garder le fil actuel pour les articles qui parlent de technologie.

2)
Alexandre
, le 17.05.2007 à 01:00

avant l’iran, n’oublions pas l’inde, le pakistan, israel (qui échappe à tout contrôle international) et les états-unis. lequel de ces pays m’inquiète le plus? je vous laisse deviner…

3)
drazam
, le 17.05.2007 à 02:18

Désolé le Citadin, depuis la création de Cuk, il y a toujours eu un panachage des sujets mac/photos/autres, avec une majorité techno je pense, et c’est ce qui a fait son succès et sa distinction par rapport aux autres sites mac. Pourquoi alors changer de ligne éditoriale sinon de site? On est libre de lire l’aticle du jour ou pas.

4)
Okazou
, le 17.05.2007 à 06:29

« On est libre de lire l’aticle du jour ou pas. »

Et de participer au débat ou pas.

5)
Okazou
, le 17.05.2007 à 06:50

Beau papier qui laisse très ouvert le débat.

En matière de force nucléaire, l’inquiétude est de mise. Tes chapitres sur le Japon nous rappellent que l’horreur absolue est possible et que les crimes de guerre (cibles civiles sciemment visées sur un Japon exangue – monstrueuse expérimentation in vivo) restent généralement impunis.

Est-ce la folie plutôt que la raison froide qui est la plus susceptible de faire péter une bombe nucléaire ? Sur quel motif pètera la prochaine ? Par idéologie ? Par volonté de domination ? Par fanatisme ? Pour s’approprier des ressources naturelles (eau, pétrole, uranium…) ? Pour se défendre d’un agresseur surpuissant ? Par curiosité morbide ?… Par erreur ?

Il reste bien des hypothèses. Ce qui est sûr, c’est que si l’on ne prend pas de mesures drastiques – donc justes – les puissances nucléaires vont se multiplier, augmentant considérablement le risque d’emploi de ces engins de mort de masse.

Alors on glose beaucoup, ces temps-ci, sur la future bombe iranienne. Et les dés sont pipés, comme toujours lorsque les USA sont de la partie.

Le pire c’est que l’on prend le public pour des mineurs en leur bourrant le mou plutôt que de s’attaquer au problème en rendant le dossier transparent au monde. La presse est bien sûr le relais complaisant qui colporte la « philosophie » américaine pour le plus grand bien de l’humanité et de la démocratie. Évidemment.

Peut-on laisser l’Iran, pays religieux, mené par un fanatique religieux, construire sa bombe ? Les USA de Bush sont tout aussi religieux et Bush est un fanatique religieux. Mais les Iraniens ont toujours affirmé qu’ils ne créeraient que des centrales électriques, refusant la bombe qui va à l’encontre de leur religion.

Quoiqu’il en soit, doit-on laisser faire – l’Iran ou un quelconque pays – selon le principe d’égalité ? Si un seul pays possède la technologie nucléaire civile, si un seul pays fabrique la bombe, les autres le peuvent aussi. C’est tout le monde ou personne. Pas d’échappatoire. Le vrai problème n’est alors plus qu’une question de contrôle. Et là encore, on contrôle tout le monde ou on ne contrôle personne.

Mais n’y aurait-il pas, derrière cette histoire, la volonté de priver les pays musulmans (cette raison religieuse ou une autre) de la possibilité de créer leur propre technologie nucléaire civile ? Ou d’empêcher l’Iran de la créer et de la vendre aux autres pays musulmans (et plus), ôtant le pain (et le pouvoir de domination) de la bouche de l’Occident et donnant à ces pays une véritable indépendance énergétique, encore une fois contre les intérêts mercantiles de l’Occident ?
Il sera très instructif d’observer l’évolution des positions occidentales, et notamment américaines, lorsque Ahmadinejad ne sera plus au pouvoir en Iran. Car il va le perdre, le pouvoir. L’Occident continuera-t-il de chercher des poux dans la tête de ses successeurs, en supposant, bien sûr, que ceux-ci offrent toutes les garanties de ne pas chercher à produire des bombes mais continuent, en revanche, d’exiger de créer une technologie nucléaire nationale garantie de leur indépendance ?

dénucléarisation militaire totale

Il est sûr que la seule mesure efficace pour régler le problème définitivement est de supprimer le stock mondial de bombes atomiques – mais vous aurez remarqué que pas un de ces connards criminels au pouvoir n’en parle, pas plus chez nous qu’ailleurs. Pas un !
Faute de quoi, les armes nucléaires prolifèreront à coup sûr. Multiplication d’un danger qui pèsera en permanence partout dans le monde. Ces armes prendront encore de la puissance et se miniaturiseront. Bombes de poche. Nucléaire à tous les étages !

Je serais curieux de savoir si l’Occident si démocratique, si pacifique et, pour tout dire, tellement exemplaire (et angélique), serait d’accord sur le principe si les journalistes les assaillaient de questions sur le sujet.
Les gouvernants refuseront mais les peuples ?

Imaginons une planète enfin civilisée sur laquelle on organiserait des référendums géants sur les sujets mondiaux, au-dessus de la tête des puissants. Mais il n’y aurait plus de puissants sur une planète civilisée.

Et on le voit en France ces jours-ci, les puissants (même petits) rassurent encore les cons non-comprenants. « Oui, not’ bon maître ! »


Un autre monde est possible. Civilisé.

6)
François Cuneo
, le 17.05.2007 à 07:41

Okazou, si je comprends le 99% de ton commentaire, la dernière phrase, on dirait que tu l’écris juste pour que les gens ne te prennent pas au sérieux.

C’est dommage.

Il n’y avait pas besoin d’ajouter “les cons” en avant-dernière ligne. Ça braque tout le monde et paf, tout le reste de l’écrit part en fumée pour au moins 53% de la population, plus un bon pourcentage de ceux qui, s’il n’ont pas voté pour S, n’en acceptent pas pour autant que ceux qui l’ont fait soient traités en général de cons.

Ton écrit va être celui d’Okazou, qui méprise ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, ce qui, dans le fond, en tout cas pour moi, n’est pas le cas. Pourtant ici, il faut bien avouer, tu donnes du pain à tes détracteurs.

Cela dit peut-être que tu t’en fous.

Moi je trouve ça un peu triste.

7)
arno pier
, le 17.05.2007 à 07:54

Le moyen-orient est complexe et l’Iran est le pays le plus complexe de cette zone. Ahmadinejad est un laïc à la tête d’un pays religieux et il est contrôlé beaucoup plus qu’on imagine par les mollahs. Ses diatribes populistes agacent les pouvoirs religieux. Effectivement son temps à la tête de l’Iran est compté.

Si l’Iran veut se doter de l’arme atomique je préfèrerais être à Tel-Aviv qu’à Riyad, il faut faire la revanche de Kerbala bien plus importante pour les chiites que l’éradication d’Israël. Les ressentiments vis-à-vis de l’état hébreu sont bien trop mis en avant pour être réels. Pour qui connait l’Iran et les Iraniens, le premier degré n’existe pas, tout est dans le non-dit, et encore avec une subtilité qui échappe souvent aux bons occidentaux que nous sommes. Souvenons-nous qu’aux funérailles de Jean-Paul II (je crois que c’était là ?) le guide suprême de l’Iran avait salué le président d’Israël car tous les deux sont de Yazd, ville où l’année dernière j’ai vu dans une synagogue célébrer le Shabbat alors que je vis dans le premier pays arabe qui a signé la paix avec Israël et où il n’y a plus qu’une centaine (maximum) de personnes de confession juive et aucune synagogue en fonctionnement ! Je suis loin d’être persuadé que l’Iran soit le pays le plus dangereux de la région

8)
Saluki
, le 17.05.2007 à 07:55

…la volonté de priver les pays musulmans (cette raison religieuse ou une autre) de la possibilité de créer leur propre technologie nucléaire…

Le complot pour éliminer les musulmans de la possession de la techno nucléaire a échoué. Le Pakistan, qui n’est pas un modèle de laïcité l’a et c’est même son bon Dr Khan qui a refilé la savoir-faire aux iraniens.

9)
Guillôme
, le 17.05.2007 à 07:58

J’avais eu l’occasion d’aller au musée de la mémoire au Japon sur les victimes des bombardements atomiques… et ça fait froid dans le dos.

Je me rappelle d’une carte animée avec une échelle de temps indiquant au fur et à mesure lors de l’impact les zones touchées, des vidéos montrant la zone dévastée et un compteur géant ayant des chiffres défilant à toute allure et indiquant le nombre de victimes. Plus concret pour se rendre compte de l’horreur… difficile.

Sinon, j’avais peur d’un article sur une position très appuyée ou une redite des bêtises anti-Iran habituelles. Et en fait, non, l’article laisse ouvert la discussion et en plus il est très bien écrit et riche en information. Très beau travail TTE.

10)
ptisuix
, le 17.05.2007 à 08:31

J’ai trouvé l’article intéressant dans sa partie historique. Pour le présent, on peut trouver tout et son contraire sur l’Iran actuellement.

Je rajouterai juste ceci: on cherche toujours les adm en Irak !

dissident iranien annonça en 2002 que l’Iran avait deux sites “nucléaires” totalement inconnus pour produire de l’eau lourde et enrichir de l’uranium.

On connait la suite à propos des dissident irakiens qui disaient la même chose.

P.

11)
fxprod
, le 17.05.2007 à 08:34

Dresde

Un tiers de la ville fut détruit du 13 au 15 février 1945 par la Royal Air Force (principalement), avec l’appui de l’aviation américaine. Cette destruction était en fait une vengeance des alliés, la Luftwaffe avait en effet détruit la ville de Coventry quatre ans plus tôt (14-15 novembre 1940). 650 000 bombes incendiaires d’un poids total de 7 000 tonnes sont tombées sur la ville, tuant 35 000 personnes dont seules 25 000 ont pu être identifiés.

pas besoin de l’atome.

12)
ptisuix
, le 17.05.2007 à 08:43

Dresdepas besoin de l’atome.

Raison logistique: L’Allemagne est moins loin que le Japon.

P.

13)
Anne Cuneo
, le 17.05.2007 à 08:43

avant l’iran, n’oublions pas l’inde, le pakistan, israel (qui échappe à tout contrôle international) et les états-unis. lequel de ces pays m’inquiète le plus? je vous laisse deviner…

C’est aussi ma première réaction. Pas rassurant que les Iraniens veuillent des armes atomiques, mais ceux qui les ont déjà ne me rassurent pas plus que ça. Bush, dans le genre ayatollah, est pas mal. Il a déjà le doigt sur le bouton, lui.

J’ai toujours été contre le nucléaire, d’où qu’il vienne, et à quoi qu’il serve, de toute façon.

Comment? Contre le progrès? Pas du tout. Je crois (et des scientifiques de pointe affirment avec conviction) que si on avait investi une partie des milliards qu’on a mis dans le nucléaire pour les énergies alternatives, elles ne seraient plus alternatives depuis longtemps.

14)
François Cuneo
, le 17.05.2007 à 08:45

Certes fxprod.

Le seul “avantage” de l’attaque de Dresde sur les bombes japonaises, c’est qu’elle n’a pas eu de suite au niveau des dégénérescences, des cancers pour les générations futures.

15)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 08:47

Merci pour cet article très bien documenté, j’ai appris plein de choses sur l’enrichissement de l’uranium.

Sur le fond, je suis évidemment contre le fait que l’Iran se dote de nucléaire militaire. Mais j’en pense tout autant pour les Américains, qui jusqu’à présent sont les seuls à avoir utiliser l’arme atomique, par 2 occasions, sur des populations civiles (qu’on me prouve que Bush est moins dangereux que le président iranien. J’espère qu’il n’a pas pensé à la balancer sur l’Irak, pour résoudre les “problèmes”.)

Evidemment, j’entends déjà les commentaires “c’était pour mettre fin à la seconde guerre mondiale”. Alors qu’avec l’Iran, on peut imaginer qu’ils vont l’envoyer sur Israel, juste par simple “plaisir”. Je fais d’ailleur confiance à lsrael pour renouveler l’opération Osirak, http://fr.wikipedia.org/wiki/Osirak (le réacteur vendu par Chirac à Saddam Hussein).

16)
François Cuneo
, le 17.05.2007 à 08:49

Anne, je suis d’accord sur le fait que les Américains ne sont pas des anges.

N’empêche, même Bush, le pire du pire, nous sommes d’accord, n’a pas utilisé l’arme atomique. ll en aurait eu envie qu’il n’aurait simplement pas PU.

Vous me direz qu’il a déclaré une guerre illégale. Oui, mais il a trompé son monde en parlant également d’attaques plus ou moins chirurgicales. Avec la bombe, tout le monde sait, et je pense que le peuple américain, et ses alliés se seraient levés.

Chirac aurait été moins seul…

17)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 08:50

François, Coluche disait qu’une bombe atomique ça s’amortissait sur plusieurs générations. Plus sérieusement, quand on parle de faire interdire les mines anti personnelles, qui continuent à faire des dégats collatéraux des années après avoir été “abandonnées” sur des zones de combat, on devrait aussi étendre ce combat à l’arme atomique.

18)
archeos
, le 17.05.2007 à 08:53

Encore un bon article de ToTheEnd.

Quelques points toutefois ne sont pas abordés :

  • Qu’est-ce qui fondamentalement interdit à l’Iran de ne pas posséder la bombe atomique ?
  • Comment les persuader que c’est inutile, alors que quatre de leurs proches voisins au moins l’ont (Russie, Israël (le président a gaffé récemment), Pakistan, Inde) ?
  • Et surtout la complexité du système politique iranien, où le pouvoir reste aux religieux (qui ne parlent pas eux) et où tout le monde intervient pour tout (voir affaire des otages britanniques), ce qui est particulièrement gênant dans un État faible et qui a conscience de l’être (isolé diplomatiquement, qui est vraiment sur la fin du pétrole, qui a du mal à se développer économiquement, faible militairement, etc.)
19)
Jer-o-nimo
, le 17.05.2007 à 08:56

Bon, c’est sur que je soutiens pas l’Iran (ni qui que ce soit, d’ailleurs) dans leur effort pour avoir la bombe nucléaire. Mais je dois avouer que je comprend qu’ils envoient c** les occidentaux, USA en tête.

Dialogue (presque) fictif :

Mahmoud Ahmadinejad : Je veux construire des bombes. Gerges W. Bush : Ah! non, toi, tu peux pas. MA : Mais si, mais si… je vais me gêner. GWB : Non, toi t’es méchant, alors t’as pas le droit. MA : Ah, ben non, c’est toi le méchant dans l’histoire (entre autres). Et pis d’abord, je m’en tape de ta permission. GWB : Maîtresse! Y a Mahmoud qui veut une bombe! Et il est méchant, et c’est pas bien! Mme Onu, la maîtresse, a toujours eu un faible pour le petit Bush… Faut dire que sa famille est très fortunée, et fait des dons très généreux à l’école. Alors elle dit a Mahmoud qu’il faut pas faire des bombes. MA : Eh, mais Georges il en a lui… C’est pas juste, tout le monde est méchant avec moi. Depuis, le petit Mahmoud développe une rencoeur sans borne contre Georges et la maîtresse, et s’est isolé un peu plus du reste de la classe.

Et chacun reste persuadé d’être le gentil, et que l’autre en face, c’est le méchant.

Bin on est pas sortis de l’auberge.

20)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 09:04

Jer-o-nimo: tu résumes très bien la situation. L’isolement de l’Iran n’est pas la solution. Il faut coopérer avec eux, mais comment trouver le bon niveau de coopération? A part Israel, qui ferait volontiers du “transfert de technologie” vers Téhéran (il doit y avoir 25 minutes de vol pour un missile ballistique entre les 2 pays, à la louche), qui prendrait le risque d’aider l’Iran à faire du nucléaire civil en échange de la promesse de ne pas faire de nucléaire militaire?

21)
François Cuneo
, le 17.05.2007 à 09:07

François, Coluche disait qu’une bombe atomique ça s’amortissait sur plusieurs générations. Plus sérieusement, quand on parle de faire interdire les mines anti personnelles, qui continuent à faire des dégats collatéraux des années après avoir été “abandonnées” sur des zones de combat, on devrait aussi étendre ce combat à l’arme atomique.

Nous sommes évidemment bien d’accord, je te rassure.

22)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 09:11

dites, au fait, la Suisse, elle a a l’arme atomique?

23)
Okazou
, le 17.05.2007 à 09:17

« Ton écrit va être celui d’Okazou, qui méprise ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, »

C’est corrigé.

Je n’ai de mépris pour personne et j’écris généralement ce que je pense. Si je pense que les puissants seront au pouvoir tant que les cons (qu’on me fasse grâce de la définition) voteront contre leurs propres intérêts, je ne vais certainement pas faire des ronds de jambes et des courbettes pour le dire et je ne me tairais pas non plus.

Les cons, ça existe. Ils sont là et bien là. Ils pèsent. Et si l’on est toujours le con de quelqu’un, il y en a qui sont le con de tout le monde. Je pense fortement aux électeurs des milieux modestes qui votent pour l’ami des financiers et du patronat réunis qui les a bernés. Celui qui va se lever de bonne heure, à l’heure où ses maîtres choisis vont se coucher.

C’est moi qui aurait du mépris pour les cons alors que c’est Sarko qui leur parle avec force arguments méprisables et mensongers et que c’est lui qu’ils écoutent ? Le con, c’est d’abord celui qui ne sait trier le bon grain de l’ivraie, celui qui se fait berner par le premier bonimenteur venu, celui qui ne sait qui croire et qui ne s’abstient pas pour autant.

Désolé, François, mais quand le con est un brave con, je ne l’enfonce pas ; quand le con, par sa seule connerie, nuit manifestement à lui-même et à ceux de sa condition, je lui dis ce que je pense et s’il faut entrer dans les détails, je le fais.

Sarko va casser (ou essayer de…) le système scolaire. Il veut nous fabriquer des cons en masse, à la chaîne. Il lui faut des gens soumis à ses amis les puissants, des « Oui, not’ bon maître. » bien obéissants et trop cons pour comprendre ce qui leur arrive. Alors sois gentil, redirige ta critique vers qui la mérite au premier chef.

Quant à mes détracteurs, qu’ils aient tort ou raison, je n’attends d’eux qu’une chose : qu’ils continuent de me « détracter ». Ainsi les choses sont en ordre.

24)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 09:22

Okazou, le Michel Audiard de Cuk……………………………………………….

25)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 09:27

………….en beaucoup moins doué, tout de même

26)
François Cuneo
, le 17.05.2007 à 09:31

dites, au fait, la Suisse, elle a a l’arme atomique?

Ah ben je ne crois pas:-)

Quant à Audiard, je ne pense pas que ce soit le but recherché par Okazou:-)

Merci Okazou d’avoir “corrigé” :-)

27)
François Cuneo
, le 17.05.2007 à 09:34

Quant à mes détracteurs, qu’ils aient tort ou raison, je n’attends d’eux qu’une chose : qu’ils continuent de me « détracter ». Ainsi les choses sont en ordre.

Le problème, c’est que ton message perd de la crédibilité pour beaucoup. Ce n’est pas qu’on te détracte…

28)
François Cuneo
, le 17.05.2007 à 09:35

En fait Renaud, la Suisse a une armée totalement défensive.

Elle ne doit normalement pas sortir du pays.

On ne va quand même pas se foutre une bombe sur notre propre gueule ou bien?

Remarque à l’extrême, l’UDC suisse pourrait proposer un truc du style pour diminuer le nombre d’étrangers dans notre beau pays…

29)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 09:41

François, le problème c’est que votre pays est si petit que si vous y faites péter une bombe atomique, les retombées vont aller vers les pays voisins, qui vont pas être contents (et après? Ils vont faire quoi? Riposter? Ca leur retomberait encore plus dessus).

30)
leptisuisse
, le 17.05.2007 à 09:59

Merci pour l’article, c’est toujours un plaisir d’arriver sur Cuk.ch pour un peu d’éductation et de culture générale.

PEACE

31)
Jer-o-nimo
, le 17.05.2007 à 10:11

La Suisse n’a pas l’arme nucléaire, mais a eu un programme qui visait à l’avoir. ça a été abandonné dans les années 60.

L’article

32)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 10:13

et finalement, ils ont préférer mettre en place le secret bancaire, arme de blanchiment massif :)

33)
François Cuneo
, le 17.05.2007 à 10:45

La Suisse n’a pas l’arme nucléaire, mais a eu un programme qui visait à l’avoir. ça a été abandonné dans les années 60.

L’article

Purée… j’y crois pas… Mais après avoir lu l’article…

Encore un mythe qui s’effondre dans ma tête.

34)
Fars
, le 17.05.2007 à 10:58

Que veut l’Iran? Je crois que c’est clair…..Je pense que l’on pourrait leur en envoyer une ….. ;-)

35)
Marc2004
, le 17.05.2007 à 11:12

juste deux remarques:

1) ces pays (Iran, Pakistan, Corée du nord) qui se dotent (ou veulent se doter) de l’arme atomique se transforment de fait en cibles privilégiées en cas de conflit. C’est surtout pour leur population que je serai inquiet. Leur pouvoir de destruction massive restant de toute façon limité…Ce qui me fait penser que l’agitation autour d’eux viennent aussi de lobbies sous jacent, peut-etre de pays voisins inquiets de cette proximité???

2) dans vos exposés ou remarques (François Cunéo n°14), ne mélangez pas trop irradiation et contamination, sinon le discours n’est plus exact. Une bombe qui explose en altitude irradie mais ne contamine pas. Une bombe qui explose au sol irradie ET contamine; et une centrale qui explose quellequ’en soit la raison irradie moins loin mais surtout contamine plus grave encore qu’une arme atomique. Et c’est surtout la contamination le problème des survivants…

36)
Roger Baudet
, le 17.05.2007 à 11:12

TotheEnd, superbe article historico-physico-chimique. Tu as sérieusement remis mes connaissances sur le sujet à jour, merci. Quant au débat politique, il est vraiment trop délicat pour moi.

Je suis très intéressé par les problèmes de l’énergie et ai été longtemps contre le nucléaire. Cette position devient aujourd’hui un peu “facile” et “convenue”. Le nucléaire (civile bien entendu) fait des progrès et fonctionne tout de même pas si mal. Il ne s’agit pas pour moi de devenir “pro-nucléaire”, mais je m’autorise la réflexion et écoute ce que me disent ceux qui sont “pour”. Pour ce qui est de l’aspect militaire, je ne sais pas si un pays osera un jour lâcher cette bombe. Par contre, on peut avoir peur d’accidents de parcours dus à un développement trop rapide et faisant fi de certaines consignes de sécurité.

37)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 11:33

Hey TTE, tu parles Farsi ? Parce que là où des journalistes sensationnalistes parlent de rayer Israël de la carte, des linguistes plus professionnels comprennent autre chose, genre:

Ahmadinejad n’aurait pas eu d’insinuation “_nuculaire_” quant à l’état d’Israël. Il aurait plus vraisemblablement voulu citer l’ayatollah Khomeiny en son temps, qui avait plus simplement déclaré “_Ce régime qui occupe Israël doit s’effacer de la page du temps_“, tout comme le régime du Shah s’en était lui-même effacé.

Ensuite, si tu veux comprendre ce que les iraniens reprochent à Israël, regarde ce diaporama

Finalement, quand on voit l’état des pays alentours, on peut aussi penser que l’Iran qui leur livre déjà un peu de pétrole veut leur vendre de l’électricité…

…et s’ils veulent vraiment la bombe, pourquoi leur reprocher? Si le costaud de la classe me rackettait tous les soirs, j’apprendrais bien le karaté.

38)
adem
, le 17.05.2007 à 12:03

La maîtrise de la radioactivité ne seras bientôt plus une nécessité pour faire une bombe de forte puissance. Car si il est encore nécessaire pour amorcer la réaction de fusion d’utiliser une bombe de type A en guise d’allumette dans une bombe H de nouvelles avancées dans les travaux sur la MHD (lire les informations sur la Z machine de Sandia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Z_machine) permettent d’envisager de produire des armes sans retombées radioactives et d’une gamme de puissance plus faible donc d’un usage plus facile car plus ciblé.

A la suite de cette découverte les chercheurs ont redécouvert les travaux Russe dans ce domaine pour produire le colossal champ magnétique nécessaire et ont s’aperçut vite qu’un énorme champ d’investigation avait été laissé en friche pendant tout ce temps.

La encore ce domaine pourrait être utile dans une forme de production d’énergie propre sera plus sûrement utilisé pour la fabrication d’arme et il y as peut les USA viennes d’annoncer le remplacement d’une grande quantité de leurs ogives.

Le froid subit entre les Russes et les USA n’est peut être pas a chercher plus loin.

Pour plus d’information il faut lire tous ce qui a été publié la dessus voir en particulier lire les article de JP Petit pas toujours accessible au personnes étrangère a la physique mais bon instructif quand même.

39)
François Cuneo
, le 17.05.2007 à 12:10

Je me demande si TTE n’est pas en train de cuver qqch. Parce que ce n’est pas son style de ne pas commenter:-)

40)
ToTheEnd
, le 17.05.2007 à 12:17

Merci!

Je vois que certains font l’amalgame avec les USA… mais je signale que les pays qui ont le plus démantelé d’armes nucléaires ces dernières années, c’est bien les USA et l’URSS (plus de 34 tonnes de plutonium militaire chacun!). Ça représente des milliers de têtes nucléaires (plus de 70% entre les accords START I et START II).

Bien sûr, vu que ces les deux pays qui en avaient le plus, on n’est pas à l’abri mais tout de même, c’est un grand pas dans la direction bonne direction.

Ce qui me fait peur à court terme, c’est que le Royaume-Uni devra revoir leur stratégie et parc militaire nucléaire car les bombes et autres têtes nucléaires sont en fin de vie. Il est évident qu’il sera difficile de dire “ok” aux britons qui voudront tout simplement rénover leur parc nucléaire militaire avec beaucoup moins de Mt et à 3’600 km de là, dire “non”.

Mais encore une fois, l’Iran, de part des propos plus que tendancieux, ne permet pas d’offrir une base de discussion saine et contrairement à ce que certains disent, le but n’est pas de rendre ce pays “à la botte” de l’occident. Un tout petit peu d’eau dans son vin, c’est possible quand même!

Jusqu’à maintenant, l’Iran a fait exactement ce qu’il voulait pour son programme nucléaire et non seulement il envoie “chier” dès qu’il peut l’IAEA et tous ceux qui osent demander quelque chose, mais en plus, on a à chaque fois droit à un discours nationaliste.

Personnellement, et c’est pour ça que je m’inquiète, avec une attitude pareille, je ne serai pas surpris de voir quelques sites nucléaires iraniens disparaître un des ces quatre matins…

Je rappelle qu’on parle tout de même d’une fabrique potentielle de l’arme la plus destructrice au monde et que sachant ça, l’Iran devrait être plus “diplomatique” dans ses exigences nucléaires (que je lui concède, je le répète).

arno pier: ne souhaitant pas atteindre le point “god win” tout de suites, je tiens tout de même à préciser que dans l’histoire, on a déjà eu des gens avec des “ressentiments vis-à-vis des hébreux” et que selon toutes les vraisemblances historiques, ceux qui les professaient le pensaient et les ont mis en pratique. Alors je veux bien que le premier degré chez ces gens soit flou, mais même moi qui suis le roi de la dérision, je ne débarque pas à une Bar Mitsvah et disant “salut les youpins, toujours vivants?”

ptisuix: si tu ne vois pas la différence entre des ricains qui disent n’importe quoi pour envahir un pays et un pays qui dit et fait ce qu’il dit… je n’y peux rien mais à coup sûr, tu peux travailler pour le réseau voltaire dès aujourd’hui.

fxprod: pour arriver à ça, il aura fallut aux alliés 1’299 bombardiers qui ont effectués 3 largages d’un total de 3’906 tonnes de bombes pendant 2 jours. Pour Hiroshima et Nagasaki, à chaque fois, c’est une “flotte” de 3 avions qui a été utilisée une seule fois. La “flotte” était composée d’un seul bombardier escorté par 2 avions “observateurs”. Cette attaque paraissait tellement insignifiante qu’aucune alerte n’a retenti au sol car les Japonais pensaient qu’il s’agissait d’avions de reconnaissances.

archeos: si tu veux être pointilleux et procédurier, la réponse à ta première question est simple: le rattachement de l’Iran au Traité de non-prolifération des armes nucléaires. Pour la seconde, il n’y a rien à “persuader” puisque officiellement, l’Iran ne souhaite pas développer d’armes nucléaires.

Jer-o-nimo: à la discussion fictive de tes deux gamins, j’interviendrai en mettant une grosse claque MA en lui disant: c’est pas parce que ton camarade est con et fait le con que tu dois aussi faire le con.

22. Renaud Laffont: elle a eu son propre programme de développement de réacteur nucléaire (c’était ambitieux pour le petit pays que nous sommes), mais ça a mal tourné… Depuis, on fait profil bas et on achète, comme beaucoup d’autres pays, notre UFE à la France (Areva pour être précis). Mais ce réacteur à eau lourde aurait permis d’avoir du plutonium-239… pour en faire?

37. Mirko: j’ai exprès employé le mot “disparaître” et non “rayer de la carte” comme beaucoup de journalistes l’ont faits. Quand je parle d’un président aux discours tendancieux, je te propose aussi de regarder dans un dico français ce que ce mot veut dire. En tant que président, il pourrait parfaitement dire qu’Israël doit négocier plus et doit faire plus d’efforts pour trouver la paix avec les “palestiniens”. Il pourrait aussi dire combien il regrette certaines choses mais que ça n’en excuse pas d’autres. Etc. Mais ce n’est pas ce qu’il fait. A la question “Est-ce que pour vous, je génocide juif est une réalité historique ou pas?”, il répond “Ce que j’ai dit c’est que si l’Holocauste est vrai, alors ça c’est produit.” Alors quoi, tu vas me dire que dans le Farsi, ce n’est pas possible de dire oui sans utiliser des “si”? Relis la définition de “tendancieux”…

François: je viens de me lever…

T

41)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 12:31

Quelle prodigalité au réveil, dis donc.

Voila en ce qui concerne l’IAEA…

Sinon oui, en tant que descendant de Croates de Bosnie, avec des cousins Musulmans, je ne peux pas trop être pour les Tazunis, leur sens inné de l’ingérence etc.

Et j’ai aussi de la famille en Californie, et à Tokyo. Partial, moi? Oui, je suis un junkie de la diversité et ça fait du rouleau compresseur médiatique américain un mauvais parasite à mes yeux.

42)
Caplan
, le 17.05.2007 à 12:42

Citation de Jer-o-nimo

La Suisse n’a pas l’arme nucléaire, mais a eu un programme qui visait à l’avoir. ça a été abandonné dans les années 60.

L’articlePurée… j’y crois pas… Mais après avoir lu l’article…Encore un mythe qui s’effondre dans ma tête.

Mais François, à cette époque, TOUS les pays ont dû à un moment ou à un autre réfléchir à se doter de l’arme nucléaire. C’était la nouvelle façon de se battre. La seule différence, c’est qu’en Suisse on le sait, mais pas dans la plupart des autres pays…

Milsabor!

43)
fxprod
, le 17.05.2007 à 12:58

fxprod: pour arriver à ça, il aura fallut aux alliés 1’299 bombardiers qui ont effectués 3 largages d’un total de 3’906 tonnes de bombes pendant 2 jours. Pour Hiroshima et Nagasaki, à chaque fois, c’est une “flotte” de 3 avions qui a été utilisée une seule fois. La “flotte” était composée d’un seul bombardier escorté par 2 avions “observateurs”. Cette attaque paraissait tellement insignifiante qu’aucune alerte n’a retenti au sol car les Japonais pensaient qu’il s’agissait d’avions de reconnaissances.

le résultat est le même et qu’importe le flacon….

Envoyez à partir de 3 avions qlq dizaines de bombes incendiaires sur une ville japonaise, le bilan eut-été peut-être pire.

44)
marcdiver
, le 17.05.2007 à 13:17

Passionnant ! Et effectivement la Suisse a été tentée par l’option arme nucléaire. Mais c’était une époque où énormément de pays la souhaitaient et y travaillaient. Une époque où l’armée suisse était intouchable (et non critiquable ?), ce qui a (heureusement) bien changé ! To The End, tu sembles penser que Lucens aurait pu masquer un développement militaire si cette centrale avait été une réussite ?

45)
marcdiver
, le 17.05.2007 à 13:26

Cette petite remarque de TTE m’a intrigué, et voici ce que je viens de découvrir sur le web

“Car chez nous aussi les scientifiques ont fait joujou avec le nucléaire. Civil et militaire. On le sait, aujourd’hui: la centrale de Lucens était essentiellement destinée à fournir le plutonium nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique helvétique! Avec quelques années de recul, tout cela paraît incroyable, aberrant. Inhumain”

site : http://www.imaginer.ch/courrier/genetique/98022611.html

Si cet article est vrai, alors François, comme quoi… chez nous aussi !

46)
Anapi
, le 17.05.2007 à 13:32

Bravo pour cet article archi-documenté, une fois de plus.

J’aimerai préciser quelques points concernant le traité de non prolifération. S’il est interdit à un pays signataire de développer des armes nucléaires, le nucléaire civil est par contre autorisé, voire encouragé par l’AEIA. C’est une contrepartie du renoncement à la bombe, mais ce n’est pas la seule. Le traité garantit en effet qu’aucun des pays signataires du traité (parmi les possesseurs de la bombe) ne pourra l’attaquer avec des moyens nucléaires.

Ceci veut dire que tant que l’Iran restera signataire du traité et continuera à arguer des fins civiles de son enrichissement, la légalité internationale sera de son côté.

On pourra objecter que les étatsuniens ont déjà violé la quasi-totalité des traités internationaux qu’ils avaient signé et qu’ils peuvent donc tenter de contraindre l’Iran militairement. Je ne le crois pas.

D’abord, ça viderait de son sens le traité de non prolifération, qui a quand même pas mal limité le développement du nucléaire militaire dans le monde. Comment convaincre des états de rester signataire sans leur permettre un développement civil et en les menaçant d’attaques nucléaires ?

Ensuite, les usines iraniennes sont sous terre, certaines très profondément. Aucun bombardement conventionnel ne parviendrait à arrêter l’enrichissement, et un bombardement nucléaire ne serait pas non plus certain d’y parvenir (en plus de violer le traité de non prolifération). Ca laisse donc uniquement le recours à une force terrestre, ce qui n’est pas dans les moyens US avant quelques années.

Pour finir ce post, j’ajouterai que limiter le problème aux islamistes et au président actuel de l’Iran est une erreur. L’accès à l’énergie nucléaire est une volonté ancienne qui est bien enracinée dans la population, de même hélas que l’illégitimité de la création de l’état d’Israël dans la région. L’Iran joue sa place dans la région en ce moment, et plutôt avec succès.

Le pays est devenu un interlocuteur incontournable pour parler de paix en Israël, au Liban et en Irak. Son anti-sionisme et son anti-américanisme en font un champion du monde musulman, et le nucléaire est là pour confirmer cette stature politique.

Je pense que l’Iran aura la bombe, comme d’autres pays inquiétants avant lui, et qu’il découvrira du même coup que cette bombe est inutilisable en pratique. Elle donnera cependant la stature que ce pays recherche au milieu de ses voisins sunnites. Nous sommes condamnés à faire le pari de la sagesse future des iraniens, comme nous avons été déjà contraint de le faire par le passé avec d’autres pays.

47)
arno pier
, le 17.05.2007 à 13:49

TTE c’est sûr qu’avec un copain iranien et un abonnement à un moteur de recherches tu es devenu un spécialiste de la région. Et puis écrire un “article” sur l’Iran sans tomber dans le patos, c’est pas bien, faut y aller de son petit couplet, ça donne de la crédibilité ! Relis le sujet d’hier ça te donnera des idées …

48)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 14:01

Hé oui, marcdiver, la Suisse n’est apparamment pas (ou plus?) le plus bel endroit sur Terre, ou tout n’est que paix et amour. Allez, parlez nous de votre pays, on a assez parlé du mien ces dernières semaines. TTE, tu nous fais la même chose sur la Suisse?

49)
Alexandre
, le 17.05.2007 à 14:17

N’empêche, même Bush, le pire du pire, nous sommes d’accord, n’a pas utilisé l’arme atomique. ll en aurait eu envie qu’il n’aurait simplement pas PU.

hum… et l’uranium appauvris en bosnie et au kosovo, ça compte pas?

en plus, c’était clinton!

50)
Anapi
, le 17.05.2007 à 14:20

Ben non ça compte pas l’uranium appauvri : il n’y a pas fission ni fusion, ce n’est tout simplement pas une arme nucléaire.

Pour info, l’uranium est utilisé dans ces bombes pour sa densité élevée, ce qui permet de faire des obus plus perforant. Par contre, c’est clairement mauvais pour la santé des gens visés.

51)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 14:30

Anapi: Que les militaires cherchent à nuire à la santé des gens qu’ils visent avec leurs armes, cela va de soi. C’est aussi franchement mauvais pour ceux qui manipulent et envoie les armes.

52)
Anapi
, le 17.05.2007 à 14:34

Renaud : ce n’est que justice, c’est eux qui les lancent après tout.

53)
Anne Cuneo
, le 17.05.2007 à 14:45

écrire un “article” sur l’Iran sans tomber dans le patos, c’est pas bien, faut y aller de son petit couplet, ça donne de la crédibilité ! Relis le sujet d’hier ça te donnera des idées …

Quelle maîtrise dans la manière de cracher un peu de fiel à la gueule du rédacteur d’à-côté, j’en suis baba. Je retourne à ma broderie et à mon pathos (avec un h, tant qu’on y est). Bravo, vraiment!

54)
arno pier
, le 17.05.2007 à 14:53

Je reconnais que ma phrase est particulièrement mal tournée, la faute en est la confirmation ! Je voulais exactement dire le contraire de ce que vous avez lu Anne. Je conseillais à TTE de lire cet article pour y prendre des idées non pas de pathos mais de ce que doit être le journalisme dont il semble vouloir singer le métier. Toutes mes excuses de vous avoir obligé à retourner à votre canevas.

55)
ToTheEnd
, le 17.05.2007 à 15:08

Merci encore!

Mirko: je ne vois pas très bien le rapport de ton intervention. IAEA, dont le siège est à Vienne et pas aux USA, me semble faire un excellent job dans cette affaire hautement stratégique et diplomatique.

fxprod: probablement qu’en mettant des cailloux dans les mains de millions de personnes pour en attaquer quelques milliers d’autres, ça fera aussi des milliers de morts… mais mon argumentation n’était pas là. J’essayais de faire appel à ton rationnel pour te faire comprendre qu’une bombe atomique fera infiniment plus de morts et de dégâts pour un investissement moindre. Par besoin d’une armée, pas besoin de milliers d’avions, pas besoin de millions d’hommes… avec une bombe accrochée à un avion ou au bout d’un missile, tu peux rayer de la carte une ville et ses alentours.

marcdiver: Lucens avait un réacteur de “recherche” de 30MW… alors que celui d’Arak est de 40MW. La Suisse aurait donc produit dans les 7 kilos de Pu-239. Vu qu’on ne fait pas autre chose d’autre que des bombes H (thermonucléaire) avec du Pu-239, on peut effectivement penser que la finalité du projet, c’était bien de faire une bombe nucléaire. Un expert avait fait une blague une fois pour bien faire comprendre la nuance entre un réacteur de recherche et un réacteur de taille industrielle: “Quand vous tartinez du beurre sur votre pain, vous n’êtes pas obligé d’utiliser un couteau à beurre, vous pouvez aussi utiliser un couteau de guerre de 30cm de long.”

Anapi: bon, je vois qu’on est d’accord sur le fond: l’Iran aura sa bombe. Je trouve toutefois navrant (une fois de plus tu me diras) qu’il faille en arriver là pour avoir le “pouvoir” de discuter dans la région. En étant la seconde réserve de gaz et la troisième au niveau du pétrole, il me semblait que le pays avait suffisamment de “cartouche économique” pour se faire entendre. Toutefois, je pense sincèrement qu’il y a un objectif plus belliqueux car si on regarde à une échelle internationale, beaucoup de pays ont également des “problèmes territoriaux” (Japon, Turquie, Grèce, Chili, etc.) qu’ils ne règlent pas en se dotant de la bombe atomique. Et c’est en fait ce qui me fait peur… car si je devais être sarcastique, je dirais que si des gens se tapent dessus avec des cailloux et des explosifs, ça va encore… mais quand tu parles avec des bombes atomiques dans ta “poche”, c’est beaucoup plus craignos! Surtout si un malade décide d’appuyer sur le bouton…

arno pier: je vois et je tente de ne pas interpréter ton intervention au premier degré.

alexandre: comme on te l’a dit, ce n’est pas la même chose… et il n’y a pas que les USA qui utilise de l’uranium appauvri. Une dizaine de pays en font usage, y compris la France.

T

56)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 15:10

Tu disais que l’Iran “faisait chier l’IAEA” alors je te passais le lien de l’IAEA dementant les propos de la presse annoncant des difficultes systématiques. :)

57)
ToTheEnd
, le 17.05.2007 à 16:16

Je voulais juste ajouter quelque chose qui m’a été suggéré par mail: l’Iran développe la bombe nucléaire pour se protéger des américains car ils ont beaucoup de réserves énergétiques (gaz et pétrole) et comme les plans d’invasion d’Irak ne datent pas d’hier. L’Iran chercherait ainsi à se protéger.

C’est possible et ça conforte encore plus un rapport de la CIA quelques mois en arrière qui disait en substance que l’invasion moisie de l’Irak avait encore plus mis en danger la région et les USA qu’avant. Ou comment faire l’inverse de ce qu’on voulait faire.

Mirko: ah ok… moi je faisais référence à la manière procédurière qu’à l’Iran de toujours remettre en cause les demandes de l’IAEA. La plus célèbre était liée aux caméras de surveillance du site qui transmettaient directement à Vienne ce qu’il se passait dans l’usine. Alors que plus d’un tiers des pays sont surveillés ainsi, l’Iran ne voulait pas et à déconnecter les caméras pour pouvoir négocier.

Anapi: j’avais oublié mais les deux principales salles où sont installées les centrifugeuses ne sont pas très enterrées (18 mètres selon les Iraniens). Il y a quelques années en arrière, l’ISIS avait réalisé un rapport intéressant avec photos à l’appui. De plus, il ne faut pas oublier que des bombes actuelles pour de la “pénétration et explosion en terrain” sont disponibles. Certains experts parlent de capacité de détonation après avoir “creuser” 20 à 30 mètres. Enfin, il ne faut pas oublier que ces installations à centrifugeuses sont très fragiles… une explosion qui ferait trembler le “bunker” pourrait suffire à mettre hors services l’installation pour des semaines.

Au fait, ai-je mentionné qu’en 2005, Israël s’est porté acquéreur de 100 bombes GBU-28? Il y a même une démo disponible.

T

58)
VRic
, le 17.05.2007 à 16:34

Le sens des mots …

Arrêter de s’auto-laver le cerveau, ce sera toujours ça que les salauds n’auront pas.

si on avait investi une partie des milliards qu’on a mis dans le nucléaire pour les énergies alternatives, elles ne seraient plus alternatives depuis longtemps.

Commençons par cesser d’appeler “alternatives” les sources d’énergie antérieures aux sources actuellement industrialisées (nucléaire et thermique), on aura déjà fait un grand pas et ça, ça ne tient qu’à vous : je ne le fais pas, rien ne vous y oblige.

S’il faut vraiment expliquer pourquoi c’est absurde, ça prend une ligne : c’est la nouveauté qui est une alternative à ce qui la précède et non le contraire.

L’”intérêt” d’inverser l’évidence, c’est que quand un choix se présente, c’est bien sûr de “l’alternative” qu’on se doit “d’évaluer” la pertinence avant son adoption (le terme “alternative” n’est pas lui-même orienté, mais en pratique quand le choix n’est pas entre deux éléments simultanés non pondérés, tels deux sens de circulation ou deux directions à un carrefour, mais entre un état et un projet, “alternative” désigne dans ce cas la nouveauté, qui n’est que potentiellement avantageuse, à charge de preuve).

D’où, comme tu le fais remarquer, des milliards dépensés pour l’atome, sans évaluation comparative, puisque c’est désormais des autres sources d’énergie qu’on attend une évaluation compétitive, présentée comme impossible ou difficile, comme si les centrales nucléaires avaient elles été faciles : l’industrie non-nucléaire serait sensée s’être auto-justifiée sur ses fonds propres avant d’exister, rien que prouver sa non-absurdité par rapport à la branche nucléaire subventionnée.

Le nucléaire n’a pas que de mauvais côté. Il est même probable qu’en France après guerre, rien d’autre n’aurait permis un développement énergétique aussi rapide, mais d’un autre côté, une telle tentative industrielle aurait représenté tellement plus de main d’œuvre et de production pour la source d’électricité elle-même, qu’il est loin d’être évident qu’on ait gagné à ne pas essayer, même sans compter la légèreté des risques industriels et environnementaux à long terme. Stratégiquement ça ne fait aucun doute, mais économiquement c’est du pipeau, or ce n’est jamais la bombe atomique qu’on nous avance pour justifier l’électricité nucléaire.

les cons (qu’on me fasse grâce de la définition)

Non :-) C’est le plus important, le sens des mots. Sans le sens des mots, les phrases se résument à la fonction sociale de l’épouillage.

Et celui-ci, qui manque de véritable définition, je milite justement pour le préciser. En gros, on lui fait désigner un peu n’importe qui nous emmerde, sans que cela veuille dire grand chose, au point qu’on se trouve obligé de le connoter : sale con (salaud), pauvre con (imbécile), gros con (abruti), etc. Pourtant, on sait exactement ce qu’on veut dire quand on se l’applique à soi-même : déconner/faire le con, c’est adopter volontairement des comportements stupides ou absurdes.

Et c’est ça qui différencie “con” de ses habituels “synonymes” : il ne décrit pas un état mais un comportement, qui se trouve correspondre aux effets mentionnés hier de la dissonance cognitive.

Le con, c’est d’abord celui qui ne sait trier le bon grain de l’ivraie, celui qui se fait berner par le premier bonimenteur venu

Non, ça c’est l’imbécile. Potentiellement de naissance (idiot), ou par effet de forces ou circonstances extérieures ou sociales (abruti), limitant ses capacités d’analyse sur l’échelle du plus intelligent au plus bête.

Or il n’y a strictement rien de mal ni de répréhensible à être bête : on n’y peut rien. Et on l’est tous, car on est tous quelque part sur cette échelle du plus intelligent au plus bête. En être conscient n’y change rien, sauf éventuellement dans le cas de l’abrutissement/abêtissement, qui peut être combattu quand on en prend conscience et que l’aliénation nous laisse encore une marge de manœuvre, ou mieux, de révolte.

Le con, lui, ne se définit pas sur cette échelle. Il n’a même pas tendance à se trouver du côté du plus bête. Et cela nous arrive aussi à tous, mais c’est très différent car toujours potentiellement transitoire : en prendre conscience permet (sans suffire) de s’en tirer. Refuser d’y réfléchir et d’en entendre parler est évidemment plus confortable, mais ça reste toujours à notre portée.

celui qui ne sait qui croire et qui ne s’abstient pas pour autant.

Là on s’approche du con : pour pouvoir faire ça, il faut effectivement avoir la capacité d’analyser le phénomène, et se servir de l’intelligence que cela suppose pour trouver des justifications à son choix hors du champ de ses connaissances, ce qui est évidemment absurde. Les plus courantes étant les préjugés et croyances, qui se ressemblent : des éléments cognitifs ni évalués ni compris par leur porteur, mais néanmoins opératoires dans ses comportements.

Comme, à des malades mentaux près, tout le monde opère avec logique même en s’en défendant, il devient vite impossible d’avoir une conversation rationnelle avec un con, car la logique l’oblige à considérer comme des connaissance ses préjugés et croyances, sans quoi son cas lui semblerait absurde aussi, et on déteste tous dire des conneries.

Donc on commence tous par se prendre au sérieux, seule une minorité gardant un background daemon (démon en tâche de fond) pour saisir les occasions que nos interlocuteurs nous offrent de corriger nos croyances et préjugés. C’était le lien avec l’informatique, réclamé par quelques lecteurs ;-)

Malheureusement, ça n’a pas que du bon, le même démon nous faisant négliger, fuir, puis mépriser les interlocuteurs non-susceptibles de nous offrir ces occasions : à quoi bon discuter avec quelqu’un qui, même quand il sait que tu te trompes, a pour priorité de ne pas te faire de peine / t’offenser / te juger etc. Rapidement, tu te mets à considérer comme des cons, justement, ceux qui croient risquer de te heurter en t’apprenant quand tu te trompes.

C’est là qu’on commence à te trouver arrogant, ce qui ne s’arrangera plus jamais, car tu donneras de plus en plus d’occasions d’interpréter le symptôme (plus tu cherches à ne plus dire de conneries, plus tu sais effectivement de quoi tu parles quand tu t’exprimes) comme une tare (tu veux toujours avoir raison, donc ça sert à rien de t’écouter). C’est relativement rigolo, mais ça n’aide pas à peupler le cercle relationnel.

Sarko va casser (ou essayer de…) le système scolaire. Il veut nous fabriquer des cons en masse, à la chaîne.

Des abrutis :-)

Qui se comporteront plus couramment comme des cons, mais seront surtout plus faciles à manipuler : ce qui fait que le mouton est facile à gérer, ce n’est pas qu’il est con, c’est qu’il est bête.

Le chien est con (il comprend plein de trucs, mais tu lui fais facilement aimer un tyran), alors que le chat est bête ou fait super-bien semblant (il regarde le doigt). Pour un dictateur, les deux se valent, mais seul le second est manufacturable : le premier se fait ça tout seul, ce qui est aléatoire, mieux vaut t’assurer toi-même qu’il suivra le doigt au lieu de réfléchir, même si avant d’en arriver là il t’aura fallu le support plus risqué de ceux qui se seront retenus tout seuls de réfléchir à tes mauvais côtés.

Le problème, c’est que ton message perd de la crédibilité pour beaucoup.

C’est pas faux, mais d’un autre côté tu vois probablement où l’on classe ceux qui évaluent la crédibilité du message d’après la personnalité du messager plutôt que sur le contenu ;-)

59)
fxprod
, le 17.05.2007 à 16:59

Non :-) C’est le plus important, le sens des mots. Sans le sens des mots, les phrases se résument à la fonction sociale de l’épouillage.

Le mot français con est un mot vulgaire qui désigne à l’origine le sexe de la femme. Au XXIe siècle, il s’utilise surtout comme une insulte destinée à une personne stupide, naïve ou désagréable, de même que ses dérivés « connard » et « connasse » qui se concentrent sur la dernière acception. Con a aussi un emploi impersonnel, souvent dépréciatif. Le mot connerie est formé sur le mot con.

60)
Alexandre
, le 17.05.2007 à 17:00

l’uranium appauvrit n’est peut-être pas une arme “nucléaire”, néanmoins son effet sur les populations civile est… intéressant et, semblerait-il, pas très loin de celui d’une bombe atomique (mis à part l’échelle des dégats). si ça c’est pas la même chose…

…et justement “une dizaine de pays en font usage, y compris la france”. c’est donc moins grave qui si c’était l’iran?

deux poids, deux mesures

61)
VRic
, le 17.05.2007 à 17:08

Que veut l’Iran? Je crois que c’est clair…..Je pense que l’on pourrait leur en envoyer une ….. ;-)

Tiens, voilà un bon exemple de connerie. Une connerie récursive. On peut faire exprès de dire une connerie, atroce, abjecte, pour rire, et à la fois en dire une vraie sans le faire exprès : tu “crois que c’est clair…” ? Me trompé-je en supposant que tu penses à de la “déclaration tonitruante” façon TTE, peut-être un peu comme “rayer Israël de la carte ? Tu crois qu’il existe en Farsi/Persan une expression syntaxique équivalente ? Moi j’en sais rien, mais il paraît que non.

« Rayé de la carte » : la rumeur du siècle

Présenté sous une forme un peu plus lisible là : TLAXCALA : « Rayé de la carte » : la rumeur du siècle – Ce qu’a vraiment dit Mahmoud Ahmadinejad

Ou en VO anglaise : The Truth Seeker – “WIPED OFF THE MAP” – The Rumor of the Century

IRAN : perdus dans la traduction

“The Nether-World: More On The “Wiped Off The Map Garbage

Donc vraiment facile à gougler ou wikipédier : Mahmoud Ahmadinejad and Israel – Wikipedia, the free encyclopedia

Et pourtant …

BBC NEWS | The Editors – Wiped off the map?

Dans cet article étrange, la BBC justifie de continuer à employer l’expression démontrée fausse, par le prétexte qu’il “n’existe pas de traduction directe en Anglais de la phrase d’origine” (ce qui vaut aussi dans l’autre sens et soutiendrait tout aussi bien une décision d’en changer), qu’ils “croient” que c’est une “réflexion précise des mots” dans le contexte (ce qui est pourtant contredit sans équivoque) et que cela n’est pas grave, car ne faisant après tout que “souligner” la nature “hautement émotionnelle” de ses propos, démontrée selon eux par les condamnation internationales qu’ils ont engéndrées (qui se trouvent résulter de l’erreur de traduction de départ).

C’est un peu léger pour justifier qu’une traduction dont l’original ne contient ni “effacer”, ni “carte”, ni même “Israël”, puisse en plus ne contenir ni “régime”, ni “occupation”, ni “temps”, qui eux sont dans l’original, et plutôt lourds de sens.

Évidemment, il est plus facile de mobiliser “émotionnellement” les masses en leur faisant croire que le grand méchant loup compte bombarder leurs maisons avec eux dedans, plutôt que leur signaler qu’il est convaincu qu’une occupation militaire n’est pas une forme durable de gouvernement.

En d’autres termes, on se fait chier à lire un article alambiqué, pour découvrir que ce qui justifie qu’ils persistent dans l’erreur, c’est l’erreur elle-même. Ces gens sont des cons (cf. définition d’hier et aujourd’hui).

Et continuer à répéter leurs conneries sciemment, ce serait encore plus con, j’espère que ceux qui étaient juste ignorants cesseront. L’ignorance peut aussi être lourde de conséquences, mais moins répréhensible, on naît tous ignorants.

Ce n’est pourtant pas la première fois que des connards belliqueux sautent sur une erreur de traduction pour bouter le feu au monde, comme rappelé par le Guardian il y a déjà un an.

déclarations tonitruantes qui font passer Bush ou Sarkozy pour des moines bénédictins […] Pour étayer mes propos, je vous propose une interview qu’il a accordée à France 2 il y a quelques semaines et un florilège des textes-clés lors de discours (en Anglais) principalement à l’encontre d’Israël… territoire qu’il ne reconnaît pas, qui est situé à moins de 1’000 kilomètres de l’Iran et qui devrait, selon la traduction de ses propos, disparaître.

L’as-tu regardée ? Les as-tu lues ? Je penche pour non, sans quoi tu ne te permettrais pas de faire passer comme tu le fais le jugement porté sur un régime pour la menace de détruire un territoire.

L’interview en particulier est en rigolo contraste avec ce que tu annonces comme des “déclarations tonitruantes”.

À la question de l’éventuelle volonté de l’Iran de fabriquer une bombe, voici sa réponse :

« Nous avons répondu déjà à plusieurs reprises : nous ne voulons pas de bombe. C’est inutile et notre religion nous l’interdit. »

C’est une “déclaration tonitruante”, ça ? Tu peux le traiter de menteur, mais laisser entendre qu’il s’auto-définit comme une menace, agravée par son fanatisme religieux, est faux et abject. Tu peux prétendre que ce mensonge et sa religion constituent une contradiction démontrant sa folie démoniaque, mais tu peux aussi te demander si par hasard tes hypothèses de départ ne pourraient pas être un peu tordues si elles impliquent des contradictions dans les observations.

Il poursuit :

« Les États-Unis ont un important arsenal, mais leurs bombes les sauvent-ils (sic, mais c’est la faute du traducteur) du bourbier irakien ? L’état d’Israel, qui a la bombe, a-t-il gagné au Liban ? Les gouvernements qui dépensent de l’argent pour construire des bombes atomiques trahissent leur peuple. »

Si n’importe quel autre chef d’état disait ça, tu reconnaîtrais que tu es d’accord et tu dirais du bien de lui. Mais quand c’est Ahmadinejad, tu considères que c’est forcément un mensonge. En te basant sur quoi ? Sur ce que tu crois savoir sur lui avant qu’il parle. C’est la définition d’un préjugé : tu es convaincu de connaître ses mauvaises intentions, donc quand il en annonce qui sont contraires à ce que tu lui attribues, tu considères ça comme la preuve que c’est un menteur.

Il n’est pas impossible qu’il soit effectivement le sale type que tu décris, mais ton raisonnement, lui, il pue. Un parfum qui glisse facilement vers une défense contre “ces niais de pacifistes” en des termes sarko-proof : qu’on ne peut pas traiter les “mauvais” comme les “bons”, que les raisonnements rationnels ne s’appliquent pas à ceux qu’on présente comme des fous fanatiques.

Bien sûr, on n’attend pas d’eux qu’ils se définissent eux-mêmes comme mauvais ou fous. On fait ça pour eux. Avant. Ça simplifie la réflexion. Et ensuite on a moins de peine quand on est “obligé” de les buter : après tout, ce n’étaient pas des vrais bons humains normaux comme nous. Au fond, on leur rend service : ils étaient fous|fanatiques|anti-quelque chose qui passe bien à la TV|anti-nous.

Vers la fin: « Si votre programme nucléaire inquiète, c’est parce que votre discours est souvent perçu comme menaçant et directement menaçant : vous avez dit qu’Israel allait disparaître, avait vocation à disparaître, vous avez même employé les termes “rayé de la carte”, est-ce que c’est un souhait de votre part, est-ce que c’est un volonté ? »

— « Pourquoi inquiété ? Où est l’Union Soviétique ? Elle a disparu, non ? Comment ? Pour la Palestine nous avons une solution humaine : organiser un référendum pour mettre fin à 60 ans de guerre en Palestine, et pour nous le résultat est évident. »

“Ce que j’ai dit c’est que si l’Holocauste est vrai, alors ça c’est produit.” Alors quoi, tu vas me dire que dans le Farsi, ce n’est pas possible de dire oui sans utiliser des “si”? Relis la définition de “tendancieux”…

Tendancieux, mon cul. Tu l’as lue, toi, la définition ?

Tu n’oublies pas un peu de préciser que tu manipules le sens de sa réponse en “oubliant” de mentionner qu’elle ne finit pas là, mais par “…mais ce n’est pas une raison pour que les palestiniens en paient le prix.” C’est-à-dire qu’il explique que sa phrase ne parlait pas de l’holocauste, mais de l’occupation Israelienne actuelle. Qui elle fait des victimes maintenant, depuis longtemps, sans volonté visible d’arrêter, et que c’est ce problème là qui est important.

Je vais moi aussi personnaliser l’exemple façon cour d’école pour que ce soit plus simple : je te dit que SI tu tiens à nous rappeler constamment que tu as pris un coup dans les burnes, ou ton grand-père, eh ben OK, mais je m’en fous, ce qui m’importe c’est que tu cesses de martyriser tes petits camarades qui n’ont rien à voir avec ton gros chagrin. Et toi tu retiens juste le SI. Et tu pleures partout que je veux pas croire que t’as mal aux couilles. Alors que tes couilles, je m’en bats les miennes, ce n’est pas de ça que je te parle, et tu sais très bien que ce n’est pas de ça que je te parle : tu sais très bien que ce que je te reproche c’est d’être un sale gosse, maintenant, tout de suite, en faisant mine d’avoir encore mal aux couilles quand on te fait les gros yeux.

Tu es de mauvaise foi. Consacrer l’essentiel d’un article titré “Que veut l’Iran ?” à l’histoire et l’horreur de la bombe atomique, c’est pas phénoménalement tendancieux, ça ?

62)
ptisuix
, le 17.05.2007 à 17:14

J’ai peut-être la digestion lourde, suite à une croute au fromage jambon-ouef (tout à fait de saison, vu le temps (pas comme sur cette photo à la Matoule ), mais je n’ai pas compris comment tu peux, TTE, tirer de ceci

Je rajouterai juste ceci: on cherche toujours les adm en Irak ! bq% ToTheEnd%. dissident iranien annonça en 2002 que l’Iran avait deux sites “nucléaires” totalement inconnus pour produire de l’eau lourde et enrichir de l’uranium.

On connait la suite à propos des dissident irakiens qui disaient la même chose.

une réponse telle que celle-là :

ptisuix: si tu ne vois pas la différence entre des ricains qui disent n’importe quoi pour envahir un pays et un pays qui dit et fait ce qu’il dit… je n’y peux rien mais à coup sûr, tu peux travailler pour le réseau voltaire dès aujourd’hui.

P.

63)
VRic
, le 17.05.2007 à 17:23

Fars : excuse-moi, je viens de comprendre ta blague !

Tant pis.

64)
VRic
, le 17.05.2007 à 17:33

ptisuix […] tu peux travailler pour le réseau voltaire dès aujourd’hui.

J’ai le regret de t’annoncer que ta tentative de décridibiliser le réseau Voltaire n’a pas marché sur moi.

C’est facile de ridiculiser les “théoriciens de complot”. Mais quand un type te dit : didon, je vois bien le trou, mais je vois pas l’avion vachement plus gros sensé y être passé, on est en train de nous bourrer le mou, il est plus crédible pour moi que celui qui vient expliquer que oui, mais en fait, cet avion-là, t’vois, il s’est vaporisé à l’impact sans laisser de traces sur le mur, parce qu’y a vachement d’énergie dans un avion, t’vois, mais super bien répartie pour vaporiser juste l’acier, le titane et l’alu sans carboniser l’ADN des passager qu’on a tous individuellement identifiés dans notre super labo de l’armée, j’te jure, pas du tout comme les autres avions, ceux qui ont fait de méga-gros trous au lieu de se volatiliser, les salauds.

65)
Anapi
, le 17.05.2007 à 18:24

De plus, il ne faut pas oublier que des bombes actuelles pour de la “pénétration et explosion en terrain” sont disponibles. Certains experts parlent de capacité de détonation après avoir “creuser” 20 à 30 mètres.

J’ai eu du mal à le retrouver, mais voici le lien d’où me venait l’info du probable manque d’efficacité de ces bombes.

66)
Anne Cuneo
, le 17.05.2007 à 18:26

Toutes mes excuses de vous avoir obligé à retourner à votre canevas.

OK! ;-))

67)
ToTheEnd
, le 17.05.2007 à 19:04

alexandre: je vois, tu insistes un peu mais permets-moi également d’insister sur un point qui semble t’échapper: une bombe classique d’une puissance de 500kg n’a rien à voir avec la fission/fusion de 500kg de matériaux fissibles. Que ce soit au niveau de l’énergie dégagée et des retombées radioactives. Enfin, si l’Iran veut se munir d’uranium appauvri comme munitions, il ne devrait pas y avoir de problème vu les accords commerciaux militaires qu’ils ont avec la Russie puisque tout leur arsenal militaire ou presque vient de là-bas…

ptisuix: ce n’est pas seulement parce que des dissidents ont affirmé des choses que la communauté internationale les crois. Si tu veux te faire une opinion par toi même du programme d’enrichissement d’uranium ainsi que plus généralement de la politique nucléaire iranienne, je te propose de lire les rapports effectués par l’IAEA qui sont disponibles en Français.

Anapi: ok, je vois. Mais ce lien parle surtout de fabriquer une bombe atomique qui, au lieu d’exploser en l’air, s’enfoncerait d’abord dans le sol et exploserait afin d’atteindre, avec une onde de choc sismique, l’objectif. Clairement, il s’agirait de dessiner de nouvelles bombes atomiques et ça… à moins de 2 ans de la fin de règne à cet enfoiré de Bush (sans parler du TNP), je serais sur le cul que ça passe (de toute façon, il faudrait plus de 2 ans pour développer un nouvel explosif de ce type).

Vric: toi aussi tu as été enfermé toute la journée? Toi aussi tu as rempli cette saloperie de déclaration d’impôts? C’est dur hein? Je n’ai jamais dit que tout ce que le président disait était tonitruant. Tu vas peut-être me sortir des phrases de quand il rentre à la maison et qu’il embrasse ses enfants en disant qu’il les aime très fort et je suis sûr que c’est vrai. Parmi le déluge de liens que tu donnes, j’en ai tout simplement donné deux que tu cites et j’invite les gens à se faire une opinion (et donc pour répondre à ta question, oui, je les ai lus et écoutés). Pour moi, le programme nucléaire iranien à deux objectifs clairs: développer le programme nucléaire civil et militaire.

Enfin, si tu penses qu’on peut faire un sous-marin pour descendre à moins de 4’000 mètres avec des centaines de passagers à bord. Qu’ensuite, à bord de ce même engin, on peut se rendre à notre étoile la plus proche en 2 jours car on a inventé un alliage révolutionnaire fait de papier mâché et de chewing gum qui est propulsé grâce aux pèts des passagers… et que le réseau voltaire le dit; pas de problème pour moi. Je pense que tout le monde à droit à pratiquer sa religion… tant qu’elle ne tue pas.

Je ne vais pas faire plus long car après une dure journée administrative, j’ai un superbe apéro qui m’attend.

T

68)
Leo_11
, le 17.05.2007 à 20:34

C’est drôle… tout le monde fait un plat sur les armes nucléaires alors qu’actuellement ce sont les moins intéressantes pour les stratèges à cause des retombées radioactives… ce faisant les terrains ne sont plus vraiement occupables… ce sont donc des armes de dernier recours quand un camp est aculé et ne peut plus s’en sortir autrement… (cf. les Américains au japon…) depuis cet épisode il me semble que le recours à ce genre d’arme n’a plus été fait… (puisque les obus à l’uranium apauvrit ne sont pas classés dans cette catégorie… ce sont des destructeurs de blindages).

Pour ma part les armes “conventionnelles” modernes sont plus inquiétantes : bombe à dépression (ou à vide), bombe à aérosol (ou à détonation gazeuse), bombe au phosphore, bombe à fragmentation et à sous-munitions… et j’en oublie biensûr…

Un général américain a déclaré fièrement il n’y a pas longtemps être parvenu au même pouvoir de destruction avec une bombe à dépression qu’avec une bombe atomique… avec les effets négatifs en moins (sic…)

Alors que l’Iran veuille se doter d’une arme dépassée au tant en qualité guerrière uqe technologique (une bombe à dépression est plus facile et moins coûteuse qu’une bombe nucléaire…) bof…

69)
Jérôme
, le 17.05.2007 à 22:04

TTE, merci pour ce texte très intéressant.

Pour les différents intervenants qui estiment que l’uranium appauvrit n’est pas une arme nucléaire, je conseillerais de visionner l’animation Flash de Eric Blumrich, “Poisonous Legacy” . Elle date un peu mais son impact est toujours aussi dévastateur.

ATTENTION : cette vidéo est déconseillée aux personnes sensibles.

Poisonous Legacy

70)
Inconnu
, le 17.05.2007 à 22:30

Jérôme, merci pour le lien. Difficile à regarder, mais certainement moins que d’être une victime de ces munitions.

Les bombes radiologiques sont un risque terroriste non négligeable. Qui sait ce qu’Al Qaida fera la prochaine fois…

71)
Ellipse
, le 17.05.2007 à 22:39

Je crois qu’il n’y a plus beaucoup de doute possible, l’Iran développe une capacité nucléaire également à des fins militaires. Le gouvernement nazi a réarmé l’Allemagne d’une façon similaire, sans le nucléaire auquel il ne croyait que moyennement.

Il est clair que l’action américaine en Irak est un désastre et je n’ai jamais cru un seul instant à la présence d’ADM dans ce pays qui était un excellent client de l’Occident. Israël avait bombardé ses installations nucléaires en construction :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Osirak

Pour l’Iran, c’est nettement moins drôle. Et franchement, je ne voudrais pas être à la place de ceux qui doivent prendre une décision sur la politique à conduire avec ce pays. Je n’aime pas Bush, mais là, même son successeur et ses alliés ne vont pas être épargnés.

Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui 3 ressources se font rares, l’eau potable, le pétrole et l’uranium. La Russie (qui aujourd’hui mise clairement sur le contrôle de l’énergie sous toutes ses formes (y compris en Suisse cf OC Oerlikon/Sulzer)) et l’Iran sont des gros robinets énergétiques. Il suffit d’y ajouter la gourmandise de la Chine (et sa puissance économique et militaire) et de l’Inde (un pays à n paradoxes) pour comprendre que les choses vont se corser pour l’Occident, ça commence et ce n’est pas fini. A mon avis, une guerre qui ne dit pas son nom a déjà commencé.

Il est facile de comprendre que, quelles que soient nos croyances sur la “marche du monde”, il y a des enjeux nous dépassent à l’échelle individuelle.

Juste une remarque par rapport à vos commentaires manquant parfois de recul :

Nous (moi y compris) vivons sur le dos de la souffrance de milliards d’autres êtres humains et nous n’échagerions pas facilement nos confortables places. Ce n’est pas facile à dire et nous ne pouvons pratiquement rien y faire, si ce n’est chaque jour faire attention à notre consommation, être conscient de notre place de privilégié et des dégâts qu’elle provoque. Je tiens certainement trop à mon confort pour m’engager plus, mais j’essaie au moins d’améliorer les choses dans la mesure de mon égo et de mes moyens.

72)
drazam
, le 17.05.2007 à 23:03

Ah ben voilà, l’a fallu attendre le poste 67 pour avoir du pur ToZiEnd!

La France n’a elle non plus jamais demandé la permission à qui que ce soit pour se doter de l’énergie ET (j’insiste) l’arme nucléaire, pour « redevenir/rester » une grande puissance indépendante à l’époque en sortant de l’OTAN. Mais la donne a changé depuis, l’équilibre de la terreur n’est plus garanti demain et cela en devient du coup beaucoup plus inquiétant. Surtout quand les nouveaux acteurs ne sont pas tous déclarés (comme Israël, Inde, Pakistan non signataires du TNP, et bientôt d’autres) et/ou ont une attitude jugée hostile par la communauté internationale.

La politique jusqueboutiste qu’entame l’Iran aurait un prix à payer pour nous comme pour eux :

l’Iran assoit définitivement sa puissance au Moyen-Orient, intouchable sur son territoire quels que soient ses agissements, elle peut menacer comme aider qui elle veut, il faudra tenir compte de son « avis » et elle saura diviser la communauté internationale.

l’Iran s’isole un peu plus, de ses voisins, de la communauté internationale, avec un risque d’embargo sévère (elle exporte l’or noir mais importe une grande partie de ses hydrocarbures raffinés par exemple, et une partie de la population vit dans une grande pauvreté), elle s’expose également à une riposte militaire.

Maintenant l’Iran comme la France a parfaitement et légitimement le droit de se doter de la technologie nucléaire pour son bien : mais ou s’arrête son bien et où commencent celui des autres ?

Anne, au lieu de dépenser autant d’argent à la prolifération d’arsenaux nucléaires, le nucléaire civil aurait peut-être une aura plus rassurante aujourd’hui : l’atome est partout et gratuit, son potentiel immense.

L’arme nucléaire ne sert à rien, celui qui l’utilise demain met en péril l’avenir de l’humanité, le sien compris. C’est l’arme ultime de la domination la menace et la vengeance, mais on sait déjà que ça n’aboutit nulle part au final. Personne ne l’a plus utilisé en 60 ans (Tiens, la France aurait vraiment failli en Indochine, les USA auraient dit non). D’où ma question : à quoi sert vraiment la persuasion nucléaire aujourd’hui?

73)
ocas
, le 17.05.2007 à 23:27

Le gouvernement nazi a réarmé l’Allemagne d’une façon similaire, sans le nucléaire auquel il ne croyait que moyennement.

Pas tout à fait exact. Bien au contraire, il aurait suffi de quelques mois pour que le 3e Reich en débandade finalise leur fameuse “arme secrète” promise par le Führer.

La plupart des scientifiques occupés à ce programme ont été “expatriés” aux USA et en URSS dès le mois d’avril (début mai) 1945.

74)
twautele
, le 18.05.2007 à 00:40

Je signale quand même que Tokyo a été très largement détruit par des bombardements classiques (100.000 morts etc).

L’arme atomique est une arme de dissuasion, elle n’est pas destinée à être utilisée mais à permis de préserver la paix en Europe depuis la deuxième guerre mondiale. Sans la bombe, l’URSS n’aurait-elle pas été une cible de choix pour les USA ?

Le fond du problème est que l’Iran à de bonne raison de craindre une visite des militaires US … déjà présent en Irak.

Le plutonium sert aussi de combustible pour les centrales (MOX).

Thierry

75)
ocas
, le 18.05.2007 à 00:44

Sans la bombe, l’URSS n’aurait-elle pas été une cible de choix pour les USA ?

URSS a eu sa bombe en 1953, USA en 1945

76)
ToTheEnd
, le 18.05.2007 à 02:43

Je me demande bien combien de commentaires auraient été postés s’il ne faisait pas un temps de chien! Mais je ne vais pas me plaindre hein! C’est excellent.

Ellipse: l’uranium ne se fait pas rare du tout (beaucoup moins que le gaz et le pétrole)… c’est peut-être même l’avantage ou le problème, il y en a plus ou moins partout et donc, chacun peut l’exploiter.

D: au fait, cette humeur sur les expats… c’est pour bientôt?

twautele: c’est sciemment que je n’ai pas parlé du MOX car cette technique a été développée quand on a “du” recycler le plutonium militaire des USA et de l’URSS (34 tonnes par pays!). On a donc mélangé 5% à 7% de plutonium avec de l’uranium appauvri dans le but d’atteindre le même objectif qu’avec de l’UFE. Par conséquent, il est exclu de penser que l’Iran développe un réacteur qui produira de fortes quantités de plutonium histoire de l’utiliser comme combustible pour ses réacteurs nucléaires civils…

Pour ce qui est de la dissuasion, c’est difficile de juger aujourd’hui. A l’époque, on est tout de même passer 2 ou 3 fois au bord d’un conflit nucléaire (crise de Cuba par exemple).

Aujourd’hui, il me parait évident que si un pays utilisait ce type de bombe dans un conflit, il serait mis au banc des accusés par la communauté internationale (du moins je l’espère)… sans parler des représailles.

Vous vous souvenez du film Wargames? Quand il fait une partie de “morpion” (j’sais pas le nom en Français) avec WOPR (l’ordi qui veut détruire le monde au travers d’un conflit thermonucléaire) dans le but de lui faire comprendre que dans ce type de conflit, il n’y a pas de gagnant.

C’est exactement ça… j’espère juste que tous ceux qui jouent avec de gros champignons le réalisent.

Sur ce… j’ai été contaminé par de l’éthanol et je vais me coucher pour m’en remettre.

T

77)
maxim
, le 18.05.2007 à 05:00

Pour comprendre un peu mieux la situation, si vous questionnez des gens du pays, ils vous diront qu’ils ne voulaient pas de ce Président et qu’ils ne savent absolument pas comment il a bien pu parvenir au plus haut niveau hiérarchique de ce pays. Car peu de temps avant l’élection il était totalement inconnu …

Certains vont plus loin en disant qu’il est à la solde de l’Etat le plus puissant du monde. Il est vrai que sa campagne a été financée à coup de valises pleine de dollars (comme cela est déjà arrivé en … Afghanistan)!

Ca ne vous rappelle rien?

78)
Okazou
, le 18.05.2007 à 07:12

VRic, tu ne passes malheureusement pas souvent mais quand tu es là, c’est pas pour faire tapisserie.

Merci de t’être donné la peine de me corriger sur l’emploi du mot con dont je fais un usage plutôt générique, global. J’avoue que j’utilise ces trois lettres de manière expéditive et pour tout dire grossière et sans finesse en banalisant le terme.
Et je crois bien que je vais continuer. Une façon de revendiquer ma propre connerie, sans doute, mais aussi comme un aveu de faiblesse. Il ne faut jamais essayer de péter plus haut que son cul.

•••

Pour être malgré tout utile, je vais en profiter pour rappeler à tous et à chacun que de merveilleux outils sont disponibles sur la Toile qui nous permettent de raboter, petit à petit, notre ignorance. Le dictionnaire des synonymes de l’Université de Caen/CNRS nous permet d’obtenir, pour le mot con, au sens qu’on lui prête dans ce débat : ballot, benêt, bêta, bête, connard, couillon, crétin, emmanché, idiot, imbécile, niais et sot. Et comme antonyme : intelligent.

Les synonymes apparaissent ainsi, du sens le plus rapproché au plus éloigné du mot con : imbécile, idiot, bête, sot, niais, ballot, couillon, bêta, crétin.

Les deux synonymes les plus approchants étant imbécile et idiot, il serait intéressant de lancer une recherche sur ces mots.

Mais depuis quelques temps, ce dictionnaire des synonymes est couplé avec le dictionnaire du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales et ce couple est d’un usage absolument redoutable.

Le dictionnaire du CNTRL n’est rien d’autre que le dictionnaire de l’ATILF, (TLFi, magnifique base de données de la langue française) auquel on aurait greffé des fonctions supplémentaires dans une interface élégante et intelligente ! Un outil très complet, donc, et qui, en plus, offre un confort de travail que je ne connaissais pas jusqu’alors.

Bref, c’est le grand pied de passer de l’un à l’autre et je vous recommande chaudement de visiter l’un et l’autre. Par exemple pour rechercher les antonymes d’intelligent, lui-même antonyme de con, ce qui étend notablement le champ de l’expression puisque l’on obtient : abruti, âne, borné, bouché, bourrique, bûche, butor, cornichon, cruche, demeuré, fou, gourde, inepte, simple, stupide.
Au-dessus de la liste de synonymes, le mot de la recherche apparaît sur lequel il suffit de cliquer pour lancer le portail lexical du CNTRL. L’interface propose elle-même un onglet Synonymie et le jeu continue.


Un autre monde est possible.

79)
nowall
, le 18.05.2007 à 10:03

bah moi quand j’entends IRAN, je pense pas à nucléaire, révolution ou shah, mais juste à mon ex… dieu qu’elle était belle! Comme la plupart des Iraniennes du reste… George, pense à elles avant de lâcher tes bombes (mange plutôt des bretzels)! Voilà c’était une petite réflexion inutile et gratuite, mais qui va bien avec le café du vendredi matin fêrié..

80)
zitouna
, le 18.05.2007 à 11:21

Très intéressant article (et commentaires, comme d’habitude).
Juste une petite remarque concernant ce passage:

Lors de la conférence de Potsdam fin juillet 1945, les USA demandèrent la capitulation du Japon sans l’informer qu’ils avaient un nouveau type de bombe. Le Japon refusa de capituler et ce, malgré les garanties qui étaient offertes à son Empereur.

Il semblerait que les négociations allaient bon train et que Truman n’aie laché ses pétards que pour hâter la capitulation japonaise afin d’éviter d’avoir à partager le “fromage” avec les partageux (pouah!), comme Roosevelt avait eu la “faiblesse” de le faire à Yalta pour décider du sort de l’Europe… Histoire de montrer qui était le “boss” et de dévoiler la puissance dévastatrice de son nouveau jouet.

Une ’’magnifique’’ collection d’images de champignons vénéneux

Jérôme, merci pour le lien. Difficile à regarder, mais certainement moins que d’être une victime de ces munitions.

Les bombes radiologiques sont un risque terroriste non négligeable. Qui sait ce qu’Al Qaida fera la prochaine fois…

Ces deux phrases, mises l’une après l’autre me choquent considérablement: comment considérer, d’un côté 405 tonnes de poison déjà déversé dans la nature et sur des “victimes innocentes” (pour reprendre la splendide formule toute faite débitée par les journaleux –pas toi, Anne ;–), sans aucun discernement ni états d’âme et en toute connaissance de cause (comment ça, l’uranium, c’est dangereux pour la santé? Ah, bin on savait pas!), et de l’autre côté, la possibilité éventuelle qu’un groupuscule malfaisant puisse peut–être arriver à se procurer quelques kilos de poison pour une possible action visant leur ennemi… Un peu de compassion pour les centaines de milliers (millions?) de victimes (“innocentes”) d’un côté, et une grosse inquiétude pour le cas où le boomerang pourrait te (nous) revenir dans la gueule… Ce type de “raisonnement” me dépasse: mettre sur un des plateaux de la balance une ignominie massive avérée, et arriver à l’équilibrer avec des si et des peut–être sur l’autre plateau. Vachement balaise, et pourtant tellement courrant.
z (quand j’entends “Iran”, je pense à pistaches, je répête: quand j’entends “Iran”, je pense à pistaches)

81)
Ellipse
, le 18.05.2007 à 11:38

@ TTE : renseigne-toi bien l’uranium n’est pas aussi abondant qu’il n’y paraît…

82)
ToTheEnd
, le 18.05.2007 à 12:41

Ellipse: tu fais probablement référence à ce qu’on connaît aujourd’hui… et les estimations tournent entre 50 à 100 ans de réserve. Mais la réalité est différente car avant 1986, on n’avait pas fait des inventaires exhaustifs… on était en pleine prospection vis-à-vis d’une énergie prometteuse. Puis, il y eut Chernobyl et là, évidemment, ça en a calmé plus d’un. Aujourd’hui, le nucléaire a à nouveau le vent en poupe et il y a plus de 30 réacteurs qui doivent être mis en route prochainement et plus de 200 d’ici à 20 ans… la prospection bat son plein et de nouveaux gisements sont découverts tous les mois. Par conséquent, et à la vue de ce qui précède, il est particulièrement hasardeux de parler de “rareté” comme tu l’as dit. Tout au plus, on peut dire que comme toutes les ressources terrestres, celle-ci n’est pas infinie…

T

83)
Alexandre
, le 18.05.2007 à 13:43

TTE, j’insiste!

selon wikipedia: “Selon ses opposants, l’uranium appauvri est le cheval de Troie de la guerre nucléaire : il continue d’irradier et de tuer après les combats. Il est impossible de s’en débarrasser. Il continue de se désintégrer au cours de plus de 20 étapes en d’autres isotopes radioactifs. Après la campagne du Kosovo en 1999, l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe a réclamé l’interdiction de la fabrication, des essais, de l’utilisation et de la vente d’armes à l’uranium appauvri afin de préserver les générations présentes et futures (Conseil de l’Europe 24/01/2001). Aux termes de la loi fédérale américaine, titre 50, chapitre 40, article 2302, les armes à uranium appauvri correspondent à la définition des armes de destruction massive pour deux de leurs trois critères.”

je veux juste dénoncer l’hypocrisie dans le discours des “grandes puissances” (USA, france, etc). elles veulent juste garder l’avantage militaire sur leurs enemis. comme il a été dit plus haut, l’arme nucléaire est la meilleure protection de l’iran contre un aggression américaine.

84)
Inconnu
, le 19.05.2007 à 00:11

Zitouna: si mes 2 phrases côte à côte te génent, c’est ton problème, pas le mien.

85)
A.DOU
, le 19.05.2007 à 00:19

De par des Grecs qui ont de la famille au pays, ils me disent que dans le nord, le nombre de leucémies est en augmentation, depuis les bombardements du KOSOVO …

86)
ToTheEnd
, le 19.05.2007 à 12:17

Je ne nie pas ces faits ou problèmes, mais ce n’est pas le thème de mon billet. L’uranium appauvri répond à une logique de guerre classique et permet d’avoir des munitions plus “pénetrantes”. C’est avant tout une minition anti-char qui doit être tirée depuis un avion ou un hélicoptère… et une bombe guidée au laser ne détruit qu’un char à la fois. De plus, pas besoin d’une centrale nucléaire ou un centre d’enrichissement, l’uranium traité naturellement fait la même chose…

La bombe atomique est en cela très différente.

T

87)
gbuma
, le 20.05.2007 à 23:44

Merci pour cet article enrichissant (sic), bien écrit et documenté.

88)
ToTheEnd
, le 22.05.2007 à 12:48

Je ne peux résister: selon le journal Asharq Al-Awsat (dirigé par le demi-frère du prince d’Arabie Saoudite pour ceux qui cherchent querelle) a publié un article hier faisant mention de la 5ème démission en quelques mois du Dr Ali Larijani, chef entre autre du programme nucléaire iranien. Il ne supporterait plus les propos de son président ainsi que de son ministre des affaires étrangères. Il leur reproche, entre autre, des actions et propos irresponsables.

Peut-être que certain commentateurs de ce site devraient donner des leçons à ce docteur qui ne semble pas bien comprendre les propos de ses compatriotes?

La démission a été refusée par le grand ayatollah (guide suprême) Ali Khameini, ancien président de l’Iran de 1981 à 1989…

T

89)
Smop
, le 27.05.2007 à 13:15

En matière de prolifération nucléaire, on parle beaucoup de l’Iran en raison des excès de langage du président Ahmadinejad. On a également beaucoup parlé de la Corée du Nord, suite à l’essai d’octobre 2006, qui semble avoir été plutôt une “opération diplomatique” de la part de Kim Jong-il qu’un réel danger. On parle parfois aussi de la Chine, à cause de sa position conflictuelle vis à vis de Taiwan.

Mais pourquoi parle-t-on si peu d’Israël et du Pakistan ? Voilà deux puissances nucléaires, entretenant des relations très tendues avec leurs voisins et gangrenées toutes les deux par un activisme extrémiste religieux et politique. Est-ce parce que leurs régimes sont soutenus par les Etats-Unis, qui se veulent être le “leader idéologique de la planète”, qu’il faut les oublier ?

Sur la question du nucléaire civil, je suis partagé. En revanche, en matière de nucléaire militaire, difficile de justifier la légitimité de pointer du doigt les uns et fermer les yeux sur ce que font les autres. A fortiori lorsque ces derniers représentent une menace actuelle et réelle. Il est bon de se souvenir que le Pakistan et Israël ont déjà brandi la menace de riposte nucléaire…

90)
ToTheEnd
, le 28.05.2007 à 12:30

Ben alors Smop, c’était à croire que t’étais en vacances…

Je pense qu’on parle moins d’Israël et du Pakistan pour une raison simple: ils font moins parler d’eux sur ce sujet!

La crise entre le Pakistan et l’Inde a atteint son paroxysme en 1998 mais depuis, les relations entre les deux pays se sont radicalement améliorées.

Et pour le nucléaire d’Israël… c’est un secret de polichinelle qui est entretenu tant que possible histoire de ne pas “exciter” la région.

De mémoire, la seule fois où Israël a plus ou moins menacé de se servir d’armes “nucléaires”, c’est quand l’Irak a menacé de tirer des Scud “bactériologiques” sur Israël…

Bref, c’est bien les propos et agissements du président de l’Iran qui sont un problème dans toute cette histoire… et je serais franchement surpris qu’Israël laisse aller jusqu’au bout ce projet si l’Iran ne met pas un peu d’eau dans son vin et ses propos.

T

91)
Smop
, le 28.05.2007 à 15:30

@ TTE : Tu sais bien que je suis presque toujours en vacances, préférant travailler moins et mieux pour gagner plus. Voilà pour les chamailleries d’usage entre un gauchiste libertaire et un capitaliste libéral.

Sur le Pakistan, tout le monde ne semble pas être d’accord avec toi. Bruno Tertrais (Maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique), par exemple, qui écrivait dans Le Monde en 2004 “[…] malgré la détente actuelle, le risque de guerre entre l’Inde et le Pakistan demeure présent. Or, dans une telle situation, c’est sans doute le Pakistan qui serait amené à “tirer le premier” l’arme nucléaire […]”. D’autre part, en dehors du contentieux sur le Cachemire, il y a toujours un risque de coup d’État des islamistes dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne portent pas Musharraf dans leur cœur. Pour en revenir à l’Iran, celui-ci ne voit pas non plus d’un bon œil la coopération entre le Pakistan et le diable américain. Autant de bonnes raisons de s’inquiéter.

Concernant Israël, en effet, la riposte nucléaire a été sous-entendue en rétorsion aux menaces irakiennes pendant la guerre du Golfe, ce qui ne lui confère d’ailleurs pas plus de légitimité ni moins de dangerosité. Il semblerait qu’elle ait été également fortement envisagée par Golda Meir lors de la guerre du Kippour en 1973. Tout le monde s’accorde à dire qu’Israël possède la bombe atomique (initialement grâce à la France) depuis 1967.

Pour terminer, je ne serais pas aussi surpris que toi si Israël laissait faire l’Iran, et ce pour une raison simple : cela serait une excellente opportunité pour l’État juif d’admettre officiellement qu’ils sont une puissance atomique. Ils pourraient ainsi “normaliser” leur statut vis-à-vis de la communauté internationale. D’autre part, leur maîtrise de la technologie nucléaire et le nombre de têtes qu’ils semblent détenir (200 à 400 selon les sources) serait beaucoup plus efficace en terme de dissuasion. Même en supposant que l’Iran parvienne à ses fins, il ne représenterait un réel danger pour Israël qu’après bien des années de développement et de déploiement.

En conclusion, je trouve qu’il est tout aussi inadmissible de voir l’arme nucléaire dans les mains des israéliens et des pakistanais que peut-être dans celles des iraniens demain. Au-delà des postures prises par leurs dirigeants, ce sont tous des États dangereux. En conséquence, comme le soulignait mon précédent commentaire, je regrette qu’on les traite les deux premiers avec une certaine complaisance, vraisemblablement en raison de leur collusion avec les Etats-Unis.

92)
ToTheEnd
, le 28.05.2007 à 23:25

En 2004, ça fait déjà 3 ans… depuis 2005, les frontières sont rouvertes et des accords de passage ont été redigés. Bref, je n’ai pas dit que c’était comme l’Allemagne et la France, mais les rapports se sont détendus.

Mais tu sembles manquer ma “cible” (si j’ose dire!).

Le but n’est pas de dire qui a le droit ou non d’avoir l’arme nucléaire… mais de ne pas autoriser des pays qui ne l’ont pas encore à l’avoir.

C’est très différent et pour moi, il est évident que le démantèlement complet des armes nucléaires est obligatoire pour tous car en gros, une telle arme ne sert strictement à rien à l’exception d’augmenter le risque d’accident.

T

93)
ToTheEnd
, le 18.07.2015 à 12:37

Hasard du calendrier… le premier essai nucléaire à 70 ans… et l’Iran a promis qu’il ne fera pas de bombe nucléaire pour les prochaines 10 années.

T