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La Gabardie-Kharbarie, c’est le pied… mais de l’Elbrouz

Entre deux missions du Saluki au Maghreb pour le compte de l’UE, nous avons rendu visite au fils de Madame Saluki, contrôleur de gestion expatrié pour deux ans en Russie. Il est parfaitement bilingue et a déjà travaillé en Ukraine, c'est précieux pour voyager dans ces contrées. Cette fois, il n’est ni à Petrograd, euh… Leningrad, non St Petersbourg, ni à Moscou, mais au fin fond du trou du c… du monde, dans le Kouban, entre la mer d’Azov et la mer Noire, à 1400 km au sud de la capitale.

Le bon moyen de connaître la Russie de l’intérieur nous a été trouvé: aller plus loin encore, dans la belle-famille d’un bon Père, les prêtres orthodoxes doivent être mariés.

Il y a deux ans, lors d’une mission kafkaïenne en Algérie, j’avais écrit un journal de voyage pas trop triste « Tintin au Pays d’Abd El’Kadhr », seulement diffusé à des amis et clients qui en rient encore, et cela m’a donné l’idée de refaire pour cette occasion une relation plus thématique que chronologique et sans prétention ethnographique.

François a fait le choix du 400D pour ses dernières vacances à Fabregas face à la lourde quincaille que l’on est tenté de prendre: je garde encore un souvenir ému de mon Pentax 645 avec les optiques du 6x7 (dont un 500…) dans la goyave du Sine Saloum, au Sénégal. Les poches du gilet de Zitouna ne seraient, elles non plus, ni de taille, ni suffisamment solides!

En attendant le Leica M numérique, j’ai jeté mon dévolu sur le petit Casio exilim Z60 de Madame Saluki pour servir de bloc-notes, à son grand dam. Et j’ai rapporté 800 photos, que je ne vais pas vous infliger, mais vous en distiller certaines.

La petite image cliquée ouvre la grande, comme d’hab’ (c’est pour les amis incultes qui vont découvrir la richesse de cuk.ch au travers de ce récit).

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Nous avons commencé notre voyage chez une amie, au nord de Paris, qui avait organisé une petite fête sur le mode slave, avec plein de variétés de poissons secs, fumés ou autres et des amis assez bien équipés en mécanique, comme vous pourrez le constater.

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Bon prétexte pour suivre le régime prescrit par mon cher toubib, lui qui me recommande les poissons gras pour le bon LDL, mais vite détruit par les rudes boissons servies.

C’était une bonne mise en bouche, il y a quelques chapitres sur le voyage, non encore écrits, qui pourraient aller tout droit dans le forum « Cuisine ».

C’est à cette occasion que j’ai constaté que la date de l’appareil n’était pas réglée.

Au début donc était le visa.

Ah, Visa pour la Russie, c'est le titre d'un poème ou bien une comédie!

Si tu veux un visa « touriste » et te déplacer dans la Fédération, sans être dans un groupe organisé et passer par l’agence, mieux vaut ne pas essayer, c’est pire que d’être invité par un dissident… En effet, tu dois donner l’itinéraire, les dates, les adresses de chaque jour, te faire enregistrer à chaque étape, etc, et –surtout- ne pas en dévier, ni dans l’espace ni dans le temps, on verra plus loin le comportement suspicieux des gens à casquette et galons.

Le plus simple est quand même le visa « affaires » : sur invitation justifiée d’une entreprise. Bien entendu cette invitation doit recevoir, sur place et avant envoi, un certain nombre de tampons…

Donc direction l’Ambassade, bel édifice stalino-brejnevien, en bordure du Bois de Boulogne où le prix varie en fonction de la rapidité souhaitée. Ils ont tout compris, c’est comme pour les US: si tu téléphones pour un renseignement, c’est un numéro surtaxé, pire qu’un téléphone rose. Non, je n'ajoute pas:"Et j'en sais quelque chose". Ma patronne, mon épouse, des clients et tout cuk vont me lire.

Bref, 150 euros pour deux en cinq jours de délai.

Ensuite était le voyage.

On ne va pas comme ça à KRR.

Ou tu changes à Moscou, mais ce n’est pas dans le même aéroport, ou tu changes à Vienne, ou tu vas en direct à Rostov-sur-le-Don, mais c’est à 300 km…

Ah oui, KRR, vous avez bien lu…

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Krasnodar = ville rouge, selon une mode assez éphémère du siècle dernier, est la capitale de la région des cosaques du Kouban. La ville s’appelait auparavant Ekaterinodar, car fondée par la Grande Catherine qui la donna à ses cosaques.

Certains voudraient retrouver le nom ancien, un peu comme la grande ville du Nord.

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Les cosaques, ce sont les soldats des frontières, et donc il y avait des cosaques dans toutes les marches de la Russie tsariste, et aujourd’hui, il n’en reste plus que les chœurs et ballets!

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Ils sont toujours en tournée et, bien entendu, les deux concerts, rarissimes « à la maison », programmés ce week-end-là étaient complets. Il faut se rabattre sur le DVD, c’est passionnant car les chansons ont été recueillies pendant 20 ans par l’équivalent local d’un Woodie Guthrie au Tennessie. Il a opéré dans des villages de Vieux Croyants, l'équivalent des Amish en quelque sorte, mais orthodoxes.

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C’est aussi la capitale de la tomate et, en langage familier, partout en Russie, le nom de la ville est tenu pour synonyme de celui du fruit.

C’est une région à l’agriculture riche, plutôt en mode extensif, favorisée par un climat tempéré maritime, situé au 45e parallèle: l’agroalimentaire s’est donc logiquement développé. En ville, Nestlé y fabrique son Nescafé pour toute la Fédération, Bonduelle y conserve haricots verts et maïs, TetraPak emballe les jus. Pendant les moments difficiles du bonheur soviétique, il n’y a pas eu de famine par ici, c’est presque dire: tu plantes un piquet et, peu après, des feuilles poussent! Nous avons vu récolter des pommes de terre de potager plantées en août.

On y reviendra à propos du raisin. Car il y en a aussi, bien sûr.

Les autres formalités sont de s’enregistrer, dès l’arrivée, et d’acquitter la taxe de séjour.

Les gags commencent aussi ici.

Dans tous les pays, toutes les monnaies qui ont cours légal et sont convertibles sont changées dans les banques. Je pars toujours avec des US$ ou des EUR voire les deux.

Pour rester dans l’esprit cuk, nous avons pris aussi des billets que nous ne croyions pas exotiques.

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Eh bien, on ne peut pas, tout comme des livres du Zimbabwe, les changer à KRR!

La taxe de séjour est de 1 rouble par jour et par personne, et 1 euro vaut 35 roubles et des kopecks.

Donc, nous devions avoir un reçu bancaire –de moins d’un euro, étant donné la durée de notre séjour– qui doit être co-validé au poste de police sur la fiche d’entrée sur le territoire.

Vu la manip’?

Pour la banque, il vaut mieux avoir des relations, en l’occurrence la Chef de Service « entreprises étrangères », correspondante intéressée du fils de Madame Saluki, pour ne pas y passer la journée, au vu des queues au guichet. Comme seulement 30 % de la population a aujourd’hui recours aux « se(r)vices » bancaires, l’avenir semble radieux. Là, ça n’a pris qu’une petite heure pour avoir le reçu et le fameux premier tampon. Ensuite une collaboratrice de l’entreprise a passé, elle aussi, bien du temps pour aller nous obtenir le second tampon: OK, c’est un peu de l’ABS, ce qui la fout mal pour un Contrôleur de Gestion. C’est cette productivité exceptionnelle de l’ensemble des services et des administrations qui permet sans nul doute de contenir le taux de chômage à un niveau qui n’est d’ailleurs pas connu.

Qui dit formalités amène assez vite à parler de corruption: la grande, elle sort de temps en temps dans la presse, la petite, elle se vit au quotidien.

Exemple follement récursif, les contrôles routiers.

Nous sommes allés vers le sud, de KRR au Caucase, au pied du mont Elbrouz, que nous verrons tout à l’heure. Il y a un peu plus de 650 km et une douzaine de contrôles routiers fixes, de vrais postes de douane. Il est vrai qu’en continuant la route on arrive (peut-être?) en Tchetchenie et qu’en sens inverse on en vient…Cependant les postes de contrôle sont bien antérieurs à la guerre, même si elle fait rage depuis longtemps. Et la trouille du képi ou de la casquette perdure depuis belle lurette, il ne faut pas jeter la pierre aux soviétiques, ça existait bien avant.

Les raisons d’être arrêté sont variables: hasard, pile ou face, plaque d’immat’ de région lointaine, opulence apparente… Et tous les prétextes sont bons pour taxer: excès de vitesse réel, constaté au radar pistolet, mais souvent supposé.

Ici, notre passager, le prêtre orthodoxe qui nous a introduits dans sa belle-famille, nous a sortis de l’ornière en bénissant la patrouille!

Ailleurs, mon beau-fils les a engueulés, à peu près ainsi, pour avoir « retardé indûment les « businessmeni », qui viennent pour développer le tourisme dans ce beau pays, comme recommandé par le Président, qui a même fait une TV (RussiaToday sur le mode de CNN) tout exprès pour vanter les charmes et les succès de la Fédération et attirer les investisseurs ».

Plus loin encore, ils sont tombés sur un Saluki au volant.

C’est bien connu, le saluki commun ne comprend pas le russe, même s’il subodore que « protocol » signifie « procès-verbal ».

- Sprechen Sie deutsch? demande-t-il très vite en voyant mon passeport.

Œil étonné: c’est fou ce qu’un saluki peut prendre l’air benêt.

Après examen attentif du visa, mais surtout, de ces fameux tampons prouvant la taxe de séjour, il a été tellement impressionné par l’autre liste de cachets qui valident mes différents permis (moto, auto, remorque lourde…) qu’il a tout remballé et rendu le lot dans un geste de parfait dédain. Tu comprends dans toutes les langues qu’un geste horizontal de la main, tendue, doigts serrés, du genre pagaie amazonienne, signifie de la part d’un type à casquette plate: « Dégage, pauvre type! ».

C’est vrai que je roulais à 120 pour 90 sur une quatre voies rectiligne et déserte avec l’horizon pour ligne de mire.

Où la bénédiction du curé n’avait plus aucun pouvoir, c’est à l’arrêt en république à majorité musulmane. Et là c’est imparable: le contrat de location du véhicule, loué dans le Kouban, ne précise pas qu’il peut se rendre en Gabardie-Kharbarie (on le rencontre aussi aux US où il faut mentionner le changement d’Etat possible), mais il ne l’interdit pas non plus. Sauf que devant la menace de saisie du véhicule, et finir ou retourner à pied sur 80 km…, tu sors vite tes deux billets de 500 (roubles, heureusement) pour repartir.

Baisé, mais content quand même.

Les autres magouilles, les grosses, sont connues ou méconnues: par exemple la saisie par la police de 167 000 téléphones Motorola au motif qu’ils seraient toxiques (sûr qu’en brochettes…). Et la destruction annoncée de 50 000 d’entre eux au rouleau compresseur devant force caméras de télévision a pris des proportions grand-guignolesques. Le reste a été rendu à Motorola.

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Sauf que 35 000 se sont retrouvés mis sur les marchés lointains, justement dans l’arrière pays de Moscou qu’est la région de KRR.

Tout le monde connaît la saga de cette compagnie pétrolière, je ne m’y attarderai pas.

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La construction, tout comme en France-là, ils n’ont rien inventé les Russes!-, donne lieu à des écarts.

Ici, c’est une usine d’eaux minérales. Elle a été construite par un autre oligarque.

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Il devait rester « un peu » de matériaux pour édifier ce qui trône devant l’entrée des bureaux.

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Cependant pas suffisamment pour y faire des toilettes. Je n'ai pas le courage de mettre la photo en ligne, mais je l'ai bien, au cas où.

La citation de la chaîne RussiaToday m’amène à parler de la TV en général. Pas de souci, avec HotBird, il y a un bouquet de 650 chaînes possibles d’accès gratuit ou payant. Payant pour TSR, pour A2, pour Arte.

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Un matin, j’allume la télé: trombine de Poutine en plein écran.

  • Je zappe.
  • Re-trombine de Poutine en plein écran.
  • Je zappe.
  • Re-re-trombine de Poutine en plein écran.
  • Je zappe.
  • Je pense que la télécommande est en panne et je vérifie bien quand je zappe à nouveau.
  • Trombine de Poutine en plein écran, mais il n’est pas seul: le président de la République Française lui remet la Grand Croix de la Légion d’Honneur. Vains Dieux! Le prix du gaz a vraiment augmenté…
  • Je zappe vraiment.

A propos de TV, il y a de tout là-bas: chaîne homo en arabe, et ainsi j’ai découvert que la Turquie, pour ce qui est de la bagatelle pesante, est déjà bien intégrée à l’Europe puisqu’elle arbore le drapeau.

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Qui a parlé de contrôle routier se doit de parler de circulation.

Déjà en Algérie j’avais eu une belle trouille avec Abdelatif et ses deux téléphones, un dans chaque main pour appeler ou recevoir, alternativement ou simultanément, tout en conduisant. La route d’Alger à Bougie est à trois voies pour permettre à quatre voitures de se croiser, si Dieu le veut. Là, tu comprends d’évidence pourquoi les musulmans prient cinq fois par jour… Au Sri-Lanka, l’image du car doublant, à fond la caisse, le flot de circulation par le bas-côté opposé m’avait laissé tout sauf de glace.

Ici, c’est entre Naples et une banlieue chaude. C’est fait en toute bonne conscience puisque, au cours moyen, un permis de conduire vaut 2000 roubles, et quand tu l’as payé, eh bien tu l’as. Je ne suis pas anti-russe primaire, mais c’est un fait. Quand je lis que bon nombre de Français roulent sans permis ou assurance, les pouvoirs publics devraient en tirer la leçon et, ainsi que l’on va chercher ailleurs des recettes pour diminuer le chômage… (c’est une blague!, me dois-je d’expliquer pour ceux qui ont l’humour optimisé en psycho-rigide).

Ici, c’est de la demi-mesure par rapport à ces sommets, un seul téléphone, mais à compter les petits bouquets qui jalonnent de-ci, de-là les bas-côtés de toutes les routes, le tribut versé au moloch est très, mais très, lourd.

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Quand, de plus, le bon curé, sans doute pressé de nous voir au paradis, a doublé en haut de côte (perdu au tirage, heureusement nous n’avons pas essayé le grattage…), j’ai pris le volant pour ne plus le laisser. On rencontre de tout, y compris des troupeaux conséquents menés par les cow-boys du cru autrement nommés: djiguites. Quand c’est entre chien et loup, mieux vaut avoir un œil de lynx, elle était facile, celle-là.

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C’est au bord de la route, également que l’on peut assister à un spectacle difficile.

Attention, âmes sensibles et Brigitte Bardot détournez le regard. Désolé pour le bougé, mais je ne me suis pas arrêté devant.

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À propos d’automobile, nous avions pris le parti de la jouer discret en ne prenant pas de voiture voyante, ça commence à la Mégane, mais nous en avons rencontré de toute sorte.

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D’abord la production locale.

Un journal d’automobile prétend que chaque voiture qui sort de chaîne ne passe pas, en moyenne, 11 des critères du contrôle technique local. C’est engageant. Pourtant la vieille Volga a été reliftée, sans Botox, avec des yeux japoniaisants.

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Nous avons également constaté que notre voiture de location avait un pneu lisse…la veille de la rendre, sans doute un « échange » au cours d’une location précédente.

Par ailleurs la gamme complète, et plutôt du côté extrême, en motorisation voire blindage, se trouve aussi par là:

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C’est bien entendu Brabus 5.8 ou AMG 5.5 pour les quat-quat.

Et ce n’est pas tout, la moitié du –grand- garage GM de KRR est occupé par Hummer et pas dans ses versions modestes.

°°°°°

Vous avez attendu jusqu’ici, ou directement scrollé vers le bas, c’est bien, vous serez récompensés pour votre patience ou son inverse.

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J-Marc Cadillon est le président-fondateur du Club 4x4 Mercedes de France, créé en 1983, il y a plus de vingt ans, donc. Depuis bien plus de vingt ans, c’est un montagnard convaincu et surtout accompli. Son fantasme, je peux le révéler sans le trahir, a été d’emmener le Club jusqu’à l’Elbrouz. Il n’a pas pu le réaliser, les temps étaient autres, et quand j’étais moi-même président de ce club, je n’ai pas eu la volonté suffisante pour surmonter la charge de l’entreprendre. À propos: pour la préfecture, je suis toujours Président: mon successeur, il y a 6 ans, n’a jamais fait les démarches et aujourd’hui ils sont bien emm…. N’est-ce pas, Richard?

Allez faire un tour sur Wikipedia, ou ici et vous saurez tout.

J’ai donc la chance d’y être allé, mais loin des conditions dont a rêvé J-M.

La station de ski qui est installée au pied, c’est déjà 2250 m. Ce n’est pas Crans. C’est plutôt Crade, à voir les poubelles qui débordent. Elle permet de monter à 4200 m à l’aide de deux télécabines qui montent à 2800 et 3500, chacune en un quart d’heure, ça bouche les oreilles, puis d’un télésiège. Il resterait beaucoup –très beaucoup, comme nous a dit un voisin de télécabine- à faire pour parvenir aux 5346 mètres du plus bas des deux sommets.

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Comme vous pouvez le constater, le saluki est bien tenu en main à défaut de laisse.

Le télésiège permet aussi aux piétons de revenir!

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Allez, vous avez gagné, voici ce que l’on voit à 4200 mètres.

En grand, 3068 pixels de large, c’est là:

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Ou en plus réduit, 1158 pixels de large, ici.

Le voyage est bien justifié par ces instants de bonheur partagé par quelques surfeurs.

La chance a voulu de nous laisser voir les deux sommets quasi jumeaux à quelques mètres près, pendant dix minutes sans nuages.

°°°°°°°°°

La suite, bientôt en ligne, vous proposera d’autres découvertes peut-être: un panorama de ce qu’on mange et boit, voir une vigne de 12 km de long est intéressant, faire une scorpacciata (ventrée, en sarde) de 80 écrevisses pour moins de 3 euros, et aussi des bonnes pratiques de tolérance: un lieu où, lundi 23 octobre, le jour de l’Aïd, les musulmans offrent du mouton aux orthodoxes qui leur ont confectionné des œufs pour Pâques.

Un lieu où le gouverneur qui veut se faire réélire affiche ses réalisations avec fierté.

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16 commentaires
1)
Inconnu
, le 31.10.2006 à 06:56

Merci pour cette sympathique balade dans un coin ou je n’aurais pas eu l’idée de mettre les pieds. Au fait ma prochaine balade, c’est à Caracas. Mais je vous parlerais de Santiago du Chili la semaine prochaine.

2)
calusarus
, le 31.10.2006 à 07:14

Je connais, mais ce n’est pas aussi dépaysant que la Molvanie.

3)
marcdiver
, le 31.10.2006 à 09:29

j’ai adoré… Moi c’était la plongée aux Canaries… Vu ce reportage, je repasserai pour l’originalité !

4)
Argos
, le 31.10.2006 à 09:56

Amusant les difficultés avec les bureaucrates ex-soviétiques. Pas grand chose n’a changé depuis que Jean-Pierre Pedrazzini, touché mortellement peu après à Budapest,et Dominique Lapierre en été 1956 ont passé par là en voiture. Je recommanderai d’aller un peu plus au sud, en Géorgie. Pas besoin de visas et la corruption policière sur les routes a entièrement disparu. Le Caucase, vu du côté sud est encore plus impressionnant et les deux stations de ski sympathiques. Et l’architecture des églises, dont certaines datent du Vè siècle, ça a de la gueule.

5)
Filou53
, le 31.10.2006 à 12:36

Intéressant… mais trop long à lire pour mon petit temps de midi ;-) Je repasserai ce soir.

6)
Roger Baudet
, le 31.10.2006 à 13:23

Super article et plutôt consistant. Merci Saluki.

7)
Saluki
, le 31.10.2006 à 13:47

deux choses en courant, j’avais 3 heures de cours ce matin et je repique cet après midi sur un client.

Pour aller en Georgie, c’est impossible actuellement à partir de la fédération de Russie, blocus oblige. Il faudrait repasser par un état tiers, Ukraine, par exemple. Pour les mêmes raisons, si tu vas en Georgie, tu ne peux en sortir que par les airs. Je me suis tattrapé en mangeant, dans un restau de KRR, de la cuisine georgienne: sauté d’agneau (d’au moins dix ans) à la sauce aigre-douce aux cerises. Quand je dis “je” vous savez que j’étais surveillé.

Je veux bien croire que les deux stations du sud sont sympa, ce soir je vous mettrai d’autres images en ligne la station du nord.

8)
Caplan
, le 31.10.2006 à 14:05

Jolie expédition, Saluki! Merci!

Il y a 22 ans (!), je suis allé encore un peu plus au sud, en Géorgie et en Arménie avec un ami passionné par la Russie et ses républiques satellites.

Il se trouve qu’il publie justement ces jours un livre consacré au Caucase: une somme incroyable qui retrace la vie mouvementée de cette région, de Chamil à Poutine. Un ouvrage indispensable pour comprendre les événements actuels.

Toutes les informations ici.

9)
Argos
, le 31.10.2006 à 14:33

Pour entrer en Géorgie, on peut passer par la Turquie. Bonnes routes. J’ai mis quatre jours depuis la Suisse. La bouffe n’a rien à voir avec le”cuisine géorgienne” servie en Russie. Les produits sont haut de gamme, les tomates ont un goût de tomate, les poulets sont fermiers et les truites n’ont pas un goût de vase. J’attends de pouvoir lire le bouquin de Hoessli sur le Caucase. Il doit être passionnant..

10)
Saluki
, le 31.10.2006 à 18:50

On trouve aussi le livre en France, c’est ici

En particulier, et à voir la couverture, on parle de l’équipée allemande d’escalade de l’Elbrouz pendant les combats acharnés qui ont marqué l’avancée extrême des troupes de l’Axe vers le pétrole de Bakou. Dans le musée qui est dédié aux héros du Caucase, je ne mets pas en question l’héroîsme des combattants, et des deux camps d’ailleurs, qui ont transporté des canons démontés jusqu’à des altitudes supérieures à celles des Alpes, je remarque simplement que cet épisode est passé sous silence. Ce qui est plus surprenant c’est d’entendre le guide nous dire que le pacte germano-soviétique n’était qu’une grosse ruse de Molotov pour attirer les Nazis dans l’hiver russe, comme il a défait Napoléon. A ce moment là, il avait appris que nous étions français. Dans le même ordre, la charmante petite fille qui nous a récité son poème sur Borodino, pense aussi que ça rime avec Waterloo.

11)
zitouna
, le 31.10.2006 à 19:17

Heuu, c’est quoi

Le bon LDL

?

Sinon, bon test du Casio Exilim 60, ça donne vraiment envie de ne pas l’acheter ;-)

z (Très beau, l’Elbrouz, sinon)

12)
Saluki
, le 31.10.2006 à 19:32

Z, ne regarde pas les images au compte fil.

Pour faciliter le chargement, je les ai mises en 650 pixels, jpeg 65% ! Elles font autour de 50 ko.

Je t’envoie celle du sommet 3068 pixels à 95%, c’est vrai que ça ne donne pas de raw. Je n’avais pas envie d’emporter une gueuse de fonte. Et pour moins de 230 euros chez Leclerc, tu ne peux pas espérer des optiques de Wetzlar.

13)
Caplan
, le 31.10.2006 à 20:35

On trouve aussi le livre en France, c’est ici

Oui, mais la séance de dédicace aura lieu demain mercredi à Lausanne chez Payot, Place Pépinet à 17h30.

Pas de bol pour ceux qui habitent la plus belle capitale que la France elle a au monde! ;-))

14)
Iris
, le 31.10.2006 à 22:09

On constate que l’hyperbureaucratie et les chicaneries ont survécu à tous les régimes! Tu aurais dû te munir de quelques andouillettes à échanger prestement lors de contrôles un peu trop procéduriers… ;-))

Sinon, je recommande aussi la lecture dudit livre: il redonne une existence à des populations baillonnées et étouffées dont l’Occident n’a même pas idée.

15)
Saluki
, le 01.11.2006 à 12:01

Juste deux rectificatifs, mais de taille, qui viennent de l’autre côté:

– géographique: la république du Caucase dans laquelle nous étions s’appelle la Kabardino-Balkarie (capitale Nalchik)

– historique : il y a eu une terrible famine dans la Kouban (et tout le sud de l’URSS) pendant l’hiver 1932-33 provoquée par le pouvoir soviétique pour soumettre les cosaques au nouveau régime (selon les historiens entre 3 et 8 millions de morts). Ne pas confondre avec la dekoulakisation de 1930 (environ 8M de personnes executées ou déportées)

Bon, merci d’avoir remis les aiguilles à l’heure d’hiver ;°( C’est vrai que je lis mal le cyrillique et que je suis d’un naturel optimiste.

16)
alec6
, le 06.11.2006 à 15:41

Merci Saluki pour cette balade dont je viens enfin de lire le récit… Tout cela m’a rappelé mon expédition en train Paris Tokyo… ou plutôt Paris Norodka (à côté de Vladivostok), puis le bâteau vers Yokohama…

Mais à l’époque on passait obligatoirement par Intourist qui s’occupait de tout… Cela nous avait d’ailleurs permis d’être logé dans l’actuel hôtel le plus riche qui soit, sur la place d’Octobre (actuelle place du Manège) à deux pas de la place Rouge. Mais à l’époque (1989) tout était au même tarif et dans le train et même ailleurs je présume (!) les “provotniks” veillaient sur nous !