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Avec ADGate, plus de publicité sur votre Mac.

Dans ce monde mercantile dans lequel nous vivons (je vais faire plaisir à Okazou, là), nous sommes tous les jours assaillis de publicité diverses.

Ceci est également vrai pour internet. Rares sont les sites sur lesquels ne trônent pas bandeaux et autres affiches publicitaires. Et c'est sans parler des fameuses fenêtres "pop-up" qui s'ouvrent lorsque vous arrivez ou quittez une page web.

Pour ces dernières, les navigateurs modernes vous permettent aisément de les supprimer, mais il reste toujours ces fichus bandeaux clignotants et animations GIF.

Le programme que je vous propose aujourd'hui vous permet de vous débarrasser de toute cette publicité indésirable. Il s'agit de ADGate, littéralement, la "porte à pub". Comme son nom l'indique, il vous permet d'ouvrir ou de fermer la porte aux publicités.

Pour télécharger ce logiciel, rendez-vous sur le site de Hao Li. Il est par ailleurs amusant que ce dernier nous gratifie d'un bandeau publicitaire image.

La première fois que vous lancez l'application, votre mot de passe administrateur vous sera demandé. En effet, ADGate modifie le fichier hosts du système pour intercepter les publicités. Rassurez-vous, la manoeuvre est tout à fait réversible.

Vous vous retrouverez ensuite devant la fenêtre de préférences qui se sépare en quatre onglets. Le premier sert à activer ou désactiver ADGate:

image

ADGate permet deux types de blocages: Serveur et HTML.

Le blocage de type serveur

Ceci permet de bloquer les pubs en fonction du serveur sur lequel elles se trouvent. Par exemple, vous pouvez décider de bloquer le serveur www.publicite.com. Ainsi, si sur un site internet il se trouve une image publicitaire dont l'adresse est:

http://www.publicite.com/uneimage/pub.gif

Cette dernière sera bloquée par ADGate

Le blocage de type HTML

Dans bien des cas, le blocage serveur ne suffit pas. En effet, imaginez que vous surfiez par exemple sur le site http://www.unsite.com. La page d'accueil de ce site place une image de pub dont l'adresse est:

http://www.unsite.com/images/publicite/unepub.gif

Dans ce cas, vous ne pouvez pas bloquer le serveur www.unsite.com car tout le site serait bloqué, pas seulement l'image.

Par contre, vous pouvez indiquer à ADGate de bloquer toutes les images dont l'adresse contient /publicite/.

On parle dans ce cas de blocage HTML.

Revenons à notre premier onglet de réglages.

Vous pouvez donc choisir d'activer ou non les deux types de blocages.

Vous pouvez également activer ou non le serveur Web. Ceci mérite une explication.

La manière donc ADGate procède pour bloquer une image est de rediriger le navigateur de manière à ce qu'il ne charge pas l'image publicitaire, mais une toute petite image gif blanche de 2x2 pixels qui se trouve sur votre disque dur. Mais pour que cela fonctionne, il faut que votre ordinateur agisse comme un serveur Web. Si vous avez déjà activé le partage web dans les préférences du système, cette option de ADGate sera inutile, dans le cas contraire, ADGate créera un "mini-serveur web" sur votre ordinateur qui ne sera pas accessible de l'extérieur. Dans ce cas, vous pourrez activer ou désactiver le blocage avec cette option.

En cochant la case "Lancement automatique", vous activerez le blocage en lançant ADGate.

L'onglet suivant des préférences vous propose quelques options supplémentaires:

image

Les publicitaires tentent toujours d'être les plus malins. Les publicités ne sont donc souvent plus de simples images, mais sont placées dans des balises HTML bizarres pour tromper l'ennemi. Mais ADGate ne s'y méprend pas ! Grâce aux cinq premières options présentes dans cet onglet, vous pouvez activer le blocage HTML dans ces balises barbares.

Vient ensuite l'option pour bloquer les fenêtres pop-up. Cette option n'est plus vraiment nécessaire dans la mesure où pratiquement tous les navigateurs récents proposent cette option.

La dernière option permet d'effectuer un blocage HTML sur une requête HTTP.

Les règles de blocage

Maintenant que les options ont été choisies, il reste à indiquer à ADGate ce qu'il faut bloquer. Ceci se fait en lui fournissant des règles (patterns).

Intéressons-nous tout d'abord aux serveurs:

image

La première colonne vous indique la règle à bloquer. Le caractère "*" signifie "n'importe quoi", c'est un joker qui représente n'importe quelle chaîne de caractères.

Par exemple, la règle ad.* bloquera:

  • http://ad.cuk.ch/image/publicite/test.gif
  • http://ad.apple.com/image/advertisement/buy_apple.gif
  • http://ad.microsoft.com/images/give_me_money.gif
  • etc.

Pour ajouter une règle, entrez-le sous "Chaîne serveur" et cliquez sur "Ajouter". Pour en supprimer un, sélectionnez-le et cliquez sur "Supprimer".

Les colonnes suivantes indiquent le nombre de publicités trouvées et bloquées (lorsque vous désactivez un contrôle, ADGate continue à compter, mais ne bloque plus, ces deux chiffres peuvent donc être différents). L'information est de la forme "X/Y". "X" représente alors le nombre de serveurs bloqués dans la barre d'URL et "Y" le nombre de serveurs bloqués dans la page HTML.

Vous remarquerez que j'ai déjà évité 426 pubs venant de serveurs du type ads*.* !

Pour les URL, le fonctionnement est exactement le même:

image

Déjà 445 images de type *banner* bloquées par ADGate et 154 */pubs/*.

ADGate vous propose par défaut toute une série de règles, principalement anglophones (les plus courants sur le web). Pour en ajouter, il est souvent nécessaire d'examiner l'URL de l'image (ce qui se fait facilement depuis m'importe quel navigateur) voire même le code HTML (pour ces fameuses balises barbares).

Conclusions

ADGate n'est pas la seule solution pour bloquer les publicités. Le navigateur Omniweb par exemple propose son propre filtre de pub. Il est également possible d'utiliser des feuilles de styles (CSS). Sébastien en avait déjà parlé il y a quelque temps. Mais le GROS avantage d'ADGate c'est qu'il est global. Il fonctionne pour tous les navigateurs (utile si vous en utilisez plusieurs), mais aussi pour les emails, ou n'importe quelle autre application qui accède à internet.

Il arrive qu'un site ou une image soient bloqués alors que vous ne le voudriez pas. Si ceci est sporadique, il serait bête d'aller modifier vos règles. Il vous suffit alors de faire un clic-droit (ou clic long) sur l'icône de ADGate dans le dock:

image

Vous pourrez alors désactiver le blocage, recharger la page web qui s'affichera alors dans son entier et réactiver le blocage toujours par le menu. Tout ceci se fait en un tournemain.

Une fois ADGate lancé, vous pouvez sans autre quitter l'application, le blocage restera actif. Pour modifier vos réglages il vous suffit de relancer l'application. Attention toutefois, pour que le blocage soit actif vous devez impérativement relancer l'application à chaque démarrage de session (vous pouvez le placer dans les éléments à ouvrir au démarrage).

Pour supprimer ADGate, désactivez tous les contrôles (dans le premier onglet) et quittez l'application.

ADGate est un programme très utile qui vous permet de naviguer en toute quiétude, sans être assailli de publicités. Il est efficace, paramétrable et facile à désactiver si besoin est. C'est un partagiciel à 15$ et je ne peux que vous le recommander chaudement.

21 commentaires
1)
imolk
, le 21.07.2004 à 07:16

Je recommenderais plutot PithHelmet:
http://www.macupdate.com/info.php/id/10752

+ il est plus discret
+ il est plus puissant
– il est moins global
+ il est moins cher
– il est encore en beta mais vous pouvez downloader des versions plus stables sur le site

2)
Fabien Conus
, le 21.07.2004 à 08:05

imolk, lorsque tu dis que PithHelmet est moins global je trouve ça un peu faible ! En effet, il ne fonctionne QUE avec Safari (et Shiira, je crois). C'est plutôt contraignant !

De plus, il est moins facile à désactiver temporairement et le package SIMBL sur lequel il s'appuie pose certains problèmes de compatibilités avec d'autres programmes.

Plus discret ? Non, car comme je le dis, une fois que ADGate est lancé tu peux le quitter et il reste actif, donc plus d'icône dans le Dock. Plus puissant PithHelmet ? Non ! D'après ce que j'avais vu il était moins performant pour les pub du style "embed" et "iscript".

3)
marief
, le 21.07.2004 à 08:43

Précision : les deux ne fonctionnent qu'avec Panther, malheureusement pour moi.

4)
Renaud
, le 21.07.2004 à 11:12

Intéressant comme logiciel.

Sur le principe, je suis un peu contre car beaucoup de sites, Macbidouille, MacGé, et même Cuk, s'appuient sur des banniéres de publicité pour couvrir leurs frais d'hébergement (je ne parle même pas de dégager un profit).

D'autant que les rémunérations s'appuient sur le nombre de banniéres de pub vues (ou cliqués, suivant le modèle choisi), et que ce type de blocage notamment au niveau serveur fera baisser les chiffres de fréquentation publicitaires de ces sites.

Ce qui me géne, ce sont les pop up, hautement intrusifs, que fort heureusement Safari permet de bloquer.

5)
Fabien Conus
, le 21.07.2004 à 11:48

Renaud, tu abordes un sujet intéressant.

Pour ne rien ta cacher, j'ai demande à François son accord avant de présenter ce tests, car je me suis fait la même réflexion que toi.

C'est assurément un dilemne. Je pense que le problème vient du fait que la plupart des pubs ne sont pas discrètes (tu me diras que c'est le but). Pour ma part je trouve fatiguant pour les yeux d'avoir un bandeau publicitaire qui change toutes les 2 secondes.

La solution serait peut-être une pub plus statique et moins envahissante.

6)
GG
, le 21.07.2004 à 21:21

Une pub plus statique et moins envahissante… Une pub qu'on ne remarque pas, quoi. Est-ce que ça peut être bon pour un publicitaire ? ;-)

Ze GG of Ze Gete.net

7)
Renaud
, le 22.07.2004 à 00:12

GG, le publicitaire a le souci d'attirer l'attention de sa pub sans détourner le client potentiel en en faisant trop.

8)
GG
, le 22.07.2004 à 01:43

Mais est-ce qu'interdire *toute* forme de pub est bien en soi ?

Ze GG of Ze Gete.net

9)
Okazou
, le 22.07.2004 à 03:37

Fabien > « Dans ce monde mercantile dans lequel nous vivons (je vais faire plaisir à Okazou, là), nous sommes tous les jours assaillis de publicité diverses. »

Tes interventions me font toujours plaisir, Fabien ;-)

C'est vrai que si certaines formes de publicité ne dérangent guère (et encore moins sur des sites amis), d'autres, particulièrement celles qui ont la bougeotte, ou même celles gagnées par la danse de St Guy (vieille expression) atteignent franchement à l'insupportable. Le pire, à mes yeux, apparaît dans ces bannières qui recouvrent tout à coup le texte que vous êtes en train de lire. Effarant.

_____
Le monde n'est pas une marchandise.

10)
Okazou
, le 22.07.2004 à 03:47

GG > « Mais est-ce qu'interdire *toute* forme de pub est bien en soi ? »

Bon sang, que j'aimerais connaître la réponse à cette question !

Nous sommes tellement imprégnés de publicité que je m'inquiète de savoir si je parviendrais en juger sereinement.

Un début de réponse — option : à bas toute forme de pub – réside dans l'exigence que nous aurions de remplacer toute publicité par de l'information (dûment contrôlée) sur les produits.

Je rêve, à mes heures perdues, à une ville dans laquelle tout emplacement d'affiche publicitaire proposerait au public une représentation de chef-d'œuvre de la peinture ou de la photographie. À côté de la signature de l'artiste, le commanditaire pourrait apposer un discret : Offert par le papier hygiénique Toudoux.

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Le monde n'est pas une marchandise.

11)
serge
, le 22.07.2004 à 08:30

Très intéressante ton idée Okazou ! Toudoux aura beaucoup plus de chance de susciter ma sympaihie pour son produit s'il m'offre la vision géante d'un Van Gogh (ou autres) sur un panneau publicitaire, plutôt que d'essayer de me convaincre qu'il est moins rugueux que ses concurrents.

P.-S. Bien que personne ne la pratique :-D, la danse de Saint-Guy est toujours vivante au Québec. Peu connue des plus jeunes, l'expression est toujours en usage chez les plus de quarante ans.
« Toudoux, la solution idéale pour protéger vos arrières ! »
Comme vous dites si souvent : ok je sors !!!

12)
Renaud
, le 22.07.2004 à 08:59

GG, relis mon commentaire initial, je suis contre ce type de logiciel car je comprends l'intérêt de la pub (je travaille dans le marketing, je vais évidemment pas raconter le contraire).

13)
henrif
, le 22.07.2004 à 16:10

Le pare feu NetBarrier d'Intego propose aussi un filtrage de pub que je trouve efficace (les principaux serveurs sont déjà identifiés).

Etant habitué à surfer sans pub sur mon Mac, lorsque je passe sur un autre ordinateur, je me sens toujours agressé par ces pages Web qui croulent sous les bandeaux et autres pop-up. Comparé à la lecture d'un journal, les gifs publicitaires clignotants (ou pire ceux qui suivent le scrolling, ou se superposent à la page !) sont d'une agressivité inacceptable. On prend l'internaute pour un gogo !

De toute manière, c'est le consommateur qui paye la publicité. Donc nous acceptons de payer et de vivre dans un monde croulant sous la pub. Il faut combattre l'idée que la pub est indispensable pour faire vivre les médias (lisez Charlie Hebdo ou le Canard Enchainé ou AVosMacs)

Je paye mon ordinateur, donc la pub d'Apple, je paye ma liaison Internet donc la pub mon FAI. Quand je surfe, je dois supporter les pubs d'Apple et de mon FAI. Pour ne pas les voir, je dois payer encore. Allez on est tous des gogos !

14)
Renaud
, le 22.07.2004 à 16:21

Dans la presse papier, ce sont les frais de matières premiéres et de distribution qui sont couteux, d'ou le recours plus ou moins fort à la pub pour permettre au lecteur d'acheter son journal ou sa revue à un cout raisonnable, le delta entre le prix de vente et le cout réel de fabrication étant subventionné en quelque sorte par les annonceurs.

Ces frais sont réduits en matiére de site web, mais il reste tout de même l'hébergement et l'allocation de bande passante.

Henrif, le Canard Enchainé n'a effectivement pas de pub. Mais il coute, de mémoire, 1.2 euro pour 8 pages. Pour le même prix (toujours de mémoire), l'Equipe propose largement plus de pages (24 ou 32? je ne sais plus), mais avec de la pub, soit au global bien plus de contenu rédactionnel que le Canard (même s'ils sont radicalement opposés dans leur contenu).

15)
Okazou
, le 23.07.2004 à 05:31

Renaud > « Henrif, le Canard Enchainé n'a effectivement pas de pub. Mais il coute, de mémoire, 1.2 euro pour 8 pages. »

Il existe toutefois une toute petite différence entre un journal sans pub comme « Le Canard enchaîné » et la presse à pub (type « Le Monde » ou consorts). Elle réside dans le fait que le journaliste du « Canard » est libre d'enquêter et de rédiger sur le sujet de son choix. Sa seule limite est dictée par son éthique.
D'autres, non seulement ne mordront jamais la main qui les nourrit (et je ne parle pas de la quote-part du lecteur !), mais encore se soumettront-ils aux diktats de leur propriétaire. Voir les lubies de Serge Dassault avec « Le Figaro ». Et, accessoirement, la mine défrisée des journalistes de ce journal… Vous pourrez en savoir plus dans « Le canard enchaîné » de la semaine.
Imagine-t-on sérieusement que lorsque des Mirages ou autres Rafales de Dassault seront engagés dans des combats il restera un journaliste au « Figaro » pour rendre compte d'un œil honnête et critique de l'action de guerre en cours ?

Alors, bien sûr, les affaires étant les affaires et la rentabilité étant ce qu'elle est : TOUT !, on n'est pas obligé non plus, idéologues que nous sommes, d'apprécier la liberté de la presse…

Il n'empêche que lorsque « Le Monde » sera coté en bourse, il aura encore un usage : emballer le poisson.

Ce système économique utilise de plus en plus la publicité comme moyen de financement de journaux, de sites informatiques, d'émissions de télé, etc. que parce qu'il se montre INCAPABLE de procurer aux clients que nous sommes un journal, un site Internet ou une émission de télé à un juste, décent et réel prix. Ce n'est qu'un refus de cette société de voir les choses autrement. Rien d'autre.

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Le monde n'est pas une marchandise.

16)
Okazou
, le 23.07.2004 à 05:41

Comment réagir à la publicité ?

Comme le rappelle henrif, la pub, c'est les couillons que nous sommes qui la payons. Alors, lorsque je vois qu'un produit que j'achète régulièrement est sujet à une publicité dans la presse ou, pire, à la télévision, je ne l'achète plus et je file me procurer son équivalent chez le concurrent.
En étant nombreux à agir de la sorte, ça devrait les calmer. Et nous gagnerons un peu de pollution en moins.

L'intérêt de la pub se limite aux professionnels qui en vivent. C'est comme l'intérêt de Windaube !

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Le monde n'est pas une marchandise.

17)
Renaud
, le 23.07.2004 à 06:25

Okazou, tu me lances sur un sujet qui me passionne, l'indépendance des médias :)

J'ai tendance à penser que l'argent ne corrompt pas tout le monde et qu'il existe des journalistes, tiens dans la presse informatique pour changer un peu, qui écrivent en toute indépendance sur des produits de leurs annonceurs. C'est le Rédacteur en Chef qui est le garant de cette indépendance et qui soutient son journaliste lorsqu'un annonceur se sent "calomnié" dans un article. Car l'un a autant besoin de l'autre (bon, surtout dans la presse Mac, ou il y a peu de titres, par rapport à l'offre de magazines sur PC).

"Ce système économique utilise de plus en plus la publicité comme moyen de financement de journaux, de sites informatiques, d'émissions de télé, etc. que parce qu'il se montre INCAPABLE de procurer aux clients que nous sommes un journal, un site Internet ou une émission de télé à un juste, décent et réel prix."

La, par contre, permet moi de ne pas être d'accord. Je viens d'une famille qui a travaillé dans la presse entre 1945 et la fin des années 80. Le cout du papier et des encres, les rotatives (qui coutent de quelques millions d'euros à quelques dizaines de millions, suivant les modéles et options), cela a un cout. Le papier coute de plus en plus cher (et le papier pour magazine, avec couverture glacée, je te raconte pas).

Ce n'est pas le salaire des journalistes qui grêve les couts. Et puis, la distribution, car le Syndicat du Livre ou ceux de la NMPP, c'est carrément cher. Alors, le journal a le choix entre augmenter les prix, quite à perdre des lecteurs, ou mettre plus de pub pour garder un prix "raisonnable". Cruel dilemme, crois moi.
Et la encore, on parle d'équilibrer les couts, pas tellement de faire beaucoup de profits. Même s'il y a de l'argent à se faire, comme le pense certainement Serge Dassault.

La TV, c'est un autre problème, bien plus complexe.

18)
Obi1
, le 23.07.2004 à 10:29

Je suis bien d'accord. Quand on surfe gratuitement sur des sites dont l'infrastructure et le contenu sont payés par d'autres et qu'en plus on doit se farcir de la pub, on nous prend vraiment pour des cons.

Il faut réagir, supprimons la pub des journaux et des magazines aussi. On aura bien moins de choix dans la presse et cela jettera à la rue quelques wagons de journalistes. Un bon coup de balai… pour un monde meilleur!

19)
serge
, le 23.07.2004 à 12:43

Faudrait peut-être s'entendre sur ce qu'est la définition d'une pub :
Okazou, lorsque tu dis laisser tomber un produit parce que tu l'as vu annoncé dans un journal, j'ai envie de te demander quel est la marque de ton ordinateur et sous quel système d'exploitation il tourne !? Parce que là, on tombe dans la demi-mesure, n'est-ce pas ?

20)
Okazou
, le 24.07.2004 à 03:40

Renaud > « C'est le Rédacteur en Chef qui est le garant de cette indépendance et qui soutient son journaliste lorsqu'un annonceur se sent "calomnié" dans un article. »

— Le rédacteur en chef n'est garant que des intérêts du propriétaire/actionnaires lorsqu'il est nommé par ledit propriétaire. Et les journalistes rétifs sont dûment et rapidement remplacés par des succédanés passés au moule des écoles de formation privées au « journalisme ». Toute une génération de soumis est prête à se mettre aux ordres de ces nouveaux magnats de la presse.
Une loi fut votée, en 1945, au sortir de la guerre, pour faire le ménage dans la presse collaborationniste et empêcher les monopoles privés dans la presse. Protection de l'information oblige. Que crois-tu qu'il reste de cette vraie conquête démocratique au jour où le journal que tu lis (peut-être) appartient à un marchand d'armes (Lagardère ou Dassault) ou à un bétonneur multicarte dont la seule raison d'être est de vivre de la publicité ?
Dassault a annoncé la couleur avec sa franchise (brutalité) coutumière lorsqu'il a appelé de ses vœux Le Figaro a devenir plus lisible. Cela signifie que les meilleurs journalistes de ce vieux journal (il y en a de vraiment talentueux) devront changer de crèmerie. Ils sont trop bons pour Dassault qui veut un journal populiste aux ordres et profitable.
Nous sommes là devant un problème démocratique majeur. Sans information indépendante (y compris, et peut-être d'abord, des milieux affairistes), point de démocratie. Alors, on se tourne les pouces et on laisse aller parce qu'un dogme économique voudrait rendre respectable (et surtout indispensaable) la publicité qui nuit et, à terme, interdira toute expression critique libre ?

> «  Ce n'est pas le salaire des journalistes qui grêve les couts. Et puis, la distribution, car le Syndicat du Livre ou ceux de la NMPP, c'est carrément cher. Alors, le journal a le choix entre augmenter les prix, quite à perdre des lecteurs, ou mettre plus de pub pour garder un prix "raisonnable". Cruel dilemme, crois moi. »

— Ce que tu écris ne peut avoir de sens QUE dans le système économique actuel qui, rappelons-le tout de même, n'est qu'un système économique parmi une kyrielle d'autres et probablement (les preuves commencent à peser tant elles sont nombreuses) le plus mauvais et le plus injuste. Il y a eu d'autres systèmes économiques plus heureux et il y en aura d'autres. Le monde ne se réduit pas, en général, à la réalité visible de ce que nous impose notre présent qui n'est qu'un présent parmi d'autres, susceptible d'être amendé, voire même bouleversé. L'Histoire n'est bâtie que de ces briques temporelles plus ou moins fugaces. L'homme, devant ses échecs et ses fourvoiements, n'hésite jamais longtemps à jeter ce qu'il crût, un moment, désirable et il serait vertigineux d'imaginer la variété de systèmes qu'il va s'inventer au cours de ce millénaire naissant pour assurer sa continuité dans la plus grande harmonie possible. Il n'a de choix que la perpétuation de l'espèce et ne peut que refuser les logiques de mort.

Obi1 > « Quand on surfe gratuitement sur des sites dont l'infrastructure et le contenu sont payés par d'autres et qu'en plus on doit se farcir de la pub, on nous prend vraiment pour des cons. »

Tu es vraiment sérieux lorsque tu écris ça ? Tu veux sans doute dire qu'il n'existe nulle autre façon de produire, entretenir et animer un site que de le financer par la publicité ? Selon toi, tous les sites font appel à la manne publicitaire ?
Et, plus prosaïquement, tu crois sérieusement que tu surfes gratuitement, comme tu marches gratuitement sur les trottoirs de ta ville ?

Rien n'est gratuit en la matière. Tout à un coût. Le problème est de savoir si le type de financement nécessaire répond bien aux critères démocratiques qui seuls peuvent assurer une expression libre sans soumission aucune à un pouvoir, qu'il soit économique, politique ou autre. Or il est certain que le dogme économique actuel se place au-dessus de la démocratie (tu veux vraiment des exemples ? Demande, tu seras exaucé.) L'économie commande à la politique quand cela devrait être l'inverse et l'essentiel de la crise actuelle (guerre d'Irak comprise au premier chef) y trouve son origine. Soumettre l'information à la publicité c'est pour le moins être contraint de la distordre et, dans le pire des cas, l'interdire.

> Il faut réagir, supprimons la pub des journaux et des magazines aussi. On aura bien moins de choix dans la presse et cela jettera à la rue quelques wagons de journalistes. Un bon coup de balai… pour un monde meilleur! »

Ce que la démocratie réclame, pour exister et fonctionner (mais tu as parfaitement le droit de t'opposer à la philosophie de la démocratie tant qu'elle est là pour te le permettre), c'est une information critique libre. Tu vois des wagons de journalistes qui doivent — selon toi — leur emploi, non pas à leur lecteurs (sans qui, pourtant, ils n'existeraient pas) mais à la publicité marchande (cette bonne fée qui règle tous les problèmes si facilement que c'en est un rêve).
Nous ne devons pas avoir la même accuité visuelle car j'imagine, pour ma part, que si leur existence est issue de la publicité marchande, ces journalistes lui sont forcément redevables, comme ils sont redevables à leurs lecteurs (belle complicité humaine) dans les journaux sans publicité. Essaie donc, lorsque tu es journaliste chez Lagardère, de voir et rendre compte à tes lecteurs d'un œil libre et critique d'une des activités de ce groupe tentaculaire qui étend ses gigantesques bras de l'armement aux satellites en passant par l'édition et la presse ! Pas de chance, tu es viré !

Seuls les soumis de ton meilleur des mondes feront carrière.

Serge > «  Okazou, lorsque tu dis laisser tomber un produit parce que tu l'as vu annoncé dans un journal, j'ai envie de te demander quel est la marque de ton ordinateur et sous quel système d'exploitation il tourne !? Parce que là, on tombe dans la demi-mesure, n'est-ce pas ? »

En effet, c'est carrément provocateur, cher Serge ;-)
Je parlais, plus banalement, de produits courants, la plupart du temps de produits alimentaires. Je n'achète pas d'ordinateur tous les jours mais je fais mes courses beaucoup plus régulièrement. Et puisqu'il n'y a pas qu'une seule bonne marque de camembert, pourquoi irais-je payer la campagne publicitaire du camembert A lorsque le camembert B préfère, lui, investir, par exemple, dans la qualité de son produit ou dans un système garantissant une meilleure hygiène à la fabrication ? La publicité est alors un surcoût inutile puisque je trouve ces deux marques de camembert côte à côte dans les rayons. Je refuse donc de la payer.

Pour information : L'essentiel du budget des labos pharmaceutiques est dédié, non pas à la recherche, mais à la publicité.
Je te laisse penser la-dessus…

—–
C'est la démocratie qu'ils attaquent.

21)
Renaud
, le 24.07.2004 à 10:24

Okazou, je connais bien ces histoire de la presse post 1945, mon grand-père ayant justement participé à la construction d'un groupe de presse régionale à cette époque. Depuis, étant décédé au début des années 80, le groupe est passé sous la coupe de Lagardère.
Mais l'intégrité rédactionnelle n'a pas forcément changé.

Il est clair que Dassault voudra imposer sa loi, mais il risque de casser la machine en imposant des choses aux journalistes, qui vont contre leur éthique.

Moi, personnellement, je lis Libération et le Canard Déchainé.