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L’écologie industrielle: appliquer le développement durable 2/2

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Jean-André Deledda, pour Cuk.ch

Débutons cette humeur par des remerciements pour vos nombreux commentaires de la semaine dernière, à la suite de ma première intervention cukienne.

D’ailleurs, l’un de vous m’a renvoyé sur un calculateur notre empreinte écologique personnelle, qui permet de nous comparer à un Européen, un Chinois ou encore un Américain moyen, ainsi qu’à un businessman globe-trotteur.

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Combien de planètes sont-elles nécessaires si toute l’humanité vivait comme vous? Faites le test!  

Attention si vous remplissez le questionnaire, ça risque de faire mal! De mon côté, j’en suis à 2.95 planètes (!), la faute à mon appétit et aux transports et voyages (professionnels essentiellement).

Qu’est-ce que ça serait si je ne faisais pas gaffe! Vous l’aurez compris, ce n’est donc pas moi qui vais vous faire la morale en matière de développement durable.

Mon vœu est simplement de sensibiliser (au cas où vous ne l’êtes pas déjà de votre côté).

En fait, je ne défends pas à 100% ce calcul de l’empreinte écologique, qui a selon moi ses limites (il ne s’agit peut-être pas à mon avis du meilleur indicateur de notre consommation existant à l’heure actuelle), mais il a le mérite d’être vite fait, et je vous propose vraiment d’y répondre au moins une fois dans votre vie, pour faire (grossièrement) le point sur votre propre consommation.

Pour une vision en profondeur de l’empreinte écologique je vous propose de visiter le site anglais Global Ecological Footprint , qui participera à la session « consommation » d’un workshop scientifique de l’Université de Lausanne sur l’écologie industrielle (qui sera clôturé par la conférence internationale dont je vais vous parler en détails plus bas…)

De retour à l’écologie industrielle

À la question : comment sauver la planète ? Je répondrais premièrement qu’on est mal barré si on continue comme ça (comme la plupart de vous, chers lecteurs, en êtes bien conscients à lire vos commentaires sur cuk.ch)! À moins d’appliquer urgemment les principes de l’écologie industrielle !

Aujourd’hui, j’aimerais ainsi vous présenter plus en détails cette fantastique branche qu’est l’écologie industrielle, qui cherche à mettre en oeuvre concrètement les concepts de développement durable.

Un court historique de cette science est disponible en anglais sur le site de la Société Internationale pour l’Ecologie Industrielle (ISIE).

Pour commencer, résumons l’introduction sur le sujet de mon humeur de la semaine dernière (que vous pouvez consulter par ).

Donc, comme je vous l’ai déjà souligné, l’écologie industrielle est une tentative, parmi d’autres, de mettre en pratique le développement durable, via l’élaboration de stratégies d’actions concrètes, économiquement viables et socialement acceptables (je vous illustrerai d’ailleurs 4 exemples en fin d’article).

La semaine dernière, je citais le Prof. Suren Erkman, de l’Université de Lausanne (UNIL), qui nuance la notion très répandue de “société post-industrielle”. Pour lui, nous vivons en réalité dans un système hyper industriel où les flux de matière et d’énergie continuent à augmenter. Les traditionnelles remises en cause du système industriel, dominées par les questions de pollution et d’épuisement des ressources, ne suffisent plus. Une approche nouvelle, plus large, est aujourd’hui en train d’émerger : l’écologie industrielle, qui s’intéresse à l’évolution à long terme du système industriel dans son ensemble, et pas seulement aux problèmes d’environnement.

L’écologie industrielle est à l’interface des sciences de l’ingénieur, de la biologie, de la géographie, de l’économie et de bien d’autres disciplines. Il s’agit d’un point particulièrement important à souligner, puisque c’est une approche systémique et interdisciplinaire qui permet aux outils de l’écologie industrielle de diagnostiquer des problèmes économiques, sociaux et écologiques, et d’appliquer des solutions pragmatiques.

Je vous recommande à nouveau vivement la lecture de son livre, Vers une écologie industrielle, aux éditions aux éditions Charles Leopold Mayer , disponible dans toutes les bonnes librairies.

N’hésitez pas à vous inscrire à la conférence internationale sur l’écologie industrielle que j’organise avec le Prof. Erkman les 30 novembre et 1er décembre prochain, dans le cadre d’une collaboration entre l’Université de Lausanne et l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne.

Oui, j’avoue, les frais d’inscription, de 350 CHF (220 Euros), ne sont pas bon marché (les participants étant généralement financés par leur entreprise ou service). Mais faire venir des orateurs de qualité, fournir une traduction simultanée français-anglais et des repas (de gala!) de qualité,... Tout cela a un prix!, et, à l’heure actuelle, ce ne sont pas les hautes-écoles qui roulent sur l’or (même en Suisse).

Pour revenir à la conférence, ce serait un plaisir pour moi de prolonger ensemble la discussion en cette occasion (si vous venez, n’oubliez pas de mettre votre T-shirt cuk.ch si vous avez la chance comme moi d’en posséder un ;-).

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Tellement beau qu’il est en rupture de stock (n’est-ce pas mon Cuk?!)  

À noter que si vous participez au workshop scientifique qui dure toute la semaine et qui inclut la conférence, vous ne paierez que 200 CHF (le workshop étant financé par la Faculté de Géosciences de l’UNIL).

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Une conférence pour les acteurs du développement durable

Cette conférence s’adresse aux décideurs travaillant à l’interface des problématiques économiques, environnementales et sociales. Nous accueillons des participants issus aussi bien d’organisations publiques et privées, que d’institutions académiques, ainsi que quiconque souhaitant aborder les thématiques de la durabilité.

J’arrête là, pour l’instant, la promotion de l’événement! (ne m’en voulez pas, en tant qu’organisateur, je ne pouvais pas m’en empêcher…)

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J’aimerais m’inspirer du contenu de la brochure décrivant l’événement.

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Voici quelques-uns des concepts clés de l’écologie industrielle

Le contexte actuel : l’humanité doit affronter des changements sans précédent

Ces dernières décennies, l’homme a exercé une demande sans précédent sur les écosystèmes pour ses besoins en nourriture, en eau, en matériaux et en énergie. L’année 2005 a marqué un tournant avec une série de catastrophes climatiques et l’émission de CO2 la plus élevée jamais mesurée sur notre planète.

Le défi à relever consiste maintenant à réconcilier le développement économique de notre société avec la disponibilité limitée des ressources biologiques et minérales, ceci en dépit de l’augmentation exponentielle de la demande en ressource et en énergie. Nous devons apprendre à mieux appréhender les liens complexes entre les systèmes humains et naturels.

À la recherche d’un cadre environnemental durable pour la société industrielle

Écologie industrielle? Une expression intrigante qui semble à première vue contradictoire. Probablement parce que nous sommes habitués à considérer le système industriel, avec ses usines et ses villes, comme séparé de la Nature. Mais la société industrielle, tout comme des écosystèmes naturels, peut être décrite en tant que flux et stocks de matériels, d’énergie, et d’information. En outre, le système industriel repose sur des ressources et des services fournis par la Biosphère. “Industriel”, fait référence ici à la totalité des activités humaines de l’agriculture au transport, en passant par le commerce et le tourisme, et pas seulement aux industries.

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Réinventer l’économie

J’aimerais citer quelques extraits d’un entretien du Prof. Suren Erkman accordé à un grand hebdomadaire romand (je profite pour l’en remercier, d’autant plus qu’il m’a mis à disposition plusieurs des illustrations de son cours pour cet article).

L’écologie industrielle cherche à rendre le système économique compatible avec le fonctionnement des écosystèmes naturels. Concrètement, il s’agit d’utiliser des ressources de manières beaucoup plus efficace et intelligente. (…) la capacité d’absorption des déchets de la Terre n’est pas illimitée (…), par conséquence, la biosphère nous imposera des limites de toute manière un jour ou l’autre.

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Dans un écosystème industriel mature, les ressources sont consommées de façon limitée, tout comme la production de déchets qui est moindre…

La Terre est-elle en péril ? Il n’y a pas de raison de paniquer, mais on a déjà assez perdu de temps. Est-ce qu’on va se contenter de transmettre le fardeau accumulé aux générations futures ? Ou bien allons nous sortir du raisonnement économique strict et assumer notre responsabilité éthique. (…) Le développement durable ne concerne pas que les générations futures. Il vise également la qualité de vie de la génération présente.

L’écologie industrielle a une ambition qui peur paraître démesurée : elle cherche à faire évoluer le système industriel dans son ensemble, pour qu’il devienne viable et compatible avec les autres écosystèmes. Si nous n’y arrivons pas, le modèle économique actuel continuera à scier la branche sur laquelle il est assis.

Faut-il se serrer la ceinture? Pas nécessairement! Il y a un message ultrasimple qu’il faut marteler : avec nos histoires de développement durable, et d’écologie industrielle en particulier, on n’est pas du tout là pour emm… les gens! Il s’agit d’assurer l’avenir de l’activité économique, et par conséquent le bien-être social aussi. (…) Mais dans certains cas, il faudra peut-être envisager de consommer moins.

L’écologie industrielle remet en question l’idée d’une croissance illimitée de la consommation des ressources matérielles et énergétiques. (…) Idéalement, il faudrait parvenir à maintenir notre bien-être tout en stabilisant, si possible même en réduisant, notre consommation de ressources.

L’écologie industrielle : une stratégie de développement

Par rapport aux nombreuses approches des questions d’environnement, l’écologie industrielle présente trois spécificités (d’après S. Erkman):

  • le recours à un cadre conceptuel très large et rigoureux (l’écologie scientifique) ;
  • une volonté de stratégie opérationnelle, économiquement réaliste et socialement responsable ;
  • une approche coopérative : alors que tous les outils actuels de développement durable (éco-efficacité,...) visent à accroître la viabilité et la compétitivité des entreprises individuelles, l’écologie industrielle propose une approche systémique et collective, nécessitant la coopération de nombreux agents économiques qui d’habitude s’ignorent ou sont en compétition.

Ouvrir la voie vers le développement durable

Depuis le Sommet de la Terre de l’ONU à Rio en 1992, des efforts significatifs ont été effectués en matière de développement durable. Aujourd’hui le gouvernement et les entreprises se fondent sur des critères de développement durable dans leur prise de décision. Mais la recherche de la voie optimale à suivre reste complexe, dans ce labyrinthe qui entrelace des considérations à la fois économiques, environnementales et sociales.

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Pas facile de trouver son chemin dans la “jungle” des concepts liés au développement durable…  

Une Nouvelle Plateforme pour l’Économie

Comment convaincre les entreprises? Il est essentiel, dans l’argumentation pour persuader un investisseur à l’application du développement durable, de faire valoir les plus-values financières!

En effet, pour l’écologie industrielle, appliquer le développement durable est compatible avec une haute valeur ajoutée. (Et c’est crucial!)

Avec la vision globale de l’écologie industrielle, nous pouvons projeter des stratégies afin de rendre le concept de durabilité opérationnel et économiquement réaliste. Durant la conférence de Lausanne, des experts mondialement reconnus présenteront les concepts clés de l’écologie industrielle et fourniront aux participants les dernières tendances et perspectives pour atteindre une économie compatible avec un développement durable.

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Un accent particulier sera mis sur les partenariats public-privé  

Une éco-restructuration du système industriel

L’écologie industrielle implique la reconnaissance des limites au développement technologique et économique de notre société et vise une restructuration radicale de l’ensemble du système industriel.

Le programme de la conférence

  • Ouverture : Mettre en Œuvre le Développement Durable
  • Session I : Optimiser l’Utilisation des Ressources
  • Session II : Boucler les Flux de Matières et Minimiser les Émissions
  • Session III : Dématérialiser les Produits et les Services
  • Session IV : Décarboniser l’Énergie
  • Clôture : Planifier le Développement Durable

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Le futur des systèmes énergétiques sera en question lors de cette conférence

Illustrons 4 des interventions de la conférence :

Cette session se concentrera sur la nécessité de décrocher d’une approche « end of pipe » à une autre « en circuit fermé » pour la gestion des ressources et des déchets, afin de limiter l’augmentation de leur volume et leur pollution. Les réseaux eco-industriels seront présentés, où les déchets d’une compagnie peuvent servir de ressources à une autre.

1-2. La symbiose industrielle

Le programme national de symbiose industrielle (NISP) de Grande Bretagne, est un bel exemple de symbiose industrielle, permettant de créer des synergies entre entreprises. Elle s’occupe de cataloguer toutes les entrées de ressources et d’énergie et les sorties de déchets et produits dérivés des compagnies afin de trouver des liens entre différentes entreprises.

Concrètement, si la compagnie A balance de l’air chaud par la cheminée, elle pourra la fournir (la vendre à prix préférentiel) à la compagnie B, qui pourrait l’utiliser pour se chauffer. Au lieu de déverser ses rejets d’eaux industrielles (qui représentent parfois des volumes astronomiques), l’industrie C pourrait la relier au réseau d’irrigation du paysan proche de son site (moyennant un éventuel prétraitement de ses eaux avant la sortie l’usine si nécessaire !). Il s’agit d’exemples de solution gagnante pour toutes les parties, qui permet de boucler les flux de ressources et de diminuer l’impact environnemental des entreprises, tout en économisant de l’argent (indispensable pour convaincre de participer à ce type de projet !)

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L’effet de la symbiose vise à découpler les activités économiques de leur impact sur l’environnement.

Le modèle danois de Kalundborg

Kalundborg est une petite ville industrielle de 20’000 habitants, au bord de la Mer du Mord. Les entreprises de Kalundborg ont commencé, il y a plusieurs dizaines d’années, à échanger des «déchets»: de la vapeur, de l’eau, ainsi que divers sous-produits. Ils ont baptisé leur système d’échange «symbiose industrielle».

Une excellente vidéo de 12 minutes sur Kalundborg a été mise en ligne en 2004 sur le site de l’émission de la TSR (Télévision Suisse Romande), il suffit de cliquer sur le lien en bas de page!

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La symbiose de Kalundborg comprend 5 partenaires principaux, distants les uns des autres de quelques centaines de mètres seulement, et reliés entre eux par un réseau de pipelines:

  • Une grande centrale électrique d’une capacité de 1500MW, employant plus de 600 personnes.
  • Statoil, la plus grande raffinerie de pétrole du Danemark, avec une capacité supérieure à trois millions de tonnes de pétrole par an et 250 employés.
  • Novo Nordisk, une grande société danoise de biotechnologies,produisant des enzymes industriels et d’insuline, occupant plus de mille personnes.
  • Gyproc, qui produit des panneaux de construction en gypse (14millions de m2
    par an), avec 175 collaborateurs.
  • Enfin, la municipalité de Kalundborg, qui utilise, pour le chauffage à distance de toute la ville, de la vapeur vendue par la centrale électrique.

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Les partenaires de la symbiose industrielle de Kalundborg

L’eau, sous forme de liquide ou de vapeur, constitue le “déchet” valorisé de la manière la plus systématique.

Comme le dit le Prof. Erkman, il serait fastidieux d’énumérer dans le détail tous les échanges de déchets qui se sont progressivement mis en place au cours
des années. Sur la base des informations partielles disponibles actuellement, on peut toutefois dresser un bilan estimatif des avantages environnementaux et économiques de la symbiose industrielle de Kalundborg:

  • Réduction de la consommation des ressources: 45’000 tonnes par an de pétrole, 15’000 tonnes par an de charbon, et surtout 600’000m3 par an d’eau, une ressource relativement rare dans la région.
  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre et de polluants: 175’000 tonnes par an de gaz carbonique, 10’200 tonnes par an de dioxyde de soufre.
  • Réutilisation des déchets: 130’000 tonnes par an de cendres (pour la construction routière), 4’500 tonnes par an de soufre (pour la fabrication d’acide sulfurique), 90’000 tonnes par an de gypse, 1’440 tonnes par an d’azote, et 600 tonnes par an
    de phosphore.

Le Prof. Erkman argumente les clés de ce succès dans son livre: “Les avantages économiques, qui se trouvent en réalité à l’origine de ces échanges, sont également substantiels. Selon les indications dont on dispose publiquement, les revenus annuels sont évalués à 10 millions de dollars (du fait de l’économie en ressources et de la vente des déchets), et les revenus cumulés jusqu’à aujourd’hui s’élèvent à environ 120 millions de dollars. Le temps moyen d’amortissement reste inférieur à cinq ans!”

“Dans ce processus spontané, qui s’est progressivement mis en place sur des bases commerciales, toutes les entreprises y trouvent leur compte. Le succès du système repose largement sur la confiance existant entre les différents partenaires.”

“Kalundborg est une petite ville où tout le monde se connaît. Cette proximité facilite les contacts informels à tous les niveaux hiérarchiques entre les entreprises concernées.

“La symbiose de Kalundborg se caractérise par la proximité de quelques grandes entreprises qui sont à la fois différentes et complémentaires. Pour reproduire ailleurs un tel système, il faudrait donc favoriser certains «panachages industriels» propices aux échanges de déchets et de ressources.”

Parmis les limites du systèmes, mentionnons qu’en cas de modifications des procédés de
fabrication, ou simplement si l’un des partenaires vient à cesser ses activités, un déchet pourrait manquer, et le système d’échanges se verrait alors gravement perturbé (contrairement aux écosystèmes biologiques, où la redondance est généralement de règle). Signalons également les difficulté à intégrer les PME, notamment du fait de leur faible capacité de production

Quelques chiffres pour Kalundborg (1998)

Principales ressources économisées:

  • Eau souterraine: 1,9 million m3 / an
  • Eau de surface: 1,0 million m3 / an
  • Pétrole: 20’000 tonnes / an
  • Gypse: 200’000 tonnes / an

Gains économiques:

  • Investissements (18 projets ): ~75 mil. US$
  • Economies annuelles: +15 mil. US$
  • Gains totaux 1980-1998: ~160 mi. US$
  • Retour sur investissement: max. 5 ans

Caractéristiques de la symbiose de Kalundborg

  • Processus «spontané», non planifié.
  • Pas de subsides, les échanges se font sur la base de contrats commerciaux confidentiels.
  • Problème de la défaillance possible d’un partenaire.  

3. Et la Suisse dans tout ça ? L’exemple du projet Genève-Lac-Nations (GLN)

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Comme on dit du côté de Genève, il n’y a pas peut-être pas “le feu au lac”, par contre il s’y trouve cependant bien de la chaleur!  

Le projet GLN permet de valoriser cette ressource naturelle et la substituer à l’utilisation de ressources fossiles en utilisant la chaleur du lac pompée à 35 m de profondeur. En été on fait circuler l’eau fraîche dans les plafonds des bâtiments des organisations internationales au lieu de faire tourner l’air conditionné. En hiver, ces mêmes bâtiments seront chauffés par la même eau couplée à des pompes à chaleur. De plus, arrosage de tous les parcs avec cette eau qui n’a pas besoin d’être potable.

L’économie environnementale est importante (1500 t. de mazout/an), sans augmentation de consommation d’électricité. 400’000 m3 d’eau potable économisés. (1 m3 d’eau potable = 1KW).

Le projet a été mis en place à l’occasion de la transformation de la place des Nations combinée à la construction de l’usine Serono et la rénovation de l’ensemble du quartier de Sècheron.

Initialement prévu pour les seules organisations internationales, le partenariat avec Serono a permis de doubler la capacité de la station de pompage sans en doubler le prix. Par contre, prise en charge par Serono et l’État de Genève, les deux partenaires y ont trouvé un intérêt évident: un bel exemple de partenariat public-privé.

Pour des compléments d’informations, n’hésitez pas à consulter cette présentation de Monsieur Ouzilou, le directeur du Service Cantonal de l’Energie de Genève.

4. Le projet MELISSA de l’Agence Spatiale Européenne

L’écologie industrielle cherche à accroître la productivité des ressources (“dématérialiser”), pour fournir des services équivalents, dans le but de découpler bien-être et consommation croissante de ressources.

Passons maintenant à une application très sexy de l’écologie industrielle: celle qui concerne les recherches sur les écosystèmes microbiens artificiels. Ces derniers ont pour origine les problèmes de survie posés par les futures missions spatiales de très longue durée, comme une mission vers la planète Mars.

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Pas simple, une mission pour Mars, en terme de nourriture embarquée et eaux pour l’hygiène pour les cosmonautes…

Depuis longtemps, on sait recycler indéfiniment l’air et l’eau dans les vaisseaux spatiaux, au moyen de techniques physico-chimiques. À long terme, c’est la nourriture qui constitue le véritable facteur limitant.

Pour le comprendre les enjeux, pour une mission sur Mars:

Consommables uniquement:

  • Pour 5kg/j/pers, 6 personnes, 1000 jours: 30 000 kg,
  • En incluant les eaux d’hygiène: même configuration + 15 litre eau/j/pers: 120’000 Kg!

Dans ces conditions, les projets de missions spatiales se déroulant sur plusieurs années avec des équipages nombreux semblent sérieusement hypothéqués, n’est-ce pas?!

Il ne reste donc qu’une solution: produire la nourriture à bord, en recyclant intégralement les résidus du métabolisme de l’équipage. Ces déchets, décomposés par des souches microbiennes soigneusement sélectionnées, serviraient de substrat pour la croissance de bactéries, d’algues unicellulaires, voire de végétaux supérieurs.

L’Agence spatiale européenne (ESA) par le biais d’un programme nommé Melissa (MELISSA: Micro-Ecological LIfe Support System Alternative)

Le concept Melissa comporte ainsi en tout cinq «compartiments»:

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Le compartiment «consommateur», où vit l’équipage, et un système de quatre petits réacteurs biologiques classiques.

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Espérons que les futurs astronautes apprécierons les salades et autres légumes ;-)  

Dans la perspective de l’écologie industrielle: les applications terrestres
sont très prometteuses pour :

  • le traitement des déchets organiques couplé à la production d’eau pure, d’oxygène et
    de nourriture
  • l’extraction de contaminants en milieu aqueux, tels que des métaux lourds (en ajoutant
    des compartiments munis de membranes sélectives).

Objectifs de la conférence

  • Démontrer comment l’écologie industrielle donne des solutions pour économiser (et gagner !) de l’argent
  • Fournir aux secteurs public et privé les concepts clés et les bonnes pratiques permettant l’application du développement durable.
  • Disséminer la vision de l’économie propre à l’écologie industrielle.
  • Promouvoir l’échange d’information et de savoir-faire entre les secteurs public et privé.

Conclusion

Finalement, quelques clichés photographiques de notre lac Léman, pour faire suite aux splendides photos que François nous a présentées ce week end.

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Y aura-t-il un rayon de soleil dans notre ciel qui s’annonce sombre (source Pananpic.com )

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Ou alors le réchauffement planétaire nous jouera-t-il des tours, avec ses dérèglements prévus, à l’image de cette trombe d’eau photographiée par Monsieur Rochat?

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J’espère qu’on pourra profiter d’un beau Léman avec quelques nuages, mais avec un ciel radieux (je ne pouvais pas m’empêcher de vous rappeler de vous procurer Autopano!)

Pour conclure, j’aimerais une fois de plus citer mon chef spirituel, le Prof. Erkman:

“L’écologie industrielle, qui vise à mener de front une approche à la fois rigoureuse sur le plan théorique (l’écologie scientifique) et opérationnelle (en préconisant des actions concrètes, économiquement viables). Les problèmes d’environnement ne constituent donc qu’un aspect, parmi d’autres, de l’écologie industrielle, qui oeuvre pour l’avènement d’un système industriel plus élégant, c’est-à-dire capable de générer plus de richesses et de bien-être avec moins d’impacts sur la Biosphère.”

“Finalement, la motivation la plus forte en faveur de l’écologie industrielle, qui assurera peut-être son succès, pourrait bien être de nature… esthétique. Sous la plume des premiers écologistes industriels, comme Jesse Ausubel: “Le but de l’écologie industrielle est un ensemble plus élégant de processus industriels.”

Et Suren Erkman d’ajouter, “Un système industriel plus élégant, une économie plus intelligente: voilà un défi que les ingénieurs, et avec eux bien des acteurs politiques et économiques, et tout simplement de nombreux citoyens, auront sans doute à cœur de relever.”

Êtes-vous prêts à relever ce défi ? On compte sur vous !

À bientôt sur cuk.ch (je suis à votre entière disposition pour tout complément d’information).

Une sélection de quelques autres sites web pertinents

Le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD)

Le site du conseil mondial du business pour le développement durable, dont les quartiers sont à Genève, une mine d’or pour trouver des actualités et des publications en matière de durabilité. Le WBCSD réunit plus de 200 multinationales (BP, Shell,…) qui s’engagent pour une croissance soutenable (ou la plus soutenable) possible de notre société, avec comme exemple d’objectifs l’application de polices de développement qui défendent l’environnement ou de bonnes pratiques entre membres de l’organisation.

L’institut international pour le développement durable (IISD)

Basé au Canada mais avec une antenne à Genève, un de ses services, le SD Gateway est un réél vivier d’événements, conférence et forum sur l’environnement (peut-être y en aura-t-il un près de chez vous bientôt ? Jetez un coup d’œil…).

L’ONU (ONU) Le site de la divisions des Nations Unies consacrées au développement durable.

Le Worldwtach Institute (WWI)

Le célèbre institut publie, entre autres, l’excellent état de la planète qui s’intéresse particulièrement aux deux géants asiatiques en plein boum, la Chine et l’Inde.

La Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable (2005-2014) (ONU_DD)

Le site permet de prendre connaissance des objectifs des Nations Unies pour les questions de durabilités.

La Revue Durable (RD)

La Revue Durable est une revue de vulgarisation francophone sur l’écologie et le développement durable. Pour des dossiers (très) complets.

Médiaterre (mediaterre)   Le “Système d’information mondial francophone pour le développement durable” dénommé Médiaterre

Il s’agit d’une initiative de type II, telle que définie à l’occasion du Sommet Mondial sur le Développement Durable. Cette initiative s’inscrit en droite ligne de l’application du paragraphe 52 du Plan d’action de Johannesburg qui recommande “d’assister les pays en développement et les pays avec des économies en transition pour réduire la fracture numérique … et dans ce contexte soutenir le Sommet Mondial de la Société de l’Information”.

Le World Resource Institute (WRI)

Le World Resource Institute est un think tank (groupe de réflexion) très actif en matière de défense de l’environnement

Greenleaf Publishing (GP)

En éditeur anglophone d’excellente publication en rapport avec le business et le développement durable.

Sustainable Business Associates (SBA)

Une ONG qui me tient à cœur et pour laquelle j’ai collaboré brièvement l’année dernière. SBA encourage la prise en compte des dimensions environnementales et sociales dans la gestion d’entreprise au Maghreb et au Machreq. SBA collabore avec l’industrie, l’administration et les ONG pour soutenir l’intégration, au niveau local, des concepts d’éco-efficacité et de développement durable. Ses objectifs sont de promouvoir l’action environnementale et durable en entreprise et d’encourager la responsabilité sociale en entreprise. SBA propose, parmi de nombreuses autres prestations, d’excellents guides :

Cohabiter avec la nature

Qui propose en l’occurence un article sur l’écologie industrielle

Last (but not least!): Green My Apple

Le site de Greenpeace qui désire verdir notre chère et tendre Pomme

54 commentaires
1)
François Cuneo
, le 06.11.2006 à 09:28

Ben dis, c’est du complet ça!

Bravo et merci. De la matière à réflexion.

2)
Franck_Pastor
, le 06.11.2006 à 09:47

Impressionnant ! Ce qui montre que dans certains cas particuliers écologie fait bon ménage avec économie/industrie. Toute la question est de savoir si ce type de mariage peut se reproduire (et se généraliser ?) en dehors de ces quelques exceptions…

3)
azuff
, le 06.11.2006 à 09:49

Du bon boulot théo. J’avais fait un résué du livre de S. Erkman ici : L’écologie industrielle

C’est moins complet, donc plus court, donc moins long :)

4)
Caplan
, le 06.11.2006 à 09:56

Bravo et merci pour cet impressionnant travail, Théodore!

Quelle énergie!

5)
Sébastien Pennec
, le 06.11.2006 à 10:02

Excellent article, merci !

Sondage fait, 2.19 planètes… cela dit, je me demande ce qu’il faut répondre pour arriver à une planète…

6)
Inconnu
, le 06.11.2006 à 10:31

J’ai un score de 11,92 planètes pour le transport. Je roule en Prius mais je vais en Amérique Latine une fois par mois, ce qui plombe le résultat global :(

7)
Guillôme
, le 06.11.2006 à 10:36

Une piste intéressante est la mise en oeuvre de bourse d’achat/vente de droit à polluer (exemple en angleterre )

Le principe est de sanctionner fiannciérement les industries qui polluent au delà de leur quota autorisé mais comme cette sanction ne résoud rien, c’est d’autoriser ceux qui polluent moins de vendre leur droit à polluer à ceux qui polluent trop (le prix étend bien entendu moins cher que la sanction financière). Ainsi, ceux qui polluent moins y gagnent financièrement!

C’est, je pense, une bonne piste pour concilier intérêt financier et réduction de la pollution.

8)
ToTheEnd
, le 06.11.2006 à 10:53

Bon, j’suis super à la bourre… mais 2 remaques:

1. le lien sur le test est faux (juste sous l’image de ton résultat). j’ai fait le test et le résultat est assez contrasté: 2.26 pour la bouffe mais 4.9 et 5.4 pour le transport et l’habitation.

Pour le transport, je ne peux pas y faire grand chose puisque c’est mon métier qui veut ça (si quelqu’un de riche veut me payer 200k à l’année pour que je reste à la maison, je suis preneur!).

Pour l’habitation, je soupçonne que les stats sont un peu “grossière” pour faire une moyenne… et puis pour améliorer ce ratio, il faudrait que je fasse des gosses mais ça, c’est pas demain la veille!

Par contre… je pourrais peut être vivre avec plusieurs femmes??? Dans un but écologiste, bien évidemment!

T

9)
François Cuneo
, le 06.11.2006 à 11:11

3.26 planètes en tout…

Purée…

10)
ToTheEnd
, le 06.11.2006 à 11:12

De plus, tu aurais pu signaler que notre marque préférée (Apple) est extrêmement mal notée par les différentes associations de protection de la nature! Pour tout dire, ils sont 4ème en partant depuis la fin… difficile de faire plus mauvais!

Ci-après, un petit site sympa réalisé par Greenpeace qui résume tout ce qui est reproché à Apple:

Green my Apple

Et savez-vous qui est numéro 1 dans ce secteur pour ces associtations? Je vous le donne en mille: Dell!

T

11)
Théodore Besson
, le 06.11.2006 à 11:18

Ci-après, un petit site sympa réalisé par Greenpeace qui résume tout ce qui est reproché à Apple: Green my Apple

Merci pour cet excellent lien!

Je l’ajoute sur l’humeur du jour!

PS: j’ai corrigé le lien sur le test de l’empreinte écologique

12)
Théodore Besson
, le 06.11.2006 à 11:20

Du bon boulot théo. J’avais fait un résué du livre de S. Erkman ici : L’écologie industrielle

C’est moins complet, donc plus court, donc moins long :)

Dis donc Arnaud, tu critiques ma maladie de la longue histoire là ;-D

Je met ton dossier sur l’écologie industrielle en lien sur l’humeur!

13)
alarache
, le 06.11.2006 à 11:23

J’avais déjà lu dans plusieurs livres l’exemple de Kalundbog, mais ce qui fait plaisir c’est qu’aujourd’hui ça figure à le une de Cuk et demain en prime time de TF1 (?)

Il faut en parler et surtout ce qu’il y a retenir: Les solutions existent, on les connait, elles en coutent pas grands choses si ce n’est de remuer tous les domaines.

Mais j’ai beau raler sur mon père pour qu’il éteigne les lumières, que faire face à l’autoroute A16 allumée jour et nuit entre calais et boulogne depuis au moins 2 ans, ce qui a grillé la moitié des ampoules… mais tout le monde s’en fou puisque c’est la région qui paye (mince, la région c’est mes impôts?!) et que l’on a la plus grosse centrale nucléaire d’europe juste à côté qui alimente, faut bien qu’elle serve à quelque chose…….

Mes résultats: 4,38 ; 1,25 ; O,98 Pb: j’aime pas cuisiner… Que 4 questions pour faire des conclusions??!!…..

Avec le lien du WWF j’arrive à 2,2 planètes avec 14 questions.

Et mon beaufrère qui vient de changer sa jeep qui annonce qu’il consomme du 20 L au 100 à son père qui n’en est pas loin avec son X5….. Mais bon, loin de moi vouloir lancer une polémique et réveiller des présidents d’association…. o))) Keep smiling.

14)
Inconnu
, le 06.11.2006 à 12:14

alarache: il aurait du acheter une Lexus Rx400h

15)
alarache
, le 06.11.2006 à 12:23

ou une mégane, il a pas besoin de plus: pas de gosse, pas de sport particulier, pas besoin pour son boulot, il est opticien… Je suis pas là pour lui dire ce dont il a besoin, mais sur le papier, il a pas besoin de 4 roues motrices et de dominer les autres sur la route ;o)))

D’ailleurs, je n’ai jamais évoqué le problème avec lui, mais sur un forum internet, je trouve que ça a plus sa place ce genre de discussion.

16)
alec6
, le 06.11.2006 à 13:42

… intéressant ! merci Camarade Bon ! Zavez de la chance, j’ai du boulot et pas le temps de répondre et de digresser.

En bref, le développement durable c’est bien, bien mieux que le BAU (business as usual), mais un peu trop tard. La seule solution c’est la DECROISSANCE organisée. Le seul problème est de taille, cette mesure est, dans la pratique absolument pas applicable. Elle ne sera le fait que de quelques individus tout au plus, jamais à l’échelle d’un pays et encore moins de l’ensemble des pays riches.

Nous allons donc tout nous prendre dans la gueule !

Par ailleurs, j’ai un score de 1,8 planète… ce qui me laisse rêveur sur ce test (j’en ai fait d’autres à peu près équivalent). J’ai la chance d’habiter à Paris, de travailler à Paris et de pouvoir me permettre de ne pas avoir de bagnole avec 3 enfants, de faire à manger avec les produits du marché (non Saluki, pas encore avec les légumes du jardin !!), mais aucune question sur les habitudes de consommation, les biens d’éuipement, l’obsolescence moyenne des vêtements, appareils ménagers…. D’où mon étonnement sur ce genre de test…

Et encore la Prius ! Eh ! camarades ! le problème n’est pas la voiture, mais l’usage qu’on en fait (par nécessité, par “plaisir”, pour un oui, pour un non…). Un vieux bus polluera certes bien plus qu’une prius mais trimballera une quarantaine de personnes. Mais une Prius sur les boulevards parisiens en été, la clim à fond pour aller chercher son journal, son pain ou son gamin à la sortie de l’école… Est-ce vraiment raisonnable ? Zéro pollution locale, certes, mais quid de son impact… global ? pour UNE personne !

17)
alec6
, le 06.11.2006 à 14:06

Théodore,

La conférence que tu organises m’a l’air fort intéressante, mais c’est non seulement loin de Paris, mais aussi cher, sans compter l’énergie nécessaire à dépenser pour se déplacer, se loger, se nourrir…

Est-il prévu une diffusion vidéo sur internet de la conférence et des débats ? Pour le coup se serait technologique ET écologique… quitte à payer un droit de réception pour couvrir certains frais.

18)
Guillôme
, le 06.11.2006 à 14:19

Concernant le raccourci 4×4 = pollueur, je pense que bientôt dans les commentaires, il ne visera plus que les possesseurs de vehicule mais aussi tous ceux avec un ordinateur, juste le temps qu’Apple commercialise lui aussi son 4×4 , ce qui ne saurait tarder…

19)
Théodore Besson
, le 06.11.2006 à 14:35

Est-il prévu une diffusion vidéo sur internet de la conférence et des débats ? Pour le coup se serait technologique ET écologique… quitte à payer un droit de réception pour couvrir certains frais.

Non pas de vidéoconférence, malheureusement…

A part ça Lausanne n’est pas si éloignée de Paris que ça en TGV. Je te fait un prix “cuk” à 150 CHF (100 Euros)!

D’autres amateurs? ;-D

20)
ToTheEnd
, le 06.11.2006 à 14:46

Y aura-t-il des hotesses pour l’accueil?

T

21)
Théodore Besson
, le 06.11.2006 à 14:57

Y aura-t-il des hotesses pour l’accueil?

Bien sûr! Et de nombreuses…

Je vois que tu commences à comprendre pourquoi le montant est fixé à 350.- CHF

22)
Saluki
, le 06.11.2006 à 14:59

Alec6

Je te rapporte des noix de mon jardin, ramassées hier matin. Comme ça je serai un Saluki à la noix.

J’ai, en son temps, parlé de décroissance et je me suis fait allumer: encore un dégagement de CO2!

23)
alec6
, le 06.11.2006 à 15:12

Théodore,

Vous pourriez faire au moins une vidéo avec une caméra en fixe, dont nous aurions la primeur sur Cuk.ch…

Yaka, yfô, yapuka, yfokon… je sais ! facile à dire !!

24)
Jean-André Deledda
, le 06.11.2006 à 15:26

Je considère personnellement moi-même que les propriétaires de véhicules surdimensionnés sont des pollueurs, autant ceux qui les vendent de grands irresponsables, Citroën et Peugeot vont d’ailleurs sortir leurs 4×4. Mettez-moi 5 planètes de plus c’est pour consommer tout de suite…

Je crois que tout ça est bien mal parti.

en complément : nicefuture

25)
alarache
, le 06.11.2006 à 15:58

Mais non Jean André! Tout est bien parti, la preuve trouvé sur ton lien:

*On vit une époque formidable… * Bien sûr, les médias nous alarment avec leurs reportages, grands titres et infos chocs sur notre petite planète bleue et son futur climat et …cela fait peur ! Bien sûr, globalement le climat politique européen ne privilégie pas l’ouverture et la tolérance aux autres cultures, aux autres peuples de cette planète. Bien sûr, il est facile d’entrer aujourd’hui dans la peur, la tristesse ou la colère et d’avoir une grande envie « de ne pas l’aimer du tout », notre époque. Chez NiceFuture, abreuvés de newsletters et d’infos plus terribles les unes que les autres, de la disparition d’espèces animales aux saccages de nos si belles forêts, nous entrons souvent dans le piège de la révolte et de la colère. Colère contre la bêtise, la cupidité humaine, le manque de curiosité et, comme le dénoncent toutes les associations militantes : notre égoïsme !

Pourtant, je persiste : nous vivons une période formidable !

Jamais l’envie de changer le monde n’a été aussi grande qu’aujourd’hui, jamais le nombre de personnes qui s’impliquent dans la conception et l’imagination d’un nouvel art de vivre n’a été aussi important, jamais les entreprises n’ont été autant mises sous pression à devenir éthiques. Le monde économique se pose des questions, teste, essaie, s’enhardit courageusement à développer des projets novateurs, écologiques et sociaux. Et par conséquent, jamais autant de nouveaux métiers passionnants n’ont été développés, réinventés ! De l’éco-conception à l’éco-design, on remet l’écologie au centre de tous les métiers, on réinvente l’énergie… Nous vivons une époque formidable car, pour une fois, nous sommes tous, sur la planète, mobilisés par un même défi : vivre ensemble avec respect. Pauvres, riches, puissants, célèbres et anonymes, le futur nous touche tous et nous sommes tous conviés à réinventer notre société pour la rendre plus belle. Nous vivons une époque formidable car nous pouvons tous imaginer des solutions. Et ces solutions sont toujours une prise en main de nos vies, promesses d’une amélioration de notre qualité de vie !

La qualité après la quantité : c’est la promesse de notre époque formidable !

26)
Okazou
, le 06.11.2006 à 19:07

Si tu penses que la Chine, en plein développement pour bientôt 1,5 milliards d’êtres, va accepter un frein comme l’écologie industrielle qui viendrait au pire moment pour elle, tu te berces d’illusions, Théo. Idem pour l’Inde, 3 milliards d’individus à elles deux, la moitié de la population globale. Leurs priorités ne sont pas de ce côté mais la pollution oui.

Ces considérations, par lesquelles il faudra bien que l’on passe un jour, ne concernent pour l’instant que les pays riches (1 milliard d’individus contre 3 milliards en Asie) et particulièrement les USA qui ont un retard considérable sur l’Europe et sont les grands responsables des dégâts par leur mode de vie de fous. Les USA n’accepteront pas facilement de changer un système basé sur le gâchis mais qui procure à ses citoyens un niveau de vie auquels ils tiennent par-dessus tout.

« Si nous n’y arrivons pas, le modèle économique actuel continuera à scier la branche sur laquelle il est assis. »

… tandis que si nous y arrivons, le système économique reprendra des couleurs ?

L’écologie industrielle a donc pour but premier de conserver le système économique libéral (tant que l’élastique ne casse pas, on peut tirer dessus !) qui est pourtant la cause de l’énorme problème que connaît la planète et ceux qui l’occupent, problème qui, lui est bien durable.

L’écologie industrielle continue ainsi à nous inciter à surconsommer, encore et encore, mais en produisant plus propre et plus efficacement avec une gestion des déchets (toujours plus importants) beaucoup plus efficace et économe en énergie fossile.

Ça, c’est un programme !

Et de continuer :

« L’écologie industrielle remet en question l’idée d’une croissance illimitée de la consommation des ressources matérielles et énergétiques. »

« Ressources matérielles et énergétiques ». Seule la croissance de la consommation des biens produits est illimitée, c’est ça ? Ça signifie que la surproduction continue pour la surconsommation nécessaire à la survie du système économique le plus vicelard que l’homme ait eu à connaître.

« Comment convaincre les entreprises? Il est essentiel, dans l’argumentation pour persuader un investisseur à l’application du développement durable, de faire valoir les plus-values financières! »

L’aveu ! Tu es bien ici pour défendre l’économie libérale puisque, en bon libéral, tu considères qu’une entreprise n’existe, au fond, que pour « faire des plus-values financières ». La financiarisation des entreprises est une des tares majeures du système libéral, les patrons qui ne sont pas tombés dans cette perversion (car il y en a, même au MEDEF !) te le diront.

Le but social d’une entreprise est de produire ce dont ont besoin les populations, pas de faire du fric en jouant à la loterie de la bourse sur les produits financiers.

Il semble donc que le but de ton écologie industrielle libérale soit d’augmenter les profits des actionnaires en réduisant, en optimisant les dépenses de l’entreprise (c’est tout bénef’) tout en gagnant une caution morale auprès des niais. La « haute valeur ajoutée ».

Je comprends tout à coup les 220 € de frais de participation ! Vous êtes entre vous, actuelles et futures élites du monde économique libéral.

Avec l’éco-restructuration du système industriel, vous allez multiplier les éco-profits pour des éco-actionnaires pourtant dèjà plein aux as.

On n’arrivera à rien ou à quelque chose proche de pas grand chose si on ne condamne pas clairement le système économique libéral actuel qui ne peut exister que par la surconsommation et les profits de moins en moins redistribués dans une débauche de compétitivité.

Quand à l’expérience de Kalunborg, elle est intéressante puisqu’elle associe des entreprises dans une coopération. Quand on peut réaliser un tel pôle industriel, tout le monde en profite assurément. Mais…

« “La symbiose de Kalundborg se caractérise par la proximité de quelques grandes entreprises qui sont à la fois différentes et complémentaires. Pour reproduire ailleurs un tel système, il faudrait donc favoriser certains «panachages industriels» propices aux échanges de déchets et de ressources.” »

Ce qui signifie que les millions d’entreprises polluantes déjà implantées aujourd’hui ne peuvent être intéressées par l’expérience de Kalundborg.

Réduire la pollution en amont de la production ne réduit en rien la pollution en aval, chez le consommateur. Poussant à l’absurde, on pourrait prétendre que c’est le produit que se procure le consommateur, c’est ce sur-produit lui-même qui constitue aujourd’hui la pollution.

Au fait, nous sommes au cœur d’une crise écologique majeure et les bourses internationales pètent des records de valeur. Plus le mur s’approche et plus on accélère. Ça, c’est libéral !

••

J’aime bien la pomme verte de Jean-André sur le pull de Steve. Pourvu que ce dernier en prenne de la graine !

Le monde n’est pas une marchandise.

27)
alec6
, le 06.11.2006 à 20:14

Une remarque en passant à l’attention des agités du bocal qui n’ont pas encore pointé leur bout du nez dans cette humeur, mais qui ne sauraient tarder à réagir… à propos de l’opposition carricaturale, Capitalisme vs Socialisme ou Communisme ou tout ce que vous voudrez qui n’est pas “libéral” dans le sens français du terme.

Aucun de ces deux grands systèmes économico-sociétaux n’a JAMAIS brillé par leur approche environnementale de la question du développement humain. J’entends par là un ensemble de choix économiques, techniques, artistiques, sociétaux, culturels… permettant à l’être humain de s’épanouir sur noter petite planète.

Ces deux grands principes (je simplifie à l’extrème, hein ?), ont fondé leur vision du monde sur la compétition, la consommation de biens matériels et l’incontournable notion de PROGRES scientifique, technique, économique, social… avec plus ou moins de réussite et de bonheur selon la rive du détroit de Bering sur laquelle on se trouve.

Quant à l’impact environnemental… il est je pense inutile d’insister ! Sans trop m’avancer, essayer de trouver une solution en puisant dans des recettes qui ont conduit au réchauffement en cours et à ses conséquences me semble par avance fort vain…

28)
Théodore Besson
, le 06.11.2006 à 21:53

Ouaww!

Alors là, Okazou, je te sens quelque peu remonté (quels seraient tes propos à mon égard si je défendais la consommation à outrance! Je n’ose même pas imaginer…

Si tu penses que la Chine, en plein développement pour bientôt 1,5 milliards d’êtres, va accepter un frein comme l’écologie industrielle qui viendrait au pire moment pour elle, tu te berces d’illusions, Théo.

Détrompe-toi Okazou, les chinois sont plus soucieux que tu ne le crois, en matière d’environnement.

Je me demande si tu t’es rééllement renseigner, sans vouloir te vexer.

Ils nomment économie circulaire l’écologie industrielle et compte des dizaines de parcs éco-industrielles.

Je respecte tes points de vue. mais désire les nuancer. On ne peut pas changer du tout au tout du jour au lendemain, lorsque nos choix concernent de très nombreux acteurs différents (public ou privé, de gauche ou de droite) ayant chacun leurs propres intérêts.

L’écologie industrielle continue ainsi à nous inciter à surconsommer, encore et encore, mais en produisant plus propre et plus efficacement avec une gestion des déchets (toujours plus importants) beaucoup plus efficace et économe en énergie fossile.

Je n’apprécie pas ton point de vue, car il ne correspond pas au message que je désirais faire passer!

L’écologie industrielle ne pousse strictement pas à la surconsommation, mais à une consommation limitée et réfléchie des ressources, je te renvoie au livre de Suren Erkman si tu veux en être convaincu.

L’aveu ! Tu es bien ici pour défendre l’économie libérale puisque, en bon libéral, tu considères qu’une entreprise n’existe, au fond, que pour « faire des plus-values financières ». (…)

Il semble donc que le but de ton écologie industrielle libérale soit d’augmenter les profits des actionnaires en réduisant, en optimisant les dépenses de l’entreprise (c’est tout bénef’) tout en gagnant une caution morale auprès des niais. La « haute valeur ajoutée ».

Je comprends tout à coup les 220 € de frais de participation ! Vous êtes entre vous, actuelles et futures élites du monde économique libéral.

Je ne suis pas 100% libéral, je cherche à convaincre les entreprises à être plus “durables” et d’ailleurs leurs efforts sont parfois notables, toutes les entreprises ne sont pas diaboliquement inconscientes des enjeux environnementaux!

Quels sont les solutions que tu proposes? Tel est ma question.

Facile de critiquer le montant de ma conférence. 20 intervenants de qualité, une traduction simultanée, 2 repas copieux, 12 heures de présentations, tout cla à un prix, et nous ne sommes réellement pas bénéficiaire.

A vouloir casser à tout bout de champs toutes les actions en faveur du développement durable de notre société, parce qu’elles ne proposent pas de solutions assez radicales à tes yeux, je préférerais t’entendre parler de solutions pragmatiques…

J’y vais peut-être un peu fort, excuse-moi, mais toi non plus tu ne m’a pas convaincu (mais alors pas du tout!)

Pourquoi ne pas venir à notre conférence, je te fais le prix cuk à 100 euros. On en discuterai face à face, avec tout notre temps devant nous.

29)
alec6
, le 06.11.2006 à 22:11

Autre remarque importante concernant ce qui nous attend d’une part et les fameux calculs de Mr Stern (le rapport britanique chiffrant le coût des “dégats”, d’autre part.

Nos joyeux économistes ont annoncé un chiffre, cinq mille milliards d’euros. Ils ont même comparés la crise à venir à 1929, 14-18 ou 39-45… pourquoi pas, si ce n’est que ces crises passées, les indicateurs d’espérance de vie par exemple, ou de PIB, ou de temps de loisir, ou d’alphabétisation ou d’accès à la culture ou au soins… ont globalement augmenté ! En d’autres termes entre 1900 et 2000 (soit un siècle ce qui est peu à l’échelle humaine (10 000 ans depuis la fin du paléolithique ou 35 000 ans depuis Chauvet…) notre vie s’est améliorée comme jamais auparavant. A tel point qu’un historien du futur pourrait faire abstraction de ces crises (et quelles crises pourtant !) dans ses études sur l’évolution humaine entre le 19e et le 21e siècle !

Tout porte à croire que les changements climatiques (plus 2° minimum vers 2050) qui nous attendent avec leur lots de conséquences ne seront pas des crises comparables avec ce que nous avons connu (nous ou nos aïeux) car il ne suffira pas de payer des milliards de dollars pour ré-enneiger nos Alpes skiables, faire remonter de quelques dizaines de mètres l’épaisseur des glaciers d’ici ou d’ailleurs, faire descendre la température des océans et se refaire une santé aux forêts équatoriales ou aux fonds marins !

Quand un éco-système est foutu, il l’est pour très longtemps, voire définitivement et quand une race animale a vu s’éteindre son dernier représentant, c’est pour toujours ! La Science ne va pas débarquer telle la cavalerie pour sauver ce qui reste ! Il faut arrêter de se leurrer avec les solutions miracles sorties des chapeaux de l’industrie belle et bienfaisante ! Il faut cesser de croire que nous pourrons continuer à prendre notre bagnole pour aller pisser en faisant le plein à l’huile de friture, au bio-carburant ou à l’hydrogène pour ne donner qu’un exemple caricatural une fois de plus.

30)
Okazou
, le 06.11.2006 à 22:17

Nous sommes bien d’accord, alec6, sur le fait qu’il y a un autre monde à inventer pour les générations futures, un monde dont la seule finalité serait le respect absolu, impératif, de l’homme et de son environnement. Avant tout une autre façon de vivre. Voilà le défi. J’attends les propositions de nos candidats à l’élection présidentielle de 2007 et j’attends leur programme.

« …la question du développement humain. J’entends par là un ensemble de choix économiques, techniques, artistiques, sociétaux, culturels… permettant à l’être humain de s’épanouir sur noter petite planète. »

Tu parles d’or, alec6.

Le monde n’est pas une marchandise.

31)
Blues
, le 06.11.2006 à 22:56

Merci pour ce long Théo-rème (ben tiens, il me semble bien avoir vu le “fly” de cette conférence quelque part) ;-)

Même si on est “bon écolo-bien éduqué”, on peut se poser quelques questions :

– sommes-nous aussi coupables que l’on veut bien nous faire passer ? (manipulation totale du plouc de consommateur —que nous sommes— par le libéralo-buisness et les politiquards consentants)

– le bon peuple —la masse— a t’il demandé ce “trop” de comfort et ce gaspillage + les déchets qui vont avec ? le système —le progrès à tout-prix— ne le lui a-t’il pas imposé ?

Plus le mur s’approche et plus on accélère.

oh que oui, et même que l’on va s’écrabouiller :-( si seulement on pouvait passer à travers.

Quel con ce Sapiens, sûr que son égoïsme le tuera, et corriger le tir semble difficile.

32)
Okazou
, le 06.11.2006 à 23:03

« Détrompe-toi Okazou, les chinois sont plus soucieux que tu ne le crois, en matière d’environnement. »

Non, Théo, je ne me trompe sûrement pas. C’est toi qui prends tes désirs pour une réalité.

Nous en parlions samedi avec un ami qui rentrait la veille de Chine. La Chine est au début de son développement. Si les villes donnent une illusion de développement abouti, les campagnes (l’essentiel de la population) vivent encore la misère. Cela signifie que pour les dirigeants chinois l’urgence est de se développer, contre les intérêts de la nature s’il le faut. Ce n’est pas parce que les dirigeants chinois sont conscients qu’une écologie industrielle doit s’imposer à l’avenir et pour l’avenir (ils ne sont pas idiots) qu’ils vont la faire passer avant le développement global dont ils ont besoin. Leur tâche est immense et ils sont résolus à la remplir.

Le Chinois a le sens du sacrifice, y compris et jusqu’à celui de sa population. Lorsque le pays éprouve un besoin vital d’énergie électrique, il n’hésite pas un instant à sacrifier la nature pour y construire le barrage qui la produira. C’est ce que nous avons fait nous-mêmes en d’autres temps et c’est dans l’ordre des choses. Lorsqu’il trouve intéressant de lier des industries, il les associe, mais la priorité est au développement, propre ou pas.

Sors de ton cocon, Théo, et va visiter Asie et Afrique, pour avoir une idée, même incomplète, de la réalité du monde. Tu en reviendras tout retourné.

« Je n’apprécie pas ton point de vue, car il ne correspond pas au message que je désirais faire passer! »

Je m’en doute un peu et crois bien qu’il ne s’y trouve rien de personnel. Mais qu’y a-t-il donc derrière le message que tu veux faire passer ? Sors du décor pour voir ce qui se trouve derrière, en coulisses. Tu seras surpris de voir qu’ill s’y joue une autre pièce.

« J’y vais peut-être un peu fort, excuse-moi, mais toi non plus tu ne m’a pas convaincu (mais alors pas du tout!) »

Il n’y a pas de problème ; exprime-toi comme tu l’entends. Je me contente de dire et redire que tant que le profit sera le moteur du monde, et non la juste satisfaction des populations (les 6 milliards) dans le respect de la nature nous allons dans le mur.

C’est la religion du profit qui nous mène là où nous sommes. Si tu reconnais les dégâts (et tu les reconnais) tu dois en chercher l’origine. Une société humaine doit se développer harmonieusement dans un biotope lui-même harmonieux or, le système économique que tu défends (même du bout des lèvres) ne provoque que des disparités sociales et un cataclisme écologique. Nous le constatons depuis trente ans ! Je peux facilement prétendre que tout défenseur du système qui nous vaut ce naufrage est cause de ce naufrage.

Si tu veux lutter contre le mal, Théo, il faut t’attaquer à sa racine. On ne soigne pas une tumeur du cerveau avec de l’aspirine. L’ablation est nécessaire.

Tout le temps que l’on passera à tergiverser nous éloigne des solutions. Le temps perdu ne se rattrape pas.

Va donc voir ce que proposent les économistes non libéraux et tu sauras vers où aller. Il y en a des pages sur la Toile concernant le sujet. Tu n’as pas d’excuses d’être encore dans l’ignorance. Commence donc par la littérature de Jacques Généreux qui est un honnête homme compétent et pas extrêmiste pour deux sous.

Les Vraies Lois de l’économie, Édition intégrale (2 volumes groupés) Jacques Généreux – Le Seuil. 18 €

Une petite pensée pour Noé qui étrenne son nouveau cadre de vie…

33)
Caplan
, le 06.11.2006 à 23:41

Non, Théo, je ne me trompe sûrement pas. C’est toi qui prends tes désirs pour une réalité.

Sors de ton cocon, Théo, et va visiter Asie et Afrique, pour avoir une idée, même incomplète, de la réalité du monde. Tu en reviendras tout retourné.

Sors du décor pour voir ce qui se trouve derrière, en coulisses. Tu seras surpris de voir qu’ill s’y joue une autre pièce.Va donc voir ce que proposent les économistes non libéraux et tu sauras vers où aller.Tu n’as pas d’excuses d’être encore dans l’ignorance.

Okazou, j’ai parfois été d’accord avec toi sur le fond…

Mais là, je trouve que tu passes les bornes et je n’apprécie que moyennement le ton supérieur et paternaliste que tu prends avec Théo.

34)
Théodore Besson
, le 07.11.2006 à 00:00

Cher Okazou,

Je ne vois toujours pas quelles sont tes solutions?

Bien sûr le monde va mal!

Oui, il faut prendre les problèmes à la racine.

Mais, ou veux-tu en venir exactement, et que fais-tu concrètement pour remédier aux problèmes de notre société?

Tu sous entends qu’avec mes belles paroles de développement durable, je ne sers à rien…

Mais quel est ton rôle à toi, outre tes commentaires (certes pertinents dans une certaine mesure), dans l’amélioration de notre société.

Es-tu prêt à ne plus utiliser ton ordinateur, car il est l’archétype actuel de cette société de consommation dont nous discutons actuellement. Aimerais-tu perdre les prestations sociales dont tu bénéficies en tant que citoyen d’un pays “développé” (les services étatiques sont particulièrement gourmants en ressources et en énergie).

Va donc voir ce que proposent les économistes non libéraux et tu sauras vers où aller. Il y en a des pages sur la Toile concernant le sujet. Tu n’as pas d’excuses d’être encore dans l’ignorance. Commence donc par la littérature de Jacques Généreux qui est un honnête homme compétent et pas extrêmiste pour deux sous.

Mollo Okazou: moi aussi j’ai des lecures d’auteurs intéressants à te proposer, et dont tu n’as jamais entendu parler…

Je veux dire par là qu’il y a tant de lectures et de publications essentielles à consulter qu’il est impossible de toutes les consulter. Sache que je vais suivre tes conseils et lire les écrits de Jacques Généreux.

Dans mon travail et dans ma (future) thèse de doctorat, j’essaie(rai) simplement de faire avancer le schmilblick, et concrétement d’améliorer la situation actuelle.

Jamais je n’ai prétendu vous arroser d’une parole divine, prêchant les solutions ultimes pour remettre notre société dans le droit chemin.

J’avoue, je n’ai ni visiter l’Afrique, ni l’Asie, mais j’ai eu l’occasion de travailler sur le terrain, certes en Suisse, et de cotoyer les faiseurs de mal, que représentent selon toi les acteurs socio-économiques.

En travaillant pour un service de l’environnement, j’ai réalisé que moyennant discussion, écoute et arguments de fonds, il est possible de convaincre une PME à faire des progrès en matière d’environnement (du garagiste à l’entreprise horlogère de 500 employés). Tu me diras qu’ils devraient tout bonnement cesser toutes activités, en tant que moteur de notre perte, puisqu’acteur de notre société de consommation. Je réponds qu’au moins, je me bats pour faire le moins pire, et j’en suis fier, mais pas plus que ça.

Je n’ai pas ton vécu, ton expérience. Je sais que je risque d’affronter bien des désillusions ces prochaines années.

Mais si je condamne notre définition du bien-être, fondé sur des critères matérialistes et comparatifs, qui dépassent des considérations plus concrètes et humaines, je respecte l’être humain, même dans sa connerie, car l’erreur est… humaine (!). C’est bâteau, mais pour moi crucial. On attend en fait trop de l’homme.

L’homme est-il foncièrement bon? Je répondrais parfois, mais pas souvent.

Si l’homme a des qualités, il a tout autant de défauts, avidité de pouvoir, cupidité et mauvaise foi (j’en passe et des meilleures).

En être conscient (et tu l’es, cher Okazou) permet de relativiser, on ne peut pas attendre de l’homme le comportement idéal en toutes circonstances. Et d’autant moins si l’on considère un ensemble d’individus. En l’occurence, cela explique toutes les sotises accumulées depuis si longtemps et toutes les rigidités du système, pour tenter d’éviter de foncer droit dans le mur!

Pour abréger ce long commentaire, je réitère la question que tu évites: que proposes-tu, à court terme, concrètement et pragmatiquement, comme solutions viables?

Sors du décor pour voir ce qui se trouve derrière, en coulisses. Tu seras surpris de voir qu’ill s’y joue une autre pièce.

Oulala: tu y vas fort, là (une fois de plus?) Quel est ton rôle dans cette pièce dont tu parles: la grande vérité? la raison? prof’?

Pourquoi crois-tu que je présente l’écologie industrielle? Oui, je suis conscient des tristes scènes qui se jouent dans notre cruel monde. Qu’est-ce qui te fait croire que je suis si à côté de la plaque que ça… Pourquoi le serais-je moins que toi, d’ailleurs. Car moi aussi je suis quelqu’un de direct, mais j’ai trouver mon maître ce soir. Okazou, je ne trouve pas très constructif ce soir…

Ne te trouves pas un peu extrême dans tes propos? Pourquoi t’étonnes-tu que d’autres soient aussi tranché dans leurs propos mais avec des opinions à l’opposé des tiennes.

Je suis un défenseur du dialogue, et j’aimerais que notre discussion en soit un.

Pas un vulgaire règlement de compte.

Pas une sorte de morale. Même si j’en ai peut-être besoin?!

En conclusion, je ne trouve pas que tes propos soient très subtilement formulés.

Si tu ne convaincs pas un jeune, plein d’idéaux comme moi, qui convainqueras-tu?

Ok, on se provoque un peu les 2, chacun de notre côté, mais je respecte ton point de vue et j’espère ne pas trop te rentrer dedans (vu que tu fais preuve d’un certain “franc-parlé” ;-) )

Alors, reste cool, ne t’acharne pas trop sur mon article…!

Bien cordialement,

Théo

4 citations d’Emil Michel Cioran, pour terminer:

Une civilisation débute par le mythe et finit par le doute.

Le scepticisme est l’élégance de l’anxiété.

La conversation n’est féconde qu’entre esprits attachés à consolider leurs perplexités.

N’a de conviction que celui qui n’a rien approfondi.

35)
Okazou
, le 07.11.2006 à 00:56

« Okazou, j’ai parfois été d’accord avec toi sur le fond…»

Et tu le seras encore, sans doute.

«Mais là, je trouve que tu passes les bornes et je n’apprécie que moyennement le ton supérieur et paternaliste que tu prends avec Théo. »

Eh bien non, Caplan, je ne vois là rien qui pourrait ressembler à un ton supérieur ou paternaliste. Je respecte Théo et le félicite pour son boulot, qui nous donne du grain à moudre, et je n’ai jamais eu aucune intention de le prendre avec hauteur.

Tout au plus mes conseils, qui sont d’excellents conseils – de lecture, notamment –, pourraient-ils laisser croire à une réponse du berger à la bergère après que Théo lui-même ait douté de mes renseignements sur la Chine :

«  Je me demande si tu t’es rééllement renseigner, sans vouloir te vexer. »

Je ne me suis pas vexé (ça me semble étrange de devoir le dire) et ce n’est pas du tout par réaction que je lui réponds ce que je lui réponds comme je lui réponds.

Théo est manifestement convaincu par ce qu’il fait, et c’est rassurant. Ce qui est plus inquiétant, et je parle d’expérience, c’est cette quantité de gens dont la sincérité est abusée par les sirènes trompeuses et mortelles du libéralisme économique, persuadées qu’elles sont qu’il n’existe pas d’alternative politique ni économique à ce que nous vivons.

C’est, à mes yeux, le cas précis de Théo (jeunesse qui n’a rien connu d’autre que le libéralisme ?) et c’est pourquoi je m’empressai de lui recommander (comme à quiconque) la lecture d’un livre tueur de mythe économique écrit par l’excellent Jacques Généreux. Mieux que la naphtaline ! si l’on me permet ce jeu de mots sur les consonnances.

Enfin, quand Théo m’invite à donner mes solutions, j’y vois, sans doute avec raison, son ignorance des travaux d’un paquet d’économistes qui planchent contre le modèle économique actuel, sans que les medias populaires s’y intéressent. Omerta sur les issues possibles. Si Théo avait eu connaissance de ces fort nombreux travaux d’économistes fort sérieux, il ne m’aurait pas demandé mes solutions et il aurait traité son sujet différemment.

Quant à mes invites concernant la réalité du monde asiatique et Africain (j’aurais pu ajouter sud-américain), elle sont nécessaires tant les mensonges statistiques émis par le monde libéral sur la réussite des pays émergeants sont éhontés.

Pour en finir avec la Chine : ce n’est pas parce que les Chinois mettent en avant leurs réalisations propres écologiquement parlant que la Chine s’équipe proprement. La Chine s’équipe essentiellement salement et utilise essentiellement des sources d’énergie sales. La Chine est le pays qui est le plus habile à utiliser la communication libérale pour faire croire à l’incroyable. Et on n’a pas tout vu ! C’est en cela que Théo prend ses désirs pour une réalité lorsqu’il transmet le message chinois sans contrôle préalable.

Te voilà rassuré Caplan, je l’espère.

Le monde n’est pas une marchandise.

36)
Okazou
, le 07.11.2006 à 08:04

Désolé, Théo, je n’ai pas vu ton message hier soir. Mais ce que j’ai dit à Caplan me semble répondre à ton souci.

Il est vrai que ce n’est pas la première fois que l’on me reproche un ton, un style ou des propos un peu secs et j’avais tenté une explication qui me semble encore valable aujourd’hui. J’ai l’habitude de répondre aux propos plus qu’à leur auteur. Il m’arrive même d’oublier à qui je réponds. Oui, oui ! Si cela garantit pratiquement contre toute attaque personnelle, il n’en est pas moins vrai que si la réponse est rude, l’auteur, qui est bien là, lui, a l’impression de s’en prendre pour son matricule. En fait, j’aime assez les gens pour ne leur vouloir que du bien, même si je ne partage pas du tout leurs convictions. Aussi, le mieux est-il de laisser pisser le mérinos sans se faire de bile ou bien, si l’on se sent badin, de répondre par une rafale de contre-arguments.

Voilà, Théo, j’espère ne pas trop t’avoir froissé. Le pire est que je n’en avais pas du tout conscience. La pleine lune ?

Il faut tout de même que j’ajoute quelque chose. Le problème quand on aborde la recherche de solutions aux dégâts que nous faissons subir à la planète c’est que l’on se retrouve toujours avec des réponses parfaitement cosmétiques. On se croirait dans le salon d’une esthéticienne pour un léger ravalement de façade. Le problème est trop grave pour que nous n’ayons pas à revoir fondamentalement notre mode de vie.

Il est temps de se poser des questions fondamentales et de cesser de tourner autour du pot en s’imaginant qu’on va s’en tirer avec des demi-mesures et continuer de consommer à outrance comme si de rien n’était et la conscience tranquille.

Tout va bien, dormez, braves gens !

37)
alec6
, le 07.11.2006 à 10:13

Théodore, je crois que la seule solution est la décroissance organisée et soutenable. Ce qui signifie pour être clair,

stopper au minimum la croissance de la population mondiale, si ce n’est la faire décroître…

cesser d’exploiter les ressources énergétiques fossiles,

– produire moins de machins, de trucs et de bidules inutiles,

– produire à proximité, donc arrêter de “spécialiser” les pays selon leurs compétences ou leur richesses naturelles…

– transporter humains et marchandises à minima

– construire et produire durable ! donc fini l’aspirateur qui tombe en rade dans les trois ans…

– cesser de croire que la croissance est le moteur incontournable de la civilisation…

Vaste programme totalement irrealiste j’en ai bien conscience mais qui me semble le seul à répondre à ce défit.

38)
Théodore Besson
, le 07.11.2006 à 11:25

Voilà, Théo, j’espère ne pas trop t’avoir froissé. Le pire est que je n’en avais pas du tout conscience. La pleine lune ?

Cher Okazou,

Merci pour ton commentaire-36.

Pas de problème, pour moi, c’est toujours intéressant d’échanger. Le sujet nous tient particulièrement à coeur. Ce qui explique qu’on s’emballe parfois (je dis ça pour nous 2 ;-D ), et c’est sain.

Au plaisir de discuter à nouveau avec toi,

J’arrête là, j’ai du travail, une certaine conférence à préparer ;-)

Bien à toi,

Théo

39)
ToTheEnd
, le 07.11.2006 à 11:25

Bon, même pas que je vais me fatiguer à dire quelque chose à l’agent O puisque yaka & fokon ont clairement été décrit dans son programme.

– stopper au minimum la croissance de la population mondiale, si ce n’est la faire décroître…

Je te signale que c’est déjà le cas dans la plupart des pays “avancés”. Le problème vient principalement des pays en voie de développement qui ne veulent pas entendre parler de “régulation des naissances” pour des raisons encore bien plus con que la croissance! En effet, pour ces gens c’est lié à la religion ou encore pire, au fait qu’il faut assurer sa descendance!

– cesser d’exploiter les ressources énergétiques fossiles,

Tient… yaka… et puis pour le chauffage? les déplacements? les habits?

– produire moins de machins, de trucs et de bidules inutiles,

Ahhh… je me réjouis d’être dans cette commission internationale grosse comme l’ONU et aussi inefficace qu’elle dans le but de dire à 7 milliards de personnes: ça c’est nul et débile et c’est pour ça qu’on ne le fera plus.

– produire à proximité, donc arrêter de “spécialiser” les pays selon leurs compétences ou leur richesses naturelles…

Oui, oui, le seul problème à régler au-delà des coûts qui vont prendre l’ascenseur d’une façon vertigineuse, c’est de recréer un réseau d’approvisionnement pour reproduire local.

Laisse-moi deviner: sans camion mais avec des rails? Qui marchent à l’électricité… produite aujourd’hui au niveau mondial à 70% grâce aux matières fossiles. Ouais.

– construire et produire durable ! donc fini l’aspirateur qui tombe en rade dans les trois ans…

Durable pour qui et quoi? Tu veux faire un jeans qui tient le coup 10 ans et une voiture 100 ans? Au-delà des coûts énormes auxquels tu vas arriver, tu vas surtout te retrouver à produire des produits qui vont bien au-delà de ce que les gens veulent car pas tout le monde veut porter le même jeans 10 ans ou rouler dans la même voiture 100 ans.

Aujourd’hui, on pourrait parfaitement concevoir et construire un aspirateur qui tient 40 ans, mais son coût serait tout bonnement prohibitif. Mais dans le fond, pourquoi aspirer la saleté? Yaka pas en faire!

– cesser de croire que la croissance est le moteur incontournable de la civilisation…

Le mot croissance est surtout utilisé dans un milieu économique. Parler de ça au niveau d’une civilisation, c’est se tromper de vocabulaire. Une civilisation moderne, éduquée et faisant preuve d’une intelligence moyenne à d’autres aspirations. Encore faut-il y répondre avec les bons arguments. Si on te demande du pain et que tu donnes des bijoux, tu avoueras que c’est pas tout à fait adéquat.

Bref, tu reconnais toi-même que tes suggestions sont surréalistes, alors pourquoi insisté dans ce sens? Essaies-tu d’être aussi “coincé” dans tes raisonnements que l’agent O?

Admettons que demain ton gosse ne soit pas doué pour les maths mais qu’il aimerait bien être ingénieur… tu vas faire quoi? L’abattre parce qu’il ne peut pas atteindre ses objectifs ou essayer de l’attirer vers d’autres disciplines? Ou encore lui payer des cours d’appuis intensifs?

Il me semble qu’il existe beaucoup de moyens pour changer et l’étroitesse d’esprit de O et sa critique sur une réponse modérée n’est que le reflet d’une extrême qui n’a rien à envier aux plus économistes de la planète.

Bref, O résonne comme Bush: il faut opposer à une idée extrême une autre idée extrême… jusqu’à la mort parce qu’aucune autre solution n’est possible.

Suis-je le seul à trouver cette logique idiote et surtout, aussi destructrice que celle d’en face?

T

40)
Théodore Besson
, le 07.11.2006 à 11:34

Aujourd’hui, on pourraient parfaitement concevoir et construire un aspirateur qui tient 40 ans, mais son coût serait tout bonnement prohibitif. Mais dans le fond, pourquoi aspirer la saleté?

Juste une réaction: les produits pourrait être plus solide et pour un coût peu élevé, finalement, le constructeur a tout intérêt à ce qu’on rachète rapidement son appareil, s’il y fonctionné 3-4 ans.

Donc possible à mon avis d’envisager des appareils au même prix avec une plus longue durée de vie.

Ensuite, un point clé et le design des appareils. Les rendre facilement démontable permettrait de récupérer bien des pièces potentiellement réutilisables et de la e recycler à moindre coût.

Y a vraiment un réel potentiel de ce côté-là. Même si, je sais, on ne fait que repousser l’épuisement programmé des ressources. Au moins, aura-t-on essayer d’être plus fûté.

41)
ToTheEnd
, le 07.11.2006 à 11:55

Je ne résiste pas:

Je comprends tout à coup les 220 € de frais de participation ! Vous êtes entre vous, actuelles et futures élites du monde économique libéral.

Et ensuite:

Il est vrai que ce n’est pas la première fois que l’on me reproche un ton, un style ou des propos un peu secs et j’avais tenté une explication qui me semble encore valable aujourd’hui. J’ai l’habitude de répondre aux propos plus qu’à leur auteur. Il m’arrive même d’oublier à qui je réponds. Oui, oui ! Si cela garantit pratiquement contre toute attaque personnelle, il n’en est pas moins vrai que si la réponse est rude, l’auteur, qui est bien là, lui, a l’impression de s’en prendre pour son matricule.

Mort de rire.

T

42)
ToTheEnd
, le 07.11.2006 à 12:04

Théodore Besson: j’ai eu plusieurs aspirateurs et d’après ce que je me souviens, ils n’ont jamais rendu l’âme… mais je n’achète pas les moins chers non plus.

Néanmoins, après quelques années, je me laisse tenter par des aspirateurs qui font plus de choses (filtres par exemple) tout en ne sachant pas si c’est vraiment marketing ou réel. Je donne mes aspiros à des étudiants en général…

J’aimerais bien prendre un Dyson qui est, parait-il, “increvable”… mais à CHF 500 balles ou plus, ça me fait tout de même un peu mal au cul… enfin, dans 2 ou 3 ans, je prendrai probablement un iRobot pour deux raisons simples: il nettoye tout seul (ma femme de ménage pourra faire autre chose) et il le fera plus souvent.

T

43)
François Cuneo
, le 07.11.2006 à 13:34

Okazou, sur le coup, cette fois, je ne suis pas d’accord.

Ce que tu proposes, et c’est peut-être dommage mais c’est comme ça, n’a strictement aucune chance actuellement.

Tu peux le regretter, ce n’est pas la direction qui est prise, et tu ne pourras pas faire grand-chose pour changer ce fait.

Théodore et les gens comme lui, qui font des études pendant des années sur ce sujet parce que ça les intéresse, ça les passionne, sont finalement bien plus efficaces pour améliorer ce qui peut encore l’être que tes grandes paroles (je peux même dire NOS grandes paroles, parce que sur le fond, tu n’as pas forcément tort) qui n’ont aucune chance d’être mises en pratique.

Regarde les bords de mer par exemple: grâce aux écolos, ils ne sont plus bousillés comme avant. Ils n’ont pas dit qu’ils voulaient changer le monde, ils ont agi, localement, géographiquement ou dans leur domaine. Toi tu aurais dit qu’il fallait arrêter le tourisme si je prends ta philosophie.

J’ai confiance dans cette monstrueuse prise de conscience qui est en train de se mettre en place, et j’ai confiance en Théodore et ceux qui sont comme lui. C’est lui, c’est eux qui nous sauveront, avec nous qui pourrons accepter leurs propositions politiquement.

Tu vois Théo, grâce à toi, j’ai repris le compostage de mes déchets hier-soir.

Okazou, je ne comprends pas que tu continues à ne pas comprendre que tes discours ne servent à rien pour sauver la planète, que seuls les actes concrets peuvent être utiles à notre avenir.

À la limite, continue ton combat, mais accepte celui des autres qui est, il me semble, drastiquement plus efficace.

44)
Théodore Besson
, le 07.11.2006 à 13:46

Cuk: merci pour ton commentaire 43 :-)

Tu vois Théo, grâce à toi, j’ai repris le compostage de mes déchets hier-soir.

C’est une bonne idée Re :-)

45)
Saluki
, le 07.11.2006 à 14:59

Il y a le feu, je ne sais pas encore si j’arrive avec l’extincteur ou le bidon d’essence…

Décroissance ou DESESCALADE.

Je l’ai dit ici, sous ces deux formes, et me suis fait tancer vertement par les deux bords: je ne devais pas être trop loin du bon choix, donc.

Désescalade: la croissance n’est pas inéluctable. Dans ma petite société le chiffre d’affaires et la marge sont stables depuis cinq ans. En termes boursiers, je devrais être mort depuis longtemps, heureusement nous ne sommes pas cotés! En termes de confort, je n’ai pas changé, ça va mieux même puisque j’ai chaque année plus que mon strict besoin de survie. Et oui, j’ai de beaux appareil photoss quand on peut en prendre avec un sténopé. Mais je sais le faire et ça me suffit de ce côté-là. Pour ce qui est de l’aspirateur, nous avons un Nilfisk industriel ici. C’est lourd à trimballer à l’étage, mais il a 35 ans: nous l’avons acheté en même temps que la maison, pas beaucoup plus cher à l’époque que le Tornado qui était 20 ou 25% moins cher et aurait déjà rendu l’âme. Le surcoût a été largement compensé par le fait qu’il n’a pas de sac: 35 ans de “pas de sac”, ça buque. Eh oui, Dyson n’a pas inventé le concept.

Au cas où vous n’auriez pas compris Okazou, c’est presque la même chose, mais l’aggressivité en prime.

Que les sociétés cotées veuillent faire de la marge supplémentaire pour mieux rémunérer leurs actionnaires, c’est…normal. Cependant, on n’est pas obligé d’accroître le CA pour augmenter celle-ci. On peut économiser, mieux utiliser la ressource (je vais dire la ressource humaine aussi…). On peut plein de choses, à coût nul.

La situation est différente pour les sociétés non cotées, qui sont la majorité écrasante des entreprises, individuelles ou non, sur la planète: il n’est pas nécesaire de croître à l’infini pour (très) bien vivre soi-même et rendre ses collaborateurs heureux. mais il est nécessaire d’avoir déjà décollé du seuil de pauvreté. Et ça, c’est de l’eau potable, de quoi manger chaque jour, et avoir éradiqué les maladies qui se soignent ici pour quelques euros mais tuent par millions…ailleurs.

Tous les gavés n’en ont pas conscience, mais la plupart des contributeurs de cuk, s’ils sont gavés, sont au moins conscients. Enfin, presque tous.

Mes impôts contribuent, et j’en suis fier, à la construction des routes -s’il n’y en avait pas, m’en fous, j’ai un qat-qat ;° -, des écoles, à boucher un peu le trou de la sécu, et je vois ma taxe professionnelle utile pour mon village, mon département, ma région, et plus loin le pays.

46)
alec6
, le 07.11.2006 à 15:07

T et TTE (va faloir s’y retrouver maintenant !) Je suis designer et je sais de koi j’cause quand je dis que les produits sont fait pour être consommés et ne pas durer. Ils sont même étudiés dans ce sens là. Concevoir et fabriquer un appareil quelconque qui dure plus longtemps ne coûte pas plus cher au consommateur, mais coûte plus cher au fabriquant qui en vend moins, c’est la base du marqueting. Quant à fabriquer des appareils qui se démontent plus facilement, d’une part ils coûtent effectivement plus cher (un insert + une vis + un joint + une machine ou un individu pour assembler le tout coûte plus cher que de fabriquer un moule légèrement différent pour obtenir deux pièces voire une seule si elle est injectée en polipro, qui se clipsent ensemble) et d’autre part ils nécessiteraient un nombre incalculable de réparateurs et de formations qui vont avec, incompatible avec l’évolution des produits, de la mode et du reste. Même si ces appareils ne sont conçus que pour être facilement démontés pour recyclage, ils coûtent plus cher. Le calcul est simple et imparable, fabriquer du jetable en quantité coûte moins cher et fait tourner la machine économique.

Pourquoi ?

Parce que le pétrole ne coûte rien ! Seule la transformation en produits semi fini ou fini a un coût. Le pétrole ne coûtant rien, l’énergie dépensée pour concevoir, fabriquer et distribuer compte pour peanuts dans le coût final. Le coûts secondaires induits par les pollutions diverses et varièes ne rentrent jamais en ligne de compte puisque diluées dans les services publics : routes et santé pour l’essentiel. A court terme et c’est la base de nos sociétés occidentales (et qu’importe le régime politique, cf plus haut) le système actuel est le plus efficace qui soit en terme de production, distribution et consommation. A long terme, en prenant en ligne de compte tous ces coûts jusqu’à présents dillués ou ingnorés (le réchauffement climatique se fait sentir aujourd’hui même si le principe a été découvert au 19e siècle par Fourrier et Arthenius), l’adition va être salée. C’est d’ailleurs ce que décrit le rapport Stern.

TTE ! mais tu as parfaitement raison !

Durable pour qui et quoi? Tu veux faire un jeans qui tienne le coup 10 ans et une voiture 100 ans? Au-delà des coûts énormes auxquels tu vas arriver, tu vas surtout te retrouver à produire des produits qui vont bien au-delà de ce que les gens veulent car pas tout le monde veut porter le même jeans 10 ans ou rouler dans la même voiture 100 ans.

Là est le problème, Tout le monde veut bien faire de petits efforts, mais personne n’ira jusqu’à cette extrème qui serait pourtant nécessaire pour s’en sortir. Tant que nous voudrons rester dans une société de consommation et de surconsommation nous continuerons à produire des tonnes de GES qui réchaufferont la planète au delà des 2° supplémentaires maximum qu’elle est sensée supporter (à supposer qu’elle les supporte !).

Toutes les raisons que tu donnent sont suffisantes pour ne pas mettre en pratique un programme de décroissance. Nous nous prendrons donc le mur dans la gueule.

Le développement durable eut été une solution extraordinaire s’il avait été appliqué dès le début de l’ère industrielle au début du 19e siècle. Mais personne n’a voulu voir que notre monde était fini et qu’aussi grandes soient-elles, des ressources finies sont appelées un jour ou l’autre à disparaître. Quand il est apparu au tout début du 20e siècle que nos activités pouvaient à terme modifier notre environnement et avoir des conséquences néfastes pour nous (cf Arthenius), l’Europe (et le monde) a eu tout d’un coup d’autres chats à foueter vers 1914 que de s’occuper de pollution, disparitions animales et cie…

Si l’Europe arrive à mettre en place un développement dit durable, se ne sera pas si mal que celà même si c’est insuffisant, mais vu le chemin que prennent les US, le Canada (qui voudrait se désengager de Kyoto), la Chine et l’Inde, nous nous prendrons bien le mur dans la tronche !

47)
Okazou
, le 07.11.2006 à 20:10

« Regarde les bords de mer par exemple: grâce aux écolos, ils ne sont plus bousillés comme avant. Ils n’ont pas dit qu’ils voulaient changer le monde, ils ont agi, localement, géographiquement ou dans leur domaine. Toi tu aurais dit qu’il fallait arrêter le tourisme si je prends ta philosophie. »

Précisément, de ce combat-là, j’en suis. Nous sommes d’abord parvenus à contraindre les propriétaires riverains de la côte à ne plus rejeter leurs eaux vannes à la côte puis nous sommes parvenus à chasser les promoteurs des zones de plus haute marée.

Alors tu peux triompher et me dire que c’est bien la preuve que l’on peut y arriver sans engager de moyens radicaux. Bien sûr, que l’on peut y arriver, même s’il faut vingt ans pour parvenir à l’emporter sur les marchands de béton.

Mais le béton n’a jamais été mortel pour l’homme, on peut le démolir et imposer la nature à sa place. De même, les matières fécales qui aboutissent à la côte sont parfaitement digérées par la mer. Seuls les pêcheurs à pied se plaignent et nous ne sommes alors, après tout, que devant un problème ordinaire de santé publique.

De plus, dans les deux cas, nos combats s’appuyaient sur la loi les réduisant quasiment à un duel juridique, inutilement long. Quand la loi existe, la résolution du problème s’en trouve normalement facilitée. Mais pas toujours.

Par exemple, j’en ai déjà parlé ici, le combat que nous menons aujourd’hui pour la qualité de l’eau, contre l’extension des porcheries et pour le traitement des lisiers, est loin d’être gagné et la raison en tient essentiellement à l’air du temps c’est-à-dire à la sacro-sainte priorité économique imposée par l’idéologie libérale : c’est l’entreprise et le commerce qui commandent au monde, non pas les populations et leurs besoins. Même vitaux !

Tu me suis toujours ou tu as déjà décroché de mes délires extrêmistes ?

J’en remets une petite couche. Plus d’un porc sur deux est produit sur notre petit territoire breton (moins de 10 % du territoire agricole français). Ici, on suit en quelque sorte la philosophie de la symbiose de Kalundborg puisque sont regroupés les porcheries, les produits de nourrissage, les engrais nécessaires aux produits de nourrissage, les usines d’abattage et de transformation, etc. Les abattoirs ne sont jamais loin des porcheries et les usines de transformation ne sont pas plus éloignées des abattoirs. Je n’ai jamais eu la curiosité de comparer le taux de vétérinaires à l’hectare mais ça doit être colossal. Car les vétos ont du boulot, ici. Je ne te parle pas des quantités proprement industrielles d’antibiotiques et autres produits de soin injectées au quotidien dans le cul de nos gorets ! Avec les effets nocifs sur les souches desdits antibiotiques. Tout ça pour un mode de vie qu’il serait irréaliste de vouloir changer.

La rentabilité est maximale mais elle ne le serait plus si les lisiers et autres effluents chimiques de cette surproduction devaient être traités et non pas lâchés dans la nature.

Or, lorsque nous demandons (depuis des années) de faire simplement appliquer les lois en matière d’extension des porcheries et de traitement des lisiers, se dresse devant nous le spectre redoutable de l’économie toute puissante qui chasse d’un revers de main ces importuns qui réclament le droit, pourtant élémentaire, de boire de l’eau potable autrement que dans une bouteille en plastique.

On en est là, François !

Le préfet signe des deux mains les extensions, pourtant illégales, des porcheries contre la loi et contre les décisions du tribunal européen.

Tu commences à saisir ? Ce système économique perverti est si puissant qu’il agit contre les lois du peuple. C’est la démocratie, tout simplement, qui est foulée aux pieds par les marchands. Nos représentants élus en sont arrivés, entraînés dans cette idéologie mortelle, à desservir nos intérêts pour sauvegarder ceux des marchands. Le nouveau dieu Baal c’est la surproduction (qui induit la surconsommation).

Ce n’est qu’un petit exemple de l’action néfaste du libéralisme actuel.

Alors, François, si je suis la stratégie des petits pas que tu recommandes, que doit-on faire ? Conseille-moi !

Pour ma part, j’attends des politiques, qui sont les grands responsables de cet état de fait (nous leur avons confié démocratiquement le pouvoir), qu’ils replacent les intérêts de l’homme au-dessus des intérêts des marchands. J’attends en premier lieu qu’ils condamnent explicitement le système économique actuel et qu’ils établissent une stratégie de développement différente, respectueuse de l’homme et de son environnement. C’est donc sur nos politiques que nous devons jouer. Sans leur faire le moindre cadeau. La démocratie, c’est ça. Bien sûr, si on ne croit même plus dans la démocratie…

C’est impossible, dis-tu. En es-tu bien sûr ?

Ce que je propose est irréaliste ? Je suis convaincu que c’est le meilleur combat à mener, d’autant plus que ça urge. Si tu ne crois pas que la cible soit la bonne, nous en reparlerons au fur et à mesure de notre descente vers le gouffre (avec ou sans mesurettes) qui perdurera tant que perdurera ce système économique. Nous ferons le point. Des débats en perspective !

Alors, pour abonder dans ton sens je te dirais que si tu n’y crois pas, ça ne se fera pas. C’est bien certain. Mais si ça ne se fait pas, on explosera dans le mur !

Ce ne serait pas plus raisonnable d’y croire et d’essayer ? D’ailleurs, a-t-on le choix ?

Le monde n’est pas une marchandise.

48)
Okazou
, le 07.11.2006 à 23:27

Encore un petit mot parce que ce que je trouve effarant que ceux qui préviennent, depuis si longtemps déjà, que le problème est gravissime et proposent d’aller au plus court vu l’urgence et au plus simple en même temps vers la cause du dérèglement et de retrouver la voie de la raison, ceux-là sont ceux qui sont accusés de manque de sérieux, d’irréalisme voire d’extrêmisme.

On a beau dire, beau faire pour que le problème se règle au plus vite avec le plus de douceur et le plus d’efficacité, les gens continuent de penser que la situation peut être sauvée sans changer de modèle.

Alors ce scenario écrit par des gens irrésolus les mènera à coup sûr (simplement on ne sait pas quand) vers un gros électro-choc qui les sortira de leur torpeur et chassera enfin le doute de leur esprit. Attendons donc, puisqu’ils le veulent, ce clash et leur panique.

Cette attente, c’est la méthode violente. On ne fait rien en espérant qu’une pluie salvatrice éteindra l’incendie avant que tout ne soit réduit en cendres mais quand aucune pluie ne vient (ou les trois gouttes des demi-mesures) et que les flammes commencent à nous brûler la couenne, alors on panique et seul un gouvernement pompier à poigne, bien autoritaire voire totalitaire arrive avec ses grosses pompes et noie tout le monde. Applaudissements du public et un Oscar en carbone pour le scenario.

Agir tout de suite, avec pour arme la démocratie, exiger de nos politiques (leur mettre une pression personnelle, solide et constante) qu’ils prennent résolument, dès aujourd’hui, les vrais problèmes à bras-le-corps, qu’ils expliquent au peuple quelles sont les tenants et les aboutissants (la télé doit redevenir un outil éducatif de la démocratie) et de quelle manière la politique, dans une démocratie retrouvée, reprend les choses en main pour aller dans la bonne direction sur des buts clairement définis et orientés vers l’homme, ses besoins et son environnement, voilà la méthode douce du moindre prix à payer.

Le vrai problème, voyez-vous, est que ceux qui refusent la solution démocratique douce ne croient plus dans la politique. Ils ont perdu toute notion de combat en commun pour l’intérêt commun, ils ne jouent plus, tristement et inefficacement, que pour eux-mêmes, dans leur coin, égoïstement. Certains d’entre eux se réjouiront même de voir apparaître un pouvoir totalitaire qui les rassurera. Soulagés, enfin ! Tout est cramé et un Le Pen est au pouvoir.

Okazou — « On a vraiment perdu la boule.

François — Cause toujours ! »

Un autre monde est possible.

49)
alec6
, le 08.11.2006 à 10:25

Tu es plus optimiste que moi O, pour ma part je suis convaincu que nous nous prendrons bien le mur dans les gencives… il faudra attendre que quelques palais se soient effondrés à Venise lors d’une Aqua Alta exceptionelle, ou qu’une marée de la même espèce ne submerge quelques digues flamandes ou britaniques (celles qui protègent Londres des hautes marées) ou je ne sais quelle autre catastrophe écologique de vaste ampleur pour éventuellement réagir…

La décroissance ne fait rêver personne. Le développement durable en revanche a le vent en poupe, on déculpabilise le consommateur en faisant rouler sa ouature au soja, en l’éclairant à la fluo-compacte, en recyclant ses innombrables trucs, bidules et déchets ! Et en prime on dit aux industriels qu’ils continueront à faire du profit et des bénéfices.

Sincèrement ! j’aimerais tant que ce soit vrai, que ça marche et qu’en 2050 mes petits enfants puissent faire du ski dans les Alpes, prendre leur voiture à hydrogène pour faire leur courses bio à l’hyper du coin et partir en vacances à Bali dans un Airbus propulsé au distilat de sucre de canne… Que du bonheur !

50)
zitouna
, le 10.11.2006 à 20:14

Bien sûr, dans les gencives, qu’on va se la prendre, la Krise, et ça va faire très mal. L’écologie industrielle, c’est formidable, mais il aurait fallu commencer il y a au moins 60 ans! Aujourd’hui, même en y mettant le paquet, ça ne fera que retarder un poil l’échéance.
Parce qu’il y a:
1 le réchauffement climatique, dont c’est tellement devenu une évidence que plus personne ne le nie.
2 la déplétion du pétrole dont ce qu’Alec6 nous a si bien expliqué de quoi il s’agit (mais là, encore beaucoup de sceptiques)
3 et puis l’eau, on pompe, les nappes phréatiques de manière frénétique, on les pollue, ainsi que les rivières et les océans, on risque de ne plus avoir de quoi diluer le pastis l’été…
4 le problème des semences: la très grande majorité des graines vendues dans le monde le sont par 5 sociétés (monsanto, dupont, rien que des philantropes…), et tous les ans, des variétés anciennes disparaissent au profit de nouvelles “super graines”, qui nécessitent plus d’engrais (fabriqués par le grainetier lui même), plus de pesticides (fabriqués par le grainetier lui même) et plus d’irrigation (la flotte, c’est pas ce qui manque, hein?)… Résultat, les terres agricoles sont complètement dévastées, les nappes phréatiques, quand il en reste, polluées, les insectes pollinisateurs disparaissent, les “nuisibles” se renforcent, et le jour où il n’y aura plus qu’une espèce de blé et qu’elle sera massivement atteinte par un fléau quelquonque, non seulement on aura chaud, sans pétrole pour la clim, soif, mais on risque aussi de sauter quelques repas…

z (super optimiste: j’ai des mollets d’acier!)

51)
Okazou
, le 13.11.2006 à 08:55

Du grain à moudre sur France-culture avec ce débat sur l’efficacité du droit à polluer pour la préservation du climat.

France-culture à 17 heures

Podcast pour les empêchés.

52)
alec6
, le 13.11.2006 à 13:36

Merci O pour le lien, c’est en cours de podcast !

Voici un autre lien pour une émission de Fance culture Terre à Terre , dont je ne cesse de faire la promotion et qui consititue l’une de mes sources d’information. Le sujet de samedi concerne le dilemne “Pétrole contre nourriture” ou plus exactement bio” carburants vs agriculture classique…

53)
PenséeMultiple
, le 28.03.2009 à 18:54

Bonjour,

Une présentation audio de l’écologie industrielle d’une durée de 25’ par Suren Erkman, professeur d’écologie industrielle à l’Université de Lausanne est disponible à cette adresse

54)
Ölbaum
, le 06.08.2009 à 22:37

Pas terrible la caricature de Steve Jobs, s’il faut lui mettre un logo Apple sur le pull (qui devrait être à col roulé, soit dit en passant) pour qu’on le reconnaisse.