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Les livres et leur salon

Vous savez ce que c’est - depuis des décennies, on prédit la mort du livre. D’ailleurs, le bureau informatisé devait supprimer le papier. Il est vrai que nous communiquons davantage par courrier électronique et moins par lettre couchée sur pâte de bois. Mais jamais nous n’avons été inondés de papier autant que depuis le moment où les ordinateurs ont provoqué une explosion de la consommation en rendant facile, oh combien, la mise en forme de textes.

Pour les livres, c’est pareil.

Vous entendez souvent des plaintes: on ne lit plus, la culture n’est plus ce qu’elle était, etc, etc, je ne m’attarde pas sur ce refrain bien connu.

La vérité vraie, c’est qu’il n’y a jamais eu autant de livres en circulation, ni jamais autant de gens qui lisaient. Bien sûr, tous les lecteurs ne sont pas des érudits qui avalent des textes savants au kilomètre ou des classiques à la tonne. Je prétends pourtant que proportionnellement, il y en a davantage qu’autrefois, les livres sont à la portée de tout le monde.

Le livre des livres, celui qu'autrefois seuls des privilégiés avaient le droit de lire: aujourd'hui tous les livres qui existent sont à la portée de tous, dans les pays démocratiques.

Ce qui risque de tuer le livre, ce n’est pas une désaffection des lecteurs, ce n’est pas non plus l’informatique, au contraire - c’est la transformation de cet objet d’exception (culturelle) qu’est un bouquin en simple marchandise soumise aux lois du marché de la même façon qu’un oignon ou un t-shirt.

Actuellement, le danger est à son comble, du moins en Suisse: la commission de la concurrence tente de libéraliser le prix du livre au nom de la sacro-sainte liberté du commerce.

La Suède est là pour nous rappeler les effets pervers de cette liberté, instaurée dans ce pays-là il y a une vingtaine d’années: les livres ont très vite renchéri, les ventes ont baissé en conséquence, les petits libraires et les petits éditeurs qui publiaient la littérature suédoise ont disparu par centaines, et avec eux la diversité, et, en dernière analyse, la liberté de choix des lecteurs. Quelques “gros” ont monopolisé l’édition et la vente, et ont préféré les best-sellers venus du monde anglophone aux auteurs du pays. Il a fallu que l’Etat intervienne, mais il n’a pas vraiment fait refleurir la diversité créatrice d’antan. Aujourd’hui sans aides de l’Etat il n’y aurait probablement plus ni édition, ni écrivain. Mais la Suède littéraire n’en est pas moins un pays sinistré.

En Suisse francophone, où les prix fixes ont pratiquement disparu, la concurrence acharnée à coups de baisses et d’escomptes que se livrent Hachette (propriétaire de la chaîne Payot, autrefois suisse) et la Fnac a déjà abouti à la fermeture de 30 librairies, de celles qu’on aime, en deux ou trois ans.

Un salon pour quoi faire?

Si on veut la preuve que des livres, il y en a vraiment beaucoup, plus que jamais, même, une visite à un Salon du livre vous la donne illico. Il y en a pas mal, un peu partout dans le monde francophone, et notamment celui de Paris, Porte de Versailles, en mars, et celui de Genève, à Palexpo, fin avril: il a fermé ses portes pour la 19e fois hier dimanche.

Un mot pour régler son compte à la complainte annuelle qui veut que le Salon du livre de Genève soit un fourre-tout parce qu’on y trouve, à côté de beaucoup de livres, une exposition d’oeuvres d’art, et quelques articles annexes; des fauteils relaxants dans lesquels on est censés lire confortablement calé, par exemple. Il y a aussi une section “alternative”, où on vous parle de Tiers-Monde, d’exploitation, de victimes des guerres - généralement au moyen de livres, d’ailleurs.

Il y a un village alternatif, avec des stands pour toutes sortes de causes, et un carrousel au milieu, pour la détente entre deux livres...

Personnellement, tout cela ne me dérange pas, au contraire. Et puis, n’est-ce pas, si on veut se consacrer aux livres exclusivement, personne n’oblige personne à voir les oeuvres d’art ou à rendre visite aux alternatifs.

Quoi qu’il en soit, la part du lion est réservée aux bouquins.

Dans des “avenues” qui portent des noms qui vont de Andersen à Zola, on trouve quelque chose que je qualifierai de catalogue grandeur nature: une bonne partie des livres actuellement sur le marché sont là, prêts à être touchés, feuilletés. Et achetés s’ils ont réussi à nous séduire.

Un grand catalogue, qu'on peut butiner à loisir.

Et puis si on a de la chance, on peut même rencontrer les auteurs des livres, obtenir une dédicace.

Justement parce que le livre n’est pas un objet comme un autre, j’ai toujours aimé les foires du livre, alors que je déteste les foires et les comptoirs commerciaux généralistes. J’y vais pour bouquiner, et généralement une visite ne me suffit pas.

On ne comptera donc pas sur moi pour dire que “les foules, ma chère, c’est d’un vulgaire, d’un fatigant!”. C’est fatigant, c’est vrai, si vous passez une journée à butiner de livre en livre. Mais c’est une bonne fatigue. Du moins je trouve.

La lecture, un amour qui se cultive, dans un Salon du livre aussi. Des milliers d'enfants viennent lire ici.

Le Salon de Genève 2005

Rencontrer Jean Ziegler signant son dernier livre, croiser Jean Mohr, grand photographe de réputation mondiale, ou Virginie, gymnasienne vaudoise en quête de lectures, dans tout cela le maître-mot c’est RENCONTRER. Plutôt que de parler du côté foire, je préfère voir le côté positif de ce Salon du livre (c’est plus joli que Foire du livre, Salon...). Sans compter que pour nous qui écrivons, tout seuls dans notre coin, qui sacrifions une partie de notre confort pour avoir le temps d’écrire (car l’écriture ne nourrit guère son plumitif, dans nos contrées), c’est important de rencontrer notre public.

On pourrait rencontrer Jean Mohr, un photographe de réputation internationale...

... ou Jean Ziegler, toujours prêts à défendre les démunis.

On peut même rencontrer Henri Dès, parce qu'il y a aussi un salon de la musique.

Et enfin, tous tant que nous sommes, nous rencontrons des livres dont nous ne soupçonnions pas l’existence, nous faisons des découvertes qui nous accompagneront bien au-delà des trois ou quatre jours que dure le Salon. Je vous le prouverai un de ces jours, j’ai découvert entre autres un livre qui va intéresser les internautes de Cuk, mais il faut que je le finisse d’abord, alors jusque-là - motus. C’est le cas de le dire.

Le Salon du livre de Genève offre par ailleurs chaque année l’occasion de rencontrer un pays ou une région. Une idée qui a toujours un grand succès. Je me souviens de la rencontre de Bâle, il y a quelques années. C’est encore la Suisse, Bâle, à moins de trois heures de train par le pied du Jura. Et pourtant, la rencontre de cette ville qui est un des berceaux de l’imprimerie et du livre, un carrefour d’idées comme nous en avons peu, a passionné justement parce qu’on ne prête généralement pas attention à ceux qui nous sont proches. On a découvert Bâle comme on l’aurait fait d’un pays lointain.

Cette année, c’était le tour de notre voisine l’Italie.

L'Italie était l'hôte d'honneur du Salon du livre 2005.

Le stand était très officiel et un des problèmes majeurs en était absent - pour cause. En effet, une bonne tranche de l’édition italienne est entre les mains de l’homme qui est aujourd’hui premier ministre. Et le stand étant entre autres patronné par le ministère italien de la culture, les problèmes politiques créés par la prédominance du premier ministre sont bien entendu évités. Mais il y a les rencontres, comme ailleurs. Et lorsqu’on commençait à discuter avec les écrivains italiens, ils vous racontaient leurs contorsions pour tenter de trouver d’autres éditeurs, hors du groupe. Oui, ils sont venus, en dépit du gouvernement tel qu’il est, avec lequel ils sont en désaccord. Ils ne voulaient pas se priver des rencontres possibles, de la chance de raconter à des gens comme moi, par exemple, leurs difficultés actuelles, qui viennent s’ajouter à celles qui sont communes à toute personne qui écrit.

Ces rencontres étaient finalement émouvantes. En effet les problèmes que pose la contradiction entre besoin d’être lu et problèmes politiques aggravent la situation des écrivains. Il faut d’ailleurs préciser que beaucoup d’entre eux reconnaissent que les éditeurs du groupe Berlusconi ne font pas spécialement de pressions politiques sur le contenu de leurs oeuvres. Ce sont eux (ou du moins nombre d’entre eux), les écrivains, qui, en signe de protestation, ne veulent pas soumettre leurs oeuvres aux éditeurs du groupe. Une forme de grève larvée, en quelque sorte.

Lorsque les feux se sont éteints

Que dire, au bout de ce Salon? Je n’ai pas réussi à tout voir. J’ai rencontré des dizaines de personnes. Avec certaines d’entre elles, j’ai pris des rendez-vous pour plus tard. Des projets, des idées, ressortiront peut-être de ces rencontres. Des impulsions. On ne sait jamais. Ce qui est sûr, c’est que pour se faire une idée de l’utilité de telles bastringues, il n’y a qu’un moyen: y participer, y aller en visite.

Qu’est-ce que j’entends bougonner, là-bas, au dernier rang? Vous auriez préféré que je vous écrive cette humeur lorsque vous auriez au moins une chance d’aller vérifier par vous-même si j’avais raison? Vous avez en partie raison, Vous-du-Dernier-Rang. Mais voilà. Le Salon n’a commencé que mercredi soir, jeudi c’était trop tôt, et vendredi c’était le jour du Tigre - à tout Seigneur tout honneur. Cela dit, si vous au Québec, en Belgique, dans les régions françaises ou Outre-Mer, vous avez peut-être un Salon prochain qui vous attend (et dont j’ignore les dates), si êtes à Paris, votre Salon a lieu en mars, et si vous êtes en Suisse, l’année prochaine c’est le vingtième anniversaire, ce sera sans doute un Salon particulièrement splendide. Alors, rendez-vous fin avril 2006? D’accord. De toute façon, les livres vous attendront.

26 commentaires
1)
pilote.ka
, le 02.05.2005 à 05:30

Avec mes yeux qui me lâchent lentement je ne lis plus que les modes d’emploi :(
En revanche sur l’informatique tu a raison. Avec l’ordinateur on a aussi inventé l’imrimante, la PAO etc.

2)
Grizzimero
, le 02.05.2005 à 07:46

J’adore aller au salon du livre, et comme j’adore les bouquins aussi, j’en achète tout plein. Je n’ai malheureusement pas le temps de les lire et ça m’énerve. Du coup, je ne vais plus au salon du livre…et j’évite aussi les payot, fnac, yeux fertiles et autres librairies qu’elles soient grandes ou petites! J’attendrai donc la retraite pour trouver le temps de lire…

Allez plus que 35 ans avant la première paie AVS, courage mon petit!

Cela dit, j’ai toujours rigolé pendant mes études en médias interactifs (1998-2002), lorsqu’on prédisait la mort du papier… Surtout lorsque je voyais les étudiants sortir en version papier des sites web complets pour le confort de lecture uniquement… J’en ai encore pleins d’autres des exemples comme celui-là! En bref, le papier n’est pas mort et pas avant longtemps!

3)
Franck_Pastor
, le 02.05.2005 à 07:48

Moi aussi j’entendais partout que l’informatique allait tuer le papier, et j’y croyais. Le moins que l’on puisse dire est que c’est faux, y compris depuis Internet. Mais pourquoi ? Quelqu’un peut-il expliquer les raisons pour lesquelles le livre imprimé est toujours en pleine forme à notre époque ?

[Edit : partiellement grillé par Grizzimero]

4)
Caplan
, le 02.05.2005 à 08:13

Merci Anne pour cette promenade à Piogre!
Pour ma part, je trouve que les livres pour enfants produits par ordinateur, par exemple, n’ont jamais été aussi beaux durant ces dernières décennies! Quand on voit les horreurs produites dans les années 70, on se rend compte du progrès!

5)
Grizzimero
, le 02.05.2005 à 08:14

Franck, je pense que le papier a encore de très beaux jours devant lui. A mon avis, les personnes n’ont pas encore compris que le papier doit être en complément à Internet et vice versa. Combien de sites y-t-il qui sont une simple copie de la version papier…? Ou pour les journaux, il n’y a que Le Matin qui s’en sort bien car son contenu léger ainsi que la courtesse de leurs articles aident grandement la lecture à l’écran. (essayez de lire des textes du journal « Le Temps »…) Il est vrai que cela est propre à la ligne rédactionnel de ce journal et non pas à une réflexion de fond sur comment publier une information sur papier et électroniquement. Donc, le mérite n’est que minuscule…! :-) Mais cela prouve bien que pour la lecture à l’écran, ce n’est pas encore ça.

Je peux donner également une autre explication: l’être humain adore posséder, posséder matériellement. Avoir sous forme électronique ne suffit pas. Cela est dû à la conservation des données. Avez-vous déjà essayé d’ouvrir un document tapé sur le traitement de texte de Commodore ou d’Atari…? Les données actuelles seront-elles conservables? Nous ne pouvons pas l’affirmer pour l’instant quand bien même des institutions de standardisation essaient de rendre les documents électroniques les plus intemporels possible.

Je me réjouis de connaître l’avis des autres personnes sur ce sujet. :-)

6)
Guillôme
, le 02.05.2005 à 08:44

aujourd’hui tous les livres qui existent sont à la portée de tous, dans les pays démocratiques.

Hélas, ma chère Anne, si tu pouvais avoir raison…

Je me rappelle encore d’amis japonais qui se fournissaient en livre d’histoire à l’étranger pour connaître les périodes sombres de leur pays. L’actualité récente a encore souligné cette problèmatique (le japon minimisant le massacre de Nankin en décembre 1937).

Mais, ce pays est loin. Regardons beaucoup plus près. La France.
La ligue des droits de l’homme recense l’ensemble des lois liberticides qui permettent en France de censurer à tout va :
http://www.ldh-france.org/telechargement/loi_observatoire/TRICOIRE20200.rtf

Fiction? Outils juridiques non utilisés? Que nenni. Chaque année, nombreux sont les livres qui sont interdits. Le plus souvent car ils sont de nature politique ou juridique (ex : livres sur Mitterand même si ça date) mais pas seulement, pour des raisons morales aussi, Christian Laborde avec  » l’os de Dyonisos » est interdit le 12 mars 1987 (ce n’est plus le cas aujourd’hui).

Le plus difficile est de se rendre compte de cette censure qui est souvent invisible ou sans publicité. Généralement on le sait plus tard.

Là où je te rejoins, c’est qu’il est possible « pour tous » d’avoir accès à n’importe quel livre grâce à Internet, l’importation… encore faut-il savoir quoi chercher ou lire! Mais ne soyons pas dupe, chaque époque, chaque état et chaque pouvoir en place exerce une censure car quelquesoit la raison évoquée (trouble à l’ordre publique, atteinte aux moeurs…), cet avis est par nature unilatéral.

Sinon, sur l’aspect « libéral » du livre comme une marchandise évoqué dans ton article, nous sommes encore protégé en France de cela avec l’interdiction de solder le livre et le contrôle des prix :)

guillôme

7)
Saluki
, le 02.05.2005 à 09:06

Cela dit, j’ai toujours rigolé pendant mes études…(1998-2002), lorsqu’on prédisait la mort du papier…

… j’entendais partout que l’informatique allait tuer le papier, et j’y croyais.

Il y a bien plus longtemps, bon sang: il y a quarante ans!, lors de mes études d’ingénieur, j’ai entendu la même chose. Et apprendre le Fortran sur un cahier ne me semblait pas trop paradoxal.

J’ai vite eu le démenti:
pour obtenir le chiffre des ventes de mon secteur, cinq ans plus tard, on me donnait tous les lundi matin 800 pages de listing où j’allais piocher 4 ou cinq lignes.
Aujourd’hui je n’imprimerais, éventuellement, que ces cinq lignes là.

8)
Saluki
, le 02.05.2005 à 09:35

En deux ans, Mme Saluki et moi, avons perdu nos deux mamans, pas loin du siècle pour l’une, 85 ans pour l’autre.

Nous avons du déménager leurs maisons et avons stocké en près de cent cartons – donc pas loin de trois tonnes – leurs bibliothèques qui avaient pour caractéristique d’avoir été accumulées de bric et de broc avec également des ouvrages ayant appartenu à leurs parents.

En faisant les cartons, nous avons heureusement établi la liste des ouvrages et ainsi, aujourd’hui, nous réinstallons les ouvrages dans la pièce qui est devenue d’abord par force, maintenant par bonheur, notre bibliothèque.
Que d’ouvrages d’inconnus – surtout dans les bondieuseries, ça c’est pour Alec6 – mais aussi des essais publiés à « compte d’auteur » par le grand-père, normal, il était à la Cour des Comptes!

Et, au détour de la page de garde des « Voix du Silence », un « Pour Jacqueline au talent affirmé, André Malraux » ou mieux sur le papier jauni et corné, et la couverture rouge d’un « Paroles » de 1946 ou 47, la même dédicace signée « J.P. »

Les plus anciens se souviennent des livres non massicotés, et de l’utilité du coupe-papier ou de l’ouvre lettres pour lire. Nous en avons trouvés, tranquilles, attendant leur premier lecteur depuis quarante ou cinquante ans.

Et tout ceci se mélange aujourd’hui à nos ouvrages récents.
C’est la vie.

9)
Stilgar
, le 02.05.2005 à 10:37

Je hais les livres !!!

Ils me ruinent, je ne sais pas leur résister. Les librairies sont des aimants honnis.

Trèves de plaisanteries, le livre ne disparaitra jamais au profit de l’informatique. Avez vous sérieusement essayé de lire un ouvrage complet sur un ordinateur ?

Un livre se transporte de partout. Ah le plaisir de se plonger dans une belle histoire, confortablement installé à l’ombre d’un arbre, rafraichi par une douce brise…

10)
François Cuneo
, le 02.05.2005 à 10:52

Un livre se transporte de partout. Ah le plaisir de se plonger dans une belle histoire, confortablement installé à l’ombre d’un arbre, rafraichi par une douce brise…

Ouais ben bon, un PowerBook, on peut aussi le prendre à l’ombre d’un arbre, rafraîchi par une douce brise hein…

Quoi? Ok, je vais à l’ombre d’un arbre, rafraîchi par une douce brise, et je ferme bien la porte.

11)
Saluki
, le 02.05.2005 à 11:33

Ouais ben bon, un PowerBook, on peut aussi le prendre à l’ombre d’un arbre, rafraîchi par une douce brise hein…

Ces jours-ci, mieux vaut quand même choisir son arbre et faire attention aux allergies dues aux pollens.

Nous sommes arrivés tard le soir, vendredi, et ce n’est pas révéler un secret d’alcôve que de dire que nous dormons la fenêtre ouverte.
Samedi matin, nous nous sommes réveillés …jaunes.
Hé oui, il y a quatre hectares de colza à l’ouest de la maison!
Il y avait près d’un mm de pollen partout. Et les abeilles du maire (notre syndic) qui ne se donnaient même pas la peine d’allonger de quelques centaines de mètres leur ronde amasseuse.

12)
Anne Cuneo
, le 02.05.2005 à 13:17

Je suis d’accord avec ceux d’entre vous qui me corrigent en me faisant remarquer que tous les livres ne sont pas à la disposition de tous. Mais je faisais une généralisation par rapport à l’époque où la lecture de la Bible en français vous valait la mort au bûcher. Dans certains pays non démocratiques, cela se retrouve encore… Disons que dans les pays évolués tous les livres ne sont pas à la portée de tout le monde dans le pays, mais il n’est pas très difficile de se les procurer ailleurs.
Exemple, qui date d’avant Internet, je le prends exprès: en Suisse, il a longtemps été impossible de se procurer le livre de Jean-Baptiste Mauroux “Du bonheur d’être Suisse sous Hitler”. Il avait été ostracisé par tous les éditeurs helvétiques. Il disait des vérités inacceptables en 1968, que certains ont plus ou moins acceptées en 1995, mais ce n’est toujours pas vraiment digéré. Son livre a été publié par Jean-Jacques Pauvert à Paris. Nous avons tout de même tous pu le lire, nous l’avons acheté en France. On ne nous l’a pas pris à la frontière, nous n’avons pas été jetés en prison. C’est grave, un livre qu’on occulte, mais le degré de persécution n’est pas le même. Voilà ce que j’ai voulu dire, un peu rapidement bien entendu.
L’important, c’est que maintenant, avec les projets de libéralisation du prix du livre (qui vous pend au nez en France aussi, les amis, soyez lucides!), le lecteur finira par ne plus avoir le choix: il ne pourra lire que les livres dont les éditeurs monopolistes décideront D’AVANCE qu’ils vendent un chiffre minimum – 10’000 par exemple. Et tous les inventeurs de la littérature, les jeunes, n’auront plus d’espace où s’exprimer et faire leurs premières armes. Ça, c’est l’attaque la plus grave à la démocratie de la lecture actuellement – même dans les pays démocratiques.

Anne

13)
JCP
, le 02.05.2005 à 17:24

Ce qui risque de tuer le livre, ce n’est pas une désaffection des lecteurs, ce n’est pas non plus l’informatique, au contraire – c’est la transformation de cet objet d’exception (culturelle) qu’est un bouquin en simple marchandise soumise aux lois du marché de la même façon qu’un oignon ou un t-shirt.

Non. De la même façon que de la musique, qu’un film ou qu’une pièce de théâtre.

Si l’on veut faire du livre une exception culturelle (et je n’y suis pas opposé), subventionnons les auteurs, pas les libraires ou les éditeurs. Comme on subventionne (ou pas) les autres artistes.

JCP

14)
Sparhawk
, le 02.05.2005 à 17:32

Bravo Anne, très bon article. Je partage totalement ton point de vue. J’ai d’ailleurs transmis ton article à Pierre-Marcel Favre (le président du Salon du livre, pour les non-Romands ;-) ) Pour faire suite à ta remarque sur les critiques comme quoi le Salon du livre serait un fourre-tout, j’abonde dans ton sens. M. Favre nous a fait remarquer que le Salon du livre de Paris a vu sa fréquentation diminuer drastiquement ces dernières années, alors qu’il a lieu à Paris, agglomération de plusieurs millions d’habitants, capitale de la langue française, berceau d’une foule d’éditeurs et d’institutions culturelles. Il bénéficie également d’un immense soutien de la presse. Pourtant, cette année, il n’a eu que 140000 visiteurs. Le Salon du livre de Genève attire bon an, mal an plus de 100000 visiteurs, dans une ville de 200000 habitants. Je pense qu’un tel succès est dû à l’éclectisme de la manifestation. Même si on n’est pas passionné de livres, on peut trouver une bonne raison de s’y rendre et, il y a de fortes chances que par la même occasion on s’intéresse aux livres.

Il est vrai qu’à un moment on a parlé de la mort du papier, mais c’était les propos de gourous de l’informatique, qui sont, à mon humble avis, souvent dans un monde à part, loin des préoccupations des gens. A ce propos, je me rappelle mes débuts dans l’informatique, au début des années 80, à l’époque où au niveau informatique personnelle, on ne trouvait que peu de logiciels. Sur mon ZX81, je devais programmer les logiciels que je voulais ou les recopier dans des revues informatiques: Dans ces dernières, on trouvait alors des « prédictions » selon lesquelles dans l’avenir, la plupart des êtres humains allaient devenir des programmeurs… Le même genre de « philosophie » faisait dire, lors de lancement du Mac, que cette histoire de souris, de dossiers, de clic, double-clic, c’était juste un gadget, que la vraie informatique se faisait à la ligne de commande.

Quant à la censure, Internet est un bon complément du papier. Des livres injustement censurés peuvent être diffusés par ce moyen tant qu’une législation en la matière ratifiée par tous les gouvernements du monde n’existe pas. Cet état de fait qui profite à des gens aux visées ignobles (nazis, racistes, pédophiles, etc.) peut aussi bénéficier aux gens honnêtes.

15)
Olivier Pellerin
, le 02.05.2005 à 22:26

Je rêve d’un livre…
qui puisse sur lire sur un écran, un PDA, avec de l’encre électronique, qui soit mis à jour facilement, qui diffuse des idées controversées, ou nouvelles, ou classiques, qui se transmette aisément, qui puisse être tiré à 3 exemplaires et un peu plus, sans difficulté, qui ne coûte pas cher, mais qui permette aux auteurs d’en tirer profit, ainsi qu’aux éditeurs (car il en faut)…
et j’y travaille.

Merci Anne, les livres (qu’ils soient en papier ou autre chose) c’est la vie.

16)
Anne Cuneo
, le 03.05.2005 à 09:47

Si l’on veut faire du livre une exception culturelle (et je n’y suis pas opposé), subventionnons les auteurs, pas les libraires ou les éditeurs. Comme on subventionne (ou pas) les autres artistes.

Le prix fixe du livre, cela ne signifie nullement subventionner les libraires, ne confondons pas. Cela signifie seulement faire d’un prix unique d’un certain livre une obligation. Cela permet de protéger les petits libraires qui ne peuvent pas se payer le luxe de faire les mêmes rabais mirobolants qu’une Fnac par exemple. Or la littérature nationale a besoin des libraires, qui la défendent, qui sont souvent nos premiers lecteurs et qui partagent leurs coups de coeur.
En Suisse, il y a quelques aides aux éditeurs, et de rares aides aux auteurs. Quant au reste, il faut se débrouiller avec les droits d’auteur. Et que deviennent les droits d’auteur d’un écrivain mal connu qui n’est plus offert en coup de coeur par des libraires qui ne sont plus là? La demande du prix fixe, c’est, de la part des auteurs, la revendication de gagner correctement sa vie; de bonnes ventes diminuent le besoin qu’on a de subventions publiques. L’exception culturelle demandée pour le livre (pour la culture), c’est une protection de la création “locale”, c’est-à-dire nationale, face au rouleau compresseur de la littérature notamment anglo-saxone qui, du fait qu’elle est publiée dans la langue la plus lue du monde, a tendance à balayer tout le reste. La concurrence est, avec des prix libérés, déloyale.

Anne

17)
JCP
, le 03.05.2005 à 14:13

Cela permet de protéger les petits libraires qui ne peuvent pas se payer le luxe de faire les mêmes rabais mirobolants qu’une Fnac par exemple.

Et bien, c’est exactement ça, subventionner.

La concurrence est, avec des prix libérés, déloyale.

Vu comme ça, alors, la concurrence est toujours déloyale pour celui qui la subit…

Et le prix unique ne réduit pas le besoin de subvention, il transfert le paiement de l’Etat (qui ne paie donc pas de subvention) vers le lecteur (qui paie son livre plus cher).

Je ne suis PAS d’accord de payer globalement mes bouquins plus cher pour les beaux yeux de petits libraires que je ne fréquenterai (en grande majorité) malheureusement pas.

JCP

18)
Saluki
, le 03.05.2005 à 14:50

Je ne suis PAS d’accord de payer globalement mes bouquins plus cher pour les beaux yeux de petits libraires que je ne fréquenterai (en grande majorité) malheureusement pas.

Les « petits » libraires n’ont pas que des beaux yeux, ils ont souvent un conseil éclairé et l’amour du bouquin, une offre intelligente disjointe des listes de « meilleures ventes », ils vous disent aussi bonjour quand tu entres chez eux… Il y a vingt-cinq ans, la FNAC faisait ET son métier de discounter ET le métier de libraire, avec un personnel qualifié et passionné. Aujourd’hui on y trouve les mêmes ELS*, ou à peu près, que chez n’importe quel hypermarché de banlieue. Et les mêmes piles de top-sellers.
La différenciation ne doit pas porter que sur l’enseigne, elle doit être fondée sur la qualité: d’offre, de service, de qualification.
Elle ne demande pas grand-chose : elle demande le même prix de vente que celui que ferait l’hypermarché en ne margeant pas à zéro sur le livre – placé ainsi en prix d’appel – grace à sa marge arrière sur les yaourts. Il ne s’agit pas de payer plus cher, mais de ne pas vendre en compensant ailleurs !

Tiens, voilà que Calida se paye Aubade: les abribus de Bofflens vont bientôt mériter un coup de Nikon bien au point plutôt que de Canon…

*ELS= employés de libre-service

19)
JCP
, le 03.05.2005 à 16:34

Désolé Saluki, je ne peux pas m’identifier à tes affirmations. J’ai le sentiment que le pouvoir émotionnel du livre engendre des réactions aveuglées, voire des peurs irrationnelles au sujet de son avenir.

Comparons avec la musique.

Il y a 20 ans, j’allais chez un disquaire chez qui je pouvais écouter tous les disques en rayons (on pouvait même fumer dans la boutique…). Il me connaissait, savait ce que j’avais acheté les X dernières années et me conseillait à l’occasion tel ou tel album.

J’étais parfaitement heureux d’acheter, année après année, le dernier album de mes artistes favoris. Grâce à lui, j’avais la possibilité d’étendre mon catalogue.

Aujourd’hui, les petits disquaires ont disparu, les grandes chaînes vendent 98% de daube, j’écoute toujours de la musique, qui est rarement classée dans les hit-parade, et j’arrive toujours à faire des découvertes (grâce, par exemple, au forum de Cuk…). Les canaux ont changé.

Et quand j’achète de la musique dans une grande surface ou sur internet, je la paie nettement moins cher qu’à l’époque.

Je suis d’accord, l’exemple n’est pas parfait et il faut du souffle pour affirmer que le prix du disque est libre…

Pour le livre, je ne me fais aucun soucis. Tout le monde s’accorde ici à dire que le livre en papier n’est pas près de disparaître. Pourquoi le livre de qualité disparaitrait-il?

Et les libraires sont des commerçants comme les autres : leur première préoccupation, c’est leur bifteck. L’amour de la littérature ou des gentils auteurs vient loin derrière…

De tout temps des métiers ont disparu. Le vendeur d’appareil photo préféré de François survit dans un marché largement conquis par la grande distribution grâce à la qualité de son service et à son entregent (même si, personnellement, je trouve que l’échoppe tient un peu du manoir de la famille Adams ;-)), je n’ai entendu personne réclamer un prix unique pour les appareils photos…

JCP

20)
Anne Cuneo
, le 03.05.2005 à 17:48

Et les libraires sont des commerçants comme les autres : leur première préoccupation, c’est leur bifteck. L’amour de la littérature ou des gentils auteurs vient loin derrière…

Merci pour eux. Ils apprécient sûrement.
Ceci me semble assez bien résumer le mépris pour une certaine forme d’artisanat où il est certain que l’artisan voulait gagner sa vie, mais il faisait son métier avec compétence, parfois même avec amour. Si tu ne regrettes pas ton petit disquaire, c’est toi qui vois. Permets-nous de regretter les irremplaçables libraires, autant que nous regrettons les disquaires, d’ailleurs, permets-nous d’aller acheter nos appareils de photo chez un marchand qui connaît à fond ce qu’il vend, nos Macs chez des revendeurs qui savent précisément comment ça fonctionne et qui peuvent nous aider en cas de panne sans devoir courir à Cupertino, ni même en Hollande.
Pour ma part, je préfère les lieux où on ne m’offre pas de la quantité pure, mais aussi un brin de qualité dans les rapports vendeur-acheteur.
Au niveau où tu le places, le débat devient hélas peu productif, je crains que nous ne nous parlions entre sourds, aussi m’en tiendrai-je là.

Anne

21)
Saluki
, le 03.05.2005 à 18:27

De tout temps des métiers ont disparu. Le vendeur d’appareil photo préféré de François survit…

Deux choses:
• D’abord une petite histoire.

Les moucheurs de chandelle ont vu leur métier vivement concurrencé. Ils ont engagé un coach après une formation à l’ergonomie.
Ils ont ainsi amélioré leur productivité de près de 50% en tenant un éteignoir dans chaque main, mis leur casquette à l’envers pour mieux voir sans avoir à trop hausser la tête, et baissé drastiquement leurs prix.
Les pouvoirs publics ont décité une enquête préliminaire pour dumping et envisagé des mesures de sauvegarde.
Et pourtant leur métier a disparu.

Salaud d’Edison…

Il est donc des disparitions inéluctables.
Je ne considère pas les libraires comme devant faire partie de la prochaine perte de biodiversité…

• Ensuite quelques faits.

J’interviens dans des missions de redynamisation des centres-ville.

J’ai fait mienne depuis longtemps la différence entre «consommateur», avatar statistique assez stable dans la durée, et «Client», individu ou entité unique au comportement fermement lié à l’instant et aux boyaux qu’il a dans la tête.

Les enseignes de périphérie sont en déclin à périmètre égal, ne t’en déplaise, et même les hard discounters voient leurs limites, cf la nouvelle enseigne d’Aldi de déstockage …de leurs surplus !!!

La tendance lourde est aujourd’hui au revirement, au retour d’enseignes nationales en centre-ville* – et ce, y compris dans de petits bourgs – et elle conduit à leur concentration sur quelques axes majeurs et à la dévalorisation accélérée des autres lieux.
À l’intérieur même de ces pôles, le fameux «N°1» se rétrécit.
La grande distribution s’en mêle aussi, à la recherche des relais de croissance qu’elle peine à établir, en reprenant des commerces alimentaires de proximité pour en confier la gérance à leurs anciens propriétaires, presque la revanche (tardive) du fameux Familistère…

La différenciation entre les ensembles de périphérie et le centre-ville s’articule – ou devrait le faire – sur :
Identité, Image, Accueil, Services, Confort d’achat.
La mise en avant des complémentarités plutôt que des rivalités est la plus productive des orientations de communication.
Le commerce se rapproche du Client, anticipe ses besoins et c’est bien ainsi: il tend à vendre en allant vers lui, plutôt qu’à chercher à l’attirer pour qu’il achète .
Il veut non seulement vendre une fois, mais faire revenir …souvent.

La dynamisation du cœur même des villes, où une majorité des commerces – hors restauration rapide – sont en difficulté, passe souvent par :
• leur désenclavement et une amélioration de la sécurité,
• la présence, maintien ou réappropriation de services et espaces publics,
• l’entretien (au delà de la simple rénovation du bâti), le gain de verdure,
• le recrutement d’un coordonnateur « charismatique », et souvent c’est l’embauche par les municipalités et les assocs de commerçants d’un « manager de centre-ville »,
• l’acceptation et la conduite d’une évolution de l’offre et de l’organisation –réticences tenaces de la part d’individualistes – liée également à la formation de tous les acteurs.

*
Les baux récents imposés par les centres commerciaux français sont souvent léonins ; ils conduisent à l’abandon de la propriété commerciale et deviennent ainsi le meilleur allié des cœurs de ville, fussent-ils petits !

22)
JCP
, le 03.05.2005 à 18:59

Anne,

Vous vous méprenez/je m’exprimme mal : j’aime l’artisanat. J’aime les belles choses bien faites. J’apprécie la patine unique d’un meuble fabriqué lentement à l’ancienne.

Et j’économise longtemps pour, enfin, pouvoir me l’offrir.

Mais je ne m’attends pas à ce qu’on impose un prix unique sur les tables gigognes…

De même, je pense qu’il y aura toujours une clientèle privilégiant l’accueil, le conseil, le « service » permettant à l’une ou l’autre des « petites » librairies de rester en vie. Je le souhaite.

Et si je citais la boutique du Boulevard de Grancy, c’est justement pour prouver que c’est possible. Sans prix unique. Sans subvention. J’admets y avoir été très bien servi et conseillé et y être retourné. Alors pourquoi pas pour une librairie?

Mais si ça n’était pas le cas, si une ville comme Lausanne ne contenait pas assez d’amateurs éclairés susceptibles de faire vivre une telle enseigne… alors cela me dérangerait que ladite enseigne perdure pour le bénéfice d’un petit nombre, mais « sur le dos » de tous les amateurs de livres.

Promis, je n’en veux pas aux libraires. Je ne leur souhaite pas de mal.

Autre exemple : j’achète mes lunettes chez le même opticien depuis 30 ans (enfin, aujourd’hui c’est chez le fils de l’opticien d’il y a 30 ans). Je sais que je les paie plus cher que dans une grande enseigne. Mais j’ai un service incomparable.

Le cartel des opticiens est tombé et personne (mis à part les opticiens) ne s’est plaint…

Saluki, merci pour ton exposé sur les centre-ville. Je n’ai rien à y redire…

Les enseignes de périphérie sont en déclin à périmètre égal, ne t’en déplaise,

Mais pourquoi « ne t’en déplaise » ??? Je suis ravi si les centres se redynamisent. Je continuerai à aller faire mes courses « alimentaires et récurrentes » en périphérie, là où je peux garer ma grosse bagnole et remplir le coffre à ras-bord.

Puis j’irai flâner en ville où j’effectuerai des achats impulsifs au gré des vitrines présentes.

Nickel!

Rien qui me déplaise.

Je ne me fais pas l’apôtre de telle ou telle théorie. Je suis juste surpris que l’on s’étonne d’une évolution commerciale jugée en général (et par moi) normale pour les pharmaciens ou les opticiens, mais scandaleuse pour les libraires.

Voilà, voilà!

JCP

23)
Saluki
, le 03.05.2005 à 19:43

Mais pourquoi « ne t’en déplaise » ???

Pardonne-moi, s’il te plaît,
c’est une formule qui « dégouline toute seule du clavier » et j’aurais dû y ajouter « ma chère ». Je n’ai pas envie de me faire casser la gueule à la CukDay ;-)

Je continuerai à aller faire mes courses « alimentaires et récurrentes » en périphérie, là où je peux garer ma grosse bagnole et remplir le coffre à ras-bord.

Et si tu allais à pied, pas trop loin de chez toi si tu vis en centre-ville, commandais et qu’on te livrait à domicile tout ton bouzir pour 15 CHF et franco au delà de ±150-200 d’achat ? Ca commence à se faire par ici.

Les pharmaciens aujourd’hui en France vivent par et de la parpharmacie et non plus par l’officine. Il est scandaleux que l’implantation d’une officine soit plus difficile que celle d’un gros centre commercial en raison des viscosités mentales de l’Ordre des Pharmaciens. Quand tu penses qu’ils n’acceptent de diffuser les médicaments génériques que parce que leur taux de marge a été réévalué afin qu’ils n’aient pas de perte en substituant !

(cauchemard pour se connecter sur le site, ce soir, m’sieur l’admin’)

24)
JCP
, le 03.05.2005 à 21:48

Ouaip : quand je vais en ville, je prends le trolley ou je vais à pied, c’est selon.

Mais les surfaces « alimentaires » ne sont pas légion. Le choix de produit est moins vaste qu’en périphérie. Les enseignes qui livrent le font pour des tarifs, de mémoire, assez prohibitifs si tu veux être livré le jour-même.

Et si le centre-ville veut (re)devenir vivant, il doit accueillir plus que les habitants. Cette conception de ville fermée que nous impose progressivement la gauche (en partant du postulat, vérifié au demeurant, que pour réduire le trafic il faut empêcher les automobilistes de rouler et de se parquer) ne fait rien pour aider au développement de nos cités.

JCP

25)
Saluki
, le 03.05.2005 à 23:09

Cette conception de ville fermée que nous impose progressivement la gauche…

La gauche l’a sans doute rêvé, mais la droite le fait, comme dirait Sony.
Je ne prends que le centre-ville de ma voisine, Troyes, où le maire actuel, F. Baroin, est UMP bon teint et a succédé a Robert Galley, gendre de Leclerc, trésorier en son temps du parti gaulliste RPR et maire de Troyes pendant quinze ans.
De redoutables gauchos…
A Strasbourg, la gauche a commencé et la droite accentue…

Tout qatqat que je suis, la circulation automobile individuelle forcenée en centre ville, beurk: j’étais Caire il ya peu, deux jours et demi et tu deviens raide écolo.

Pour en revenir à ce que nous disions, à Paris de nombreux pdv livrent et je connais pas mal de Franprix, -y compris pas loin de chez Alec6, bien silencieux ces jours-ci. Il a du aller faire le plein de foie gras…
C’est ce que j’essaie aussi de proposer dans mes petits chantiers de dynamisation…

26)
zitouna
, le 04.05.2005 à 15:13

Je me rappelle encore d’amis japonais qui se fournissaient en livre d’histoire à l’étranger pour connaître les périodes sombres de leur pays.

C’est aussi un pays où les livres sont assez peu chers, très lus (plusieurs heures de transports en commun par jour, ça doit aider) et je crois qu’ils n’ont pas moins de 6 ou 7 traductions différentes d' »à la recherche du temps perdu »!
Pour ce qui est de la défense du p’tit libraire, je suis absoluement pour. Le jour où la flaque aura le monopole, un livre qui pourrait seulement déplaire ou même faire hausser un sourcil à mr Pinault, serait dans l’impossibilité de trouver un éditeur.
En prime, un petit article du très gauchisant La Tribune qui traite d’une autre partie du problème.
Zit, qui adore lire en marchant…