Initialement, l'article Une Ford T, la couleur en plus n'était pas un poisson d'avril. Le hasard des publications sur Cuk.ch a fait que ce papier est sorti le 1er avril, éveillant par là même vos soupçons. Soupçons qui ont été confirmés par une erreur, relevée par un lecteur attentif.
Comme quoi, faire un mensonge, ce n'est pas si facile.
Je tiens à remercier le responsable de ce site pour m'avoir laissé publier ce texte. J'avoue l'avoir testé sur lui, et suis très fier de l'avoir fait marcher. Merci également à vous tous, que vous ayez marché ou pas, pour vos encouragements, critiques, moqueries, soutiens, appréciations - bref, pour votre engagement.
Je tiens surtout à remercier mon père pour m'avoir prêté son point de vue. Il ne l'aurait sans doute pas exprimé de manière aussi policée et aurait été plus direct. Mais sur le fond, il aurait approuvé "ses" propos. C'est d'ailleurs un point de vue partagé par nombre de personnes âgées, quoi qu'intellectuellement agiles : les ordinateurs en sont encore à leurs débuts. C'est mal fichu, peu pratique, pas bien ergonomique et, disons le à la manière de mon père "c'est un foutoir qui pète plus haut que son cul".
Ceci explique sans doute pourquoi nos anciens ne passent pas au numérique. Ils se disent qu'avec le temps qu'il leur reste à vivre, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Ils savent bien qu'ils auront du mal à s'y mettre et n'auront pas le temps de profiter de leur apprentissage. À ce niveau de rejet, nos parents ne font pas la différence entre Mac et PC.
En empruntant la voix de mon père, j'ai voulu rendre ce discours plus crédible. Je constate qu'à quelques très rares exceptions, personne n'a répondu aux véritables reproches qu'il adressait à son ordinateur. Ni n'a pu l'aider.
Objectivement, papa, tu as donc raison.
Alors tu reviendras, de temps à autres, pour nous rappeler quelques vérités que l'âge et l'expérience t'ont enseignées. J'aurai plaisir à te retrouver, au moins ici.
Ca fait déjà trois ans ? Tu me manques, papa.
, le 02.04.2005 à 00:43
Olivier… très bel homage qui m’ont tiré les larmes… ma mamnan ça fait 40 ans… ben oui j’étais tellement petit que je ne m’en souviens même plus, mais elle me manque tellement, pour ma femme ça fait bientôt 5 ans qu’elle a perdu la sienne et elle en pleure très souvent… alors Olivier nous sommes de tout coeur avec toi…
, le 02.04.2005 à 00:51
Olivier, je comprends ton chagrin, mais je ne suis pas si sûr que cela aurait été les réactions de ton papa.
Car je ne suis pas d’accord, mais alors pas d’accord du tout …..
En faisant abstraction de mon cas personnel que j’ai évoqué dans les commentaires de l’humeur précédente, je connais, fréquente de nombreuses personnes dites « âgées » qui non seulement utilisent, mais maîtrisent parfaitement l’ordinateur. Pas plus tard que cet après-midi, un de ces amis (78 ans) m’a téléphoné pour savoir si je désirais un exemplaire de VVM n°4 parce qu’il était en train d’acheter et pouvait donc m’en prendre un exemplaire. Et je connais des « jeunes » qui sont tambés dans la marmite informatique qui sont loin d’avoir ses capacités dans ce domaine.
L’usage de l’ordinateur n’est pas une question d’âge. De curiosité, certainement, mais surtout d’utilité. Avec un zeste d’esprit logique, si vous savez ce que vous voulez en faire, si vous avez envie de le faire … vous le faites. Tiens, j’en connais un autre (près de 80 ans) qui a décidé d’écrire ses mémoires et s’est procuré un Alu 15″ et a commencé le récit de ses expériences. Puis, il a sauté le pas, s’est branché sur Internet (ADSL) avec quelques conseils de son petit fils et maintenant …. c’est lui qui nous indique les sites les plus intéressants.
Non, décidément, pas d’accord !
, le 02.04.2005 à 02:34
Moi, quand je serai plus grand, je veux être un Hervé ! :-)
, le 02.04.2005 à 04:50
Je ne suis pas sûr que cela ait un rapport avec l’âge, ni que les ordis deviennent forcément plus faciles avec le temps.
Je m’explique.
Certains 30/40 sont bien plus hermétiques à l’informatique que des gens dis âgés. Je crois que pour les gens qui ne sont pas attirés par la technique, il faut qu’ils aient besoin de l’ordi pour quelque chose de précis avant de s’y mettre. L’attitude face à la nouveauté, pas seulement face aux ordis, est primordiale aussi, beaucoup de gens tombent très vite dans le réflexe « je ne sais pas » et abandonnent ou demande de l’aide trop vite.
Exemple:
J’ai une petite équipe d’utilisateur mac que je « parraine », pour qui je conseille le matos, j’installe les systèmes, etc. et qui m’appelle en cas de problème. Une grosse quinzaine de machines environ. Et bien certain utilisateurs mac depuis des années me demandent toujours des trucs super-évidents, que je crois qu’ils savent très bien, tandis que des utilisateurs très récents se débrouillent très bien seuls, quitte à faire quelques bourdes (qui heureusement ne sont pas très graves sur Mac). Et la plupart on la trentaine et +/- du même niveau d’étude.
Bref les gens réagissent différemment face à l’inconnu et ce n’est pas que lié à l’âge.
Quant à l’idée que la technique devient plus facile avec les évolutions, ce n’est pas toujours vrai. Souvent les choses se simplifient, mais comme la technique nous permet de faire des choses plus élaborées, ça reste aussi complexe.
Bête exemple: Les gens avaient du mal à régler 3 chaînes sur leur TV, maintenant la TV le fait seule, mais il y des dizaines de chaînes, donc, au moindre truc à modifier ou qui ne va pas, c’est la galère.
Mais tu as raison que quelque temps après la super top technologie dont on était fier et pour laquelle on avait presque du vendre un rein pour payer la facture:
1) Est dépassée et ridicule
2) Ne vaut plus rien.
J’ai de nombreuses machines qui le prouvent ici: Atari ST1040, Mac+,Classic, Quadra, etc. etc.
Ben oui, Simple Text, y’a que les vieux de vieille qui disent encore ça ;)
Ça m’arrive souvent de dire à quelqu’un « ouvre le dans Simple Text », pour qu’il me rappelle en disant « Je ne trouve pas ce Simple Text ». ;)
—
Un lecteur parfois attentif. ;)
P.S: Ce détail ma poussé à m’inscrire, après les dizaines de fois ou j’ai voulu le faire…
, le 02.04.2005 à 08:43
Je partage entièrement ton point de vue.
Dans notre club, nous avons initié un cycle de cours (initiation et perfectionnement) informatiques pour une structure d’âges assez éparpillée, disons de 35 à plus de 80 balais.
Les plus alertes ne sont pas ceux que l’on pourrait croire.
Un seul exemple:
un financier émérite, qui jongle avec des outils de simulation sophistiqués, n’arrivait pas à avoir ses e-mails autrement que par le webmail de son FAI. Il avait une page outlook (pardonnez-moi…) désespérément vide. Il n’avait simplement pas créé son compte, alors que dans son entreprise on le lui avait « mâché ».
—–
Chouette, j’ai grandi: j’ai pris quinze ans du MacPortable à l’Alubook!
, le 02.04.2005 à 10:27
D’accord surtout avec le fait qu’il n’y a pas d’âge pour être hermétique ou non…
J’ai l’indicible chance d’avoir encore mon papa et de le voir développer à 81 ans passé une application sous FileMakerPro.
Certes avec beaucoup de difficulté car c’est également pour lui un début dans ce genre de développement (bon d’accord ce n’est pas du C++ du PHP ou autre mais tout de même).
Si la valeur n’attend pas le nombre des années, je crois également que le nombre des année n’enlève pas forcément à la valeur des gens. Ma grand-mère disait que l’on a beau vieillir on est toujours la même personne à l’intérieur
François
, le 02.04.2005 à 11:10
Ce qui est vrai malgré tout c’est que nos ordinateurs actuels ou plutôt notre système informatique actuel -internet compris- fera bien rigoler dans 10 ou 20 ans un peu comme nous rigolons aujourd’hui des amiga, pong, DOS, etc.
L’informatique actuelle est loin d’être mature, ce qui permet de dire que notre époque informatique est la préhistoire de cette science/technologie.
Regardez nos claviers, qui n’ont d’ailleurs pas beaucoup changé depuis 20 ans, vous trouvez que ça fait vraiment 21e siècle, vous ?
L’informatique réelle, la vraie, c’est celle que l’on peut appréhender dans le film matrix par exemple, pas la nôtre.
Mais nous sommes des pionniers, ce qui n’est finalement pas si mal.
, le 02.04.2005 à 12:11
Merci.
Merci pour la réflexion, pour l’intelligence, pour l’émotion.
Pardonne aux technophiles qui ne voient pas plus loin que le bout de leur clavier.
Ils ne savent peut-être pas que la vie est belle et qu’il faut en profiter.
Amitiés.
Arno
, le 02.04.2005 à 14:15
Hier, j’ai hésité à faire un commentaire, mais j’ai renoncé, ne sachant pas si c’était du lard ou du poisson… D’autant plus que j’en avais commis un moi-même…
Mais là, malgré tout le respect que je dois à ton papa, j’aimerais tout de même dire que je ne suis pas d’accord avec ce que tu lui fais dire.
Je parle d’autant plus à l’aise que je ne suis de loin pas un « technophile ».
Je suis une preuve vivante qu’il n’y a pas besoin de mettre les mains dans le cambouis pour utiliser un ordinateur: mises à jour automatiques régulières, utilisation des programmes Apple installés, tout roule, pas de souci!
Non, décidément, je ne me considère pas être à l’époque de la Ford T!
Peut-être que si j’avais un PC, ce ne serait pas le cas… ;-)
, le 02.04.2005 à 21:14
Il m’a fait tout drôle, ton poisson…
Même si c’en était un, j’étais presque jaloux!
, le 03.04.2005 à 00:45
Je n’avais que 19 ans et je ne voyais aucun, mais vraiment aucun intérêt à ce que nous ayons un ordinateur. Un beau jour de printemps 1986, il m’a traîné dans une boutique Apple et nous sommes ressortis avec un Mac Plus.
Notre passion commune pour le Macintosh ne s’est jamais démentie en 20 ans
Ça ne fait que 2 jours que tu es parti, et toi aussi, tu avais raison.
, le 03.04.2005 à 07:11
Tu racontes un bien joli souvenir.
Courage…
, le 03.04.2005 à 11:07
La vie continue – The show must go on
Je viens de remplir ma déclaration d’impôts via internet. C’était la première fois. J’ai pédalé dans la semoule avant de capter comment il fallait faire. Précision : je réside en France.
Bon sang, aucun graphiste n’a mis son nez dans les pages du site des impôts français. Des bandeaux ont un look de boutons, et vice-et-versa. On s’y retrouve pas facilement. Et puis ces nuées de texte, ces armées de paragraphes abscons…
Le design, bon sang, le design ! C’est tellement important pour comprendre les choses sans même y penser ! Le design, c’est pas juste « pour faire beau », c’est « pour faire bien ». La nuance est immense !
« Never underestimate the power of design »
Apple
, le 03.04.2005 à 18:59
Tiens v’là un petit Prevert, histoire d’apprécier cette belle journée de printemps :
Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l’0urcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuilleries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-mêmes d’être de telles merveilles
Et qui n’osent se l’avouer
Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs 1égionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres .
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons.
Alexis… tous les défauts.
, le 03.04.2005 à 19:46
Alexis, toutes les qualités quand il faut. ;-)
—
Une Europe laïque est indispensable.
, le 04.04.2005 à 09:54
Merci à tous pour vos commentaires.
Cuk est vraiment un site où l’intelligence et la sensibilité sont possibles.
Vous élevez une objection très bien fondée : il faut de la curiosité intellectuelle et un réel besoin pour « tomber » dans les ordinateurs. Vous avez raison. Confère toutes les blagues de SAV.
Mais je ne crois pas que cela invalide la thèse que je défendais, par la voix de mon père : c’est encore la préhistoire. Ni que la courbe d’apprentissage soit ardue à monter, surtout quand on part de tout en bas et qu’on manque de souffle.
Merci encore, et une pensée toute particulière à ceux qui, comme moi, sont maintenant en première ligne.