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Le folklore du Mac

L'aventure d'Apple, tout le monde en connaît les grandes lignes. La création de l'Apple I par Steve Wozniak et Steve Jobs dans le garage de Papa et Maman Jobs, l'Apple II, le flop du Lisa, l'accident de Woz, la venue et le succès du Macintosh, le licenciement de Steve Jobs par John Sculley, la descente aux enfers puis le retour du messie charismatique, l'alliance avec l'ennemi Microsoft, le succès de l'iMac...

Tout cela on le sait grâce à des livres ou des films comme "Les pirates de la Silicon Valley" (si vous ne l'avez pas vu, je vous conseil ce film avec un excellent Noah "Dr. Carter" Wyle dans le rôle de Jobs).

Mais tout cela ne nous montre souvent que la surface, se focalisant principalement sur des personnages comme Jobs, Wozniak, Gates ou Sculley. Mais quid des travailleurs de l'ombre, quid des véritables créateur du Mac ?

J'ai découvert dernièrement le site Folklore. Tenu (et rédigé en majorité) par Andy Hertzfeld, l'un des principaux génies de la couche logicielle du Mac. Ce site raconte la naissance du Macintosh au gré de petites anecdotes savoureuses (malheureusement uniquement en anglais).

On y découvre ainsi des personnages dont on a forcément déjà entendu parler: Steve Jobs et Steve Wozniak, bien sûr, mais aussi Bill Atkinson ou Jef Raskin. Mais j'y ai également découvert des personnages moins connus, comme par exemple Burrell Smith, jeune homme (à l'époque) sans aucune formation et qui est pourtant à l'origine de la partie matérielle du Mac.

Parmi ces petites histoires, certaines sont vraiment savoureuses. On y découvre par exemple le "champ de distorsion de la réalité" créé par Steve Jobs et qui vous rend incapable de donner une date de livraison réaliste lorsque vous êtes à proximité du gourou. On y découvre aussi le réel souci du design qu'a Steve Jobs. Pour lui, le Mac doit être une Porsche, pas une Ferrari. Ce même souci du design tourne à l'obsession puisque que même la carte mère doit être belle pour Jobs.

On y découvre également l'origine du fameux drapeau de pirates qui flottait à Cupertino et qui donne son nom au film "Les pirates de la Silicon Valley".

Vous découvrirez enfin ce que signifie cet idéogramme étrange que vous trouvez sur votre touche "Commande" (également appelée touche "Pomme").

Dans un autre domaine, on découvre le pourquoi du comment des fameuses Resources chères à notre environnement Classic. On comprend pourquoi c'était une idée de génie, qui était nécessaire à l'époque, mais on comprend également pourquoi elles sont maintenant inutiles.

Dans une autre petite histoire, on assiste à la création de la fameuse calculette et de son design par Steve Jobs (qui restera tel quel tout au long de l'existence du MacOS Classic).

Certains le savent peut-être (les plus veinard ont même de quoi vérifier), les premiers Macintosh comportaient la signature des auteurs, gravée dans le plastique de la carcasse. Cette petite anecdote raconte comment cela c'est passé.

Votre Mac fait "chboing" lorsque vous l'allumez, savez-vous d'où viens ce son ? Vous y trouverez même la routine en assembleur qui génère ce son !

Car c'est peut-être ce qui m'a le plus frappé à la lecture de ces petites histoires. C'était vraiment une autre époque de l'informatique, époque à laquelle régnaient les véritables génies des ordinateurs, époque à laquelle il fallait se battre pour que son code tienne dans les quelques kilo-octets de mémoire disponibles, code que l'on devait simplifier au maximum pour parvenir à diminuer la taille de l'application de 700 octets à 600 octets. J'ignorais par exemple qu'une grande partie des applications pour le Mac étaient développées sur un Lisa (!) en Pascal. Ces savoureuses histoires m'ont aidé à comprendre l'enjeu et le génie nécessaire à l'élaboration d'un ordinateur comme le Macintosh.

C'est également dans une de ces petites histoires qu'on découvre la première trahison de Bill Gates qui engendra la création de Windows.

J'ai également appris que le Mac mini a bien failli ne pas être la machine la moins chère jamais vendue par Apple. Le tout premier Macintosh aurait dû être vendu 500$, il finira par coûter 2495$ !

Ce site ne pourrait être complet s'il ne racontait pas l'histoire de cette fameuse publicité du Superbowl de 1983 qui restera gravée dans les annales. Cette publicité a bien failli ne jamais voir le jour.

Enfin, je terminerai par cette histoire qui porte bien son nom: la fin d'une époque, relatant l'éviction de Steve Jobs. Elle est particulièrement touchante car on ressent bien l'émotion de ce moment important.

Ces quelques histoires que j'ai tirées du lot ne sont qu'une infime partie des 117 récits proposés sur le site. Tous méritent une lecture.

Comme je l'ai déjà mentionné, ce site n'est malheureusement qu'en anglais. Mais tout espoir n'est pas perdu. En effet, Andy Hertzfeld a compilé certaines de ses histoires dans un livre intitulé Revolution in the Valley. Qui sait, peut-être que ce livre sera traduit ?

En attendant, si vous lisez un peu l'anglais, je vous encourage à découvrir ces personnages attachants qui sont à l'origine du magnifique ordinateur que vous avez devant vous.

Bonne lecture.

46 commentaires
1)
coacoa
, le 21.01.2005 à 00:16

Excellent site !! Très très jolies histoires !! Merci.

2)
Saluki
, le 21.01.2005 à 00:18

« Dallas »


De l’Atari au Mac mini

3)
MadMac
, le 21.01.2005 à 02:23

Merci pour l’article. Vu le nombre de liens, il va falloir un moment pour lire toutes les ressources. Moi aussi, j’ai vu « Les Pirates de la Silicon Valley ». Un excellent téléfilm. Je l’ai regardé sur la TSR 2, un mardi soir, je m’en souviens encore, et il est passé quelque temps plus tard sur Paris Première.
À l’en croire, il ne donne pas trop envie de travailler pour Jobs (quel caractère de cochon!), et Gates y apparaît plus doué pour la roublardise que pour l’informatique. Mais ça, on le savait déjà…

4)
Yip
, le 21.01.2005 à 07:10

Je confirme complètement.

Je suis resté scotché sur le site il y a quelques mois jusqu’à ce que j’ai tout lu (avec des pauses pour aller travailler ;-))

Les articles sont relativement courts et c’est une mine d’informations de première main sur la véritable histoire du Mac et ses créateurs.

Foncez !

5)
JCP
, le 21.01.2005 à 09:06

117 récits?

Mon patron vous dit merci, Monsieur Conus, je vais encore être hyper-productif aujourd’hui…

JCP

6)
Blues
, le 21.01.2005 à 09:28

Merci Fabien … PASSIONNANT …

Rien de mieux pour parfaire notre « AppleMania ».

« le champ de distorsion de la réalité » créé par Steve Jobs et qui vous rend incapable de donner une date de livraison réaliste lorsque vous êtes à proximité du gourou »
Mort de rire ! Mais tellement vrai

7)
Arnaud
, le 21.01.2005 à 09:55

Je confirme: ce site est vraiment trés interessant, et pas seulement pour les archéologues informatiques!

J’ai reçu la semaine dernière le livre tiré du site. Même si les textes n’ont que trés peu changé, les nombreuses photos (inédites pour la plupart) qui agrémentent les pages justifient la version papier.

Bref, que du bonheur!

Arnaud

8)
Caplan
, le 21.01.2005 à 11:32

Merci Fabien!

Bien que très nul en anglais, j’ai pu apprécier ces petites anecdotes. J’adore ce genre de littérature!

9)
ToTheEnd
, le 21.01.2005 à 11:37

M… C’était une humeur que je voulais faire… Je voulais surtout recommander ce site à tous ceux qui pensent que J est un mec extraordinaire et rien d’autres.

J’adore les « insiders », rien de mieux pour se faire sa propre opinion sur un sujet.

T

10)
Fabien
, le 21.01.2005 à 11:38

À l’en croire, il ne donne pas trop envie de travailler pour Jobs (quel caractère de cochon!)

Apparemment, Andy Hertzfeld n’est pas aussi catégorique. S’il est d’accord que Jobs a un caractère de cochon, il écrit également que c’est son soucis de la perfection, sa vision, son charisme et sa capacité à motiver les troupes qui on fait du Mac ce qu’il est devenu.

Il le dit bien dans l’histoire Le père du Macintosh , pour lui le véritable père de cette machine c’est Jobs car c’est grâce à ses qualités et à ses défaut que le projet à pu rester si ambitieux.

11)
Inconnu
, le 21.01.2005 à 11:45

Passionnant en effet… dommage que ça soit en anglais…

Pour le caractère de S. Jobs, ça rejoint un autre débat qui m’intéresse : doit-on accepter que les gens de talent, de génie parfois soient parfois caractériels, inhumains, parfois même salauds?
Je n’ai pas encore réussi à me faire une opinion là-dessus.

Quand vous entendez une chose du genre: tel ou tel était un génie, mais dans la vie c’était un salaud (par exemple Picasso), ça vous fait quoi? Vous vous dites:

1. … oui mais c’était un génie.
2. … quand même c’était un salaud.

?

12)
Inconnu
, le 21.01.2005 à 11:51

C’est vrai que le côté salaud est à prendre en compte pour juger quelqu’un. En partant du principe que nous ne sommes pas parfaits. Récemment, je lisais que le grand chef Marc Veyrat, pour qui j’ai de l’admiration car il fait un grand travail de mise en valeur des plantes avec son collègue botaniste, a été condamné aux prud’hommes par une ancienne salarié qu’il payait une misére et qu’il faisait travailler des horaires pas croyables avant de carrément la virer. Ca casse un peu le mythe, ca m’a déçu de sa part.

Jobs, c’est un peu pareil, c’est mitigé. OK, il est irascible avec ses troupes, invivable, mais il a su redonner à Apple l’élan créatif et le virage musical (tout du moins, on pense peut-être abusivement que c’est lui qui les idées, mais il ne doit pas être le seul, et sa propension à s’approprier les bonnes idées des autres n’est certainement pas tarie).

13)
Caplan
, le 21.01.2005 à 11:55

doit-on accepter que les gens de talent, de génie parfois soient parfois caractériels, inhumains, parfois même salauds?

Il faut quand même bien admettre que les gens vraiment GENIAUX (novateurs, bousculant les idées reçues…) sont des sortes de fous avec tout ce qui en découle au niveau des relations humaines, par exemple.

En résumé: les gens sages, polis et dans la norme n’ont pas grande chance de révolutionner quoi que ce soit… :-/

14)
Saluki
, le 21.01.2005 à 12:02

le côté salaud est à prendre en compte pour juger quelqu’un

Le seul souci est où mettre le curseur.
Un peu mégalo, ça aide dans le projets ambitieux même s’il faut écraser quelques orteils.
Mais il n’y a nul besoin de mettre des pointes de sprint et de les essuyer sur les têtes qui dépassent un peu…

Quand SJ est revenu, l’action apple n’était pas au plus haut et sans doute qu’il a appliqué le remède de cheval qu’il fallait. En tout cas à défaut d’être le seul possible il a fonctionné, et c’est grâce à ça que nous en babillons à l’aise.

De l’Atari au Mac mini
Le fait qu’il soit commandé ne dit pas qu’il est livré !

15)
nexxen
, le 21.01.2005 à 12:42

…je vous encourage à découvrir ces personnages attachants qui sont à l’origine du magnifique ordinateur que vous avez devant vous…

Euuuuuh….. Je dois prendre ça comment ? Je te lis au boulot sur un Compaq Celeri 800 sous 98, là !!!
:-)

16)
Anne Cuneo
, le 21.01.2005 à 13:55

les gens sages, polis et dans la norme n’ont pas grande chance de révolutionner quoi que ce soit… :-/

Attendez, attendez, vous allez un peu vite en besogne, là… Il faut pas confondre les type qui sont géniaux et un peu caractériels avec les salauds. Tout le monde a ses manies, ses sautes d’humeur, ses exigences, ses limites, ses frontières, et ainsi de suite. Dans la vie courante, il n’y a que ceux qui vivent dans le même espace qui s’en rendent compte. Lorsqu’un type devient Steve Job, et qu’il gueule, tout le monde le sait. Ça ne me dit pas encore comment il traite sa femme.
Il y a plein de types géniaux qui ont sans doute eu leur lot de difficultés, mais qui sont restés super avec les autres. Je pense par exemple au cinéaste Luis Bunuel, que je n’ai pas rencontré, mais dont des gens nombreux m’ont dit qu’il était toujours charmant, d’humeur égale. Mais gare si on n’était pas précis! C’est un des plus grands pionniers du cinéma.
Ou alors prenons Einstein: il y eu des tas de problèmes avec sa femme, il a peut-être même trop profité d’elle (elle était plus forte mathématicienne que lui), il a été maladroit en divorçant, mais il ne l’a jamais laissée tomber: lorsqu’il a gagné le prix Nobel, des années après leur divorce, des décennies après leur découverte, il a couru le lui apporter.
Tandis que Picasso, c’est une autre histoire (je prends Picasso parce qu’on en parle): la manière dont il s’est conduit avec son entourage m’a fait passer toute l’admiration que j’aurais pu avoir avec lui. Posséder les gens cela ne lui suffisait pas, il fallait les détruire (je vous renvoie aux nombreux livres…). Il avait une personnalité magnétique – mais le salaud n’était pas loin, si j’en crois les récits, tout de même très divers.

Quand vous entendez une chose du genre: tel ou tel était un génie, mais dans la vie c’était un salaud (par exemple Picasso), ça vous fait quoi? Vous vous dites:
1. … oui mais c’était un génie.
2. … quand même c’était un salaud.

De quoi on déduira sans peine que je pense: ce n’est pas parce qu’on est un génie qu’on peut se permettre d’être un salaud. Différent, oui. Difficile en cours de boulot, exigeant, d’accord. Mais salaud, c’est hors du champ de la créativité. C’est même destructeur. Le contraire du génie dans un sens, non? Du moins si par génie on entend talent demesuré.

Anne

17)
Inconnu
, le 21.01.2005 à 14:55

Anne,

je suis content que vous interveniez, parce que votre opinion, justement, m’intéressait.
D’accord qu’il y a une différence entre être « caractériel » et être un vrai salaud…
Personnellement je n’ai jamais aimé Picasso, le problème se poserait plutôt avec Céline: je trouve les premières pages du Voyage éblouissantes, mais difficile de ne pas penser au personnage (Céline, donc) en le lisant. Je comprends qu’on puisse éprouver du dégoût pour lui et ne plus supporter de le lire.
Je ne suis pas sûr par contre qu’être un salaud est « hors du champ de la créativité » puisqu’il y a eu Céline, puisqu’il y a eu Picasso (pardon de les associer).
Comme disait l’autre, « les bons sentiments… »
Cela dit, personnellement, je préfère les auteurs dont l’oeuvre est traversée par une vraie générosité, Albert Cohen par exemple.

Pour dévier encore un peu mais pas tout à fait, sur ce rapport entre l’art et la vie, je vous conseille un livre récent passionnant: « Professeurs de désespoir » de Nancy Houston, qui analyse cette curieuse manie moderne que nous avons d’encenser les auteurs les plus noirs, les plus désespérés: Houellebecq, Cioran, Kundera, etc.
A lire absolument!

18)
MadMac
, le 21.01.2005 à 16:11

Bon débat,
Je suis plutôt d’accord avec Anne: le génie ne permet pas tout. À mon avis, Picasso et Céline ne jouent pas sur le même registre dans la crapulerie. Picasso était avant tout radin, et je ne sache pas qu’il ait cherché délibérément à nuire à autrui. C’est plutôt son magnétisme qui était destructeur pour les autres, mais en était-il pleinement responsable? J’en doute.
En revanche, Céline n’est pas seulement un salaud, c’est une authentique ordure! Céline, c’est tout de même un type qui trouvait l’antisémitsme des nazis « trop mou », il appelait au meurtre et il méritait le même sort que Brasillach. Et pourtant je suis contre la peine de mort, en principe.
Houellebecq tient plutôt du pauvre type, écrivain minable (pour ce qui est du style, j’entends), et Steve Jobs est seulement caractériel et vaguement illuminé. Attachant, par comparaison.

MadMac

19)
Inconnu
, le 21.01.2005 à 16:15

Oui, c’est par déviation qu’on en arrive à parler de Céline, je ne compare pas du tout Céline à Steve Jobs, évidemment!

20)
ToTheEnd
, le 21.01.2005 à 16:17

Oups… voilà que le sujet prend une tournure intéressante…

On pourrait aussi se demander si écouter encore des disques de Noir Désir est encore à propos quand on sait ce que Bertrand Cantat a fait.

Céline est un de mes 3 auteurs préférés… et je ne sais quoi dire ou penser de ce qu’il a fait ou pas fait pendant la seconde guerre (enfin, sur son antisémitisme?).

J’ai de la peine à faire la part des choses parce que généralement, les gens qui m’ont touché comme Céline ou Cantat à travers leurs oeuvres m’ont laissé un souvenir impérissable que rien ne saurait venir altéré.

Autre exemple, Woody Allen que tout le monde aime bien et qui quitte sa femme (Mia Farrow) pour la fille (22 ans) que le couple avait adopté 20 ans plus tôt… Il se marie avec cette fille de 35 ans sa cadette en 97 et adopte 2 filles (?!?!). Ca aurait été un mineur ou un cantonnier, on l’aurait déjà mis au trou depuis longtemps et pourtant, cette histoire n’a pas l’air de gêner beaucoup ses fans…

C’est un sujet difficile et je n’ai pas de schéma rationnel à apporter. Je relève juste le paradoxe de nos réactions entre l’admiration et le dégoût qu’on peut avoir pour des gens en fonction de leur acte.

T

Edit: T qui précise, avant que ça dégénère, qu’il ne connaissait pas le passé de Céline quand il a lu ses livres…

21)
Franck_Pastor
, le 21.01.2005 à 17:08

Faut-il nécessairement trouver un lien entre « génie, talent » et hauteur morale d’un individu ? Il s’agit de deux notions complètement dissociées, et voilà. Le plus grand génie peut être aussi bien le meilleur des hommes ou le pire des salauds, ça n’a simplement rien à voir. Le fait qu’on veuille faire des génies de notre temps de hautes valeurs morales m’a toujours semblé curieux… Laissons-les donc dans leur humanité propre, et profitons de ce qu’ils nous laissent de meilleur ! Ça ne me gêne pas d’écouter Noir Désir (bien que je n’appelerai quand même pas « génie » Bertrand Cantat) même après ce qui s’est passé récemment. Ça ne me gêne pas plus d’écouter Carmina Burana de Carl Orff, ce nazi, ni d’admirer Picasso, de profiter des découvertes mathématiques de Newton (vraiment pas recommandable, à ce qu’il paraissait), etc.

22)
JCP
, le 21.01.2005 à 17:10

Albert Cohen???

Mais il n’y avait pas plus misogyne!

Cela dit, j’adore.

JCP

23)
MadMac
, le 21.01.2005 à 18:45

Albert Cohen était-il misogyne? J’ai lu la transcription de sa « Radioscopie » (l’excellente émission qu’animait Jacques Chancel sur France Inter), et il fait effectivement preuve d’une indécrottable homophobie vis-à-vis de Marguerite Yourcenar, dont il contestait l’entrée à l’Académie française. Mais sachant qu’il ne faisait pas lui-même partie de cette assemblée, on peut se demander si ce n’était pas tout bonnement de la jalousie littéraire…
J’ai du mal à croire qu’un homme qui a créé l’un des plus beaux personnages féminins de la littérature française du XXe siècle, l’Ariane d’Auble de « Belle du seigneur », ait pu être à ce point misogyne. Traditionnaliste, sans doute (il était d’ascendence grecque, et même en France, le droit de vote pour les femmes remonte à 1944, et l’émancipation financière à 1981…), mais aurait-il aussi bien compris les femmes en étant des plus misogynes?
Concernant Woody Allen, qu’il est refait sa vie avec sa fille adoptive ne signifie en rien qu’il l’a forcément violée dans sa petite enfance. C’est limite, mais si c’était un affreux pédophile, filerait-il le parfait amour depuis huit ans avec sa « victime »? « L’amour foule aux pieds les préjugés qui l’entravent », comme dit Casanova.
Cela étant, j’ai du mal à comprendre qu’il ait pu adopter deux autres filles.

MadMac

24)
Okazou
, le 21.01.2005 à 18:50

Aimer les femmes n’est jamais facile. Cohen les aimait comme il aimait les humains. Il faut imaginer l’humanisme profond de Cohen. Un homme qui raconte la vie et ça ne plaît pas toujours, évidemment.

Si l’homme était parfait qu’aurait-il à nous dire ?

Merci, Fabien, pour ce sujet dont j’imaginais, ce matin, qu’il allait déboucher sur les souvenirs d’informatique de chacun accompagné de narrations plus ou moins épiques. Riche période. Et puis nous voici de retour sur l’homme et ses faiblesses… Jobs et sa personnalité fertile en est responsable.

Très tenté de participer au débat je dois m’abstenir, un grand week-end de bricolage m’attend. Dommage.


« Fiat lux ! »

25)
alec6
, le 21.01.2005 à 19:09

Je crois que dans tous les cas de figure il ne restera de ces individus sympathiques ou non, salauds ou non, que leur œuvre.
Les seules choses qui soit demeurées de nos ancêtres les plus éloignés, se sont leur œuvres d’art… Les peintres de Lascaux étaient peut-être de fiéfés salopards, quand aux bâtisseurs de pyramides…
L’œuvre de Céline demeurera donc, en revanche, celle de Houelbecque disparaîtra avec lui, si elle ne le précède pas dans l’oubli !

Alexis… tous les défauts !

26)
ToTheEnd
, le 21.01.2005 à 19:22

Ouf, O doit bricoler ce week-end… j’en profiterai pour lui envoyer un mail…

MadMac: je ne dis pas qu’il a abusé de cette fille. Disons tout simplement qu’il était bien placer pour lui faire comprendre qu’il n’était pas vraiment son papa…

Je veux dire, oui, l’amour peut frapper n’importe où n’importe qui… Mais moralement… je me pose quand même des questions… et alors adopter 2 autres filles…

On en reparle dans 15 ans s’il divorce pour se marier avec une de ses filles adoptives?

Naaaannnn, je déconne…

T

27)
Anne Cuneo
, le 21.01.2005 à 19:33

Moi, je ne dois pas bricoler, mais aller au théâtre (enfin, je ne dois pas, je peux, j’ai trouvé un strapontin), voir un spectacle de Brook avec Michel Piccoli. J’aurais beaucoup de choses à dire, ce sera en rentrant… A tout à l’heure.

28)
MadMac
, le 21.01.2005 à 20:00

L’œuvre de Céline demeurera donc, en revanche, celle de Houelbecque disparaîtra avec lui, si elle ne le précède pas dans l’oubli !

Pour une fois, on est sur la même longueur d’onde! On devait parler plus souvent de littérature, Alec6. Houiellebecq, c’est un pornographe sous Prozac qui écrit comme un gland! J’ai lu ses trois romans parce que « tout le monde en parle », comme dirait l’autre, mais le premier est insignifiant, « Les particules élémentraires » m’est tombé des mains, et « Plateforme » (sic) vole bas. C’est le plus réussi des trois (à mon goût), certaines analyses sont intéressantes et bien vues, mais ça reste peu de chose. Houellebecq est aux lettres ce qu’André Rieu est au violon…

MadMac

29)
alec6
, le 21.01.2005 à 22:03

La comparaison avec André Rieu est en effet la meilleure que l’on puisse trouver. Et encore ! il joue juste, enfin j’espère…

Tu as eu le courage de lire ses trois romans, j’avoue ne pas être allé si loin, la lecture des Particules m’a amplement suffit, seule la conclusion à son dernier paragraphe était intéressante, mais pourquoi diable une si longue introduction…

Alexis… tous les défauts !

30)
Anne Cuneo
, le 21.01.2005 à 23:51

Je crois que dans tous les cas de figure il ne restera de ces individus sympathiques ou non, salauds ou non, que leur œuvre.

Oui et non. On sait encore aujourd’hui qu’Alexandre Dumas était un bon vivant et un type généreux. On sait également que son recherchiste, comme on dirait aujourd’hui, lui reprochait de l’avoir éliminé de la gloire alors que c’était lui, le bras gauche, qui avait tout trouvé.
De même on saura encore dans un ou deux siècles que Céline était une balance, et lui, quand il balançait aux Allemands, ceux qu’il dénonçait (Robert Desnos, par exemple) se retrouvaient en camp de concentration. Je ne peux pas pardonner ça, ni faire abstraction sous prétexte que la prose est belle (à part ça, celle de Céline charrie des idées qui ne me vont pas non plus, et l’esthétique pure perd de son attrait, du coup). Et il y aura toujours des gens pour ne pas admettre, à mon avis.
J’ai toujours eu une tendresse particulière pour les artistes dont la vie était en adéquation avec leur talent.

Anne

31)
Inconnu
, le 22.01.2005 à 01:06

Quelques remarques en rentrant du théâtre aussi (Bergamote, Français vous ne connaissez pas, mais c’est génial…):

1. Cohen n’était pas mysogine. Ou plutôt il l’était par éclats, par moments, mais fondamentalement non. Son oeuvre peut même être considérée comme féministe, il était même cité « en exemple » par les féministes américaines (ne me demandez pas les sources de cette info, j’ai oublié).

2. Personnellement, je trouve Houellebecq « intéressant ». Ça ne me transporte pas de bonheur, je trouve le style assez plat, mais « Extension du domaine de la lutte » vaut à mon avis la peine d’être lu. Dans le sens où c’est un livre qui change votre façon de voir les choses, au moins un tout petit peu.

3. j’irais bien dormir.

32)
MadMac
, le 22.01.2005 à 01:09

J’ai toujours eu une tendresse particulière pour les artistes dont la vie était en adéquation avec leur talent.

Je dois avouer une tendresse particulière pour Casanova et le marquis de Sade. Leur vie est en adéquation avec leur talent… Et quel talent!
Plus près de nous, Aragon, communiste avec chauffeur (fourni par le Parti, le comble du chic!), mais quel courage et quelle plume!
Pour Anne qui rentre du théâtre:
« Dans l’Opéra paré d’opales et de pleurs
L’orchestre au grand complet contrefait mes sanglots. » (« Les Yeux d’Elsa »)

Il était comment Piccoli? Quand je pense à lui, me reviennent aussitôt des images de films du regretté Sautet, le visage gracieux de Romy Schneider, que du bon quoi!

Alec6, j’ai jamais fini « Les particules », ça manquait de noblesse, d’intérêt et d’intrigue surtout. Comme ça m’aurait ennuyé d’engraisser cette tête de nœud pour qu’il aille poser ses sales pattes sur d’impures jeunes filles, je l’ai lu à la Fnac Saint-Lazare, sur la petite banquette circulaire qu’il y avait à la librairie. J’ignore si elle y est encore….

3. j’irais bien dormir.

C’est l’effet Houellebecq!

MadMac

33)
mina
, le 22.01.2005 à 12:33

Je crois que dans tous les cas de figure il ne restera de ces individus sympathiques ou non, salauds ou non, que leur œuvre.

Et il y aura toujours des gens pour ne pas admettre, à mon avis. J’ai toujours eu une tendresse particulière pour les artistes dont la vie était en adéquation avec leur talent.

Excellent débat, qui me titille depuis longtemps. Ce qui m’amène à une question à laquelle je n’arrive pas à répondre:

La beauté d’une oeuvre a-t-elle un rapport avec la moralité de son auteur. En d’autres termes, un génial tableau ou un écrit est-il moins beau parce qu’il a été produit par une ordure ?

Nicolas

34)
MadMac
, le 22.01.2005 à 14:07

La beauté d’une oeuvre a-t-elle un rapport avec la moralité de son auteur. En d’autres termes, un génial tableau ou un écrit est-il moins beau parce qu’il a été produit par une ordure ?

Non! C’est ton regard qui change, mais l’œuvre reste égale à elle-même. En fait, dès l’instant où un livre est publié, un tableau vendu ou exposé, il vit sa vie propre, indépendamment de son auteur.
Mais j’avoue que cela peut-être tentant. Quand je pense à Céline, j’ai du mal à dissocier le personnage et l’œuvre. J’avais commencé à lire le « Voyage au bout de la nuit » à dix-sept ans, et il m’est tombé des mains lors du périple africain de Bardamu. Ça m’avait paru abject, à vomir, et si je n’ai jamais essayé de le relire depuis, c’est moins pour des raisons littéraires que historiques. Mais il faut dire qu’un livre demande un plus gros investissement personnel qu’un tableau ou même de la musique.
Tu as beau savoir que Degas et Manet étaient des pédophiles de la pire espèce, il reste plus facile de regarder et d’apprécier leurs tableaux que de consacrer des heures à lire Gide.
À la limite, avec un peu de bonne fois, tu reconnaîtras qu’on préférerait ignorer que Degas a dû violer un certain nombre de petits rats de l’Opéra qu’il a peints avec tant de grâce et de sensibilité. Comment est-ce possible, hein? Cela dépasse l’entendement!

MadMac

35)
Anne Cuneo
, le 22.01.2005 à 16:57

C’est ton regard qui change, mais l’œuvre reste égale à elle-même. En fait, dès l’instant où un livre est publié, un tableau vendu ou exposé, il vit sa vie propre, indépendamment de son auteur.

C’est exactement ça. Sauf que l’oeuvre quelle qu’elle soit est faite pour communiquer, par définition. Et si mon regard, mon cerveau en fait, est changé de savoir que des gens comme Degas ou Charles Trenet couraient les petits enfants, cela change la perception que j’ai de l’oeuvre. L’estime que je porte à son auteur aussi, même si c’est secondaire par rapport à l’oeuvre proprement dite. Elle vit sa vie, l’oeuvre, justement. Mais cette vie est, disons, faute d’un meilleur terme, variable. Pour revenir à Céline, j’ai tenté Le voyage au bout de la nuit avant de savoir qui c’était. J’ai trouvé ça facho et je ne devais pas avoir plus de 17 ans et la politique n’était qu’une nébuleuse. Plus tard, j’ai appris que lorsqu’un commando dont faisait partie Robert Desnos aurait dû tuer quelques collabos à la sortie de je ne sais plus quelle réunion a renoncé parce que Céline en était et que Desnos a plaidé qu’on ne pouvait pas tuer ce grand écrivain, mais que peu après Céline, lui, n’a pas hésité à denoncer Desnos à la Kommandatur, et que Desnos a fini à Treblinka où il est mort de disenterie deux heures après la libération du camp, cela a complètement changé ma manière de voir Desnos, et pour ce qui est de Céline, j’ai pensé: ça ne m’étonne pas, ce texte avait une tête à ça.
Tout cela est complètement différent du cas de Bertrand Cantat, par exemple. La mère Trintignan a beau eu vouloir faire de lui un assassin conscient de son acte, ce qu’il a fait est répréhensible, condamnable, et justement condamné. Mais Cantat n’est pas un salaud. Il a été pris dans une situation (ou il s’est mis dans une situation) difficile, et ce qui est arrivé n’est en dépit de tout qu’un accident. Lorsque j’écoute ce qu’il chante, cela ne change pas mon rapport avec sa musique.
Quant à Piccoli, il était magnifique. La correspondance entre deux personnes qui s’aiment dite sur scène se fait beaucoup ces temps-ci (voir celle d’Apollinaire et Lou par exemple) et dans le cas présent c’était celle entre Tchekov et sa femme. Mais cette petite réserve faite, Piccoli était Piccoli. A 80 ans comme à 30. Superbe.

Anne

36)
Inconnu
, le 22.01.2005 à 18:33

L’autre jour, j’ai entendu sur France Inter, au 13-14, un specialiste de Colette raconter que celle-ci, au début de sa carrière, avait été soutenue par une femme très riche, une comtesse ou une duchesse je ne sais plus (et j’avoue mon ignorance). Bien des années plus tard, Colette, devenue riche et célèbre, l’avait laissé mourir dans le denuement le plus total, sans aucune empathie ou gratitude.

Il y a peut-être des gens, dans la famille de cette duchesse ou comtesse ou je ne sais plus, qui eux aussi « ne peuvent plus lire Colette sachant que ».

Tout ça pour dire que c’est une appréciation personnelle, même si dans le cas de Céline, la situation est extrême. Mais Montherlant était pédophile. Mais Aragon était pédophile, -et soutenait les camps de concentration staliniens. Mais Rimbaud a fait du trafic d’armes. Etc etc.

Sartre a soutenu les camps communistes. Camus a toujours été irréprochable, il s’est beaucoup moins trompé et était un type « bien ». Mais entre les deux, je préfèrerai toujours relire « Les mots » que « La peste ». Pour une seule raison, ce qui fait qu’un grand écrivain est un grand écrivain: le style.

Céline n’était pas « que » facho, il était « aussi » un grand écrivain.
Mais encore une fois, je comprend qu’on ne le supporte pas (c’est le moins qu’on puisse dire), ou qu’on refuse carrément de le lire sachant que…

C’est mon dernier mot Jean-Pierre.

37)
MadMac
, le 22.01.2005 à 23:06

Mais Aragon était pédophile, -et soutenait les camps de concentration staliniens. Mais Rimbaud a fait du trafic d’armes.

ARAGON, PÉDOPHILE!? Niet! Aveuglément stalinien, oui, trois fois oui, mais pédophile, sûrement pas. Gide était pédophile, Tournier l’est, mais Aragon, pour commencer, était de son propre aveu pour ainsi dire impuissant, ce qui n’a guère dû s’arranger avec l’âge, or il se trouve qu’il s’est découvert homosexuel sur le tard, vers la cinquiantaine, je crois.
La plupart des homosexuels préfèrent les jeunes hommes, et dans ce cas, le terme approprié est celui, tombé en désuétude, de « pédéraste ». Mais un jeune homme est pubère, et c’est ce qui fait la différence (énorme!) avec le pédophile qui « aime » les enfants – crime qui relève de la cour d’assises.
Je ne sais pas en Suisse, mais en France la majorité sexuelle est à quinze ans. Avant cet âge, un mineur ne peut avoir des contacts sexuels qu’avec un autre mineur. À partir de quinze ans, il (ou elle, naturellement) peut mener sa vie sexuelle comme il l’entend (y compis avec un adulte, par conséquent), voire se marier avec l’accord d’un des parents. Le seul interdit qui subsiste concerne les rapports avec un adulte ayant autorité sur un mineur (jusqu’à la majorité, à dix-huit), tels qu’un enseignant, beau-père, moniteur, etc.

Céline n’était pas « que » facho, il était « aussi » un grand écrivain.

Je m’en remets à l’avis général sur les qualités littéraires de Céline, mais vu son comportement tout à fait abject, cette qualité est reléguée au second plan. J’ajouterai même qu’il serait abusif de le mettre au même niveau que les autres collabos, même antisémites comme Drieu, Jouhandeau, Morand et d’autres. Même Sartre a montré « Les Mouches » devant un parterre d’uniformes vert-de-gris, et pourtant il n’était ni collabo ni antisémite. Au panthéron de la dégeulasserie, Céline mérite la place d’ « horreur »…

MadMac

38)
Inconnu
, le 23.01.2005 à 00:37

Pour Aragon, je me trompe peut-être. Désolé. Les subtilités pédophile-pédéraste m’échappent un peu…
J’ai aussi envie de dire que stalinien, ce n’est pas beaucoup mieux.

Pour Céline, il est vrai que ce genre de site:
http://perso.wanadoo.fr/d-d.natanson/celine.htm
refroidit nettement l’admiration qu’on peut avoir pour son style…

39)
alec6
, le 23.01.2005 à 12:40

Je me pose une question.
A l’instar des pays au passé peu reluisant (!) telles l’Allemagne nasie, l’Espagne franqiste ou plus proche, le Chili, le Ruwanda, l’ex-Yougoslavie… si le devoir de mémoire est impératif, n’est-il pas aussi nécessaire de « pardonner » en qq sorte ?

Doit-on laisser le lecteur découvrir par lui même le salopard qui se cache derrière Céline (entre autres), ou doit-on en préfacer toutes ces œuvres, et donc publier les plus infâmes pamphlets antisémites de Céline par exemple ?
Il n’est de crime imprescriptible que les crimes contre l’humanité et donc jugés comme tels par un tribunal compétant.
Se pose donc le problème du jugement, de l’application de la peine et de l’après…

A ce stade, je n’ai pas de réponse, je crois seulement qu’il est important de savoir et de faire savoir.
La machine à réécrire l’Histoire que sont les médias se chargera sinon de faire passer à la trappe ce qui gêne certains.

Alexis… tous les défauts !

40)
MadMac
, le 23.01.2005 à 13:23

J’ai aussi envie de dire que stalinien, ce n’est pas beaucoup mieux.

Aragon était un affreux stalinien, cela ne fait aucun doute. Mais primo, il fait partie des rares écrivains qui ont sauvé l’honneur des gens de lettres pendant l’Occupation (cf. « Les Yeux d’Elsa »). Pendant que ses confrères bouffaient des petits fours sous le patronage allemand, lui crevait de faim en écrivant des poèmes résistants. Cela excuse beaucoup de choses à mes yeux de libéral peu porté sur le stalinisme.

si le devoir de mémoire est impératif, n’est-il pas aussi nécessaire de « pardonner » en qq sorte ?

Bonne question. Il n’y a que les victimes qui puissent pardonner à leurs bourreaux, et leurs enfants à ceux des bourreaux. Dans tous les autres cas, il n’y a qu’un mot d’ordre: Justice!
Je fais partie de ceux que la libération de Maurice Papon a révoltés… S’il est une constante chez les anciens criminels de guerre, c’est qu’ils fuient et nient tous leurs responsabilités. Il faut bien qu’on se charge de les leur rappeler…

MadMac

41)
Saluki
, le 23.01.2005 à 19:45

Il n’y a que les victimes qui puissent pardonner à leurs bourreaux, et leurs enfants à ceux des bourreaux.

Je suis bien d’accord avec la première partie …mais plus réticent sur la seconde: à ce compte je serai encore un « bien peu » coupable de la Saint Barthelemy où un ancêtre quelconque a bien du donner de la dague.

S’il est une constante chez les anciens criminels de guerre, c’est qu’ils fuient et nient tous leurs responsabilités.

Ma grippe m’a permis entre deux siestes groggées d’avoir un oeil sur mon alubook et l’autre sur « Planète ». Et vendredi passait le dernière partie d’un montage sur la fin du IIIe Reich. De tous les accusés de Nuremberg, les seuls à non seulement reconnaître mais revendiquer leur action ont été à ma connaissance Doenitz et Keitel.
Le % est faible.

—-
De l’Atari au Mac mini
Le fait qu’il soit commandé ne dit pas qu’il est livré !

42)
Franck_Pastor
, le 23.01.2005 à 20:04

Il y eut aussi Albert Speer, qui alla jusqu’à plaider coupable. Ce fut le seul dans ce dernier cas, je crois.

43)
MadMac
, le 24.01.2005 à 01:31

j

à ce compte, je serai encore un « bien peu » coupable de la Saint Barthelemy où un ancêtre quelconque a bien du donner de la dague.

Je disais « enfants » au sens littéral ou presque. Évidemment qu’on ne peut pas se venger de la Saint-Barthélemy, quoique je sois d’origine protestante… Mais bon, t’en fais pas pour ton matricule, à l »époque, mes ancêtres protestants étaient allemands!

MadMac

44)
Saluki
, le 24.01.2005 à 09:45

Il y eut aussi Albert Speer, qui alla jusqu’à plaider coupable. Ce fut le seul dans ce dernier cas, je crois.

Tu as raison, je l’avais oublié, car je ne faisais référence qu’aux militaires toujours prompts à se défausser pourtant sur les civils (mon beau frère est général !).

—-
De l’Atari au Mac mini
Le fait qu’il soit commandé ne dit pas qu’il est livré !

45)
alec6
, le 24.01.2005 à 11:55

Mad Mac, nous avons un deuxième point commun !
Mouhais ! du côté de la montagne noire…

Alexis… tous les défauts !