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Hôtel des coeurs brisés, une enquête policière au coeur du dopage

Je ne sais pas si vous vous souvenez.

C'était il y a longtemps déjà, à l'époque du vieux Cuk, et c'était là. Je vous parlais d'un livre prenant comme pas deux, le Maître de Garamond, d'Anne Cuneo.

Ce roman historique tournait autour d'Antoine Augereau, le maître d'apprentissage de Claude Garamond.

Antoine Augereau qu'on exécutait, il y a jour pour jour 470 ans, un 24 décembre, comme aujourd'hui, parce qu'il représentait un danger pour l'église de Rome qui le soupçonnait d'hérésie. Ce n'était simplement qu'un érudit, un grand imprimeur, un maître de la typographie, qui s'est battu pour une sorte de liberté de la presse avant l'heure.

Anne Cuneo, que vous connaissez bien puisqu'elle écrit des chroniques délicieuses sur Cuk.ch, excelle dans ce domaine littéraire qu'est le roman historique. Elle a par exemple écrit "Le trajet d'une rivière" consacré à Francis Tregent, et cette excellence est d'ailleurs reconnue puisque ce livre a été primé tant par les lecteurs que par les professionnels.

Mais ce qui m'amène à écrire une nouvelle humeur à propos d'Anne, c'est la sortie récente d'un tout nouveau roman, qui n'a a priori pas grand-chose à voir avec les deux ouvrages dont je viens de parler puisqu'il s'agit en quelque sorte d'un roman policier. Nous retrouvons pour la quatrième fois son héroïne, créée à l'origine pour une fiction télévisée, Marie Machiavelli.

Cette fois, Marie va enquêter dans le domaine du cyclisme, et toucher de près au dopage. La raison pour laquelle j'écris plus haut qu'Hôtel des Coeurs brisés (c'est son titre, il ne faudrait tout de même pas que j'oublie de l'écrire) n'a pas grand-chose à voir avec les romans historiques "a priori", c'est qu'en fait, la démarche de l'écrivain est me semble-t-il la même: que ce soit pour comprendre qui était Augereau, ou pour ancrer Marie Machiavelli dans son enquête, Anne se plonge dans des recherches longues de documentaliste, cette fois à propos du dopage, suit plusieurs compétitions avec des journalistes sportifs (n'oublions pas qu'elle travaille à la Télévision Suisse Romande, ce qui ouvre des portes), pour se plonger dans ce monde très fermé qu'est le vélo de compétition.

Anne explique tout cela dans une postface passionnante que vous pouvez trouver ici, sur le site de Bernard Campiche, son éditeur suisse. Vous y trouverez également ses photos du Tour de suisse cycliste, ainsi que les chroniques qu'elle a écrites dans le journal 24 heures pendant cette compétition.

Au moment où j'écris ces lignes, j'en suis environ à la page 150. Ben oui, je ne lis pas vite, parce que je n'ai pas vraiment le temps de me plonger dans la lecture en ces temps de Noël (avec tous ces t-shirts à plier!). Et bien je souffre de n'être pas plus libre de le faire.

Parce qu'évidemment (ils sont énervants ses auteurs de romans policiers, ils ne pensent pas à notre sommeil) Hôtel des Coeurs brisés est passionnant! On y retrouve une femme adorable, dynamique, Marie Machiavelli donc, qui ne rechigne pas à lever le coude en soirée, assistée de sa fidèle secrétaire, Sophie, qui vient mettre un peu d'ordre dans sa vie agitée.

Marie est mandatée par la maman d'un cycliste en plein devenir, Damien Savary, mort en début de carrière en pleine nuit dans un hôtel, alors qu'il était en stage d'entraînement. Si doute il y a quant à la raison de sa mort dans le grand public, rien n'est entrepris véritablement dans le monde médical pour savoir la vérité qui pourrait être trop dérangeante.

Marie Machiavelli, qui ne connaît rien au monde du cyclisme, même si son père était un passionné de la petite reine, et encore moins au monde du dopage, va se rendre compte petit à petit de l'ampleur du phénomène, et de la difficulté d'enquêter face au mur du silence qui entoure ce sport.

Penant cette enquête, on se promène dans Lausanne, ville qu'Anne semble tout autant adorer qu'elle regrette les nombreuses erreurs d'urbanisme (l'air de rien, les architectes responsables en prennent pour leur grade sous forme de nombreux clins d'oeil) dont ce lieu a été la victime. Oui, Lausanne devient un personnage du roman, et ceux qui comme moi y sont nés s'y retrouvent avec un bonheur certain. Je peux même ajouter qu'Hôtel des Coeurs brisés pourrait être conseillé à tout futur visiteur de cette ville qui nous tient à... coeur. Il y connaîtra des endroits connus des seuls vaudois, que malheureusement le Michelin évite soigneusement.

Alors voilà, je me réjouis comme un petit fou de me trouver dès ce soir en vacances, avec certainement un peu de temps de libre pour vite vite terminer ce roman et savoir "qui, pourquoi et comment".

Eh oui, je suis tombé dans le panneau. Il faut que je connaisse la fin.

Et puisque je parle de fin, vous pouvez télécharger le premier chapitre d'Hôtel des Coeurs brisés, sur le site de Bernard Campiche. En cliquant sur ce lien, vous obtiendrez le fichier PDF très agréable à lire.

Enfin, vous trouverez ici les critiques qui sont parues dans la presse à la sortie de ce roman.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter à tous, bien entendu, d'excellentes fêtes de Noël. Je ne suis pas tout à fait sûr que l'on se retrouvera tous les jours la semaine prochaine. Ben oui quoi, on ne peut pas tout faire. c'est que j'ai un livre à finir moi.

Et puis il y a les visites, les amis, les verres à boire.

Bref, nous verrons bien. Passez tous un bon Noël, n'oubliez pas de charger à fond vos accumulateurs lorsque vous déballerez votre appareil de photo numérique la première fois, et si vous avez trop bu, dormez chez ceux qui vous ont invités.

Comment? Non non, je ne m'adressais pas seulement à ToTheEnd...

13 commentaires
1)
drazam
, le 24.12.2004 à 00:30

Prem’s !
Je crois que vais enfin craquer… Mais par quel livre commencer ? Aurais je le privilège d’un autographe Anne ? En cas de réponse favorable, bougez pô, j’arriiive !
Après tout,

Et puis il y a les visites, les amis, les verres à boire.

…et si vous avez trop bu, dormez chez ceux qui vous ont invités.

Sympa ToZiEnd !

_______________________
drazam strikes again

2)
Anne Cuneo
, le 24.12.2004 à 07:40

Au prochain Cuk-Day j’aurai un coin dédicace, promis… Drazam, tu n’as plus qu’à prendre le train.
Et pendant que j’y suis, joyeux Noël.

Anne

3)
Caplan
, le 24.12.2004 à 08:36

Antoine Blondin n’a qu’à bien se tenir!

Merci, Anne! Joyeux Noël et bonne année!

4)
Leo_11
, le 24.12.2004 à 08:38

Rien à voir… je viens de le reçevoir le merveilleux T’shirt CuK… Merci à tous et bonnes fêtes.

Bon je retourne à la lecture de l’humeur du jour…

5)
Lafaboune
, le 24.12.2004 à 09:30

Si le flou de la couverture est un effet esthétique et non une volonté d’éviter d’y faire apparaître le visage de stars du cyclisme international au sein d’un roman traitant de sujets qui fachent, c’est réussi. Dans le cas contraire, tout le monde aura reconnu la ligne dorsale, le casque, le vélo et le maillot jaune 1997 sans doute de Jan Ullrich :-)

Joyeuses Fêtes à tous les lecteurs de Cuk.

-Fab

6)
coacoa
, le 24.12.2004 à 10:08

C’est aux côtés de quelqu’un qui dévore « Le Maître de Garamond » que tous les soirs je m’endors, je découvre avec plaisir les reportages de Anne souvent passionnants (Ah, le wagon d’Hitler… Sacré curiosité) dans les journaux télévisés de la TSR, je lis ses articles sur mon site préféré, finalement peu à peu, mot à mot, Anne Cunéo fait partie de mon quotidien, non sans rappeler un certain Mr Jobs qui lui aussi, sans que je m’en aperçoive trop, s’immisce dans mes habitudes (vous croyez que je tape ce post sur quoi, hein ?) et mes loisirs (il n’y a pas que l’iPod dans la vie, il y a aussi les Indestructibles)… C’est tout l’art des grands.

Je me fais rare, j’ai déménagé, j’attends ma connexion rapide, j’ai monté mes meubles, I’ll be back, ai loupé les T-Shirts (ça de moins à emballer, François, de rien…) et vous souhaite à tous, chers amis cukiens, un très très Joyeux Noël…

7)
Mirou
, le 24.12.2004 à 11:24

Comme je déménage moi aussi, j’ai traîné à la lecture du Maître de Garamond. J’en suis encore au tout début, mais je me réjouis !

Vous voulez savoir pourquoi je l’ai acheté ?
On m’avait parlé d’Anne Cunéo au Collège : le bon moyen pour me couper l’envie de découvrir un auteur, c’est qu’un prof vous en parle. Donc voilà, je me suis toujours dit, sans avoir lu, Anne Cuneo, encore une auteur suisse qui n’a de talent que sa suissitude.

Grave erreur !

Voilà qu’on me fait découvrir Cuk, que je comprends que l’Anne Cuneo qui parle à la télé, est la même qui parle dans les forums de Cuk, et qu’en plus c’est la même qui écrit des livres.

Puis, deuxième phase de découverte, je me « prends le bec » avec l’auteur sur un programme de traitement de texte, Nisus Express, qu’elle adule au point d’écrire des livres avec, et que moi je déteste. (Je l’ai d’ailleurs jeté, Nisus.)

Donc, quand à la FNAC, je vois en grand son nom sur les découvertes de la semaine, je n’ai pas pu empêcher d’acheter un livre, un peu comme si une amie à moi avait écrit un bouquin ! C’est le Maître de Garamond.

Tout ça pourquoi, me direz-vous ? Je voulais savoir : Anne, est-ce que la FNAC t’a versé tes royalties ? J’ai acheté le livre il y a un mois et je voulais être sur… Que pour Noël…. Bref…

Merci CUK pour cette découverte et JOYEUX NOEL !

8)
borelek
, le 24.12.2004 à 11:47

Mais par quel livre commencer ?

pour ma part je vais m’offrir (avec l’argent que j’ai économisé en n’allant pas dans les magasins avant Noël) le coffret MARIE MACHIAVELLI I,II,III,IV qui comporte Âme de Bronze, D’or et d’oublis, Le Sourire de Lisa et Hôtel des cœurs brisés

car s’il y a bien une chose que je déteste c’est de connaître à l’avance des détails sur la biographie de mes héros récurrents.

Ce coffret est disponible, sans attente, dans toutes les bonnes librairies de Suisse. J’ai comme l’impression que nos amis qui habitent en France vont devoir attendre le 15 février pour se procurer « Hôtel des cœurs brisés ». Je me trompe ?

De toutes façons passez tous de bonnes fêtes de Noël. J’envisage d’hiberner jusqu’au 10 janvier.

borelek

9)
drazam
, le 24.12.2004 à 12:24

Les livres d’Anne, c’est sans doute comme les lingots, les liasses, le chocolat, le fromage, le vin, et la viande des grisons, ça doit trouver sa place dans toute bonne valise française… Ce coffret m’intéresse en tout cas, tout comme Le Maître de Garamond… C’est par où la Suisse déjà ?

Sympa, merci Anne !

Joyeuses fêtes à tous !

10)
Franck_Pastor
, le 24.12.2004 à 12:56

Le vélo étant mon sport favori (que je pratique sans jamais faire de compétition), ma bibliothèque est pleine de bouquins s’y rattachant… Mais pas encore de romans. Alors pourquoi pas celui-là ?

C’est vrai qu’on reconnait tout de suite l’allure de Jan Ullrich sur la couverture…

Sur le dopage : tous les livres que j’ai lus reconnaissent, parfois entre les lignes, la place énorme de ce fléau dans le milieu pro et amateur de ce sport. C’est incontournable : celui qui refuse de se soumettre à la loi du milieu ambiant est rejeté; voir Christophe Bassons, jeune coureur propre, proprement boycotté par ses pairs…

Pour bien montrer le niveau de ce milieu, la conversation des coureurs entre eux se ramènerait à 3 thèmes : les filles, les bagnoles et le dopage. No comment…

11)
drazam
, le 24.12.2004 à 13:16

Pour bien montrer le niveau de ce milieu, la conversation des coureurs entre eux se ramènerait à 3 thèmes : les filles, les bagnoles et le dopage.

ToZiEnd, arrête le cyclisme…

12)
Inconnu
, le 24.12.2004 à 13:31

Mirou, le versement des droits d’auteurs ne se fait pas de mois en mois ! C’est même assez long, cela dépend des éditeurs mais en gros, c’est une fois à deux fois par an (selon que tu es auteur de livres ou scénariste de BD, par exemple, etc.). Tu peux attendre 18 mois entre la remise du BAT de ton livre et les premiers versements…

Bref, avoir des livres en librairie ne veut pas dire être vendu : le système est de plus en plus axé sur des « bref sellers » désormais avec droit de retour dans le mois de la part des libraires…

Néanmoins, si tu es connu et susceptible de bien vendre, tu as le droit au versement d’une provision.

macdigit

13)
Inconnu
, le 24.12.2004 à 15:59

Tiens, je vais peut-être le lire, celui-là.

Anne Cuneo est la seule journaliste du TJ à la TSR qu’on écoute quel que soit le sujet dont elle parle: un style clair, net, jamais un mot de trop, chaque phrase contient une information, un style bien à elle : une auteure, quoi!

Je ne la connais pas encore comme écrivain, mais comme speakerine au TJ, un régal!