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Le Raw: osez donner à vos images leur vraie valeur

Avertissement à tous ceux qui n'aiment pas que l'on parle de format de fichier parce que c'est trop technique: je vais toucher le domaine, mais en restant le plus "simplet" possible. Ne passez pas votre chemin, vous risqueriez de passer à côté de quelque chose de magique: le format RAW.

L'un des arguments les plus employés pour vendre des appareils photo numériques, c'est le nombre de pixels qui composent le capteur.

"Allez mon Bon Monsieur, cet appareil-là, c'est un 5 Mégapixels, il est nettement mieux que ce truc-là certes moins cher, mais qui n'est qu'un banal 4MP!"

Ça marche toujours auprès du grand public, même si nous savons ici que cet argument n'en est qu'un parmi tant d'autres, et qu'il peut même être fallacieux, beaucoup de pixels sur un tout petit capteur étant trop souvent la cause de bruit dans l'image à peine montons-nous la sensibilité de l'appareil.

Or, l'un des arguments de poids, dont on parle fort peu, et qui reste inconnu auprès du grand public qui peut pourtant souvent en profiter alors qu'il ne le connaît même pas, c'est le format RAW qui est disponible dans un grand nombre d'appareils moyen à haut de gamme.

Mais c'est quoi ce format RAW?

RAW n'est pas l'acronyme de "Réellement absolument Waouh" mais la traduction anglaise du mot "Brut".

Allez, je vais essayer de m'expliquer.

Lorsque nous faisons l'acquisition d'un nouvel appareil de photo digital, l'un des premiers reflex (c'est le cas de le dire) qui nous vient à l'esprit consiste dans l'examen du degré de qualité des images prises, la plupart du temps dans un menu.

Nous trouvons presque toujours HauteMoyenne, Basse (qui peuvent se traduire par Super fin, Fin, Moyen pour ne prendre que ces exemples dans selon les appareils).

Or ces définitions correspondent presque toujours à un format bien pratique: le JPEG.

Et pourquoi est-il pratique s'il vous plaît? Tout simplement parce qu'il permet d'éviter à vos images de prendre trop de place, en les compressant plus ou moins. Plus pour une qualité basse, et moins pour une haute qualité. Par définition, plus l'image est de haute qualité, plus elle prend de la place.

Sur certains appareils, un autre format fait son apparition: le format TIFF, qui lui a pour gros avantage de ne pas compresser l'image. En contrepartie, vous l'aurez compris, cette dernière prendra une place pas possible sur votre carte: facilement plus de 10MB, souvient bien plus de 20Mb, ou plus encore, selon le nombre de pixels de votre capteur!

Vous l'avez compris, deux problèmes se posent alors:

  • votre carte (servant à enregistrer les images) devient toute petite alors que vous la pensiez bien dodue
  • le temps d'enregistrement des images devient insupportablement long. Bonjour les rafales, même avec des buffers conséquents

Bref, entre qualité et confort, il faut choisir, à moins de mettre un argent fou dans un des tout derniers appareils reflex de type Nikon D2H ou Canon 1D Mark II, extrêmement rapides.

Certains appareils, comme les Canon 300D ou 10D ont carrément été privés du TIFF, ce qui au premier abord peut sembler fort étrange.

Il n'en est rien en fait, nous allons voir pourquoi plus loin.

Les formats JPEG et TIFF ont deux points communs néanmoins:

  • ils peuvent être lus par tous les logiciels de traitement d'image (ou alors c'est que vous n'avez pas choisi le bon cheval au niveau de votre logiciel!)
  • l'image prise par l'appareil, par le capteur en fait, est traitée par l'appareil avant d'être enregistrée. Ce dernier va y mettre une réduction de bruit, une balance des blancs de son cru (ou du vôtre), une accentuation de la netteté, et tous ces genres de choses qui sont souvent, presque toujours d'ailleurs, bien pratiques, vu que l'on n'a pas tellement besoin de se poser de questions.

Et pourtant!

J'ai également, pendant des années, laissé de côté un troisième format qui pourtant se trouvait être disponible dans presque tous mes appareils digitaux: le format RAW.

Comme je l'ai écrit plus haut, RAW signifie "Brut". Brut de capteur.

Vous allez en fait effectuer une prise de vue, et l'appareil va se contenter de transmettre à la carte ce qu'il a vu, sans rien traduire. Tout juste donne-t-il malgré tout quelques renseignements (en EXIF) à l'application qui va recevoir l'image et vous permettre de la voir sur votre ordinateur, afin qu'elle vous affiche quelque chose de potable. Mais l'application ne traduira rien avant que vous ne donniez l'ordre de le faire.

Nous en retirons les avantages suivants:

  • l'image garde toutes ses possibilités, sa puissance brute
  • elle ne prend pas trop de place sur la carte: moins de 8Mb sur mon Canon 10D, contre près de 20Mb en TIFF

Dans votre logiciel, vous aurez donc la possibilité de travailler avec votre négatif pour l'amener à correspondre à vos envies sans avoir à enlever ce qu'a déjà fait l'appareil à votre place. Le JPEG et le TIFF, c'est un peu comme si vous aviez une voiture d'une certaine couleur, et que vous désiriez la changer: il faut commencer par la poncer, enlever toute la couleur qui ne vous plaît plus, avec les risques que cela suppose, puis gicler deux couches de votre nouvelle teinte.

Avec le RAW, vous disposez d'une voiture brute, que vous pouvez directement teinter comme bon vous semble.

Vous me direz que vous ne savez pas forcément peindre votre voiture, et que vous n'avez pas les outils nécessaires pour ce faire.

Je vous répondrai que vous avez parfaitement raison, que jusqu'à ce jour, les outils manquaient.

Et pourquoi donc? tout simplement parce que le RAW est un format propriétaire, j'entends par là que le RAW est propre à chaque marque, et que chaque marque fournissait son propre logiciel de lecture et de retouche.

Nikon (en option en Suisse, de série en France semble-t-il) et Minolta (de série) en fournissaient des bons, mais pas toujours faciles d'emploi. Canon quand à lui, s'il nous offre de bons appareils, nous sert une vraie nullité au niveau logiciel.

De toute manière, ces logiciels sont souvent assez rébarbatifs.

Il se trouve que PhotoShop CS nous offre désormais, en standard, la reconnaissance de la plupart des formats RAW du marché. Il est donc possible de travailler directement nos images RAW dans ce logiciel, sans passer par des plug-ins plus ou moins réussis, lorsqu'encore ils étaient fournis par les fabricants.

Un autre logiciel, au départ spécifique pour Canon, mais depuis quelque temps ouvert à tout plein de boîtiers, est absolument fantastique: il s'agit de C1 Pro, de Phase One (le célèbre fabricant de dos numériques professionnels).

Avec ce logiciel, travailler vos images RAW est tout simplement exceptionnel de facilité et de plaisir. On redécouvre véritablement la photographie.

Et lorsqu'on a fini de traiter une image dans ce denier logiciel, on la marque, et on passe à la suivante. À un moment donné, on la "développe", c'est ainsi que l'on parle lorsque l'on traite une image RAW, et on la convertit en TIFF. À ce moment, pour prendre l'exemple de mon Canon 10D, une image passe d'environ 8Mb en format RAW à 18.5Mb en TIFF.

Ce qui est magique avec ce format RAW, quel que soit le logiciel utilisé, c'est que tout est modifiable, et qu'il est presque possible de tout corriger.

Ainsi,avec C1 Pro par exemple, vous pourrez faire votre balance des blancs manuelle en indiquant au logiciel où est le blanc (ce qui doit être blanc sur l'image). Vos réglages pourront être mémorisés pour être réutilisés en cas de photos prises dans les mêmes conditions.

Bref, quel que soit votre appareil, quel que soit votre logiciel, si les deux permettent de travailler en RAW, permettez-moi de vous proposer de leur donner une chance, et de faire en sorte que vous les utilisiez un tout petit peu, juste pour voir.

Vous verrez, si vous aimez ça, vous n'en reviendrez pas, et il faudra vous payer pour revenir au format JPEG ou même au TIFF de base des appareils, lorsque vous décidez de passer du temps à faire de la belle photo.

Cela malgré les trois petits désavantages du RAW:

  • l'obligation pour la faire lire à tout un chacun de la "développer" (à noter que vous pourrez très bien la transmettre au format JPEG une fois traitée, comme nous l'avons vu)
  • le temps un peu  plus long d'ouverture de l'image dans ce format (20 secondes pour ouvrir une image dans GraphicConverter contre 6 secondes pour la même image en TIFF)
  • le fait que parfois, il est impossible d'utiliser la loupe sur l'écran de l'appareil de photo lui-même, juste après la prise de vue, pour vérifier la netteté de l'image par exemple.

Vous pouvez télécharger la version démo de C1 Pro ici. Les nikonistes devraient au moins essayer Nikon Capture (mais C1 est excellent pour eux aussi), et les Minoltiens (tistes?) peuvent se rabattre sur le logiciel Dimage, reconnu par tous les spécialistes comme excellent.

Allez, hop, on quitte Internet et on va faire des essais pour vérifier que je ne dis pas d'âneries, ce que, pour une fois, je suis persuadé de ne pas faire, qu'on se le dise.

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