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Nikon D1X, la photo, rien que la photo

Cela fait quelques mois que j'ai envie de me lancer dans l'écriture de ce test, et je n'ai jamais vraiment osé m'y mettre. C'est que cet appareil de photo, même si je l'utilise assidûment depuis janvier 2003, il m'impressionne toujours un peu.


Il y a de quoi être imprissionné non?

J'ai l'impression de ne pas être vraiment à sa hauteur. En fait j'en suis certain, car pour tirer la quintessence d'un tel appareil, il faut être pro, ce que je suis loin d'être, je le regrette mais il faut bien l'avouer.

Amateur éclairé peut-être, et encore, mais Pro non.

Et pourtant, j'ai un plaisir énorme à utiliser ce Nikon D1 X, et je vois la différence, même à mon niveau, avec les reflex du marché actuels style Canon 10D, Fuji S2Pro et Nikon D1.

Ces appareils, à côté du Nikon D1X semblent bien mous.

Alors commençons par le commencement.

Le négatif d'abord

Non, je parle bien d'un appareil numérique, sans négatif, quoique...

Nikon sait parfois se montrer généreux dans ce qu'il offre avec ses appareils (Voir Nikon SQ testé ici, pourtant très bon marché et son offre gratuite logicielle comprenant entre autres choses Adobe Photoshop Element 2).

Et parfois, l'entreprise se fout légèrement de la gueule du client. Comme si les pros étaient des vaches à lait dont on pouvait exiger n'importe quoi.

Lorsque vous achetez un D1X, vous recevez NikonView (un catalogueur en fait), un boîtier, et... c'est tout. Ah non, j'oubliais: le bouchon du boîtier est offert.

Cela pour la modique somme de 9990 francs suisses (environ 6500 euros) hors action de reprise faite aux pros.

Mais ce n'est pas fini!

Vous n'avez acheté que le boîtier, et encore! Normal pour un reflex professionnel, on ne va pas vous imposer un objectif que vous êtes sensé avoir depuis longtemps.

Mais chez Nikon, même si vous avez l'objectif, vous devez encore acquérir:

  • le chargeur MH16 pour environ 600 francs (400 euros)
  • un accumulateur (au minimum, voir en fin d'article) EN4 pour 305 francs (environ 200 euros)

Vous voulez un logiciel capable de travailler les fichiers RAW de l'appareil? Allez, hop, 200 euros supplémentaires pour acheter Nikon Capture.

Et ce n'est toujours pas la fin! Vous voulez nettoyer votre capteur? Pas de problème, mais pour bloquer le miroir en position haute, vous devez disposer de l'adaptateur secteur EH-4, qui vous est vendu pour la modique somme de 210 francs.

Non mais de qui se moque-t-on?

Bref, il vaut mieux profiter d'une rare promotion avant de se lancer dans l'achat de cet appareil (ce qui a été mon cas puisque tout était pratiquement 40% moins cher pendant le mois de janvier 2003).

Notez que ces dernières semaines, il est possible de négocier un D1X autour des 7'000/8'000 francs (env. 5'000 euros).

Cela dit, quel bel appareil.

Le tour du propriétaire

Comme d'habitude, je m'en vais maintenant vous donner les spécifications principales, pour que vous sachiez exactement techniquement à quoi vous avez à faire.

Nikon D1X Spécifications principales

  • Taille du capteur CCD (L x H) [mm] 23.7 x 15.6
  • Pixels effectifs [million] 5.47, 5.33 effectifs
  • Modes de mise au point:5 Area Dynamic (Multi-CAM1300)
  • Sensibilité équivalente ISO (Min-Max): 125-800 avec possibilité de monter à 1600 ou 3200 ISO par choix de fonction personnalisée
  • Taille des images en pixels: 3008 x 1960 et 2000 x 1312
  • Images par secondes (continu) Mémoire tampon (vues JPEG/TIFF): 9/3 (avant mise à jour de la barrette mémoire. Après,
  • Modes couleur: Mode I (sRGB); Mode II (Adobe RGB);
  • Modes d'exposition: P, S, A, M.
  • Vitesses d'obturation [s] 30 - 1/16'000 + Bulb
  • Interface: IEEE1394 (Firewire)
  • Compatibilité avec la gamme d'objectifs: tous les objectifs de type F sont utilisables mais toutes les fonctions de l'appareil ne sont disponibles qu'avec les AF Nikor type D et G. La focale native des objectifs est à multiplier par 1.5 en équivalent numérique sur un D1X: un 50 mm sera ainsi équivalent à un 75 mm.
  • Poids approximatif sans accus ni objectif:1100 g

Pour vraiment tout savoir à propos des spécifications techniques, regardez ici l'analyse très complète donnée par l'excellent dpreview.com.

Vous y trouverez également tout plein d'illustrations. J'en ai repris certaines (toujours annoncé en légende, les autres, la plupart, sont faites maison à l'aide d'un Olympus Camedia 5050 que je vais tout bientôt tester ici).

Comme vous le voyez, le Nikon D1X n'est pas un gadget. Nous avons réellement à faire à un magnifique appareil Pro, qui satisfera donc tous ceux qui doivent gagner leur vie en prenant des images fixes, mais également tous les amateurs d'appareils offrant toutes les possibilités imaginables que l'on attend de trouver dans un appareil haut de gamme.


Vite, viiiiiite, mon capteur va prendre la poussière...

Le tour du propriétaire

Le Nikon D1X est un appareil qui donne immédiatement confiance.

Doté d'une finition impeccable, son boîtier en magnésium est tropicalisé, pour supporter une averse sans trop de risque. Attention, il est exclu de plonger l'appareil dans l'eau, mais ce reflex doit supporter des conditions habituellement interdites à des appareils normaux.

Tout ce qui est touché par les mains est recouvert d'une gaine caoutchoutée qui permet d'avoir l'appareil parfaitement en mains, ce qui, avec le poids de 2.1 kg avec un zoom 24ñ85 mm, n'est pas sans importance.

L'appareil peut être tenu confortablement aussi bien horizontalement que verticalement, et cela grâce à l'adoption traditionnelle dans les appareils professionnels de deux déclencheurs, dont l'un est situé tout en bas à droite de l'appareil.

Le déclencheur vertical à gauche, en position verticale... à droite!

Il se trouve naturellement sous l'index droit en position verticale.

À l'arrière, l'écran TFT de 130'000 pixels reste lisible en extérieur, même s'il n'est pas aussi lumineux en plein soleil que la nouvelle génération des SQ.

Rappelons que sur un appareil Reflex pur, par opposition à un compact ou à un Bridge Camera du type Olympus E20, l'écran n'est JAMAIS utilisé pour prendre une photo.

En effet, en mode prise de vue, l'écran arrière d'un Reflex n'affiche pas ce que vous visez.

Olympus avec son E-20 avait trouvé une solution qui tenait très bien la route puisque le fabricant avait fait en sorte que la moitié de la lumière soit envoyée au viseur (qui était donc un peu sombre) et l'autre moitié au capteur.

Ici, comme dans tous les reflex je le rappelle, pas de compromis: toute la lumière est envoyée au viseur pendant la visée, via le miroir habituel.

On regrette simplement le fait de ne pouvoir viser bras en l'air au-dessus d'une foule en voyant ce que l'on fait. C'est qu'avec le numérique, on prend des habitudes inimaginables il y a seulement quelques années!

Par contre, comme nous allons le voir, le D1X profite de son écran arrière en particulier pour gérer les menus bien plus simplement que ne le permettait le D1 (tout court), et bien entendu, pour visualiser les images une fois dans la boîte.

Signalons encore à propos de cet écran qu'il est protégé par un cache translucide que l'on peut facilement retirer (et perdre) si le besoin s'en fait sentir, mais qu'on peut très bien laisser sur l'appareil à demeure, puisqu'il ne gêne pas trop la lisibilité de l'affichage. De plus, il n'est pas sensible aux traces de graisse (eh oui, ma peau est grasse, mais la vôtre aussi, je vous rassure) que laisse le nez qui se colle par défaut sur cet afficheur si l'on vise avec l'úil droit, cela contrairement à la vitre de l'écran lui-même qui devient très vite assez sale. Et puis, ce cache évite les rayes, toujours un peu tristes sur ces petits bijoux.

Toujours au niveau de cet affichage, le Nikon D1X est doté de deux écrans LCD,

  • le premier au-dessus de l'appareil, dédié aux réglages photographiques (choix programme, de prise de vue, divers décalages, vitesse et diaphragme, état de la charge de la batterie, type d'autofocus, nombre de photos restantes, modede flash)

Les infos de l'écran LCD sur le haut de l'appareil: image DPreview.com

  • le deuxième sous l'écran TFT, plus étroit et plus allongé, dédié aux fonctions personnalisées, au réglage de la balance des blancs et à celui de la sensibilité du "film".

l'écran arrière, et ses commandes cachées par un volet à gauche, déprotégé à droite

Les infos de l'écran LCD sur l'arrière de l'appareil: image DPreview.com

Ces deux écrans ne sont pratiquement pas consommateurs d'énergie, mais peuvent être éclairés sur demande, voire continuellement si vous l'avez demandé dans les fonctions personnalisées.

Bref, ce ne sont pas les informations qui manquent sur cet appareil, surtout lorsque l'on ajoute à cela les informations données par le viseur.

Le viseur: image DPreview.com

Ce dernier rappelle les réglages principaux (indicateur de mise au point, type d'analyse de la lumière, rappel de la mémorisation d'exposition, vitesse, diaphragme, décalage de l'exposition, mode programme, et images restant dans le buffer.

Très clair et piqué, le viseur affiche les cinq collimateurs autofocus en croix et celui qui est actif est illuminé en rouge, comme cela devient de plus en plus souvent le cas.

L'oculaire de ce viseur est doté, bien entendu, d'un réglage de dioptrie allant de -3 à +1. Il peut être bouché à l'aide d'un levier pour éviter la lumière parasite lors d'une prise sur trépied.

Il couvre 96% de l'image réelle, ce qui n'est pas un must absolu si l'on compare à ce que savent faire les appareils argentiques, mais n'est pas trop mal par rapport à ce qui se fait en numérique. Néanmoins, il faut savoir qu'on risque de cadrer trop large, ce qui représente un gaspillage de résolution un peu regrettable. Il est à souhaiter qu'on nous offre rapidement des viseurs 100% sur les numériques, puisqu'il n'a y plus de risque de rognage en impression ou lors des tirages.

Notez que contrairement à certains appareils moins chers, le D1X n'est pas capable d'afficher une grille "électroniquement", grille pourtant bien pratique lorsqu'on fait de la photo d'architecture.. Il faut passer par l'achat d'une plage de visée spéciale mais heureusement disponible, c'est déjà ça.

Nous trouvons encore, à l'arrière de l'appareil, un sélecteur en croix permettant de naviguer dans les menus et dans les photos enregistrées lorsqu'on les visualise.

Prise de vue: une ergonomie faite de logique

Allez, nous sommes en face d'un appareil reflex pro, donc nous avons dans les mains un tout ce qui a fait ses preuves depuis des années sur un boîtier argentique.

Nous retrouvons

  • le principe des deux molettes si pratiques, l'une tombant sous l'index et l'autre sous le pouce,et qui permettent
    • de décaler un programme
    • de régler, en mode priorité au diaphragme/vitesse ou en manuel ces deux paramètres
    • d'effectuer des réglages de l'appareil en association avec l'appui de l'un des boutons que nous décrivons maintenant
  • le bouton "mode" qui, associé à une molette, permet de choisir parmi les désormais traditionnels programmes (P-tout auto, A-priorité au diaphragme, S-priorité à la vitesse et M-manuel)

  • le bouton de correction d'exposition forcée (de -5 à +5IL par incrément de 1/3 de IL)
  • tombant sous le pouce, on dispose du classique bouton de mémorisation de l'exposition, et d'un bouton pour activer la mise au point automatique (exactement semblable à l'appui à mi-course sur le déclencheur).

tout à gauche de l'appareil, nous trouvons dans une couronne divisée en trois parties:

  • le réglage du bracketing (prise de deux ou trois vues avec modification de l'exposition par pas de 1/3, de 1/2 ou de 1IL)
  • la sensibilité du "film", réglable de 125 à 800 ISO par pas de 1/3, 1/2 ou 1IL selon un choix dans les réglages personnalisés, avec en plus la possibilité de booster cette sensibilité à 1600 et 3200 ISO, nous en reparlerons plus bas
  • les différents modes flash
    • synchronisation sur le premier rideau,
    • anti yeux rouges (inutile puisque le flash n'est pas intégré et que personnellement, je n'ai jamais vu un úil rouge sur une de mes photos prises avec le D1X)
    • anti yeux rouges avec syncrho lente
    • synchro lente
    • synchro sur le deuxième rideau
  • Sous cette couronne, on touche le sélecteur de mode, qu'il faut préalablement déverrouiller en appuyant un petit bouton sur l'avant de ladite couronne. Ces modes sont:
    • S:mode d'entraînement photo par photo)
    • C:mode continu (rafale), buffer de 9 images sans mise à jour de la barrette mémoire de l'appareil, 21 après (19 en mode Raw))
    • Retardateur: de 2 à 20 secondes
    • Play: visualisation des photos
    • PC: pour la connexion avec un ordinateur
  • Sur l'arrière de cette couronne, on aura accès à la touche d'effacement des images et à la gestion du moniteur TFT.

Sur le dessus de l'appareil, à droite du viseur, nous trouvons le sélecteur de modes de mesure de la lumière:

  • le mode de mesure matricielle 3D, qui a fait ses preuves chez Nikon depuis des années, mais qui ne peut être utilisé qu'avec des objectifs de type G ou D (tous les derniers objectifs de la marque depuis dix ans)
  • le mode de mesure pondérée centrale qui donne la prédominance aux 8 mm du centre de l'image, tout en tenant compte de ce qui se passe autour
  • le mode spot se base uniquement sur les 4mm au centre de l'image. À utiliser par exemple dans des cas de lumière extrêmes.

Sur l'avant de l'appareil, on trouve à gauche le sélecteur de mode de mise au point:

  • mode continu (l'appareil suit le sujet)
  • ponctuel (mise au point sur une des zones de l'autofocus)
  • manuel (mise au point manuelle) À noter que la retouche dans les deux autres modes n'est possible qu'avec les objectifs de type SWM (équivalent à l'USM chez Canon).

Et l'on trouve à droite le testeur de profondeur de champ, si utile et malheureusement souvent inconnu du photographe de base.

Partie digitale: des menus bien ordonnés

Je me souviens de la surprise que j'ai eue lorsque j'ai eu dans les mains le D1 de base, au niveau de sa gestion des menus.

On était au niveau véritablement basique extrême, pour ne pas dire niveau zéro.

Là, le D1X est à la hauteur et reprend toutes les réglages personnalisés dans quatre menus principaux: Visualisation, Set Up, Prise de vue, CST (Custom Settings Menu, dédié justement aux 32 fonctions personnalisables qu'il fallait mémoriser avec le D1 de base).

Ouf, c'est vraiment plus ergonomique. Et c'est tant mieux parce que tout est configurable, jusqu'à l'extrême, que ce soit au niveau

  • du traitement électronique de l'image à la prise de vue (contraste, piqué) du nombre d'images par seconde, du sens du bracketing,
  • de la gestion du diaphragme pendant une changement de focale via le zoom, de la balance des blancs très sophistiquée: modes Auto, tungstène, ombragé, flash, lumière du jour, nuageux, tous avec un réglage fin disponible pour s'adapter aux différentes températures d'éclairage à l'intérieur d'un type, ainsi que bien entendu, un mode "blanc mesuré"
  • type de montée de sensibilité (voir plus haut) et j'en passe), en mode visualisation, par exemple au niveau de l'affichage de l'histogramme et des données sur chaque photo.

Bref tout y est, et en français si désiré dans le texte.

La navigation dans ces menus s'effectue via le sélecteur en croix, dans les quatre directions de base (gauche pour sortir d'un réglage, haut bas pour se déplacer entre les menus ou entre leurs commandes, et droit pour valider un réglage), ce qui, comme vous le voyez, est relativement simple.

Il faut préalablement avoir appuyé sur le bouton Menu, protégé par un volet métallique ingénieux.

Mode Play complet mais perfectible

Puisque nous en sommes à cet écran TFT, venons-en rapidement à la visibilité des photos. On peut tout voir au niveau technique, repérer les hautes et les basses lumières avec ou sans histogramme, visualiser ses images sous forme de vignettes (4 ou 9 images sur un écran).

Mais quel dommage de n'avoir qu'un seul mode d'agrandissement de l'image, que je trouve personnellement insuffisant pour être absolument certain de sa netteté! Là, des appareils de bas de gamme font mieux.

Et puis, le système de gestion de ces images est assez abscons. Il faut appuyer sur la touche Function, située sous l'afficheur ACL arrière, derrière un volet métallique, pour atteindre cet agrandissement. Vous avez laissé deux mois votre appareil dans son sac et vous devez replonger dans le manuel pour vous rappeler de ce fonctionnement.

En pratique, l'autofocus

Le Nikon D1X, comme nous l'avons vu, tient parfaitement bien dans les mains, de par sa taille, et son poids respectable évitera les bougers intempestifs propres aux compacts trop légers.

La mise en route prend moins d'une demi-seconde (qu'on est loin des compacts!)et le déclenchement est digne d'un reflex argentique haut de gamme, avec une latence infinitésimale (0.058 secondes, qui doivent rendre "marteau" les possesseurs de certains compacts qui prennent une photo 2 secondes après le déclenchement).

Au niveau mise au point, rien à voir avec un appareil comme le D100 ou le FujiS2 Pro par exemple, un poil trop mous.

Là, tout n'est que nervosité et précision.

Cukdog en pleine course, au 200 mm (équivalent 300)!

Mes deux objectifs, n'étant pourtant pas dotés de la technologie SWM ou AF-S (correspondant à peu près à l'USM de Canon, je crois l'avoir déjà dit) se montrent rapides: le 80-200 ouvert à 2.8 est pourtant une sacrée pièce à mettre en mouvement) et le 24-85, ouvert à 2.8-4 sont réellement capables de mettre au point de manière pratiquement instantanée. Je rêve néanmoins d'un de ces objectifs motorisés encore plus silencieux, mais soit hors de prix, soit installés sur des cailloux trop bas de gamme au niveau optique.

Cette mise au point peut s'effectuer

  • en mode Continu et en ce cas, l'appareil est tout à fait capable, pour autant qu'on ait activé ce que Nikon appelle l'autofocus "dynamique" de suivre un sujet rapide, pour autant que l'utilisateur soit à même de viser correctement, ce qui, avec les longues focales, n'est pas toujours évident
  • en mode Ponctuel (on met au point sur un sujet statique) de deux manières: il est possible de demander à l'appareil de trouver tout seul la zone de mise au point sur le sujet le plus proche (toujours l'autofocus dynamique), de choisir nous-même (à l'aide du sélecteur en croix) la zone de mise au point désirée.

Même si l'autofocus dynamique est excellent dans ces choix, je préfère personnellement travailler en mode ponctuel (mise au point au centre puis décalage du sujet par mes soins), qui gagne encore certainement quelques millièmes de seconde et qui fait TOUJOURS ce que vous voulez.

Quel bonheur de toute manière de se retrouver avec un autofocus efficace, qui ne se trompe pratiquement jamais, et ce, et c'est important, même en basse lumière, sans l'aide de l'illuminateur du flash externe.

Allez, je vous le conseille: ne touchez pas un appareil de cette catégorie (Nikon D1H, DX, Canon EOS 1 D), vous auriez l'impression en retouchant un appareil de milieu de gamme de tomber sur une éponge.

Calcul de la lumière

Ce n'est pas un Nikon et sa mesure matricielle 3D qui va me surprendre en mal, et le Nikon D1 X ne faillit pas à la règle.

Son capteur de 1005 pixels (une matrice de 67 segments verticaux sur 15 horizontaux) fait merveille, et je dois l'avouer (c'est sans doute une des nombreuses différences de l'amateur avec le pro), j'utilise extrêmement rarement l'exposition "pondérée centrale" ou "spot", tellement ce mode de mesure matricielle travaille bien.

Je précise qu'aucun des exemples montrés dans ce test n'ont pas été retouchés au niveau colorimétrie.

Contre-jour difficile, la matrice fait son travail

Rappelons que la bonne gestion des lumières est encore plus importante en numérique, puisque les capteurs sont bien moins tolérants qu'un film négatif, ou même qu'un film dia, pourtant déjà plus sensible. Les hautes lumières sont très vite cramées, et si l'appareil ne fait pas un bon travail à l'origine, on ne pourra rien en sortir, même à partir d'un fichier Raw en 12 bits.

Et très franchement, il est difficile de prendre le D1 X en défaut.

En prise de vue au flash néanmoins, comme je l'explique plus bas, j'ai toujours l'impression que l'image est par contre un poil sous-exposée. Rien de grave puisque cela se corrige sans problème.

Notez encore que le Nikon travaille avec deux espaces de couleurs: sRGB et AdobeRGB

Tailles des images

Le Nikon D1 X est doté d'un capteur de grande taille, 23.7 x 15.6 mm équivalent à peu près à un négatif APS. Les pixels, au nombre de 5.4 millions, se trouvent être fort à l'aise puisqu'ils ont de la place (pensez aux pauvres pixels des appareils 5MP qui tiennent sur des capteurs 1/1.8 pouces!).

Or, on le sait, plus les capteurs peuvent être gros, moins le bruit dans l'image est présent.

Les tailles d'images suivantes sont disponibles:

3008 X 1960 pixels et 2000 X 1312 pixels qui correspondent à peu près à un rapport 1.5, comme le 24/36, ce qui nous donne des photos dans des formats plus habituels que les traditionnels 4/3 des compacts ou de certains appareils haut de gamme numériques (Olympus E-20 par exemple). Personnellement, j'en suis enchanté, n'ayant jamais pu m'habituer à ces photos un peu carrées.

Ces deux tailles sont disponibles en Tiff-Lab (8 bits, 11.2Mb/5.0Mb par photo, format propre à Nikon) et Tiff-RVB (8 bits, 16.9Mb/7.5Mb par photo), JPEG Fine (compression 4X, 2.8Mb/1.3 Mb), Normal (compression 8X, 1.4Mb / 640Kb par photo) et Basic (compression 16X 720/320Kb par photo) (compression par 4, 8 et 16 respectivement).

Les données Raw brut de capteur ne sont disponibles qu'en 3008 X 1960 pixels et donnent des images 12 bits de 7.6Mb. Notez que vous aurez besoin de Nikon Capture pour les retravailler, ou de Photoshop avec un plugin dédié, mais non fourni.

iViewMediaPro est capable lui aussi d'éditer et de visualiser ces images.

Comme toujours, il est préférable de prendre ses photos en mode Raw ou Tiff, mais bien évidemment, les cartes ont tendance à se vider plus vite, et les disques à se remplir à la même vitesse. Le mode Raw compressé permet de gagner 50% de place sans perte de qualité.

Le Jpeg Fine est un bon compromis, en n'oubliant pas cependant que ce format est recompressé et perd à chaque fois de sa qualité lorsqu'il est travaillé dans un éditeur d'images.

Si l'on veut conserver absolument toutes les informations de son original, un passage en Tiff est quasiment obligatoire.

Notez que par vu la taille du capteur, le facteur de grossissement des objectifs est de 1.5.

Un 24-85 devient ainsi un 36-130, difficile d'avoir un vrai grand-angle dans ces conditions. Nikon a créé un zoom fait tout exprès pour pallier ce problème (AF-S Zoom-Nikkor DX 12-24mm f/4G IF-ED ), mais il est très cher.

Par contre, posséder un téléobjectif puissant ne pose plus de problème: mon 80-200 ouvert à 2.8 devient un 120-300 pour le même prix. Et bonjour les photos de scène, voire les photos sportives!

Et que penser de tout ça?

Le D1 me rendait déjà complètement gaga avec ses "seulement" 2.7Mp, alors le DX!

J'ai fait plus de trois mille photos depuis janvier 2003, que je n'ai bien entendu pas toutes gardées. C'est qu'on ne fait plus très attention en numérique, et je ne sais pas si c'est un bien. N'empêche! La douceur des couleurs, l'absence de bruit dans les basses sensibilités et jusqu'à 400 ISO est impressionnante.

La douceur des images, tout en offrant un piqué époustouflant est une vraie merveille. J'ai déjà parlé ici en humeur de mes expériences en photos de classe. Vraiment, j'ai tout testé depuis des années. J'ai pris par exemple des films de 50 ISO pros pour éviter le grain au maximum avec mon Canon EOS 1N de l'époque (avec un objectif exceptionnel).

Balance des blancs auto. Pas trop mal, mais j'aurai dû prévoir un carton blanc
pour étalonner une balance sur mesure. Remarquez que l'Espace a une teinte plus
bleutée que la Yaris, ce qui se remarque aussi sur cette image.

Et bien au niveau piqué, clarté de l'image, netteté, jamais je ne suis arrivé à la cheville de ce que j'ai obtenu avec mon Nikon D1X.

Ce Nikon D1X est cher, certes, mais alors quelle qualité il nous donne. Franchement, à chaque fois, je suis émerveillé.

Seule ma paresse légendaire me fait parfois pencher pour un petit compact toujours dans la poche, du type IXUS 400, testé ici, lorsque je pars en balade.

Mais j'espère toujours ne pas tomber sur LA photo de ma vie, alors que je n'ai pas le Nikon autour du coup.

Je vous propose ici un exemple de ce que donne le Nikon D1X en 125, 200. 400, 800, 1600 et 3200 ISO.

Attention: la qualité des orignaux est encore meilleure, la capture d'écran ayant diminué cette dernière. Néanmoins, vous allez pouvoir vous faire une idée du travail du D1X. Comme toujours ou presque, vous pouvez cliquer sur une image pour l'agrandir.

125 ISO, le bruit est totalement inexistant

200 ISO, toujours rien..., c'est beau

400 ISO, on est toujours dans le bon

800 ISO, le bruit commence à appraître, mais rien de grave

1600 ISO, cette fois, le bruit est bien visible

3200 ISO, le bruit est bien là, mais les vues restent supportables. Imaginez un 3200 ISO en argentique, ce n'est pas le grain qui manque non plus!

Photo au flash

Associé à un SB 80DX, comme je l'ai écrit, le Nikon D1X pour le moins ne crame pas les visages. Il reste très doux, grâce au système TTL avec dosage automatique Flash/ambiance par multi-capteurs 3D (ça sonne bien je trouve).

Flash indirect, c'est exactement ça en réalité...

Le SB 80DX (optionnel, bien sûr) est livré avec un diffuseur efficace, et permet, dans les situations difficiles de très basses lumières, d'illuminer le sujet afin d'aider le boîtier à mettre au point quand il n'y arrive plus tout seul. C'est bien entendu très efficace dans la plupart des situations.

Le D1X est capable de synchroniser au 500e de seconde (j'ai même lu que Chasseur d'Images était monté au millième sans problème), ce qui constitue un rêve au niveau des appareils argentiques. En fait, comme l'explique Chasseur d'Images dans son dernier numéro, ici, le capteur assure lui-même son obturation électronique, l'obturateur mécanique jouant le rôle de "bouchon" entre les vues. Cela explique aussi le pourquoi de l'extraordinaire puissance de cette obturation (de 30 secondes au 16 millième de seconde, avec possibilité bien entendu de pose bulb).

En haut, la prise syncrho pour flash externe

Comme il se doit, la disponibilité du flash est rappelée dans le viseur, comme nous l'avons vu fort complet.

Malheureusement, le système Flash sans fil total offert par le nouveau D2H n'est pas disponible sur ce D1X, même via le tout nouveau SB-800. Il faudra toujours passer par l'adaptateur SU-4 qui rendra service mais n'assure pas, comme le fait le nouveau système, la sécurisation des éclairs (en d'autres termes, vous risquez de faire partir un flash qui n'est pas le vôtre!)

Autonomie: peut mieux faire, et moins cher!

Au niveau des cartes, aucun problème puisque ce D1X fonctionne à base de cartes CompactFlash. Je travaille personnellement avec un MicroDrive IBM de 1Gb qui ne m'a jamais posé de problème, et se trouve être aussi véloce qu'une carte San Disk Ultra de 256Mb que je prends avec moi "Au cas où".

Ce qui est un peu plus délicat, c'est l'autonomie électrique de l'appareil. Oh, les progrès sont certains par rapport au D1 de base, qui tenait à peine 150 photos, avec les mêmes accumulateurs. Ici, le D1X monte à 250 à 300 photos (rappelons qu'il n'a pas de flash interne à alimenter). C'est limite avec un accumulateur de ce prix.

EN-4, la batterie chère et moyennement performante...

Le pire, c'est que le chargeur, je le rappelle optionnel (quand j'écris optionnel, je veux dire par là qu'il n'est pas livré avec l'appareil, voir intro de cet article, mais tout à fait nécessaire) ne permet pas d'alimenter le reflex lorsqu'on fait par exemple un transfert sur l'ordinateur, ou lorsqu'on travaille en studio.

Il faudra faire l'acquisition d'une alimentation supplémentaire.

Non franchement, là, je trouve qu'il y a u peu d'abus.

Bref, si l'on veut partir en reportage un peu tranquille, il faudra faire l'acquisition de deux accus, voire trois si l'on veut remplir le MicroDrive. Je signale que ce n'est pas ce petit disque qui est responsable de la décharge relativement rapide de l'appareil. Mes essais avec la carte 256 Mb donnant le même résultat.

Il est aussi possible de partir avec son chargeur (peu pratique au demeurant, puisqu'il faut sortir l'accu et le brancher à un câble) mais il faudra pouvoir patienter les 90 minutes que demande une recharge.

À noter que tous les 20 chargements, Nikon recommande un reconditionnement de votre accumulateur qui peut prendre plus de 5 heures. Enfin, il semblerait que ces accumulateurs vieillissent relativement mal, comme c'est le cas trop souvent sur bien des appareils, pas forcément photographiques.

Le transfert vers l'ordinateur

Vous pratiquerez, pour transférer vos images, de deux manières:

  • soit vous sortez la carte et vous l'insérez dans un lecteur FireWire ou un adaptateur PCMCIA pour les portables
  • soit vous utilisez une connexion FireWire (câble à acheter à part) rapide et efficace.

En ce cas, sachez que le Nikon ne monte pas sur le bureau. Vous transférerez les images via le logiciel Transfert d'images (qui reconnaît le D1X sans aucun problème) ou iViewMediaPro, ou encore NikonView (offert, incroyable mais vrai!).

Les deux techniques de transfert sont aussi rapides et fonctionnent sans le moindre problème. Personnellement, je préfère insérer la carte dans mon portable: j'ai le disque sur le bureau et je fais mes transferts de manière, me semble-t-il, un peu plus souple.

Notez que vous pouvez prendre des photos via l'ordinateur à l'aide du logiciel NikonCapture (qu'il vous faudra acheter) si l'appareil est relié par FireWire à votre machine.

En conclusion

Voilà, je vous ai fait faire le tour du Nikon D1X. J'ai fini ce test avec un défaut, mais je tiens à dire que cet appareil est une vraie merveille. Certains estiment que ce boîtier date un peu face aux nouveaux appareils de Canon. Il semble en tout cas qu'après le D2H, que j'espère tester bientôt, le D2X soit un projet relativement avancé chez Nikon.

Si c'est le cas, ce D1X pourrait baisser de prix prochainement. Et là, si vous pouvez vous l'offrir, vous risqueriez de faire une sacrée bonne affaire.

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