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Test « occasion ou pour l’histoire » (5 et fin): l’Olympus Camedia 2500L

Avertissement!

Cet article a été écrit en juin 2000. Il s'agit d'un article que j'ai écrit à l'époque pour Pommea.com. Un certain nombre de remarques peuvent faire un peu désuet en mai 2003, mais elles montrent comment on ressentait les choses à cette époque-là.

Je place cet article sur Cuk.ch dans ce que j'appelle les "Tests d'occasions ou pour l'histoire". En effet, nombre d'utilisateurs de la première heure des photos numériques changent leurs appareils relativement souvent. Le marché de l'occasion est en plein boum. Vous aurez peut-être envie d'acheter un de ces appareils de la génération "2000" pour autant qu'il ne soit pas trop cher.

Je vous retrouve en fin d'article pour une conclusion 2 telle qu'on peut la faire en 2003 avec un peu de recul.

Un bel outil pour la photo, rien que la photo

Il ressemble bigrement à un petit caméscope, l'Olympus Camedia C-2500 L. Et paradoxalement, c'est un des rares appareils numériques qui n'enregistre pas de séquence vidéo. Personnellement, je ne trouve pas cela très grave, puisque j'achète un caméscope pour filmer, et un appareil de photo pour photographier. De toutes manières, les appareils qui font les deux sont mauvais soit au niveau de la vidéo s'il s'agit d'un appareil de photo, soit au niveau de la photo s'il s'agit d'un caméscope.

À chacun son truc, vous ne pensez pas?

Le Camedia est un appareil de photo de type visée "reflex". Nous entendons par là que la photo correspondra presque exactement à ce que vous voyez dans le viseur, puisque, par un savant jeu de miroirs, vous voyez ce que voit l'objectif. Par rapport à un appareil de type compact, comme les Olympus Camedia 2000 testé ici, 2020, 3030, les Nikon Coolpix, les Fuji ou encore les Canon PowerShot testé ici, il n'y a donc plus de problème de parallaxe. En effet, lorsque vous prenez une photo avec ces derniers, vous visez à travers un viseur séparé de l'objectif. Et même si le fabricant en tient compte, vous ne pourrez éviter une plus ou moins grande différence entre ce que vous voyez et ce que vous obtenez sur la photo. Cette différence s'accentue dès que l'on travaille sur des sujets rapprochés, même sur des portraits.

Poins de cela donc avec le Camedia C-2500 L avec lequel vous pourrez prendre des photos en mode macro en étant sûr d'avoir un résultat correct. N'oublions pas cependant qu'une petite marge reste nécessaire, comme d'ailleurs lorsque vous prenez des photos avec un appareil argentique haut de gamme. En effet, en ce cas, c'est le labo qui va laisser autour de votre image une marge d'environ 2 mm.

Ce Camedia n'est pas du type "je te fourre dans une poche" comme le Canon PowerShot. Il n'est pas lourd, mais légèrement encombrant. En contrepartie, nous obtenons un vrai outil dédié à la photographie, qui plaira tant au débutant qu'à l'amateur confirmé. Le pro ira plutôt voir du côté du Nikon D1, bien plus cher.

Les spécifications importantes

En plus de sa visée reflex, le Camedia offre un capteur de 2.5 millions de pixels de type progressive scan. Il y a mieux maintenant à ce niveau (Nikon CoolPix 990, Camedia 3030, PowerShot S20 ). Mais comme nous l'avons dit dans notre test sur le Canon PowerShot, le nombre de pixels n'est pas tout. En effet, un 3.3 millions de pixels mange énormément de mémoire sur des cartes encore très chères, et il faut dire les choses telles qu'elles sont: un 2.1 ou 2.5 Megapixels donne des résultats excellent jusqu'au format A4. En A3, cela se gâte un peu. Un 3.3 Megapixels pourra bien entendu faire aussi bien en A4 qu'un 2.1 ou un 2.5. Mieux? Seulement lorsqu'il s'agit d'agrandir des détails. Par contre il est supérieur en A3, mais encore bien insuffisant. Donc question: un 3.3 Mp, est-ce vraiment utile où faut-il sauter cette génération? Après le PowerShot (mauvais) nous allons tester les Camedia 3030 et Nikon CoolPix 990. Nous pourrons vous en dire plus à ce moment.

2.5 Mégapixels, cela nous donne une image à la résolution maximale de 1712 sur 1368 pixels, pour un rapport largeur/hauteur de 1.25, alors qu'un négatif 24/36 nous donne un rapport de 1.5. Les photos seront donc plus carrées que ce que nous avons l'habitude de voir, et une page A4 sera plus difficilement rentabilisée ce qui n'est pas forcément le but de la manúuvre. Pour comparaison, un capteur 2.1 MP offre une résolution maximale de 1600/1200 (rapport 1.33) et un 3.3MP 2048/1536 (rapport 1.33 également). Ces deux derniers formats se rapprochent donc plus de la photo traditionnelle. Mais n'oublions pas que de nombreux professionnels travaillent au format 6/6, donc complètement carré!

Le Camedia est livré avec une carte SmartMedia de 8Mb, ce qui est notoirement insuffisant, puisqu'elle permet de placer une photo en mode Tiff non compressé (ce que l'on n'utilise pratiquement jamais) et 4 en mode Jpg le moins destructeur. Il sera possible de stocker 49 images sur cette carte, mais alors dans un format juste bon à illustrer des objets pour le Web. Et si l'on achète un appareil de ce type, c'est avant tout pour prendre des photos en haute résolution.

SmartMedia ou CompactFlash, plus besoin de choisir

Vous n'êtes pas sans savoir que deux types de cartes livrent bataille pour stocker les images, en plus du MemoryStick proposé par Sonny pour ses propres appareils. Ce sont les SmartMedia et les CompactFlash. Et bien Olympus a résolu le problème: deux fentes permettent de glisser ces deux types de cartes (en même temps) dans l'appareil. Ingénieux. Notons que le MicroDrive d'IBM (340 Mb) n'est pas compatible avec cet appareil.

Dans l'emballage, un chargeur et 4 accumulateurs Ni-Mh, est également de la fête. Même si les progrès par rapport au Camedia 2000 sont conséquents, ces appareils digitaux restent des gros dépensiers au niveau de l'énergie. N'empêche, avec le Camedia C-2500 L, vous pouvez partir une journée sans avoir à recharger l'appareil. Et au pire, 4 piles alcalines 1.5V heureusement abordables et que l'on trouve n'importe où peuvent vous dépanner. J'ai personnellement pris plus de 100 photos avec flash, sans avoir besoin de recharger les piles. Et bien entendu, comme je découvrais l'appareil, j'ai effectué de nombreux réglages sur l'écran TFT, ce qui ne devait pas arranger les choses. Il est possible de régler le délai d'auto-extinction de l'appareil, réglé par défaut sur une minute. L'autonomie n'est donc plus trop un problème avec cet appareil.

Le câble série, livré avec le Camedia C-2500 L ne servira pas aux utilisateurs de nouveaux Macs USB, et dépannera seulement ceux qui disposent de l'ancienne connectique. En effet, il n'est tout simplement pas imaginable de passer de nombreuses photos pesant environ 2Mb chacune à l'aide de cette interface. Elle est tellement lente...

Le logiciel offert pour Macintosh, Camedia Master (bien moins performant que la version PC) ne servira en fait qu'à cataloguer les images. Il permet également de faire quelques retouches, et servira éventuellement à télécharger les images dans l'appareil. À l'heure actuelle, nous pouvons dire que le software présenté pour le Camedia est plutôt faible. .N'hésitez pas à faire les (menus) frais d' iView multimedia, qui est bien plus puissant au niveau de la gestion des catalogues, et sait travailler avec des programmes de retouche comme Photoshop.

Une ergonomie agréable

Cet appareil ne troublera pas celui qui a pris quelques cours de photos avec des appareils traditionnels. Nous trouvons

  • une molette crantée donnant accès aux trois programmes proposés, au visionneur de photos, et de se connecter à une imprimante ou à l'ordinateur, via le port série malheureusement
  • un petit écran LCD qui permet de voir les réglages principaux sans dépenser vos précieuses piles
  • trois petits boutons sous l'afficheur LCD qui permettent de sélectionner les différents modes de flash, macro et mise au point
  • un petit joystick permettant de circuler dans les menus, associé à un bouton Ok. En son centre, le bouton de mise en route de l'appareil
  • un bouton de déclenchement avec les réglages zoom avant et arrière
  • un bouton pour sortir le flash intégré, qui s'élève bien au-dessus de l'appareil
  • une prise synchro-flash pour travailler avec un modèle dédié
  • un écran TFT de 1.8 pouces

Cet écran TFT ne pourra pas, visée reflex oblige, servir de viseur. Pendant la prise de la photo, il affichera les réglages de prise de vue (diaphragme, vitesse, correction de l'exposition, type de flash, type de motorisation, sensibilité du ìfilmî, balance des blancs). Vous verrez la photo pendant le temps d'enregistrement (de 7 secondes pour une photo en haute résolution). Bien évidemment, pour économiser l'énergie au maximum, il est possible de déconnecter cet écran, ce d'autant plus que la plupart des réglages de base se font sans passer par cet écran, via les petits boutons listés plus hauts. La vérification desdits réglages s'effectue dans le petit écran LCD qui, lui, ne consomme rien.

Une bonne gestion de la lumière

Le flash intégré se soulève quelques centimètres au-dessus de l'appareil lorsqu'on pèse sur son bouton d'extraction. Il sera possible alors de le mettre en mode automatique (pour déboucher les contre-jours), forcé, ou anti-yeux rouges. Vu la conception de ce flash, je n'ai jamais utilisé ce dernier mode. En effet, dans une ambiance intérieure, de jour comme lorsque la pièce est éclairée artificiellement, mes sujets n'ont jamais les yeux rouges sur les photos prises avec cet appareil, ce qui constitue un progrès notable par rapport au Camedia 2000 et bien d'autres compacts, digitaux ou non. À noter que si le flash est rentré, le mode flash interdit est actif. Il n'est donc pas possible de le faire sortir automatiquement en cas de besoin. Seule une petite lumière dans le viseur vous signale que vous devriez appuyer sur le bouton d'extraction.

Il est également possible de diminuer la force de l'éclair (ou de l'augmenter), ce qui est fort pratique, par exemple lorsqu'on essaie de prendre une photo de carte informatique, dont les parties en métal renvoient la lumière comme un miroir en gros plan. Une telle carte est normalement automatiquement grillée. Avec le Camedia C-2500, aucun problème, comme vous pouvez le voir ci-dessous. Signalons enfin la possibilité d'effectuer une synchronisation lente sur le deuxième rideau.

Sans correction d'exposition à gauche, avec à droite

Un flash externe peut être fixé sur une griffe standard. Si ce dernier est le flash FL-40, qui est le modèle dédié au Camedia C-2500, il sera possible de prendre des photos dans tous les modes, l'appareil reconnaissant et gérant automatiquement ce dernier. Dans le cas d'un flash non dédié, il faudra que l'on puisse régler l'exposition depuis ce dernier pour qu'il puisse fonctionner.

De manière générale, contrairement au PowerShot, les images prises avec le Camedia C-2500 sont de bonne facture. Même dans des contre-jours, l'appareil s'en sort de manière respectable. Nous ne sommes pas au niveau d'un Nilon F100, mais dans la pratique la plus courante, l'appareil ne se laisse pas piéger.

En flash automatique, l'appareil ne se laisse pas piéger par un contre-jour classique. Attention, si vous téléchargez cette image, sachez qu'il ne s'agit pas ici de la haute résolution. Le Camedia peut faire mieux!

La qualité de l'image...

L'image obtenue avec le Camedia C-2500 est convaincante. Il va de soi que le mode Tiff sans compression donne des résultats époustouflants, mais, sauf exception, vous ne le servirez jamais vu la place prise sur la carte (8Mb) et le temps d'enregistrement de l'image dans l'appareil (17 secondes). Au moins est-il présent en cas de besoin spécifique, ce qui n'est pas le cas sur certains appareils.

En mode Jpg le moins destructeur, celui que vous utiliserez pour faire des tirages papier, en résolution taille réelle sur l'écran, les couleurs chair sont légèrement moins convaincantes que celles obtenues avec le Camedia 2000. Néanmoins, sur le papier, les photos obtenues sont parfaites, et tirées sur une HP970 Cxi, je défie quiconque de me dire que la chaîne permettant un tirage présenté est entièrement numérique. Une très légère dominance vers le bleu pourra être corrigée sans problème dans un programme de retouche.

Vous pouvez télécharger cette image pour la voir comme si elle sortait du Camedia. Mais attention, elle pèse près de 2Mb!

...découle des nombreux réglages disponibles

Toutes sortes de réglages sont possibles sur ce reflex. Il est ainsi possible de donner la priorité au diaphragme, ce qui permet de prendre des portraits avec une faible profondeur de champ, ou au contraire un monument avec le plus de netteté possible sur toute la photo. Néanmoins, ce réglage du diaphragme est suffisant mais sommaire, puisque seules deux possibilités sont offertes, soit grande ou petite ouverture. De ce réglage et de la focale (position du zoom) dépend le diaphragme final.

Dans le mode manuel, nous retrouvons ces réglages mais il sera possible également de fixer la vitesse de l'obturateur, qui permet des poses de 8 secondes au 10 millième. Pas mal non? La vitesse comme le diaphragme se règlent via le joystick, et une échelle horizontale vous permettra de savoir quand vos réglages sont bons. Vous saurez également grâce à elle de combien d'EV vous sur ou sous-exposez votre prise de vue.

Même dans le mode tout auto, vous pourrez choisir de forcer la sur ou sous-exposition, de moins 2 à plus 2 EV, par pas d'un tiers d'EV. Mais attention, seul une toute petite marque vient vous rappeler votre choix, sur l'échelle crantée du petit viseur LCD ou de l'écran TFT. Un petit signal dans le viseur aurait été bienvenu. Donc, si toutes vos photos sont sous-exposées, posez-vous des questions à ce niveau.

Il est encore possible de choisir quel type de mise au point vous désirez effectuer, en choisissant soit la prépondérance centrale soit le spot. La mise au point est visible dans le viseur, ce qui est normal pour un reflex et qui se trouve être fort agréable. Elle est silencieuse mais peut facilement se trouver perturbée par des sujets difficiles. Une mise au point manuelle est également de la partie.

Deux modes gros plan sont disponibles, le premier permettant de s'approcher jusqu'à 30 cm du sujet, le second, le mode Super gros plan permettant quant à lui de prendre des sujets jusqu'à 2 cm. Nous avons testé cela sans aucun problème, même s'il faut parfois diminuer l'intensité du flash (voir plus haut).

Visualiser ses photos

En plus de l'ordinateur, il est possible de visualiser ses photos directement sur le petit écran de 1.8 pouces (mais attention à la consommation de piles dans ce cas). Il est possible de choisir entre une planche contact de 9 ou 4 photos, ou plus simplement de n'afficher qu'une seule image. Vous pourrez également brancher l'appareil sur un téléviseur, à l'aide du câble fourni. Il est dommage qu'il ne soit pas possible de brancher le Camedia C-2500 sur le secteur, même via une alimentation externe. Sur ce point, le PowerShot est mieux pensé.

En conclusion

Nous avons affaire ici à un appareil excellent qui, même s'il est encore un peu cher (comptez environ 2500 francs suisses, soit près de 10'000 francs français) est un outil pour les amateurs éclairés, qui ne trouvent pas leur bonheur dans le numérique à des prix abordables.

Même s'il est vrai que pour cette somme, dans le monde argentique, on trouve des appareils plus sophistiqués, il n'en reste pas moins que ce Camedia C-2500 est le seul appareil reflex qui ne soit pas complètement hors de prix au niveau numérique. Et comme les résultats obtenus sont bons, si vous pouvez vous l'offrir, n'hésitez pas, tout en restant attentif aux éventuelles offres qui ne sauraient tarder. En effet, le grand public ne regarde que le nombre de pixels d'un appareil, et à l'heure des 3.3 MegaPixels, il se pourrait qu'Olympus ait de la peine à vendre à ce prix un 2500 MP.

Cependant, n'oubliez pas que l'appareil des Pro, de D1 de Nikon, coûte, boîtier seul 4 fois plus cher, et qu'il n'affiche "que" 2700MP.

Alors, comme toujours, à vous de choisir...

C'est dur, hein?

Conclusion juin 2003 (trois ans, déjà!)

Lorque je vois les 2500 francs que coûtait cet appareil en 2000, on peut se dire que les choses ont bien évolué.

Certes, aucun vrai réflex n'est encore offert à ce prix, mais pour 600 francs de plus, on peut faire l'acquisition d'un Canon 10D (boîtier nu il est vrai).

Par contre, si vous trouvez cet appareil pour une somme avoisinant 500 Euros, vous pouvez l'acquérir sans trop de risques, ses possibilités photographiques restant tout à fait bonne malgré ses trois ans d'âge.

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