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Test « occasions ou pour l’histoire » 2: le Canon PowerShot S20

Avertissement!

Cet article a été écrit en mai 2000. Il s'agit d'un article que j'ai écrit à l'époque pour Pommea.com. Un certain nombre de remarques peuvent faire un peu désuet en mai 2003, mais elles montrent comment on ressentait les choses à cette époque-là.

Je place cet article sur Cuk.ch dans ce que j'appelle les "Tests d'occasions ou pour l'histoire". En effet, nombre d'utilisateurs de la première heure des photos numériques changent leurs appareils relativement souvent. Le marché de l'occasion est en plein boum. Vous aurez peut-être envie d'acheter un de ces appareils de la génération "2000" pour autant qu'il ne soit pas trop cher.

Et franchement, ce Canon PowerShot, vous feriez mieux de l'éviter.

Je vous retrouve en fin d'article pour une conclusion bis, trois ans après.

Il est pourtant joli, le PowerShot 20 de Canon. Il a tout pour lui, au départ. Belle robe d'aluminium brossé, finition impeccable, grande compacité, objectif qui rentre dans l'appareil et se trouve être protégé automatiquement à l'extinction de l'engin.

La photo illustrant le Canon PowerShot S20 sur le site de Canon. Ils ont pas des appareils qui font mieux comme pub, même en basse résolution?

Et dire qu'il s'agit d'un 3.3 mégapixels! Tout ça pour quoi? Pour voir un appareil digital pour le moins décevant.

Que les choses soient claires: je dispose d'un Canon EOS 1 New, mon fils d'un Canon EOS 50 et ma femme d'un petit compact Canon Prisma 135 (la femme qui a le compact, l'homme le gros appareil, ce n'est pas un peu... cliché?). Alors qu'on ne vienne pas me dire que j'ai quelque chose contre la marque (et pourquoi donc d'ailleurs?).

Ce Canon, je le trouve mauvais. C'est tout, et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.

Points positifs

Mais avant de passer à l'attaque, permettez que je vous liste le positif dont dispose ce matériel.

  • le PowerShot 20 est offert avec un adaptateur qui permet de travailler relié au courant, un chargeur avec accumulateur, et la possibilité d'insérer une pile standard (ou presque) de type 2CR5. L'accumulateur est chargé en une heure, et m'a permis de prendre plus de 60 photos sans être gêné par des piles fatiguées.
  • il est doté d'un zoom optique 2X 6,5-13 équivalent à un 32-64 (peu léger il est vrai) ouvert de F 2.9 à F 4 (ce qui n'est pas trop mal dans l'absolu, mais pas génial pour un digital, même si en général, les nouveaux 3.3MP semblent perdre en luminosité), ainsi que du tout nouveau capteur 3.34 Mégapixels.
  • la compacité de l'engin permet de le ranger pratiquement dans la poche d'une veste, sans déformer cette dernière.
  • une connexion directe USB permet de charger les photos de manière confortable (enfin, les liaisons séries si lentes sont abandonnées).
  • les logiciels PowerShot Browser (pour gérer la communication entre l'appareil et le classement des photos) ainsi que PowerStich, pour faire des panoramas sont bien réalisés. Un plug-in Photoshop et le programme PhotoDeluxe sont également livrés dans le carton. L'offre est donc riche.
  • un mode panorama, permettant de gérer plusieurs images se chevauchant est de la partie. Il est intéressant, et jamais, je n'ai fait un 360° autour de chez moi aussi facilement, avec relativement peu d'erreur à l'arrivée. Rigolo.

Cliquez ici pour voir comme c'est joli chez moi à 360°!

  • le PowerShot est livré avec une carte CompactFlash, mais se trouve être compatible avec le Micro Drive d'IBM, de 340 Mb, ce qui permet un stockage vraiment conséquent.
  • Enfin, le PowerShot est ergonomique, facile à utiliser, avec sa molette permettant de passer, par crans agréables, entre les différents modes offerts. Son écran TFT de 1.8 pouce de diagonale est bien lisible, et les commandes de menus sont très simples à mettre en úuvre. Du beau travail.
  • Voilà pour les points positifs.

Les modes de prise de vues

Les modes de prise de vues sont au nombre de 4. Nous trouvons les modes:

  • auto (dans ce mode, il n'est même pas possible de choisir le flash anti-yeux rouges, ni même la qualité maximale)
  • manuel, qui donne accès au gain, à tous les modes flash, à tous les modes de compression et aux réglages du gain et du contraste de l'appareil
  • image, qui représente ce qu'on appelle souvent un mode ìrésultatsî, avec des réglages préparés pour les photos de paysage, de sport, nocturne et noir et blanc. Notez qu'un mode portrait, avec grosse ouverture de diaphragme et faible profondeur de champ n'est même pas disponible.
  • assemblage, qui permet de réaliser les panoramas décrits plus hauts.

Puisque je parlais du mode portrait, notez que si le programme n'existe pas, il n'est pas possible non plus de régler le diaphragme pour pallier ce manque manuellement. Impardonnable.

4 modes flash sont également présents, mais pas toujours disponibles, ce sont

  • le flash forcé
  • le flash auto
  • le flash interdit
  • le flash anti-yeux rouge (assez efficace)

Les formats d'image

Il est possible de jongler entre trois types de résolution:

  • L (2048/1536 pixels)
  • M (1024/768)
  • S (640/480)

et trois types de compression Jpeg, soit faible, moyenne et élevée. Un mode Tiff sans compression n'est pas disponible, ce qui ne serait pas trop grave si la compression Jpeg était bonne, au vu de la grande place que prennent les fichiers non compressés (plus de 6 Mb sur d'autres appareils).

A noter que le manuel s'emmêle dans ces données et inverse les légendes des compressions

La taille d'une photo en qualité maximale est 2100Kb ce qui permet de placer 6 images sur la carte standard de 16Mb. Eh oui, un 3.3 millions de pixels, ça bouffe de la carte mémoire, même avec compression!

Une photo en compression dite normale (automatique) passe à 916Kb (16 images sur la carte). Enfin, toujours dans la résolution L, on placera 31 clichés en compression élevée.

En résolution minimale et compression maximale, on placera 176 photos sur la carte d'origine.

La qualité des images

Mais qu'est-ce qui a pris à Canon? Sans mentir, les problèmes sont multiples. Le principal? La compression Jpeg, même en mode minimum, fait du bruit sur l'image. Voir la peau de son petit garçon, tellement douce et régulière (eh, c'est mon fils, le modèle n'est pas en cause!), ressembler à une peau formée de petits points de couleurs rouge et bleue est assez choquant. En réduction, à l'écran, ce n'est pas grave, mais en taille réelle, c'est épouvantable. Mon Olympus Camédia C-2000, pourtant moins performant au niveau du capteur (ce n'est qu'un 2.1MP) et incroyablement meilleur.

Voici 3 sélections d'images, prises sur l'écran en taille réelle (100%). Les trois images sont enregistrées dans la meilleure qualité possible sur les trois appareils.

Ci-dessus, le Camédia C-2000. Il est parfait

Ci-dessus, le Camédia 2500 qui est peut-être testé ici si à l'heure où vous lisez ces lignes. Pas mal non plus, mais un poil moins doux que le Camedia C-2000

Et ici le Canon. Ne me dites pas qu'il n'y a pas quelque chose à dire! Et je jure que je suis en résolution maximale, compression minimale.

Continuons. Si je n'ai rien à dire sur la mise au point tout à fait correcte, ce n'est pas le cas pour le calcul de la lumière. On ne sait pas pourquoi le flash automatique ne se met pas en marche quand il le faut. Les ombres ne sont pratiquement jamais débouchées. Et puisque je parle du flash, ce dernier n'est même pas capable de couvrir correctement 4 enfants sur un canapé 3 places, pris à 2 mètres de distance. L'enfant de gauche est dans le noir.

Je jure que je n'ai pas mis le doigt devant le flash!
Remarquez qu'à part tapoter sur le Mac, je fais aussi d'autres chose. Bon, les deux demoiselles ne sont pas de moi, j'avoue.
Remarquez également les ronds blancs au dessus de la plante verte, dans l'ombre du flash!

L'image tire sur le rouge, mais cela sera facile à corriger dans Photoshop, et cela donne une touche chaleureuse.

En conclusion

Le nombre de pixels ne fait pas tout. La gestion logicielle des données, faite par l'appareil, a une importance énorme. Le PowerShot est la représentation parfaite du mauvais exemple à ce niveau.

Evidemment, certains vont m'écrire que j'exagère, que leur PowerShot est extraordinaire.

Qu'ils comparent avec un Camédia 2100 et ils comprendront ce que je veux dire. Comparez les résultats tranquillement, sur un écran, c'est le meilleur moyen de ne pas vous tromper. Et vous verrez, vous serez d'accord avec moi.

Et puis zut, un appareil à 1700 francs suisses (plus de 6900 francs français) qui n'offre même pas les réglages d'un compact à 300 francs (suisses), ça m'énerve un peu.

Pas vous?

Conclusion 2003

Vous l'aurez compris, cet appareil, je ne l'ai pas gardé. Je ne peux donc pas vous dire comment il se comporte sur la durée.

Néanmoins, je suis assez fier de moi.

Sur Chasseur d'Images, ma référence, ils avaient donné une très bonne note à ce Canon (ils aiment bien la marque, parfois un peu trop à mon avis).

Ce n'est que quelques mois plus tard qu'ils sont venus sur le problème du bruit des capteurs de la génération 3.2MP dont est doté cet appareil. J'étais gêné de dire du mal d'un appareil alors que le spécialiste en disait tant de bien. Visiblement, je n'aurais pas dû me faire autant de souci.

Enfin, vous noterez que ce test est nettement moins fouillé que celui consacré à l'IXUS 400 par exemple. En effet, je vous rappelle que normalement, nous ne parlons pas des produits que ne nous convainquent pas.

J'ai fait une exception ici, mais je n'allais pas non plus m'étaler sur le sujet.

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