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(PHOTOGRAPHIE NUMÉRIQUE OU ARGENTIQUE, MÊME COMBAT?)

par Olivier Gade assistant d’enseignement technique

Article paru en novembre 2003 dans le journal de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (Paris) numéro consacré à la photographie

LT NO L’Élysée Montmartre Paris 11/01/2000

Vive le matos!

Peut-être est-ce dû à quelque chromosome technophile ou au fait que j'ai côtoyé pendant mon enfance l'établi de mon grand-père horloger, mais il est vrai que j'ai toujours eu de l'attirance pour le matos. Très favorisé dans ce domaine par une mémoire extrêmement sélective (déplorable par ailleurs pour les rapports humains), je mémorise en effet sans même y penser des "fiches techniques" d'appareils divers et variés, des pages entières de catalogue avec les références (ça amuse d'ailleurs beaucoup mes collègues), des raccourcis clavier dans PhotoShop ou le Finder et les manipulations souvent absconses qui permettent de faire fonctionner différents objets avec tout plein de boutons partout dont le monde moderne est très généreux pourvoyeur. Pour en finir avec ma mémoire (parce que là, je sens qu'on s'éloigne du sujet;-), ne me demandez pas mon âge, il faudrait que je me lance dans de fastidieux calculs.

De plus, j'ai travaillé pendant quelques années dans une boutique qui vendait du matériel photographique et la nécessité professionnelle de bien connaître les produits et d'être à l'affût des nouveautés dans tous les domaines n'a fait qu'aggraver mon cas.

Qu'est-ce qu'une photographie?

C'est vrai que j'apprécie le beau matériel photographique, cela dit, un appareil de prise de vues ça n'est ni plus ni moins que:

 

  • Une boîte hermétiquement close munie d'…
CHAMBRE NOIRE
en bois de rose, tissus, cuir, laiton, aluminium, polycarbonate, magnésium ou autre
  • …un orifice permettant de laisser passer de la lumière (ni trop, ni trop peu) équipé d'
DIAPHRAGME
très souvent réglable en diamètre et généralement accompagné d'un certain nombre de morceaux de verre plus ou moins bien polis de formes circulaires, concaves et ou convexes, plus ou moins mobiles, le tout assemblé dans un cylindre sous le nom d'objectif
  • …un dispositif régulateur de la durée pendant laquelle les photons vont percuter…
OBTURATEUR
adhésif opaque pour les sténopés,
bouchon d'objectif, obturateur central, à rideaux ou en lamelles de titane

…une surface sensible à la lumière

RÉTINE, CAPTEUR OU FILM
 

Technologiquement, une bonne photographie, c'est quand on a donné le temps nécessaire à la lumière (photo) passant par ledit orifice pour laisser une empreinte (graphie) sur ladite surface sensible.

Après, entrent en jeu des critères techniques, esthétiques ou artistiques non moins importants (voire plus) pour que la photographie soit jugée bonne :

  • Le cadrage (et son éventuel effet : plongée, contre-plongée ou neutre)
  • Le point de vue (positionnement dans l'espace où l'on se trouve et où se trouve le sujet)
  • L'angle de prise de vues
  • La profondeur de champ
  • L'instant du déclenchement

En dernier lieu nous avons des paramètres annexes extérieurs à l'ensemble opérateur-caméra qu'il faudrait voir à ne pas oublier (et qui semblent parfois se liguer tous contre lui ):

  • Le sujet (ah bon?)
  • La lumière
  • Le contenu de l'image qui n'est pas le sujet choisi par l’opérateur mais qui aimerait bien le devenir à son insu: papiers gras, fils électriques, passants qui passent -avec leur doudoune fluo au milieu d’une assemblée de moines en robe de bure-, arrière-plan disgracieux en extérieur; haut ou côté du fond, fils électriques -encore-, ombres et reflets involontaires en studio etc, et caetera… Toujours penser à faire sept fois le tour de son viseur avant de déclencher!

Au cours de cette énumération, non exhaustive, des variables d'une prise de vue, il ne m'a pas semblé avoir beaucoup employé de mots tels que: numérique, argentique, pixel ou grain (en fait, juste film ou capteur pour la surface photosensible). Ce n'est qu'un des très nombreux paramètres indispensables à la mémorisation d'une image pour en faire une photographie. A priori, pour qu'une photographie soit "bonne", il n'est pas important qu'elle soit faite avec un jetable, une chambre 20 x 25, un Leica, le numérique dernier cri ou une boîte à thé transformée en sténopé.

parc à huîtres : ostréiculteur devant son bassin de décantation à l’Herbe sur le bassin d’Arcachon, panorama à 360° réalisé en QTVR.

(NDLR: les légendes techniques de la plupart des images se trouvent en fin d'article)

Avoir envie

Ce qui compte c'est:

  • Une bonne dose d'envie de faire la photographie
  • Beaucoup (ou pas du tout, selon le goût) de chance
  • Une grosse pincée de patience
  • Un zeste de connaissances techniques (facultatif)
  • Et tout un tas d'autres ingrédients que chaque "chef" dosera selon son bon plaisir pour réussir la recette.

FFF la Clef St Germain-en-Laye 31/03 1996

L'éternelle querelle des anciens et des modernes

Pour en revenir à ce qui nous préoccupe (du moins d'après le titre de ce texte), il me semble que l'on a de nouveau affaire à l'une de ces sempiternelles querelles opposant les "anciens" et les "modernes" (les vieux et les jeunes, les vieux et ceux qui veulent faire jeune, les forces de progrès et la réaction, la liste est trop longue, j'arrête là, rayer les mentions inutiles) qui jalonnent toute l'histoire de l'humanité et même la petite histoire des techniques de prise de vues en photographie (voire de toutes les techniques). Trois anecdotes pour illustrer ce propos :

  • Dans la première partie du XXe siècle, aucun magazine sérieux n'aurait accepté de publier d'image faite avec un appareil de "petit format" (comprenez le 24 x 36), format amateur de la taille d'un timbre postal ne supportant pas l'agrandissement. On sait la faible diffusion qu'eurent les photographies réalisées par H. Cartier-Bresson ou plus près de nous, Y. Arthus Bertrand qui n'ont (presque) jamais employé autre chose.
  • Au début de la seconde moitié de ce siècle, au moment de l'émergence de la photographie en couleurs, les puristes faisaient remarquer qu'une "vraie" "bonne" photographie ne pouvait se concevoir qu'en noir et blanc. On connaît la suite.
  • Plus récemment, à l'avènement de la mise au point automatique (1985), certains prédisaient que cette technologie n'aurait aucun avenir. Mais, l'acuité visuelle décroissant d'une manière proportionnelle à l'augmentat l'âge du capit… hem, du photographe…

Ces quelques exemples glanés dans la courte mais riche histoire des techniques photographiques sont édifiants : le "petit format" 24 x 36 mm* représente aujourd'hui la quasi-totalité des films utilisés, mais cela n'empêche pas certains photographes épris de qualité de continuer à utiliser une chambre 20 x 25 cm (soit une surface soixante fois supérieure!). Le noir et blanc ne représente aujourd'hui que trois à quatre pour cent des films vendus, mais cela n'empêche pas S. Salgado ou d'autres de ne pas imaginer faire des photographies avec autre chose que de la TRI-X PAN développée dans du D-76;-).

Les grands fabricants de films, bien que très impliqués dans le développement des technologies nouvelles, n'en continuent pas moins de proposer dans leurs catalogues de quoi satisfaire tout le monde, et de surcroît, ils continuent (pour combien de temps encore?) à améliorer leurs produits : plus grande finesse de grain, meilleure latitude de pose et conservation dans le temps, plus grande fidélité du rendu des couleurs.

Aujourd'hui, certains nous prédisent l'enterrement (sans grande pompe, plutôt façon fosse commune) de l'argentique pour dans cinq ans, maximum dix pour les plus optimistes. Pourquoi pas, n'étant pour ma part ni devin, ni voyant extralucide, je me permettrais de ne pas émettre de pronostic. Il est vrai que ces nouvelles technologies apportent énormément de confort, de souplesse, des possibilités inédites ainsi qu'une rapidité de réaction sans pareille pour fournir au client (qui veut toujours ses photos pour la veille, c'est connu) ses images avec une qualité maintenant irréprochable dans les délais les plus brefs. Un autre intérêt (c'est bien le mot), et pas des moindres, c'est -ABRACADABRA- la disparition des frais techniques. Car la photographie, ça coûte très cher à pratiquer : achat des films, développement et tirages (encore plus coûteux si c'est urgent, et c'est toujours urgent!). Quand on annonce à un client un tarif amputé des frais techniques, dans certaines branches de la profession, la différence peut être très importante. D'ailleurs, pour de nombreux photographes, s'ils veulent continuer à avoir des commandes, l'investissement dans du matériel de prise de vues très coûteux et à la pérennité douteuse est devenu indispensable.

École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs Paris Panorama à 120° réalisé en QTVR

Photographe ou infographiste?

Pour une majorité de photographes, une photographie est finie dès qu'ils ont déclenché : le rendu, la texture, la matière de son image a été choisie au moment du choix du film : une Velvia super saturée, une Kodachrome pour son relief, une Portra ou une NPH pour la souplesse et la neutralité, une Delta 100 dans du Perceptol pour la finesse des détails ou la fameuse TRI-X dans du D-76 pour sa granulation inimitable. Quelques-uns n'hésitent pas à poser leurs films deux heures sur le radiateur avant de les amener au labo et certains "malades" les laissent mûrir au fond d'un tiroir plusieurs années après la date de péremption pour faire exploser le grain et les couleurs. Après cela, les films sont déposés dans un laboratoire afin qu'ils soient développés, puis une sélection draconienne va permettre de choisir les meilleurs clichés. Rares sont les photographes qui font eux-mêmes leurs développements et leurs tirages : avoir un laboratoire demande de l'espace, du temps et aussi le goût pour la chose (c'est même un autre métier). Nombreux sont ceux qui préfèrent sous-traiter ce travail ingrat, certains ont d'ailleurs "leur" tireur et ne confieraient de films à personne d'autre.

En numérique, rien de tel. Un capteur, et si l'on souhaite changer de rendu, il faut changer d'appareil! Evidemment, Adobe™ Photoshop® est là :

  • Quelques coups de baguette magique par ci, deux trois tours de lasso par là, une petite sélection à la plume, un mode masque et quelques calques plus tard, on peut appliquer les filtres.
  • Un soupçon de flou gaussien, un peu de contour plus net, un zeste d'encore plus net, une sphérisation, un zig-zag et un bas-relief en chrome plâtré, sans oublier le grain photo, évidemment!
  • Le tout assorti d'un bon coup de niveaux en mode LAB avant de passer en CMJN.

N'a-t-on pas de la sorte, en partant d'une même matrice, des potentialités de résultats tellement plus variées? Sans aucun doute. Avec en plus, la possibilité de se tromper, d'annuler ses erreurs autant de fois qu'on le désire.

- Quoi, mais qu’est-ce que je viens d’écrire?!?!!

Niepce n'a-t-il pas découvert les propriétés qui lui ont permis de faire la première photographie par hasard, en renversant par erreur de l'acide là où il n'aurait pas dû? Sans parler des lapins de Claude Bernard, de la pomme de Newton (scène immortalisée par Gotlieb dans les Rubriques à Brac), ou de la baignoire d'Archimède, on peut paraphraser J. Cocteau qui disait qu'une œuvre d'art est composée de quatre-vingt-dix-huit pour cent de hasard, un pour cent de technique et un pour cent de création.

Spicy Box Germinal Printemps de Bourges 19/04/1997

Parlons un peu de magie!

Tout d’abord, la magie de la nature, d’un jeu de formes, de couleurs ou de lumière et d’ombre, qui va frapper la rétine et rendre absolument nécessaire, chez le photographe, le réflexe qui consiste à mettre son appareil en mesure de reproduire, de retranscrire l’émotion, les sensations qui le forcent à accomplir ce geste vital : déclencher!

Le pouvoir d’évocation de la photographie peut toucher tous les sens:

  • Une photo de musicien se produisant sur scène doit permettre « d’entendre » la musique.
  • Une photo culinaire doit faire saliver, on doit « sentir » le fumet du plat et même imaginer son goût.
  • Un paysage doit faire « sentir » la brûlure du soleil qui écrase ce champ de lavande, « sentir » encore son lourd parfum et même « entendre » le vacarme des cigales que l’on ne voit même pas à l’image

Jusqu’ici, pas de pixel ou d’argent qui compte. Mais, l’alchimie de la chimie photographique, le mystère de l’image latente, et la révélation, dans la première cuvette :la feuille blanche qui devient, lentement, dans la pénombre rougeoyante du laboratoire, une photographie, le numérique ne peut nous l’offrir. Certes, il est sécurisant, dans le cadre d’une commande, de voir immédiatement son résultat, sans devoir griller quelques « Polas » mais on trouve assez peu de poésie dans le pixel, rien que du rationnel, un certain nombre de 0 et de 1 au départ et autant à l'arrivée.

grande muraille : la grande muraille à Badaling près de Pekin, panorama à 360° réalisé en QTVR.

Finissons-en!

Pour conclure, je crois que l'on s'achemine vers une cohabitation durable entre ces pratiques, avec de plus en plus de pixels pour les commandes "standard" et la photo familiale (quoique l’on entende de plus en plus «Ah bin depuis qu’il a un appareil numérique, on les voit plus les photos des enfants!») et sans doute un "anoblissement" du grain d'argent, réservé aux travaux de prestige ou aux artistes. Du point de vue des amateurs, le parc de matériel argentique en service est énorme et nombreux sont ceux qui vont continuer à l'utiliser jusqu'à la corde. Par contre, l'engouement pour le numérique est impressionnant et les ventes d’appareils photos numériques dépassent les prévisions les plus optimistes: certains ont enfin trouvé quoi faire de leur ordinateur, d'autres ont l'impression de retrouver les joies du laboratoire sans encombrer la salle de bain et sans le goût bizarre du fixateur sur les doigts,

-"Et puis on peut voir tout de suite le résultat et ça coûte pas cher".

Pour ma part, j’espère que l’on pourra trouver du film, de la chimie et du papier argentique, en noir et blanc comme en couleur, pendant encore de nombreuses années. Non que je sois hostile aux pixels, mais, pour l’instant, les appareils photo numériques n’ont pas les mêmes propriétés que les appareils mangeurs de film. Pour la plupart, les numériques ont une taille minuscule, c’est très pratique comme bloc note, mais vraiment moyen pour ce qui est de la stabilité. De plus, les réglages sont plus difficiles d’accès avec des boutons microscopiques. Pour les modèles plus « haut de gamme », la taille n’est plus un problème puisqu’on retrouve une ergonomie identique à celle d’appareils argentiques. C’est sur ces modèles que le capteur est le plus performant et bizarrement, les meilleures images paraissent presque trop lisses. Paradoxe : alors qu’en argentique, la finesse de grain est l’un des principaux critères de succès d’une émulsion, son absence en numérique donne un côté plat, presque trop lisse aux images. Pour autant, le « grain numérique » (à savoir le pixel) n’est pas agréable à voir, les effets d’escalier en sont un exemple typique. Je pense avoir une explication à cela: les cristaux d’argent sont de taille et de forme à peu près identiques et ils sont disposés sur le film de manière à peu près homogène, les photosites des capteurs sont tous de la même taille, ils ont tous la même forme et sont tous parfaitement bien alignés. Nous avons donc d’un côté un procédé duquel la science n’a pas encore complètement extirpé la nature et de l’autre côté un procédé parfaitement artificiel, qui du coup, n’arrive pas à rendre parfaitement la nature qui elle, est anarchique, dans ses procédés de fabrication comme dans ses manières de créer de nouvelles formes.

Faut-il donc qu’il reste un peu de naturel dans le mécanisme de reproduction pour réussir à restituer au mieux la nature?

Je me trompe sûrement mais c’est l’impression que j’ai.

Le numérique apporte de grands changements et de nombreuses améliorations à la photographie, mais comme dans tous les domaines ou les zéros et les uns font irruption, une partie des utilisateurs reste dubitative voire complètement réfractaire à ces procédés. Par exemple, le premier jet de ce texte a été écrit « à l’ancienne », avec un stylo sur un petit carnet, pour moitié devant un café et en partie dans un train: je suis complètement bloqué devant un clavier et un écran pour ce genre d’exercice. Il ne faut pas avoir peur des nouveautés, mais il ne faut pas plonger tête baissée dans l’excès contraire qui consisterait à dire:

- « Du passé, faisons table rase!» à quoi je répondrais, pour rester dans le ton, façon sagesse populaire:

- « Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain!»

Après avoir « ménagé la chèvre et le chou » pendant ces quelques pages, j’en arrive à la fin de mon propos. Comme partout, il ne faut pas voir une panacée dans l’Ordinateur et ses suivants, mais juste un outil de plus, dont il est important de savoir se servir et que l’on doit aussi pouvoir laisser de côté quand un autre outil est plus approprié: mon grand-père avait bien plusieurs marteaux, mais il utilisait aussi des brucelles (sorte de pince à épiler) pour réparer les montres! Et, comme je le persifle assez souvent quand une de ces merveilles de technologie vient à ne pas fonctionner tout à fait comme on l’aimerait (si, si, un bug, ça arrive):

-«Ces machines-là, ce n’est pas fait pour gagner du temps, c’est fait pour faire gagner de l’argent à ceux qui les fabriquent!»

Plus sérieusement, les progrès techniques sont souhaitables voire nécessaires. Mais s’ils améliorent en général le rendement, le confort et la productivité, ils sont aussi très souvent synonymes de baisse qualitative.

Une bonne photographie, on l'a vu plus tôt, n'est que très peu tributaire de la surface sensible. Il suffit d'appuyer sur le déclencheur au bon moment, pour le reste…

* Pour la petite histoire, un certain Oscar Barnack travaillait au début du XXe siècle chez Leitz . Il faisait du cinéma en amateur, utilisant du film 35 mm perforé, et trouvait extrêmement peu pratique d'attendre la fin de sa bobine pour savoir si son estimation de la lumière était la bonne. À cette époque, les appareils de mesure de la lumière faisaient défaut. Il eut donc l'idée, pendant son temps libre, de se fabriquer un "posemètre", en fait, un petit appareil muni d'un objectif, d'un obturateur au 1/25e de seconde (vitesse d'obturation de sa caméra cinématographique) qui pourrait impressionner le même film 35 mm que dans sa caméra, de manière à pouvoir développer ce film au préalable et après analyse, savoir comment corriger d'éventuels défauts d'exposition sur son film cinématographique. Le premier appareil de prise de vues photographique "petit format" était né. Le prototype en 1914 et le 1er LEI(tz)CA(mera) en 1925.

Le QTVR (pour QuickTime Virtual Reality) est un très bon exemple de ce que le numérique peut apporter aux photographes. Dans le cas des images illustrant ces pages, il s’agit d’un assemblage de 12 photographies prises en argentique avec l’aide d’une rotule spéciale (pour une précision optimale) ou de 4 dans le cas de la façade de l’ENSAD. Le film a ensuite été développé puis numérisé et enfin, les images ont été assemblées à l’aide d’un logiciel spécifique (QTVR Authoring Studio d’Apple, fabuleuse suite de la firme à la pomme qui n’a malheureusement jamais évolué au-delà de la version 1.01 – dont, si François CUK est d’accord et si je n’ai pas trop la flemme, je vous parlerais peut être un jour ). Le résultat final peut être « aplati », comme c’est le cas ici, ou visualisé de manière interactive sur ordinateur. Il serait sans doute beaucoup plus simple de réaliser les prises de vues directement en numérique pour gagner du temps (développement, numérisation) mais plus l’angle de champ est étroit, plus il faut faire de vues et on a moins de champ vertical. Et le gros problème en numérique, c’est justement les grands angulaires:-(.

LT NO L’Élysée Montmartre Paris 11/01/2000

Photo irréalisable en numérique:

en pose B, f:8 avec un coup de flash en TTL –1,7Ø, puis fermeture immédiate du diaphragme à f:22 car sinon, la puissance du stroboscope grille tout, et changer de diaph en cours d’exposition, avec la plupart des boîtiers modernes, c’est complètement impossible…

FFF la Clef St Germain-en-Laye 31/03 1996

Là aussi, photo irréalisable en numérique:

en pose B, f:8 avec un coup de flash en TTL –1,7Ø mais les filés flous (sur les lumières) n’ont pas du tout cet aspect en numérique. L’effet est beaucoup plus saccadé, sans doute la fréquence de rafraîchissement du capteur.

Spicy Box Germinal Printemps de Bourges 19/04/1997

Là encore, photo irréalisable en numérique :

en pose B, f:8 avec un coup de flash en TTL –1,7Ø (on ne va pas changer une formule qui fonctionne à peu près bien;-), mais surtout, pré-voilage de tout le film avec une Mag-Lite munie d’une gélatine colorée (je ne sais plus laquelle)!

En plus de cela les photos de concert sont faites uniquement en traitement croisé (film diapo E6 développé en chimie pour négatif couleur C-41) et je fais partie de ces « "malades" les laissent mûrir au fond d'un tiroir plusieurs années après la date de péremption pour faire exploser le grain et les couleurs »! Et ce n’est pas ‘toshop qui me donnera ce rendu, là, ce sont des « bruts de scan ». Et c’est encore plus chouette tiré sur papier Ilfoflex 2000 (l’équivalent du fameux Cibachrome pour négatif couleur).

Merci à tous ceux qui ont eu la patience de me lire jusqu’ici .

Olivier Gade (Zit dans les commentaires)

Olivier Gade

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