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Vivement que cela se termine !

C'est le 18 octobre que le destin de tou(te)s les politiciennes et politiciens suisses ayant des ambitions nationales se jouera ! C'est aussi à ce moment-là que la politique suisse retrouvera enfin la sérénité et la raison, si nécessaires à l'établissement des consensus, base fondatrice de l'Etat fédéral. Car s'il existe un terme pour qualifier la politique suisse, c'est le consensus. Bien que malmené depuis décembre 2007 et la fameuse éviction de Ch. Blocher du Conseil Fédéral (exécutif national), on ne peut pas dire que la politique suisse brille par ses coups d'éclats ou ses légendaires confrontations gauche-droite. Non, la qualité première de la politique suisse est de faire les choses de manière posée et réfléchie (qui a dit lente ?) dans le but d'obtenir un consensus englobant un maximum de convictions politiques. Même si d'aucuns pensent plutôt que la caractéristique première de notre politique est l'ennui, je tends à penser que cette politique est bien plus captivante que celles pratiquées par nos voisins français ou par les américains, rythmées par les coups d'éclats, les déclarations à l'emporte-pièce et les blocages institutionnels.

Mais comme chaque quatre ans, un vent de tempête souffle sous la coupole fédérale : 2015 est année électorale ! Fini les consensus, fini les tentatives d'écoutes de l'autre, il faut que chaque candidat existe ! Et pour exister, certains n'hésitent pas à faire n'importe quoi ou réagir n'importe comment. C'est donc en tant qu'observateur amateur (qui dit politique, dit forcément une vision partisane) de la politique suisse que je vais vous parler des choses qui m'agacent, des comportements qui m'énervent ou des débats qui m'ont fait sourire. Bien évidement, cela ne sera qu'une fraction de ce que nos chers politiciens peuvent produire...

 

Du moment qu'on parle de nous...

S'il y a bien un parti qui est prêt à tout pour qu'on parle de lui, c'est l'Union Démocratique du Centre (UDC) ! Je ne vais pas vous parler de leurs sempiternelles provocations sur l'asile, l'Europe ou autres tentatives d'isoler la Suisse du reste du monde. Non, ce serait bien trop facile car pour ces élections fédérales, le parti nous a pondu une perle ! Afin de rentrer dans la modernité, afin d'exposer son coté connecté et « jeune », le parti... euh plutôt les pontes alémaniques ont décidé de nous régaler avec une petite vidéo qui mérite bien qu'on s'y arrête un instant :

 

Cliquez, vous ne serez pas déçu !

 

Que dire ? Qu'il est rafraichissant de voir un Conseiller Fédéral pousser la chansonnette ? Que les valeurs hélévétiques passent nécessairement par l'adoption d'un joli Bouvier bernois ? Que vont dire nos amis valaisans et leurs fameux Saint-Bernard ? Blague à part, que peut-on penser d'un tel accessoire de campagne ? Visiblement, bien que premier parti de Suisse, les pontes alémaniques préfèrent s'adresser à leur base paysanne plutôt qu'aux citadins électeurs et veulent rester ancrés dans les valeurs ultra-traditionnalistes qui ont fait le succès du parti. Cela peut se comprendre, mais bizarrement (l'est-ce vraiment ?), cela ne semble pas plaire à tout le monde : notamment les partisans romands de l'UDC, dont le magistrat valaisan et Conseiller National Oskar Freysinger qui résume fort bien la situation : « C'est vraiment un truc de suisse-allemand... Cela ne s'adresse pas aux intellectuels ». Je n'aurais pas dit mieux !

Alors que la partie germanophone de l'UDC décide de s'illustrer via un petit film, il n'en fallait pas plus pour que la partie romande réplique sous la forme d'une pièce de théâtre en trois actes : dans le rôle de l'héroïne F. Despot, présidente de l'UDC Vaud. Dans le premier acte, on apprend que la présidente subit les affres d'un maître chanteur qui détient un enregistrement fait à l'insu des participants d'une réunion du comité directeur de l'UDC Vaud par la présidente elle-même. Alors qu'elle affronte l'ire des pontes du partis, poussée à la démission, cette chère présidente résiste contre vents et marrées et seul un congrès extraordinaire pourra sceller son destin ! Le deuxième acte commence deux jours avant le fameux congrès : on y apprend que le co-listier au Conseil des Etats de la chère présidente, M. Buffat, est à son tour visé par une plainte pour violences et harcèlements conjugal. Tout se décidera dans le troisième acte : le congrès extraordinaire de l'UDC Vaud. C'est avec une grande miséricorde que le congrès absoudra sa présidente de ses pêchers repentis et noiera le poisson de l'affaire Buffat dans l'eau bénite restante. Il ne reste plus qu'à savoir si le public aura apprécié le spectacle et si le ticket sera gagnant. Mais ça, nous ne le saurons que le 18 octobre.

 

Pédalage, rétropédalage... cafouillage !

A la Protection Civile, et probablement dans les autres corps de sauvetage, nous avions entre officiers une maxime très parlante : Ordre + Contre-ordre = Désordre. Comme toujours dans les milieux ultra-hiérarchisés, c'est simple mais efficace. Or, pour la politique, il est facile d'extrapoler cette maxime de la manière suivante : Pédalage + Rétropédalage = Cafouillage ! Et des As du cafouillage, nous en avons quelques-uns qui méritent le détour : Adèle Thorens-Goumaz (co-présidente des Verts Suisse), Toni Brunner (président de l'UDC Suisse) et Filippo Lombardi (prédisent du groupe PDC aux chambres), entre autres.

Honneur aux dames donc - ça évitera également qu'on me reproche de me focaliser uniquement sur l'UDC - et à la communication des Verts suisses. Comme on peut s'en douter, la vocation du parti est l'écologie et celui-ci se fait un point d'honneur « à toujours garder une ligne directrice indépendante des événements ». En lisant ceci, j'aurais presque tendance à avoir une certaine admiration pour un parti qui ne cherche absolument pas à faire de la politique politicienne et électoraliste. Mais c'était trop beau pour être vrai (comme souvent en politique ?) : voilà que juste après l'épisode caniculaire des mois de juillet-août, la co-présidente des Verts, A. Thorens-Goumaz, demande un débat urgent aux Chambres Fédérales. Le sujet ? Le climat et le renforcement des phénomènes climatiques extrêmes. Tiens donc... Forcément, ce magnifique rétropédalage n'est pas passé inaperçu et je vous encourage à écouter l'édifiante réponse de la co-présidente dans l'excellente émission radio de la RTS, Forum : La canicule comme véhicule électoral ?

Un autre sujet se terminant très souvent en rétropédalage de la part de nos politiciens est la question de la composition du Conseil Fédéral. Et je dois dire qu'une fois encore, l'UDC a su se montrer la championne dans cette catégorie. Alors que le président du parti suisse, Toni Brunner, annonçait dans la presse dominicale que l'UDC avait choisit un candidat emblématique pour prendre en main le dossier de l'asile et tenter de ravir la place de la Conseillère Fédérale Eveline Widmer Schlumpf, le soir même, le vice-président O. Freysinger se chargeait d'atténuer l'affirmation dans l'émission Forum de la RTS... Simplement délicieux !

Dans le même sujet, le discret Parti Démocratique Chrétien (PDC) a également eu son petit moment de gloire : le même dimanche où Toni Brunner annonçait la candidature d'A. Amstutz au Conseil Fédéral, le Conseiller aux Etats F. Lombardi expliquait aux citoyens tessinois que « l'éviction de Ch. Blocher du Conseil Fédéral en 2007 était une erreur ». Il faut savoir que l'éviction d'un Conseiller Fédéral est une chose très rare et qu'elle a ici été en partie l'oeuvre des membres du PDC. Cette affirmation est d'autant plus piquante que la démarche regrettée a abouti à une situation à l'avantage du parti vu que la Conseillère Fédérale Eveline Widmer Schlumpf est assez proche des idéaux politiques du PDC... Pour ceux que cela intéresse, on trouve les explications embrassées du président du PDC Suisse quand aux affirmations de F. Lombardi, dans l'émission Forum à cette adresse.

 

Je t'aime, moi non plus...

Un dernier phénomène que l'on voit rarement en politique suisse, c'est lorsque la confrontation des idées se mue en guerre de personnes. En règle générale, les débats se basent sur l'opposition des idées, avec un « certain » respect pour la personne avec laquelle on débat. Mais en cette période électorale, le gentleman agreement tacite a tendance à s'effacer laissant place à une guerre d'égos (souvent surdimensionnés). L'un des meilleurs exemple de ce glissement vers le désobligeant est le débat entre F. Derder et J.-F. Rime sur la RTS, toujours dans l'émission Forum : Le PLR, le parti des PME ? Sous prétexte de savoir qui de l'UDC ou du Parti Libéral Radical (PLR) représente le mieux les petites et moyennes entreprises (PME) dans notre pays, nous avons eu droit à un véritable pugilat entre deux personnalités pourtant relativement proches politiquement (on estime entre 70 et 80% la convergence des idées entre les deux partis, la différence se faisant principalement sur les questions d'immigration et d'Europe).

Et même si ce genre de débats comporte régulièrement une petite touche comique très appréciable, je me réjouis quand même que chaque politicienne et politicien retrouve ses esprits, que les légères tensions dûes aux élections et à la concurrence des autres candidats et partis s'apaisent vite pour redonner à la Suisse l'un de ses fondements : sa stabilité politique !

23 commentaires
1)
lvme
, le 26.08.2015 à 10:58

Bon, je n’ai pas lu car cela fait 15 ans que j’ai décidé de ne plus perdre mon temps avec la politique et les politicards.

Même s’il n’a aucune valeur légale en France, je vais exercer mon devoir civique avec un bulletin blanc.

En fait, je m’interroge sur la validité et le bien fondé du suffrage universel dans notre système représentatif. Il ne mène qu’à la corruption et à la manipulation.

Finalement, je me battrais bien pour un bon petit tirage au sort tel qu’il était pratiqué dans les premières démocraties. Ça nous éviterait un gaspillage de bande passante avec du vide

2)
ysengrain
, le 26.08.2015 à 11:55

J’ai appris sur les politiciens suisses ce que je pense des politiciens français, sans surprise.

Les politiciens confondent le plus souvent convictions et certitudes.
Ce qui les amène au moins en France à – soi-disant – « prendre des décisions » – en fait ils réagissent plus qu’ils n’agissent – avec les conséquences que l’on sait ici: Front National à 30%, une dette catastrophique, 3,5 millions de chômeurs « officiels » – sans doute pas loin du double – une école détruite et destructrice – etc…

3)
fxc
, le 26.08.2015 à 12:37

L’important n’est pas d’être élu….. mais réélu.

4)
lucienpochet
, le 26.08.2015 à 13:13

On ne peut espérer changer la vie sans changer fondamentalement les pratiques politiques : culte de la personnalité, idolâtrie, perte de lucidité, sacralisation du leader, tabou de la critique, délégation du pouvoir jusqu’à la confiance aveugle…

Pourtant, Louise Michel, Montesquieu et bien d’autres nous ont prévenu depuis longtemps. De plus, échec après échec, l’expérience le prouve : le ver du pouvoir est dans le fruit de chaque changement politique qui pourrit précocement.

Alors, stop ou encore ?

5)
Varal
, le 26.08.2015 à 13:52

C’est marrant, vous tapez uniquement du côté droit de l’échiquier…

Ce qui semble démontrer une fois de plus que l’on ne met en avant que ce qui nous intéresse… et qui excuse donc en partie les dérives de nos politiciens ;-)

6)
ToTheEnd
, le 26.08.2015 à 15:05

On pourrait pousser encore le trait en demandant pourquoi est-ce que les médias parlent de ça justement… ces phrases ou motions ou débats qui ne servent justement à rien si ce n’est à placer des encarts publicitaires…

T

7)
ysengrain
, le 26.08.2015 à 16:33

c’est marrant, vous tapez uniquement du côté droit de l’échiquier…

Je ne latéralise pas mes observations. Le droite est la droite, la gauche de gouvernement n’est plus de gauche, en France, depuis le virage social libéral de Mitterand en 1983. On ne s’étonne pas du score de MLP

8)
Renan Fuhrimann
, le 26.08.2015 à 16:48

@Ivme : Je te remercie de considérer les heures passées à écrire cet article comme étant du vide. Ca fait toujours plaisir de s’investir bénévolement pour ce genre de commentaires !

@Varal : Oulà non, j’ai choisi quelques exemples qui me paraissaient les plus significatifs. J’aurai aussi pu parler du socialiste R. Nordman qui salue le fait que la Suisse soit passée quelques jours sans énergie nucléaire, sans préciser que nous importions massivement de l’électricité allemande… issue des centrales à charbon. Un très bel exemple de NIMBY !

Ou j’aurai pu parler des propos insupportables du vert Ch. Van Siger qui considérait qu’une simple animation de vacances de l’armée suisse était en fait un enrôlement d’enfants soldats.

Par contre, effectivement, mes convictions politiques sont plus orientées à la droite de l’échiquier (mais aucunement UDC !). Mais vu que je pensais présenter quelques actions plutôt dérangeantes, je pensais pas que l’on puisse en déduire que je faisais de la publicité pour certains partis.

@TTE : Ca c’est une bonne question. Mon but est plus d’engendrer chez les gens un peu de recul face à ce qu’ils entendent durant la période électorale et plus généralement à pousser la réflexion des électeurs un peu plus loin que « celui-ci ou celle-ci à une bonne tête ».

9)
Ant
, le 26.08.2015 à 17:00

@Renan: Oula… Attention de ne pas pousser la réflexion trop loin, sinon comme tu le montre dans tes exemples, on ne saurait plus trop pour qui voter!
Et comme tous les goûts sont dans la nature, voter à la tête du candidat, ce serait peut-être le meilleur moyen pour avoir une classe politique représentative de la population… Non je déconne! Quoi que…

10)
guru
, le 26.08.2015 à 17:06

Il y a deux sortes de politiciens:

1. ceux qui le sont devenus par la force des choses, parce qu’ils prenaient des responsabilités dans la société,

2. ceux qui le sont devenus parce qu’ils voulaient faire une carrière.

Dans les deux cas, on peut constater que « LE POUVOIR CORROMPT ». Je n’en connais que très peu (et j’en connais un paquet) qui ne tombent pas dans ce piège, et ceux-là sont, la plupart du temps, de la première catégorie.

Il faudra toujours des hommes et des femmes pour diriger la collectivité; la difficulté est de bien les choisir…

11)
Madame Poppins
, le 26.08.2015 à 17:23

Oui, la classe politique est discutable et discutée mais…. est-ce que nous, qui critiquons leurs actes (ou leur absence d’actes), ferions-nous mieux à leur place ? Je n’en sais rien et n’ayant aucune expérience politique, je m’abstiendrai de m’aventurer à affirmer que je serais meilleure (ou moins mauvaise).

Une chose est certaine : je déteste les campagnes lorsqu’elles deviennent hautement manipulatrices, pensant là en particulier à la 5e révision de la LAI (« stop aux tricheurs » et hop, en passant, on coupe des prestations qui étaient utiles et nécessaires); je pense là à l’imprescriptibiité des infractions d’ordre sexuel sur mineurs (ou l’art de faire croire à une personne qu’elle pourra se faire entendre devant un tribunal 25 ans après les faits…. créant un nouveau sentiment d’abandon après le non-lieu) : la campagne entière était basée sur l’affect, l’émotion.

Pour le surplus, un Conseil fédéral et une Assemblée fédérale, ce n’est peut-être pas la panacée mais lorsque je regarde autour de moi, je ne vois pas de modèles qui me semblent plus favorables, meilleurs, plus garants du respect des droits des citoyens : au royaume des aveugles, le borne est roi ! Mais j’ai déjà de l’acidité à l’idée que l’UDC veuille la primauté du droit national sur le droit international….

12)
pter
, le 26.08.2015 à 17:44

#11: oui, easy… on feraient des conneries, mais mieux oui, sans problèmes…. les doutes induits est leur signature. Nous faire croire qu’ils sont des « pro »… haha, quelle prouesse marketing!!!!

13)
Dom' Python
, le 27.08.2015 à 08:08

Merci Mme Poppins! Par ce qu’en lisant le billet hier et les commentaires ce matin, il me vient une idée :

En fait, je me demande si la religion la plus répandue, la croyance la mieux partagée de par le monde, le courant philosophique qui compte le plus d’adeptes, ne pourrait pas être le « Toussisme ». Et sa devise, sont credo, son slogan, ne serait-il pas « Tous des… » En complétant avec le qualificatif de son choix?

14)
Renan Fuhrimann
, le 27.08.2015 à 08:42

@Madame Poppins : Je pense effectivement que nous pouvons faire mieux que les exemples cités ici vu que d’autres politiciens y arrivent. Par contre, de manière générale, nous attirerions les même critiques que la classe politique actuelle, ça me semble évident.

Je suis d’accord avec le fait que depuis quelques années, certaines campagnes glissent vers de l’émotionnel de bas étage. Mais cela est dû à la multiplication des initiatives pour tout et n’importe quoi. Personnellement, je suis pour hausser le nombre de signatures nécessaire à la validation d’une initiative ainsi qu’une obligation de conformité avec le droit international. Ca nous éviterait de nous retrouver avec des initiatives acceptées mais au final inapplicables.

@Dom’Python : On sera toujours le con de quelqu’un :)

15)
lvme
, le 27.08.2015 à 09:28

Renan Fuhrimann.

Je pense qu’il y a confusion. J’estime, et c’est mon avis tout personnel, que la matière, c’est à dire la politique, constitue le vide, pas l’analyse.

16)
Desimages
, le 27.08.2015 à 10:04

Pas vraiment surpris d’apprendre que le président du PDC donne des « explications embrassées », les politiciens aiment qu’on les aime, mais quand même.

17)
ToTheEnd
, le 27.08.2015 à 10:08

Le nombre de signatures nécessaire au lancement d’une initiative a été revu à plusieurs reprises et depuis 1999, c’est 150k. Problème, aujourd’hui, nous sommes 1.2 million de plus qu’à l’époque… mais ça n’est pas forcément un frein aux initiatives débiles car si le sujet est porteur, un initiant arrivera à réunir 200k ou même 300k signatures dans les délais impartis.

Je suis désolé mais les médias ne se concentrent que sur des aspects émotionnels et qui génèrent des tensions exacerbées… comme si tout devait être observé sous cet angle noir ou blanc alors qu’historiquement, notre pays est le roi du consensus. Mais ça sous-entend plus qu’une vision en 1 bit (2 couleurs)… mais plutôt 24 bits (16.7 millions) pour rester dans des exemples IT.

T

18)
yl
, le 27.08.2015 à 11:42

Le nombre de signatures nécessaire au lancement d’une initiative a été revu à plusieurs reprises et depuis 1999, c’est 150k.

En fait c’est 100k en 18 mois, le projet du passage à 150k n’avait pas passé la rampe.

Problème, aujourd’hui, nous sommes 1.2 million de plus qu’à l’époque…

Oui, mais sur la même période le nombre d’lécheurs inscrits n’augmente que de la moitié, notamment parce que les étrangers n’ont pas le droit de vote.

mais ça n’est pas forcément un frein aux initiatives débiles

Entièrement d’accord. Avec beaucoup de fric, la récolte des signatures ne sera jamais un problème…

19)
François Cuneo
, le 27.08.2015 à 12:58

Bon, vite fait parce que j’ai l’installation de El Capitan qui attend derrière cette fenêtre, et c’est peut-être mon dernier commentaire…

Les politiciens ont le droit de penser d’une manière un jour, et un peu différemment l’autre jour. C’est d’autant plus difficile pour eux que tout reste écrit, filmé, enregistré.

Normal qu’il y ait de l’évolution chez eux, c’est un minimum pour un être humain.

Donc tous pourris, eh bien non.

Et puis, à mon niveau, j’ai dirigé une commune, certes petite. J’ai toujours, TOUJOURS, fait passer les intérêts de la commune bien avant les miens. Et en plus, on se faisait marcher dessus par beaucoup, tout ça pour des dizaines d’heures par semaine et 3000 francs par ANNEE.

Alors bon, respectons les politiciens honnêtes, qui sont tout de même nombreux.

Et vive la démocratie qui est le meilleur système malgré ses errances parfois.

20)
Renan Fuhrimann
, le 27.08.2015 à 13:36

@yl : En effet, le nombre de signatures est restée à 100k malgré un projet d’augmentation en 1999. Il semble qu’une nouvelle tentative d’augmenter le nombre de signatures soit en cours, mais elle subit les oppositions féroces des socialistes et de l’UDC (les deux partis utilisant le plus l’initiative comme arme politique).

Pour ce qui est de l’argent, c’est un sempiternel argument qu’il faut réviser : tant l’initiative Minder que celle sur les résidences secondaires ont été lancées par des milieux disposant de moins de moyens financiers que la moyenne « habituelle ».

D’ailleurs, un très joli article du Temps nous révèle que les partis disposant le plus de l’argent ne sont pas ceux qu’on croit… A Genève, où il y une loi sur la transparence des partis, on apprend que l’extrême gauche est le troisième parti en terme de capacités financières alors qu’ils sont justement les premiers à crier sur les moyens importants des « grands partis ». Lien : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/acb57970-3c6d-11e5-9458-9f31f164eeae/Quatre_idées_reçues_sur_les_finances_des_partis

21)
Dom' Python
, le 27.08.2015 à 14:09

Après ma première réaction de matin (14) et disposant d’un poil plus de temps, j’ai envie de préciser ma position de façon plus consistante.

Il y a effectivement des problèmes dans le monde politique. Mais y en a-t-il vraiment plus qu’ailleurs? Et surtout, est-il vraiment correct de voir dans ces gens qui vont à rebours de notre bon sens des tordus malhonnêtes et manipulateurs, voir des incompétents?

Loin de moi la volonté de passer de « tous des cons » à « tous des gentils », mais il me plaît de penser que ceux pour qui je ne vote pas sont d’abord des gens qui pensent bien faire. Je prétends qu’il y a moins de corruption volontaire et de malhonnêteté intentionnelle qu’on l’entend, et plus de bonne volonté qu’on le croit.

Mon père disait volontiers : « Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie ». En ce sens, je pense que ces travers que l’on prête aux politicien-e-s se retrouvent dans les milieux ecclésiastiques, médicaux, intellectuels, artistiques, commerciaux, sportifs, médiatiques, familiaux, professionnels, privés, et même, probablement, à une échelle individuelle dans nos propres mondes intérieurs.

Mais, bien évidemment, plus la personne est en vue, plus elle est exposée aux jugements et critiques, donc plus celles-ci sont aisées. Et plus sa position est une position de pouvoir (ou d’influence), plus il devient probablement difficile de tenir une ligne « pure ». Les petits accommodements passagers, les petites « tricheries » sans gravité du quotidien, les approximations et tâtonnements que nous nous permettons tous sur le plan privé, deviennent vite l’objet de condamnation lorsqu’il s’agit de la chose publique. Et celles et ceux qui — à tort ou à raison — s’en présentent exempt-e-s sont souvent les plus insupportables et parfois les plus malhonnêtes (à commencer vis-à-vis d’eux-mêmes).

Je pense que l’engagement de chacun-e n’est pas à remettre systématiquement en cause, même si, ici comme ailleurs, la perfection n’est pas de ce monde. Et je tiens personnellement en haute estime celles et ceux qui, à l’image de la seule politicienne que je connais de près, s’engagent sans compter et maintiennent leur action dans ce qui leur semble être le bien commun, même si cette notion ne conduit pas toujours à une unanimité quant aux buts et moyens de les atteindre.

22)
ToTheEnd
, le 27.08.2015 à 14:10

Au temps pour moi mais le problème de fond reste car avec une population qui augmente, le taux de réussite d’une initiative débile a d’autant plus de chances de passer vu la couverture médiatique dont elle bénéficie… sans parler des instituts de sondages mandatés par les médias qui se trompent et donc biaise totalement les résultats.

Faut-il rappeler que l’initiative « Contre l’immigration de masse » a bénéficié de nombreux sondages et qu’à l’époque, l’initiative devait échoué avec 37% des suffrages selon un premier sondage demandé par la SSR?

10 jours avant, la SSR republie un sondage qui fait mention d’un progrès mais donne toujours gagnant le NON.

Combien de personnes n’ont pas voté en pensant que l’affaire était dans le sac?

On connait tous la suite.

Je ne doute pas que beaucoup de politiciens travaillent et, dans bien des cas, avec acharnement. Le problème est général et il faudra bien un jour réviser le mode de fonctionnement actuel. Grosso modo, les partis ne peuvent pas vivre si on ne parle pas d’eux et les médias ne peuvent pas vivre s’ils ne font pas de polémique avec les politiques au sens large (projets, idées, initiatives, votations, etc.).

Nous vivons dans un monde complexe où l’ego et la fierté nationale, attisée par les médias, joue trop souvent un rôle prépondérant à l’inverse du bon sens et de la réflexion.

Perso, je suis de plus en plus désabusé par le manque d’intégrité des gens, pas seulement sur un plan financier mais aussi et surtout intellectuel.

T

23)
Jean-Yves
, le 27.08.2015 à 20:32

N’étant pas suisse, je m’en tiendrai à la conclusion de ce billet qui participe à donner à ce site son côté transfrontalier !-)
D’ailleurs je plussoie aux posts, chacun ayant sa légitimité.

En France, dans le cadre d’une élection, il s’agit uniquement de défendre un programme dans des délais autorisés. Ça donne des campagnes formatées, s’appuyant sur quelques arguments forts, auxquels les électeurs pourraient être sensibles suite aux incalculables sondages dont nous sommes abreuvés (mais rarement sujets) à longueur d’années.
À croire que les statistiques seraient une science exacte, ce dont les intervenants se défendent prudemment à chacune de leurs interventions dans les médias radio et télé …

Le jour des résultats, le taux d’abstention fait souvent la une des journaux. Lors de municipales, ça peut jouer avec les 50%.

Question :
Pourquoi, une fois élus, nos représentants ont-ils souvent beaucoup de mal à expliquer clairement les raisons justifiant d’importantes décisions prises dans le cadre de leur mandat :
– Trop difficile à justifier ?
– Manque de temps pour entrer dans les détails ?
– Crainte d’une incompréhension générale ?
– Élu avec 35% de votants, ça suffit à légitimer ?
Au risque de laisser penser à l’électeur qu’il n’est que l’élément lambda d’un échantillon statistique …

J’ai pourtant encore envie de croire que la démocratie n’est pas qu’une utopie.