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Je vais un peu vous raconter la vie de mon atelier, parce que j'y passe en ce moment la plus grande partie de mon temps libre, et que je n'ai pas beaucoup d'autres sujets de conversation par les temps qui courent.

Je venais de finir d'ajouter la dernière pièce à mon banc optique, j'avais même commencé à faire joujou avec, fini grâce à l'aide d'un nouvel outil formidable mis en dépôt là par un charmant voisin :

une belle scie radiale, comme une boîte à onglets, en mieux...

une belle scie radiale, comme une boîte à onglets, en mieux...

 

Il s'agit d'une magnifique scie radiale helvète de marque ÉLU sur laquelle j'ai monté une lame prévue pour couper du PMMA, ça fonctionne du tonnerre, les coupes sont à la fois très précises et fines (d'où des finitions simplifiées) et tout en douceur, sans forcer, comme dans du beurre. Mais ça fait une poussière d'enfer, et la poussière de plastique, non seulement ça sent une délicate odeur de styrène (en fait, ce n'est pas vraiment la poussière qui sent, mais avec la vitesse de coupe, ça fait un peu fondre –sinon, si vous ne l'avez jamais vu, il est impératif que vous alliez voir ce petit joyau d'Alain Resnais avec de magnifiques alexandrins de Raymond Queneau mis en lien juste avant la parenthèse–), ce n'est sans doute pas terrible pour les voies respiratoires, et en plus, c'est fantastiquement électrostatique, donc après mon premier essai, concluant, le panneau situé juste derrière la machine était complètement moucheté de minuscules particules blanches‚ et tous mes outils de métronomie de même :-(.
Il m'a donc fallu m'arracher à mes lentilles (alors que je commençais à bien m'amuser ;o) pour mettre la bête en cage, avec aucun outil traînant derrière et amener la ventilation jusque là (reste encore à fabriquer un réceptacle pour la poussière et un filtre avant évacuation).
Mais une fois que ce fut achevé, il me restait, en tas sur l'établi, tous les outils qui étaient auparavant sur le mur, et vraiment aucun endroit où les mettre !
Alors j'ai pris mon courage par les cornes (ou le taureau à deux mains, enfin un truc comme ça ;o) et j'ai totalement vidé un peu plus de deux mètres carré de fourbis de boîtes d'outils vides, et surtout, de nombreux matériaux en longueurs de moins de deux mètres à une trentaine de centimètres, entassés dans deux gros pots de peinture, vides pour les plus courts, dans un magnifique dispositif de rangement sous dimensionné pour les moyens, et un grand bac à linge pour les plus grands (les trucs de plus grande longueur ont leur place à l'horizontale au dessus).
Mes colocataires ont été sympas de ne rien dire (j'avais quand même mis un petit mot sur la porte d'entrée pour les prévenir du choc ;o), mais c'est quand même dingue le nombre de machins pouvant s'accumuler (outre la poussière) en si peu de place.

Et j'ai entrepris de faire, dans l'espace ainsi libéré, un nouveau poste de travail pour y faire de la soudure à l'arc, ou de la brasure oxyacétilènique, ou encore jouer avec le chalumeau en vue de polir à la flamme le PMMA, donc un endroit pour jouer avec le feu dans les meilleures conditions de sécurité possible :

Au centre, un mètre par soixante centimètres de tôle de quatre millimètres, soudée sur deux épaisseurs de tube carré de trois centimètres (pour l'aération et le refroidisement)

Au centre, un mètre par soixante centimètres de tôle de quatre millimètres, soudée sur deux épaisseurs de tube carré de trois centimètres (pour l'aération et le refroidisement)

Et pour finir, il fallait que je fabrique un système de rangement plus efficace pour mes tubes, tasseaux et autres profilé et cornières.
Voilà où j'en suis aujourd'hui, et je suis vraiment très satisfait du résultat, c'est encore en devenir, le petit touret à meuler va trouver tout naturellement sa place à côté de l'atelier métal, et il ne restera plus qu'à ranger les matériaux de moins de trente centimètres.

au dessus les longueurs de trente à cinquante centimètres, en bas, un mètre et plus

au dessus les longueurs de trente à cinquante centimètres, en bas, un mètre et plus

En haut, les longueurs jusqu'à un mètre trente, au milieu, jusqu'à soixante centimètres, et en bas, on voit mal, mais il y a un espace pour ranger tréteaux et servante à rouleau.

En haut, les longueurs jusqu'à un mètre trente, au milieu, jusqu'à soixante centimètres, et en bas, on voit mal, mais il y a un espace pour ranger tréteaux et servante à rouleau.

C'est, j'en conviens sans peine, absolument très laid, j'ai fait ça avec les tasseaux le plus moches que j'avais sous la main, mais du point de vue fonctionnel, c'est exactement ce dont j'avais besoin.

Et dans un atelier bourré à craquer de trois mètres sur quatre (soit, douze mètres carrés, quoi qu'on en dise), arriver à créer un nouveau poste de travail, mieux ranger les matériaux, et gagner un peu d'espace au sol, je dois dire que je suis très content de moi ;o).

Ambisénestre (rien, ou pas grand chose à voir avec ce qui précède, quoique)

Je crois qu'un jour Ysengrain a fait remarquer que pour son travail de chirurgien, il s'était entraîné à être ambidextre, pour pouvoir faire le geste qui sauve avec n'importe quelle main. À l'atelier, c'est moins vital, mais ça repose de pouvoir alterner, quand une tâche est un tant soit peu physique et de longue haleine, comme couper à la scie à métaux (à main), poncer et polir, limer, tarauder, je m'entraîne à changer régulièrement de main; il est toujours plus difficile d'avoir un mouvement précis et fluide qu'avec la main à laquelle on est habitué. Et l'autre jour, je me suis essayé à l'épluchage, au rasoir, de pommes de terre (en vue d'en faire une variante de la tartiflette) en changeant de mains : et bien ça a été difficile, mais pas comme je m'y attendais, la main habituée à guider et faire tourner la patate (la gauche) arrivait assez facilement à faire le geste du pelage, mais la main droite, habituée à faire le geste simple du rasoir, avait les plus grandes peines a effectuer le geste de la mise en position aussi efficacement que l'autre. C'était un sentiment étrange, parce que là, c'était la main droite, la plus adroite chez moi, qui était toute maladroite !

9 commentaires
1)
ysengrain
, le 04.03.2015 à 08:13

Ambisénestre (rien, ou pas grand chose à voir avec ce qui précède, quoique)

Je crois qu’un jour Ysengrain a fait remarquer que pour son travail de chirurgien, il s’était entraîné à être ambidextre, pour pouvoir faire le geste qui sauve avec n’importe quelle main.

My God !! Heureusement que je n’ai jamais été ni pensé à être chirurgien !! J’aurais tué bien plus de gens que je n’en aurais guéris. J’aurais sans doute fini comme le Professeur Mangemanche dans l’automne à Pekin que la police vient arrêter.

J’ai appris à me servir de mes 2 mains dans les gestes techniques d’un médecin. J’ai fat de même durant mes « années de lutherie »

Beau boulot !!

2)
Renaud LAFFONT
, le 04.03.2015 à 08:19

pour les problèmes de poussière, quand je fais mumuse avec ma scie circulaire (principalement pour faire des meubles de rangement chez moi), je m’installe dehors sur un établi pliant.

3)
guru
, le 04.03.2015 à 08:54

Tu veux dire que ta main droite était gauche… et que ta main gauche devenait adroite ?

4)
Dom' Python
, le 04.03.2015 à 08:54

trois mètres sur quatre (soit, douze mètres carrés, quoi qu’on en dise

Zit, je t’aime!
Après le riche débat d’hier sur l’objectivité, ce genre d’affirmation repose!

Sinon bravo! Moi qui ai tant de mal à m’attaquer au rangement de mon bureau, je regarde ta démarche avec une certaine envie.
Et le résultat me plait beaucoup: le côté « bordélique » du vivant, avec ce qu’il faut d’organisation pour que ce soit viable. Chapeau!

5)
cerock
, le 04.03.2015 à 08:57

Quand je vois ton atelier, je me dis que j’ai de la chance d’aimer le très petit ou le très lointain. Mon microscope ou ma loupe binoculaire prenne quand même drôlement moins de place. Et dans la partie atelier, je n’ai besoin que d’un (bon) fer à souder, un filtre à fumée, et un oscilloscope ;)

6)
Jean-Yves
, le 04.03.2015 à 14:30

Et j’ai entrepris de faire, dans l’espace ainsi libéré, … un endroit pour jouer avec le feu dans les meilleures conditions de sécurité possible

Pas trouvé l’extincteur sur les photos !
Son volume t’oblige à le mettre à l’extérieur ? :D

7)
Madame Poppins
, le 04.03.2015 à 17:11

J’ai beau lutter contre les clichés mais je dois bien admettre qu’en matière de bricolage, je suis une vraie « nana » : deux mains droites (ben ouais, je suis gauchère), je ne sais rien faire du tout, visser une ampoule représente l’apogée de mes compétences (après avoir dû aller la changer au magasin parce que j’avais acheté, à choix, ou trop petit ou trop grand !)

Je ne peux donc qu’être admirative face à tous ces « machins », Zit !

8)
François Cuneo
, le 04.03.2015 à 23:28

Purée…

Je comprends pourquoi je ne suis pas trop bricoleur…

J’admire hein! Mais je ne pourrais jamais faire tous ces efforts.

9)
zit
, le 05.03.2015 à 20:24

ysengrain, désolé de la confusion, j’avais mal compris, nonobstant, tu avoues quand même une certaine propension à l’ambidextérité, ce qui me rassure (au sujet de ma mémoire).

Renaud, je fais la même chose quand il s’agit de bois, et que j’en ai quand même pas mal à débiter, mais la radiale, c’est principalement, en ce qui me concerne, pour effectuer de toutes petites coupes (quelques centimètres ou millimètres) de temps en temps, mais souvent, et puis j’habite près de la plus belle capitale que la France à au monde, le climat n’y est pas aussi doux et sec que par chez toi… et en plus, de la sciure de bois, c’est biodégradable, le médium, beaucoup moins, et le PMMA vraiment pas.

guru, oui, un truc bizarre comme ça ;o).

Dominique, ça fait déjà un moment que j’aurais du le faire, mais quand je suis dans l’atelier à expérimenter, bricoler, bidouiller, j’ai bien du mal à m’arrêter, et là, j’ai du rendre l’atelier totalement impraticable pour me forcer à faire quelque chose. Pour ce qui est des photos du dispositif de rangement (ignobles au demeurant), j’avoue avoir fait ça à l’arrache, il y a encore quelques heures d’ajustement pour en finir, ce n’est pas encore tout à fait ça ;o)… mais j’avais un article à rendre à l’heure. Je suis assez maniaque et j’essaye de ne jamais me laisser déborder par le bordel : dès que j’ai fini, même provisoirement, d’utiliser un outil, il repart à sa place, instantanément, sinon, en une heure, on ne peut plus rien faire (de même, je balaye régulièrement les poussières, au sol comme sur l’établis).

cerock, je ne me plains pas, je viens même de commencer à monter un atelier à la campagne, chez ma mère (où tout, outils et matériaux, était dispersé dans une dizaine d’endroits différents, alors qu’il y a une petite pièce de deux mètres par six (quelle coïncidence, encore douze mètres carrés, quoi qu’on en dise) presque vide et totalement inutilisée…

Jean-Yves, tu as tout à fait raison, l’achat de l’extincteur fait partie des quelques petits ajustements préliminaires à l’utilisation de la chose, ainsi que la fabrication d’un petit pourtour de la surface de travail en tôles verticales, pas la peine d’essayer de faire cramer les murs non plus !

Mââââââââââme P., nul n’est omniscient, ni omnipotent, il est bien des domaines de compétences qui me sont totalement inconnus. Et puis moi aussi, je ne suis pas du tout doué, mais j’essaye, et j’apprends, et « Point n’ est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer », n’est–il pas ? mais avec le temps, et la répétition, les gestes se font plus sûrs.

François, n’importe qui peut être bricoleur (il faut juste pas trop d’amour propre quand arrive le moment des critiques ;o).

z (qui a encore un peu de pain sur la planche, je répêêêêêêêêêête : mais qui est déjà bien content de l’avancée des travaux)