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Google – actionnaires contre intéressés?

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Cela fait des semaines, des mois peut-être, qu’on en parle : Google va être côté en bourse. Ces cotations en bourse de start-up informatiques, c’est pourtant passé de mode. Qu’est-ce qui leur prend, tout à coup ? Voilà la question qu’on se pose, sous une forme ou sous une autre, dans la globalité du monde économique et informatique.

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Quant à savoir pourquoi Sergey Brin et Larry Page, les fondateurs de Google, qui ont passé de leur duo d’amis à plus de mille employés - pardon, collaborateurs - en quelque chose comme six ans, veulent conquérir Wall Street, c’est assez simple ; l’ouverture de Google à la bourse pourrait rapporter plus d’un milliard, que les fondateurs ont l’intention de distribuer, du moins en partie, à leurs employés. Mais même divisé par mille, un milliard, ça donne une somme assez coquette, d’autant plus que je devine que les derniers arrivés ne recevront pas autant que ceux qui sont là depuis plusieurs années. Bref, dans les locaux de Google, on risque bientôt de rencontrer, si tout marche comme espéré, plusieurs multimillionnaires par jour.

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De gauche à droite: Eric E.Schmidt, président, Larry Page et Sergey Brin, co-fondateurs de Google

Pour ceux qui aiment Google, ce n’est pas une bonne nouvelle.

Rabat-joie, moi ? Peut-être.

Mais lorsqu’une boîte qu’on aimait bien passe de propriété de quelques-uns à société cotée en bourse, sur un plan ou sur un autre, cela change, et pas nécessairement en mieux. Il serait peut-être utile de faire une petite réflexion sur ce que cela signifie, une entrée en bourse. Comme je ne suis pas une économiste de pointe, on me pardonnera mes maladresses, sans parler du fait que certains termes techniques pourraient me manquer. Entrer en bourse, c’est donc diviser la valeur supposée de son entreprise en parts, qu’on vend à qui veut les acheter. Les acheteurs sont la plupart du temps anonymes. Ils confient leurs affaires à des banques ou/et à des courtiers.

 

Les propriétaires actuels de Google n’arrêtent pas de répéter partout que rien ne changera, une fois qu’un des moteurs de recherche le plus géniaux d’Internet sera entré en bourse. Là, je peux leur dire avec assurance que c’est impossible. Quelque chose changera forcément. Aujourd’hui, Google est une boîte qui marche bien, qui n’est plus dans les chiffres rouges et dégage du bénéfice, même, depuis quelque temps. Tous ceux qui y travaillent, des patrons au dernier des employés, reçoivent le salaire dont ils ont besoin pour vivre. Mais lorsqu’ils disposeront de plusieurs millions, auront-ils vraiment autant envie de travailler qu’avant ? De la même manière ? Dans les mêmes buts ? Pendant quelques mois, peut-être. Mais ensuite ? Ils pourraient s’acheter un voilier et faire le tour du monde. Ils pourraient se payer le château en Espagne dont ils ont toujours rêvé. Bref, que chacun imagine ce qu’il ferait si tout à coup il avait quelques millions à la banque. Je vous défie de rester très longtemps le postérieur sur votre chaise comme si de rien n’était.

Il y a d’autres plans où cela change.

Qu’est-ce qu’une société - par actions ou autre ? Actuellement, une grande boîte qui n’est pas cotée en bourse, mais qui appartient à un ou plusieurs individus, n’a pas uniquement pour but de dégager du bénéfice. Le profit doit servir à faire encore mieux. Tous ceux qui ont intérêt à ce que l’entreprise marche, de même que tous ses clients, le savent. Les propriétaires le savent. Et tout le monde œuvre en conséquence. Les patrons peuvent être de bons ou de mauvais patrons, justes ou injustes, les produits être utiles ou inutiles, mais ce qui est produit est susceptible d'être contrôlé de près. On peut planifier à long terme, accepter des pertes temporaires dans la perspective de bénéfices futurs, mais tout cela est décidé de toute façon sur place, par des gens dont on connaît (ou peut connaître) l’identité, peut-être le visage.

Que se passe-t-il au moment où la compagnie entre en bourse ?

Tout d’abord, il faut dépenser des sommes astronomiques pour que des experts en tous genres, des banques, des courtiers, réalisent l’opération de mise sur le marché et pour y rester. Les insiders comptent que cela coûte jusqu'à 40% de la valeur en bourse. Ensuite, les actions sont dispersées, la plupart du temps de manière très peu transparente. Elles vont à des gens ou à des institutions qui ne s’intéressent au produit qui est au bout de la chaîne que dans une seule perspective : il faut que cela dégage suffisamment de plus-value pour que la cotation en bourse grimpe. Pour eux, il n’est plus question de planification à long terme. Que la bourse frémisse dans la demi-heure qui suit, et que leurs actions menacent de baisser, ils s’en débarrassent.

En anglais, devenu la langue des banquiers, deux mots proches l’un de l’autre expriment parfaitement la différence : shareholder (actionnaire) et stakeholder (investisseur pour lequel il y a un enjeu - stake - autre que monétaire ; c’est intraduisible, “intéressé” ou “groupe d’intérêts” n’est qu’un équivalent approximatif). Les stakeholders sont souvent des groupes ; un exemple - les asthmatiques qui ont intérêt à ce que la couche d’ozone reste intacte pour éviter les crises d’asthme sont des stakeholders face à des multinationales diverses.

Les catégories de personnes que ces mots recouvrent sont souvent en conflit les unes avec les autres.

Nous avons tous été scandalisés par les nouvelles maintes fois entendues selon lesquelles une restructuration qui faisait dix ou vingt mille chômeurs faisait grimper les cours de la bourse. Nous sommes tous heurtés par les délocalisations d’entreprises qui ont prospéré près de nous, et qui partent ailleurs, laissant derrière elles une région dévastée. Ce sont là des conflits typiques entre bourse (qui ne s’intéresse qu’au court terme) et groupes d’intérêts (qui voient les choses à long terme).

Ce qui paraît curieux avec Google, pour revenir à notre propos initial, c’est que l’entreprise veuille entrer en bourse maintenant. Depuis des affaires comme Enron ou Worldcom, pour ne pas parler de Swissair ou de Vivendi, ce type de société n’a plus la cote; certains économistes de pointe le qualifient d’obsolète et prédisent même la disparition, à moyen ou long terme, certes, de cette forme de financement, qui pousse presque automatiquement à une gestion irresponsable de biens souvent fondamentaux pour l’humanité. La fraude, les irrégularités, le manque de responsabilité sociale, la destruction du tissu social que ces sociétés cotées en bourse sont susceptibles de provoquer, sans parler du manque rapide de transparence une fois que les actions sont dispersées, atteignent des proportions qui font dire "stop" aux financiers les plus avisés (voir Georges Soros, qui a connu le mécanisme de l’intérieur).

D’accord, Google a l’intention de distribuer ses actions de manière originale, sans passer par les banques d’investissement : si j’ai bien compris, elles seront vendues aux enchères, publiquement, on verra qui les achète. Mais Wall Street, c’est un grand casino, où les chips circulent à la vitesse de l’éclair : cinq minutes ou deux heures plus tard, elles pourraient tout de même avoir changé de mains. Sans doute les propriétaires actuels en garderont un bon paquet pour eux, mais cela risque de ne pas être assez pour un contrôle à long terme. Microsoft a déjà tenté d’acheter Google il y a quelque temps. Yahoo éliminerait volontiers un concurrent gênant. Rien ne les empêche de faire acheter des actions pour leur compte.

On me dira également que les mêmes personnes, Larry Page et Sergey Brin ainsi que le directeur Eric Schmidt, restent à la tête de Google. Vont-ils vraiment pouvoir ignorer les fluctuations du prix de leurs actions ? Resteront-ils concentrés sur le long terme ? Ou céderont-ils, si le prix des actions baisse, à la pression de Wall Street, à la tentation de la rentabilité au prix de l’inventivité, à la restructuromanie suicidaire (et parfois meurtrière à court et à moyen terme) qui a sonné le glas de tant d’autres entreprises ? Vont-ils devoir oublier, comme tant d’autres boîtes cotées en bourse, que les employés ne sont pas des coûts qui grèvent le budget, mais des atouts qui permettent de prospérer de manière stable ?

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Actuellement, la culture d'entreprise semble être exemplaire chez Google

Peut-être que Google n’a pas le choix. Ou alors, il est possible que la tentation des milliards en perspective soit tout simplement irrésistible.

Mais tout de même… Nous autres, les stakeholders, sommes inquiets. Verrons-nous bientôt notre moteur de recherche favori (je parle pour moi) envahi par des pubs criardes ? La recherche de solutions toujours meilleures, toujours plus rapides et efficaces sera-t-elle abandonnée pour améliorer la cotation ?

En entrant en bourse, Larry Page, Sergey Brin et Eric Schmidt hypothèquent en quelque sorte leur propre destin : eux, au moins, en retireront de l’argent. Espérons qu’ils n'hypothèquent pas en même temps, et qu'ils ne mettent pas en péril, un espace qui est important pour nous, simples stakeholders.

48 commentaires
1)
Carla
, le 26.05.2004 à 07:16

Article très intéressant, merci pour ce cour d'économie dispensé de façon pédagogique.

Carla

2)
Noé
, le 26.05.2004 à 07:17

C'est plutôt effrayant, en effet… Mais il y a quand même 2 points qui me laissent un peu d'espoir:

1) Les dirigents actuels de Google et les employés haut-placés sont déjà très riches, cela n'empêche pas le travail de bien se faire. Espérons que les autres employés en feront de même.

2) Il faut rappeler que Google va mettre en circulation 2 actions parallèles. Il y aura une action publique, représentant une voix. Et une action réservée aux employés de Google, qui représentera 10 ou même 100 voix (je ne me souviens plus exactement et je n'arrive pas à retrouver l'information… Si quelqu'un en sait plus…), qui est instaurée justement pour rendre impossible qu'une entreprise puisse avoir la majorité des voix!
a+
Noé Cuneo

3)
BLUES
, le 26.05.2004 à 08:03

"Microsoft a déjà tenté d’acheter Google il y a quelque temps. Yahoo éliminerait volontiers un concurrent gênant.
Rien ne les empêche de faire acheter des actions pour leur compte" ….

Et voilà, ce dont j'aurais peur si j'étais eux (et nous) … VENDRE SON AME AU DIABLE !!! Grrrrrrrrrrrrrr ! quelle bêtise ils vont faire là … Y'a craindre.
Bref, elle est belle notre société ! même quand les gens partent de bonnes intentions, elles sont très vite récupéré par le buisiness ! et M…. alors.

Merci Anne pour ce cours "boursier" on-line…. Super Extra !
Hum ….. La prochaine fois, peut-être, quelques conseils sur: où et comment investir pour mieux se remplir les poches et devenir nous aussi des requins de la finance ?

(Petite remarque: "qu’un des moteurs de recherche le plus géniaux d’Internet" … c'est pas plutôt: "génial", ou "les plus géniaux")

BLUES

4)
Renaud
, le 26.05.2004 à 08:06

Anne, bien vu.
C'est la triste réalité. On a vécu l'entrée en Bourse dans ma société (fin 2000) comme la consécration. On avait des stock options, on rentrait sur Euronext et sur le NASDAQ, on allait tous être riches. Autour de la machine à café, on se demandait ce qu'on allait faire de tout notre pognon. Certains dessinaient des plans de villa et cherchaient des terrains à constuire. Bref, on a pété le plomb. On surveillait le cours toutes les 5 minutes la premiére semaine. L'action a démarré à 6 euros, elle est monté à quasi 10 et elle est tombé au plus bas à 0,37 centimes. Ben du coup, on n'était pas plus riches qu'avant, voire même moins. Cet électrochoc nous as fait du bien. Ca nous a remit les idées en place.

Dans un autre registre, on parle des clubs de foot en Bourse. A chaque soirée de championnat, les cours vont bouger. Et quand les matches seront achetés, les dirigeants de club seront non seulement poursuivi par la Justice pour corruption mais également par l'AMF (ex COB) pour manipulation de cours.

5)
Carla
, le 26.05.2004 à 08:58

Arrétez aussi ce coté pur et dur aux conotations post soixantehuitarde. Si Google a besoin d'argent pour évoluer, il faut bien qu'ils suivent les règles qui régissent l'économie de marché. Ce n'est pas forcément vendre son ame au diable.
Carla

6)
Fabien Conus
, le 26.05.2004 à 08:58

Il n'y a qu'à voir, l'homme le plus riche du monde (qui a détrôné Bill) est la patron d'IKEA, société qui n'est pas cotée en bourse.

7)
Obi1
, le 26.05.2004 à 09:18

On peut douter que l'argent récolté en bourse sera distribué aux employés pour qu'ils s'achètent des bateaux et des châteaux. Les actionnaires attendent un retour sur leur investissement. Transformer les employés en millionnaires serait une bien mauvaise utilisation de ce capital.

Il n'y a pas grande différence entre une entreprise aux mains de quelques individus ou de milliers d'actionnaires anonymes. Les deux veulent surtout que leur investissement rapporte. Il n'y a qu'à voir toutes ces familles qui ont bâtis leur fortune dans une affaire industrielle. Par exemple la plupart des pharmaceutiques Suisses appartiennent à quelques individus. Ce sont les plus grandes fortunes de Suisses (Bertarelli & Co). En quoi seraient-ils "meilleurs" que des actionnaires? Je ne crois pas que les entreprises pharmaceutiques soient particulièrement philanthropes.

Tout l'article suppose que la bourse n'est intéressée qu'au court terme. Rien de plus faux. Oui, une minorité d'acteurs de la bourse jouent sur des opérations à court terme, mais seul une minorité d'entre eux gagnent quelque chose sur le long terme. Au contraire, tout montre que la bourse est intéressante que sur le long terme. La majorité des actionnaires investissent sur le long terme. Le problème est que la direction des entreprises est intéressée par le court terme, souvent parce que le salaire des dirigeants est basé sur les résultats à court terme…

Je crois que Google va en bourse car ils ont besoin d'argent pour se développer. Microsoft est en train de préparer une offensive massive sur la recherche Internet. Les prochaines versions de Windows incluront un moteur de recherche made in Microsoft. C'est ça le vrai défi de Google.

8)
BLUES
, le 26.05.2004 à 09:20

…. IKEA, société qui n'est pas cotée en bourse …
Et, si l'on cherche bien, il sûrement d'autres exemples du genre !

Alors tu vois Carla ? qu'il y a moyen de se faire de l'argent sans risquer de vendre son âme au diable (M$) — et, à ce que je sache, la philosophie "Ikéiste" n'est post soixante-huitarde !

9)
Renaud
, le 26.05.2004 à 09:20

Oui, l'appel au marché n'est pas inéluctable. Ikea est un bon exemple, il y en a d'autres. Le pire dans le cas de ma société, c'est qu'on n'avait pas besoin de faire appel au marché pour se développer, on avait 800 millions d'euro à la banque (pour un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euro). Mais c'était la volonté du patron de retirer un peu de sous (il avait englouti ses économies et même hypothéqué sa maison au début pour acheter des machines de production), et surtout celle de certains de nos actionnaires, notamment des fonds d'investissements américains et singapouriens, afin de valoriser plus rapidement leur investissement.

10)
Renaud
, le 26.05.2004 à 09:28

quand je repense à l'évolution des moteurs de recherche depuis 8 ou 9 ans, je me dit que Google n'est qu'un phénomène et je ne sais pas s'ils survivront. Yahoo fut le premier, mais son grand avantage par rapport à de "bétes" moteurs de recherche, c'est qu'il classait les sites par catégories et sous-catégories.

Ensuite ce fut l'ére d'Altavista, au moteur réellement révolutionnaire et rapide, avec une grande capacité d'indexation.

Puis vint Google.

Qui sera le suivant?

Ca fait des années qu'on a Sherlock dans Mac OS. Je m'en sers peux, je le trouve lent et pas trés bon, même s'il n'est guère qu'une interface aggrégant différents contenus issus de moteurs externes. Alors, un Search engine dans Longhorn, pourquoi pas? Il y a déja un moteur d'indexation et de recherche pour du contenu local.

11)
Renaud
, le 26.05.2004 à 09:38

Anne, une question.
Tu écris "Yahoo éliminerait volontiers un concurrent gênant. Rien ne les empêche de faire acheter des actions pour leur compte."
N'y aurait-il pas un risque de blocage d'une telle fusion, notamment par rapport au droit de la Concurrence? La Commission Européenne, et notamment Mario Monti, y serait probablement peu favorable. Sans parler des US, avec la Federal Trade Commission.
Je vois bien Microsoft porter plainte pour abus de position dominante contre Yahoo/Google :)

12)
François Cuneo
, le 26.05.2004 à 11:36

Tout cela est en effet assez inquiétant, mais je ne sais pas pourquoi, je fais assez confiance au trio à la tête de cette maison.

Je pense qu'ils savent ce qu'ils font. Je l'espère en tout cas.

Parce que leur expérience et leur gestion d'entreprise, nom de dzou, elles font envie! On se dit que le monde n'est pas encore foutu et tout pourri quand on les lit ou on les écoute!

13)
marief
, le 26.05.2004 à 12:04

La morale de l'histoire, c'est qu'il vaut peut-être mieux payer (après l'avoir essayé gratuitement) 35 $ pour le meilleur et de loin : DevonAgent, fait par une société britannique qui a aussi des freewares géniaux et dont le produit-phare est DevonThink.

14)
Enrico
, le 26.05.2004 à 12:30

Il y a 6-8 ans, google n'existait pas, la recherche sur le web, c'était Altavista. D'ici quelques années, googles sera là ou Altavista est aujourd'hui, et il y aura un/des successeurs, et le terre continuera à tourner ;-) . On peut avoir un peu de nostalgie, mais honnêtement la déscente prévisible de google n'est pas une cata.

15)
Gilles Tschopp
, le 26.05.2004 à 13:06

Trouvé sur http://switzerland.isyours.com/d/wir_ueber_uns/aboutuslematin.html

"Ingvar Kamprad : 14 à 15 milliards
Agé de 76 ans, le fondateur d’Ikea traîne une réputation de pingre. Celui que Bilan appelle "L’oncle Picsou qui venait du froid" fait régulièrement ses courses à la Migros de Romanel-sur-Lausanne. En toute discrétion, sans signe extérieur de richesse, ni garde du corps. Il possède une vieille Volvo, habite une maison qui ne se distingue en rien de celle d’un petit propriétaire, et prend l’avion en classe économique. Il vient d’annoncer son retrait définitif du géant du meuble suédois. Ses fils s’apprêtent à en reprendre les rênes."

16)
pem
, le 26.05.2004 à 13:18

Je pense que le risque de voir la qualité de google baisser à cause de l'entrée en bourse est faible, voire très faible : de nombreux concurrents tentent de se faire une place sur le marché (dont le nouveau moteur de yahoo, qui est loin d'être le plus mauvais).

De plus, il est très facile de changer de moteur de recherche, et c'est ça qui garantit qu'ils ne se reposent jamais sur leurs lauriers, doivent toujours être les meilleurs… à moins que Microsoft, dans leur prochain OS, n'intègre la recherche MSN fortement et que tout le monde l'utilise ; là les risques seraient énormes :
– un moteur de recherche de très mauvaise qualité est utilisé massivement, et met en péril la survie des concurrents ;
– il est difficile de s'en défaire à cause de son intégration poussée au système ;
– l'information peut être très facilement manipulée, ou censurée au besoin (genre on cherche "Linux" dans le moteur et la première page à sortir est : pourquoi windows est mieux que linux, sur le site crosoft)…

A mon avis, Google est une société saine, et le restera tant qu'elle ne se fera pas racheter totalement, mais gageons que moins de 50% du capital sera ouvert.

17)
Anne Cuneo
, le 26.05.2004 à 14:25

Les craintes que j'exprime sont un peu les miennes, mais beaucoup celles de toutes sortes d'experts, dont je n'ai pas le nom sous la main parce que je suis actuellement loin de chez moi. Le danger que Google se retrouve à poil en dépit de toutes les précautions prises était assez bien expliqué dans une émission de la BBC (oui, je sais, questions références je suis nulle, aujourd'hui; je crois que c'était début mai, ou alors fin avril…) par d'éminents économistes qui n'étaient pas tous d'accord entre eux, mais étaient assez d'accord pour dire que le risque existait. Renaud confirme ce que disaient ces experts, et que confirmaient des employés ou ex-employés de boîtes qui avaient, comme on dit, ouvert leur capital. Et les boîtes en question avaient plus ou moins vite sombré dans une culture d'entreprise qui n'en était plus une.
Pour ceux qui parlent des sociétés gérées par un seul patron:
Mon argumentation n'est pas morale. Je ne me prononce pas, dans cette démonstration, sur la valeur des entreprises, c'est un autre débat, je parle d'une méthode de se procurer des capitaux et des intérêts des shareholders (détenteurs d'actions) face aux stakeholders (détenteurs d'enjeux autre que l'argent).
Et si de fins limiers de la bourse me disent qu'en dépit de tous les garde-fous (très originaux) mis en place par le trio de Google, le danger existe tout de même, j'ai tendance à les croire. D'autant plus que ces mêmes courtiers en bourse "regrettaient" unaniment la démarche de Google.
Je n'ai jamais dit que Google serait moins bon d'être entré en bourse: je me suis demandé si la recherche resterait en pointe.
Et bien entendu, un jour quelqu'un d'autre peut proposer un autre moteur de recherche, meilleur que celui-là… C'est la vie.
La question que tu me poses, Renaud, me dépasse, il faut la poser à un expert.
Quant au court terme ou long terme à la bourse, c'est aussi un très long débat, les experts ne sont pas d'accord entre eux là-dessus, mais pour rester entre nous, je trouve qu'il y a une contradiction dans ce que dit Obi1 – mais malheureusement je n'ai pas la possibilité en ce moment d'entrer dans ce qui serait encore un autre argument…
Un dernier mot qui n'a rien à voir avec "être soixant-huitard": ce serait tout de même triste que Google tombe entre les mains de Microsoft. Je suis contre les cartels, surtout lorsque ce sont des cartels de UN, c'est-à-dire des monopoles, et Microsoft a en ce qui me concerne assez de mainmise sur l'informatique comme ça. Parce que lorsqu'il y a monopole, alors là oui, on peut parler de régression; ce n'est pas une opinion, c'est une constatation faite maintes fois par les gens les plus divers, qu'ils soient ou non "soixante-huitard".
Anne

18)
Carla
, le 26.05.2004 à 14:39

Mais blues investir son argent en bourse, ce n'est pas vendre son ame au diable, la preuve, pour me constituer une retraite, je n'attends pas aprés les cotisations que j'ai payées car je sais trés bien que cela ne me permettra pas de vivre a l'age de la retraite et depuis plus de dix ans nous investissons une partie de notre salaire dans des sicaves actions et comme le disait trés bien Obi1, le meilleur placement a long terme reste la bourse.
Comme tout actionnaire, j'attends des dividendes et c'est normal aprés tout, non!!!
Carla

19)
Renaud
, le 26.05.2004 à 14:51

le paradoxe de la bourse c'est les stock options qu'on octroie aux salariés (ou carrément des actions). Parce qu'on les enferme dans un systéme ou on peut en arriver à leur expliquer "pour que ton paquet d'actions te rapport plus en tant qu'actionnaire, hé bien il faut qu'on te vire, en tant que salarié".

Ceci dit, je n'ai rien contre le partage des fruits du succés entre tous dans l'Entreprise, en fonction du niveau de contribution de chacun.

20)
BLUES
, le 26.05.2004 à 17:01

"le meilleur placement a long terme reste la bourse"
Ah oui ? … eh combien y ont laissé leur plumes ? (j'en connais ! et du jour au lendemain .. pfuitttttt, plus rien)
Perso je ne crois pas à l'argent facile … comme ça sans rien faire ! Sans compter que de cette façon, j'ai toujours l'impression qu'on "entube" le tiers-monde et les "pauvres" en général… la bourse m'a toujours semblé quelque chose de virtuel et si peu équitable … (ok… là je fais mon 68-huitard)

Je pense (et j'en suis même sûr) qu'à l'heure actuelle, le meilleur investissement qui reste, est l'immobilier, ou le terrain à bâtir .. DU DUR et du SOLIDE qui ne se dépréciera pas ! Mais louer ou construire, c'est des tâches à assumer qui prennent bien plus la tête (et souvent les bras, voir ton énergie) que le "boursicotage" !
BLUES

21)
Renaud
, le 26.05.2004 à 17:10

Blues: on va prendre la question à l'envers.

C'est vrai que l'argent facile, ca n'est guère réjouissant. Mettons de côté le comportement de boursicoteur acharné irresponsable (sur les bords), qui ne fait ca que pour le pognon facile et non pour faire fructifier son épargne (le cas qu'aborde justement Carla).

Les SICAV en actions, c'est "un peu" comme les livrets de la Caisse d'épargne en plus moderne. L'investissement à long terme par ce biais la apporte de la stabilité aux marchés financiers et aux entreprises. Les fonds d'investissements, tels Calpers, qui placent l'argent à long terme, veulent voir une croissance stable et soutenue à long terme, pas la martingale en 6 mois. Ce sont les Hedge Funds les plus dangereux car ils travaillent sur des capitaux placés à court terme.

L'immobilier, parlons en. Un terrain ca n'est pas forcément une valeur sure à long terme. Si une centrale nucléaire ou une déchetterie vient s'ouvrir à côté, le terrain il ne va plus valoir grand chose. Ou bien sans aller jusqu'à de tels extrémes, le joli terrain avec vue dégagée sur la mer, et le complexe immobilier qui vient se construire, gachant la dite vue.

Une maison, passé un certain temps, il faut faire d'importants travaux de rénovation. Si tu la mets en location, les normes sont de plus en plus stricte (plomb, termites, amiante, etc..) et les revenus dégagés pas aussi important que ca.

22)
Carla
, le 26.05.2004 à 17:25

Renaud, je suis tout a fait d'accord avec ton approche.
Au sujet de l'immobilier je te complèterai en affirmant que c'est parfois trés hasardeux et j'en veux pour preuve le cas d'une amie qui a acheté un studio pour se faire des revenus complémentaires et qui depuis plus d'un an a un locataire qui ne paie pas.
Non seulement cela ne lui rapporte plus rien mais elle a en plus des frais d'huissier et d'avocat.
La galère.
Rien ne vaut pour préparer son avenir ou celui de ses enfant, les sicav action et l'assurance vie qui sont exonérés de droit de succéssion.
Carla

23)
Renaud
, le 26.05.2004 à 17:41

Carla, il existe des assurances auquels on peut souscrire (ca doit représenter 10-15% du loyer), qui versent les loyers en cas de défaillance du locataire et qui prennent en charge les frais d'huissier et de justice pour obtenir réparation. Ca n'est pas donné, comme toute assurance, mais ca procure une certaine tranquillité.

L'assurance vie est également un excellent produit, tu as raison de le mentionner.

24)
Carla
, le 26.05.2004 à 17:53

Oui Renaud, je connais ce genre d'assurance mais si c'est la mème chose que les assurances proposées si tu tombes au chomage, je n'en pense rien de bon et comme je disais a mon amie, elle aurait du demander une caution solidaire des parents, cela vaut toutes les assurances.
Carla

25)
ToTheEnd
, le 26.05.2004 à 18:52

Bon, bon, Anne a parlé d'un sujet que j'aime bien (les finances, pas forcement Google)… alors je vais un peu tremper mon grain de sel.

Anne, je trouve que tu dépeins l'entrée en bourse comme un mal nécessaire… mais que fondamentalement, tu espères que cela ne mettra pas à mal la société, que ce soit dans la "qualité" de ses produits, l'approche sociale et les idées de cette dernière. Tous les cas que tu cites sont les pires… mais il y a des boîtes pour qui rentrer en bourse a été la garantie d'un succès et d'une maîtrise de la société par leur fondateur (de part certains aspects, Apple en est un bon exemple).

Jusqu'à vendredi dernier, on ne savait pas grand chose sur cette IPO. Toutefois, depuis le 21 mai, on peut lire le S-1 (formulaire d'inscription à la Security and Eschange Commission). Pour ceux qui comprennent l'Anglais, vous y trouverez beaucoup d'infos:

http://www.sec.gov/Archives/edgar/data/1288776/000119312504093053/ds1a.htm

Le prix de vente des actions n'a pas encore été fixé, mais on sait que Google espère lever 2.7 milliards de dollars au travers de cette entrée en bourse.

La première chose que Google a fait et qui est original dans le cadre des IPO en général, c'est de déclarer les 31 banques et société de courtages avec lesquelles elle va travailler (normalement, il n'y a pas plus d'une dizaine d'organismes financiers). Cela permet aux gens (futurs acheteurs) d'ouvrir un compte dans ces établissements afin de pouvoir bénéficier d'un prix "favorable" mais surtout d'avoir une "priorité" vis-à-vis des acheteurs qui ne sont pas inscrits dans ces établissements.

De plus, la méthode d'entrée en bourse adoptée par le management (Larry Page et Sergey Brin) est particulière et s'appelle "Dutch Auction". En gros, cette méthode originale et non appliquée par les IPO de folies des années 98-02 permet de juguler quelque peut la demande afin de rester dans des prix raisonnables. En gros, les gens qui veulent acheter doivent déclarer combien ils en veulent et combien ils sont prêts à mettre avant que le titre soit mis officiellement en bourse. Pour être plus pragmatique, admettons que Google vend 100 millions d'actions mais que les acheteurs promettent d'en acheter 1 milliard. Seul les 100 millions d'actions au prix le plus élevé seront octroyées au prorata des demandes. Cette méthode à pour intérêt de ne pas trop exciter les cours en début de séance (mais bon, cette méthode ne garantit pas à 100% qu'il n'y aura pas de spéculation, le titre peut tout de même faire l'objet d'une grosse spéculation sur les premières heures, voir premiers jours de courtage).

Tant que les fondateurs ou actuel président gardent 50.1% des parts, personnes pourra venir les ennuyer. Je ne dis pas qu'il ne peut pas y avoir de "pression" de la part des actionnaires (classe A ou B), mais toutes les décisions seront dans les mains de ces gens puisqu'ils auront la majorité au conseil d'administration.

Quelques points intéressants:
– Pour le moment, 95% des revenus de Google (revenus 2003: 961 millions de dollars…) proviennent de la pub… c'est énorme comme pourcentage et c'est pas étonnant qu'ils essaient de sortir de nouveaux produits afin de générer des revenus dans d'autres secteurs.
– Pour les années à venir, et malgré les bénéfices (plus de 105 millions pour 2003), ils ne verseront pas de dividendes (c'est pas grave, Microsoft a commencé l'année dernière seulement alors qu'ils ont 40 milliards en banque!).

Le dernier truc qu'il manque, c'est combien d'actions Google souhaite mettre sur le marché car pour le moment, rien est fixé. La seule chose qu'on sait, c'est qu'ils veulent lever 2.718 milliards de dollars avec des actions à 0.001 dollar… Bien sûr, le titre ne sera jamais à ce prix, c'est juste pour indiquer ce qu'ils cherchent à obtenir.

Bref, quitte à passer pour un gros capitaliste de bas étages, je trouve cool d'investir en bourse, voir même jouer en bourse car il ne faut pas oublier qu'avant tout, on place son argent dans quelque chose auquel on croit. Que ce soit parce qu'on aime le produit ou parce que le business plan nous parait attractif. Perso, j'ai investi dans Apple à plusieurs reprises et je n'ai jamais été déçu!

T

PS: purée, c'était long. Vous trouverez beaucoup d'infos sur cette IPO ici: http://www.google-ipo.com/

26)
BLUES
, le 26.05.2004 à 18:59

"Les SICAV en actions, c'est "un peu" comme les livrets de la Caisse d'épargne en plus moderne. L'investissement à long terme"

Ah … Ok, vu sous cet angle, je comprends mieux … ce n'est donc pas réellement du boursicotage … Là, je suis d'accord avec un sytème du genre …

Et concernant l'immobilier, n'oubliez pas qu'ici en Suisse, seul 25 à 28 % des gens sont propriétaires. Le terrain il y en a peu et il est très très cher (par exemple dans ma région, comptez en moyenne 300.- CHfr le m2 (200 Euros), il faut général 700 à 800 m2 pour construire). L' "investissement immobilier" correspond donc mieux à notre petit pays.

27)
Obi1
, le 26.05.2004 à 21:03

"le meilleur placement a long terme reste la bourse". Ca, personne ne le sait. C'est vrai si on observe le passé et qu'on pense qu'il va se reproduire. C'est valable pour les optimistes…

BLUES: "la bourse m'a toujours semblé quelque chose de virtuel et si peu équitable". Pourtant toutes les caisses de pension, les assurances et mêmes l'AVS (assurance vieillesse publique en Suisse) placent notre argent en bourse. En ce qui me concerne au moins, j'espère qu'elles visent le loooooong terme. ;-)

Difficile de trouver en Suisse (et ailleurs) quelqu'un qui ne soit pas un "vilain" actionnaire.

28)
jean-Christophe Courte
, le 26.05.2004 à 22:05

T " PS: purée, c'était long."
Non, c'est très bien comme explication et tu brises qq tabous… Bien et réaliste.

29)
Okazou
, le 27.05.2004 à 03:35

Merci, Anne, pour ce très important questionnement. Sur Cuk.ch, tout est décidément possible !

Une des logiques morbides du libéralisme est la disparition de toute concurrence.
La logique boursière actuelle impose la rentabilité en croissance constante, coûte que coûte, sous peine de disparition de l'entreprise incapable d'y satisfaire.
Dans ce contexte, l'unique but d'une entreprise est, non pas de répondre aux demandes et aux besoins d'une société humaine mais de se soumettre aux seuls diktats des actionnaires. [b]L'utilité sociale d'une entreprise n'est désormais plus sa raison d'être.[/b]

La logique d'une société humaine organisée est le service à la population. Tout y est orienté vers l'homme.

Sans vouloir jouer ici les Madame Irma, ne serait-il pourtant pas raisonnable de penser que les prétentions trentenaires de la religion libérale ayant atteint leur acme avec la guerre Anglo-Saxons/Irakiens (captation illégale du pétrole d'un pays souverain – pur acte de piraterie), nous pouvons désormais espérer la chute de l'emprise anglo-saxonne sur le monde ?

Je laisse imaginer à chacun ce que des politiques démocrates courageux pourraient apporter aux populations à travers le monde. Le XXIe siècle pourrait enfin être celui des Droits de l'homme.

Je m'éloigne trop de la Bourse ? Vraiment ? ;-)

Nous avons le choix ! La théorie économique libérale n'est qu'une théorie parmi beaucoup d'autres mais elle est la plus destructrice du tissu humain.

30)
Nicolas Mirkovic
, le 27.05.2004 à 08:53

Merci Okazou pour nous parler enfin un peu d'humain, avec ces joyeux boursicoteurs on finirait par oublier, par exemple, ce que rappelle pourtant Anne Cunéo dans son article : cette logique de rentabilité boursière qui a poussé à tant de licenciements ces dernières années. Sans parler de ceux qui ne sont pas licenciés mais payés avec les restes ; tous ceux qui pourtant produisent la richesse de l'entreprise mais qui n'en profitent pas. Le grand patron peut gagner 175000 euros par mois, c'est surtout avec l'aide sociale, donc avec nos impôts que les salariés de son entreprise pourront vivre.
Bien sûr, nous baignons dans une information uniformément libérale (chaînes TV bien sûr, mais aussi maintenant presque tous les grands quotidiens qui appartiennent d'ailleurs à de grands groupes côtés en bourse), difficile de trouver une pensée alternative (qu'il faut tout de même connaître avant de la qualifier de "post-soixantehuitarde", ce qui est un peu faible comme argument ;-))
En essayant peut-être :
http://www.monde-diplomatique.fr/
Et pour un cas d'école :
http://www.monde-diplomatique.fr/2004/03/LORDON/10897

31)
zit
, le 27.05.2004 à 10:58

merci et bravo okazou
éloignes toi de la bourse comme ça, c'est bon!
c'est vrai que sur cuk, tout est possible!

32)
ToTheEnd
, le 27.05.2004 à 11:44

Comme d'habitude… l'inverse m'aurait étonné.

Si je devais faire un parallèle, je pense qu'il faudrait fermer Internet parce que le fait que des pédophiles en profitent, c'est la honte (d'ailleurs, la poste aussi devrait être fermée). Je pense qu'il faudrait couper le réseau des téléphones portables parce que c'est grâce à eux que des terroristes peuvent diriger leurs opérations (accessoirement, on sera moins dérangé dans les cinémas). On devrait infliger aux sociétés qui licencient 1 milliard d'Euros d'amende pour chaque employé quelle renvoie (on sauvera peut être pas la société, mais on leur fera passer l'envie de licencier). Ceux qui font des bénéfices grâce à la bourse devraient être taxé à 101% (demander aux investisseurs de payer leur gain plus 1%, ça leur ferait passer l'envie de spéculer). Etc. J'arrête là.

A voir le mal partout, c'est sûr, il est partout.

Penser que TOUS les dirigeants d'entreprise ne souhaitent qu'une chose, soit asservir le peuple, c'est un peu comme de penser qu'il n'y a qu'un modèle de pensée unique qui peut fonctionner… et tant qu'à faire, plus le sien que celui des autres. Vivement que la Korée du Nord ou la Chine puisse instaurer leur vision au monde… je me réjouis.

Assurément, des abus sont commis dans tous les milieux, des plus gauchos (6ème fois) au plus droitos (1ère fois)… Mais bon, vu mon expérience dans l'industrie du travail (pratiquement 20 ans, c'est pas beaucoup, mais c'est une base), j'ai vu de tout et surtout, j'ai vécu de tout et j'ai pas peur de le dire, j'ai trouvé que certaines multinationales ou sociétés régionales avaient un sens des valeurs humaines, sociales et professionnelles élevées… tout en gagnant de l'argent. Dingue hein?!?!

Ma philosophie dans la vie est plus nivelée par le haut que par le bas. Toujours reprendre les pires exemples pour TOTALEMENT rejeter un concept, une façon de faire ou une idéologie, c'est pour moi faire preuve d'une jolie cécité…

Mais bon, comme la société offre un certain support pour les gens aveugles, tout va bien.

T

33)
François Cuneo
, le 27.05.2004 à 12:13

Le problème ToTheEnd, c'est qu'actuellement, on ne va pas vraiment vers le mieux, et ce sont ces sociétés qui font beaucoup d'argent qui nous dirigent.

Donc je ne suis pas certain que la cécité soit forcément du côté auquel tu penses.

Il est certainement dans les deux camps, mais depuis pas mal de temps, ce soit les "droitos" qui mènent la barque, et pas forcément où c'est le plus joli…

34)
ToTheEnd
, le 27.05.2004 à 12:42

Mmhhhh, que je comprenne bien le problème:

Nous sommes jusqu'à nouvel ordre dirigé par des politiciens qui sont eux-mêmes élus par le peuple mais qui sont dirigés par les sociétés. C'est juste?

Alors, est-ce que c'est moi ou est-ce que le peuple fait les bons choix quand il vote?

Oh, je connais la réponse du "il [le peuple] ne vote pas pour le bon parti et il se fait avoir par des arguments fallacieux", mais penser en terme de "la gauche est mieux que la droite", ça me fait bien rire. Si des partis arrivent à imposer des idées débiles, c'est bien parce que l'opposition ne vaut rien. Et si l'opposition gagne mais qu'on se retrouve avec des idées tout aussi débiles… je vois pas très bien ce qu'on gagne.

Comment penses-tu que le canton de Vaud soit arrivé à une dette cumulée supérieur à 6.5 milliards de CHF?? Il faut dire merci de l'extrême gauche à l'extrême droite… La seule compétence de ces gens, c'est de dire que c'est de la faute à l'autre ou que les rentrées d'argent étaient en dessous des prévisions… Ca c'est de l'argumentation que je peux retrouver dans une cour d'école de maternelle (ok, les gamins utilisent moins de mots).

Si c'est les politiciens qui défendent mal les intérêts du peuple, hé bien le peuple ne peut s'en prendre qu'à lui-même… Pour moi, j'ai déjà dit ce que je pensais de la politique… se battre des années pour savoir si un verre d'eau est à moitié plein ou à moitié vide, je trouve ça lamentable et c'est ce que ces gens font toute la journée.

T

35)
BLUES
, le 27.05.2004 à 12:52

"Pour moi, j'ai déjà dit ce que je pensais de la politique… se battre des années pour savoir si un verre d'eau est à moitié plein ou à moitié vide…. "

he bien TTE, montons le parti "Cuk", ni à droite, ni à gauche, ni dans les extrêmes — bien au contraire !
Les thèmes de la liste Cuk: "des décisions claires et rapides, sans concessions" — "au poteau les idées débiles" — "plus de Mac et moins de PC" — "la connection au Web rapide pour tous" .. etc.. etc… (Je te laisse compléter)

Je propose: François comme président et TTE comme vice président !
OUAIS

36)
François Cuneo
, le 27.05.2004 à 13:17

TTE, en fait, en résumé, quand je vois ce qu'il se passe aux USA au niveau de la pourriture de l'argent qui corrompt tout, y compris les élections, il faudrait voir à ne pas l'oublier, je n'arrive plus à être objectif!

Tiens, à ce propos, mon 50mm 1.4 est une petite merveille pour les photos de classe!!

37)
Nicolas Mirkovic
, le 27.05.2004 à 14:29

ToTheEnd, la caricature que tu proposes laisse difficilement présager d’une réelle volonté de discuter… Le “parallèle” que tu prétends établir laisserait par exemple supposer que l’on a pu écrire ici qu’il fallait interdire la bourse ? ou les patrons ? ;-)
Qu’il y ait des entrepreneurs aux idées philanthropiques, je n’en doute pas une seconde, le problème est que l’on ne peut pas se contenter d’attendre en ce domaine leur bonne volonté… Je serais même plus radical que toi en considérant comme normal qu’un patron cherche à réaliser le maximum de profits.
En revanche il appartient à la LOI de réguler et d’assurer leurs justes répartitions. Ce que chacun entend par “juste” est ensuite évidemment affaire d’orientation politique, mais force est de constater, au vu de la multiplication des “plans sociaux” (nouvel euphémisme néolibéral quand on se fait virer), de la part salariale toujours plus faible, des régressions sociales en tous genres, que le libéralisme forcené a de beaux jours devant lui.
L’exemple de Moulinex auquel je renvoyais en est un “bel” exemple, et je précise, puisque notre société apprécie les experts de tous poils, que l’article n’est pas signé par un journaliste exalté post-soixantehuitard, mais par un économiste qui enseigne à l’institut d’études politiques de Paris.
En France, ce libéralisme est aussi bien servi par un Jospin signataire au sommet de Barcelone (puis-je également suggérer la lecture de cet excellent article :
http://www.monde-diplomatique.fr/2002/04/CASSEN/16407) qu’un Raffarin aujourd’hui. Pour autant, on ne saurait se limiter au constat “tous les mêmes” que tu sembles avancer : ce rejet en bloc du politique favorise d’autant plus le retour de la “loi naturelle” (de la jungle ?) qui se traduit, dans nos sociétés du XXIème siècle, par une marche vers la dictature des marchés.
Il n’est pas question de tout rejeter en bloc comme tu l’écris, mais bien de s’informer…

38)
ToTheEnd
, le 27.05.2004 à 19:25

Nicolas: mon parallèle ne reflète pas ta volonté d'interdire les patrons ou la bourse… je n'ai pas écrit que tu souhaitais interdire ceux-ci… Relis un peu mieux.

Ton argumentation repose sur un point (majuscule): la loi. Selon tes dires (arrête-moi si je reprends mal ta pensée) elle doit servir à définir un cadre, des limites dans lesquelles les sociétés ont le droit d'évoluer (financièrement, socialement, etc.). Alors de nouveau, c'est qui qui crée les lois et les faits respecter? Ne serait-ce pas le pouvoir exécutif et législatif?? Sauf erreur eux-mêmes placés à ces fonctions par le peuple lors de scrutin ou votation??? Ou j'ai pas encore bien compris concept.

Donc on revient au problème de départ. Si les gens ne sont pas contents, peut être devrait-il mieux voter pour voir si le verre est à moitié vide à gauche ou à moitié plein à droite… Pourtant en France et en Suisse, j'ai l'impression qu'il y a eu de tout politiquement ces 25 dernières années… que ce soit au niveau présidentiel ou sur le plan ministériel (une représentation à 180° on va dire)… Tout l'art de la politique c'est donc de faire croire que tout serait mieux avec lui ou son parti qu'avec les autres… mais bien sûr (comme à la maternelle je vous dis)!

On l'a bien compris avec tes 25 liens sur le monde-diplomatique.fr (vu l'insistance, il semblerait que c'est la nouvelle bible des Socio-Justes), les gens devraient être mieux informés. Peut être faudrait-il rendre ce journal obligatoire, comme les impôts.

Le seul problème, c'est que lire quelque chose c'est pas forcément le comprendre… un peu comme quand on lit le programme d'un parti politique. Il faut croire qu'il y a quand même une certaine prise de conscience de la population puisque toutes les statistiques le montre, les gens votent de moins en moins (Suisse et France). Sauf erreur de ma part, il me semble que le taux de participation en Suisse tourne autour de 30 à 35%… et c'est en baisse constante. Pourquoi? Est-ce que les gens sont résignés sur le fait que rien ne changera, quelque soit le parti qui sera élu? Ou est-ce que les gens sont tout simplement blasés du formidable droit qu'ils ont malgré des prédécesseurs qui l'ont acquis dans la douleur et souvent le sang?

Oui, oui, le système va mal, mais je reste convaincu que c'est un pointant le meilleur et pas le pire qu'on l'améliorera. Pointer sans arrêt le bas, c'est le viser, pas s'en détacher.

T

PS: tout ça parce que Google va rentrer en bourse.

39)
XXé
, le 27.05.2004 à 19:36

Renaud : Carla, il existe des assurances auquels on peut souscrire (ca doit représenter 10-15% du loyer), qui versent les loyers en cas de défaillance du locataire et qui prennent en charge les frais d'huissier et de justice pour obtenir réparation.

Bon, je vais peut-être en rajouter sur un truc que j'aurai loupé dans cette masse de réactions, mais pour info, en France en tout cas, les assurances "loyers" coûtent dans les 4 % et pas 10 à 15.
Et contrairement à ce que dit Carla, ça n'a strictement rien à voir avec les assurances chômage.
Les garanties de loyer sont très intéressantes et apportent une tranquillité d'esprit et même bien plus que ça puisque certaines personnes ont pu accéder à la propriété locative grâce à ces produits, le risque devenant quasi nul.
Mias bon, on est loin de Google, là…

40)
Renaud
, le 27.05.2004 à 22:43

XXé: tu as raison. En fait, le mari de ma cousine est agent immobilier et les 10-15% incluait les frais de gestion, c'était donc un prix "tout compris". Par contre, 4% ca me parait faible, il doit y avoir un prix minimum, mais je te fais confiance sur ce point.

41)
Nicolas Mirkovic
, le 28.05.2004 à 01:23

TTE : Je vais répondre sans fournir aucun lien ;-)
Je préfère en tous cas l’échange d’arguments, qu’il soit ou non accompagné de liens, plutôt que la dérision facile (bible des socios-justes…) qui emporte peut-être l’adhésion des plus fatigués mais ne constitue précisément pas un argument dans le débat.
En France, non seulement il n'y a pas “eu de tout” ces dernières années, mais à quelques aménagements sociaux près, à la marge, la même politique. Les grands faits politiques sous Raffarin qui vont affecter durablement la société française, comme par exemple la réforme des retraite passées ou la privatisation progressive d’EDF-GDF, ont été décidés sous Jospin. Avec quelques différences de méthodes sans doute, un choix plus affirmé chez l’actuel (encore qu’il y aurait à gloser sur l’énorme hypocrisie qui entoure le “simple” changement de statut d’EDF), une invocation chez le précédent de la fatalité des choix européens.
Cette pseudo-fatalité, cette impuissance prétendue du politique pour justifier ses choix est d’ailleurs probablement l’une des grandes raisons du désengagement citoyen actuel que tu évoques (pourquoi voter si tout dépend de la “croissance”, ou des prescriptions de l’OCDE, etc.).
Mais nous sommes peut-être en train de transformer les commentaires sur CUK en tribune politique, ce qui n’est sans doute pas leur vocation première même si l’article d’Anne Cunéo s’y prêtait plus que les autres.

Une remarque tout de même sur le commentaire final de ToTheEnd (“c'est un pointant le meilleur et pas le pire qu'on l'améliorera)”, puisqu’il pourrait tout aussi bien s’appliquer aux bugs des logiciels informatiques (attention, il y a de la dérision mais aussi un argument…) : que François cesse de râler avec sa notation suisse des milliers, ce n’est pas en pointant le pire mais le meilleur dans Panther qu’on l’améliorera… ;-)

42)
Okazou
, le 28.05.2004 à 04:50

Hé oui, Nicolas, la « loi naturelle » des barbares, qui considèrent, à juste titre, que l'homme est un animal, mais qui oublient un peu vite qu'il n'est pas une bête…

La secte libérale est parvenue, ces trente dernières années, à se débarrasser, pour partie ou totalement, de ce qui pouvait entraver sérieusement l'établissement du dogme : les garde-fous de la démocratie.

— Dénigrement systématique de la politique et des politiciens – :
     – « Le pays doit être géré comme une entreprise. Rien n'est plus important que les entreprises. Le pays tout entier doit se mettre au service des entreprises. Les patrons au pouvoir ! Admirons ces hommes d'exception (dont l'homme de la rue n'est pas digne) et pardonnons à l'avance toutes leurs offenses. Ce sont les serviteurs zélés et attentionnés du dieu-marché. »
     – Abandon de la primauté du politique sur l'économique
     – Le nouveau dieu tout-puissant (Baal moderne nourris de carcasses de chômeurs imméritants), le « marché » seul (mais-qui-c'est-celui-là ?- pur artefact), commande, ordonne et exige les sacrifices nécessaires à sa puissance. C'est simple, sans le marché, le monde s'écroule. Si, si ! Y croire rassure tellement les minus habens du biotope boursier…
— Appropriation des medias :
     – Rachat pur et simple de groupes de presse et d'édition et de médias par les marchands de canons (Dassault, Lagardère)
     – Création d'écoles privées de journalisme pour former les jeunes journalistes au moule du libéralisme
     – Mutation des journaux télévisés et mise en spectacle de l'information (modèle presse « people ») : 1% de politique – 2% d'information – 97% de faits divers racoleurs, morbides ou pleurnichards. Démagogie maximale.
— Criminalisation des mouvements sociaux :
     – Des syndicalistes sont punis pour des actions syndicales jugées comme des désordres ordinaires
     – Des syndicalistes sont convoqués par la justice pour être inscrits au fichier génétique – comme des violeurs d'enfants (Marseille)
— Démantellement des acquis sociaux :
     – On privatise à-tout-va hôpitaux, écoles, sécurité sociale, poste, téléphone, Eau, énergie (gaz et électricité) et tout ce qui fondait la structure de la société moderne
— Création de l'insécurité sociale :
     – On place les êtres humains en condition permanente de crainte, d'insécurité, de peur. Quand l'homme ne sait pas de quoi demain sera fait, il se soumet au pouvoir en place et accepte l'inacceptable. Esclavage moderne. Lobotomisation par la menace d'un lendemain qui pourrait être pire. L'avenir comme une épée de Damoclès.
— L'Ètat présenté comme cause de tous les maux :
     – « Il est injuste de payer des impôts » – disparition de l'État par manque de vivres.
     – Haine du fonctionnaire, agent de l'État et du service public. Ils sont fainéants et improductifs.
     – La Loi républicaine impose trop de contraintes aux honnêtes entrepreneurs. Il faut déréglementer !
— Le mensonge à tous les étages :
     – Plus c'est gros, plus ça passe. Refus de l'évidence et de la preuve.
     – La communication publicitaire érigée en vérité indiscutable. Raffarinades libérales grotesques.

Rêves fous d'un retour à la barbarie où le boursicoteur s'imaginerait être devenu un Attila triomphant chevauchant avec morgue sa BMW au nombre incalculable de soupapes sous le regard supposément admiratif du bas peuple soumis … J'EXIIIIIIIIIISTE !

•••••
Sur la palette politique de ce siècle naissant se distinguent : les libéraux (de gauche, de droite et d'extrème-droite), les non libéraux (de droite, de gauche et d'extrême-gauche).
Les zozos libéraux qui espèreraient dénigrer la politique ont du mourron à se faire et quelques couleuvres à avaler. Droite non libérale et gauche non libérale, dans les dernières élections françaises, ont eu la faveur des électeurs. Les libéraux sont désormais ultra-minoritaires mais leur surdité (tout le monde ne peut être aveugle !) les empêche de le savoir. Il faudra répéter le message.
C'est tout con, une urne. Ce n'est même parfois qu'une maudite boîte pleine de coups de pied au cul.

La meilleure réponse à opposer aux libéraux, c'est renforcer et développer la SOLIDARITÉ ! (Leur bête noire absolue sera la cause de leur perte).

P.S. : Je suis, bien sûr, heureux de mon passé soixante-huitard. Quelle belle époque et quelle lucidité partagée !
Nous dénoncions – sans preuves – un monde marchand à venir avec ses cortèges d'injustice et de médiocrité, avec ses vies brisées et ses guerres, avec ce déséquilibre Nord-Sud indécent, avec ses dégâts collatéraux sur notre belle planète.
Désormais, les libéraux étant passés, les preuves nous submergent.

Exit.

Nous avons le choix ! La théorie économique libérale n'est qu'une théorie parmi beaucoup d'autres mais elle est la plus destructrice du tissu humain.

43)
François Cuneo
, le 28.05.2004 à 08:22

Nicolas<que François cesse de râler avec sa notation suisse des milliers, ce n’est pas en pointant le pire mais le meilleur dans Panther qu’on l’améliorera… ;-)>

Ça jamais!!

44)
ToTheEnd
, le 28.05.2004 à 09:14

FC: héhéhéhé, mais non, c'est pour ça qu'on t'aime, change rien!!!! Et puis critiquer Panther ça a pour but de l'améliorer face à une concurrence qui ne se repose jamais…

O: si jamais, je vends ma M3… avec ses 24 soupapes… je pense m'autodétruire après la vente puisque je n'existerai plus. Je ne peux que te suivre dans le fait que les gens sont de plus en plus conscients que le libéralisme les mène à leur perte. Pour preuve, les 5.5 millions de personnes (presque 18%) qui ont voté pour LePen il y a pas si longtemps. Sûrement dans un souci de "SOLIDARITE" comme du dis… Le peuple se réveille comme tu dis, pour le meilleur mais surtout pour le pire en fait. Vivement qu'il atteigne les 51% histoire qu'on puisse remodeler l'Europe (pas juste socialement, les frontières aussi).

NM:on aura quand même bien ri.

T

45)
Anne Cuneo
, le 28.05.2004 à 16:04

Et deux jours après, on en parle encore… Purée, mais c'est la gloire! Du coup je vais vous confier que, un peu secouée par les 20 premières interventions, je me suis intéressée de plus près à la bourse dans un sens plus – disons – philosophique, et j'ai compris une chose: il y a bourse et bourse. Mais après avoir téléphoné à pratiquement tous les experts que j'ai eu l'occasion de rencontrer à travers mon travail, je dois tout de même dire que TOUS sont d'accord sur un point: il y a des actions, et certaines formes d'opérations, qui sont destinées au court terme, et qu'un investisseur peu expérimenté ne devrait jamais toucher. Mais – et là encore il y a unanimité – il y a toujours un risque qu'une boîte cotée en bourse se fasse arrimer par des pirates, pour ainsi dire, que ces pirates soient les directeurs ou des concurrents malveillants et horstiles qui tentent une OPA.
Ils étaient curieusement tous très compréhensifs face à l'anxiété qu'on peut éprouver lorsqu'une boîte qu'on aime bien entre en bourse.
Et les experts américains anxieux ne manquent pas, vous en trouverez sur le net sans devoir chercher trop loin.
Cela dit, encore une fois, ma réflexion n'était pas morale.
Anne

46)
tibere
, le 31.05.2004 à 20:27

Impressionnant cette suite de messages…

A tout ceux que cela intéresse, je conseille
l'Antimanuel d'economie de Bernard Maris aux edition Bréal.

J'y ai relevé des idées qui recouvrent partiellement plusieurs sujets de ce forum :
– L'utilité de la bourse (elle ne sert pas à financer l'économie, car les entreprises pratiquent massivement l'autofiancement et l'endettement ; et le marché primaire – emission d'action- a été plus que contrebalancé par les rachats d'actions…)
– la mythologie boursiere des fonds de pensions…
– les stocks options…
– la représentativité des marchés par rapport à l'économie réelle (performance boursières des trentes glorieuses…)

Principalement la bourse n'est qu'un marché 'arbitrairement défini' portant sur des valeurs, dont la rareté est organisée et/ou manipulée par des marchands (les emetteurs, et les spéculateurs ou investisseurs, selon leur vision court-long terme).
D'un point de vue concreet, elle aurait surtout un rôle symbolique pour distiller la vision financière du monde (la parole du G8).

Pour l'avenir ???

La distinction court-long terme est relative… est subjective, comme tout ce qui a rapport au temps…

Concernant l'épargne, comme tout le monde j'épargne car j'ai peur de ce que nous réservent les politiques…

Mais ce qu'il faut savoir c'est que dans le long terme (1 generation), rien n'est certain (valeur de l'immobilier dans les zones industrielles maintenant sinistrées), actions (quels sont les secteurs de l'économie porteur à long terme ?), valeurs monétaires (dollar, euro, yen, franc suisse ?), matières premières (or ? or noir ?)
(en 1929, que sont deveenus les épargants US ?)

Pour assurer l'avenir, la seule vision saine (et pas seulement morale), est le système de répartition qui se base sur deux partages parallèles :
– celui des richesses produites à un instant donné par la communauté (la nation, l'Union Européenne, etc…)
– celui des efforts que la communauté DOIT mettre en oeuvre pour assurer cette production de richesses.

C'est un pacte de solidarité.
Et il ne repose pas sur un pari sur l'avenir.
En revanche, les règles du partage doivent être régulièrement redéfinie et ne pas être un dogme intouchable…
Et qui dit redefinir dit… conflits, débats, etc ;-)

Cela dit, (a long terme), une maison ou on peut au moins s'abriter c'est déjà pas mal…, même s'il pleut par le plafond…

Bonjour chez vous…

Tibere

47)
ToTheEnd
, le 26.07.2004 à 17:04

Heu… ça vient de sortir… Google s'appraite à mettre sur le marché 24.6 millions d'action pour un prix entre USD 108 et 135…

Bonne!

T