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SVM et la photo numérique: manque de professionnalisme?

SVM (la version normale, pas SVM Mac) nous gratifie ce mois de juin (no 205) d'un dossier spécial sur la photo numérique, dossier de 60 pages, dont l'intérêt me semble quelque peu limité. Quelques notions de base sont néanmoins mises au point (c'est la moindre des choses dans un article sur la photo, même numérique), ce qui peut rendre service au débutant.

Dans cet article, un certain nombre de catégories d'appareils sont énumérées, en rapport avec un type d'utilisation.

Or, sous le titre d'encadré "le coin des pros" que voit-on? Un Canon G2 (très bon appareil au demeurant, mais sans visée reflex), un FujiFilm Finepix S602 (que je n'ai pas testé mais qui a une visée reflex électronique si je ne m'abuse) et l'Olympus E-20, excellent appareil mais à l'autofocus bien trop lent pour prendre un sujet en mouvement.

Voici l'encadré en question:

Le coin des pros

4,1 millions de pixels! La meilleure qualité de photo numérique a un prix! Pour les passionnés,

Destinés aux amateurs (très) fortunés et aux professionnels, certains appareils exploitent le nec plus ultra des capteurs: 4, 1, voire 5,2 millions de pixels. Entrent dans cette catégorie les modèles de marque FujiFilm, intégrant le capteur "Super CCD" du constructeur: annoncé comme un 6 millions de pixels, il offre en réalité une définition de 3,3 millions de pixels mais est doué de capacités d'interpolation réelles, avec une qualité équivalente à celle dispensée par un "vrai" 4,1 millions de pixels. À ce niveau de précision, vous atteindrez ou dépasserez le format A4 avec une qualité équivalente à celle d'un bon appareil 24x36. Ils permettent aussi d'enregistrer des photos sans compression - au format Raw ou Tiff -' pour obtenir la meilleure qualité possible. Dans cette catégorie d'appareils photo, les prix sont élevés (à partir de 900 €/6000 F) mais l'équipement est souvent à la hauteur - optique de qualité, zoom 3x ou plus, visée reflex (sauf sur les compacts dits "économiques"), carte mémoire 32 ou 64 Mo, etc. Le fin du fin: les appareils (chez Canon et Nikon) compatibles avec les objectifs de la marque. De quoi passer au numérique sans mettre au rebut les investissements précédemment réalisés en 24x36.

Comme je l'ai écrit plus haut, ces trois appareils ne sont pas des appareils professionnels, même si la qualité d'une photo réussie est en effet parfaite. Mais justement, encore faut-il la réussir! La visée reflex électronique est souvent trop mauvaise pour qu'on puisse mettre au point convenablement à travers elle. Sur l'Olympus, elle est optique ce qui est nettement meilleure, mais bien plus sombre que sur un reflex argentique bas de gamme.

Tous ces appareils sont en retrait au niveau de la mise au point, en particulier en basse lumière. Ils n'ont de professionnel que le prix (en comparaison avec l'argentique).

Le vrai prix du professionalisme en digital, c'est 4000 € en ordre de marche, si l'on prend comme base le Canon D60. Si l'on passe au Nikon D1, c'est 2000 € de plus. Et je ne parle pas ici des dos numériques hors de prix pour le commun des mortels.

Et là, avec ces deux reflex, on se retrouve véritablement avec des possibilités photographiques dignes des meilleurs appareils argentiques. Et puis, l'article et le dossier en général insistent bien trop sur le nombre de pixels. Je me tue à l'écrire (voir dossier sur la photo numérique, qu'il va falloir que je mette à jour dès que j'aurai un D100 sous la main), le nombre de pixels n'est qu'un élément dans le résultat final d'une photo. Le traitement numérique et la taille des pixels le sont tout autant, tout comme le calcul de l'exposition, la rapidité, la qualité de la mise au point et de la visée.

Je vous l'ai dit il y a peu, j'utilise depuis quelques semaines un Nikon D1 de première génération, 2.7MP "seulement", et c'est de très loin l'appareil numérique le meilleur que j'aie pu avoir entre les mains, à tous points de vue (sauf au niveau de la mise en oeuvre de certaines fonctions personnalisés qui nécessitent d'avoir toujours le mode d'emploi à portée de main si on désire les changer).

Alors cet encadré… vous voyez ce que j'en pense…

8 commentaires
1)
Daniel
, le 15.06.2002 à 00:00

J’ai aussi vu passer l’article et j’ai été pour le moins interloqué. Si c’est ça le niveau moyen de l’utilisateur PC lorsque l’on parle de photo numérique, on a encore de la marge sur mac! Ceci dit, François, la taille des pixels n’est pas un facteur. Un pixel est toujours un pixel, il n’y a pas de gros et de petits pixels. C’est la taille du CCD qui récolte l’info (et qui en fait des pixels) qui compte, et également la profondeur du signal (8 bits par couleur, voire 12 bits sur le haut de gamme). La nuance est là, et comme vous le mentionnez d’ailleurs d’une autre approche, il ne sert à rien d’avoir 4 mio de pixels si l’optique est tellement "molle" qu’il n’y a pas assez de contraste, que la mise au point est aproximative (trop lente), que la mesure du couple ouverture/vitesse est inadéquate, que le CCD est de la taille d’un demi sucre à café, que le convertisseur DA est léger, le tout en 8bits par canal. Ce qu’on oublie totalement dans la photo (numérique), c’est que la différence entre la photo A et B ne tient pas dans la technologie, mais avant tout dans la mise en scène et la sensibilité du photographe lui-même. Ce n’est pas la truelle qui fabrique le mur, mais le maçon. Pour ce qui est de la technique, si l’anglais ne vous rebute pas, ajoutez à vos favorits le site http://www.dpreview.com qui vaut vraiment le détour. Egalement à recommander en librairie, l’édition 2002 du Larousse de la photographie, totalement d’actualité, avec des tas de trucs et astuces pour comprendre la lumière et la couleur.

2)
Daniel
, le 15.06.2002 à 00:00

petite précision, lorsque j’écris taille du CCD, je l’exprime en milimètres (longueur et largeur), et pas en millions de pixels, nuance !

3)
cuk
, le 15.06.2002 à 00:00

Daniel, merci de votre commentaire, je vais courir acheter ce dictionnaire photographique.
En ce qui concerne les pixels, je me suis mal exprimé. Parlons alors d’éléments sur le capteur, en admenttant qu’un 2.1MP est un capteur sur lequel se serrent 2.1 millions d’éléments.
Le problème, c’est que plus ces éléments sont serrés, plus le risque de bruit dans l’image est grand. Le pire, c’était le capteur 3.34Mp.
Sur le D1, les éléments ont de la place: gros capteurs et relativement peu d’éléments.
Le résultat est tout bonnement divin.

4)
cuk
, le 15.06.2002 à 00:00

Encore une chose Daniel, comment utilise-t-on MacBibble dont vous nous aviez parlé. Je n’arrive pas à le mettre en oeuvre.
Merci de votre réponse si ce logiciel fonctionne toujours avec MacOS X et le D1.

5)
Daniel
, le 15.06.2002 à 00:00

Au rayon des livres, il y a aussi l’atlas pratique de la photo (éditions Atlas), ISBN 2-7234-3515-6. C’est un pavé A4 de 260 pages vraiment génial, fait en fin 2001. En ce qui concerne MacBibble, je reviens vers vous dès que mon D1 est de retour de révision (ré-alignement de précision du CCD, une opération à faire chez Nikon sur le D1 tous les 2 ans en moyenne). Mais je vous rassure tout de suite, oui ça marche super avec OSX (c’est que comme ça que je l’utilise,je n’ai même jamais essayé sur OS9). Ayant également reçu votre mail, je vous répondrai sur ce point en privé. J’en profiterai de vous dire si ça marche sur le D100, j’en ai commandé un livrable en principe début juillet. Ca fera un bon complément avec le D1 puisque la plupart des accessoires sont compatibles.

6)
nic
, le 15.06.2002 à 00:00

je ne comprend pas en quoi svm serait normal par rapport à svm mac…

7)
Michael
, le 15.06.2002 à 00:00

FC voulait dire que c’est la version du magasine "SVM" (science et vie micro, pas totalement 100% PC mais presque) et pas la déclinaison 100% mac "SVM MAC" (science et vie micro Mac).

:-)

8)
cuk
, le 15.06.2002 à 00:00

Exact, merci Michael :-)