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WikiLeaks et la transparence de nos gouvernants

Les nouvelles s’accumulaient, on en parlait comme si cela était normal. On lâchait des épithètes telles «criminel, terroriste, pervers sexuel», et il a fallu du temps pour que la colère, l’indignation, l’inquiétude montent peu à peu, à mesure que les articles se multipliaient. Cette incroyable campagne de dénigrement visait un citoyen australien, Julian Assange, journaliste, rédacteur en chef, et son agence en ligne, WikiLeaks.

Je rappelle quelques-unes de ces nouvelles à titre d’exemple.

28 novembre:

WikiLeaks devrait être désigné “organisation terroriste étrangère”. (Peter King, député américain)

1er décembre:

«Julian Assange devrait être assassiné, Barack Obama devrait ordonner sa mort, et peut-être utiliser un drone. Ce ne serait pas malheureux qu’il disparaisse.» (Tom Flanagan, ex-conseiller du premier ministre canadien à la télévision CBC News), et si on ne me croit pas, on peut voir ça ici.

2 décembre

Amazon ferme les pages que WikiLeaks avait ouvertes chez eux.

Sarah Palin propose qu’on «donne la chasse à Assange comme à Ben Laden».

Le démocrate américain Bob Beckley dit à la télévision: «Un homme mort ne peut pas créer de fuites. Il n’y a qu’une chose à faire: descendre illégalement ce fils de pute.»

3 décembre

WikiLeaks se bat pour rester en ligne après que son fournisseur d’internet lui a enlevé son nom de domaine.

4 décembre

L’Australie envisage de retirer son passeport à Assange.

4 décembre

PayPal gèle le compte WikiLeaks.

6 décembre

La Poste suisse gèle le compte ouvert pour la défense légale de WikiLeaks.

Les Français, puis les Suisses, refusent d’héberger le site de WikiLeaks.

Un journal en ligne américain suggère que le fils de Julian Assange (20 ans) soit kidnappé, peut-être tué, pour stopper les activités d’Assange père, qui est qualifié de salaud, de fils de pute, de mégalo et d’assassin.

14 décembre

L'US Air Force (aviation américaine) a bloqué 25 sites de journaux pour empêcher son personnel de lire les dépêches de WikiLeaks. Lorsque les employés et les soldats tentent de lire le New York Times, Le Monde, der Spiegel, The Guardian etc. ils sont confrontés au message suivant: «Access Denied: Internet usage is logged and monitored» (accès refusé: l'utilisation d'internet est enregistrée et surveillée).

15 décembre

Bien que les 200'000 livres sterling (300'000 fr.s./236'000 €) demandées pour la liberté conditionnelle de Julian Assange aient été versés, Assange reste en prison, à l'isolement. Rappelons que cette somme incroyable est demandée pour libérer un homme que les autorités suédoises aimeraient entendre, mais qui n'a encore été officiellement accusé de rien. On a dit que la Suède avait fait appel contre la libération sous caution, mais c'est en fait le Ministère de la justice anglais lui-même. On craint que les autorités anglaises pavent la voie à une extradition de Julian Assange aux Etats-Unis. (Il se pourrait qu'au moment où vous lisez ceci Julian Assange ait été enfin libéré sous caution)

16 décembre

La revue Times nomme toujours en décembre un «homme de l'année» pour en faire sa couverture de Noël; elle demande à ses lecteurs de voter, et c'est celui qui reçoit le plus de votes qui sera l'homme (ou la femme) de l'année. Hier matin lorsque le vote a été bouclé car il fallait faire la couverture, Julian Assange arrivait en premier avec 382'000 voix. La rédaction de Times a décidé unilatéralement qu'Assange n'était pas digne de la couverture, et l'a attribuée à Mark Zuckerberger (fondateur de Facebook), qui arrivait dixième avec 18'000 voix. Ceci est anecdotique, mais révélateur d'un état d'esprit – et de la fracture qu'il y a entre les pouvoirs et le public.

mai-décembre 2010

Dans tout ça, n'oublions pas Bradley Manning.

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Bradley Manning encourt une peine de 53 ans ans de prison. WikiLeaks n'a jamais admis que les documents en sa possession venaient de lui.

C'est ce jeune homme (23 ans) qui aurait passé à WikiLeak des documents qui décrivaient des actes, des entretiens, des discussions, qui lui paraissaient être criminels. Depuis sept mois, il est à l'isolement complet. Il n'a même pas le droit de s'exercer dans sa cellule. Personne ne lui parle. Il n'a pas le droit à de la lecture, à la radio, à la TV. Ce traitement est destiné à détruire sa personnalité et son intégrité physique et mentale. IL N'A ENCORE ETE ACCUSE D'AUCUN ACTE CRIMINEL, uniquement d'«infractions». On trouve sa biographie ici (et si vous lisez l'anglais, elle est plus détaillée dans cette langue). 

16 décembre

Les Département de justice américain tente de mettre sur pied une accusation d'espionnage et de complot en tentant de faire dire à Bradley Manning qu'il a été incité à voler des documents confidentiels par WikiLeaks. Il n'y a pas de base légale pour cela, ou alors toute publication de quelque document confidentiel que ce soit par quelque journaliste que ce soit pourrait être considérée comme de l'espionnage.

Je pourrais continuer, mais j'arrête, et je reviens à Julian Assange. 

Le prix de la transparence

Cette persécution en masse contre un journaliste (et son éventuel informateur) est d’une intensité rarement égalée.

Qu’est-ce qu’il a fait, déjà, WikiLeaks? Diffuse-t-il des mensonges patents, des insultes, incite-t-il à la haine raciale, à la guerre, à la pornographie, à…, à… à…? Non. A-t-il violé une quelconque loi? NON. 

WikiLeaks n’a fait qu’une chose: il a rendu publics les dessous d’une politique qui, dans tous les pays du monde, est menée EN NOTRE NOM, et AVEC NOTRE ARGENT DE CONTRIBUABLES, mais dont nous n’aurions le droit de rien savoir. Dans le cas particulier, il a mis à la disposition de journalistes, pour être ensuite mis à la disposition du public, une quarantaine d'années de dépêches diplomatiques envoyées et reçues par les ambassades américaines et par le Département d'Etat. 

Gênant? Sans doute. Punissable? NON. Aucune loi n'est enfreinte.

Le comportement des Américains est particulièrement remarquable (au sens qu’on le remarque): sans aucune autorité légale, ils ont incité ou forcé à bloquer l’accès de WikiLeaks à son argent (provenant des honoraires de ceux qui utilisent ses services en toute légalité, ses abonnés en somme, et de nos dons), ils ont poussé à la mise en place d’un très étrange mandat d’arrêt international contre Assange pour une affaire pour le moins confuse, l’ont menacé de mort, l’ont étiqueté «terroriste», alors même que, contrairement à ceux qui les persécutent, ni WikiLeaks, ni Julian Assange n’ont ni exercé ni même seulement prêché la violence.

Ce qui m’effraie le plus, dans tout cela, c’est que dans un premier temps, la presse du monde entier a relaté ces événements comme s’ils étaient normaux. Oui, un homme a publié des dépêches, gardées secrètes au nom de…? On ne se pose pas la question, on adopte le point de vue des Etats-Unis qui se trouvent être, dans ces publications, les plus déculottés de tous. Il a fallu du temps pour qu’on réalise que l’enjeu dépassé de loin WikiLeaks et Julian Assange. 

Il a fallu moins de temps aux gouvernements du monde pour réaliser que l'exemple des informateurs américains de WikiLeaks pourrait faire des petits, et que d'autres informateurs pourraient donner à WikiLeaks d'autres documents à propos d'autres pays – qui sait, un jour on pourrait peut-être lire les manoeuvres, les magouilles, des Russes ou des Chinois. Remarquons en passant qu'en publiant les dépêches diplomatiques d'une grande puissance comme les US, WikiLeaks touche aux communications secrètes de tous les pays qui ont un quelconque rapport avec elle. Même sur la France, on a appris une ou deux choses, alors que Le Canard enchaîné fait chaque semaine, depuis des décennies, un travail très similaire à celui de WikiLeaks, grâce au fait qu'il a non un, mais des informateurs.

De mensonge en mensonge

Des agences et des journaux l’affirment: «WikiLeaks a publié une énorme quantité de documents, y compris les noms d’agents secrets, des câbles diplomatiques, de façon indiscriminée.»

La réalité est autre. Sur son site, WikiLeaks a publié, au moment où j’écris, à peine 1'500 documents sur les 251’287 en sa possession. (Je donne le lien de WikiLeaks disponible au moment où j’écris, d’ici à ce que vous lisiez, il aura peut-être été piraté au nom de la paix mondiale, et bien entendu, de la liberté Vous pouvez tenter de trouver un accès par la liste des sites-miroir).  

La réalité encore: les 251’287 documents sont à la disposition des journalistes qui voudraient se les procurer. Et eux non plus ne seront pas publiés de façon indiscriminée, mais en prenant bien soin de ne compromettre aucun de ceux qui travaillent sur le terrain.

Il est vrai qu'ici ou là des documents ont peut-être été publiés sans soins suffisants. Mais des assurances ont été prises pour que cela ne se reproduise pas. Et après tout, WikiLeaks est actif depuis quatre ans. Qu’y a-t-il dans les 251’287 derniers documents que nous ne devrions pas lire? Hmmm? 

Lorsque WikiLeak avait publié, il y a quelques mois, une série de documents sur l’Afghanistan, on a parlé de «publication sauvage», irréfléchie, sans considération aucune pour la sécurité. Vrai? Faux? En tout cas, s’il y a eu un couac, il ne s’est pas reproduit. Sylvie Kaufmann, du Monde, a dit clairement l’autre jour que les documents n’étaient désormais publiés qu’après avoir été évalués. Ce qui n’empêche pas une partie de la presse américaine de dire que tous les agents sur le terrain sont désormais en danger. Or, une dépêche AP nous apprend que même avant la publication des documents sur l’Afghanistan, WikiLeaks «avait fait appel à l’ambassadeur US à Londres, pour demander confidentiellement que le gouvernement américain les aide à déterminer ce qu’il fallait enlever des câbles avant de les publier.» En fait, WikiLeaks s’est toujours donné de la peine dans ce sens.

La parole à Julian Assange

Dans cette cacophonie discordante, la voix de Julian Assange a été noyée par les bavardages et les insultes à son égard, par la masse des mensonges. Et pourtant, il n’a qu’un discours, qu’il répète depuis le début de WikiLeaks. Un journal australien, The Australian, lui a enfin donné la parole, le 8 décembre. Son éditorial s’intitule: «Ne tuez pas le messager qui révèle des vérités inconfortables./WikiLeaks mérite d’être protégé, et non menacé et attaqué»

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Julian Assange, journaliste, rédacteur en chef de WikiLeaks

Sachant que beaucoup des lecteurs de cuk ne lisent pas l’anglais, j’en donne quelques passages, estimant que Julian Assange aussi a droit à la parole:

«J’ai grandi dans une ville du Queensland où les gens disaient les choses sans langue de bois. Ils se méfiaient d’un gouvernement qui risquait d’être corrompu s’il n’était pas étroitement surveillé. […] Ce sont des choses que je n’ai jamais oubliées. WikiLeaks a été créé autour de ces valeurs fondamentales. L’idée, née en Australie, était d’utiliser les technologies d’internet pour dire la vérité par des moyens inédits.

WikiLeaks a créé une nouvelle sorte de journalisme: le journalisme scientifique. Nous travaillons avec d’autres médias pour amener les nouvelles aux gens, et pour prouver qu’elles sont vraies. Le journalisme scientifique vous permet de lire l’histoire d’un événement, puis de cliquer en ligne pour voir le document original sur lequel elle est basée. Ainsi, vous pouvez juger vous-même: l’histoire est-elle authentique? Le journaliste a-t-il fait son travail?

Les sociétés démocratiques ont besoin de médias forts, et WikiLeaks fait partie de ces médias. Les médias aident à ce que les gouvernements restent honnêtes. WikiLeaks a révélé quelques vérités dures à dire sur les guerres d’Irak et d’Afghanistan, et sur la corruption du monde de l’argent.

Les gens ont dit que j’étais antimilitariste. Je tiens à ce qu’on sache que ce n’est pas le cas. Parfois, les nations doivent faire la guerre, et il y a des guerres justes. Mais il n’y a rien de plus injuste qu’un gouvernement qui ment à ses citoyens au sujet de ces guerres, après quoi il exige d’eux qu’ils sacrifient leur vie et l’argent de leurs impôts au nom de ses mensonges. Si une guerre se justifie, alors dites la vérité, et les gens décideront si oui ou non, ils veulent la soutenir.

Si vous avez lu l’un ou l’autre des rapports sur la guerre en Afghanistan ou en Irak ou des dépêches de l’ambassade US, vous vous êtes rendu compte de combien c’est important que les médias puissent informer librement à leur sujet.

WikiLeaks n’est pas le seul à publier les dépêches de l’ambassade US. D’autres médias, y compris le Guardian de Londres, le New York Times, El Pais et Der Spiegel les ont publiées aussi. Et pourtant c’est WikiLeaks, le coordinateur, qui a subi les attaques et les accusations les plus vicieuses du gouvernement US et de ses acolytes. […]

Chaque fois que WikiLeaks publie la vérité sur les abus d’agences américaines, des politiciens se joignent au Département d’Etat pour chanter en chœur: «Vous risquez des vies! Sécurité nationale! Vous mettez les troupes en danger!» Après quoi ils disent que WikiLeaks ne publie rien d’important. Les deux affirmations ne peuvent pas être vraies toutes les deux. Laquelle, alors? Ni l’une ni l’autre. WikiLeaks publie depuis quatre ans. Pendant ce temps des gouvernements entiers ont changé, mais personne n’a été mis physiquement en danger. Les Etats-Unis par contre, avec la complicité de l’Australie, ont tué des milliers de personnes rien que pendant ces derniers mois

De vérité en vérité

Le public a donc, en dépit des affirmations, pu prendre connaissance de quelque mille cinq cents dépêches dites confidentielles. Moins d’un pour cent du matériel total, par conséquent. Et pourtant, rien qu’avec ça, on en a appris, des choses!

Quelques-unes parmi d’autres:

– le roi d’Arabie Saoudite a demandé aux US d’attaquer l’Iran;

– les Etats-Unis sont, en dépit de tout ce qu’ils disent, en pleine escalade dans leurs attaques par drone au Pakistan, avec la complicité du régime Zardari;

– La Jordanie veut que le programme atomique iranien soit arrêté «par tous les moyens»;

– La Suède, qui prétend ne pas être membre de l’OTAN, travaille en fait avec elle en sous-main.

On pourrait continuer ainsi longtemps. 

Les question qui se posent, bien entendu, sont fondamentales.

Si les gens que nous avons élus font en notre nom des choses qu’ils veulent nous cacher, qui vont peut-être contre nos intérêts, puis qu'ils nous mentent pour nous faire croire qu'ils ont agi autrement, peut-on encore parler de démocratie?

Si ceux qui contribuent à mettre les choses qu’on nous a cachées en lumière sont victimes d’une chasse à l’homme, d’une sorte d’assassinat moral ou politique, de menaces de mort physique, même, peut-on encore parler de liberté d’expression?

Répondons d'emblée à ces questions: l'attaque dont fait l'objet WikiLeaks est une attaque globale contre la presse d'investigation et d'enquête. Contre le droit d'informer, d'être informé et de savoir, qu'on tente de transformer en… espionnage! Il a fallu près de quinze jours pour que les rédactions du monde entier réalisent ce que cet épisode peut signifier pour leurs futurs scoops (qu'est d'autre un scoop que la révélation de quelque chose qu'on voulait cacher?). Des voix commencent enfin à s'élever, dans la presse, dans la rue, et jusque dans la Chambre des représentants américaine, pour qu'on arrête de persécuter à la fois Assange et WikiLeaks, et pour que Bradley Manning soit traité comme un prisonnier ordinaire et non comme un dangereux criminel.

Deux poids, deux mesures

On a vu plus haut les menaces dont le rédacteur en chef de WikiLeaks fait l’objet. 

A un moment donné, des gens qui se nomment eux-mêmes Anonymes (AnonOps), un groupe d’experts d’internet en fait, a contrattaqué en lançant «Operation Payback», glossomoho «opération rétribution». Au lendemain des attaques contre WikiLeaks, Paypal, MasterCard, PostFinance suisse, Amazon ont fait à leur tour l’objet d’attaques qui les ont paralysés pendant quelques heures. Peu plaisant pour des clients, sans doute, mais cela n’a menacé la vie de personne, pas un dollar n’a été perdu, ce qui n’a pas empêché le chœur de les qualifier de terroristes, eux (une famille afghane fauchée par un drone, cela est qualifié de bavure). J’invite chacun à aller juger par lui-même, en cliquant sur le lien des Anonymes – il fonctionne au moment où j’écris, mais je ne garantis rien.

Ce qui n’est peut-être pas encore tout à fait clair pour la classe politique de pays comme les Etats-Unis, c’est que sur internet, il n’est jamais vraiment possible d’imposer une seule version des faits. Internet permet la transparence, même dans la confusion.

AnonOps précise: «Nous n’avons pas grand-chose à voir avec WikiLeaks, mais nous nous battons pour les mêmes raisons. Nous voulons la transparence et sommes opposés à la censure. Les tentatives de faire taire WikiLeaks nous rapprochent dangereusement d’un monde où nous ne pourrons pas dire ce que nous pensons, et où il sera impossible d’exprimer opinions et idées. Nous ne pouvons pas laisser que cela arrive. Voilà pourquoi nous allons chercher à savoir qui est responsable de cette tentative ratée de censure.»

Vous trouverez sur leur site à la fois une liste des institutions qui ont tenté de faire taire WikiLeaks, et une réflexion sur la liberté d’expression.

Entre temps, la Fédération internationale des journalistes et la Media Alliance se sont solidarisées avec Julian Assange. Un groupe de journalistes parmi les mieux connus d'Australie a également publié une déclaration qui a fait le tour du monde. Ces stars du journalisme écrivent: «En principe, WikiLeaks est une organisation qui, en voulant publier des secrets officiels ne fait que ce que les médias ont toujours fait: publier du matériel que les gouvernements préféreraient garder secrets. […] Nous résisterons pas tous les moyens contre la tentative de criminalier la publication de documents comme ceux-ci. Une telle action ne toucherait pas seulement WikiLeak, mais tous les médias du monde qui veulent informer le public sur des décisions prises en leur nom

Il y a de quoi s'inquiéter: on parle déjà de faire des ennuis au New York Times pour avoir publié quelques-unes des dépêches de WikiLeaks. En dernière analyse, on pourrait s'en prendre même à cuk.ch

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A Londres, devant le tribunal où l'on discute l'éventuelle libération sous caution de Julian Assange, on manifeste régulièrement pour WikiLeaks et pour la liberté d'expression et pour la libération de Julian Assange. Inscription à gauche de la photo: «On bâillonne la vérité»; à droite: «Les US aboient: la Suède remue la queue». (Photo Carl de Souza)

Conclusion?

La véritable persécution dont font l'objet Julian Assange, un journaliste, et son informateur éventuel, Bradley Manning sont destinés à faire un exemple, donc à intimider, et par conséquent à museler la presse du monde entier. Ce qui est en danger ici, c'est une des libertés fondamentales de toute démocratie.

Plutôt que de tirer une conclusion personnelle, je voudrais m’associer à celle qu’a publiée le Guardian de Londres dans son éditorial du 13 décembre. J’en traduis l’essentiel:

«… [Les entreprises qui ont boycotté WikiLeaks] ont toutes estimé que leur association avec WikiLeaks faisait tort à leur image de marque, et dans certains cas, leur crainte a été provoquée par un appel amical du Département d’Etat américain. En fait, ces gens voudraient le beurre et l’argent du beurre: dans leur marketing, ils prétendent être des esprits libres, des facilitateurs du cybermonde, mais ils ne se conforment à cette image qu’aussi longtemps que cela ne dérange personne de réellement important. A Amazon, il y a une véritable confusion des rôles: on refuse d’héberger WikiLeaks, mais on a continué à vendre en ligne un ebook avec les câbles révélés.

Les hacktivistes de AnonOps peuvent être accusés de bien des choses – d'être immatures, de fonctionner à l’instinct tribal. Mais ce qu’ils font n’est que le cyberéquivalent d’une action non violente ou un acte de la désobéissance civique. Cela crée de la confusion, mais pas de dommages. En interpellant les compagnies de cartes de crédit, ils leur rappellent que la réputation de leur marque ne repose pas seulement sur comment elles sont vues par le Département d’Etat des US, mais aussi sur la garantie d’indépendance qu’elles peuvent offrir à leurs usagers. […]

A une époque où le monde des affaires et les gouvernements tentent de tout surveiller et de tout contrôler, on a plus besoin que jamais d’un internet qui reste une forme de communication libre et universelle. Le crime principal de WikiLeaks a été de dire la vérité au pouvoir. Ce qui est en jeu, ce n’est rien de moins que la liberté d’internet. Tout le reste n’est qu’un à-côté destiné à distraire l’attention de la véritable bataille qui se joue. Il faut que nous restions tous concentrés sur le véritable enjeu

C’est pour cette raison que tout au long de cette humeur, j’ai omis de discuter les accusations d’abus sexuels venues (étrangement à propos) de Suède. En cas de besoin, on peut en reparler dans une humeur séparée. Vraies ou fausses qu’elles soient, elles n’ont pas de rapport direct avec ce qu’on essaie de faire actuellement contre WikiLeaks et, en dernière analyse, contre notre droit à tous d’être informés.

 

 

 

PS. Deux choses:

a) La situation est très fluctuante. Je l'ai suivie d'heure en heure, mais quelques détails pourraient avoir changé entre le moment où j'ai terminé et mis ce texte en ligne, sans que j’aie le temps de les modifier;

b) pour ceux qui ne me connaîtraient pas, cartes sur table: je précise que je suis moi-même journaliste. Il est donc vrai que je plaide pour ma profession. Je rappelle cependant que la liberté (et l'honnêteté) des journalistes a toujours été une aune à laquelle pouvait se mesurer la liberté des citoyens.

74 commentaires
1)
dpesch
, le 17.12.2010 à 00:16

Doit-il en embarrasser du monde !

Celui qui dit la vérité, il doit être assassiné !

2)
Saluki
, le 17.12.2010 à 00:35

merci Anne pour ce recadrage.

Et pour “La Vérité”, c’est ici

3)
Puzzo
, le 17.12.2010 à 04:44

Merci Anne pour cet article très intéressant !

Dans le même ordre d’idée, j’ai été voir récemment le film Fair Game qui retrace l’histoire de Valérie Plame, vraie agent de la CIA qui avait enquêté sur les armes de destruction massive en Irak et qui avait été victime d’une campagne de dénigrement de la part du gouvernement américain.

Edifiant.

Pour une version détaillée de l’histoire, vous pouvez lire l’article wikipedia ICI

4)
johnny
, le 17.12.2010 à 05:00

Ce point de vue peut se défendre…. On peut aussi défendre celui selon lequel les conversations privées (secret des correspondances) sont tout autant une garantie de la liberté des citoyens. Enfin dans un autre registre, si on veut mesurer quelque chose il est sans doute plus pratique d’utiliser une “aune” (ancienne mesure de longueur française surtout utilisée pour mesurée les étoffes) qu’un “aulne” (arbre du bord des eaux voisin du bouleau).

5)
Inconnu
, le 17.12.2010 à 05:44

Wikileaks est un hoax.

Ce sont les mêmes qui ont trouvé des armes de destruction massives en Irak en 2003.

Assange croit la version du 11 septembre de Bush.

Et soyons francs: les dernières fuites n’ont rien de particulièrement brûlant… quant à l’accusation de viol, elle est aussi peu crédible que le reste de cette propagande.

À qui profite le crime? Ben voyons… Quel pays n’a pas été “éclaboussé” par le dernier étalage? hmmm ??? et quel pays en a le plus fait les frais? Celui dont le premier et ses laquais veulent nous faire accepter l’invasion.

6)
Radagast
, le 17.12.2010 à 06:42

Formidable article très éclairant. Merci.

7)
zit
, le 17.12.2010 à 07:38

Merci pour ce papier, Anne.

Ce genre de chose risque bien de ne plus arriver quand l’ACTA entrera en vigueur, et le net ne sera plus qu’un espace de liberté de consommer, pas de raconter n’importe quoi au sujet de n’importe qui…

z (on vit une époque formidable, je répêêêêêêêêêêête : vive la liberté !)

8)
Inconnu
, le 17.12.2010 à 07:39

Ce que je trouve étonnant c’est la débauche de moyens pour arrêter un présumé violeur. Certainement s’agit il d’un traitement de faveur, puisqu’on a laissé Polansky en liberté pendant une trentaine d’années. 2 poids 2 mesures.

9)
Zallag
, le 17.12.2010 à 07:44

Voilà qui va de nouveau susciter beaucoup de réactions dans tous les sens, dont notamment aussi ce sens-là, parce qu’il y a diverses opinions sur le sujet, comme (ici).

J’aurais préféré que soit abordée dans ces colonnes l’obtention d’informations par d’autres moyens journalistiques, d’autres formes d’engagement, de travail insistant, bref, d’autres méthodes qu’un vol.

Bon, je nuance, quand je pense au Watergate, mais là, c’était plus solide tout de même que ce que J. Assange nous a donné.

Qui parlera de l’horreur absolue du trafic d’organes au Kosovo, sinon les très courageux Dick Marty et Carla Ponte, et de l’atroce impression que l’on ressent en entendant l’éclat de rire du médiatique french doctor, quand un journaliste se permettait, il y a quelque temps, de lui demander s’il savait que ce trafic d’organes était organisé au plus haut niveau de l’état kosovar (ici) ?

Il y a des informations de tous les genres, et celles qui découlent des activités d’une sorte de Big Brother qui se présente en preux chevalier tout de blanc vêtu ne sont pas nécessairement les plus importantes. Qui ignorait, entre autres, que Berlusconi aimait les fêtes et que le grand guide libyen était instable ? Il y a trop de tout et de n’importe quoi dans Wikileaks et tout est livré sans réflexion, dans la précipitation.

10)
jibu
, le 17.12.2010 à 08:09

Merci Anne pour cet article-résumé de l’affaire. Le seul endroit ou j’ai trouvé des infos “fiable” est @SI

11)
Modane
, le 17.12.2010 à 08:18

Très instructif! Beau boulot, merci Anne! J’avais suivi l’affaire dans la blogosphère, mais tu es la première journaliste que je lis à ce sujet. J’ai raté les autres, ou ils remuent la queue avec les suédois?

12)
Crifan
, le 17.12.2010 à 09:00

Merci, Anne, pour cette synthèse qui donne un autre éclairage sur cette affaire.

13)
Le Corbeau
, le 17.12.2010 à 09:24

Les Français, puis les Suisses, refusent d’héberger le site de WikiLeaks.

Hélas, le site est bien en France chez des hébergeurs tels OVH ou FDN .
M. Besson a suffisamment fait de pub à ce sujet en cherchant à l’éjecter sans passer par la justice.

En effet, actuellement, ce n’est pas le site qui est poursuivi, ni son contenu, la gesticulation qui est faite autour n’est faite que pour intimider certains fournisseurs d’info

14)
archeos
, le 17.12.2010 à 09:45

Merci aussi.

15)
monmac
, le 17.12.2010 à 09:47

Merci Anne de te faire l’écho (nécessaire) de Wikileaks. A noter que Michael Moore a publié une lettre ouverte de soutien avec un lien sur un article qui explique la soi-disant “accusation” de viol dont ferait l’objet J. Assange. A ce propos, je suis toujours agacé de voir que les medias, journalistes compris, reprennent sans aucun sens critique le vocabulaire qu’on leur soumet. Même s’ils ne prennent pas position et ne font que relater les faits, ils incluent des termes (terroriste, viol, etc.) qui ne sont pas sans effet sur la conscience collective. Le même genre de suggestion faite depuis des décennies au sujet de l’Islam et des Arabes qui “cultive” l’esprit des gens et produit des résultats comme celui de notre votation anti-minarets, quand bien même (presque) toute la classe politique était contre.

16)
ToTheEnd
, le 17.12.2010 à 10:03

C’est tout de même risible que la presse crie toujours que la démocratie est en danger quand on veut leur imposer quelque chose. A l’image des Etats-Unis qui bombardent à tout va au nom de la démocratie, on voit bien que l’argument fait mouche à chaque fois.

Visiblement, être journaliste confère tous les droits, surtout dans le but d’informer les gens. Il n’y aurait ainsi aucune limite, aucune barrière, aucune clôture, aucune enceinte, aucune borne, aucune abime que ce bipède ne peut enjamber et dépasser dans le seul but d’informer.

Ben voyons. Et jusqu’où peut-il aller? Mais puisqu’on vous dit qu’il n’y a pas de limite! Il ira jusque là où il faut pour diffuser l’information qui est si chère à la masse.

Et si par hasard on venait à dire que lâcher ces informations représente un risque, le journaliste affirmera que non car tout est finement analysé et évalué et que s’il y a eu 2 ou 3 couacs, c’est un incident qui ne se reproduira pas. Ahahahahah. Quelle bonne blague.

La réalité, c’est que les journalistes font ce qu’ils veulent avec une faculté de discernement aussi développée qu’un singe quand il se rue sur un tas de bananes.

Sur le fond de WikiLeaks, j’apprécie d’apprendre qu’une armée fait des bavures et que leurs auteurs seront poursuivis. Par contre, de publier des câbles diplomatiques où on apprend pêle mêle que Sarkozy est con, que le roi machin pisse assis et que des sauvages aimeraient couper la tête d’autres sauvages et que toute la presse s’emballe sur ces informations capitales… c’est risible.

En même temps, la presse people est en vogue. Il paraît même que c’est la seule qui est en croissance et qui fait de l’argent. J’imagine que pour Le Monde et le NYT, il y avait un créneau à prendre. Ces affaires permettent d’encarter un Voici Diplomatique dans des journaux à la réputation aussi bonne qu’un ecclésiastique.

Le métier de journaliste a certainement été noble et il doit encore y avoir de bons journalistes… mais ils ne peuvent compenser une majorité de pauvres types avec un égo surdimensionné et des objectifs de ventes… pardon, d’informer.

Mais tout va bien au royaume des journalistes. L’information passe et c’est ce qui compte. Quant à la démocratie, elle a bon dos.

17)
cerock
, le 17.12.2010 à 10:11

Tous simplement… Merci Anne pour cet article !

18)
Anne Cuneo
, le 17.12.2010 à 10:38

Bon, je nuance, quand je pense au Watergate, mais là, c’était plus solide tout de même que ce que J. Assange nous a donné.

Ce n’était ni plus ni moins solide. c’était la même chose. Des documents dits confidentiels, donné bruts. Le grand scandale des documents de Waltergate, c’était de découvrir que le pseudo-bombardement par les Nord-Vietnamiens qui avait servi de prétexte pour déclarer la guerre au Vietnam était une invention du Pentagone. Daniel Ellberg, celui qui a rendu publics les documents dans la mouvance de Watergate le dit et le répète depuis que l’affaire WikiLeaks a commencé. Il prédisait dès le premier jour qu’on découvrirait un «scandale sexuel», qu’on parlerait de sécurité nationale, que l’on chercherait à inventer un complot – et cela se produit exactement selon le scénario qu’il donnait parce qu’il avait vécu tout cela. Michael Moore disait très justement hier que s’il y avait eu un WikiLeak au moment du Vietnam, ou en 2002 au moment du déclenchement de la guerre d’Irak, il n’y aurait peut-être pas eu de guerres, et que des dizaines de milliers de vies auraient été épargnées.

19)
Anne Cuneo
, le 17.12.2010 à 11:00

J’avais suivi l’affaire dans la blogosphère, mais tu es la première journaliste que je lis à ce sujet. J’ai raté les autres, ou ils remuent la queue avec les suédois?

Ils ont presque tous commencé par remuer la queue avec les Suédois. C’est-à-dire qu’ils ont reproduit les dépêches biaisées sans grande critique, et ont donné les commentaires qui étaient subtilement suggérés par la presse (Assange est un inconscient parce qu’il publie tout pêle-même par ex.; or Assange n’a jamais publié tout pêle-mêle). Et puis peu à peu, ils ont commencé à se rendre compte de ce que cette persécution (il n’y a pas d’autre mot) pouvait signifier pour EUX, POUR LEUR PRORE JOURNAL, POUR LEURS SCOOPS A EUX.

Je dois dire que les premiers jours, j’étais stupéfaite: je ne suis au service de personne, c’est peut-être pour cela que, n’ayant pas d’intérêt externe à défendre, j’ai saisi plus vite: je voyais tous ces appels à la restriction de la liberté d’informer sans que personne ne se plaigne sinon des sites comme Democracy Now. Et je voyais bien que si tout se passait comme clamaient vouloir ceux que les documents publiés déculottaient, un jour même le minuscule cuk.ch risquait d’être poursuivi.

Rares ont été ceux qui ont compris tout de suite. Michael Moore, oui. Et l’extraordinaire Glenn Greenwald, que je recommande, sur le droit à la liberté d’expression, à tous ceux qui lisent un tant soit peu l’anglais, pas seulement dans le cas présent, mais très généralement.

20)
Alain Le Gallou
, le 17.12.2010 à 12:10

Anne, je vous dirais qu’une simple phrase pour vous remercier de cet article : j’ai immédiatement alerté tous mes correspondants pour qu’ils le lisent.

21)
Thierry F
, le 17.12.2010 à 12:16

Votre article est d’un grand intérêt. Il rejoint à mon sens ce billet paru ici : http://web.me.com/michelkoutouzis/Michel_Koutouzis/Blog_Michel_Koutouzis/Entr%C3%A9es/2010/11/29_wiki_leaks%3A_le_monde_tel_qu%E2%80%99il_est.html

Cordialement.

22)
Le Corbeau
, le 17.12.2010 à 13:31

sinon les très courageux Dick Marty et Carla Ponte,

Effectivement, Dick Marty, n’avait à sa disposition pour son enquête et sa protection, que les très maigres moyens de l’Europe pour faire le rapport que cette dernière lui a commandé.

Il n’a donc visité que deux lieux sur les 6 possibles, n’a pas interrogé les témoins lui-même et s’est basé sur les notes des renseignements occidentaux pour son rapport.

Mais au moins, Il a demandé poliment les notes de ces officines et celles-ci se sont sûrement empressées de les lui fournir dans leur intégralité.

Il ne risque donc pas 53 ans de prison pour les avoir eu en sa possession, ni d’être accusé de viol ou de big brother pour avoir diffusé leur contenu dans son rapport.

Le Monde

23)
dpesch
, le 17.12.2010 à 14:18

Voila ce que l’on peut lire en changeant quelques mots dans la prose de ToTheEnd :

“C’est tout de même risible que les riches ou politicien (ou les deux) crient toujours que la démocratie est en danger quand on veut leur imposer quelque chose. A l’image des Etats-Unis qui bombardent à tout va au nom de la démocratie, on voit bien que l’argument fait mouche à chaque fois.

Visiblement, être riche ou politicien (ou les deux) confère tous les droits, surtout dans le but de désinformer les gens. Il n’y aurait ainsi aucune limite, aucune barrière, aucune clôture, aucune enceinte, aucune borne, aucune abime que ce bipède ne peut enjamber et dépasser dans le seul but de désinformer.

Ben voyons. Et jusqu’où peut-il aller? Mais puisqu’on vous dit qu’il n’y a pas de limite! Il ira jusque là où il faut pour diffuser la désinformation qui est si chère à sa classe.

Et si par hasard on venait à dire que lâcher ces désinformations représente un risque, le riche ou politicien (ou les deux) affirmera que non car tout est finement analysé et évalué et que s’il y a eu 2 ou 3 couacs, c’est un incident qui ne se reproduira pas. Ahahahahah. Quelle bonne blague.

La réalité, c’est que les riches ou politiciens (ou les deux) font ce qu’ils veulent avec une faculté de discernement aussi développée qu’un singe quand il se rue sur un tas de bananes. Sur le fond de WikiLeaks, j’apprécie d’apprendre qu’une armée fait des bavures et que leurs auteurs seront poursuivis. Par contre, de publier des câbles diplomatiques où on apprend pêle mêle que Sarkozy est con, que le roi machin pisse assis et que des sauvages aimeraient couper la tête d’autres sauvages et que toute cette société s’emballe sur ces informations capitales… c’est risible. En même temps, la presse qui parle des riches ou des politiciens (ou les deux) est en vogue. Il paraît même que c’est la seule qui est en croissance et qui fait de l’argent. J’imagine que pour Le Monde et le NYT, il y avait un créneau à prendre. Ces affaires permettent d’encarter un Voici Diplomatique dans des journaux à la réputation aussi bonne qu’un ecclésiastique. Le métier de riche ou politicien (ou les deux) a certainement été noble et il doit encore y avoir de bons riches ou politiciens (ou les deux)… mais ils ne peuvent compenser une majorité de pauvres types avec un égo surdimensionné et des objectifs de ventes… pardon, de désinformer.

Mais tout va bien au royaume des riches ou politiciens (ou les deux). La désinformation passe et c’est ce qui compte. Quant à la démocratie, elle a bon dos.

24)
al1
, le 17.12.2010 à 18:31

Anne, deux mots : Bravo et Merci

25)
ToTheEnd
, le 17.12.2010 à 18:33

Joli exercice de style mais qui ne correspond pas à la réalité.

Dans la réalité, des riches ou politiciens (plus rare) finissent régulièrement en prison parce qu’ils ont enfreins la loi dans des pays démocratiques.

A contrario, il y a exactement 149 journalistes qui sont derrières les barreaux pour 2010… et c’est uniquement dans des pays où, d’une façon générale, il ne fait pas franchement bon vivre.

J’ose penser qu’on enferme plus de riches et de politiciens que de journalistes.

J’aimerais rappeler cette phrase donnée par l’auteur du jour sur les journalistes il y a plus de 2 ans:

Rappelons que, free-lance ou non, un journaliste est tout d’abord un employé, un homme ou une femme contraints de gagner leur vie, qui ont des bouches à nourrir à la maison, des opinions – bref, que ce n’est pas un surhomme (ou femme), pas un personnage de cinéma, mais un travailleur ordinaire exerçant un métier un tantinet extraordinaire.

Très clairement, à une heure où l’information voyage à la vitesse de la lumière, à l’échelle planétaire et dans des volumes colossaux, le journaliste est totalement dépassé.

Je ne suis pas pour interdire la profession ou l’éradiquer. Mais la responsabilité d’un journaliste est telle aujourd’hui qu’elle ne peut se contenter d’une simple “déclaration de Munich” qui dans les faits, n’a aucune contrainte et est largement bafouée tous les jours sans aucun problème.

26)
Migui
, le 17.12.2010 à 19:39

Pour avoir constaté à plusieurs reprises l’abîme qui existe entre la réalité et ce qui en est relaté dans la presse subventionnée par le pouvoir politique (= pratiquement tous les “grands” journaux de nos pays occidentaux), je peux dire que je considère qu’une grosse majorité de journalistes sont indignes de leur profession.

C’est cela qui est à mon avis le plus nuisible à notre démocratie; la tendance pourrait néanmoins s’inverser grâce à la diffusion parallèle sur internet d’une masse d’information plus objective parce que vérifiable.

Et puis, heureusement, il y a des exceptions comme Eric Zemmour, mais ce sont malheureusement des cas bien trop rares, mais dont je prédis la “multiplication” dans les années à venir…

27)
Anne Cuneo
, le 17.12.2010 à 20:23

Très clairement, à une heure où l’information voyage à la vitesse de la lumière, à l’échelle planétaire et dans des volumes colossaux, le journaliste est totalement dépassé.

Depuis une quinzaine d’années, ce qui se prépare depuis longtemps: une société dominée par le virtuel dans tous les domaines, a lentement changé la profession de journaliste. Nous nous sommes rendu compte d’un certain nombre de choses que nous ne disions pas parce que non seulement nous ne les savions pas, mais parce que nous n’aurions pas su où les chercher si par hasard nous avions eu une idée…

Nous sommes maintenant arrivés au stade où il devient possible, grâce à une confiance totale (qui m’a toujours paru naïve, à certains égards) dans la communication électronique que n’importe quel surdoué de l’informatique qui s’y met soit à même de trouver pratiquement n’importe quoi. On m’en a fait récemment une démonstration qui m’a coupé le souffle.

Par conséquent, oui, ToTheEnd, le journaliste au sens classique est dépassé. S’il veut encore exercer son métier «à la Zola» (image), c’est-à-dire dénoncer la «réalité» mensongère des pouvoirs en place pour dire les choses brutes, comme elles sont, il faut qu’il ou elle change complètement la conception qu’il/elle se fait de son travail. Ce n’est pas qu’il n’y ait pas eu jusqu’ici de tels journalistes. Le Canard Enchaîné dénonce ainsi depuis qu’il existe. Mais ce ne sont que des exceptions. Il faut, vite, des journalistes d’un nouveau genre, comme Assange, comme Greenwald, etc. Et il faut vraiment faire vite, car tant que cette nouvelle profession est si peu nombreuse, vous voyez à quels abus elle est soumise. Il faut faire vite aussi avant que l’internet ne soit complètement cadenassé.

C’était là le sens de ma contribution d’aujourd’hui.

28)
dpesch
, le 17.12.2010 à 22:23

Joli exercice de style

Merci !

mais qui ne correspond pas à la réalité.

D’accord avec toi, mais ni plus ni moins que le texte original.

Et c’est ce que je voulais montrer.

29)
Richard G
, le 18.12.2010 à 05:57

Magnifique texte ! Merci !

je suis étonné que la pressse rappelle si peu, dans le cours de cette affaire, que le système Echelon, basé aux USA mais avec diverses succursales dans le monde, épie tous les courriers électroniques, écoute tous les appels téléphoniques, bref, viole officiellement la vie privée de millions de terriens. Plus de 40.000 personnes seraient affectées à cette besogne, financées par les impôts de leurs victimes. Si les gouvernements se permettent de surveiller, sous des prétextes vagues (la sécurité par exemple), tous les citoyens de la planète, pourquoi ceux-ci n’auraient-ils pas le droit de surveiller les agissements des gouvernements qu’ils subventionnent et qui, dans certains cas, pourraient être corrompus ou simplement dévoyés et incompétents, gardant secrets des documents qu’ils auraient le devoir de mettre eux-mêmes en ligne ?

30)
Anne Cuneo
, le 18.12.2010 à 09:44

Julian Assange est en liberté conditionnelle et a donné une série d’interviews, notamment à CNN dans lesquelles il donne sa version des faits. Il exprime la crainte d’être extradé aux Etats-Unis, et aussi la crainte d’être tout simplement enlevé et de se retrouver dans une prison américaine, surtout après que plusieurs personnalités US ont estimé qu’il faudrait l’assassiner.

C’est vraiment la volonté de faire un exemple. Il ne faut pas oublier, même si on n’en parle pas, que WikiLeaks, c’est une équipe, qui continue imperturbable à publier des documents, un après l’autre.

31)
ToTheEnd
, le 18.12.2010 à 11:03

Ainsi donc, les journalistes ont observé un peu penaud et maintenant la réponse est apparue claire et limpide: il faut plus d’Assange et consort.

Clairement, être journaliste aujourd’hui signifie être juge, parti, penseur, censeur, objecteur, dénonciateur, influenceur, etc. N’importe quel type qui tenterait d’imposer ça dans sa profession se ferait lyncher par ces mêmes médias… cherchez l’erreur.

Plus fort encore, le journaliste ne défend pas ce point de vue, il le revendique.

Moi je dis que c’est beaucoup trop de responsabilité et d’enjeu pour un simple être humain mais ça, personne ne semble l’entendre et encore moins le comprendre.

Sur le fond, au-delà du fait que >90% de ce que WL envoie sur la toile sert à concocter un Voici Diplomatique, toutes les informations ne sont pas bonnes à partager avec la masse. Tout le monde ou presque pense être pétri de bon sens et ajouter lui une connexion à Internet et le voilà carrément expert de tout et n’importe quoi.

Le fait est que derrière chaque poignée de main diplomatique, il y a un énorme bras de fer. Derrière chaque gros contrat passé, il y a des concessions difficiles. Derrière chaque choix stratégique, il y a eu des influences. Etc.

J’ai 2 news pour toi: Internet est déjà bien cadenassé et il le sera toujours plus. Le journaliste est une espèce en voix de disparition parce qu’il ne veut pas se réformer, se transformer et s’adapter. Il a beaucoup trop de pouvoir et il l’utilise à mauvais escient car fondamentalement, il ne sert que ses intérêts.

32)
Anne Cuneo
, le 18.12.2010 à 11:32

Le journaliste est une espèce en voix de disparition parce qu’il ne veut pas se réformer, se transformer et s’adapter. Il a beaucoup trop de pouvoir et il l’utilise à mauvais escient car fondamentalement, il ne sert que ses intérêts.

Le verdict est tombé. Amen.

33)
dpesch
, le 18.12.2010 à 11:45

Tout le monde ou presque pense être pétri de bon sens et ajouter lui une connexion à Internet et le voilà carrément expert de tout et n’importe quoi.

Et toi T, dans quelle catégorie te situes-tu ? “Tout le monde”, “ou presque” ou une troisième catégorie non-nommée mais sous-entendue ?

34)
ToTheEnd
, le 18.12.2010 à 16:01

Je me sens à peine supérieur à la moyenne… en tout cas suffisamment pour comprendre qu’il y a beaucoup de choses qui doivent rester confidentielles et que les journalistes, de manière générale, font un très mauvais travail.

Passez une journée à dire toute la vérité à votre famille, amis, collègues, voisins, etc. et après venez nous raconter votre nouvelle vie.

Lire que Assange et Moore sont les journalistes de demain, ça me plonge dans un profond désarroi et me confirme que la solution ne viendra pas de la profession.

35)
Inconnu
, le 18.12.2010 à 16:13

Bel article, Anne ! Bravo ! Ça rejoint parfaitement ce que je pense de la situation.

36)
dpesch
, le 18.12.2010 à 17:53

Je me sens à peine supérieur à la moyenne… en tout cas suffisamment pour comprendre

Tout est dit !

37)
Zallag
, le 18.12.2010 à 18:49

Je ne cesse de me questionner sur un commentaire qui me semble central et capital dans cette histoire, un commentaire que j’ai relu je ne sais combien de fois, sur je ne sais combien de sites, dans diverses langues, et qui, au fond, veut être présenté comme légitimant absolument un point de vue, celui des admirateurs et défenseurs de J. Assange.

Il s’agit de ceci : J. Assange n’a violé aucune loi.

J’ai l’impression bizarre que cette phrase, définitive, devrait suffire par conséquent à convaincre chacun qu’il a eu raison d’agir comme il l’a fait, elle coupe court à toute discussion, elle permet de tout lui pardonner, et de critiquer parfois violemment ceux qui se questionnent, et souhaitent en savoir plus.

Le bons sens populaire dirait : Tout ce qui n’est pas interdit est autorisé… Cet argumentaire n’est pas vraiment suffisant, du moins à mes yeux, pour légitimer une action, quelle qu’elle soit.

Vraiment, il suffirait d’adopter un comportement non interdit par la loi pour être une personne bien, honorable, lucide, courageuse ? Il suffirait de jouer sur les mots, de choisir la bonne dialectique pour faire admettre qu’on est un homme admirable ? Je reste sur ma faim.

38)
Anne Cuneo
, le 18.12.2010 à 19:09

Vraiment, il suffirait d’adopter un comportement non interdit par la loi pour être une personne bien, honorable, lucide, courageuse ? Il suffirait de jouer sur les mots, de choisir la bonne dialectique pour faire admettre qu’on est un homme admirable ? Je reste sur ma faim.

Je me suis gardée, tu le remarqueras, de m’exprimer sur l’acte lui-même d’Assange.

Je considère qu’en général, si quelqu’un me représente, il doit vraiment parler en mon nom, et je supporte mal que non seulement on ne me représente pas, mais qu’en plus on me mente pour me faire croire qu’on m’a représenté. Reste à savoir comment on contrôle ce que font nos élus.

Dans le cas d’Assange, il s’agit d’autre chose. Il a en quelque sorte posé le problème, et la réponse a été: on ne discute pas, on tape:

– des gens réclament qu’on l’assassine;

– les US préparent une accusation d’espionnage;

– on prive WikiLeaks de son site, de son argent, de son chef, de leur honneur, on ment à leur sujet;

– on arrête Assange pour une raison trouble, puisqu’il n’est accusé de rien.

Le problème est là. Si on dit qu’il n’a violé aucune loi, c’est parce qu’on a lancé contre lui la machine légale de plusieurs pays du monde. Pour arrêter quelqu’un, il faut tout de même le préalable qu’il ait enfreint une loi. Pour le condamner à mort, il faut que le crime soit hideux. C’est seulement face à ces différents actes de «justice» qu’on clame que Julian Assange n’a enfreint aucune loi.

On pourrait entamer une discussion. On pourrait peut-être le convraincre qu’on se trompe. C’est même ce qu’on aurait dû faire, pendant ces quelques semaines. Ce n’est pas parce qu’il est en taule que Assange a raison.

Mais lorsqu’on l’attaque avec les gros canons de l’extradition et autres, on est bien obligé, dans l’urgence, de commencer par dire qu’il n’y a pas de motif légal qui permette de procéder à son arrestation.

39)
giampaolo
, le 18.12.2010 à 23:38

Un grand merci Anne.

40)
MarcOS
, le 19.12.2010 à 09:57

Anne,

Magnifique article. Je me suis autorisé à le citer sur ma page facebook

Encore bravo ! MarcOS LImelette

41)
Tom25
, le 19.12.2010 à 10:05

Passez une journée à dire toute la vérité à votre famille, amis, collègues, voisins, etc. et après venez nous raconter votre nouvelle vie

Ce n’est pas faux, mais je ne dois rien à mes voisins, je ne les représente pas. Un ambassadeur qui parle au nom de tout un pays par contre …
Je crois que que le «peuple» réagit car on se sent un peu épié et devoir rendre des comptes sur tous nos faits et gestes même les plus anodins, et on apprend que les «grands de ce monde» se permettent bien pire. Cela fait un moment que ce sentiment de fracture grandit, grandit … . Et l’affaire WikiLeaks le fait grandir un peu plus encore.

Sinon TTE, une petite remarque tout de même, dans d’autres sujets quand on reproche à certains dirigeants leur manque d’humanité tu nous réponds grosso modo que c’est la loi du marché et que le plus fort gagne. En gros certains métiers justifient d’être «pourris» pour faire du profit, d’autres par contre réclament de rester blanc comme neige quitte à vivre dans une grotte au risque de perdre toute crédibilité.

42)
ToTheEnd
, le 19.12.2010 à 18:05

Un ambassadeur qui parle au nom de tout un pays par contre …

Un ambassadeur représente un pays… mais quand il envoie un câble confidentiel à sa hiérarchie, il ne parle pas au nom du pays. Il donne son avis pour que le pays qu’il représente puisse se faire un idée du pays, région, personnes, etc. C’est un travail et si tu peux passer des mois à lier des contacts et à tisser un rapport de confiance avec des interlocuteurs, le fait que ces informations soient divulguées au grand jour n’embarrasse pas seulement des gens mais peut avoir des conséquences fâcheuses (quid des ambassadeurs qui ont du partir?).

C’est un peu comme si tu reviens à la maison après avoir manger chez ta belle-mère… peut être que les mots que tu utiliseras en rentrant ne seront pas très “polis” ou diplomatiques. Maintenant imagine que ta belle-mère apprenne ce que tu dis? Bon réveillon de Noël et ne mange pas tout… ta belle-mère pourrait avoir des drôles d’idées pour ton assiette.

Tu remarqueras dans ce petit exemple narquois que tu n’as violé aucune loi… pourquoi donc ta belle-mère voudrait se venger ou te faire payer ta franchise?

Pour ce qui est de mon point de vue sur la loi du marché, tu fais plus que tirer un trait grossier mais passons… Un chef d’entreprise ou un dirigeant prend touts les jours des décisions. Ces dernières ne seront pas toujours bonnes ou comprises par un certain nombre d’employés. Néanmoins, dans la majorité des cas, son seul objectif c’est de garantir les intérêts et la pérennité de l’entreprise. Après on peut discuter sur le fait que derrière, c’est des actionnaires, des caisses de retraites (la tienne ou la mienne ceci dit), des fonds, etc. et critiquer bien sûr car lui aussi n’est qu’un homme… tout comme un journaliste.

La seule différence entre les deux, c’est que le dirigeant voit tous les jours des lois, des règlements, des conventions, des décrets, des statuts, etc. être adoptés par les pays démocratiques pour l’encadrer. Et pour les journalistes? Rien depuis 1971 et cette foutue déclaration de Munich qui a autant de pouvoir d’encadrement qu’une digue de sable…

43)
François Cuneo
, le 19.12.2010 à 19:36

TTE, tu as visiblement un gros problème depuis toujours avec les journalistes. Comme si tous les journalistes correspondaient à une norme pour toi. Je ne sais pas ce que la profession t’a fait pour que tu réagisses comme ça.

C’est dommage parce qu ‘on ne peut plus vraiment causer…

44)
Madame Poppins
, le 19.12.2010 à 22:09

Ben, François, tu admettras que l’exemple de la belle-mère n’est pas si faux :-)

Pour le surplus, merci Anne, j’ai lu, avec beaucoup d’intérêt même !

45)
Anne Cuneo
, le 19.12.2010 à 22:21

J’avais l’intention de donner les dernières nouvelles, ayant toujours pris soin de suivre les histoires que je lançais sur cuk. Mais la «discussion» a pris un tour qui rend impossible un vrai discours. Comme dit François, on ne peut plus vraiment causer.

Merci à tous ceux qui m’ont dit «Merci.» ;-))

46)
jibu
, le 19.12.2010 à 23:10

Je trouve dommage de “fermer” ce fil uniquement parce qu’un seul type donne son avis tranché qui ne correspond pas avec l’ambiance … fallait dire “merci” tte !

47)
ToTheEnd
, le 19.12.2010 à 23:15

Je ne sais pas trop quoi dire car je me demande à quel point on aurait “causé” comme tu dis si l’article du jour avait porté sur les banques et leur utilité.

Tout le monde semble apprécié l’article et je n’ai fait qu’exprimer mon avis… qui était différent de celui des autres. J’espère que j’ai encore le droit ou bien? Bien entendu, je l’ai fait avec une certaine ardeur mais pas plus que celle avec laquelle Anne défend son métier.

Le fait est que les médias ont une influence et un pouvoir complètement délirant dans un encadrement nul ou presque à l’exception de leur conscience… à mon humble avis, vu les enjeux, c’est bien trop peu.

PS: si je ne dois plus intervenir pour laisser les gens d’accord causer entre eux, que l’auteur ou le propriétaire me le disent… Je ne trouve pas ça très démocratique mais je peux obéir docilement.

48)
Anne Cuneo
, le 19.12.2010 à 23:23

Bon, Jibu, juste avant d’aller dormir un peu, juste pour toi, The Bank of America a décidé d’étrangler WikiLeaks fiancièrement, les Etats-Unis se demandent s’ils vont préparer une loi sur le «terrorisme informatique» qu’ils appliqueront rétroactivement à Assange, l’Australie qui a crié avec les loups vient de se rendre compte qu’elle a le devoir d’aider un de ses citoyens qui est poursuivi alors qu’aucune loi n’interdit ce qu’il a fait.

Dans le journal australien en ligne ABC, Russell Trood, sénateur du Queensland et vice-ministre des affaires étrangères australien fait remarquer qu’il ne s’agit pas de confondre: tous les secrets dont WikiLeaks nous rend conscients n’ont pas à être des secrets, là est le problème, qu’il faut discuter au lieu de donner lieu à cette hystérie sordide contre un seul homme.

Si on lit les dépêches publiées, on se rend compte qu’il y a certaines choses qu’il vaut mieux ne pas dire pendant une négociation, par exemple, mais qu’il n’y a aucune raison de cacher ensuite si la négociation était honnête (vous vous souvenez des frégates de Taiwan? WikiLeak n’y était pour rien, dans ces fuites-là…). Mais il y a d’autres choses qui sont cachées parce qu’il s’agit de turpitudes (exemple flagrant, la vidéo qui montre comment un hélicoptère américain vise des civils en Irak ainsi que quelques journalistes – acte ensuite nié, vidéo escamotée).

49)
Anne Cuneo
, le 20.12.2010 à 00:04

PS: si je ne dois plus intervenir pour laisser les gens d’accord causer entre eux, que l’auteur ou le propriétaire me le disent… Je ne trouve pas ça très démocratique mais je peux obéir docilement.

Si tu n’étais pas aussi agressif, et aussi blessant, il n’y aurait pas de problèmes. D’autres gens que toi ne sont pas d’accord avec cet article, lis les commentaires. Mais on discute. Tu as une manière cassante de juger de tous ces nuls (journalistes et autres) qui décourage la discussion. Si tu ne vois pas ça, c’est sans espoir.

Je me sens à peine supérieur à la moyenne… en tout cas suffisamment pour comprendre qu’il y a beaucoup de choses qui doivent rester confidentielles et que les journalistes, de manière générale, font un très mauvais travail.

Que faut-il que je discute encore après ça? Toi tu sais, nous on est mauvais. Amen.

Je préfère ne pas polémiquer.

50)
Saluki
, le 20.12.2010 à 01:52

Entre-temps, le NYT fait état de fuites aussi, en sens inverse

Attention, c’est du hard.

Edit : TTE, tu passes tranquillement les bornes. Tu peux ne pas aimer des journalistes, ce n’est pas une raison pour les vouer aux gémonies. À quand un pogrom ?

51)
Anne Cuneo
, le 20.12.2010 à 09:56

Entre-temps, le NYT fait état de fuites aussi, en sens inverse

Un journaliste du Tages-Anzeiger de Zurich qui parle suédois (j’ajouterai le lien si je le retrouve, je n’ai pas vraiment le temps juste maintenant) était allé en Suède il y a une quinzaine de jours déjà, et il racontait l’étrange histoire de cette plainte. Je ne vais pas raconter ici son enquête, mais il était arrivé à la conclusion que tout cela était totalement construit. Une première plainte avait été refusé par un juge parce que jugée inconsistante, et ce n’est qu’une fois que les leaks, ou fuites, ont fait parler d’elles qu’un autre juge est allé chercher le premier refus et a construit un cas.

On ne peut pas reprocher à certains de douter… L’accusation de crime sexuel est une technique habituelle, notamment aux USA: il y a une miette de vérité, et on construit un assassinat moral autour. Bill Clinton, survivant d’un tel traitement, pourrait vous en raconter un bout. De même que beaucoup d’excellents politiciens américains liquidés ainsi.

52)
ToTheEnd
, le 20.12.2010 à 10:48

Je vais tenter une autre approche alors.

Une première plainte avait été refusé par un juge parce que jugée inconsistante, et ce n’est qu’une fois que les leaks, ou fuites, ont fait parler d’elles qu’un autre juge est allé chercher le premier refus et a construit un cas.

Et bien oui… comme dans plein d’affaires, certains juges sont plus tenaces ou procéduriers que d’autres… sans parler de ceux qui sont à la recherche d’une “affaire” pour se faire connaitre.

Penses-tu que le profil d’Assange atypique tiré d’un site de rencontre en ligne datant de 2006 soit aussi une pure invention? Personnellement, je ne le pense pas mais c’est sûr, la NSA a peut être tout inventé.

accusation de crime sexuel est une technique habituelle, notamment aux USA: il y a une miette de vérité, et on construit un assassinat moral autour. Bill Clinton, survivant d’un tel traitement, pourrait vous en raconter un bout. De même que beaucoup d’excellents politiciens américains liquidés ainsi.

Voilà qui est intéressant. Qu’est-ce que tu entends par “miette de vérité” dans l’affaire Clinton car tu la prends en exemple? Notre camarade Bill a bien eu une liaison avec une stagiaire et à plusieurs reprises, il a juré qu’il n’en était rien alors qu’il était en plein mandat.

Mais sur le fond, qui en a fait un “assassinat moral”? C’est les médias qui se sont acharnés pendant des mois sur cette affaire ou c’est un procureur en mal de visibilité qui a tout inventé?

D’ailleurs, et pour info, le petit procureur en question a tout d’abord été contacté par un journaliste qui avait eu l’info via une opposante de Clinton… il a été son bras armé si on veut bien.

Voilà donc un excellent exemple de ce qui ne va pas avec les journalistes. Cette affaire a débuté au travers d’un journaliste, elle a été amplifiée par la couverture médiatique et enfin, c’est la presse qui fait un assassinat moral alors que Clinton a menti sous serment pendant qu’il était président ce qui a ouvert la voix à une destitution.

53)
dpesch
, le 20.12.2010 à 11:36

Voilà donc un excellent exemple de ce qui ne va pas avec les journalistes. Cette affaire a débuté au travers d’un journaliste, elle a été amplifiée par la couverture médiatique et enfin, c’est la presse qui fait un assassinat moral alors que Clinton a menti sous serment pendant qu’il était président ce qui a ouvert la voix à une destitution.

Oui, mais qui a menti, les journalistes ou Clinton ?

Le président aurait dû mieux planquer sa liaison extra-conjugale car il savait que la chose très mal vue par les puritains américains (et il y a des journalistes américains puritains). Ou alors, il fallait qu’il arrête le cigare.

55)
Anne Cuneo
, le 20.12.2010 à 12:34

Merci, dpesch! Ton apport complémentaire, ReadWriteWeb France est superbe! Je souscris entièrement à l’article sur WikiLeaks, je le trouve formidable – il va au-delà de ce que j’ai essayé de faire (exposer une situation), et projette ce qui se passe actuellement dans l’avenir. Je vais le lire régulièrement.

Auto-présentation du ReadWrite Web: «ReadWriteWeb est un blog dédié aux technologies internet qui en couvre l’actualité et se distingue par ses notes d’analyse et de prospective ainsi que par l’accent mis sur les usages et leurs impacts sur les média, la communication et la société. Il est classé parmi les blogs les plus influents de la planète par Technorati et Wikio. Publié en cinq langues, il s’appuie sur un réseau de correspondants locaux en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis, en France, en Espagne, au Brésil, en Chine ainsi qu’en Afrique francophone. Ses articles sont publiés dans la rubrique technologie du New York Times.»

56)
ToTheEnd
, le 20.12.2010 à 13:16

Oui, mais qui a menti, les journalistes ou Clinton ?

Je réponds en 2 points:

1. Bien entendu qu’il a menti… mais le problème n’est pas là. Même si des morales réprouvent ce qu’il a fait, techniquement parlant, il n’a violé aucune loi puisqu’il n’a jamais reconnu avoir une “pénétration” (ok, le cigare dans le vagin et pipe dans le bureau ovale, ça ressemble à une pénétration). Et encore, la seule loi qu’il aurait violé, c’est d’avoir trompé ça femme! La couverture de ce non-événement était totalement exagérée, irresponsable et absurde.

2. Qui a menti? Mais tout le monde ment. Tout le monde transforme. Tout le monde adapte la réalité. Tout les vérités sont filtrées et changées au travers d’un prisme personnel ou collectif. Cité Moore comme exemple de journalisme, ça me fait tout de même vomir tant ce type arrange les montages et les histoires qu’il raconte pour justifier son propos.

Vouloir tout rendre transparent et penser que ça va mieux aller, c’est comme de dire que TOUT le monde devrait dire la vérité tout le temps… c’est une chimère.

57)
Anne Cuneo
, le 20.12.2010 à 13:55

Pour les super-geeks, et pour tous les imbéciles dans mon genre qui continuent à croire que WikiLeaks pourrait contribuer à notre réflexion sur comment forcer nos gouvernants à ne pas nous mentir, l’application WikiLeaks pour iPhone et iPad – tant que ça dure. Le souci de la liberté mondiale pourrait pousser certains à la supprimer bientôt. fr. 2.20, dont la moitié pour WikiLeaks

58)
dpesch
, le 20.12.2010 à 14:42

Bien entendu qu’il a menti… mais le problème n’est pas là.

Pour moi, il est entièrement là ! Qu’il ait ou non violé la loi peu importe (il semblerait bien que oui, puisque, à ce que j’en sais, la loi américaine est assez stricte avec les liens du mariage). Quant à la morale, bof ! Si le partenaire est consentant…

Par contre que la presse relate les mensonges d’un président en exercice et arrive, à force d’articles, a lui faire dire qu’il a menti, c’est normal. Un non-évènement peu en cacher de vrais.

Vouloir tout rendre transparent et penser que ça va mieux aller, c’est comme de dire que TOUT le monde devrait dire la vérité tout le temps… c’est une chimère.

Qu’est-ce qui pourrait permettre que cela aille mieux ? Mentir, cacher, “top-secrèter” davantage ? Mais, est-ce vraiment possible ?

Wikileaks, qui nous dévoile des faits bien réels, vérifiés, ne nous montre qu’une toute petite partie de ce qui se trame dans les hautes sphères du pouvoir (qu’il soit politique ou économique). Il nous montre surtout le cynisme du pouvoir.

Alors, vouloir tout rendre transparent est effectivement une chimère… De là à vouloir nous faire croire à une dictature de la transparence ! Je me gausse !

Par contre, espérer que chacun puisse exprimer ses idées (y compris T) sans que celui qui les entend ne le prenne de haut en s’estimant supérieur à la moyenne (ne passe les bornes, comme dirait Saluki), entre hommes de bonne volonté, on devrait pouvoir y arriver.

59)
Sadique de la forêt
, le 20.12.2010 à 15:29

Hello

Juste une petite chose à deux ronds:

Pour ce qui est de se sentir “légèrement supérieur à la moyenne”, je pense qu’au fond, beaucoup de monde éprouve un jour ou l’autre ce genre de sentiment. Par contre très peu oseront l’avouer ouvertement au risque de passer pour un imbuvable gonflé…

61)
ToTheEnd
, le 20.12.2010 à 19:15

Pour moi, il est entièrement là ! Qu’il ait ou non violé la loi peu importe

Non, il faut suivre et je ne suis pas surpris de lire que ce n’est pas important qu’il viole la loi ou non… si c’est pas du journalisme.

Bill n’a pas menti au début. Il a eu une(des) affaires dans sa sphère privée et c’est grâce à un journaliste qui a été utilisé par l’opposition qu’il s’est retrouvé à devoir justifier ses actes devant un grand jury. C’est là qu’il a menti sous serment et devant quelques millions d’américains… et que l’enquête s’enfonçant, il s’est enfoncé.

Et alors? La procédure de destitution a échoué! Pourtant, il était coupable de tout ce qui aurait logiquement du le conduire à la porte: parjure et obstruction dans une affaire fédérale (tu risques même la taule aux USA pour ça!). Mais il n’a pas été viré.

Est-ce que tout ce bordel valait la peine? Est-ce que tout ce battage médiatique était nécessaire? Est-ce que les USD 7 millions dépensés pour calmer l’avidité d’information de la presse étaient nécessaires? Très clairement non.

Tout le monde ment ou tout le monde arrange la vérité. Parfois sur des petites choses et parfois sur des gros trucs. Récemment encore, j’ai vu un responsable Legal d’une multinationale dire à une conférence que s’il fallait dire quelque chose à quelqu’un de confidentiel, il valait mieux le faire par oral… dans un endroit anodin. Les entreprises et politiques ont déjà compris il y a longtemps qu’il ne fallait pas trop laisser de traces derrière soit et cette affaire ne va que confirmer cette tendance.

La confidentialité a encore de beaux jours et cette affaire accouchera d’une sécurité accrue, d’une confidentialité encore plus restreinte, de lois débiles qui auront été pondues sous l’impulsion de la colère, etc.

Tout dans le bon sens quoi.

62)
Anne Cuneo
, le 21.12.2010 à 15:06

Apple vient, courageusement, de retirer l’application WikiLeaks pour iPhone et iPad qu’ils avaient approuvée il y a queques jours (voir mon commentaire No 57). Les détails sont ici (pas trouvé d’explication en français, sorry!). Quelqu’un aurait pu imaginer qu’ils soutenaient WikiLeaks! Qu’ils aidaient à financer le site, puisque le développeur destinait la moitié du revenu (1.1o fr.s. sur le prix de 2.20) à WikiLeaks. Les spécialistes pensent que c’est là la raison principale pour avoir retiré l’application. Etrangler WikiLeaks financièrement, c’est la mode, en ce moment, dans certains coins du monde.

65)
Beagle
, le 22.12.2010 à 11:03

Bravo pour cet article, pour deux raisons.

D’abord parce qu’il est formidable sur ce site (comme toujours) de découvrir, un matin, un propos n’ayant rien à voir avec le Mac, mais, presque toujours intéressant ; que cela aille du mérite comparé de différentes lames de rasoir à la défense de la démocratie et de la liberté d’expression.

Et parce qu’il est très intéressant et sain d’avoir un avis différent du commentaire ambiant.

Je ne donnerai pas mon avis sur le fond car, d’une part, il n’est pas encore affirmé (d’où l’intérêt de ce genre d’article et de ses réactions qui aident à construire son jugement) et, d’autre part, je m’en sens pas capable. Pour le coup, je me sens un peu au-dessous de la moyenne ;-)

En revanche, une chose me choque à la lecture de l’ensemble des réactions : après que la majorité eut fait l’éloge de la liberté d’expression et de la transparence, elle s’insurge et manque totalement de tolérance envers l’avis divergent de TTE. J’ai bien relu ses propos, je ne vois ni outrance ni insulte, ses arguments “tiennent debout”, son écriture est correcte et il me paraît n’avoir enfreint aucune loi ;-). Son avis, qu’on le partage ou non me semble respectable. Pardonnez-moi mais la contradiction avec le propos initial saute aux yeux.

67)
ToTheEnd
, le 23.12.2010 à 09:52

Promis juré… je ne connais pas “Beagle” et “scribe”… mais suis heureux de voir que certains peuvent faire la distinction entre argumentation et attaques personnelles.

69)
drazam
, le 28.12.2010 à 18:22

Spéciale dédikasse à not’pote ToZiEnd:

J’ai du succès dans mes affaires J’ai du succès dans mes amours Je change souvent de secrétaire J’ai mon bureau en haut d’une tour D’où je vois la ville à l’envers Et je contrôle mon univers J’passe la moitié de ma vie en l’air Entre New York et Singapour Je voyage toujours en première J’ai ma résidence secondaire Dans tous les Hilton de la Terre J’peux pas supporter la misère

’’Pourquoi es-tu heureux ?’‘

Je suis pas heureux mais j’en ai l’air J’ai perdu le sens de l’humour Et puis j’ai le sens des affaires J’ai réussi et j’en suis fier Au fond je n’ai qu’un seul regret J’sais pas ce que j’aurais voulu faire

’’Fais ce que tu veux mon vieux Dans la vie on fait ce qu’on peut, pas ce qu’on veut’‘

J’aurais voulu être journaliste !! Pour pouvoir faire mon numéro !! Quand l’avion se pose sur la piste !! A Rotterdam ou à Rio !! J’aurais voulu être un chanteur !! Pour pouvoir crier qui je suis !! J’aurais voulu être un auteur !! Pour pouvoir inventer ma vie !! Pour pouvoir inventer ma vie !!

J’aurais voulu être un acteur !! Pour tous les jours changer de peau !! Et pouvoir me trouver beau !! Sur un grand écran en couleurs !! Sur un grand écran en couleurs !!

J’aurais voulu être journaliste !! Pour avoir le monde à refaire !! Pour pouvoir être un anarchiste !! Et vivre comme un millionnaire !! Et vivre comme un millionnaire !!

J’aurais voulu être journaliste !!!!! Hhhmmmmmmmmmmmm !!!!!! Afin de vivre, à fin de mots !!! Pour pouvoir dire pourquoi j’exiiiiiiiste !!!!!!

70)
ToTheEnd
, le 30.12.2010 à 11:25

Encore un couac… Mais c’est pas grave, ça se passe en Afrique…

Comment WL a fait reculer la démocratie au Zimbabwe…

_The reaction in Zimbabwe was swift. Zimbabwe’s Mugabe-appointed attorney general announced he was investigating the Prime Minister on treason charges based exclusively on the contents of the leaked cable. While it’s unlikely Tsvangirai could be convicted on the contents of the cable alone, the political damage has already been done. The cable provides Mugabe the opportunity to portray Tsvangirai as an agent of foreign governments working against the people of Zimbabwe. Furthermore, it could provide Mugabe with the pretense to abandon the coalition government that allowed Tsvangirai to become prime minister in 2009.

It’s difficult to see this as anything but a major setback for democracy in Zimbabwe. Even if Tsvangirai is not charged with treason, the opponents to democratic reforms have won a significant victory. First, popular support for Tsvangirai and the MDC will suffer due to Mugabe’s inevitable smear campaign, including the attorney general’s “investigation.” Second, the Prime Minister might be forced to take positions in opposition to the international community to avoid accusation of being a foreign collaborator. Third, Zimbabwe’s fragile coalition government could collapse completely. Whatever happens, democratic reforms in Zimbabwe are far less likely now than before the leak._

On ne remerciera jamais assez ce nouveau journalisme de nous ouvrir les yeux…

71)
NicoMac
, le 07.01.2011 à 21:00

Peut-être vaudrait-il éviter le mélange des genres et clarifier : WL n’est pas du journalisme et Assange n’est pas journaliste. Sa bio ne mentionne d’ailleurs aucune formation dans le domaine.

72)
ToTheEnd
, le 19.01.2011 à 21:21

Encore un couac…

Mais rien de grave hein, juste un gars qui se fait virer parce qu’il a dit tout bas à un diner ce qu’il pensait du projet Galileo… enfin, pas de cul, sa phrase a été câblée et est tombée dans les mains du journaliste du 21eme siècle.

On attend avec impatience les révélations sur les banques et la taille du slip de Lady Gaga, ça promet.

73)
ToTheEnd
, le 20.03.2011 à 10:12

Encore un couac…

Cette fois c’est l’ambassadeur du Mexique qui a du démissionné car dans un câble qui a été révélé au grand jour pour le bien de l’humanité, il a fait part de ses doutes sur la guerre contre la drogue menée par le Mexique… corruption, faible taux de condamnation, etc.

Mal lui en a pris, le Mexique outré a demandé sa tête et l’a obtenue. Je ne me fais pas trop de soucis… un ambassadeur devrait retrouvé un poste… sauf si les pays se disent qu’ils ne veulent pas d’un mec qui critique.

Vivement le prochain couac.

74)
ToTheEnd
, le 02.09.2011 à 10:10

Et voilà… ça faisait des mois que l’info traînait sur Internet mais c’est confirmé… les 250k câbles sont dispos sur Internet via un fichier csv protégé par un mot de passe (ahahah) et tous les contacts sont visibles.

Ainsi donc, cette merveille de transparence et du renouveau du journalisme expose des milliers de noms au grand jour.

Quelle classe et quelle professionnalisme… du journalisme quoi.