Où vous n’êtes pas dupes
«C’est simple!», me direz-vous, «il suffit d’emporter avec soi un petit pocket qui, comme son nom l’indique, tient dans la poche et est toujours prêt à servir».
D’autres ajouteront que l’iPhone 4 réalise aujourd’hui des photos ou des vidéos largement suffisantes comme images d’appoint. En effet, j’ai pu le constater sur celui d’un ami, le nouveau smartphone d’Apple se débrouille plutôt bien en la matière. Mais acheter c’est appareil juste pour capturer des images, ça fait un peu cher le cliché. De plus, à mon avis, un iPhone, c’est comme un couteau suisse : ça fait tout assez bien, mais pas complètement!
Et voici (musique pompier et intense suspens) le... Kodak Playsport (applaudissements nourris, s.v.p.)!
Le bocal est fourni séparément (photo internet)
Comme son nom l’indique et la communication de la maison mère est claire à ce sujet, ce boîtier est réservé aux images d’action prises en conditions difficiles. Bref, un outil pour les sportifs d’élite qui jouent avec l’extrême et flirtent avec le danger, les cheveux au vent, le regard fier et le sourire au coin des lèvres.
Mais c’est tout moi, ça. C’est bon, j’achète!
Prise en main de la chose
Qui n’a pas connu l’état jouissif lié au déballage d’un paquet ne sait rien de la vie.
(Un petit moment de silence s.v.p., afin de vous permettre de méditer sur la profondeur du contenu qui transparaît de cette phrase essentielle).
On reprend...
L’objet est là, sous mes yeux...
Mais d’entrée, cela se gâte : mon épouse dit immédiatement : «je le veux!».
C’est qu’il sait s’y prendre avec les filles, ce truc-là : j’ai été surpris de voir, sur internet, le nombre de sites féminins qui se pâmaient devant la bestiole (un léger parfum d’aventure, peut-être?).
D’entrée, le Kodak Playsport inspire confiance. Il tient bien en main et son poids, assez élevé (130 grammes), prouve qu’il n’y a pas que du vide à l’intérieur. Pendant que l’accu charge (une heure trente), je fais la liste des accessoires qu’il va falloir ajouter :
D’abord, une carte mémoire. Elle n’est pas fournie d’office. Il faut une SD ou une SDHC d’une capacité maximale de 32 GB. Étrangement, rien n’est spécifié quant au débit nécessaire pour la carte. J’enfile une «classe 6» de 8 GB qui traînait dans un tiroir.
Elle fonctionnera parfaitement et devrait me permettre environ 80 minutes d’images en 720p60.
Ensuite, un étui. Ce baroudeur a un gros défaut de conception : son objectif n’est pas protégé! Un petit sac est donc nécessaire.
Troisième investissement, un accu supplémentaire. Avec une heure d’autonomie, on ne va pas très loin. Autant doubler d’entrée cette durée.
Enfin, un petit pied «pieuvre». Certains d’entre vous connaissent déjà. Je confirme, c’est génial!
Un petit tripode très pratique (photo Olympus E-410)
Les réglages
Là, on va pouvoir faire court : cet appareil est entièrement automatique et ne contient que quelques paramètres ajustables. Moins d’une minute sur le mode d’emploi suffit à comprendre la signification des différentes icônes du menu. Quelques clics ici ou là et l’appareil est prêt.
L’interface est très lisible (photo Olympus E-410)
Sur le terrain
On peut en tout temps passer de «vidéo» à «photo» de manière très simple.
La vidéo se conjugue en 4 formats : Wvga (non testé), 720p30, 720p60, 1080p30.
La photo est en 5 MP (3072/1728 points).
On oublie direct le zoom digital, parfaitement inutilisable, on zappe le stabilisateur numérique, gadget inutile, on laisse provisoirement de côté le filtre «H2O», dédié aux images sous-marines, on supprime les «beep» d’alerte ainsi que la petite lumière clignotante d’enregistrement (même bouton), on active éventuelle la reconnaissance automatique des visages (pour le réglage de la luminosité) et on tourne.
Pas de problème de flou de netteté à l’horizon. L’objectif est résolument «fixe focus» et comme il ouvre à 2:8 pour un angle de 34mm en équivalence à un 24/36, on est tranquille au-delà du premier mètre cinquante. Par contre, pour les adeptes de gros plans serrés, il faudra aller voir ailleurs!
Au dessous du mètre, c’est vraiment très juste (photo en 5MP légèrement retouchée)
Mais avec un peu de recul, ça va mieux (photo 5MP recadrée et légèrement retouchée)
La luminosité et la balance des blancs sont très réactives. Tout passe en douceur et il est difficile de rater une image.
Pas de problème pour passer de la lumière du jour...(720p60)
...à la lumière artificielle (720p60)
L’appareil est étanche jusqu’à moins 3 mètres, pourquoi s’en priver. Alors, plouf, dans l’étang du jardin, prise de vue sous-marine et retour...
Plouf, dans l’étang (720p60)
Ouf, il fonctionne toujours!
Visionnement des images
On branche la prise USB (ce qui charge en même temps la batterie) ou la fiche HDMI prévues à cet effet (il y a encore un connecteur minijack), et on regarde.
C’est bluffant! Rappelons que l’appareil est très bon marché (on le trouve à 170 CHF) et pas plus gros qu’un (gros) téléphone portable. Couleurs fidèles, luminosité juste ce qu’il faut. Il n’y aura aucune honte à mélanger ces images avec celle de ma caméra principale (une JVC GY HM100 beaucoup plus lourde et 35 fois plus chère (avec accessoires)!
D’entrée, je constate, comme d’autres utilisateurs, que le 1080p est un leurre.
Saccade de certaines images et impressions de moindre netteté. Il faudra en rester au 720p30 ou 720p60. Entre ces deux autres normes, pas de différences visibles, même en mouvements rapides. Je bloque donc mon réglage sur 720p60, cela me permettra d’éventuels ralentis au montage. En position photo, c’est bon également, mais je pense que pour celui qui ne veut pas la fonction vidéo, un petit pocket dédié sera préférable et un peu meilleur.
Dans le métro (720p60)
Et le son?
Si on parlait d’autre chose?
Soyons francs, il est innommable, comme c’est presque toujours le cas sur ce genre de petits appareils. Il ne reste plus qu’à choisir dans sa sonothèque une musique qui remplacera le son direct!
Au montage
Un logiciel de montage est intégré dans l’appareil et se charge à la première connexion avec un PC, mais pas avec un Mac! On (Kodak) nous dit que sur ce dernier, il y a iMovie ou FinalCut. Merci, on prend note!
Néanmoins, les fichiers en H.264 encapsulés QuickTime se lisent immédiatement sur nos joujoux chéris. Ils se chargent sur iMovie, mais le 760p60 est catégoriquement refusé par FCP. Tiens, ça, Kodak a oublié de nous le signaler, même si on trouve sur d’autres pages Web un logiciel (payant) du même fabricant qui propose de convertir les fichiers de la marque pour une bonne compatibilité avec FCP. Inutile de s’énerver. Pour les adeptes de programme pro de chez Apple, un petit coup de «Compressor» et tout rentre dans l’ordre. Ce n’est pas gênant, car le format H.264 n’est pas fait pour le montage. Il faut donc de toute façon traduire l’image dans une autre résolution.
Au fait, j’ai trouvé le pourquoi de l’incompatibilité.
Le débit de la caméra en 760p60 n’est pas régulier. FCP, qui aime la précision, refuse donc ce flux trop «élastique». En convertissant l’image en 60p fixe (par exemple avec QuickTime Pro ou, comme déjà dit, avec Compressor), le problème se résout tout seul.
En conclusion
- Mon épouse a le droit d’utiliser MON Kodak Playsport (c’est elle qui a choisi la housse de protection).
- C’est vraiment un appareil idéal pour de la prise de vue (surtout vidéo) de bonne qualité en conditions difficiles. Même en faible lumière, l’appareil se défend plutôt bien.
- Le prix total, même avec les accessoires supplémentaires, reste très doux par rapport à la qualité de l’image.
- Et puis, si vous n’y croyez pas, essayez donc de tourner une vidéo sous-marine avec votre iPhone, non, mais!
, le 01.11.2010 à 01:28
Rigolo cet appareil, on dirait une calculette des années 70, en fait c’est vraiment l’an NEX5, quasiment le LOMO numérique, pourquoi pas à ce prix si on aime les gadgets. ;-)
, le 01.11.2010 à 10:11
Cet appareil n’est en effet pas sans intérêt, justement à cause de sa simplicité. Ce qui m’a conduit à une association d’idées. Mes débuts de photographe amateur ont débuté avec appareil Kodak justement, lequel comportait un grand réflecteur intégré dans lequel il fallait placer des ampoules pour les photos avec flash. Vous l’aurez compris, j’étais encore enfant à l’époque.
Qu’en serait-il avec ce Kodak dernière génération pour un enfant qui débuterait ?
Merci et bonnes salutations.
, le 01.11.2010 à 15:42
jeanbinus, la Play Sport n’est pas qu’un “gadget enfantin”. Ce boîtier permet des images suffisamment bonnes pour être intégrées à un montage exigeant. Il faut surtout la voir comme caméra d’appoint dans certaines conditions difficiles. Un jeune qui débute prendra tout simplement… son téléphone portable !
, le 02.11.2010 à 00:57
Merci pour le test. Passant 2 mois par an aux Philippines, j’ai “usé” mes powershots (G6 et G10) sous les pluies torrentielles et la l’eau saline. Cela me parait pas mal pour mes sorties en bateau les saisons de pluies.
, le 02.11.2010 à 12:13
Pas le grand fan de la marque jaune (sauf pour certains films en traitement croisé), je me demande si la solution proposée par Guillôme cet été n’est pas, pour quelques dollars de plus, largement supérieure, du point de vue photographique, et donc forcément meilleure aussi en video, mise au point automatique oblige…
z (mais merci pour le test, je répêêêêêêêêête : et tu n’as pas parlé de la fonction téléphonie ? ah, il fait pas téléphone ? ;o)
PS : en plus, je ne suis pas du tout « sportif d’élite qui joue avec l’extrême et flirte avec le danger, les cheveux au vent, le regard fier et le sourire au coin des lèvres. » (bien que j’ai souvent le sourire au coin des lèvres, et puis, je met un casque !).
, le 02.11.2010 à 13:30
zit, en effet, la solution de Guillôme peut être plus intéressante, en tout cas pour la photo. Merci de nous la rappeler. Cependant, on est déjà dans le “un peu plus gros”. La PlaySport se manipule d’une seule main et est en fonction en 3 secondes, c’est son atout.