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Nyon, troisième suite et fin (snif!)

Dernière journée (pour nous) à Paléo, en ce samedi.

Et c'était un beau moment aussi, avec une surprise de taille, en tout cas pour moi.

Mais commençons par le début (rassurez-vous ceux qui en ont ras le bol de cette description de la fête, c'est la dernière pour cette année).

Club Tent, Thierry Romanens

Je suis arrivé cinq minutes trop tard pour voir le début du concert, à 16 h 30, de Thierry Romanens. Il m'a fallu deux chansons pour entrer dans le spectacle complètement.

Il est vraiment bien ce Romanens. Nom d'une pipe, on a tout de même quelques beaux spécimens de chanteurs romands.

Sa formation est assez étonnante: violon, guitare et lui, qui joue de la mandoline électrifiée (si j'ai bien compris) ou une batterie bricolée sur une valise. Pas une batterie à doigts, un vrai bricolage, mais qui donne vraiment bien. Sa voix rocailleuse est au service de textes à la fois doux et drôles. Quelle petite merveille ce "Petite rouquine" dédiée à sa fille, et écrite par Rinaldi!

Et puis, il est chaleureux le gaillard, et entre les chansons, on retrouve sa deuxième personnalité d'humoriste. Il faut avouer que les transitions en retirent un plus indéniable.

Porgy & Bess de Gershwin au chapiteau

Une fois le spectacle terminé, je suis passé voir la fin de Porgy & Bess de George Gershwin, interprêté par l'Ensemble de Cuivres Jurassien et l'Ensemble Vocal Jurassien, dirigé par Blaise Héritier.

Personnellement, je n'aime pas trop ce style entre la musique contemporaine et le jazz, mais c'est une question de goûts. Je dois avouer que la dernière pièce, jouée par environ 150 musiciens et chanteurs a une certaine puissance et se trouve être assez spectaculaire.

Mais bon, c'est pas trop mon truc, même si je comprends qu'on puisse adorer.

La surprise I Muvrini

Avec Mme Cuk, ensuite, nous nous sommes dit qu'un p'tit coup d'I Muvrini ne pourrait pas faire de mal, mais un quart d'heure, pas plus, vu que la polyphonie corse, c'est beau, mais ça va un moment.

La baffe que nous avons prise dans la figure! En voilà qui ont su intégrer la tradition avec une certaine modernité. Oh, je sais bien que certains vont trouver à redire et parler de commercial, de pureté oubliée, voire de trahison.

Moi je trouve que c'est beau. À pleurer même.

Ce qui est fort aussi, c'est que les frères Jean-François et Alain Bernardini ne sont pas restés isolés sur leur île musicale. L'intégration d'un batteur et d'un bassiste africains est tout simplement magnifique.

Un chant dont le thème est "si tu veux partir, si tu dois partir, alors pars, vogue, mais surtout, n'oublie pas le jour de ton retour" est commencé en langue corse, est repris par le bassiste en une langue africaine (je ne peux en dire plus). Et c'est là que c'est génial: quel que soit l'endroit d'où l'on vient, quand des raisons économiques nous poussent à partir, l'envie est la même. Et le glissement d'une culture à l'autre se fait pratiquement de manière transparente, on ne se rend compte de rien. Au point que dans le chant suivant, on ne sait plus si l'on a à faire à de la musique africaine ou corse.

Et puis, l'intégration d'une chanteuse visiblement en provenance d'Amérique du sud est un apport riche, qui ouvre encore plus les frontières entre les cultures musicales.

Vraiment, I Muvrini a été pour moi l'une des plus grandes émotions que j'aie ressenties ces derniers jours sur la plaine de l'Asse.

Renaud ensuite, toujours sur la grande scène

Depuis son concert à Genève et l'Arena, dont je vous ai parlé ici, pas grand-chose à dire.

J'aime Renaud, je lui pardonne beaucoup de choses.

Oui, on parle d'amitié, on parle de complicité depuis près de trente ans entre lui et son public.

D'accord.

Mais si Renaud nous aime vraiment, il faut qu'il fasse quelque chose pour sa voix. Parce que c'est dramatique, ce qu'elle est devenue. Au point qu'il ne chante plus, il dit.

Alors on me rétorquera que Gainsbourg faisait de même. Sauf que lui, il créait de la musique en symbiose avec ce qu'il faisait vocalement.

Je l'ai vu en concert deux ans avant sa mort, c'était grandiose. Jamais on n'avait pitié de lui, bien au contraire. Et on comprenait tout ce qu'il disait.

Renaud, sa première chanson, Docteur Renaud, Mister Renard, on ne l'entend pas. Sa voix est inexistante.

Il s'en sort dans de vieilles chansons toutes douces, comme "En cloque" ou "Mistral gagnant", mais dès que la musique monte volume, c'est fini, et c'est bien triste. Oui, Renaud quelque part fait pitié, on a mal pour lui.

Le problème, c'est qu'il fonctionne tellement sur un capital de sympathie et sur un réservoir de bonnes chansons, heureusement ravitaillé par son excellent dernier album, que le bateau ne coule pas encore, ou qu'il est encore possible d'écoper.

Mais lorsqu'il dit entre deux chansons: "ceux qui me voient pour la première fois doivent se dire: il est gros, il est vieux, il chante mal, ils doivent avoir envie de se barrer", il a raison sur un point: il chante mal et je ne suis pas certain qu'on lui pardonne pendant des années.

Il faut simplement qu'il fasse quelque chose pour corriger ça, en admettant qu'il aille assez bien pour en avoir envie. Une voix, ça se rééduque bon sang. Et entre autres choses en arrêtant de fumer entre deux chansons.

N'empêche, la plus grande partie du public, et moi avec, est entrée en communion avec Monsieur Séchan. Tant mieux.

On rentre? Ben non, il y a Roy Paci

Là, nous nous sommes dit que nous allions rentrer. Eh oui, à mon âge, deux fois à la maison entre trois et cinq heures du matin, il faut assumer.

Nous n'aurions pas dû rencontrer Myriam et Fred.

Et je n'aurais pas dû succomber à la tentation de deux sangrias coup sur coup.

Allez, un petit tour au dôme pour voir les Tambours de Brazza, et la machine, deux ou trois petites transes plus tard, est repartie.

Descente ensuite vers la grande scène et l'une des grandes découvertes de ce festival (en tout cas pour moi): Roy Paci. On parle de Manu Chao italien. Je n'en sais rien, mais alors pour danser, et dans le genre spectaculaire, il n'y a pas mieux. Du rock, de la soul, du ska, on passe d'un genre à l'autre dans le bonheur, la joie la plus totale. Retenez ce nom si vous ne connaissez pas! Roy Paci, mais reposez-vous avant le concert parce qu'il va falloir bouger.


Une petite partie de l'ensemble de Roy Paci.

Esthétiquement et musicalement, c'est du plaisir à l'état pur.

Une petite dernière pour la route

Allez, avant de se coucher, un petit détour vers Mickey 3D qui a déjà commencé son concert depuis un bon moment. Mais là, vraiment, il y a trop de monde. Impossible d'entrer sous le chapiteau. Ça a l'air pas mal pourtant.

Allez, on rentre.

Merci Nyon, tu nous as offert un programme sublime cette année.

On reviendra l'année prochaine, mais il va falloir se lever encore plus tôt pour obtenir des places le jour de la mise en vente des billets.

4 commentaires
1)
Alex
, le 28.07.2003 à 11:55

L'album "Umani" d'I Muvrini est vraiment excellent, voilà des Corses qui n'hésitent pas à mélanger leurs traditions avec des musiques venues d'ailleurs.
Mickey 3D est un groupe à suivre, leur dernier opus "Tu vas pas mourir de rire" se laisse écouter, ce sont eux qui ont écrit le dernier tube d'Indochine "J'ai demandé à la Lune", http://www.mickey3d.com

2)
Jerome
, le 28.07.2003 à 23:24

I Muvrini est en effet un groupe excellent, même si, à mon avis, leur dernier CD est moins bon… Le CD "Live à Bercy" est un excellent exemple de leur immense talent, ils ont également sorti un Best Of nommé "A Strada" qui vaut le détour.

Dommage de ne pas voir de critique du dimanche soir… Le concert de R.E.M. était génial, 2 heures de pur bonheur (ils ont eu un peu de peine à partir) !!! Ibrahim Ferrer était aussi excellent…

3)
nic
, le 29.07.2003 à 08:35

roy paci jouait de la trompette sur l'album et la tournée de manu chau.
il est sicilien.

ciao, n
(la signature etant memorisée, je fais confiance aux tres bon biscuits de noé-l)

4)
GG
, le 30.07.2003 à 02:56

Je confirme pour Renaud : ça va qu'on l'aime, mais je ne suis pas sûr de me procurer l'album en live, parce que ça doit être vachement dûr à supporter sans le public… Comme le dit justement François, sans le capital sympathie du public, ça serait pas évident…
Le GG de Gete.Net, le Seul, l'Unique, :-)
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